SAHEL: SITUATION METEOROLOGIQUE
ET ETAT DES CULTURES
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Rapport No 4 - 10 Septembre 1998

LES PERSPECTIVES DE RÉCOLTE SONT DANS L'ENSEMBLE FAVORABLES SUITE AUX CONDITIONS DE CROISSANCE DES CULTURES QUI SONT RESTÉES GÉNÉRALEMENT BONNES DURANT LE MOIS D'AOÛT

Cape verdeGambieGuinea BissauMauritaniaMaliNigerChadSENEGALBKF
Sensitive Map of the Sahel countries
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RESUME

Suite aux pluies bien réparties en juillet sur la plupart des zones de production du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, les précipitations sont restées en général régulières et bien réparties en août, bien qu'en baisse durant la troisième décade du mois, notamment au Burkina Faso et dans l'ouest du Niger. Les pluies sont également restées régulières sur le Sénégal et sur la Gambie, améliorant ainsi les conditions de croissance des cultures après les pluies tardives et limitées de juillet. En Mauritanie, la baisse de la pluviométrie à la fin août a été compensée par des pluies bien réparties et d'intensité plus forte début septembre. Au Cap Vert, de bonnes pluies ont été enregistrées à la mi ou la fin août sur les principales îles. En Guinée Bissau, les images satellite indiquent que des pluies abondantes et bien réparties sont tombées sur l'ensemble du pays en août et début septembre mais l'impact des troubles civils sur les activités agricoles n'est pas encore bien évalué. La dernière image satellite pour la première décade de septembre indique que des nuages sont toujours présents sur les principales zones productrices du Sahel. Les précipitations devraient avoir diminué au sud du Mali et dans l'est du Tchad mais être restées bien réparties et même avoir augmenté dans le nord du Sénégal, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger.

Suite à des précipitations en général bonnes depuis la fin du mois de juillet, les cultures se développent de manière satisfaisante dans la plupart des zones de production de Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Les perspectives de récolte se sont améliorées au Sénégal et en Gambie mais, suite au démarrage tardif de la saison des pluies et aux précipitations limitées qui ont suivi, de bonnes pluies devront être reçues jusqu'en octobre pour couvrir le cycle de croissance des cultures.

Des sauteriaux ont été signalés dans presque tous les pays. Des traitements ont été entrepris dans certaines régions. Des oiseaux granivores sont aussi présents au Mali et au Sénégal. L'activité acridienne (criquets pèlerins) reste calme. Seuls quelques criquets ont été signalés au sud de la Mauritanie et au nord Mali. Les bonnes pluies reçues en août dans les aires de reproduction estivales de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad vont favoriser les reproductions. Le nombre de criquets va augmenter mais rester à de faibles niveaux non préoccupants.
 



 

EVALUATION DES RECOLTES 1998

Suite à plusieurs mauvaises récoltes localisées dans plusieurs pays et au vu des anomalies climatiques engendrées par les phénomènes El Niño et La Niña dans d'autres régions du monde, la saison agricole 1998 est apparue particulièrement sensible cette année. C'est pourquoi, en collaboration avec le Club du Sahel et la FAO, le secrétariat du CILSS a lancé une initiative de suivi renforcé de l'hivernage 1998 durant une rencontre régionale sur les stratégies alimentaires dans le Sahel qu'il a organisée en juin dernier. Dans chaque pays, des équipes nationales ont collecté en août des données sur le déroulement de la campagne agricole de façon à préparer un rapport qui sera présenté durant une rencontre régionale du 21 au 25 septembre à Niamey, au Centre Agrhymet. Cette réunion permettra de faire une première évaluation des perspectives de récolte et de discuter de la préparation des missions conjointes FAO-SMIAR/CILSS-DIAPER d'évaluation des récoltes prévues dans chaque pays à partir de la mi octobre. Les conclusions de ces missions seront présentées lors d'une réunion régionale du projet DIAPER à la mi novembre dans le Sahel puis discutées avec les représentants de la Communauté internationale lors de la rencontre annuelle du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel début décembre à Dakar.  

 


SITUATION PAR PAYS

BURKINA FASO  CAP-VERT  GAMBIE  GUINEE-BISSAU  MALI  MAURITANIE  NIGER  SENEGAL  TCHAD  SITUATION DANS LES PAYS COTIERS
 


QUELQUES DEFINITIONS

Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:

Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.

Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.

Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.

Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.

Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.


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