ANNEXE 5

RAPPORT NATIONAL SUR LES PETITS PELAGIQUES COTIERS PECHES
DANS LA ZONE ECONOMIQUE EXCLUSIVE DE LA MAURITANIE

par M.S. M'Bareck et M.O. Taleb Sidi

INTRODUCTION

La pêche pélagique côtière en Mauritanie vise un ensemble d'espèces appartenant essentiellement aux familles des carangidés, des clupéidés et des scombridés. La composition spécifique des captures montre une dominance de deux groupe d'espèces, les chinchards et les sardinelles suivis du maquereau et de la sardine.

Ces mêmes espèces sont aussi pêchées, dans des états voisins, de la Mauritanie, notamment dans les eaux sénégalaises et au large du Sahara occidental. Elles sont visées par les pêcheries artisanales et les pêcheries industrielles évoluant dans la zone. Ces pêcheries sont généralement bien décrites dans les publications des centres et instituts de recherche de la région (CNROP, CRODT, ISPM) ainsi que dans les publications du COPACE (FAO).

Pour les pêcheries dans la ZEE mauritanienne des descriptions très détaillées sont disponibles. (FAO, 1986 et 1990; JOSSE, 1987, 1988; CHAVANCE, et al. (1987); CHAVANCE, (1988); M'BARECK, (1992)).

L'objectif du présent rapport est de synthétiser quelques aspects descriptifs en présentant:

1. les flottilles et les espèces pêchées;

2. les séries de captures et d'efforts.

1. DESCRIPTION DES PECHERIES

L'aire de distribution des espèces visées par la pêche pélagique côtière couvre une large zone allant approximativement de 24°N à 9°N. (Josse; 1988), correspondant à peu près aux zones 34.1.3 (de 19°N à 26°N) et 34.3.1 (de 9°N à 19°N) des divisions statistiques du COPACE. Cette aire de distribution concerne les eaux du Sahara Occidental de la Mauritanie et du Sénégal. Dans le present rapport nous présentons uniquement la description des flottilles dans la zone mauritanienne.

Au niveau de la zone mauritanienne, les pêcheries sont généralement classées en deux types, les pêcheries de type artisanal et les pêcheries de type industriel.

La pêcherie artisale est trés peu dévéloppé et repesente moins d'un pourcent des captures effectuées dans notre pays. Elle se compse de quelques unités utilisant la senne tournante au niveau de Nouakchott essentiellement elle débarque surtout des sardinelles et chinchard jaune.

Les pêcheries de type industriel se caractérisent par la grande taille des bateaux. Généralement ces bateaux sont de grand tonnage avec des usines de transformation et une capacité de congélation et de stockage qui leur permettent une autonomie en mer allant de plusieurs jours à quelques mois. Ce type de pêcherie utilise généralement deux arts de pêche, la pêche à la senne et la pêche au chalut pélagique. Comme exemples, les caractéristiques physiques des chalutiers ayant exercés en Mauritanie, sont présentées dans le tableau I.

Les produits issus des pêcheries de type artisanal sont essentiellement du poisson frais, pendant que ceux issus de la pêche industrielle sont du poisson congelé de la farine et de l'huile de poissson et parfois de la conserve.

1.1 FLOTTILLES

Les flottilles industrielles dans la zone mauritanienne des flottilles à long rayon d'action, appartenant principalement au pays de l'Est Européen. La description de ces flottilles est synthétisée en donnant un bref aperçu sur leurs activités.

Dans la ZEE mauritanienne et en dehors de quelques sennes tournantes surtout à Nouakchott, comme type de pêche artisanale, et quelques senneurs nationaux de petites tailles qui ont opérés ponctuellement, la pêche des petits pélagiques côtiers est essentiellement pratiquée par des flottilles étrangéres, à long rayon d'action. Ces flottilles, de type industriel, appartiennent pour la plupart à, l'ex URSS, la Roumanie, et à l'ex RDA. A ces flottilles, considérées principales, s'ajoutent d'autres qui ont fait des apparitions épisodiques notamment une flottille Irakienne, quelques bateaux Cubains et Bulgares ainsi qu'une flottille de senneurs appartenant à la société “Inter-pêche”. Tout récemment quelques senneurs de la CEE ont obtenu des licences de pêche dans la zone pour lesquels on ne dispose pas d'information.

Pendant la période considérée, entre 1979 et 1992, l'accàs à la ressource était généralement conditionné par la création de société mixtes entre la Mauritanie (gouvernement et/ou privé) et un partenaire étranger (gouvernement ou privé), souvent propriétaire de la flottille. C'est dans ce cadre que trois de ces flottilles ont travaillées, la flottille de l'URSS, la flottille de la ROUMANIE et celle de l'IRAK.

La flottille de l'URSS affrétée par la MAUSOV, a travaillé durant toute la période à l'exception de 1979 et 1981. A partir de 1992, après l'éclatement de l'URSS, cette flottille s'est scindéé en plusieurs flottilles dont celle de l'Etat de Russie qui continue à travailler pour le compte de la MAUSOV, pendant que les bateaux appartenant aux autres nationalités de l'ex URSS travaillent pour la plupart sous licence à des particuliers mauritaniens.

La flottille ROUMAINE affrétée par la SIMAR a travaillé sans interruption dans la zone “Mauritanie”. Vers la fin de 1990 la SIMAR a réorienté ses activités vers la pêche de fond et surtout vers l'exploitation de son usine pour la transformation et la congélation. Actuellement, l'activité de la flottille roumaine est consignée par une nouvelle société basée à Nouakchott.

La flottille IRAKIENNE affrétée par la SAMIR, a travaillé de 1980 à 1986.

La flottille de l'ex RDA a travaillé de 1979 à 1988 pour le compte d'une société nationale.

La flottille de senneurs a, quant à elle, travaillé pour le compte de la société “INTERPECHE” de 1979 à 1981.

L'effort nominal par bateaux ayant opérés dans la zone “Mauritanie” est présenté dans le tableau II.

1.2 LES ESPECES

La pêche des petits pélagiques côtiers est une pêche multi-spécifique. La composition spécifique des captures de la flottille de l'URSS montre que 100 espèces ont été dénombrées au cours des campagnes d'échantillonnages effectuées par le CNROP et L'ATLANTNIRO entre Juin 1986 et Décembre 1992.

Ce nombre ne met pourtant pas en cause la prédominance d'un groupe de sept espèces qui à elles seules représentent une moyenne annuelle de plus de 90% des captures totales. Il s'agit notamment, des chinchards des sardinelles, du maquereau (Scomber japonicus), et de la sardine (Sardina pilchardus).

Le groupe chinchard est représenté par trois espèces de la famille des carangidés, le chinchard européen (Trachurus trachurus), le chinchard africain (T. trecae) et le chinchard jaune (Decapterus rhonchus). Le groupe des sardinelles est représenté par deux des trois espèces de la famille des clupeides, la sardinelle plate (Sardinella aurita) et la sardinelle ronde (S. maderensis).

Ces espèces ont des affinités hydroclimatiques différentes, et leur distribution spatio-temporelle, dans la zone étudiée, est fonction des saisons hydrologiques. Certaines, de ces espèces, ont des affinités tempérées, le chinchard européen, la sardine marocaine, d'autres ont des affinités tropicales, le chinchard africain, le chinchard jaune et les deux sardinelles.

En terme d'abondances exploitables et actuellement exploitées par les pêcheries, la zone “Mauritanie” peut être considérée comme la limite, sud des espèces d'affinités tempérées, et nord des espèces d'affinités tropicales.

Selon les données des pêcheries, le chinchard européen, la sardine et le maquereau sont capturés dans les zones “Sahara” et “Mauritanie” pendant que les deux sardinelles et le chinchard jaune sont capturés dans les zones “Mauritanie” et “Sénégal”. Le chinchard africain, bien que présent dans les eaux du Sénégal n'est capturé de façon significative que dans la zone “Mauritanie”. Cette espèce serait capturée dans la zone “Sahara” durant les années chaudes(Mylnikov, 1986).

2. STATISTIQUES DES PECHES

Les données de captures et d'effort sont présentées sous deux formes, les captures et efforts globaux et les captures par espèce. Les données globales seront présentées comme dans les déclarations des pays pêcheurs (appelées parfois données officielles) et/ou les données estimées par le CNROP sur la base des déclarations des contrôleurs ou sur la base des livrets de bord collectés depuis 1990. Les données par espèces seront estimées suivant des substitutions qui seront décrites.

2.1 LES CAPTURES

Les captures globales (toutes espèces confondues) sont présentées, par flottille, par catégorie de bateau et par an, dans le tableau III

Dans cette zone, les captures ventilées par espèces sont disponibles pour la flottille roumaine de 1979 à 1991 (l'échantillonnage roumain), pour la flottille de la Russie (ex URSS) de 1987 à 1991 (l'échantillonnage du CNROP et de l'Atlant-Niro) et pour la flottille de l'ex RDA (échantillonnage RDA) de 1981 à 1983. Les autres captures disponibles sont ventilées par espèces et groupes d'espèces, soit, suivant les déclarations officielles, ex URSS de 1979 à 1986, ex RDA de 1979 à 1988, soit suivant Josse (1987), INTER-PECHE (senneurs) de 1979 à 1981; IRAK, CUBA, BULGARIE, NIGERIA. Les prises des senneurs du Portugal sont déclarées en capture globale.

Les proportions des espèces au sein des groupes chinchards et sardinelles dans les captures roumaines ont servies à la ventilation des captures déclarées sous ces mêmes rubriques pour les flottilles INTER-PECHE (senneurs), RDA, IRAK, CUBA, BULGARIE, NIGERIA (appélées “autres flottilles”).

Cette même méthode a été utilisée pour la rubrique sardinelle et les trachurus spp. Au niveau de la flottille de l'ex URSS, pendant la période de 1979 à 1986. La composition specifique issue de l'échantillonnage du CNROP/ATLANTNIRO a servi pour la ventilation par espèce des captures pour le reste de la période.

La composition spécifique en espèce ou groupes d'espèces des captures de la flottille INTERPECHE a servi pour ventiler les captures globales des senneurs du Portugal avant d'utiliser les proportions roumaines pour la ventilation par espèces.

Les captures par espèce sont présentées par flottille (Russie, Roumanie, Autres) et par an dans le tableau (IV).

2.2 L'EFFORT DE PECHE

Les données sur l'effort de pêche ne sont pas exhaustives. Dans cette rubrique l'effort est présenté en jours de pêche déclarés. Ces données sont présentées par flottille par type d'engin par type de bateau et par an dans le tableau V.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANONYME, 1993. Rapport du groupe de Travail C.N.R.O.P/ C.R.O.D.T sur les ressources des petits pélagiques côtiers NOUADHIBOU, 8–15 mai 1993.

Chavance P. 1988. Description de l'activite des flottilles industrielles dans la zone mauritanienne en 1986. Bull. Centr. Nat. ech. Océanogr. et des pêches, 17: pp 1–29.

Chavance P.; M. Girardin. 1991. L'environnement, les ressources et les pêcheries de la ZEE mauritanienne. Bull. CNROP, Vol. 23.

Chavance P., E. Josse, A. Damiano, et D. Lawal; 1987. Description de l'activité des flottilles industrielles dans la ZEE mauritanienne. Bull. Centr. Nat. Rech. Océanogr. et des pêches, Nouadhibou, 15(1): pp. 112–138

FAO, 1987 Rapport du deuxième groupe de travail ad hoc sur la et les chinchards et les maquereaux dans la zone nord du COPACE. COPACE/PACE SERIES 87/46. Praia, Cap-Vert 5– 10 juin 1986. pp. 190

FAO, 1990 Rapport du groupe de travail ad hoc sur la sardine les chinchards et les maquereaux dans la région nord du COPACE. COPACE/PACE SERIES 90/50. Santa Cruz de Tenerife, ESPAGNE 18–24 mars 1989. p 372.

Josse E. 1987. La pêche industrielle des espèces pélagiques côtières en Mauritanie de 1979 à 1986; Première Partie: la pêche à la senne tournante. Bull. Centr. Nat. Rech. Océanogr. et des pêches Avril 1987 15 (1): pp 86–111.

Josse E. 1988. La pêche industrielle des espèces pélagiques côtières en Mauritanie de 1979 à 1986; Deuxième Partie: la pêche au chalut pélagique. Bull. Centr. Nat. Rech. Océanogr. et des pêches Avril 1987 17 (1): pp 30–60.

M'Bareck, M.S. 1992. Contribution to the study of Pelagic Fishery in the Mauritanian 200 miles EEZ. ( Description, Stock assesment, By-Catch, and Management). Thèse de Master of Science. University of Washington, Seattle (USA) P.113.

Mylnikov, N.I.; L.N. Domanevsky; and S.G. Krivospichenko. 1986. Recherches Sovietiques sur le maquereau et les chinchards de l'Atlantique Centre Est en 1982–1985 (Trachurus spp. pp. 8–11) Rapport présenté au groupe de travail sur les chinchards et le maquereau, Praia 1986. manuscrit p.24.