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ANNEXE 6

PRESENTATION DES STATISTIQUES DE PECHE DES
POISSONS PELAGIQUES COTIERS AU SENEGAL

INTRODUCTION

Les poissons pélagiques côtiers capturés dans les eaux sénégalaises sont constitués principalement de sardinelles, chinchards et maquereaux. Ils effectuent des migrations saisonnières de grande amplitude. L'importance de la fraction de ces stocks capturable au Sénégal est étroitement liée aux captures réalisées dans les différents pays qui partagent ces ressources.

Au Sénégal, ces espèces sont exploitées par des pêcheries artisanale et industriellle. Les engins de pêche du secteur artisanal sont principalement les sennes tournantes et les filets maillants encerclants. Des senneurs, puis récemment des chalutiers, composent la flottille industrielle.

La présentation ici faite de la pêcherie est pour l'essentiel tirée du rapport du groupe de travail CNROP/CRODT de Juin 1988.

1. Description de la pêcherie pélagique au Sénégal

1.1. Pêche artisanale

Les poissons pélagiques côtiers sont exploités au Sénégal de façon artisanale depuis fort longtemps.

Les engins et les techniques de pêche employés ont été décrits en détail par GRUVEL (1913), CADENAT (1948), POSTEL (1950), BLANC (1957), SECK (1980), BOELY (1979) et FREON (1986) entre autres.

La pêche artisanale n'a subi jusqu'en 1950 que peu de modifications, et à cette date il n'existait aucune donnée statistique sur les captures des différents engins.

Dès les années 50 cette pêcherie a commencé à évoluer avec l'installation des moteurs hors-bord sur les pirogues et l'introduction des fibres synthétiques (BOELY, 1979).

La pêche du filet maillant encerclant s'est alors considérablement développée, au détriment de la pêche à l'épervier qui était jusqu'alors prépondérante. Le filet maillant est resté prédominant jusqu'à l'adaptation aux pirogues de la senne tournante et coulissante par GRASSET en 1972.

1.1.1 Sennes tournantes

Les artisans pêcheurs se sont rapidment adaptés à cet engin qui permet des rendements considérables.

Etant donné que la capacité d'une pirogue, dont la taille varie de 14 à 20 mètres avec un moteur hors-bord de 25 à 55 cv, ne suffit pas à embarquer toute la prise des sorties journalières, les pêcheurs sortent souvent accompagnés d'une pirogue “porteuse”. Un effectif d'environ vingt personnes est alors atteint.

La senne a une longueur de 200 à 270 m pour une chute de 42 à 48 m (mailles étirées), la taille des mailles étiréess est de 28 à 30 mm au niveau de la poche (SECK, 1980).

La zone de pêche située entre Dakar et la frontière nord Gambie, concerne l'essentiel de l'activité de ce type de pêche.

La composition des prises est différente de celle des filets maillants car les sennes peuvent capturer des espèces de plus haute valeur commerciale. En effet, comme les piroguiers pêchent sur des fonds de 20 à 30 mètres en disposant d'une chute de plus de 40 m, les sardinelles rondes, qui ont tendance à plonger lorsqu'elles sont encerclées ne peuvent plus s'échapper, comme c'est le cas pour les filets maillants (BOELY, op. cit. ; FREON, 1986). Parmi les espèces prisées on distingue entre autres le chinchard jaune, le maquereau bonite (Cybium tritor) la thonine (Eythynnus alleteratus) et la grande carangue (Caranx carangus).

1.1.2 Filets maillants

Sur la Petite Côte, deux types de filets maillants sont utilisés : le filet maillant encerclant et le filet maillant dormant.

Les filets maillants encerclants mesurent de 250 à 450 m de longueur avec une chute allant de 7 à 12 m (mailles étirées) et ont de 60 mm (petites mailles à sardinelles) à 80 mm (grandes mailles à ethmaloses) d'ouverture de maille étirée.

Ils sont utilisés avec des pirogues de 12 à 15 m, équipées de moteurs hors-bord de 6 à25 cv, l'équipage étant composé de six à huit personnes.

Les filets à petites mailles, beaucoup plus nombreux, sont utilisés toute l'anne car l'espèce-cible, Sardinella maderensis, est toujours présente dans la zone d'activité de cette pêcherie, située au sud de la Petite côte.

Les débarquements de petits pélagiques par les filets maillants dormants sont beaucoup moins importants car les prises sont variées et constituées principalement par des espèces démersales. Pour FREON et LOPEZ (1983), les prises de cet engin sont négligeables pour l'équilibre des stocks pélagiques.

1.1.3 Les sennes de plage

Les sennes de plage mesurent de 200 à 950 m de longueur et ont une chute de 12 à 20 mètres au niveau de la poche, le maillage étiré est de 28 à 30 mm.

La technique de pêche consiste à deployer le filet à partir du rivage avec une pirogue propulsée a la rame, encerclant un banc précédemment repéré a vue. Les deux ailes sont ensuite halées simultanément à la main par une dizaine de personnes à chacune des ailes. Cette activitè de pêche est essentiellement limitée dans la région du Cap-Vert.

Les apports de cet engin, bien que relativement peu importants, portent sur un effectif très élevé car les prises sont principalement constituées par des juvéniles mesurant de 3 à 15 cm.

1.2. La pêche semi-industrielle

La flottille des sardiniers dakarois a débuté avec un seul bateau en 1961 et de 1966 a 1972 le nombre d'unités a oscillé entre deux et cing bateaux ; ce nombre a brusquement augmenté au second trimestre de 1973 pour atteindre 14 bateaux. De 1974 à 1978, la flottille comptait une dizaine de navires (FREON et al., 1978). En 1978 l'effort de pêche s'est accru pour atteindre le maximum de la série historique (plus de 1400 jours de mer) en 1982 (ANONYME, 1985). L'année 1983 marque le début d'une phase de brusque régression qui se poursuit jursqu'en 1988, et ce étant donné la chute des rendements et la vétusté de la flottille.

La flottille est constituée par de petits senneurs mesurant de 15 à 28 m, équipés d'une poulie hydraulique, d'un sondeur vertical et d'une radio. La capacité des bateaux varie de 13 à 120 tonnes. La conservation du poisson est effectuée avec de l'eau de mer refroidie par de la glace. Cette méthode de conservation entraîne une faible autonomie des navires (FREON et al., 1978).

Les sorties en mer sont journalières et la stratégie de pêche, stabilisée depuis 1966, consiste en la recherrche à vue ou à l'aide du sondeur.

Ces dernières années les sardiniers n'exploitent qu'une faible partie du plateau continental de la Petite Côte (environ 10 %), préférant rester à proximité de Dakar, en général sur les fonds de 10 à 50 m.

Les deux espèces de sardinelles fournissent environ 80 % des débarquements ; mais les proportions des espèces varient considérablement au cours de l'année, et il est possible de distinguer les captures des espèces de saison froide (Sardinella aurita) adulte et Decapterue rhonchus) des espèces de saison chaude (Sardinella maderensis, Pomadasys jubelini, Chloroscombrus chrytsurus, principalement). Toutefois les juvéniles et les jeunes reproducteurs de Sardinella aurita sont pêchés toute l'anne, constituant l'essentiel des captures.

1.3. Pêche industrielle

De 1977 à 1980, la Pologne a établi des accords de pêche avec le Sénégal ; la pêche a débuté avec 9 bateaux, pour atteindre 13 unités en 1980.

Les bateaux étaient répartis en deux catégories, la première regroupant les units de 1000 tonneaux de jauge brute et de 1600 cv de puissance et la seconde constituée par des unités de 1500 tonneaux de jauge brute et de 2500 cv de puissance. Ces differences de capacité de pêche mises à part, les équipements de pêche et la méthode de capture différaient peu, car tous les bateaux étaient des chalutiers pêche arrière, pêchant au chalut pélagique et équipés du matériel de détection acoustique courant, à savoir : sondeur vertical, sonar et netzsonde.

Les espéces cibles étaient les sardinelles pendant toute l'année et en saison froide, les sardinelles adultes situées plus au large et les chinchards.

De décembre 1980 à mai 1983 un senneur danois (SAMB, 1986), le S. TOLAKSON affrêté par la compagnie Sénégal Sea Food a pêche sur le plateau continental sénégambien,essentiellement au sud de Dakar.

Les prises de ce bateau de 47 m et de 446 TJB étaient constituées par des sardinelles en saison chaude et des chinchards en saison froide.

Le bateau TSAFLOBI de 299 TJB a pêché principalement dans la zone sud du mois d'octobre 1984 a janvier 1985 en utlisant une senne tournante et un chalut pélagique. Les espèces cibles de ce navire sont représentées par les deux espèces de sardinelles.

La Société Nationale des Conserveries du Sénégal (SNCDS) a mis en activité quatre sardiniers senneurs de 90 TJB à partir de fin 1989. Son objectif est la capture de petites sardinelles de taille adéquate à la mise en boîte. De 1987 à 1991, cinq senneurs de près de 280 TJB chacun et basés en Gambie, ont fréquemment opéré dans les eaux sénégalaises. Les sardinelles constituent l'essentiel de leurs captures.

Les trois senneurs ORDINAT, NYBORG et VIKING de plus de 320 TJB ont également travaillé de 1989 à 1990. A partir de 1991, huit senneurs de plus de 700 TJB ont intégré la pêcherie. A ces senneurs s'ajoutent, en 1992, huit chalutiers de plus de 2000 TJB.

2. COMPOSITION DES CAPTURES

Les tableaux 1 a 4 présentent les captures des pêcheries artisanale et industrielle.

La pêcherie pélagique côtière a comme principal caractéristique la domination des sardinelles dans la composition spécifique des prises (figures 1 et 2).

En considérant la totalité des débarquements de la pêche artisanale, les sardinelles , chinchards et maquereaux occupent en moyenne respectivement 89 %, 9 % et 2 %. Ces pourcentages permettent de préciser l'importance des sardinelles par rapport aux autres espèces pélagiques dans les captures des filets tournants.

Les evolutions des prises de sardinelles, de chinchards et de maquereau sont présentées suer les figures 3 à 6. Il appararait très nettement que les captures des espèces autres que les sardinelles sont très faibles.

3.1 Les sardinelles

La figure 3 qui presente l'évolution des captures des deux espèces de sardinelles par les sardiniers dakarois permet de noter que la sardinelle ronde est dominante dans les prises exception faite de 1982 a 1984. Il en est de même pour la pêche artisanale (figure 4) où la période d'exception couvre en plus l'annee 1985.

Par ailleurs si l'on observe un accroissement continu des prises au niveau de la pêche artisanale, il n'en est pas de meme avec les sardiniers dakarois. En effet, une chute des captures consécutive à la vétusté des bateaux est amorcée à partir de 1983. La hausse de ces dernières années est essentiellement due à l'arrivée de bateaux de plus gros tonnage.

3.2 Les chinchards

Les captures de ces espèces sont tres faibles dans les debarquements. L'espece dominante est le chinchard jaune. Une tendance a la baisse des prises est a remarquer concernant les deux types de pêcheries.

4. Evolution des efforts

Le tableau 5 presente les types d'effort collectés. La composante dominante de l'effort de pêche est celle de la pêche artisanale. Cet effort artisan des filets tournants s'est accru régulièrement pour devenir stable à partir de 1986.

L'effort de pêche industriel a accusé des hausses successives avant une décroissance à partir de 1983. Ces dernières annees un net regain d'activité est observé avec l'arrivée de senneurs et chalutiers.

5. Les rendements

Les évolutions des rendements pour les sardiniers dakarois et les filets tournants de la pêche artisanle montrent que les meilleurs rendements sont obtenus avec la sardinelle ronde. En revanche pour les filets maillant encerclant, il s'agit de la sardinelle plate.

Figure 1: Evolution des captures des asrdiniers Dakarois

Figure 1

Figure 2: Evolution des captures de la pêche artisanale Sénégalaise

Figure 2

Figure 3: Evolution des captures de sardinelles des sardiniers Dakarois

Figure 3

Figure 4: Evolution des captures de sardinelles de la pêche artisanale Sénégalaise

Figure 4

Figure 5: Evolution des captures de chinchards des sardiniers Dakarois

Figure 5

Figure 6: Evolution des captures de chinchards de la pêche artisanale Sénégalaise

Figure 6
Tableau 1
Captures de la pêche industrieele sénégalaise
(tenant compte des données polonaises et des bateaux affrétés de 1982 à 1984 et 1987
 S. auritaS. made.T. spT. trecaeT. trachurD.rhonchusMaque.
1966522627040002556
1967437212070001270
1968634616130007950
1969984747341818013030
19708380419121210157746
1971941120380001270
197217218446700011860
19731747687801239429134258
197417787997711858912941803104
19751259196201684058410016593029
197614800119291102918184190752
1977380412000356243302365917242
197845084134192563710401293581
19794368728767533349463899703411
198047531229781352112936432693281
1981291353107965347218126021004
198262864306589923801544153542
198363711189691919261059821034
1984190354313984041100704
19853468198422222206131
198614211259105105065151
19874213193612412403217
19881830192520020003543
198995376676282439247
199010761671433330617
19912029099622342340089

Tableau 2
Captures des sardiniers dakarois   
 S. auritaS. madererT. trecaeT. trachurScomber
19663480006
196773760000
19683942406000
1969984747341800
19708380419121046
197194112038000
1972172184467000
1973174768780942958
1974177879977891294104
197512591962015841003029
1976148001192991818452
19771314692525332969
19781265653092312550
197913614871612710150
198014858893811620281
19811583910980472181945
19826276128908990433
1983511892439190988
1984180935583980682
198534681984222031
1986142112591050151
1987302413901240217
198818301925200043
198995376676240247
199010761671433017
1991202909962234089

Tableau 3
Captures de la pêche artisanale sénégalaise sur la cóte nord
ANC. JAUNET. TRECAET. TRACHS. AURITAS. MADERSC. JAPON
19746220002432
197514391016216
19761618612251350
19771583008057070
1978307586191442520
1979190541969678257
19804130266999160497
19814905378835191281870
1982443996121126791896307
19834577187841238272698150
19843253109023950065822551
19852474100522141422648604
198617412806616661935941481
1987165217753901179451111869
198822101939426864538281221
198911291564151169824177643
199024008501801861058291091
19911475181587177544644147

Captures totales de la pêche artisanale
Les captures avant 1981 ne sont pas extrapolees tenir compte des ports non enquêtés
 C. JAUNET. TRECAET. TRACHS. AURITAS. MADERSC. JAPON
19746220002432
197514391016216
19761998632251351
19772141061698783770
19783489861912742110622
19792288419131601306158
19804812266170989383108
198164983793753395520861805
198281281803131118217297651577
19837347190092622467477892955
198460451103145817753509992088
1985511010583243331250004792
198647683165305155205488355332
198741251775296766765661124251
198846651944224473537620752001
198930661822136882336651701984
1990472598254483661687072484
1991290919837589511569575844

Captures de la pêche artisanale sénégalaise sure la còte sud
 C. JAUNET. TRECAET. TRACHS. AURITAS. MADERSC. JAPON
1974      
1975      
197637901001
1977557061618376700
19784150012598108111
19793840012464122791
19806820016099777911
1981159312922876418043735
19823690842110015538278691271
198327702251418640450912805
1984279314121912747451771537
19852636521042916947356187
19863027359243548586452413852
198724720257854971610012382
19882455518186489358247779
19891937259121765354609931342
1990232413136465051628771393
199114341831727736264931697


Tableau 4
Captures des Sennes tournantes de la pêche artisanale Sénégalaise
 auritamoderenrhonchustrecaetrachurusjaponicus
197402430000
197516210000
197622213260000
1977169525904475000
197812721645394501011
1979131328010146804756
1980170316924422402999
1981331501603648391127753
19821737320188660384222451509
1983211983566452572227162632
1984174833180836061425181724
198532953237713144521301720
19865446425843224135957855238
198766342321561940040323027
198872987295372615541501941
198981620282301423180513551949
1990830882811523469064932027
1991927212855212251843733775

Captures des filets maillants encerclant de la pêche artisanale Sénégalaise
 auritamoderenrhonchustrecaetrachurusjaponicus
1974000000
1975000000
1976000000
197733247321000
19782146085000
19792850497000
19806124550000
19816840122000
198219277800000
198323104870000
1984461769718000
19851322267916000
198652212271000
1987214323425000
1988126311364000
1989264344607054
1990174366265004
199119391966001


Tableau 5
TABLEAU 5EFFORT SENEGAL    
  Pêche artisanale  Pêche industrielle
 autresfmeststfme   
 sortiessortiessortiessortiestotaltpsptpsm
1966     3305438585
1967     2433631886
1968     4002042828
1969     101699116737
1970     114583131793
1971     82007113257
1972     106086131981
1973     160218196930
197487146111411587261219007265540
1975106156 4141106197188182219535
1976121413 288288121701195869224975
19771304181814898510799141217183402212551
19781243805137906114198138578152940179818
197912931373951328020675149988187267221539
198013524557361604921785157030228274263414
198134420275942744335037379239261329279898
1982388705100413355343594432299305377327210
1983403219147574020654963458182281356306523
1984446403201264836468490514893132048152679
198540546024995407026569747115791793108611
19864436232032149364696855133086756475832
19874763252386949475733445496695786466162
19885157672232651926742525900196776775170
198952805822484487207120459926298229130970
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 Tpsp=temps de pêche, Tpsm=temps de mer 
 fme=filet maillant enncerctant, st=senne tournante 

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