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6. DONNEES ENVIRONNEMENTALS

Les données permettant de calculer des indices d'environnement en zone d'upwelling côtier sont de deux ordres: les données directes (principalement température de surface de la mer ou TSM) et indirectes (calculées à partir du forcing du vent sur la surface de la mer). Dans les deux cas, on dispose d'observations à terre (vent) ou côtières (stations) et d'observations par les navires marchands.

La température moyenne d'une zone côtière en saison d'upwelling est un indice intégrant le refroidissement induit par les remontées d'eau, tandis que le vent permet de calculer un indice théorique d'upwelling (ou IUC) sous forme d'un transport vers le large. Ce dernier indice nécessite de déterminer des paramètres liés à la morphologie du plateau continental (parfois complexe dans certaines régions) et au coefficient de frottement à l'interface air-mer, lequel dépend de la vitesse du vent.

Les données les plus utilisables, à moyenne échelle, sont fournies par les navires marchands (TSM et vent). Ces données sont disponibles au CRODT depuis 1964 et mises a jour en temps réel. Les données de vent aud aéroports du Sénégal et de la Mauritanie sont également disponibles sur la mêeme période. Elles sont cependant moins représentatives du vent marin et sous-estiment la vitesse du vent (ce dernier point n'étant pas gênant lorsque l'on travaille en relatif). Les stations côtières (au Sénégal seulement) peuvent également fournir un indice de TSM, depuis 1960 environ.

Une revue critique des deux sources de vent disponibles (figure 1) montre de 1964 à 1988 une sous-estimation systématique de la vitesse du vent enregistrée aux stations côtières tout au long de l'année, en raison du ralentissement du vent à la côte.

Une comparaison des deux indices d'upwelling côtier (IUC) de saison froide calculés de 1985 à 1991 à partir de ces deux sources montre une assez mauvaise concordance (figure 2a) ce qui inciteà une certaine prudence dans l'utilisation du vent dans certaines régions, d'autant plus que certaines contradictions apparaissent vis à vis de la température de surface (figure 2b). C'est le cas de l'année 1988, année “chaude” pour la zone considérée ou l'IUC calculé à partir du vent est relativement fort.

Des séries d'indices saisonniers de saison froide ont été établis par zones à partir de la TSM afin d'analyser l'évolution de l'upwelling côtier en Mauritanie (figure 3a) et au Sénégal (figure 3b). La durée de la saison froide sur laquelle ces indices ont été calculés a été déterminée chaque année par la dynamique de la TSM pour chacune de zones (figures 4a et 4b). On constate une augmentation régulière de la durée de la saison froide en Mauritanie de 1964 à 1992, particulièrement dans la zone Nord (figure 4a). Cette dernière augmentation pourrait suggérer une modification possible de la capturabilité des poissons adultes, en particulier un raccourcissement de leur séjour dans le sud de la région COPACE.

Aucune tendance n'est décelable au Sénégal en terme de durée (figure 4b). Certaines années à saison courte se détachent cependant (1984 et 1988 par exemple).

Depuis 1965, l'upwelling a été relativement fort jusqu'en 1978 en Mauritanie et jusqu'en 1977 au Sénégal. La période 1979–1984 correspond à un épisode “chaud” pour toutes les zones. Les années 1985 et 1986 sont à nouveau “froides” au Sénégal et “moyennes” en Mauritanie. Les années 1987 à 1992 sont ensuite chaudes à moyennes, sauf pour la zone Mauritanie Nord.


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