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ANNEXE V - ALLOCUTIONS OFFICIELLES

par

Madame le Directeur Générale de la Direction des Eaux et Forêts de Madagascar

Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un réel plaisir et un insigne honneur de prendre la parole à l'occasion de l'ouverture de cette réunion de planification FOSA, un atelier d'échanges sur "la collecte et l'analyse des données - les perspectives pour le secteur forestier des îles de l'Océan indien", qui va se tenir à Andasibe du 15 au 18 mars 2000.

C'est un plaisir car je m'adresse à une petite assemblée de connaissance, des partenaires nationaux, régionaux, internationaux oeuvrant pour une cause commune «la gestion durable de la biodiversité, en particulier du patrimoine forestier».

C'est un honneur, non seulement pour moi mais pour Madagascar, d'abriter cette réunion inter-îles visant à joindre efforts nationaux, régionaux, internationaux pour l'amélioration des données forestières et pour une évaluation des développements prévisibles du secteur forestier en Afrique.

Qu'il me soit permis ici de vous présenter à vous tous ici présents mes salutations de bienvenue, mes souhaits de travail fructueux dans ce cadre charmant, mes remerciements anticipés pour l'effort intellectuel que vous allez déployer durant cette vision.

Je voudrais remercier les bailleurs de fonds, Food and Agriculture Organization (FAO), Communauté Européenne (CE), Banque Africaine de Développement (BAfD), qui ont été les premiers artisans de cet atelier. Sans leur soutien, cet atelier n'aurait pas eu lieu.

Qu'il me soit autorisé de remercier particulièrement les collègues forestiers points focaux venant des îles voisines, les experts de la FAO, qui n'ont pas hésité à quitter leurs occupations journalières, leurs familles, pour apporter leur contribution dans cette vision «développement du secteur forestier en l'an 2020» en Afrique.

Et je voudrais dire un grand merci aux observateurs, institutions nationales, ONGs, partenaires dans la préservation et la valorisation de la biodiversité malagasy, qui ont accepté de bon c_ur de participer à cet atelier de réflexion pour la gestion durable des forêts.

En ce qui concerne Madagascar, de nombreux efforts ont été déjà consacrés dans le cadre de projets arrivés à terme ou projets nouveaux, à l'établissement d'inventaires des listes d'espèces et d'écosystèmes, importants ou menacés, à la collecte d'une multitude données. Malheureusement, ces données brutes dans la mesure où elles étaient disponibles pour les gestionnaires des ressources naturelles n'ont été transformé en outil de gestion, de planification, de décisions que dans de cas rares.

Les forestiers malagasy sont convaincus actuellement que l'exploitation des ressources forestières à Madagascar ne peut plus se réaliser durablement que si elle ne s'appuie sur la connaissance de la potentialité existant actuellement de la capacité de régénération de ces ressources, de l'évolution dirigée vers le type de produits forestiers que nous voulons que nos forêts produisent.

Toutes ces données devront déboucher sur l'élaboration de documents de planification, sur le développement d'outils de gestion pour une «gestion durable des ressources forestières», essence même de la nouvelle politique forestière malagasy.

Et j'espère que cet atelier FOSA soit pour nous tous une occasion d'informations mutuelles et enrichissantes pour permettre aux îles de l'Océan Indien de renforcer leur capacité de gérer, valoriser, améliorer la qualité de leurs données aux fins de mieux évaluer le développement du secteur forestier.

Et pour terminer, je souhaite à tous excellent travail, agréable séjour.

Merci.

ANNEXE V - ALLOCUTIONS OFFICIELLES (Cont.)

par

Monsieur le Représentant de la FAO à Madagascar, Maurice, Seychelles et Comores

Messieurs les Représentants,

Chers Collègues,

C'est un privilège et un grand plaisir pour moi, de vous apporter les salutations de M. Hosny El-Lakany et de M. Bamidele Dada, respectivement Sous-Directeur Général du Département des Forets, Représentant Régional pour l'Afrique, qui placent beaucoup d'espoirs sur les résultats de votre atelier qui constitue une étape importante dans le dispositif que la FAO et plusieurs de ses partenaires sont en train de mettre en place pour aider les pays d'Afrique à améliorer et à renforcer les outils de gestion durable de leurs ressources forestières.

Dans un contexte général, l'Afrique avec 520 millions d'hectares de forêts dispose de ressources qui pourraient soutenir un développement économique et social significatif. Mais un certain nombre d'indicateurs montrent que le Continent n'a marqué jusqu'à présent qu'un progrès modeste dans le développement durable de ses ressources forestières dont dépendent directement, pour leur survie, plusieurs millions de ses habitants et plus particulièrement les populations rurales.

Les contraintes au développement du secteur forestier sont nombreuses et on peut citer la faiblesse des institutions, l'insuffisance des investissements, des cadres politiques juridiques inadéquats et des ressources humaines limitées pour gérer les forêts. Les instabilités politiques générales ne favorisent pas la mise en place de projets et programmes.

Dans un contexte plus particulier, la situation des forêts dans les îles est également préoccupante. Les petits états insulaires sont particuliers sont vulnérables car très sensibles aux mouvements de populations, aux variations économiques (comme le transport) et aux changements climatiques. Le 12 mars une conférence ministérielle spéciale s'est réunie à Rome pour discuter sur l'environnement et les ressources naturelles dans les petits états insulaires et un plan d'action pour l'agriculture incluant les pêches et les forêts a été proposé lors de la 13 ème session du conseil de la FAO en juin 1999.

La FAO n'a jamais ménagé ses efforts pour soutenir les pays africains dans la gestion de leurs ressources naturelles et plus particulièrement forestières. Il y a déjà presque 15 ans la FAO avait lancé les PAFT. Ce concept a fort évolué depuis lors et il est devenu le Programme Forestier National que la plupart d'entre vous connaissent .

Je souligne ici que la FAO travaille en parfaite harmonie avec les diverses recommandations du Forum Inter-gouvernemental sur les Forêts (FIF), qui soulignent le besoin urgent «d'intensifier la coopération internationale pour la mise en ouvre des recommandations du GIF sur l'aménagement, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts, y compris la fourniture des ressources financières, le renforcement des capacités, la recherche et le transfert de la technologie».

Un fait reconnu est que la plupart des pays africains ne disposent actuellement pas des données minimum sur leurs ressources forestières pour les aider à prendre des décisions bien fondées en ce qui concerne la gestion des forêts. Les forêts continuent d'être «aménagées» sans tenir compte de données importantes telles que les niveaux de prélèvements possibles de ressources forestières incluant les produits forestiers non ligneux mais aussi sans tenir assez compte des nouvelles pressions sociales, économiques et environnementales qui apparaissent en permanence. Les lacunes au niveau des statistiques forestières freinent sérieusement la planification et la mise en oeuvre des Programmes Forestiers de ces pays. On sait en outre que les pays africains sont en retard en ce qui concerne l'adoption de technologies et de méthodes modernes de collecte, d'analyse et de gestion des données requises pour la gestion durable des forêts.

Le fait que l'Afrique n'ait pas bénéficié d'un appui financier consistant et rationalisé sur le plan régional de la part des pays développés est significatif. L'appui bilatéral traditionnel est resté éparpillé avec peu d'impact. Les mécanismes de l'APD n'ont pas encouragé l'action collective des pays de la région et pourtant ces derniers ont sérieusement besoin de travailler en réseau pour échanger les informations et partager les expériences.

Considérant cette situation, la FAO, grâce à son programme de partenariat avec l'Union Européenne a lancé le projet de renforcement des capacités dans le domaine de la collecte et de l'analyse des données sur le secteur forestier dont le coordinateur Johan Lejeune assisté de Sven Walter vous fourniront de plus amples détails au cours des sessions qui suivent.

Egalement, les lacunes dans la collecte et l'utilisation des statistiques forestières ont reçu une attention prioritaire de la part de la Commission des Forêts et de la Faune Sauvage pour l'Afrique (CFFA). La CFFA a vivement recommandé que les pays prennent les dispositions immédiates pour élaborer leurs propres bases de données minimum pour appuyer leurs Programmes Forestiers Nationaux. La Commission a en outre, recommandé que les bases de données nationales soient élaborées à partir de cadres communs à toutes les régions afin de faciliter les échanges et les analyses. Eu égard aux avantages comparatifs que présentent ces actifs dans ces domaines sur les plans régional et mondial mais également suite au succès d'une étude prospective du secteur forestier menée en Asie et Pacifique, la FAO a été appelée à lancer une initiative spéciale pour l'Afrique.

Cette initiative a pris la forme d'une Etude Prospective du Secteur Forestier (FOSA) susceptible de collecter, de réviser et d'interpréter dans une perspective régionale, les informations déjà disponibles et celles qui seront spécialement demandées sur la situation et les tendances des principaux éléments du secteur forestier et des facteurs qui l'influencent. Diverses options seront proposées pour l'orientation future du développement du secteur forestier jusqu'à l'an 2020. L'adoption des diverses options politiques pour l'avenir du secteur demeurera évidemment le privilège des décideurs, et des gouvernements concernés.

Cet atelier fait partie d'un ensemble d'activités préparatoires qui ont déjà bien démarrés. En effet des ateliers de planification ont déjà eu lieu en Afrique centrale, de l'Ouest et du Nord. D'autres auront bientôt lieu en Afrique de l'Est à Addis Abeba et en Afrique Australe à Lusaka. Il est apparu cependant que les problèmes des îles étaient par trop spécifiques pour être traités en même temps que les pays du continent.

Messieurs les Représentants, Chers Collègues

Vous comprenez maintenant mieux toute l'importance que la FAO - et votre présence ici me permet d'ajouter également vos gouvernements - place dans les résultats de cet atelier. Le nombre des participants est peut être réduit mais les conclusions auront un impact certain sur les relations entre les services en charge des forêts dans vos pays respectifs mais aussi en terme de coopération pour le développement.

Cet atelier durera à peine trois jours pour traiter un ensemble de sujets qui traiteront essentiellement de la collecte des données forestières et la planification à long terme du secteur dans les îles orientales du continent africain.

Cet atelier sera articulé autour de trois axes principaux:

_ la comparaison des méthodes de collecte des données forestières entre vos pays et les problèmes rencontrés. Après les présentations de chaque pays, une discussion devrait parvenir à identifier quelques solutions aux problèmes et à promouvoir une collaboration;

_ l'analyse de nouveaux domaines d'investigations statistiques que sont les produits forestiers non ligneux, les activités du secteur informel, les arbres hors forêts. Nous vous demanderons de valider ou de commenter certains résultats synthétiques déjà disponibles. L'évaluation des ressources forestières que la FAO mène actuellement sera abordée;

_ le lancement de l'étude FOSA. En plus de la compréhension des objectifs et de l'organisation de cette étude, les discussions devront vous permettre d'identifier ensemble les principaux moteurs d'évolution du secteur et de dessiner les premiers traits de la vision sous régionale du développement forestier dans la région.

Chacun de ces trois sujets sera traité lors de sessions différentes mais il est clair ces trois sujets sont intimement liés. Ils mélangent étroitement les aspects techniques et les aspects politiques et de planification. Cet atelier devrait contribuer à ouvrir de nouvelles voies et visions pour le développement du secteur forestier dans la région.

Cet atelier sera animé par des experts de la FAO mais ce qui sortira de cet atelier comme idées nouvelles, analyses prospectives, propositions de développement et qui formeront les conclusions de cet atelier viendront de vous essentiellement. Il ne faut pas oublier l'appui des experts et observateurs qui ont répondu à l'invitation de participer aux discussions.

Je voudrais saisir cette occasion qui m'est donnée pour remercier le Gouvernement de la République Malgache pour avoir si généreusement offert son hospitalité et mis en place toutes les conditions nécessaires pour la réussite de cet atelier surtout dans les conditions difficiles actuelles. La FAO est également reconnaissante aux partenaires financiers comme la Banque Africaine de Développement et l'Union Européenne pour cette collaboration exemplaire qui permet le mise en place de ces activités de développement.

Je vous souhaite donc un bon travail et j'espère que les conclusions que vous atteindrez seront constructives, précises et immédiatement utilisables.

ANNEXE V - ALLOCUTIONS OFFICIELLES (Cont.)

Par

Monsieur le Représentant de la Banque Africaine de Développement - BAfD

Honorable Ministre,

Chers Collègues,

Participants distingués,

Mesdames et Messieurs,

La Banque Africaine de Développement est heureux de prendre part à l'Etude des Perspectives Forestières en faveur de l'initiative africaine. Notre croyance est sans faille que le résultat apportera un cadre plus bénéfique aux interventions futures dans le secteur forestier des pays membres de la région. Comme vous devez le savoir, le mandat de la Banque est de «contribuer au développement économique et au progrès social des pays membres de la région tant individuellement que collectivement».

Ainsi la mission de la Banque est d'apporter une assistance aux pays membres afin de freiner le cycle vicieux actuel de la pauvreté dans la plupart de ceux-ci. La Banque est entièrement consciente de l'importance de la ressource forestière dans la région, des menaces à cette ressource et, du besoin de la soutenir à travers des interventions en direction de la protection de la ressource, et de la gestion renforcée. La Banque est également consciente qu'il y a des facteurs extérieurs au secteur qui souvent constituent fortement un frein à la réponse du secteur quant à l'intervention au développement. Le résultat de cette connaissance c'est que au-delà du projet forestier traditionnel, la Banque a des projets de développement ruraux financés visant à promouvoir l'embauche, la stabilité sociale, la gestion des terres cultivables (agricoles) améliorées et la bonne gouvernance. Ceci pour réduire les conflits avec pour corollaire le mouvement massif des personnes et l'occupation et la destruction de la forêt par les réfugiés.

Dans le domaine du développement forestier, la Banque continue et continuera d'apporter son soutien aux efforts qui aboutiront à l'utilisation durable de la ressource. A ce jour, la Banque a apporté son soutien à 18 projets forestiers dans seize pays pour un coût global d'environ 400 millions de dollars américains. Parmi les projets financés, l'on peut citer la conservation et la réhabilitation des forêts indigènes dégradées, la création de plantations de bois de combustion et de bois industriel, la transformation du bois, la conservation de la ressource naturelle et le renforcement des capacités nationales pour la gestion forestière. Dans sa dernière déclaration de la vision, les problèmes environnementaux ont fait l'objet d'une attention particulière dans l'ordre du jour de la Banque. La vision fait aussi état du mandat de la Banque pour la recherche de collaboration avec d'autres banques partenaires pour endiguer le niveau de déforestation et de dégradation environnementale dans la région africaine.

La politique forestière de la Banque met l'accent sur la nécessité d'une gestion durable des ressources forestières africaines pour assurer la protection de l'environnement, la provision de bois et le flux régulier des produits hors-bois. La politique offre un cadre de développement qui permet à la Banque de jouer un rôle plus efficace dans la protection, la conservation, la gestion et l'utilisation des forêts dans ses pays membres de la région.

Dans la mise en _uvre de sa politique forestière, la Banque suit des stratégies qui sont en phase avec la pratique de gestion multiple et durable de l'utilisation des terres et la promotion de la participation des communautés locales, les ONGs et le secteur privé dans le domaine des programmes de développement forestier au niveau national. En cas de nécessité, les projets multinationaux sont utilisés pour soutenir la coopération entre les pays dans la protection et la gestion d'écosystèmes fragiles tels les bassins fluviaux.

Partant du fait que la Banque est consciente de l'importance de la ressource forestière et des données d'utilisation des terres dans le domaine de la planification, elle a accordé des subventions pour l'amélioration de l'information de l'utilisation des terres pour la planification de développement rural et de la forêt. Le faible rang qu'occupe actuellement le secteur forestier est dû, entre autres raisons, au manque de données complètes et d'informations relatives à la contribution de la ressource au développement et aux comptes nationaux. C'est aussi à cause de ce fossé que l'Afrique n'a pas été en mesure de répondre favorablement à un certain nombre d'initiatives globales environnementales. Nous espérons que l'Etude des Perspectives Forestières en Afrique et ses initiatives de suivi viendront au bout de contraintes liées aux données dans le secteur forestier.

La Banque est heureuse de s'être impliquée dans ce forum de renforcement des capacités nationales comme indiqué dans l'ordre du jour de l'atelier. L'objectif final est pour ces pays de mettre en place des compétences dans la collecte et l'analyse des données. Les compétences locales devraient être aussi disponibles dans l'identification du secteur moteur et la projection et l'analyse des tendances de la ressource. Ces compétences demeurent importantes dans la conception de politiques nationales et aussi impératives dans l'amélioration de la sélection des options d'investissement. La Banque attend de l'Etude des Perspectives Forestières en Afrique qu'elle contribue beaucoup plus au renforcement des capacités dans les Pays Membres à travers une participation active des points focaux nationaux dans les activités de l'EPFA.

Je voudrais réitérer que la Banque s'est engagée dans cette initiative et attend impatiemment le résultat de cette étude. Le résultat de cette étude permettra à la Banque de fournir davantage de soutien stratégique aux pays membres de la région à travers le financement des programmes qui répondent aux défis de l'heure.

Nous saisissons cette occasion pour exprimer nos remerciements à la FAO, l'Union Européenne, la Banque Mondiale et les autres donateurs pour leur soutien et leur engagement à cette cause. Notre souhait et notre croyance sont que le même engagement ira au-delà de l'EPFA, des challenges et opportunités d'investissement qui en ressortiront.

Nous vous remercions de votre attention.

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