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1. INTRODUCTION

Il y a peu d'endroits dans le monde ou l'extension de la juridiction nationale sur les ressources de la pêche prend autant d'importance que le long de la côte nord de l'Afrique occidentale. Dans cette région, qui s'étend de la République de Guinée au Maroc (Fig. 1), les prises annuelles dépassent 2 millions et demi de tonnes et produisent un revenu brut de l'ordre de 900 millions de dollars. Mais si l'on considère que le rendement des stocks de la région les plus apprécies pourrait être supérieur moyennant un effort de pêche moindre, le potentiel du revenu brut excède largement le milliard de dollars pour un coût total inférieur à son montant actuel. Bref, le petit nombre d'Etats côtiers de la zone a la possibilité de tirer de la pêche de très gros bénéfices économiques.

L'extension de la juridiction nationale équivaut à une redistribution importante des richesses halieutiques de la mer. Mais cela signifie aussi que les Etats côtiers ont désormais autorité sur l'exploitation et l'aménagement de leurs stocks, ainsi que sur la prévention des pertes biologiques et économiques qui se produisent actuellement. La tache leur est donc dévolue aujourd'hui d'exercer effectivement cette autorité, de façon à tirer le bénéfice maximum des ressources. Il leur faudra pour cela être mieux informés, établir des accords et adopter une réglementation efficaces, mettre en oeuvre et faire appliquer lesdits accords et règlements, coopérer entre eux pour répartir les bénéfices nets tirés des stocks qu'ils se partagent.

Le présent rapport expose quelques-uns des éléments de cette tache. On s'y efforce de mesurer approximativement la valeur économique des stocks dans la sous-zone nord du COPACE et de fournir quelques indications sur le montant des rentes économiques qui pourraient être tirées de l'exploitation de certains de ces stocks. La “rente économique” est définie extensivement ici comme la différence, entre le total des revenus et des coûts, réalisable moyennant les restrictions appropriées de l'effort de pêche. Cette rentabilité traduit la valeur du droit à l'accès aux zones de pêche.

Le rapport examine aussi quelques exemples d'accords qu'un certain nombre d'Etats côtiers ont conclus avec des pays étrangers et, quand c'est possible, tente d'en évaluer le coût pour ceux-ci et le bénéfice pour ceux-là.

Il est clair qu'une grande partie des informations dont il est fait état sont conjecturales, en l'absence des données économiques qui seraient nécessaires pour affiner les analyses. De la lecture du présent rapport, il ressort à l'évidence que l'amélioration de ces données économiques constituera l'un des premiers objectifs à rechercher.


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