AQUASTAT - Système d'information mondial de la FAO sur l'eau et l'agriculture

    Modélisation de l’usage mondiale de l’eau pour l’irrigation

    Modélisation de l’usage mondiale de l’eau pour l’irrigation

    La base de données AQUASTAT présente des statistiques concernant l’eau au niveau des pays, en particulier l’eau d’irrigation et agricole. Cette base est enrichie et mise à jour en permanence grâce à un apport continu de données, qui font l’objet d’une analyse attentive et méticuleuse destinée à garantir leur fiabilité, leur qualité et leur exactitude. Malgré ces efforts constants, certaines lacunes persistent au niveau des données et AQUASTAT procède de temps à autre à des modélisations pour y remédier et faciliter ainsi l’usage de la base, en particulier pour ce qui concerne l’eau agricole, son principal centre d’intérêt. La présente étude est une contribution à ces 3 tâches: mettre à jour, contrôler la qualité et combler les lacunes.

    L’agriculture, en particulier l’agriculture irriguée, est de loin le secteur d’activité qui prélève et consomme le plus d’eau. Pour estimer la pression exercée par l’irrigation sur les ressources en eau disponibles, il faut évaluer les besoins et les prélèvements d’eau pour cet usage.

    Les besoins en eau d’irrigation dépendent des besoins des cultures et de l’eau dont elles disposent naturellement (pluie efficace, humidité du sol, etc.). Les estimations se font en partie sur la base des conditions climatiques et en partie à partir de modélisations des processus physiologiques des plantes, pour lesquels on ne dispose pas de données réelles (les coefficients culturaux pour plusieurs cultures à différents stades de développement sont présentés en Annexe 1. Dans cette étude, les données d’entrée des modèles sont des données AQUASTAT concernant les cultures irriguées correspondantes: superficies des cultures irriguées et récoltées, assolements et intensité de culture, convertis en calendriers culturaux.

    Les quantités d’eau prélevées pour l’irrigation (ou les prélèvements d’eau d’irrigation) dépassent largement les besoins en raison de pertes importantes en cours de distribution et d’application. Bien qu’ils soient disponibles dans certains pays, les chiffres concernant ces prélèvements sont facilement confondus avec ceux relatifs aux prélèvements pour l’agriculture. En outre, en l’absence de mesures directes et du fait de la complexité des méthodes d’évaluation, ces données ne sont pas toujours fiables. Ces difficultés expliquent les lacunes enregistrées pour ces données au niveau des pays.

    Quoi qu’il en soit, un examen à l’échelon national des variables mentionnées ci-dessus s’impose si l’on veut améliorer la qualité générale de la surveillance mondiale des ressources en eau. L’objectif principal de cette évaluation est donc de mettre à jour la base de données AQUASTAT en y intégrant les résultats de modélisations des besoins en eau d’irrigation, de compléter les statistiques nationales par des estimations des prélèvements d’eau pour l’irrigation et de vérifier l’exactitude et la qualité des données sur la base des ratios des besoins d’eau comparant les deux variables. De cette façon, les responsables politiques et les décideurs ainsi que la communauté scientifique disposeront, dans la base AQUASTAT, d’un ensemble complet de données nationales fiables, calculées de façon uniforme et comparables entre elles.

    La première évaluation, réalisée en 2000 dans le cadre de la préparation de l’étude sur la perspective mondiale de la FAO intitulée Agriculture mondiale: horizon 2015/2030: une perspective FAO portait sur 90 pays en développement et pays en transition. Les données de la présente mise à jour couvrent 165 pays1 (sur un total de 198 pays en 2012) et 2 territoires pratiquant l’irrigation et pour lesquels on dispose de données sur les superficies et les cultures irriguées (voir dans la Discussion la liste des pays non considérés et en Annexe 2 la liste des pays inclus dans cette étude). Parmi ces 167 pays et territoires, on compte 41 pays et 1 territoire à revenu élevé, 89 pays et 1 territoire à revenu intermédiaire et 35 pays à faible revenu.

    La présente évaluation repose sur une méthodologie en 3 étapes (schématisée dans la figure 1 ci-dessous):

    • Établissement des calendriers culturaux irrigués par pays

      • Calendriers culturaux irrigués par pays
      • Synthèse régionale des calendriers culturaux irrigués
    • Calcul des besoins en eau d’irrigation, à partir d’une modélisation comparant:

      • Le bilan hydrique en conditions non irriguées, correspondant à l’évapotranspiration effective en conditions non irriguées et calculé à l’aide des ensembles de données climatiques disponibles; et
      • Les besoins en eau des cultures, établis sur la base des calendriers culturaux irrigués et de la carte mondiale des superficies irriguées.
    • Estimation du prélèvement d’eau pour l’irrigation pour les pays ne disposant pas de statistiques nationales, à l’aide d’un ratio des besoins d’eau

      • Estimation des prélèvements d’eau pour l’irrigation par pays
      • Corrections des besoins et des prélèvements d’eau pour l’irrigation
      • Pression sur les ressources en eau due à l’irrigation: synthèse régionale du ratio des besoins d’eau

    Cette description de la méthodologie appliquée est suivie des sections suivantes

    FIGURE 1 : Évaluation des besoins et des prélèvements d’eau pour l’irrigation Image


    1. Malgré la partition du Soudan en deux pays (Soudan et Soudan du Sud) en juillet 2011, la présente évaluation porte sur l’ex-Soudan, en l’absence de données désagrégées.