FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires No.3, Juin 2000 - Page 4

Previous PageTable Of ContentsNext Page


RAPPORTS PAR PAYS 1/


________________________

1/ Sont indiqu�s en caract�res gras les pays dont les perspectives de r�colte pour les cultures en cours sont mauvaises et/ou ceux dont les approvisionnements alimentaires sont d�ficitaires pendant la campagne en cours et qui n�cessitent une assistance exceptionnelle ou d'urgence. Les pays qui sont victimes ou menac�s de mauvaises r�coltes ou de p�nuries alimentaires pendant plusieurs campagnes de suite sont signal�s par un ast�risque (*).

AFRIQUE DU NORD

ALGÉRIE (5 juin)

Par suite d'une sécheresse aiguë au cours de la majeure partie de la campagne, 60 pour cent des emblavures auraient subi des dégâts. La production céréalière de l'an 2000 devrait donc être en nette diminution par rapport à celle de l'an dernier, déjà inférieure à la moyenne. D'après les rapports, le fléchissement de la production est très important, même dans les régions de l'est et du sud qui ont engrangé de bonnes récoltes pendant plusieurs années consécutives.

En raison de la forte baisse de la production intérieure, l'on s'attend à ce que les importations céréalières en 2000/01 (juillet/juin) augmentent considérablement et dépassent probablement 7 millions de tonnes, contre 6 millions de tonnes ou moins lors des dernières années. Les importations de blé devraient s'élever à plus de 5 millions de tonnes.

ÉGYPTE (5 juin)

Les perspectives concernant les céréales d'hiver de l'année 2000, dont la moisson est sur le point de commencer, sont favorables. En raison des bonnes conditions de végétation qui ont prévalu dans l'ensemble, la production de blé est officiellement estimée à environ 6,65 millions de tonnes, contre 6,35 millions l'an dernier. Cette augmentation résulte essentiellement d'une hausse des rendements, le gouvernement ayant encouragé les agriculteurs à cultiver de nouvelles variétés et à adopter de meilleures pratiques culturales. La campagne rizicole 2000, qui est en cours, bénéficie de conditions météorologiques en général normales, mais les superficies ensemencées seront fonction de la quantité d'eau d'irrigation disponible au cours des prochaines semaines.

Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation de 2000/01 (juillet/juin) sont estimés à près de 10 millions de tonnes, soit un volume analogue à celui de l'an dernier. Ces importations concernent 7 millions de tonnes de blé et 3,5 millions de tonnes de céréales secondaires, de maïs principalement.

LIBYE (5 juin)

Les perspectives des céréales d'hiver 2000, dont la moisson est en cours, sont peu encourageantes. Compte tenu de la baisse des rendements résultant de la persistance d'un temps sec dans les régions du nord et du nord-est, de février à avril, la production céréalière devrait diminuer d'environ 320 000 tonnes par rapport à l'an dernier. Les besoins en importations céréalières pour 2000/01, principalement sous forme de blé et d'orge, sont estimés à 2,1 millions de tonnes et seront couverts par des opérations commerciales.

MAROC (5 juin)

L'insuffisance des précipitations depuis la mi-janvier, conjuguée à des températures anormalement élevées, a provoqué la perte de la moitié des emblavures de blé et d'orge. La production devrait donc marquer un net recul. Selon les premières indications, la production de blé de l'année 2000 s'établirait à 1,1 million de tonnes, soit la moitié de la récolte de 1999 qui avait été réduite par la sécheresse, tandis que celle des céréales secondaires se chiffrerait à 1,08 million de tonnes, soit une baisse de 35 pour cent par rapport à l'an dernier. Face à la catastrophe, le gouvernement a lancé un programme anti-sécheresse qui restera en vigueur jusqu'à la récolte de l'an prochain en juin 2001. À ce titre, de l'eau potable sera fournie aux populations vivant dans les régions sinistrées, le cheptel sera protégé grâce à la distribution d'aliments subventionnés, et des semences de blé et d'orge seront vendues aux cultivateurs à des prix subventionnés.

Les importations céréalières devraient fortement augmenter pour l'année commerciale 2000/01 (juillet/juin), s'établissant à 3 millions de tonnes de blé et 1,8 million de tonnes de céréales secondaires, principalement composées d'orge et de maïs.

TUNISIE (5 juin)

En dépit d'une superficie emblavée correspondant à la moyenne, des précipitations inférieures à la moyenne et mal réparties en mars et avril ont considérablement pesé sur les rendements de blé et d'orge. Selon des estimations provisoires, la production se chiffrerait à 1 million de tonnes, contre 1,8 million en 1999. La production de blé, qui se chiffre à environ 815 000 tonnes, est en recul de 42 pour cent par rapport à l'an dernier, tandis que celle d'orge, estimée à 223 000 tonnes, accuse une baisse de 45 pour cent.

Les importations de céréales pour la campagne de commercialisation 2000/01 (juillet/juin) devraient atteindre 1,7 million de tonnes, ce volume étant composé d'environ 1 million de tonnes de blé et de 700 000 tonnes de céréales secondaires, essentiellement sous forme d'orge et de maïs.

AFRIQUE DE L'OUEST

BÉNIN (5 juin)

Les premières précipitations sont tombées à la mi-mars dans le sud, permettant les semis de la première récolte de maïs. Fin avril, l'ensemble du pays a bénéficié de pluies. La pluviométrie a été supérieure à la moyenne au cours de la dernière décade de mai, ce qui a profité aux semis et contribué à la levée du mil et du sorgho dans le nord.

Compte tenu de la production céréalière nettement supérieure à la moyenne de 1999, estimée à 925 000 tonnes (y compris le paddy), la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les importations céréalières, destinées à l'utilisation intérieure comme à la réexportation, sont estimées à 145 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 2000 et les besoins en aide alimentaire, à 10 000 tonnes.

BURKINA FASO (12 juin)

La saison des pluies a commencé avec des précipitations en général plus abondantes que d'habitude. Les premières précipitations ont été relevées au début du mois d'avril, dans le sud-ouest et le sud-est. Elles ont progressé vers le nord en mai, et ont été dans l'ensemble supérieures à la normale au cours de la première et de la troisième décades; toutefois, le temps est resté en général sec dans le nord. Des précipitations ont arrosé l'ensemble du pays au cours de la première décade de juin, mais elles ont considérablement diminué, notamment dans l'est où elles ont été inférieures à la moyenne. La préparation des terres et les semis de mil et de sorgho sont en cours dans le sud et le centre. Il faut qu'il pleuve davantage dans l'est et dans le sud pour éviter un déficit hydrique.

Par suite de deux récoltes records successives en 1998 et 1999, des semences sont disponibles en quantité suffisante. On ne signale aucune infestation de ravageurs.

Selon les dernières estimations diffusées par des services statistiques, la production céréalière globale de 1999 atteint le niveau record de 2,7 millions de tonnes (y compris le paddy), soit près de 13 pour cent de plus que la moyenne quinquennale. La production de mil et de sorgho a diminué tandis que celle de maïs et de riz a augmenté. Compte tenu de cette récolte exceptionnelle, la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours locaux du mil et du sorgho sont nettement inférieurs à ceux qui ont prévalu pendant plusieurs années précédentes. Les commerçants importent des céréales du Mali dans les provinces de Soum, Sourou et Yatenga. Toutefois, certaines populations seront exposées à des pénuries alimentaires durant la période de soudure par suite de plusieurs récoltes successives inférieures à la moyenne, notamment dans les provinces de Boulkiemdé, Samnatenga et Sanguié. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (novembre/octobre) sont estimés à 155 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz. Douze mille Burkinabés, rapatriés de Côte d'Ivoire, ont bénéficié de secours alimentaires d'urgence dans les provinces de Boulkiemdé, Kouritenga, Passoré, Poni et Yatenga.

CAP-VERT (12 juin)

Un temps sec de saison règne actuellement. Les semis de maïs débutent normalement en juillet, quand les pluies commencent à tomber dans les îles principales. Grâce à la récolte exceptionnelle de 1999, des semences devraient être disponibles en quantité suffisante.

CÔTE D'IVOIRE (5 juin)

Les pluies ont commencé à tomber dans le sud et dans le centre à la mi-mars, permettant les semis de la première récolte de maïs. Des précipitations abondantes sont tombées dans l'ensemble du pays au cours de la première décade de mai. Elles ont diminué à la mi-mai; toutefois, elles ont été nettement supérieures à la moyenne dans tout le pays au cours de la troisième décade. Ces pluies ont profité aux semis et à la levée du mil et du sorgho dans le nord.

La production de riz en 1999 a augmenté par rapport à 1998, grâce à une pluviométrie satisfaisante et à l'augmentation des emblavures. Grâce à la bonne récolte céréalière de 1999, estimée à presque 1,8 million de tonnes (y compris le paddy), la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les besoins en importations céréalières pour l'année de commercialisation 1999/2000, sont estimés à 655 000 tonnes, principalement sous forme de riz et de blé. Près de 100 000 réfugiés libériens et 1 500 Sierra-Léoniens sont actuellement regroupés dans l'ouest du pays.

GAMBIE (12 juin)

Un temps sec de saison règne actuellement. Les pluies n'ont pas encore commencé et les cultivateurs préparent actuellement le sol. Les semis devraient démarrer dans les semaines à venir dès le début des pluies.

Grâce à la récolte record de 1999, des semences de céréales sont disponibles en quantité suffisante. Toutefois, selon certaines indications, des semences d'arachides pourraient venir à manquer, une partie des semences stockées étant infestée.

Après diffusion des chiffres définitifs par les services statistiques nationaux, la production céréalière globale de 1999 est estimée au niveau record de 155 600 tonnes (riz en équivalent paddy), soit 36 pour cent de plus qu'en 1998 et 48 pour cent de plus que la moyenne quinquennale. La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Toutefois, certaines régions ont été touchées par des inondations importantes, notamment dans les régions basse, centrale et supérieure du Baddibous, du Fulladu Ouest dans la Division centrale du Fleuve et dans les régions de Sandu, Wulli et Kontora dans la Division supérieure. Selon les estimations, les importations céréalières, destinées à l'usage intérieur comme à la réexportation, devraient s'élever à 114 000 tonnes pour la campagne commerciale 1999/2000.

GHANA (5 juin)

Les premières pluies ont été enregistrées dans le sud et dans le centre au cours de la deuxième décade de mars, permettant la préparation des sols et les semis de la première récolte de maïs. Elles ont progressé vers le nord en avril, puis ont considérablement diminué au cours de la seconde décade de mai; elles ont toutefois été bien réparties et supérieures à la moyenne au cours de la troisième décade, ce qui a permis d'effectuer les semis et a favorisé la levée du mil et du sorgho dans le nord.

Selon les estimations, la production céréalière globale en 1999 est de 1 686 000 tonnes (riz, équivalent paddy), soit un volume légèrement inférieur à celui de 1998 et à la moyenne. La situation des approvisionnements alimentaires est tendue pour les populations touchées par les inondations en 1999 dans les régions Nord, Haut oriental et Haut occidental. Le PAM a fourni des secours alimentaires d'urgence à certaines personnes vulnérables. Près de 10 000 réfugiés libériens séjournent encore dans le pays. Les importations de céréales à usage intérieur et de réexportation pour la campagne de commercialisation 2000 sont estimées à 485 000 tonnes, et les besoins d'aide alimentaire, à 46 000 tonnes.

GUINÉE (5 juin)

Les premières pluies ont été signalées dans l'extrême sud du pays en mars. Les précipitations ont été généralisées et globalement supérieures à la moyenne en avril. Elles ont diminué dans le centre et dans le nord au début et à la moitié du mois de mai, mais ont été plus abondantes à la fin mai. Les semis de riz et de céréales secondaires sont en cours.

Grâce à la récolte céréalière record de 1999, estimée à 1,04 million de tonnes (riz, équivalent paddy), la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés dans les villes et les campagnes. Des excédents sont disponibles en Guinée Maritime et en Guinée forestière. Près de 488 000 réfugiés séjournent encore dans le pays (dont 120 000 originaires du Libéria et 366 000 de la Sierra Leone). Ils sont principalement regroupés à Gueckédou (360 000), Forécariah (60 000) et N'Zérékore (60 000). Ils bénéficient d'une aide alimentaire et présentent, selon les rapports, un risque nutritionnel modéré. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2000 sont estimés à 350 000 tonnes de blé et de riz.

GUINÉE-BISSAU (5 juin)

La saison des pluies a débuté dans l'est et le sud. Les premières précipitations ont été enregistrées à la mi-avril dans l'est et le sud. Un temps essentiellement sec a prévalu fin avril et durant la première et la troisième décades de mai. Les pluies ont repris dans l'est et dans le sud au cours de la troisième décade de mai et au cours de la première décade de juin. La préparation des sols en vue des semis des céréales secondaires est en cours dans l'est et dans le nord. Les semis de riz, sur lits, ont également commencé. Le repiquage aura lieu en juillet/août une fois que les rizières auront été dessalées par de nouvelles pluies.

Certaines régions risquent de manquer de semences par suite de la récolte réduite de 1999. Toutefois, des intrants ont été distribués avec l'aide de la FAO, du PNUD et du gouvernement suédois; 120 tonnes de semences de riz ont également été procurées et distribuées dans le cadre d'un projet d'urgence de la FAO.

La production céréalière de la campagne 1999 est estimée à 138 700 tonnes (riz, équivalent paddy), soit cinq pour cent de plus qu'en 1998, ce volume étant toutefois inférieur au volume enregistré en 1997/98 avant la crise, et à la moyenne. La situation globale des approvisionnements alimentaires s'est améliorée. Cependant, certains groupes de populations risquent encore de connaître des difficultés d'approvisionnements alimentaires, notamment dans les zones urbaines et dans les régions de Catio, Fulakunda et Bambadinca.

LIBÉRIA* (5 juin)

Les premières pluies saisonnières sont tombées début mars, dans le sud. Elles n'ont été bien réparties et abondantes qu'à la fin du mois de mars. Les précipitations ont continué en général à être abondantes et supérieures à la moyenne, sauf à la fin avril, dans le centre. Les semis de riz sont en cours. Comme lors des années précédentes, plusieurs ONG ont distribué des intrants dans diverses régions. Si les conditions météorologiques sont favorables, la production devrait augmenter en 2000. Toutefois, les cultivateurs devront en premier lieu faire face au problème de commercialisation, résultant du sous-développement des infrastructures de traitement et de transport. L'on signale également d'importantes pertes après récolte.

À l'exception du comté de Lofa, la paix relative qui s'est installée dans la majeure partie du pays a eu des répercussions positives sur les travaux agricoles. La superficie cultivée en riz a été étendue, et la production de riz, denrée de base du pays, devrait donc augmenter. Dans le comté de Lofa, plusieurs milliers de cultivateurs ont été déplacés des camps de Voinjama et Kolahum dans le haut Lofa vers Tarvey et Sinje dans le bas Lofa, et n'ont pu cultiver la terre.

Une aide alimentaire continue à être distribuée mais les quantités livrées ne cessent de baisser. Les deux institutions chargées de l'aide alimentaire au Libéria sont le PAM et le Service de secours catholique. Alors que les vivres fournis par le PAM s'élevaient à 34 120 tonnes en 1998, elles ont été égales à 28 730 tonnes en 1999, et à ce jour, seulement 3 410 tonnes ont été livrées en 2000. L'aide alimentaire du Service de secours catholique suit une courbe descendante similaire: 35 000 tonnes en 1997, 24 000 tonnes en 1998, 8 900 tonnes en 1999 et 4 000 tonnes en 2000 (+2 000 tonnes pour monétisation). Les distributions de secours alimentaires d'urgence et les projets vivres-contre-travail cèdent la place aux programmes en faveur du développement. Le PAM apporte également une aide alimentaire aux rapatriés libériens et à 36 000 réfugiés Sierra-Léoniens (sur une population totale de 90 000 Sierra-Léoniens présents au Libéria avant les troubles intérieurs qui ont récemment éclaté dans leur pays). Les réfugiés libériens, dont le nombre total, depuis le 1er janvier, est à présent fixé à 2 620, reviennent de Côte d'Ivoire. Quelques 32 000 réfugiés libériens en Guinée se sont également inscrits sur les listes du Haut Commissariat aux réfugiés pour regagner leur pays d'origine.

MALI (12 juin)

La période de végétation a commencé dans le sud. Les premières précipitations significatives ont été enregistrées dans l'extrême sud en avril. Elles se sont déplacées vers le nord et ont été supérieures à la moyenne au cours de la première décade de mai. Elles ont toutefois diminué au cours de la deuxième décade. La pluviométrie a été à nouveau normale au cours de la première décade de juin. Les pluies ont été plus abondantes et ont progressé vers le nord durant la première décade de juin. La préparation des sols est en cours, et les premiers semis de mil et de sorgho ont été engagés dans le sud. La situation des pâturages est en général satisfaisante.

Des semences sont disponibles en quantité suffisante grâce aux deux récoltes records successives de 1998 et 1999. Des criquets pèlerins, en petits nombres, sont probablement présents et risquent de persister dans quelques oueds dans l'Adrar des Iforas. Des pontes limitées pourraient avoir lieu au moment des pluies saisonnières.

La production de riz irrigué a atteint un volume record dans les régions de Ségou et Mopti. La production des cultures de décrue (sorgho et maïs) est également satisfaisante.

Après deux récoltes successives d'un niveau exceptionnel, la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours des céréales sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Les prix ont continué à baisser en mars alors qu'ils commencent normalement à remonter au moment de la période de soudure. Cependant, la faiblesse des cours, résultant de l'importance des excédents céréaliers, risque de mettre en difficulté économique les cultivateurs de certaines régions, notamment dans certaines zones de riz irrigué. Il existe cependant de bonnes perspectives d'achats locaux et de transferts de céréales excédentaires vers les pays voisins, voire à l'extérieur de l'Afrique de l'Ouest. Selon les estimations du Système national d'alerte rapide, seuls deux arrondissements sur les 173 qu'il surveille dans le centre et le nord (à savoir Baye dans le cercle de Bankass et Diankabou dans le cercle de Koro) présentent un risque modéré de pénuries alimentaires en raison des inondations qui ont dévasté les cultures de riz. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 sont estimés à 100 000 tonnes de blé et de riz. Aucune aide alimentaire n'est nécessaire.

MAURITANIE (12 juin)

Un temps sec de saison règne actuellement. Les semis débuteront avec l'arrivée des pluies en juin/juillet. Des semis en sec sont en cours dans le sud-est (Hodh El Chargui). Les semences sont en général disponibles en quantité suffisante grâce aux bonnes récoltes irriguées engrangées en 1999 dans la plupart des régions.

Au cours de la première semaine de mai, des rapports non confirmés ont relevé la présence de quelques essaims de criquets pèlerins en vol à Adrar, à l'est de Oudane. Aucune autre activité acridienne n'a été signalée ce mois-ci. Des populations résiduelles dispersées pourraient persister dans les quelques enclaves de verdure subsistant le long des oueds dans les régions de Bir Moghrein et El Hank. Au fur et à mesure que la végétation se dessèche, ces populations devraient migrer en direction du sud, vers les zones de ponte d'été à Tagant et dans les deux Hodhs ils devraient continuer à se développer et se reproduire au moment de la venue des pluies.

Les cultures de décrue walo ont été gravement endommagées par des infestations de ravageurs. La production céréalière totale pour 1999/2000 a été estimée à 250 900 tonnes (riz, équivalent paddy), soit 28 pour cent de plus qu'en 1998/99 et un volume nettement supérieur à la moyenne.

La situation des approvisionnements alimentaires s'est améliorée dans les zones rurales grâce à la bonne récolte engrangée dans les régions pratiquant une agriculture pluviale en 1999. Les populations affectées par les graves inondations qui se sont produites fin 1999 à Brakna, Gorgol, Tagant et Trarza ont bénéficié de distributions alimentaires. Les marchés sont bien approvisionnés et le cours des céréales a nettement baissé après la récolte. Certains secteurs d'Aftout et d'Affolé, de Tagant, du Assaba Sud et des deux Hodhs sont également vulnérables. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 sont estimés à 260 000 tonnes (réexportations non comprises) et les besoins en aide alimentaire à 25 000 tonnes.

NIGER (12 juin)

La saison des pluies a été tardive. Après les premières précipitations dans l'extrême sud-ouest fin avril, un temps sec a en général prévalu jusqu'à la troisième décade de mai lorsque les pluies ont progressé vers le nord, permettant de préparer les sols et de procéder aux premiers semis. Selon des images satellites, le couvert nuageux a nettement progressé en direction du nord dans le sud-ouest et dans le centre au cours de la première décade de juin. On estime que seulement 10 pour cent des villages du département de Dosse et 7 pour cent de ceux du département de Tahoua avaient effectué des semis à la fin mai. Des semis en sec sont également en cours dans l'ensemble du pays.

Les semences sont disponibles en quantité suffisante grâce aux récoltes records de 1998 et 1999. En avril, des criquets pèlerins épars ont été signalés au cours de prospections réalisées dans le sud-est de l'Aïr. Sept-cent dix hectares ont été traités. Des sauteriaux adultes, non atteints par les traitements, sont encore probablement présents dans les zones limitées de verdure. Ils ont probablement pris la direction de l'ouest, vers le Tamesna, et se reproduiront si les pluies commencent.

Suite à la diffusion des chiffres définitifs par les services statistiques nationaux, la production céréalière totale de 1999 est estimée à 2,87 millions de tonnes (riz, équivalent paddy), soit environ 4 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l'année précédente, mais 25 pour cent de plus que la moyenne. La situation globale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours des céréales sont plus bas qu'en moyenne. Selon les évaluations du Système national d'alerte rapide, aucune aide d'urgence n'est nécessaire. Cependant, certains secteurs d'Aguié, de Guidan Roumdji, d'Illéla, de Keita, de Matameye et de Mayahi, ainsi que certaines populations urbaines, pourraient se révéler quelque peu vulnérables. Les réserves nationales de sécurité ont été reconstituées au niveau de 14 577 tonnes de mil et 2 132 tonnes de sorgho.

NIGÉRIA (5 juin)

Les premières pluies ont été enregistrées dans le sud au cours de la deuxième décade de mars, permettant la préparation des sols et les semis de la première récolte de maïs. Les précipitations ont progressé vers le nord en avril. Elles ont continué à être bien inférieures à la moyenne au cours de la première décade de mai. La pluviométrie s'est améliorée dans le sud à la mi-mai, et dans l'ouest et le centre à la fin mai. Un temps sec de saison persiste dans l'extrême nord-est.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Certaines populations, toutefois, sont encore vulnérables suite aux inondations qui ont touché cinq États fin 1999 (Sokoto, Adamwara, Borno, Kwara et Niger). De nouvelles inondations ont récemment recouvert des centaines d'hectares de terres agricoles dans la région de Sokoto, au nord-ouest. En février, le gouvernement a décidé de supprimer les droits à l'importation et la taxe sur la valeur ajoutée qui pesaient sur tous les intrants agricoles, y compris les engrais. Le gouvernement ne participera plus aux activités d'importation et de distribution des engrais.

SÉNÉGAL (12 juin)

Les pluies progressent dans le sud-est et dans le centre. Les premières précipitations ont été enregistrées dans l'extrême sud-est au milieu ou à la fin du mois de mai,. Elles ont gagné le centre et le sud-ouest au cours de la première décade de juin. La préparation des sols et les semis des céréales secondaires débutent actuellement dans le sud. Les semis progresseront vers le nord après les premières pluies.

Des semences sont en général disponibles en quantité suffisante grâce à la récolte exceptionnelle de 1999. Aucune activité acridienne notable n'a été signalée.

Selon les nouveaux chiffres diffusés par les services statistiques nationaux, la production céréalière totale de 1999 est à présent estimée à 1 256 000 tonnes (riz, équivalent paddy), soit un volume supérieur de 63 pour cent à celui de 1998, et de 34 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. La situation des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante dans l'ensemble. Du fait d'importations substantielles de riz fin 1999 et en janvier 2000, les marchés sont bien approvisionnés et les cours du riz sont stables. Les taxes à l'importation ont été réduites de 15,7 pour cent à 12,2 pour cent au début de l'année 2000. Les cours des céréales locales continuent à être stables. Toutefois, il faut prévoir des difficultés localisées d'approvisionnements en Casamance, dans certaines régions des départements de Diourbel, Kaffrine, Gossas, M'Backé ainsi que dans les régions inondées de la vallée du fleuve Sénégal (Dagana, Podor, Matam et Bakel). Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 sont estimés à 760 000 tonnes, dont 450 000 tonnes de riz. Les besoins en aide alimentaire sont estimés à 10 000 tonnes.

SIERRA LEONE* (12 juin)

Au cours de la première semaine de mai, les partisans du Front révolutionnaire uni (RUF) ont assassiné plusieurs militaires appartenant aux forces de maintien de la paix des Nations Unies et en ont pris en otage près de 500 lors d'une série d'attaques lancées dans le nord et l'est du pays. Cette situation a compromis l'application de l'Accord de paix de Lomé qui avait été signé en juillet 1999 pour mettre officiellement un terme à huit ans de guerre civile. Une avancée des rebelles sur Freetown au cours du week-end du 6 au 7 mai a créé une panique dans la capitale et entraîné l'évacuation de la majeure partie du personnel des Nations Unies, des ambassades et des ONG internationales vers les pays voisins. Aujourd'hui, la situation est revenue au calme dans la capitale mais les hostilités entre les forces pro-gouvernementales et les rebelles continuent à sévir dans l'est et le nord.

Ces événements se sont déroulés à un moment critique pour les travaux agricoles, le riz (denrée de base du pays) étant normalement semé en mai/juin. Du fait de l'insécurité, la distribution des intrants a été suspendue et les opérations de secours qui étaient en cours ont été gravement désorganisées, notamment dans le nord, comme par exemple à Kambia, Lunsar, Makeni et Kabala. Des missions d'évaluation des secours humanitaires requis, qui avaient récemment rejoint des zones reculées telles que Kailahun et Kambia, ont été bloquées par les rebelles. En dépit des difficultés actuelles, une aide alimentaire continue à être distribuée aux personnes déplacées à l'intérieur du pays et aux autres groupes vulnérables dans les régions accessibles, notamment à Freetown, Bo et Kenema, dans la province du Sud. Toutefois, le PAM a été contraint de mettre un terme aux distributions destinées à près de 200 000 bénéficiaires et de réduire les programmes d'alimentation scolaire en faveur d'environ 30 000 enfants à Makeni, Lunsar et Magburaka. Selon les rapports, la population civile des villes contrôlées par les rebelles (Makeni, Lunsar, Magburaka et Fadugu, par exemple) a souffert de lourds prélèvements alimentaires. Même si la sécurité s'améliore dans les provinces du Nord et de l'Est, le mauvais état des routes, le manque chronique de carburant et l'insuffisance des structures logistiques continueront à entraver l'aide humanitaire. L'état des routes se dégrade durant la saison des pluies, empêchant toute distribution. De surcroît, de nombreux ponts ont été détruits et il n'existe pas de service de bac pour traverser les rivières; les vivres sont à présent transportés à bord de petits canots. La situation des approvisionnements alimentaires risque de s'aggraver avec la saison des pluies. Le pays continuera à souffrir d'un déficit alimentaire chronique et d'être tributaire d'une aide extérieure.

Les organismes d'aide ont recensé, au total, près de 220 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays. Les estimations concernant le nombre total de personnes déplacées non recensées divergent fortement puisqu'elles se situent entre 500 000 et 1,2 million. Selon les estimations, 64 000 personnes, résidant principalement dans les régions du nord, ont été déplacées par les combats en mai. Des milliers de civils ont pris refuge dans les forêts voisines du Kabala pour fuir les combats. De nouvelles personnes déplacées, ayant rejoint Freetown et Port Loko, ont été regroupées dans les camps existants ou accueillies par des membres de leur famille. Selon les estimations, 490 000 réfugiés sierra-léoniens séjournent également dans les pays voisins d'Afrique de l'Ouest: en Guinée (360 000), au Libéria (96 000) et dans d'autres États d'Afrique de l'Ouest (34 000). Certains Sierra-Léoniens ont gagné la Guinée voisine, à pied ou par bateau, pour échapper à la recrudescence du conflit. Toutefois, selon les rapports, les partisans du RUF bloquent le passage de la frontière avec la Guinée. Le Libéria n'a signalé aucune augmentation sensible du nombre de réfugiés. Entre novembre 1999 et mars 2000, on estime que 10 000 réfugiés ont quitté le Libéria pour regagner les villes principales des provinces du sud et de l'est de la Sierra Leone. D'après les rapports, les rapatriés les plus récents viennent des districts de Kenema ou de Kailahun. De son côté, selon un nouveau recensement des réfugiés de la province de Forecariah (Guinée), le Haut Commissariat aux réfugiés a évalué jusqu'à 25 000 le nombre de réfugiés revenus dans le district de Kambia au début de l'année 2000.

TCHAD (12 juin)

La période de végétation a commencé à temps dans la région soudanaise. Après des pluies irrégulières fin mars, des précipitations abondantes ont été enregistrées à la mi- avril dans l'extrême sud. La saison des pluies a véritablement commencé à la moitié et à la fin du mois de mai dans le sud, dans la zone soudanaise. Les semis de céréales secondaires sont en cours dans le sud. La préparation des sols débute dans la zone sahélienne. Les pâturages sont encore en bon état.

Des semences sont disponibles en quantité suffisante grâce à la récolte supérieure à la moyenne de 1999. Des infestations de sauteriaux ont été signalées à Batha et Ouaddaï. La présence de criquets pèlerins n'a pas été relevée.

Les perspectives concernant les cultures de contre-saison sont satisfaisantes. La production de berbéré, dont la récolte de contre-saison est achevée, est supérieure à la moyenne.

Après diffusion des chiffres définitifs de production par les services statistiques nationaux, la production céréalière globale pour 1999 est estimée à 1 230 000 tonnes (y compris le paddy), soit cinq pour cent de moins que la récolte record de 1998, mais 16 pour cent de plus que la moyenne quinquennale. La situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante. Le cours des céréales demeure stable et est inférieur à celui des années précédentes dans les régions du Soudan et du Sahel. Les cultivateurs ont reconstitué leurs stocks pour la deuxième année consécutive, ou vendu des céréales pour compenser l'insuffisance des revenus provenant de la culture du coton et des arachides. Certains secteurs ont été inondés dans les préfectures du Moyen Chari et du Logone oriental. Des difficultés d'approvisionnements alimentaires risquent de toucher la province septentrionale du Lac et certaines régions de Batha, Biltine, Kanem (notamment dans les sous-préfectures de Mao et Nokou) et de Tandjilé. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 sont estimés à 67 000 tonnes, dont 12 000 tonnes d'aide alimentaire.

TOGO (5 juin)

Les premières pluies saisonnières ont arrosé le sud et le centre du pays au cours de la seconde décade de mars, permettant la préparation des sols et les semis du maïs de la première campagne. Elles ont progressé vers le nord en avril et ont été propices aux semis de mil et de sorgho. Les précipitations ont nettement diminué sur la moitié nord du pays au cours de la première décade de mai; toutefois, elles se sont généralisées et ont été abondantes dans l'ensemble du pays à la fin mai.

Suite à la production céréalière exceptionnelle de 1999, estimée à 748 000 tonnes (riz en équivalent paddy), la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Toutefois, certaines populations affectées par les inondations dans les régions de Kara (au nord), des Plateaux (à l'ouest), Maritime (au sud) et de Savanes (dans l'extrême nord) sont encore vulnérables.

AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (5 juin)

Les semis de la première campagne de maïs ont commencé dans le sud à la mi-mai, après les premières pluies substantielles. Les précipitations ont progressé vers le nord en avril, mais n'ont atteint l'extrême nord qu'à la mi-mai, ce qui a permis la préparation des sols et les semis de mil et de sorgho. Elles ont continué à être inférieures à la moyenne dans la moitié nord du pays au cours de la première décade de mai et dans l'ensemble du pays au cours de la troisième décade. Il faut qu'il pleuve davantage pour éviter un stress hydrique.

Grâce à la récolte céréalière exceptionnelle de 1999, la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, sauf dans certaines zones inondées dans le nord. Les importations céréalières destinées à l'usage intérieur comme à la réexportation au cours de l'année de commercialisation 2000 sont estimées à 290 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz. Des réfugiés congolais séjournent dans le nord du Cameroun.

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (12 juin)

La recrudescence du conflit dans l'est du pays a entraîné de nouveaux déplacements de populations et une aggravation de la situation alimentaire. Les affrontements entre les forces rwandaises et ougandaises qui se sont produites en mai et au début du mois de juin dans la ville de Kisangani se sont traduites par des pertes civiles, d'immenses dommages à l'infrastructure publique et des vagues supplémentaires de personnes déplacées. Des combats intensifs entre la milice Mayi-Mayi et le Rassemblement congolais pour la démocratie ont été également signalés début juin, dans certaines zones du sud Kivu. Des pertes civiles ont été enregistrées aux alentours des villes d'Uvira et de Kalehe.

La situation des approvisionnements alimentaires est en général difficile dans la majeure partie du pays à cause de la persistance des troubles intérieurs qui désorganise les travaux agricoles et la commercialisation. La situation est particulièrement tendue pour plus d'un million de personnes déplacées à l'intérieur du pays. Sans abri et ayant perdu tous leurs biens, la majorité d'entre elles ne peuvent survivre sans une aide humanitaire. Les personnes déplacées se concentrent principalement dans les régions de l'est où sévissent des combats et où il est impossible aujourd'hui d'accéder du fait de l'insécurité et du barrage des routes. Selon les rapports, la situation alimentaire et sanitaire des populations déplacées est critique. Elle est également très préoccupante dans les zones urbaines, notamment dans la ville de Kinshasa, où l'on estime que 10 pour cent des 6 millions d'habitants souffrent de malnutrition aiguë.

CONGO, RÉPUBLIQUE DU* (5 juin)

Depuis la signature du cessez-le-feu en décembre 1999 entre le gouvernement et les partis de l'opposition, la paix règne à présent dans l'ensemble du pays. Selon les estimations, près de 600 000 personnes sur les 810 000 qui auraient été déplacées par la guerre sont retournées chez elles depuis la signature du cessez-le feu. A Brazzaville, le nombre de personnes déplacées a rapidement diminué, des milliers de personnes ayant regagné leur lieu d'origine suite à la clôture des camps. La zone de Mossendjo dans la région Niari abrite aujourd'hui le groupe le plus important de personnes encore déplacées à l'intérieur du pays, dans un secteur toujours contrôlé par des « éléments non gouvernementaux ». On estime que plus de 50 000 personnes déplacées ont besoin d'une assistance à Mossendjo. Un pont aérien a été aménagé pendant un mois pour livrer des secours d'urgence aux populations éprouvées par le conflit à Pool Nord. Un centre d'alimentation a été ouvert à Kindamba pour accueillir les personnes souffrant gravement de malnutrition. Depuis l'an dernier, les hostilités ne permettent pas d'accéder par route à de vastes secteurs de Pool Nord, et des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées dans la forêt pendant des mois. Les besoins en importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2000 sont estimés à 140 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz.

GABON (5 juin)

Des pluies très abondantes ont été enregistrées à la mi-avril. Les précipitations ont été plus faibles en mai, notamment au cours de la troisième décade du mois. Les principales cultures vivrières sont le manioc et les plantains, mais le pays produit également du maïs (environ 25 000 tonnes). Le pays couvre la majeure partie de ses besoins céréaliers par des opérations commerciales; ces besoins sont estimés à environ 82 000 tonnes pour l'année 2000.

GUINÉE ÉQUATORIALE (5 juin)

Des précipitations abondantes et bien réparties ont été enregistrées de la mi-mars à la fin avril. Les pluies ont diminué au début du mois de mai, mais elles ont repris à la mi-mai et sont restées abondantes fin mai dans l'ouest. Les denrées de base sont la patate douce, le manioc et les plantains. Les besoins en importations céréalières pour l'année de commercialisation 2000 sont estimés à 9 000 tonnes de riz et de blé.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (5 juin)

Des pluies abondantes et bien réparties fin mars ont permis de préparer les sols. Les précipitations sont en général restées inférieures à la moyenne en avril et début mai, sauf dans le sud. Elles se sont améliorées au cours de la deuxième décade de mai, mais ont diminué dans le sud et dans l'ouest, au cours de la troisième décade.

Grâce à la récolte céréalière exceptionnelle de 1999, estimée à 161 000 tonnes, la situation alimentaire est satisfaisante dans l'ensemble. Les besoins en importations céralières pour l'année de commercialisation 2000 sont estimés à 29 000 tonnes (blé, principalement).

AFRIQUE DE L'EST

BURUNDI* (5 juin)

La récolte des cultures vivrières de la seconde campagne de 2000 a commencé. Les perspectives sont incertaines en raison du début tardif de la saison des pluies et d'une vague de sécheresse en avril/mai, qui risque d'entraîner une réduction des semis et une baisse des rendements. Après la récolte réduite de la première campagne, engrangée en début d'année, la production de cette campagne est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire du pays.

La situation politique est instable et de violentes altercations opposent parfois les forces gouvernementales et les rebelles, notamment aux alentours de la ville de Bujumbura. La situation alimentaire continue à être tendue pour un grand nombre de personnes affectées par une mauvaise récolte et pour les personnes déplacées qui sont regroupées dans des camps. Le gouvernement a commencé à démonter les camps, et la situation alimentaire et nutritionnelle y est extrêmement précaire. Selon les estimations, près de 317 000 personnes y séjourneraient encore. Plus de 250 000 personnes éprouvées bénéficient aujourd'hui de la distribution de secours alimentaires d'urgence.

Il est prévu qu'une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se rende sur le terrain du 19 juin au 1er juillet 2000.

ÉRYTHRÉE* (3 juin)

Les perspectives concernant les cultures de la campagne principale 2000, sur le point d'être semées, sont peu favorables, de nombreux cultivateurs ayant été contraints de quitter les principales zones de production en raison du conflit avec l'Éthiopie voisine. Les pluies de printemps, en mars et avril, ont été de surcroît insuffisantes pour reconstituer les réserves du sol en eau. Les pluies principales ne sont pas attendues avant juillet/août. La production céréalière de 1999 a été nettement inférieure à la récolte exceptionnelle de 1998, du fait de la sécheresse et du retard des semis. La sécheresse a particulièrement touché les zones côtières, endommageant les cultures et les pâturages. Dans les régions touchées par le conflit, la production a également été gravement affectée par les déplacements de populations.

La situation alimentaire est très difficile pour plus d'un million de personnes déplacées par la guerre avec l'Éthiopie et par la forte sécheresse régnant dans les trois zones administratives d'Anseba, de Red Sea Nord et de Red Sea Sud. Selon les estimations du début de l'année, les besoins en importations céréalières pour 2000 ont été fixés, au total, à 290 000 tonnes, dont 100 000 tonnes d'aide alimentaire. Toutefois, compte tenu de l'intensification des troubles intérieurs, les besoins d'aide alimentaire devraient augmenter.

En janvier 2000, l'équipe UN Country Team des Nations Unies, qui s'est rendue dans le pays, a lancé un appel pour une aide d'un montant de 42,7 millions de dollars E.-U. pour porter secours à quelque 372 000 personnes éprouvées par la guerre et à plus de 211 000 personnes touchées par la sécheresse. Á la fin du mois de mai, le total des engagements atteignait environ 53 000 tonnes, dont 23 000 ont déjà été livrées.

ÉTHIOPIE* (3 juin)

Les perspectives pour les cultures "belg" de la campagne secondaire de 2000, dont la récolte est prévue à partir du mois de juin, sont défavorables en raison du retard et de l'irrégularité des pluies dans certaines régions. La récolte "belg" représente environ entre 8 et 10 pour cent de la production annuelle de céréales, mais dans certaines zones, elle constitue la part la plus importante de la production céréalière. Les pluies, qui commencent normalement en février, n'ont pas démarré avant la fin du mois de mars. Elles ont été relativement abondantes en avril et au début du mois de mai dans les régions du centre et du nord. Toutefois, en dépit de fortes pluies, qui ont provoqué des inondations par endroits, une grande sécheresse continue à prévaloir dans le sud et le sud-est de l'Éthiopie. Dans ces régions, le mauvais résultat de la campagne "belg" de l'an dernier et la sécheresse qui a marqué la campagne principale de 1999 ont lourdement pesé sur la situation alimentaire d'un grand nombre de personnes.

Les semis de la campagne principale "meher" de 2000 sont sur le point de commencer. Les premières perspectives sont meilleures compte tenu des récentes pluies bénéfiques qui ont permis de préparer le sol. Selon la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue sur le terrain en novembre/décembre, la production céréalière de la campagne "meher" 1999/2000 s'établirait à 10,7 millions de tonnes, soit 6 pour cent de moins que l'an dernier. Cette diminution est essentiellement attribuable à l'insuffisance des pluies au cours de la campagne "belg" et au retard des précipitations au cours de la campagne "meher".

La situation des disponibilités alimentaires dans les régions pastorales de l'est et du sud, notamment dans la région de Somali, qui a connu trois années consécutives de précipitations nulles ou faibles, reste précaire. Une bonne partie du cheptel a péri du fait de la sécheresse et l'on signale un certain nombre de décès dus à la famine, notamment parmi les enfants. Les populations migrent en direction des villes et des centres de ravitaillement à la recherche d'eau et de nourriture. Dans l'ensemble du pays, plus de 8 millions de personnes, dont 400 000 personnes déplacées par la guerre frontalière avec l'Érythrée, sont exposées à de graves pénuries alimentaires. Compte tenu de l'escalade du conflit avec l'Érythrée et des mauvaises perspectives de la récolte "belg" de l'année 2000, le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance devrait s'accroître. Les besoins en secours alimentaires d'urgence pour l'année 2000 sont estimés à 652 000 tonnes, mais ils risquent d'augmenter si la campagne "belg" s'annonce mauvaise. Une opération d'urgence portant sur un montant de 136,8 millions de dollars E.-U. a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM en février 2000 pour venir en aide à environ 2,3 millions de personnes pendant une période de 9 mois. À la fin du mois de mai, les contributions s'élevaient, au total, à 823 000 tonnes, dont 298 000 tonnes ont déjà été livrées.

KENYA (3 juin)

Les perspectives concernant la campagne principale des "longues pluies", dont la moisson démarrera à partir d'octobre dans les principales zones de production, sont peu encourageantes en raison de la sécheresse qui persiste dans la majeure partie du pays. Les pluies qui, en temps normal, commencent au début du mois de mars dans le sud-ouest du pays ont été irrégulières. Á la fin du mois de mai, la pluviométrie était inférieure à la moyenne dans la majorité des régions, ce qui a retardé les semis et réduit les emblavures à des superficies nettement inférieures à la moyenne.

Selon les estimations, la récolte des céréales des "courtes pluies" de la campagne secondaire de 1999/2000, rentrée plus tôt dans l'année, s'établirait à 315 000 tonnes, ce qui représente une baisse par rapport à la moyenne quinquennale d'environ 410 000 tonnes. Dans l'ensemble, la production de maïs de 1999/2000 est à présent estimée à quelque 2,2 millions de tonnes, contre 2,44 millions de tonnes en 1998 et une moyenne de 2,5 millions de tonnes sur les cinq années précédentes, du fait de la sécheresse, de la fourniture insuffisante d'intrants et d'une infestation de chenilles processionnaires dans certaines zones.

La situation des disponibilités alimentaires est critique dans les districts pastoraux du nord, de l'est et du nord-ouest, ainsi que dans certains secteurs des provinces du sud, de la côte et de la vallée du Rift, en raison de pertes de récoltes successives résultant de la sécheresse. Les districts les plus touchés sont ceux de Turkana, Mandera, Moyale, Garissa, Kajiado, Machakos, Mbeere, Kitui, Wajir, Mwingi, Tana River, Marsabit, Isiolo, Baringo, Samburu, Pokot Ouest, Makueni et Tharaka Nithi. Les cours du maïs, denrée de base du pays, ont brutalement augmenté dans la plupart des régions, réduisant l'accès à la nourriture pour un grand nombre de personnes. Une incidence croissante de la malnutrition et des problèmes de santé ont été également signalés dans les régions affectées.

En mai, le gouvernement a lancé un appel à la communauté internationale pour des contributions d'un montant de 134,2 millions de dollars E.-U. afin de fournir une aide alimentaire aux nombreuses personnes exposées à de graves pénuries alimentaires. Par ailleurs, la longue sécheresse a épuisé les réservoirs de barrages, ce qui a incité le gouvernement à prendre des mesures pour rationner l'électricité au cours des six prochains mois.

OUGANDA (3 juin)

Les perspectives concernant les cultures céréalières de la campagne principale de 2000 se sont améliorées grâce aux pluies bénéfiques qui sont tombées récemment. Toutefois, dans les districts de l'est, y compris dans ceux de Katakwi, Kumi, Lira et Soroti, des précipitations tardives et irrégulières ont retardé les semis. Les pluies ont également amélioré l'état du cheptel et des pâturages dans les zones pastorales du nord-est.

La production des cultures de la campagne principale de 1999 a été inférieure à la moyenne, du fait de la persistance de la sécheresse dans diverses parties du pays. Selon les estimations, la production céréalière de 1999 serait inférieure à la moyenne d'environ 9 pour cent, s'établissant à 1,7 million de tonnes.

La situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante dans la plupart des régions du pays. En avril et en mai, les cours du maïs et des haricots ont suivi les tendances saisonnières normales. Toutefois, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire dans les districts de Kotido et Moroto, où près de 215 000 personnes ont besoin d'urgence d'une aide alimentaire, par suite, essentiellement, de la mauvaise récolte de l'an dernier et de la perte de cheptel résultant d'attaques de bandes armées. La situation des disponibilités alimentaires s'est également dégradée à Gulu et Kitgum, du fait des troubles intérieurs. Par ailleurs, près de 112 000 personnes déplacées par les troubles intérieurs dans le district de Bundibugyo sont encore tributaires d'une aide alimentaire.

RWANDA* (5 juin)

La récolte de la campagne B de 2000 est en cours. Les perspectives sont incertaines. Des pluies insuffisantes et irrégulières au cours de la campagne, conjuguées à de longues vagues de sécheresse à la mi-janvier et à la mi-mai, risquent d'avoir un effet préjudiciable sur les rendements, notamment en ce qui concerne le sorgho et les haricots. Selon les rapports, ces cultures ont subi des dégâts dans les régions du centre, notamment dans les zones montagneuses. En revanche, l'on signale que l'état des cultures de patate douce et de manioc, plus résistantes, est satisfaisant .

Grâce à la bonne production vivrière de la première campagne, la situation globale des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Toutefois, de graves problèmes nutritionnels subsistent dans diverses régions. À la fin du mois d'avril, les instances locales de la province rurale de Kigali ont lancé un appel pour fournir une aide alimentaire aux personnes touchées par la malnutrition dans la région de Bugesera, en situation de déficit vivrier par suite de plusieurs mauvaises récoltes successives. Dans les communes de Kanzenze, Ngenda, Gashora et Gikoro, on estime que de 30 pour cent (à Gikoro) à 80 pour cent (à Kanzenze) de la population souffre de malnutrition. Des décès provoqués par la malnutrition ont déjà été enregistrés. Ces régions ont un besoin urgent de secours alimentaires.

SOMALIE* (13 juin)

Malgré les pluies satisfaisantes tombées entre la mi-avril et le début du mois de mai, les précipitations ont été faibles, voire nulles, depuis cette période, ce qui se répercute sur les conditions de végétation pour la campagne "Gu" de l'année 2000. La pluviométrie a été également faible dans les zones d'agriculture pluviale plus vulnérables de Bakool et Gedo tandis que des précipitations inférieures à la moyenne ont été relevées à Hiran et Bay. On a également signalé des inondations dans les régions du centre et du sud, à la suite de pluies torrentielles. Les semis et la production céréalière continuent à être affectés par l'insécurité ainsi que par l'insuffisance de semences et autres intrants agricoles.

En dépit d'une légère amélioration des approvisionnements alimentaires dans certaines régions du sud de la Somalie, suite à la meilleure récolte Deyr engrangée en février 2000, plus de 650 000 personnes sont exposées à de graves pénuries alimentaires. Les régions les plus touchées sont celles de Bakool, Gedo, Bay et Hiran, où la récolte Deyr a été mauvaise. Compte tenu des prévisions pessimistes concernant la principale campagne "Gu" de saison des pluies qui représente près des trois quarts de la production annuelle, la situation globale des disponibilités alimentaires continue à être précaire.

Ailleurs, dans le nord-ouest de la Somalie (Somaliland) et dans le nord-est de la Somalie (Puntland), la situation du cheptel et des approvisionnements alimentaires devrait s'améliorer en raison de pluies satisfaisantes et bien réparties en avril et mai. Toutefois, on signale que quelque 200 000 pasteurs appauvris manquent de nourriture et d'eau.

En mai 2000, une aide alimentaire de près de 1 560 tonnes a été distribuée dans le sud de la Somalie.

SOUDAN* (13 juin)

La récolte de blé de l'an 2000 est achevée. Selon une récente mission FAO/SMIAR d'évaluation des récoltes, la production de blé s'élèverait à 214 000 tonnes, soit près de 24 pour cent de plus que la récolte réduite de l'an dernier, et un volume supérieur d'environ 60 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, établie à environ 532 000 tonnes. En dépit des conditions météorologiques quasi optimales, les emblavures de blé ont considérablement régressé, du fait de la libéralisation de la production de blé et de la suspension des programmes gouvernementaux destinés à encourager la production de blé dans les périmètres d'irrigation de Gezira, Rahad et New Halfa. En 1999, le Gouvernement a retiré les directives visant à obliger les cultivateurs à ensemencer une partie de leurs terres en blé. Cette décision, conjuguée à l'abolition du remboursement des semences et des engrais, ont incité de nombreux agriculteurs à réduire fortement les superficies ensemencées en blé, à se tourner vers des cultures de rapport plus lucratives, telles que les légumes et les oléagineux, ou à laisser les terres en jachère. En conséquence, les emblavures de blé ont encore diminué, passant des 355 000 feddans (149 000 ha) qui représentaient déjà une régression pendant la campagne 1998/99 à 243 000 feddans (102 000 ha) seulement cette année - soit une diminution d'environ 32 pour cent. Toutefois, les conditions météorologiques favorables qui ont prévalu au cours de la période de végétation, associées à l'incidence relativement faible d'infestations de ravageurs, ont entraîné une nette augmentation des rendements.

La mission a également revu à la baisse la dernière estimation de la production de sorgho pour 1999/2000 à environ 2,35 millions de tonnes, contre 3,11 millions de tonnes prévues par la mission FAO/PAM de l'an dernier. Cette diminution est essentiellement attribuable à une baisse des rendements et à des infestations de ravageurs (cécidomyie du sorgho, rats, sauteriaux et oiseaux, principalement). Selon cette nouvelle estimation, la production de sorgho diminuerait d'environ 45 pour cent par rapport à la récolte exceptionnelle de l'an dernier et serait inférieure de près de 24 pour cent à la moyenne quinquennale. Aucune modification n'a été apportée aux estimations préliminaires de la mission FAO/PAM concernant la production de mil, établie à 499 000 tonnes. On estime donc que la production totale de céréales pour 1999/2000 se chiffrera à 3,14 millions de tonnes, y compris de petites quantités de maïs et de riz. Ce volume représente une baisse d'environ 39 pour cent par rapport à l'an dernier et de 24 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.

Compte tenu de la diminution de la production céréalière de 1999/2000 et de l'amenuisement des stocks du fait, essentiellement, d'une augmentation soudaine des exportations en 1999, les cours des céréales ont considérablement augmenté depuis novembre 1999.

Avec une production céréalière estimée à quelque 3,14 millions de tonnes, des importations céréalières commerciales fixées à 912 000 tonnes et une aide alimentaire prévue à près de 104 000 tonnes, les besoins céréaliers du pays, estimés à environ 4,7 millions de tonnes en 1999/2000, exigeront de lourds prélèvements sur les stocks. Selon les estimations, il faudra prélever 538 000 tonnes sur les stocks céréaliers, qui seront donc pour ainsi dire totalement épuisés à la fin de l'année de commercialisation en cours.

La situation des approvisionnements alimentaires reste extrêmement précaire dans le sud du Soudan, du fait, essentiellement, de l'insécurité, ainsi que dans certaines poches des États de Kordofan, Darfour et Red Sea ainsi que Kessela dans le nord, où des pertes de récoltes et des déplacements de populations ont touché un grand nombre de personnes. Des dizaines de milliers de personnes, fuyant le conflit entre les pays voisins - Éthiopie et Érythrée - ont traversé les frontières pour prendre refuge au Soudan, pesant ainsi sur la situation alimentaire des régions frontalières. Le gouvernement soudanais a déjà lancé un appel à la communauté internationale pour venir en aide aux réfugiés.

Les premières perspectives sont encourageantes en ce qui concerne les céréales secondaires de 2000/01 dont les semis sont sur le point de commencer. Le cours élevé des céréales observé actuellement dans le pays et de meilleures perspectives d'exportation vers l'Érythrée et l'Éthiopie voisins ont incité de nombreux cultivateurs à préparer les sols assez tôt et à étendre les emblavures, ce qui a été favorisé par le début précoce des pluies dans certaines régions. Le gouvernement a également adopté une stratégie de distribution anticipée d'intrants agricoles, tels que les semences, les engrais, le carburant et les pesticides.

TANZANIE (3 juin)

La récolte des cultures céréalières de la campagne principale de 2000 dans les régions à régime unimodal est en cours. L'on prévoit que l'insuffisance des pluies au cours des trois derniers mois dans les régions de Dodoma et Singida devrait faire considérablement baisser la production de maïs. En revanche, les bonnes pluies qui sont tombées dans le grenier à céréales des hautes terres du sud et dans les régions de Tabora et Kigoma, à l'ouest, ont été bénéfiques aux cultures. Dans les régions à régime pluvial bimodal de la ceinture côtière dans le nord et dans le nord-est, la moisson des cultures céréalières devrait débuter à partir du mois prochain. Le retard des semis dans les régions d'Arusha, Kilimandjaro et Tanga, par suite du retard des pluies, devrait affecter les rendements. Toutefois, les régions de Mara, Mwanza et Shinyanga ont bénéficié de bonnes pluies.

La production céréalière de 1999, essentiellement de maïs, est estimée à 4 millions de tonnes (paddy compris), soit environ 16 pour cent de moins que l'an dernier, du fait de l'irrégularité des pluies, de l'utilisation réduite d'intrants et d'une invasion de chenilles processionnaires. En revanche, les rendements des autres cultures vivrières, telles que les haricots, la pomme de terre, le manioc et les plantains, ont augmenté de près de 13 pour cent, s'établissant à 3,3 millions de tonnes.

Dans l'ensemble, malgré une baisse de la production céréalière en 1999/2000, la situation des disponibilités alimentaires est stable, du fait de fortes importations de maïs réalisées dans la dernière moitié de 1999 et de l'interdiction d'exportation de maïs imposée par le gouvernement. Les cours du maïs sur plusieurs marchés du pays ont été inférieurs à ceux de la moyenne des cinq dernières années. Cependant, une aide alimentaire est nécessaire pour environ 800 000 personnes identifiées comme étant en situation d'insécurité alimentaire, notamment dans les régions de Dodoma, Mara, Shinyanga, Singida, Tabora, Tanga et du sud de Mwanza, qui ont toutes engrangé des récoltes médiocres pour la troisième année consécutive.

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (5 juin)

La récolte des céréales secondaires de l'année 2000 est en cours dans des conditions météorologiques normales. Les perspectives sont satisfaisantes. En dépit d'inondations et de pertes de récoltes importantes dans les provinces de KwaZulu-Natal, du Nord et de Mpumalanga en février et en mars, les régions traditionnellement vouées à la culture du maïs ont été épargnées et ont bénéficié de précipitations normales et supérieures à la normale durant la période de végétation. Sur la base d'estimations provisoires, la production de maïs s'élèverait à 9,64 millions de tonnes, soit un tiers de plus que l'an dernier et un volume supérieur à la moyenne. Cette augmentation rend compte de l'extension des semis et de la hausse des rendements. L'on prévoit également une augmentation de la production de sorgho par rapport à 1999. Après deux récoltes de maïs réduites consécutives, la production cette année permettra de reconstituer les stocks et de disposer d'un excédent exportable d'environ 1,5 à 2 millions de tonnes pour l'année de commercialisation 2000/01 (mai/avril).

ANGOLA* (5 juin)

La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue sur le terrain en avril/mai a constaté que la reprise des combats, les déplacements massifs de populations et l'insécurité continuent à être source d'une vive inquiétude en dépit des efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires pour redresser la situation. Selon le Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Angola, le nombre de personnes déplacées atteint à présent près de 2,6 millions de personnes, soit 53 pour cent de plus que le chiffre indiqué l'an dernier. Cette augmentation est due au fait que les pouvoirs publics peuvent plus facilement accéder à un plus grand nombre de zones, ainsi qu'à la persistance des troubles. Selon les estimations actuelles du PAM, environ 1,9 million de personnes ont besoin d'urgence d'une assistance humanitaire.

D'après la mission, la production céréalière de 1999/2000 s'établirait à 504 000 tonnes, soit 5,5 pour cent de moins que l'an dernier. Cette diminution résulte essentiellement d'une baisse de 8 pour cent de la production de maïs (428 000 tonnes, contre 394 000 tonnes). En revanche, le rendement des autres cultures, moins exigentes en eau, a augmenté. La production de sorgho/mil a ainsi augmenté de 3 pour cent, s'établissant à 105 000 tonnes; celle des haricots et des arachides a enregistré une hausse de 11 et de 13 pour cent respectivement, tandis que les rendements de manioc et de pommes de terre semblent être nettement plus élevés par rapport aux prévisions de l'an dernier.

La diminution de la production de maïs est attribuable à deux facteurs principaux, à savoir une pluviométrie défavorable et une pénurie d'intrants essentiels. Bien que les précipitations cumulées dans la majeure partie du pays aient été supérieures à la moyenne durant toute la campagne, de septembre 1999 à avril 2000, les pluies sont arrivées en retard, notamment dans les régions du sud et du centre. Dans les zones du centre, des pluies satisfaisantes ne sont tombées qu'en novembre. Des précipitations excessives, dans plusieurs régions, vers la fin du mois de décembre, ont été suivies par une longue vague de sécheresse anormale à la fin janvier et en février. Le manque général d'intrants essentiels est venu s'ajouter à une distribution tardive de semences, souvent de médiocre qualité. De plus, les familles d'agriculteurs déplacées n'ont eu accès au mieux qu'à de très petites parcelles de terre, là où ils se sont nouvellement installés, et dans de nombreux cas, la qualité de la terre laissait à désirer.

Les disponibilités céréalières du pays, estimées à 504 000 tonnes pour l'année de commercialisation 2000/01 (avril/mars), sont nettement insuffisantes pour couvrir les besoins de consommation. Avec une population estimée à 13 675 000 en milieu d'année commerciale, les besoins en importations céréalières sont évalués à 753 000 tonnes pour 2000/2001. Sur ce total, la mission estime que 420 000 tonnes seront assurées par des importations commerciales, laissant un reliquat de 333 000 tonnes qui sera couvert par l'aide alimentaire. Face à cette demande, les contributions s'élevaient à 57 000 tonnes à la fin du mois de mai, dont 36 000 tonnes déjà livrées.

Pour la campagne agricole 2000/01, il est urgent d'attribuer des terres fertiles aux personnes déplacées, en quantité suffisante, et de distribuer les intrants nécessaires aux cultivateurs en temps voulu.

BOTSWANA (5 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999/2000, essentiellement de sorgho, est bien engagée. Depuis le mois de décembre, de violentes pluies, aggravées par les cyclones Elaine et Félicie en février, ont provoqué de graves inondations dans les régions de l'est et du sud, où l'on compte plus des deux tiers de la population. Les inondations ont endommagé les logements et l'infrastructure, dévasté au moins 2 314 hectares de cultures vivrières et fait baisser les rendements dans les zones sinistrées. Ailleurs, cependant, les pluies abondantes ont profité aux cultures. Selon les estimations, la production globale de maïs devrait se maintenir au niveau, réduit, de l'an dernier; en revanche, celle de sorgho devrait être plus élevée. L'on prévoit que le volume total de céréales secondaires dépassera celui de 1998/99, tout en restant cependant inférieur à la moyenne des cinq dernières années.

Par suite des inondations, environ 160 000 personnes sans abri sont susceptibles de connaître des difficultés d'approvisionnements alimentaires. Cependant, compte tenu de la capacité d'importations commerciales du pays, la situation globale des disponibilités alimentaires devrait être satisfaisante pour l'année de commercialisation 2000/2001 (avril/mars).

LESOTHO (5 juin)

La récolte des cultures céréalières secondaires de l'année 2000 est en cours. Selon les premières prévisions, la production de maïs a fléchi de 8 pour cent par rapport au niveau presque normal de l'an dernier. Le retard de la saison des pluies, conjugué à une période prolongée de temps sec en janvier qui a été suivie de pluies violentes et d'inondations en février, a entraîné une réduction des semis et une baisse des rendements. Dans les basses terres, très touchées par les inondations, le recul de la production de maïs est bien marqué.

MADAGASCAR (1er juin)

La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue sur le terrain en avril/mai a constaté que les trois cyclones successifs et la tempête tropicale qui ont frappé l'île en février, mars et avril 2000, et dévasté les régions côtières du nord-est et du centre-est de Madagascar, ont endommagé 1,14 million d'hectares, à divers degrés. Les inondations et les vents violents ont totalement détruit près de 155 000 hectares de terres, dont environ 80 pour cent étaient ensemencées en riz et le reste, en maïs et manioc. Les cyclones ont également provoqué de graves dommages aux cultures d'exportation telles que la vanille, le café et les clous de girofle, 33 000 hectares ayant été dévastés. En conséquence, l'exportation de ces produits fléchira au cours des trois prochaines années, en fonction du cycle économique de ces cultures. La sécheresse dans la région du Sud et de Lac Alaotra, au centre, a également entraîné une nette diminution de la production. Les principales cultures touchées par la sécheresse sont le maïs, le manioc et la patate douce.

Globalement, la mission estime que la production de riz (paddy) s'élèvera à 2,19 millions de tonnes, celle de maïs à 0,14 million de tonnes et celle de manioc à 2,08 millions de tonnes pour l'année 2000. Par rapport à l'an dernier, ces volumes représentent une baisse de production de 15 pour cent pour le riz, de 22 pour cent pour le maïs et de 18 pour cent pour le manioc.

La situation globale des approvisionnements alimentaires devrait être tendue en 2000/01 (avril/mars). L'on prévoit de graves pénuries alimentaires au cours des mois à venir dans 17 communes de la région Sud, traditionnellement déficitaire sur le plan vivrier. Les besoins céréaliers (riz, maïs et blé) devraient, au total, dépasser les disponibilités d'environ 518 000 tonnes. Avec environ 426 000 tonnes d'importations commerciales prévues et près de 30 000 tonnes d'aide alimentaire en faveur de populations sinistrées, le déficit à 62 000 tonnes et devra être couvert par une aide alimentaire internationale.

Il est également nécessaire de fournir d'urgence des semences de riz et de maïs pour relever la majorité des régions éprouvées. Des projets vivres-contre-travail pourraient être mis en place pour remettre en état les réseaux d'irrigation, les routes et les autres infrastructures endommagées.

MALAWI (5 juin)

La récolte des cultures céréalières de l'année 2000 est en cours et le temps sec qui règne est de saison. En dépit des inondations et des pertes de récoltes enregistrées dans le nord et dans le sud, les dernières prévisions officielles font état d'une nouvelle récolte record de maïs, établie à 2,3 millions de tonnes, soit à un volume pour ainsi dire analogue à celui exceptionnel de l'an dernier. Les pluies tardives et irrégulières, en début de campagne, ont affecté la germination et le démarrage des cultures, notamment dans le sud où les semis sont engagés plus tôt. Toutefois, des pluies abondantes au cours de la deuxième décade de février ont permis de sauver les récoltes dans la plupart des régions du centre et du nord. La production de maïs a également été encouragée par les programmes "Starter Pack" et "APIP" au titre desquels des intrants agricoles, gratuits ou à prix subventionnés, ont été distribués aux cultivateurs.

Compte tenu de la bonne récolte et de l'importance des stocks de report, le pays devrait disposer d'excédents exportables pour la seconde année consécutive. Les stocks officiels, détenus en grande partie par l'Agence nationale des réserves alimentaires, sont estimés à 167 000 tonnes. Les cours du maïs fléchissent; depuis avril, ils sont inférieurs à ceux de l'an dernier. Les cours du manioc baissent également, du fait de la bonne récolte engrangée. La situation globale des approvisionnements alimentaires devrait être satisfaisante pour l'année de commercialisation 2000/01 (avril/mars). Toutefois, il sera nécessaire de fournir une aide alimentaire à la population du district de Karonga au nord et à celle de Chilkwawa, Nkhotakota et Nsanje, touchée par une baisse sensible de la production, par suite de pluies torrentielles à la mi-mars et d'une vague de sécheresse en début de campagne.

MOZAMBIQUE (1er juin)

La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue sur le terrain à la mi-avril a constaté que les graves inondations de cette année ont dévasté environ 167 000 hectares, soit 6 pour cent de la totalité des semis des cultures vivrières de la campagne principale. Toutefois, dans les provinces les plus touchées (Maputo et Gaza), ce pourcentage représente 41 et 25 pour cent respectivement. Dans les zones du nord, 43 000 hectares ont également été endommagés par la sécheresse, ce qui porte la perte des emblavures de la première campagne à 7 pour cent. Après avoir pris en compte la faible production prévue pour le maïs et les haricots de la campagne secondaire, la mission a estimé que 2,9 millions d'hectares, au total, seront consacrés aux céréales, au manioc et aux autres cultures vivrières, dont la récolte aura lieu en 1999/2000. La production accuserait un net recul de 15 pour cent par rapport à l'an dernier. Selon la mission, toutefois, cette baisse est essentiellement attribuable aux changements dans la base de données utilisées pour les estimations de cette année. Si l'on tient compte de ces changements de manière approximative, les semis réels seraient légèrement inférieurs à ceux de l'an dernier.

Dans les provinces du Sud et du Centre sud, une vague de sécheresse, en début de campagne, a été suivie de pluies incessantes à partir de la mi-novembre et d'inondations sans précédent en février et en mars, entraînant des pertes de maïs et de haricots, totales ou partielles. La seconde campagne pour les céréales et les légumes, dépendant de l'humidité résiduelle des sols, devrait permettre de faire remonter partiellement la production dans les provinces du Sud et du Centre-Sud. Au niveau national, cette campagne représente seulement 10 pour cent de la production annuelle de céréales et de haricots; toutefois, elle en constitue 50 pour cent à Gaza et de 10 à 15 pour cent dans les provinces de Inhambane et de Maputo.

Les pluies abondantes qui sont tombées de janvier à avril dans les zones de production du Centre et du Nord ont profité aux céréales et au manioc. Compte tenu de l'absence de ravageurs et de maladies, la production devrait atteindre un niveau analogue à celui de l'an dernier.

Si l'on inclut les céréales et les haricots de la campagne secondaire, qui seront récoltés à partir de la mi-juin, la mission prévoit que la production céréalière de 1999/2000 atteindra, au total, 1,43 million de tonnes, dont 994 000 tonnes, soit 70 pour cent, de maïs. La production de haricots devrait s'établir à 134 000 tonnes, tandis que celle de manioc se chiffrerait à 4,64 millions de tonnes. Comme il a été mentionné précédemment, les modifications apportées cette année à la base de données interdisent toute comparaison stricte avec les estimations de production de 1998/99. Toutefois, en tenant compte approximativement de ces modifications, la mission estime que la production céréalière enregistrera une baisse d'environ 6 à 10 pour cent par rapport au volume satisfaisant de l'an dernier. Ce fléchissement résulte des pertes occasionnées par les inondations et la sécheresse ainsi que de la baisse marquée des rendements dans les provinces méridionales.

En dépit de la diminution de la production dans les provinces du nord et du centre, les disponibilités alimentaires ont augmenté grâce aux stocks importants que les cultivateurs ont constitué à la suite de plusieurs bonnes récoltes successives et grâce à une conjoncture de marché défavorable. Dans le Sud, traditionnellement déficitaire au plan vivrier, même si l'on envisage une campagne secondaire satisfaisante, un grand nombre de personnes risquent de connaître des difficultés d'approvisionnements au cours des prochains mois. Compte tenu des perspectives d'emploi très limitées hors du secteur agricole et de l'inondation des terres des grandes exploitations dans les terres basses, ces populations ont peu d'expédients disponibles pour faire face à la situation.

La répartition inégale de la production céréalière entre les trois régions se reflète au niveau de la faiblesse des cours du maïs au détail qui continuent à fléchir sur les marchés des régions du Nord et du Centre tandis que dans le Sud, les ménages ne disposent d'aucun stock, les marchés sont peu ou pas approvisionnés, et le prix du maïs, d'une qualité analogue aux deux autres régions, est 2,5 fois plus élevé. La commercialisation et les transports seront des facteurs critiques pour l'année commerciale 2000/01.

Dans l'ensemble, et si l'on tient compte du fait que du maïs, en quantité limitée, continuera à être exporté informellement vers le sud du Malawi, en déficit, l'on prévoit qu'un excédent d'environ 39 000 tonnes de maïs sera exporté. Toutefois, les projections font état d'un déficit de 170 000 tonnes de blé et de 140 000 tonnes de riz. Ces déficits devraient être essentiellement couverts par les importations du secteur privé.

Selon les estimations de la mission, 650 000 personnes auront besoin de 60 000 tonnes de secours alimentaires d'urgence. Cette aide sera destinée aux cultivateurs touchés par les inondations ainsi qu'à ceux qui auront subi des pertes de récoltes, sans avoir été victimes des inondations. Malgré les excédents de maïs dans les régions septentrionales, qui s'avèrent non compétitives en raison du coût élevé des transports, des initiatives devraient être prises afin d'encourager les achats locaux dans le nord pour satisfaire les besoins d'aide alimentaire du Sud. Le PAM soutient ce principe et a récemment acheté du maïs dans les provinces du Centre dans le cadre d'une opération d'urgence en cours visant à réduire l'incidence des inondations.

NAMIBIE (5 juin)

La récolte des cultures céréalières secondaires de l'année 2000, essentiellement de sorgho, est en cours. Les perspectives s'annoncent bonnes. Des précipitations normales et supérieures à la normale, à partir de la fin du mois de mars, ont permis aux céréales de se remettre du stress provoqué par une vague de sécheresse à partir de la fin février. Selon les dernières estimations officielles, la production de céréales secondaires atteindrait le double du volume moyen de l'an dernier, établi à 68 000 tonnes. Des pluies abondantes et bien réparties, au cours de la campagne, ont également été bénéfiques au cheptel et aux pâturages.

La situation des approvisionnements alimentaires devrait être satisfaisante pour l'année de commercialisation 2000/01 (avril/mai).

SWAZILAND (5 juin)

La récolte de maïs de l'année 2000 est terminée. D'après les premières estimations, la production s'établirait à 72 000 tonnes, soit une baisse de 37 pour cent par rapport à la récolte moyenne de l'an dernier. Cette diminution est attribuable au retard de la saison des pluies, puis aux précipitations excessives et à des inondations fin décembre et début décembre, qui ont dévasté les superficies récemment ensemencées. Une vague de sécheresse en janvier et de nouvelles inondations en février ont à nouveau pesé sur la croissance des cultures. Les pluies irrégulières qui ont prévalu au cours de la campagne 1999/2000 ont également provoqué de graves dommages aux haricots et à la patate douce.

ZAMBIE (5 juin)

La récolte des céréales secondaires de 2000, essentiellement de maïs, est bien engagée, et l'on prévoit une production de maïs satisfaisante. D'après les premières estimations, la production de maïs devrait être supérieure de 7 pour cent à celle de l'an dernier, s'établissant à un niveau moyen de 918 000 tonnes. Malgré d'importantes inondations début mars et des pertes de récoltes le long de la vallée de Zambèze, les pluies abondantes qui sont tombées au cours de la campagne ont profité au maïs cette année, entraînant une augmentation des semis et une hausse des rendements. Les intrants agricoles, mieux utilisés, surtout dans le secteur commercial, ont également permis d'augmenter les rendements. Par ailleurs, les perspectives du manioc et des autres cultures vivrières sont également satisfaisantes.

Compte tenu de l'accroissement de la production, la situation globale des approvisionnements alimentaires devrait s'améliorer pour l'année de commercialisation 2000/01 (avril/mai).

ZIMBABWE* (5 juin)

L'escalade de la violence politique continue à perturber les activités économiques et les travaux agricoles. Malgré l'amélioration des conditions de végétation du maïs cette année, la récolte, qui se déroule normalement de mai à juin, a été interrompue en raison de l'invasion de 1 500 exploitations commerciales et de la confiscation de 804 autres exploitations par le gouvernement, sans versement d'aucune compensation. On signale également une augmentation des vols de céréales. Cette situation a créé un climat de méfiance parmi les exploitants commerciaux, et nombreux sont ceux qui ont abandonné les fermes et laissé le cheptel sans soin pour migrer vers les zones urbaines, relativement plus sûres. La désorganisation de la récolte de maïs risque de se traduire par une baisse de production, ce qui aura de graves répercussions sur l'ensemble de la sécurité alimentaire et de l'économie.

La production agricole est assurée par deux catégories de cultivateurs: des exploitants commerciaux, opérant à grande échelle essentiellement dans le nord et dans l'est du pays, et les paysans des secteurs communautaires, travaillant à petite échelle dans le sud et l'ouest. Les grands exploitants commerciaux, qui représentent actuellement environ 4 000 personnes, fournissent environ de 30 à 40 pour cent de la production de maïs, dépassant les rendements obtenus par les agriculteurs des secteurs communautaires lors des années de sécheresse, comme en 1992, lorsqu'ils ont assuré 68 pour cent de la production totale. La production, sur les exploitations commerciales, est en moyenne quatre fois supérieure à celle des secteurs communautaires, du fait, en partie, des différences inhérentes à la qualité des terres, et surtout d'un plus grand nombre de réseaux d'irrigation, d'une utilisation de technologies plus modernes et d'une meilleure gestion, ainsi que d'un accès facilité aux fonds de roulement. De plus, le Zimbabwe satisfait plus de 60 pour cent de ses besoins en blé, production exclusive des exploitations commerciales. Ces exploitations jouent également un rôle prépondérant dans la production de tabac et de produits horticoles (fleurs coupées), destinés à l'exportation, ainsi que dans l'élevage pour ce qui est de la viande, du lait et d'autres produits laitiers.

Le pays est aujourd'hui confronté à une grave crise économique. Le carburant manque fortement en raison d'une cruelle pénurie de devises, résultant essentiellement de l'importance des problèmes de la dette extérieure, de la suspension des versements des prêts internationaux pour non-respect des conditions fixées, du soutien du pays à la guerre engagée en République démocratique du Congo, et de la baisse des recettes à l'exportation. La pénurie de devises pèse également lourdement sur la production industrielle, du fait de l'irrégularité de l'approvisionnement en électricité et de l'insuffisance des matières premières fournies, les lignes de crédit étant bloquées aux entreprises du pays. Ainsi, si la production agricole venait à chuter brutalement, exigeant des importations substantielles, le Zimbabwe, en raison de sa faible capacité d'importation actuelle, aurait peu de possibilités de couvrir le déficit par des opérations commerciales.

ASIE

AFGHANISTAN* (3 juin)

Une crise alimentaire très grave s'est développée en Afghanistan en raison de la forte sécheresse et de la poursuite du déclin économique. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue dans le pays du 26 avril au 24 mai 2000 a noté que les cultures pluviales (blé et orge) n'avaient pratiquement rien donné, sauf dans quelques poches situées dans différentes régions. La production céréalière irriguée a également été gravement affectée par la sécheresse, entraînant une réduction estimée de la production de blé (irrigué) de quelque 33 pour cent par rapport à 1999. Selon les estimations, la production des cultures secondaires (riz, maïs, orge) aurait également chuté de 53 pour cent par rapport à 1999 et de 66 pour cent par rapport à 1998. La production céréalière totale en 2000 est estimée à 1,82 million de tonnes, soit une baisse de 44 pour cent par rapport à 1999 et de 53 pour cent par rapport à 1998. On estime, par conséquent, que les besoins d'importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) atteindront un niveau élevé record de 2,3 millions de tonnes, soit plus du double du volume de l'année dernière qui était de 1,1 million de tonnes. Une estimation généreuse des importations céréalières commerciales d'environ 1 million de tonnes, soit quelque 31 pour cent de plus que l'estimation de l'an dernier, laisse un déficit énorme de 1,3 million de tonnes. L'aide alimentaire d'urgence du PAM, prévue et en cours de mobilisation, s'élève à 225 000 tonnes, ce qui laisse un déficit non couvert de plus de 1,0 million de tonnes. Une telle pénurie pourrait, si l'on n'y remédie pas, avoir des conséquences désastreuses pour la population.

Des millions d'Afghans de toutes catégories - sédentaires, transhumants et nomades - ont peu ou pas du tout accès aux produits alimentaires sur les marchés et leur accès aux denrées alimentaires par l'intermédiaire de leur propre production a été considérablement réduit par la sécheresse. Leur pouvoir d'achat a chuté de façon significative en raison de l'absence de possibilités d'emplois dans le secteur agricole et en-dehors de celui-ci, du déclin de la production de cultures commerciales telles que les oignons, les pommes de terre, les amandes, les abricots et le pavot (qui fournit des emplois à nombre d'Afghans, même si ce n'est que pour une courte période) et du mauvais état du cheptel et ses taux élevés de mortalité. La situation s'aggravera probablement dans les mois à venir, les quelques mécanismes d'adaptation restants étant épuisés. En Afghanistan, les pluies débutent normalement en octobre/novembre. Même si les précipitations sont meilleures lors de la saison prochaine, les récoltes de blé ne seront pas disponibles avant mai/juin 2001. Toutefois, si les pluies venaient encore à faire défaut, l'ampleur et l'étendue des besoins pour la «sauvegarde de la vie humaine» uniquement seraient énormes. La mission a souligné le fait que la tendance positive de l'année en cours, en termes de superficie réduite consacrée au pavot, par suite des efforts de la communauté internationale appuyés par les autorités afghanes et facilités par la sécheresse, pouvait être renversée l'année prochaine si la population ne recevait pas une aide qui lui permette d'avoir accès aux denrées alimentaires et ne trouvait pas d'autres ressources économiques viables, qui se font de plus en plus rares.

ARABIE SAOUDITE (3 juin)

On estime à 1,5 million la production de blé en 2000, soit environ 9 pour cent de moins que la moyenne, en raison de la sécheresse. De même, bien que la Saudi Grain Silos and Flour Milling Organization (GSFMO) ait participé à la production pour 1 million de tonnes, la récolte d'orge de l'année en cours devrait être largement inférieure à la moyenne, en raison des coûts élevés de production. Pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 (juillet/juin), les importations d'orge auraient augmenté selon les estimations, passant à 5 millions de tonnes, en raison des pluies irrégulières et de la croissance continue du secteur de l'élevage. L'Arabie saoudite est le premier importateur mondial d'orge, représentant près d'un tiers des échanges mondiaux d'orge.

ARMÉNIE* (5 juin)

Selon une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai, les perspectives pour la récolte céréalière de 2000 sont bonnes. La superficie ensemencée en céréales d'hiver est officiellement estimée à près de 100 000 hectares, principalement blé. Il s'agit d'une estimation quelque peu inférieure à celle de l'année dernière, rendant compte de la reconversion des terres à des cultures plus profitables, du manque de compétitivité des rendements et des prix plus élevés du carburant. De bonnes chutes de neige cet hiver ont réduit au minimum les dégâts subis par les récoltes et ont permis de reconstituer les sols et les réserves d'eau d'irrigation après la sécheresse de l'an dernier. Si les conditions météorologiques demeurent favorables jusqu'à la récolte, la production céréalière de 2000 atteindra, selon les prévisions officielles, 320 000 tonnes, soit un volume quelque peu supérieur à celui de l'an dernier (301 000 tonnes), malgré des semis céréaliers de printemps moins importants.

En 2000/2001, les importations céréalières devraient, selon les estimations, s'élever à 368 000 tonnes, dont 350 000 tonnes de blé, la plus grande partie devant être couverte par des importations commerciales ; les besoins d'aide alimentaire et humanitaire, eu égard aux programmes de distribution ciblée et vivres-contre-travail, sont estimés à 25 000 tonnes.

Il y a plus de denrées alimentaires sur les marchés que la population ne peut acheter. En dépit de la stabilité financière et de la croissance économique, une grande proportion de la population demeure effectivement sous-employée ou sans emploi, et vit dans la pauvreté. Le transport et l'accès aux marchés sont encore un obstacle majeur à l'accroissement de la production agricole, de l'emploi et des revenus. Sans marchés d'exportation, le pays manque de marchés solvables appropriés pour une grande partie de sa production agricole, ainsi que des économies d'échelle nécessaires aux investissements dans l'agro-industrie et la production agricole. Les possibilités de marchés solvables sont limitées, entraînant des excédents saisonniers et/ou localisés de denrées alimentaires et des rendements par hectare peu élevés, qui limitent la capacité des agriculteurs à investir dans les intrants pour accroître les rendements.

La répartition des revenus est très inégale et les conditions de vie précaires pour de nombreux ménages. Le pouvoir d'achat reste faible et parfois ne suffit pas pour couvrir le coût du panier minimum de consommation. Au total, quelque 170 000 personnes vulnérables recevront une aide alimentaire du PAM, parmi lesquelles quelque 110 000 réfugiés et personnes vulnérables qui bénéficieront de secours alimentaires, tandis que 60 000 autres personnes seront visées par l'intermédiaire d'activités communautaires vivres-contre-travail, qui contribuent au développement économique et social. Ce programme, d'une durée prévue de trois ans, sera revu chaque année.

AZERBAÏDJAN (3 juin)

Les perspectives initiales pour la récolte céréalière de 2000 restent satisfaisantes. Les semis de céréales de printemps ont bien progressé. La superficie ensemencée en cultures d'hiver (principalement blé) a augmenté par rapport à celle ensemencée pour la récolte de 1999, mais elle reste cependant nettement inférieure à la moyenne enregistrée jusqu'en 1997, du fait de la concurrence exercée par le blé importé et de la meilleure rentabilité des activités de production de bétail, de pommes de terre et de légumes.

Les perspectives d'augmentation très marquée, à court terme, de la production céréalière (blé principalement) sont mauvaises mais, en revanche, la production animale continue de croître.

Sous réserve que les prévisions de la FAO pour la production céréalière de 2000 (1,06 million de tonnes) se concrétisent, les importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2000/2001 devraient atteindre, selon les estimations, 734 000 tonnes, soit un volume proche du volume d'importation de la campagne de commercialisation qui s'achève. Ces importations seront essentiellement commerciales, bien que les groupes vulnérables, notamment les personnes déplacées à l'intérieur du pays, auront encore besoin d'une aide alimentaire ciblée. Le PAM continue de soutenir 485 000 bénéficiaires dans le cadre d'une intervention prolongée de secours et de redressement de trois ans qui a débuté en juillet 1999. Les produits alimentaires engagés pour la durée du projet s'élèvent au total à 47 880 tonnes d'aide alimentaire. Le programme en cours apporte une aide supplémentaire aux personnes déplacées à l'intérieur du pays et des secours aux groupes socialement vulnérables, prévoit la réinstallation des réfugiés/rapatriés et le redressement dans le cadre d'initiatives vivres-contre-travail et vivres-contre-formation.

BANGLADESH (5 juin)

Les fortes pluies, tempêtes et crues subites qui ont frappé le pays ces jours derniers ont entraîné la perte d'un certain nombre de vies humaines et d'un grand nombre d'habitations. Selon les rapports, les régions les plus gravement touchées se situent près de Magura, Jhenaidah, Bariasal et Shariatpur. Quelque 500 familles ont été évacuées des régions encore menacées. Les météorologues prévoient de fortes pluies pendant la saison de la mousson en cours, qui pourraient accroître l'importance des inondations.

La culture principale aus dont les semis sont en cours est le paddy, la moins importante des trois cultures rizicoles du pays. La récolte sera engrangée en août/septembre. La récolte aus de l'an dernier a donné environ 1,73 million de tonnes, contre un volume ciblé de 1,8 million de tonnes. De façon générale, grâce à une augmentation de la superficie cultivée, aux conditions météorologiques favorables et à des approvisionnements suffisants en intrants, la production de riz de 1999/2000 est établie à un volume exceptionnel de 22 millions de tonnes, soit quelque 2,4 millions de tonnes de plus que l'année précédente et quelque 13 pour cent de plus que la moyenne de cinq ans pour la période 1995-1999. Outre les 1,73 million de tonnes provenant de la récolte aus, la production totale comprenait également près de 10,56 millions de tonnes provenant de la récolte Aman de la campagne principale (mousson) et 9,7 millions de tonnes provenant de la récolte de riz irrigué Boro de l'année en cours. En raison du déclin de la superficie ensemencée, d'environ 10 pour cent, la récolte de blé de 2000 devrait tomber à 1,8 million de tonnes, soit près de 100 000 tonnes de moins que la récolte exceptionnelle de 1999. Les stocks céréaliers de l'État à la fin avril s'élevaient à près de 1,3 million de tonnes, dont 606 000 tonnes de riz et 707 000 tonnes de blé.

CAMBODGE (12 juin)

On signale dans 15 provinces des incidences très élevées de maladies du bétail comme le charbon symptomatique-septicémie hémorragique et la fièvre aphteuse. Un très grand nombre d'animaux ont péri par suite de ces maladies. Les principales activités agricoles sont notamment la récolte des cultures de saison sèche et les semis et le repiquage des cultures rizicoles principales de saison humide dont la récolte commence à partir d'octobre/novembre. La production totale de paddy en 1999/2000 a atteint un volume record estimé à 4 millions de tonnes, soit quelque 500 000 tonnes ou 14 pour cent de plus que l'année précédente. Par suite d'une production exceptionnelle et de la demande peu élevée des pays voisins, dont la récolte de saison sèche a également été satisfaisante pendant l'année en cours, les prix du riz auraient chuté, pour atteindre leur niveau le moins élevé en neuf ans. La production de paddy provient essentiellement (environ 83 pour cent) de la culture de saison humide, tandis que le reste provient des cultures de décrue et de saison sèche. Le riz représente également quelque 84 pour cent de la production vivrière annuelle et il est semé sur près de 90 pour cent de la superficie cultivée, principalement dans le bassin central et le delta du Mékong et dans la plaine de Tonlé Sap. Si la situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante, une partie non négligeable de la population demeure vulnérable aux pénuries alimentaires, du fait d'une large variation de la production céréalière dans les régions excédentaires et les régions déficitaires, de l'insuffisance des infrastructures de commercialisation et des possibilités d'emplois. Certains de ces besoins sont en partie couverts par le PAM dans le cadre d'une intervention prolongée de secours et de redressement, à l'aide essentiellement d'achats locaux de riz. En 2000, le PAM viendra en aide à environ 1,5 million de bénéficiaires dans des communes ciblées, touchées par l'insécurité alimentaire dans 24 provinces, et fournira en moyenne l'équivalent de deux mois de besoins alimentaires de base, principalement sous forme d'activités vivres-contre-travail.

CHINE (12 juin)

Malgré une légère diminution récente des averses éparses tombées dans les plaines du nord-est, qui ont favorisé les cultures pluviales de blé d'hiver, les rapports indiquent une nouvelle sécheresse importante qui aurait affecté les grandes régions à blé des principales provinces productrices. Selon les estimations officielles, la sécheresse aurait affecté près de 12,7 millions d'hectares de cultures et créé une pénurie temporaire d'eau potable pour plusieurs millions de personnes. De façon générale, le temps sec et les vents violents qui prévalent depuis février ont considérablement fait baisser les taux d'humidité des sols, affectant les cultures à des stades critiques de leur développement. La production agricole a également été touchée du fait du coût élevé de l'irrigation dans certaines parties, ce qui aura une influence sur les perspectives générales étant donné que l'on estime à 70 pour cent les cultures plus ou moins irriguées. La production de blé de printemps, qui doit être engrangée fin juin/juillet, ne contribue que pour un faible pourcentage à la production totale, la récolte de l'année en cours risquant de décliner encore du fait d'une réduction de la superficie ensemencée et des prix peu attrayants. Outre la sécheresse, la production agricole a aussi souffert pendant l'année en cours d'infestations importantes de criquets qui auraient, selon les informations disponibles, provoqué des dégâts et détruit près d'un million d'hectares de terres agricoles dans les provinces de Shandong, Henan, Hebei, Anhui, Shanxi et Shaanxi. De plus, 2 millions d'hectares ont été touchés dans la Région autonome de Xinjiang Uygur, dans le nord-ouest de la Chine. Le Gouvernement mobilise de grandes quantités de pesticides et de main d'_uvre pour combattre les infestations. L'épidémie de criquets pendant l'année en cours est directement imputable à un hiver chaud et une sécheresse prolongée. Bien que les précipitations aient été meilleures la semaine dernière, de nombreux réservoirs restent secs et les nappes phréatiques sont extrêmement basses. Compte tenu de ces problèmes, bien que la production finale dépendra de la récolte du blé de printemps, la production totale de blé de 2000 s'établira, selon les indications actuelles, à 105 millions de tonnes, soit quelque 7 pour cent de moins que l'an dernier et près de 6 millions de tonnes de moins que la moyenne de cinq ans.

La récolte de riz précoce, la moins importante des trois récoltes rizicoles du pays, a été semée, bien que l'on signale une réduction de 6 pour cent de la superficie. Les semis de la culture intermédiaire devraient bientôt être terminés. La superficie totale consacrée au riz en 2000/2001 devrait diminuer de 2 pour cent environ. La production totale de paddy en 2000/2001 s'établit à 197,5 millions de tonnes, soit 135,2 millions de tonnes en équivalent riz. En raison essentiellement d'une diminution de la superficie ensemencée d'environ 1,5 millions d'hectares par rapport à l'année précédente, on prévoit que la production de maïs en 2000-2001 tombera à près de 118 millions de tonnes, contre 124 millions de tonnes en 1999/2000.

CHYPRE (3 juin)

La production des récoltes de blé et d'orge de 2000, actuellement engrangées, est estimée à 101 000 tonnes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne pour les cinq dernières années. On prévoit que les importations de blé et d'orge en 2000/2001 (mai/avril) atteindront 500 000 tonnes, soit un volume légèrement supérieur à celui atteint l'année dernière.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (12 juin)

Les semis de riz sont en cours en vue de leur récolte en octobre/novembre. L'objectif du Gouvernement concernant la production de paddy a été fixé à 7 millions de tonnes en 2000, soit quelque 3 pour cent de moins que la production de l'an dernier. Les perspectives de reprise et de croissance économiques, après la crise financière qui a frappé l'Asie, continuent de s'améliorer, indiquant une plus forte demande en céréales aux fins de l'alimentation humaine et animale. Le blé et le maïs sont presque entièrement importés, tandis que le pays produit en moyenne environ 5 millions de tonnes de riz (usiné) par an, au cours de la campagne principale qui commence autour du mois de mai et se termine en octobre. L'année dernière, malgré les fortes inondations, la récolte de riz a atteint quelque 5,2 millions de tonnes, pour une superficie d'environ 1,06 million d'hectares. Le niveau de production était supérieur de 146 000 tonnes, soit près de 3 pour cent, à la récolte de 1998. Le nombre des exploitations rizicoles et la superficie consacrée au riz connaissent un déclin général dans le pays à mesure que davantage de terres sont destinées aux infrastructures et au développement urbain. Toute expansion future viendra principalement de l'exploitation de terres marginales et bonifiées, y compris de terres inondables.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (12 juin)

La double récolte des cultures de blé et d'orge et de pommes de terre est en cours et devrait s'achever dans les semaines à venir, lorsque les semis des cultures de maïs et de riz de la campagne principale débuteront également. Les rapports provenant du pays indiquent toutefois que les régions agricoles ont été affectées par la sécheresse, les cours d'eau et les réservoirs s'asséchant et les semis de riz étant retardés dans de nombreuses régions. On signale dans certaines régions des précipitations de 20 à 30 pour cent inférieures à la normale, tandis que les températures connaissent une hausse significative.

La double culture de blé et d'orge et de pommes de terre a pris de l'importance ces dernières années. De façon générale toutefois, bien que l'on ait assisté en 1998 et 1999 à une certaine reprise et une stabilité de la production agricole, les tendances actuelles de la production montrent que le pays ne peut simplement pas produire suffisamment de denrées alimentaires pour satisfaire aux besoins. Même en l'absence de catastrophes naturelles majeures, la production vivrière intérieure reste donc bien en deçà des besoins minimums en raison de la pénurie importante d'investissements dans le secteur de l'agriculture et d'une forte pénurie d'intrants agricoles essentiels.

En général, indépendamment des dégâts causés par les catastrophes naturelles répétées depuis 1995, un facteur majeur des problèmes chroniques d'approvisionnements alimentaires en République démocratique populaire de Corée réside dans la forte contraction et stagnation économiques, en particulier depuis que le pays a rompu son alliance économique avec l'ex-URSS et les pays du bloc de l'Est. Jusqu'alors, ces relations étaient essentielles au maintien de systèmes agricoles intensifs, lesquels étaient eux-mêmes indispensables compte tenu des graves restrictions climatiques et terrestres qui continuent de déterminer ce qui peut être produit et en quelles quantités. Le pays possède des terres arables extrêmement limitées, par rapport à sa population et à ses besoins, et, de fait, seule une campagne agricole principale par an, allant de mai à octobre. Les revers ou catastrophes naturelles survenus ces mois-ci ont tous gravement nui à la production vivrière et à la sécurité alimentaire, comme cela a été le cas de 1995 à 1997.

À l'heure actuelle, on ne doute donc guère que le filet de sécurité essentiel à la République démocratique populaire de Corée constitué par l'aide alimentaire ne peut pas être supprimé sans que cela ait des conséquences désastreuses. La toute dernière opération de secours alimentaire (1999/2000) d'un montant de 202 millions de dollars E.-U., approuvée conjointement par le Directeur général de la FAO et le Directeur exécutif du PAM, vise à sauver des vies humaines, à éviter la survenue d'une famine et à améliorer la santé des groupes vulnérables, en particulier des enfants. Comme lors des opérations d'urgence précédentes, la réponse internationale a été généreuse, avec plus de 80 pour cent des besoins alimentaires déjà satisfaits. Toutefois, le pays entrant dans la période creuse difficile, avec la récolte principale qui ne sera pas rentrée avant plusieurs mois, la poursuite de l'appui international, pour le reste de l'opération, sera essentielle, malgré des exigences contradictoires venant d'autres pays frappés par des catastrophes et la famine, en particulier dans la Corne de l'Afrique. Une aide internationale est aussi nécessaire pour la relance du secteur de l'agriculture dans le cadre du programme des Nations Unies pour la protection de l'environnement et la relance du secteur agricole, qui continue d'être limité en raison du manque de ressources.

Bien que l'aide humanitaire continuera d'être vitale à court terme, à plus long terme, la reprise économique et une position commerciale plus forte au plan mondial seront essentielles à l'amélioration de la sécurité alimentaire. À cet égard, des signes récents d'optimisme prudent laissent supposer une amélioration dans un avenir proche. Ces signes comprennent le relâchement partiel des sanctions et la reprise ou l'amélioration des relations diplomatiques. Beaucoup dépendra également des pourparlers de paix prévus entre la République démocratique de Corée et la République de Corée en juin, qui pourraient significativement améliorer l'environnement général en faveur des investissements et de la reprise économique.

GÉORGIE* (13 juin)

Les perspectives pour les cultures céréalières de 2000 demeurent satisfaisantes à ce jour. Les semis des cultures de printemps sont en cours. L'objectif est d'ensemencer 535 000 hectares en cultures de printemps mais à la fin avril (données les plus récentes), seuls 60 pour cent des terres avaient été labourées et 172 000 hectares ensemencés. La superficie consacrée aux cultures d'hiver (principalement blé et orge) est tombée à 110 000 hectares, d'une part en raison de l'augmentation très marquée du prix du carburant pendant la période d'ensemencement, mais aussi par suite de la reconversion des superficies à des cultures plus rentables (tournesol, pommes de terre, légumes et maïs) et de la concurrence exercée par les importations. L'objectif concernant la production céréalière de 2000 est fixé à 0,75-0,8 million de tonnes.

Selon les estimations de la FAO, la récolte céréalière de 1999 s'établirait à 800 000 tonnes, soit quelque 20 pour cent de plus qu'en 1998. La production de pommes de terre, de légumes, de graines de tournesol et de thé a également augmenté de façon marquée grâce aux bonnes conditions météorologiques, mais la production d'agrumes a continué de baisser par manque d'un système efficace de commercialisation/transformation.

Aucune pénurie de denrées alimentaires n'est signalée sur les marchés ruraux ou urbains. Les éventuels déficits de production intérieure sont comblés par des importations. Pour 1999/2000 et pour la campagne de commercialisation à venir, l'utilisation nationale de céréales est estimée stable, à près de 1,3 million de tonnes de céréales, dont 800 000 destinées à la consommation humaine, et on estime les importations céréalières totales à 555 000 tonnes, la plus grande partie devant être couverte par des importations commerciales.

Les achats de produits alimentaires représentent une grande partie des dépenses des ménages et un pourcentage important de la population reste en situation de pauvreté. On observe une augmentation de la malnutrition chez les enfants. Au total, plusieurs centaines de milliers de personnes ont encore besoin d'une aide humanitaire, y compris les 182 000 bénéficiaires d'une aide du PAM au titre d'une intervention prolongée de secours et de redressement. Il s'agit d'une intervention d'une durée d'un an, arrivant à son terme le 30 juin 2000, qui prévoit un engagement total de 18 190 tonnes de produits alimentaires, avec pour le PAM un coût total d'environ 10 millions de dollars E.-U. L'aide fournie par le PAM au titre de l'opération de secours prolongés en faveur des réfugiés a une double finalité : i) de secours prolongé, avec la distribution gratuite de produits alimentaires aux populations les plus vulnérables et ii) de redressement, par le biais de programmes vivres-contre-travail. Une autre opération de secours prolongés en faveur des réfugiés, d'une durée de deux ans et devant commencer en juillet, est en cours de préparation.

INDE (12 juin)

Après une grave sécheresse et des pénuries d'eau importantes au début de l'année dans plusieurs États, la situation s'améliore grâce à l'arrivée opportune des pluies de mousson dans les régions du sud, de l'est et du sud-ouest. Les perspectives concernant les récoltes Kharif (été) en ont également été meilleures et les semis d'oléagineux, de céréales secondaires et d'arachides ont débuté. Les semis de riz ont aussi débuté dans les États du Kérala, de Tamil Nadu, de Maharashtra et du Bengale occidental. De façon générale, on prévoit une augmentation de la superficie consacrée au riz par rapport aux années précédentes. Normalement, la mousson atteint la côte sud-ouest le 1er juin, s'étend aux régions centrales et orientales avant d'atteindre son paroxysme dans le nord-ouest. Quelque 80 pour cent des précipitations annuelles tombent pendant la saison de la mousson. Les pluies devraient permettre d'atténuer la sécheresse qui a touché les régions du centre et de l'ouest au début du mois de juillet, avec la progression des pluies vers le nord.

L'objectif du gouvernement concernant la production de paddy de 2000/2001 (Kharif et Rabi) a été fixé à 135 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que l'année précédente. Les rendements pourraient toutefois être affectés par la suppression récente des subventions concernant les engrais et les taux d'application réduits. La production globale de céréales vivrières en 1999/2000 sera probablement similaire à celle de 1998/1999, qui était de 203 millions de tonnes (légumineuses comprises).

La sécheresse de l'année en cours a touché quelque 50 millions de personnes, tandis que des milliers de têtes de bétail ont péri dans les États occidentaux du Rajasthan, de Gujarat, l'État central de Madhya Pradesh et l'État méridional de l'Andhra Pradesh. En outre, la pénurie d'eau et d'aliments pour animaux a entraîné la perte de plusieurs milliers d'animaux dans ces États. Au Gujarat, la pire sécheresse jamais connue en 100 ans a laissé plus de la moitié des 18 000 villages confrontés à de graves pénuries d'eau, affectant un nombre d'environ 10 millions de personnes. De plus, les réservoirs des régions du nord et de l'ouest se sont, pour leur majorité, asséchés, tandis que les niveaux d'eau dans les puits tubulaires ont considérablement baissé. En conséquence, on signale désormais une émigration non négligeable de la population et du cheptel des régions les plus touchées. En raison d'une mauvaise mousson en 1999 dans cet État, la production des récoltes Kharif (mousson) et Rabi (hiver) chuteront probablement de près de 30 pour cent. La plus grosse diminution de la production sera enregistrée dans les récoltes de céréales secondaires pluviales, d'arachides et de lentilles, dont la production devrait baisser de 50 pour cent ou plus. Au Rajasthan, la production de céréales et d'oléagineux devrait diminuer de 23 et 17 pour cent, respectivement, tandis que 26 des 32 districts au total sont confrontés à des pénuries d'eau potable et de denrées alimentaires, ainsi que d'aliments pour le bétail. Dans la province de Madhya Pradesh, le problème semble comparativement moins grave, bien que 7 des 45 districts, en particulier ceux adjacents au Rajasthan et au Gujarat, aient été touchés. Dans l'Andhra Pradesh, 18 des 23 districts ont été affectés, les régions les plus éprouvées étant celles de Telengana et de Rayalaseema. Les régions frontalières de l'État d'Orissa ont aussi été touchées. Le problème est encore aggravé par la salinisation des régions agricoles due aux raz-de-marée provoqués par le cyclone dévastateur de l'année dernière. Par conséquent, il n'y a pas eu de récoltes rabi pendant l'année en cours et un nombre important de la population de cet État continue d'être tributaire de l'aide alimentaire fournie par le gouvernement.

D'une perspective nationale, toutefois, la sécheresse ne devrait pas sensiblement affecter la production alimentaire globale, de nombreuses régions affectées n'étant pas situées dans de grandes régions productrices de céréales. Malgré la sécheresse, la récolte de blé de 2000/2001, qui est principalement irriguée et vient d'être engrangée, est estimée actuellement à environ 70 millions de tonnes, soit un volume identique à celui de la récolte record de l'année dernière. Cela s'explique essentiellement par une production supérieure dans les principaux États producteurs (Punjab, Haryana et Uttar Pradesh), où les conditions météorologiques ont généralement été favorables, compensant le déclin dans les États frappés par la sécheresse. En outre, la situation alimentaire générale demeure satisfaisante compte tenu des stocks considérables obtenus après les récoltes favorables de ces dernières années.

INDONÉSIE* (12 juin)

Le 4 juin, un tremblement de terre puissant suivi de fortes répliques a frappé l'île de Sumatra, causant la mort d'au moins 100 personnes et blessant plusieurs autres centaines de personnes. Les opérations de secours sont entravées par les dégâts subis par les infrastructures, notamment la coupure de l'approvisionnement électrique. La première secousse (7,9 sur l'échelle de Richter) avait son épicentre situé à 70 miles (112 km) de Bengkulu au large de la côte ouest de Sumatra. Selon les rapports officiels, les produits de base n'en seront toutefois pas trop affectés, la région touchée n'étant pas un producteur principal de cultures de plantation (café, caoutchouc et huile de palme).

Auparavant, des pluies abondantes et prolongées ayant duré plusieurs jours ont entraîné des inondations après le débordement du cours d'eau principal du Timor occidental, le Benanain. On estime que 160 personnes, dont de nombreux enfants, ont péri, bien que le taux de décès général puisse être plus élevé étant donné que plusieurs villages demeurent inaccessibles en raison des inondations. De nombreuses victimes étaient des réfugiés du Timor oriental, dont environ 250 000 avaient fui les troubles intérieurs et les violences d'août dernier. En outre, quelque 10 000 habitations ont aussi été détruites.

Ailleurs, le temps sec a atténué l'humidité des mois précédents et a profité à la récolte du riz de la campagne principale qui doit s'achever en juin. Les semis de riz de la campagne secondaire et de maïs de saison sèche débuteront fin juin et se poursuivront en juillet.

La production de paddy de l'année en cours s'établit à près de 49 millions de tonnes, ce qui représente environ la moyenne des cinq dernières années, mais un million de tonnes de moins qu'en 1999 et 2 millions de tonnes de moins que le volume ciblé.

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D' (12 juin)

Après une sécheresse dévastatrice l'an dernier, qui a vu la production de blé chuter de plus de 3 millions de tonnes, soit près de 25 pour cent, par rapport à l'année précédente, une nouvelle sécheresse généralisée menace cette année encore la production des récoltes, bien que l'impact sur le blé risque d'être moins marqué que l'on ne le prévoyait antérieurement. Selon les estimations, quelque 18 des 28 provinces du pays seraient touchées, essentiellement dans les parties méridionales, orientales et centrales. Les plus gravement touchées sont notamment les provinces de Sistan-Baluchestan, de Yazd, de Fars, de Kohkiluyeh Boyer-ahmad, de Bushehr, de Hormuzgan, de Kerman et de Khuzestan, où l'agriculture est très souvent essentiellement pluviale et le cheptel très important.

L'impact de la sécheresse de l'année en cours risque d'être aggravé par les réserves d'eau déjà peu élevées dans les barrages et les réservoirs, par suite de la grave pénurie d'eau de l'année dernière. En outre, les effets de la sécheresse sont peut-être plus néfastes que l'an dernier qui enregistrait déjà les plus mauvaises précipitations jamais enregistrées en 30 ans, les rapports officiels indiquant que le volume des précipitations dans les sept mois écoulés jusqu'à avril était inférieur de quelque 25 pour cent à celui enregistré pour la même période en 1998/1999. Le pays a été affecté par la sécheresse 13 fois sur les 25 dernières années.

Par conséquent, d'après les dernières perspectives, la production de blé chutera à environ 9 millions de tonnes, un volume légèrement supérieur à celui de 1999. Le blé est normalement ensemencé en octobre/novembre et récolté en juin/juillet. Outre le blé, les perspectives sont également défavorables pour l'orge, dont la récolte est en cours, qui revêt une importance considérable pour la production animale dont dépendent d'importants segments de la population. Cette situation aura, à son tour, un impact grave sur les groupes vulnérables, en particulier dans les régions rurales, dont les sources de revenus sont limitées et qui ont subi de grosses pertes l'année dernière. Déjà de nombreux villageois pris de panique ont vendu du bétail et auraient, selon les informations disponibles, quitté leurs habitations.

En 1999/2000, le pays était l'un des plus grands importateurs mondiaux de blé, les importations atteignant pratiquement 7 millions de tonnes, soit un volume identique aux importations records de 1996/1997, également frappées par la sécheresse. L'absence de reprise significative de la production de blé pendant l'année en cours indique que les importations demeureront probablement élevées, bien qu'en dessous du volume de l'an dernier.

Le gouvernement a mis en _uvre un certain nombre de mesures destinées à contrer les effets de la sécheresse, notamment une assistance directe aux agriculteurs, d'un montant de 183 millions de dollars E.-U. Le pays a également besoin d'une aide internationale dans diverses régions, notamment de la fourniture d'eau potable et pour la relance des secteurs de l'élevage et de l'irrigation.

IRAQ* (13 juin)

Deux années successives de sécheresse grave et une disponibilité insuffisante des intrants agricoles essentiels ont gravement affecté l'agriculture iraquienne. Rendant compte d'une réduction considérable des semis et des rendements, la production céréalière de 2000 serait, d'après les estimations, sensiblement inférieure aux chiffres enregistrés pour la mauvaise récolte de 1999. Dans les régions les plus touchées du centre et du sud, non seulement les semis ont été réduits, mais également quelque 75 pour cent de la superficie consacrée au blé et à l'orge ont subi de gros dégâts et ont essentiellement servi de terres de pâturage pour le bétail. Les rendements céréaliers en 2000 ont chuté aux niveaux les plus bas jamais enregistrés. Dans les régions du nord, les précipitations insuffisantes et irrégulières se sont poursuivies pendant la plus grande partie de la campagne agricole 1999/2000, avec seulement un tiers des précipitations normales tombées dans certaines régions.

Les conditions de sécheresse ont aussi sévèrement réduit les ressources aquatiques des cours d'eau, barrages, lacs et canaux, certains s'étant pratiquement asséchés. En conséquence, les perspectives sont défavorables pour les récoltes d'été irriguées à venir. La pénurie d'aliments importés pour animaux, l'utilisation excessive des pâturages et l'insuffisance des services vétérinaires sont des obstacles majeurs au développement normal du secteur de l'élevage. La production de poissons a aussi considérablement chuté. Toutefois, des progrès positifs et sensibles ont été réalisés s'agissant de la relance du secteur de la volaille depuis 1998, lequel a bénéficié d'interventions importantes de l'État, avec les fonds provenant de l'accord pétrole-contre-vivres. La production de poulets et d'_ufs devrait considérablement augmenter pendant l'année en cours par rapport à l'année dernière et à 1998.

Les importations céréalières depuis 1997/1998 dans le cadre de l'accord pétrole-contre-vivres ont permis d'améliorer significativement la situation des approvisionnements alimentaires. Toutefois, la consommation céréalière par habitant en 2000/2001 est estimée à la baisse par rapport au niveau de 1997/1998. En outre, on continue de signaler des problèmes de retard dans l'écoulement des importations alimentaires, entraînant des cas répétés de niveaux peu élevés de stocks de denrées provenant du protocole d'accord. Il est nécessaire de garantir la livraison urgente et dans les délais des importations faisant l'objet de contrats par l'intermédiaire du protocole d'accord, notamment des produits alimentaires mais aussi d'intrants agricoles tels que des semences appropriées pour la prochaine campagne, faute de quoi il n'y aura pas de reprise de la production.

ISRAËL (3 juin)

Les perspectives pour la récolte de blé de 2000 que l'on est en train de rentrer sont défavorables en raison de la sécheresse qui a aussi affecté plusieurs autres pays de la région. En 1999, la production de blé a été estimée à 152 000 tonnes, soit près de 3 pour cent de plus que la moyenne.

Selon les estimations, les importations de céréales en 1999/2000 (juillet/juin) s'établiraient à quelque 2,6 millions de tonnes, soit près de 2 pour cent de plus que l'an dernier.

JAPON (5 juin)

Les semis de la récolte principale de riz sont en cours et seront récoltés en octobre/novembre. Le gouvernement a annoncé une réduction de 2,7 pour cent du prix de soutien du riz, qui tombera à 252 yens/kg, mais il n'y aura pas de changement s'agissant des terres ciblées aux fins de la reconversion. Depuis 1995, dans le cadre du programme d'ajustement de la superficie nationale consacrée au riz, la superficie d'exploitation rizicole connaît un déclin de quelque 16 pour cent. En conséquence, la production intérieure de riz (usiné) a chuté, passant de quelque 11 millions de tonnes en 1994 à une moyenne d'environ 9 millions de tonnes pour les cinq dernières années.

JORDANIE (3 juin)

Les perspectives pour les récoltes de blé et d'orge de 2000, que l'on est en train de rentrer, sont mauvaises en raison d'une sécheresse prolongée qui a retardé les semis. Cette situation fait suite à une forte sécheresse qui, en 1999, a également gravement endommagé les cultures céréalières et la production horticole, entraînant une chute de 88 pour cent de la production globale de blé et d'orge, tombée à 15 000 tonnes seulement. Le secteur de l'élevage a été lui aussi gravement touché, les éleveurs d'ovins ayant le plus souffert.

Une opération d'urgence de quelque 4 millions de dollars E.-U. a été approuvée conjointement par le FAO et le PAM en juillet 1999, afin de fournir une aide alimentaire à 180 000 personnes vulnérables, pour une période de huit mois.

KAZAKHSTAN (9 juin)

Les semis céréaliers de printemps sont pratiquement terminés; quelque 11 millions d'hectares avaient été ensemencés au 5 juin. Les conditions d'humidité qui prévalent depuis l'automne pour la croissance des cultures de printemps sont satisfaisantes. On espère porter la superficie ensemencée totale à 12,3 millions d'hectares (dont 11,6 millions d'hectares consacrés aux céréales de printemps), mais la superficie récoltée ne changera peut-être pas compte tenu des conditions météorologiques qui ont été normales et des pénuries de moissonneuses, d'argent et de crédit. Les criquets continuent de constituer une menace potentielle pour la récolte de l'année en cours pour 6 millions d'hectares. En dépit des changements considérables opérés l'an dernier dans l'organisation de la production et de la distribution céréalières, un retour de conditions météorologiques normales et la persistance de problèmes économiques dans les exploitations pourraient entraîner une récolte céréalière en 2000 inférieure aux 14,3 millions de tonnes récoltées en 1999. Quelque 20 grandes sociétés fournissent des intrants et gèrent des opérations agricoles sur environ 6 millions d'hectares en échange d'une part des céréales produites.

On prévoit que le pays exportera quelque 5,7 millions de tonnes de céréales en 1999/2000, essentiellement vers d'autres pays de la CEI. Les exportations officielles entre le 1er juillet 1999 et mars 2000 ont atteint 4,8 millions de tonnes.

LAOS* (5 juin)

Les conditions météorologiques favorables pendant la saison sèche ont favorisé le développement de la campagne secondaire de riz qui représente près de 15 pour cent de la production annuelle moyenne qui est d'environ 1,7 million de tonnes. Une aide alimentaire de projet demeure nécessaire à l'appui de projets bien ciblés en faveur des groupes vulnérables.

LIBAN (3 juin)

La récolte de blé et d'orge de 2000, qui est en train d'être engrangée, devrait atteindre environ 62 000 tonnes, soit un volume pratiquement identique à celui de l'an dernier. Les importations de blé en 1999/2000 (juillet/juin) sont estimées à quelque 510 000 tonnes.

MALAISIE (5 juin)

Le pays produit chaque année quelque 2 millions de tonnes de paddy en moyenne, dont 60 pour cent proviennent des cultures de la campagne principale et 40 pour cent des cultures de contre-saison. En temps normal, le pays importe le tiers de ses besoins de consommation intérieure de riz, tandis que le blé et le maïs sont presque entièrement importés. À la lumière du redressement économique du pays, suite au ralentissement qui a suivi la crise asiatique, on peut s'attendre à une augmentation des importations de blé comme de maïs pour faire face à une demande croissante.

On prévoit que les importations de blé augmenteront quelque peu pour atteindre environ 1,2 million de tonnes en 2000, en raison de la demande plus élevée résultant de la croissance économique et des prévisions d'exportations favorables concernant des aliments transformés comme les pâtes alimentaires et les biscuits.

MONGOLIE* (12 juin)

Au début de l'année en cours, les neiges d'hiver ont entraîné la perte de plusieurs centaines de milliers de têtes de bétail et ont recouvert les pâturages pendant de longues périodes. En conséquence, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire d'un grand nombre de pasteurs nomades, entièrement tributaires de l'élevage, ont été gravement menacés. Les régions les plus éprouvées ont été celles du centre, de l'ouest et du nord-ouest où se trouvent 142 des 360 comtés du pays.

Le secteur de l'élevage joue un rôle extrêmement important dans l'économie car il constitue la source principale de revenus des ménages et contribue de façon importante à obtenir des devises étrangères. Les lourdes pertes de bétail et la réduction qui en a résulté dans les disponibilités de viande, ont également conduit à une forte augmentation (jusqu'à 40 pour cent) des prix du bétail. Cela a, à son tour, eu des répercussions sur l'inflation et le coût de la vie, aggravant encore la sécurité alimentaire des pauvres et des groupes vulnérables. Outre la viande, on note une grave pénurie de lait, notamment dans les régions rurales, limitant davantage une source importante de protéines et de nutriments dans le régime alimentaire. Les familles pastorales nomades ont également eu beaucoup de difficultés à trouver d'autres sources de revenus, la plupart n'ayant pas reçu l'éducation ou la formation voulues pour d'autres emplois. Néanmoins, nombre d'entre elles ont migré vers les villes et les centres urbains, aggravant les problèmes de chômage et de vulnérabilité aux pénuries alimentaires.

La crise alimentaire actuelle fait suite à plusieurs années de détérioration de l'état nutritionnel imputable à la profonde transformation des conditions économiques de larges couches de la population, à mesure que l'économie était réorientée, passant de la planification centralisée à la primauté du marché. Cette évolution a, notamment, exposé de nombreux groupes qui dépendaient des emplois publics et de l'aide sociale aux aléas économiques, du fait qu'ils n'avaient guère d'autres sources de gains. Selon différents rapports remontant au milieu des années 90, les catégories les plus affectées par la pauvreté et l'insécurité alimentaire étaient les chômeurs, les personnes âgées, les ménages dirigés par des femmes, les enfants, les retraités et les petits pasteurs. Une autre conséquence de la restructuration a été la réduction marquée de la production céréalière intérieure, alors que la récolte de blé de l'an dernier, également affectée par les mauvaises conditions météorologiques, atteignait la moitié du volume enregistré en 1994.

Le gouvernement a déjà lancé un appel à l'aide internationale, sous forme de nourriture, de vêtements, de médicaments et de fourrage pour le bétail survivant.

MYANMAR (5 juin)

Les semis de riz de la campagne principale débuteront bientôt de façon à coïncider avec l'arrivée des pluies de mousson du sud-ouest. La récolte commencera en octobre/novembre. Le riz de la campagne principale contribue normalement pour près de 85 pour cent à la production totale, les autres 15 pour cent provenant des cultures de la campagne secondaire ou de saison sèche. Bien que beaucoup dépendra de la mousson et de la disponibilité des intrants agricoles, s'il l'on tient compte des prévisions concernant les semis, la production de paddy (riz non usiné) devrait s'établir à près de 17,5 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation 2000/2001. Pour encourager la production et les exportations de riz, le gouvernement a autorisé les sociétés privés, qui bonifient les terres en jachère et humides, à exporter 50 pour cent de la production. Jusqu'à présent toutefois, on n'a noté aucune exportation du secteur privé. Selon les estimations officielles, le pays disposerait d'environ 18,22 millions d'hectares de terres cultivables, dont 9,31 millions ont été utilisés et le reste peut être bonifié.

Les exportations de riz ont fortement chuté en 1999, s'élevant au total à 63 700 tonnes, soit quelque 43 pour cent de moins qu'en 1998. Ce déclin est imputable à une demande intérieure plus élevée.

NÉPAL (5 juin)

Selon les estimations officielles du Ministère de l'agriculture, la production vivrière, principalement de riz, blé, maïs et mil, aurait augmenté de plus de 8,4 pour cent en 1999/2000 et avoisinerait 6,98 millions de tonnes. L'augmentation est imputable à une meilleure disponibilité d'intrants agricoles comme les engrais, l'expansion de la superficie cultivée, de bonnes pluies de mousson en 1999 et une faible incidence des maladies.

OUZBÉKISTAN (13 juin)

Les conditions de croissance des céréales sur les sols irrigués ont été satisfaisantes. Le temps chaud et sec qui a prévalu en avril et mai a profité aux semis de coton et à son développement, mais les cultures pluviales éventuelles ont probablement subi des pertes de rendement. Les températures sont de nouveau normales. La superficie ensemencée en cultures d'hiver dans les grandes fermes d'État (principalement blé) a augmenté de 4 pour cent et couvre 1,36 million d'hectares, au détriment du coton. En outre, les agriculteurs ont aussi cultivé du blé sur leurs parcelles familiales, ce qui porterait la superficie totale consacrée au blé à un chiffre estimé de 1,47 million d'hectares. L'objectif de production pour les céréales d'hiver est fixé à 4,1 millions de tonnes. Quant à la superficie devant être consacrée au coton, elle doit être ramenée à 1 425 000 hectares.

Selon les estimations officielles, la récolte de blé et d'orge de 1999 s'établirait à 3,7 millions de tonnes (poids nettoyé), soit quelque 120 000 tonnes de plus qu'en 1998, et la production totale de céréales (y compris le maïs et le riz) à 4,321 millions de tonnes. Les importations céréalières ont fait l'objet d'une réduction visant à maintenir une balance commerciale positive face aux rendements réduits du coton. On estime que ces importations tomberont à environ 336 000 tonnes en 1999/2000.

PAKISTAN (5 juin)

D'après les derniers rapports officiels du Ministère de l'agriculture, la récolte de blé récemment engrangée devrait atteindre un volume exceptionnel de 22 millions de tonnes. La production serait donc considérablement plus élevée que l'objectif des 20 millions de tonnes et supérieure de 4 millions de tonnes à celle de 1999. Si ce volume de production est réellement atteint, les importations chuteront probablement encore et les exportations, en particulier vers l'Afghanistan, augmenteront vraisemblablement. L'accroissement de la production est essentiellement imputable à la récolte supérieure à l'objectif fixé dans la province du Punjab, le plus gros producteur, où une combinaison de prix de soutien plus élevés et de l'utilisation accrue d'engrais et d'autres intrants a entraîné une augmentation de la superficie et des rendements. La production de blé sur cinq ans, de 1995 à 1999, s'élevait en moyenne à environ 17,5 millions de tonnes, contre des besoins alimentaires de près de 18,5 millions de tonnes.

La production de blé n'a pas été gravement affectée par une forte sécheresse qui a détruit la plus grande province du pays, le Baluchistan, à l'ouest, ainsi que la province de Sindh, au sud. Près de 85 pour cent de la culture de blé est irriguée, et bien que les rendements aient été affectés par le temps sec et l'absence d'irrigation garantie dans certaines régions, en particulier dans la province de Sindh, la production de blé dans la province du Punjab, le principal producteur de blé qui contribue pour environ 75 pour cent à la production totale, a été satisfaisante et supérieure à l'objectif fixé. Toutefois, la sécheresse pourrait avoir une incidence négative sur la production de riz dans la province touchée en raison des pénuries d'eau pour la préparation des pousses et le repiquage.

PHILIPPINES (5 juin)

Plusieurs milliers d'hectares de riz et de biens ont subi des dégâts par suite du typhon Bering survenu à la fin du mois de mai. L'étendue totale des dégâts doit toutefois encore être évaluée.

Les semis de riz et de maïs de la campagne principale sont en cours et s'achèveront en juin. La récolte débutera en août pour le maïs et en octobre/novembre pour le riz. Grâce à une augmentation de la superficie ensemencée et à l'amélioration prévue des rendements, la production de paddy de l'année civile en cours (2000) pourrait atteindre environ 12,5 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de plus que l'an dernier. Toutefois, les troubles intérieurs qui prévalent dans l'île de Mindanao au sud, laquelle contribue pour 20-30 pour cent à la production totale, pourraient affecter la production.

La crise financière asiatique ayant entraîné une réduction de la demande, la consommation de céréales pour l'alimentation humaine et animale devrait s'accroître cette année, selon les prévisions, en raison de la croissance économique et du redressement du secteur agricole, après une grave sécheresse provoquée par El Niño en 1997/1998.

RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (3 juin)

La superficie ciblée consacrée aux céréales qui seront récoltées en 2000 est de 625 000 hectares, un chiffre proche de celui de l'an dernier (621 000). L'objectif de production pour le blé est fixé à 1,261 million de tonnes (poids nettoyé), contre une récolte de 1,1 million de tonnes en 1999. La récolte totale de céréales et de légumineuses en 1999 est établie officiellement à 1,63 million de tonnes, soit un volume comparable à celui de l'année précédente malgré une réduction de 5 pour cent de la superficie ensemencée. La production de blé est restée stable tandis que celle des céréales secondaires (maïs) a fortement augmenté. Les importations céréalières, y compris une aide alimentaire annoncée de 107 000 tonnes, sont estimées, en 1999/2000, à près de 266 000 tonnes, du blé principalement. Les droits d'entrée pour le blé, en petites quantités, destiné à l'utilisation personnelle ont été temporairement supprimés pour faciliter les importations. Parallèlement, le pays exporte du blé vers les États voisins de l'Ouzbékistan (en paiement du gaz importé) et du Tadjikistan.

SRI LANKA (5 juin)

Les averses d'avant la mousson devraient arriver dans les prochains jours. La préparation des sols et les semis de la culture de saison sèche Yala essentiellement irriguée sont en cours, la récolte devant avoir lieu en août/septembre. La culture de saison sèche représente environ 33 pour cent de la production totale de riz dans le pays, la plus grande partie provenant de la culture Maha plantée en octobre/novembre afin de coïncider avec la principale saison des pluies (mousson du nord-ouest). La production de paddy s'est élevée en moyenne à près de 2,5 millions de tonnes au cours des cinq dernières années, de 1995 à 1999. Outre le riz, la denrée alimentaire de base du pays, quelque 850-900 000 tonnes de blé sont importées chaque année pour répondre à la demande en pain et autres produits à base de blé.

Le gouvernement a récemment indiqué lors d'une réunion d'information des donateurs que les approvisionnements en produits alimentaires et en médicaments suffisaient pour couvrir les besoins d'environ un demi-million de personnes dans la péninsule de Jaffna, affectée par des troubles intérieurs qui perdurent.

SYRIE (3 juin)

En dépit de pluies favorables dans des régions importantes du nord-est productrices de céréales, en décembre 1999 et janvier 2000, les perspectives concernant les cultures céréalières de 2000, sur le point d'être récoltées, se sont détériorées en raison des conditions de sécheresse prolongées. La culture de l'orge, qui est presque entièrement pluviale, a été particulièrement affectée, mais le blé non irrigué a, lui aussi, subi d'importants dégâts dans certaines régions.

En 1999, la pire des sécheresses survenues depuis des décennies a provoqué la chute de la production d'orge, tombée à environ 380 000 tonnes, soit près de 72 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années, tandis la production de blé, qui s'élève à 2,74 millions de tonnes, a été inférieure à la moyenne de près de 28 pour cent. La sécheresse a également entraîné une hausse significative du taux de mortalité des ovins, ce qui a eu de graves répercussions sur les revenus des ménages.

En octobre 1999, la FAO et le PAM ont approuvé conjointement une opération d'urgence visant à fournir pendant six mois (d'octobre 1999 à mars 2000), à 329 000 pasteurs vivant dans les régions frappées par la sécheresse, une aide d'un montant total de 5,46 millions de dollars E.-U.

TADJIKISTAN* (13 juin)

Les précipitations inférieures à la normale depuis février, conjuguées à un temps chaud en avril et mai, ont pesé sur les cultures céréalières non irriguées et accru les besoins en eau d'irrigation. Les rendements céréaliers sont également réduits en raison des pénuries constantes d'intrants et de fonds de roulement, ainsi que du processus incomplet de privatisation des terres et de la transition vers une économie de marché (fourniture très limitée de crédits, entretien insuffisant du système d'irrigation, équipements vieux, accès insuffisant aux semences alimentaires et aux engrais, etc.). Contrairement aux rapports antérieurs, il apparaît désormais que la superficie consacrée aux cultures de céréales d'hiver de 2000 n'ait pas changé. Tandis que le blé dans les terres irriguées est, selon les rapports officiels, en bon état (même si certaines des terres dites irriguées ne sont pas, dans la pratique, irriguées ou le sont insuffisamment), l'état du blé dans les terres sèches, notamment dans les principales régions productrices de Leninabad au nord, de Khatlon au sud et de la vallée de Karategin a été affecté par la sécheresse. Les perspectives pour le coton, la principale culture irriguée, sont également bonnes.

Toutefois, toute estimation quantitative objective de la récolte céréalière de 2000, en particulier de celle du blé, est difficile. Des statistiques systématiques et à jour concernant la superficie cultivée, les régions irriguées et la production des récoltes font gravement défaut et, lorsqu'elles sont disponibles, sont contradictoires. Selon les indications, la quantité de terres ensemencées en céréales (blé principalement) n'a cessé d'augmenter depuis 1998 lorsque, d'après les statistiques officielles, elle se serait stabilisée à environ 400 000 hectares. En 1999/2000, la superficie ensemencée en céréales aurait également atteint, d'après les rapports, environ 400 000 hectares. Entre 1993 et 1998, la superficie consacrée au blé pluvial s'est rapidement étendue avec la mise en production des pâturages des hautes terres, des terres vierges et de la plupart des parcelles restantes. L'accroissement de la superficie a été imputable à la pénurie chronique de pain et d'autres denrées alimentaires de base après l'indépendance et les troubles intérieurs (1992-1997), et à la pratique consistant à verser les salaires, dans les grandes exploitations, en blé, compte tenu du manque d'argent et de l'inflation élevée. En 1995 et 1996 (les dernières données disponibles), la superficie irriguée ensemencée en céréales était de 150 000 et 155 000 hectares, respectivement. Les semis de céréales (blé principalement) en 2000 sont demeurés à ce niveau, avec une reconversion des terres au coton sur environ 140 000 hectares.

D'après les rapports officiels, ce blé irrigué serait de bonne qualité; toutefois, les données ventilées systématiques concernant le rendement moyen du blé provenant des terres irriguées et non irriguées ne sont pas disponibles. Selon une mission de la FAO en 1996, les rendements officiels, en particulier du blé, ont été nettement sous-estimés: sur des superficies normales de terres irriguées, le rendement moyen était de l'ordre de 1,5-2,5 tonnes/hectare et pouvait atteindre 3 tonnes/hectare au cours d'une année favorable comme 1997. En revanche, le rendement du blé pluvial était sensiblement inférieur, s'établissant à 1 tonne/hectare, voire moins.

Compte tenu de la sécheresse actuelle, des pénuries chroniques de fonds de roulement et d'intrants et des rapports officiels selon lesquels la récolte de blé irrigué est bonne, la FAO estime provisoirement la production irriguée à 210 000 tonnes de blé (à savoir, 1,5 tonne/hectare pour 140 000 hectares, la valeur la plus inférieure) et à quelque 18 000 tonnes de riz pour 10 000 hectares de terres irriguées. Dans la région pluviale estimée, le rendement des cultures d'hiver est officiellement estimé à seulement 25 pour cent de la moyenne dans certaines régions, c'est-à-dire 0,25 tonne par hectare pour la superficie restante consacrée au blé. Sur la base de ces calculs, la récolte de blé de 2000 pourrait se situer entre 260 000 et 300 000 tonnes, et la récolte totale, y compris le blé et le maïs ensemencés au printemps, entre 330 000 et 380 000 tonnes. Le pire scénario (330 000 tonnes) représenterait 150 000 tonnes, soit presque un tiers, de moins que l'estimation officielle de la production en 1999 (qui était de 475 000 tonnes) et seulement 75 pour cent de la moyenne pour 1994-1999. Les semis des cultures de printemps ont bien avancé et la superficie ensemencée a été accrue. À des altitudes plus élevées, du blé de printemps est semé en petite quantité.

Compte tenu des estimations officielles de la production de ces dernières années et des données d'importation obtenues, la consommation céréalière varie entre 900 000 et 950 000 tonnes par an; 730 000 tonnes seraient directement destinées à la consommation humaine, 70 000 à 110 000 tonnes seraient utilisées pour l'alimentation animale et environ 110 000 tonnes le seraient pour d'autres utilisations (principalement semences et pertes). Pour la campagne de commercialisation 2000/2001, l'utilisation céréalière intérieure est estimée à 920 000 tonnes, un volume proche de celui de 1999/2000. Par rapport à ces besoins, la production intérieure (riz en équivalent riz usiné compris et à l'exclusion des légumineuses) est estimée à 319 000 tonnes, laissant, dans le pire scénario, des besoins d'importations de 600 000 tonnes. En comparaison, les importations pour la campagne de commercialisation 1999/2000 étaient estimées à près de 490 000 tonnes, dont 66 000 tonnes provenaient de l'aide alimentaire. Les importations commerciales se sont élevées en moyenne à environ 300 000 tonnes entre 1995/1996 et 1999/2000 et ont atteint un volume estimé de 423 000 tonnes en 1999/2000. Dans le pire scénario, les besoins estimés d'importations - 600 000 tonnes, dont pratiquement 500 000 tonnes de blé - sont nettement supérieurs aux besoins habituels du marché au cours des cinq dernières années. Compte tenu de la sécheresse, de la récolte peu élevée et des prix du coton en 1999/2000 (l'un des principaux revenus d'exportation), il convient de prendre dûment en compte les mesures à prendre contre les effets de la sécheresse, à la fois sous la forme d'une aide alimentaire qui ne perturbe pas le marché et de produits non alimentaires connexes et sous la forme d'intrants et d'une assistance technique pour garantir une récolte meilleure l'année prochaine.

La situation générale des approvisionnements alimentaires demeure problématique, la pauvreté étant endémique dans le pays. Près de 1 million de personnes vivent dans la pauvreté et le dénuement et souffrent d'une insécurité alimentaire aiguë ou chronique. Les mécanismes d'adaptation sont épuisés et la perte des récoltes entraînera un autre déclin des conditions de vie de la population vulnérable qui ne dispose pas de revenu pour acheter du blé aux prix déjà croissants qui prévalent sur les marchés locaux. Les enquêtes nutritionnelles confirment l'existence d'un taux élevé de malnutrition parmi la population vulnérable et les enfants de moins de cinq ans. La faible récolte prévue augmentera le risque de malnutrition grave qui n'a cessé de croître au cours des quelques dernières années avec des taux généraux de malnutrition chronique supérieurs à 40 pour cent.

Une assistance humanitaire en faveur des personnes vulnérables et un soutien pour le développement de l'agriculture continueront d'être nécessaires. En outre, 98 050 personnes pourraient avoir besoin d'une aide alimentaire en plus des 370 000 bénéficiaires actuels de l'aide alimentaire fournie par le PAM par l'intermédiaire de l'intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR). Les bénéficiaires supplémentaires vivent à Khatlon (65 000 personnes), Karategin (12 950 personnes) et Leninabad (20 000 personnes). Les besoins additionnels d'aide alimentaire pendant un an (jusqu'à la prochaine récolte) s'élèvent à 7 157 tonnes de farine de blé, 536 tonnes d'huile végétale et 360 tonnes de sucre.

THAÏLANDE (12 juin)

Les semis des cultures de riz et de maïs de la campagne principale 2000/2001 ont débuté et se poursuivront jusqu'à août. Le maïs sera récolté à partir d'août et le riz à partir de novembre. Au cours de la dernière décade de mai, des averses généralisées ont ralenti la récolte du riz de la campagne secondaire mais ont accru les approvisionnements en eau d'irrigation des cultures de la campagne principale. On prévoit que la production totale de paddy en 2000/2001 sera d'environ 23,3 millions de tonnes, dont quelque 19 millions de tonnes proviendront des cultures de la campagne principale et 4 millions de tonnes des cultures de la campagne secondaire.

Les exportations de riz pendant la période allant du 1er janvier au début de juin 2000 ont atteint au total quelque 2,48 millions de tonnes, soit près de 4 pour cent de plus que pour la même période en 1999.

TIMOR ORIENTAL (5 juin)

La récolte principale de maïs et de riz de l'année en cours a moins souffert des perturbations subies par le secteur agricole par suite des troubles de l'an dernier que l'on ne l'avait prévu dans les mois qui avaient suivi la crise. Bien que les semis de maïs ait accusé un retard par rapport à la période d'ensemencement optimale, ce retard n'a pas gravement affecté les rendements. Les précipitations générales ont également été favorables au cours de la campagne agricole de 1999/2000. Une mission FAO/PAM d'évaluation, en avril, a estimé la production de maïs et de riz pour la campagne de commercialisation 2000/2001 (avril/mars) à environ 94 600 et 30 500 tonnes (riz usiné), respectivement. Compte tenu des stocks et des annonces d'aide alimentaire prévues, le déficit (net) général, par rapport aux besoins d'utilisation, a été estimé à 14 100 tonnes, dont une partie devrait être couverte par des importations commerciales/privées et le reste par des annonces supplémentaires d'aide alimentaire.

Les rapports les plus récents des organismes d'aide indiquent que, mises à part de petites poches, l'état nutritionnel de la population est satisfaisant, avec des niveaux de malnutrition plus bas que les taux auxquels on s'attendrait normalement chez des personnes déplacées depuis peu. Cela s'explique en partie par un programme de distribution des semences très efficace mis en place l'année dernière par les organismes humanitaires, qui a permis à de nombreux agriculteurs de semer. Néanmoins, les groupes vulnérables ont toujours besoin d'une aide alimentaire. Selon les estimations actuelles, quelque 161 000 réfugiés sur les 250 000 ayant fui au Timor occidental en août dernier, sont désormais revenus au pays.

TURQUIE (3 juin)

On prévoit que la production de la récolte de blé de 2000 atteindra 19 millions de tonnes, soit un volume supérieur de près de 5 pour cent à celui de la récolte de l'an dernier, réduite du fait de la sécheresse, mais un volume encore proche de la moyenne. On prévoit également que la production de maïs augmentera de pratiquement 8 pour cent, pour s'établir à 2,2 millions de tonnes par rapport à la moyenne. Les importations de blé pendant la campagne de commercialisation en cours de 1999/2000 (juillet/juin) devraient atteindre environ 900 000 tonnes, soit près de 40 pour cent du volume atteint en 1998/99. Les importations de maïs sont estimées à 750 000 tonnes, soit quelque 80 000 tonnes de plus que l'année précédente.

TURKMÉNISTAN (13 juin)

Les perspectives demeurent satisfaisantes, mais les semis éventuels de céréales sur les terres vierges non irriguées ont probablement souffert d'un manque important d'humidité en raison du temps chaud et sec qui prévaut depuis avril. Néanmoins, au 12 juin, 0,9 million de tonnes de céréales avaient été récoltées, bien en avance par rapport à l'an dernier. Afin d'accroître la production céréalière, notamment de blé, on aurait, selon les informations disponibles, augmenté la superficie ensemencée en cultures d'hiver de près de 100 000 hectares, pour la porter à 680 000 hectares, en mettant en production certaines terres vierges. L'objectif de production pour les céréales d'hiver (principalement blé) est fixé à 1,645 million de tonnes, contre une production réelle de 1,45 million de tonnes en 1999. En outre, des fonds importants vont être alloués aux agriculteurs dans le but de porter la production de riz à 200 000 tonnes par an au cours des trois prochaines années. Selon les indications, 70 000 hectares ont été ensemencés en riz et pratiquement 10 millions de dollars E.-U. ont été alloués à l'achat de semences de qualité, afin d'accroître le rendement. L'augmentation des superficies ensemencées est soutenue par l'importation de machines agricoles.

Selon les estimations officielles, la récolte céréalière totale de 1999 atteindrait le chiffre record de 1,5 million de tonnes, soit près de 300 000 tonnes de plus qu'en 1998. D'après les rapports, malgré l'accroissement de la récolte céréalière, les pénuries de farine et de pain sont fréquentes dans les zones urbaines et rurales sans toutefois persister dans aucun secteur. Les rapports officiels indiquent que 438 000 tonnes de farine ont été produites l'année dernière, ce qui est bien en deçà des besoins officiellement estimés à 720 000 tonnes. Néanmoins, compte tenu des difficultés d'obtention de devises étrangères et de l'abondance de la récolte de 1999, les importations de céréales devraient rester très faibles en 1999/2000.

VIET NAM (12 juin)

Les fortes pluies tombées au cours de la dernière décade du mois de mai ont ralenti la récolte tardive du riz de la campagne d'hiver-printemps, qui est normalement semé à partir de décembre/février et récolté en avril/mai. Les semis de la culture rizicole principale du dixième mois sont en cours de préparation et on prévoit une réduction de 4 pour cent de la superficie pour l'année en cours.

Selon les estimations, le sud, y compris le delta du Mékong, aurait récolté plus de 9,34 millions de tonnes de paddy provenant de la culture d'hiver/printemps, soit une hausse de 8,6 pour cent par rapport à l'an dernier. Cette hausse s'expliquerait par l'accroissement de la superficie cultivée et des rendements. D'après les prévisions officielles, la production totale de la culture paddy d'hiver/printemps atteindrait un chiffre exceptionnel de 15,5 millions de tonnes. Cette production satisfaisante est imputable aux rendements plus élevés dans des régions de croissance importantes, tandis qu'une expansion de la superficie récoltée dans les provinces du nord compense plus qu'il ne le faut les réductions de la superficie cultivée et la baisse des rendements dans les provinces centrales méridionales. L'objectif concernant les exportations de riz est fixé pour l'année en cours à 4,3 millions de tonnes, contre 4,56 millions de tonnes l'an dernier. Au cours des cinq premiers mois, 1,08 million de tonnes ont été exportées.

YÉMEN (3 juin)

On prévoit que la production céréalière totale atteindra 721 000 tonnes, soit environ 4 pour cent de plus que la récolte de l'an dernier, mais un volume encore proche de la moyenne. Des essaims isolés de criquets pèlerins adultes pourraient persister le long des plaines côtières de la mer Rouge au nord, près de la frontière avec l'Arabie saoudite, et ceux-ci pourraient se reproduire en cas de nouvelles précipitations.

Les importations de céréales en 2000 - blé principalement - sont estimées à quelque 2,67 millions de tonnes.

AMÉRIQUE CENTRALE
(y compris les Caraïbes)

BARBADE (2 juin)

Les conditions de végétation des légumes et d'autres cultures vivrières mineures seraient normales. La récolte de la canne à sucre, importante source de devises, est pratiquement achevée et la production est estimée provisoirement à 57 000 tonnes, chiffre satisfaisant et meilleur que celui de 1999, lorsque la récolte avait été perturbée par des problèmes de main-d'_uvre nationale.

COSTA RICA (2 juin)

Les semis de la première campagne céréalière 2000/2001 se poursuivent dans des conditions météorologiques normales. Les semis de maïs devraient se situer dans la moyenne. La superficie plantée en paddy devrait également être dans la moyenne, mais la production ne suffira pas à couvrir la demande intérieure et il faudra importer entre 90 000 et 100 000 tonnes de paddy durant la campagne de commercialisation 2 001 (janvier/décembre). Il faudra également prévoir l'importation d'environ 300 000 tonnes de maïs, du jaune principalement, au cours de la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin), volume analogue à celui de l'année précédente, pour faire face à la demande de l'industrie de l'alimentation animale.

CUBA (2 juin)

Des précipitations normales à supérieures à la normale ont été signalées en mai; elles ont favorisé le développement des cultures vivrières mineures, ainsi que des cultures de rapport telles que le café et le cacao. Les semis et la récolte de riz de printemps (riz irrigué principalement) et de riz d'hiver (riz pluvial) respectivement, n'ont pas été perturbés par les pluies, et l'on prévoit une production de riz légèrement supérieure à la moyenne pour cette année. Il faudra néanmoins importer environ 400 000 tonnes de riz en l'an 2001 (janvier/décembre) pour répondre à la demande intérieure. La récolte de la canne à sucre s'est achevée et la production est estimée provisoirement à quelque 4 millions de tonnes, contre 3,8 millions de tonnes l'année dernière. On signale de source officielle que la qualité du sucre est satisfaisante. Une aide alimentaire internationale continue d'être distribuée dans les provinces orientales les plus éloignées, touchées précédemment par une grave sécheresse.

EL SALVADOR (2 juin)

Les semis de la première campagne céréalière et des cultures de haricots 2000/2001 ont commencé avec l'arrivée des premières pluies, à partir de la mi-avril. Des précipitations supérieures à la normale ont été signalées, en particulier dans le sud et le centre du pays. Selon les intentions de mise en culture, le maïs, principale céréale, devrait occuper une superficie proche de la moyenne de l'an dernier, tandis que celle ensemencée en sorgho sera probablement légèrement supérieure à celle de l'année précédente. Les semis de haricots devraient également être analogues à ceux de 1999/2000. Une série de mesures officielles ont été adoptées au bénéfice du secteur agricole. Celles-ci comprennent des améliorations à faire à l'infrastructure à l'intérieur des terres, l'élargissement des facilités de crédit aux petites entreprises rurales et la mise en place d'un programme de remise en état des bassins versants dans le Département de San Miguel dans le sud-est. Une aide alimentaire internationale continue d'être distribuée dans le cadre des différents projets de reconstruction (vivres-contre-travail) mis en _uvre dans le pays à la suite du passage de l'ouragan Mitch à la fin de 1998.

À titre provisoire, on prévoit que les importations de blé et de maïs durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (août/juillet) seront proches du niveau de l'année précédente, soit 180 000 tonnes et 175 000 tonnes respectivement. Les importations de riz en 2001 (janvier/décembre) devraient s'établir à environ 20 000 tonnes, volume identique à celui des deux dernières années.

GUATEMALA (2 juin)

Les semis de la première campagne céréalière et des cultures de haricots 2000/2001 ont commencé avec l'arrivée des premières pluies en avril. Les intentions de mise en culture du maïs (blanc) devraient rester moyennes ou légèrement supérieures à celles de 1999/2000, la demande intérieure ayant augmenté. Toutefois, la superficie plantée en maïs jaune diminuera probablement étant donné que l'on prévoit une baisse des prix à l'importation. Les intentions de mise en culture du sorgho devraient également marquer un recul par rapport à l'an dernier tout en restant au-dessus de la moyenne. Une aide alimentaire continue d'être distribuée par le biais des projets de reconstruction (vivres-contre-travail) après le passage de l'ouragan Mitch.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 novembre/octobre) devraient atteindre environ 380 000 tonnes, chiffre analogue à celui de l'année dernière, tandis que les importations de maïs resteraient également proches du niveau de l'année dernière, soit 550 000 tonnes.

HAÏTI* (2 juin)

La récolte du maïs de la première campagne et des haricots de 2000/2001 vient de commencer après quelques semaines de temps sec, particulièrement dans le nord du pays, ainsi que dans les plaines centrales. La récolte du riz irrigué, culture importante, a également commencé tandis que celle du riz pluvial vient de s'achever. Dans l'ensemble, les perspectives sont incertaines en conséquence des mauvaises conditions météorologiques et une baisse de la production pourrait avoir lieu dans les zones les plus touchées. Une aide alimentaire continue d'être distribuée par la communauté internationale par le biais de projets de développement, à certains secteurs de la population. À ce jour, environ 41 000 tonnes ont été livrées, pour un montant d'annonces de contributions de 101 000 tonnes.
Les importations de blé au cours de la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient s'établir à environ 285 000 tonnes, chiffre analogue à celui de 1999/2000. Les importations commerciales de maïs durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient être d'environ 75 000 tonnes, dépassant de peu celles de l'année précédente. Le volume des importations de riz de la campagne 2001 (janvier/décembre) devrait être semblable à celui de cette année, soit 170 000 tonnes.

HONDURAS (2 juin)

Les semis de la première campagne céréalière et des cultures de haricots 2000/2001 viennent de commencer avec l'arrivée de la saison des pluies en avril. Les perspectives se sont améliorées pour la récolte de maïs, la principale céréale, par rapport à l'an dernier et aux premières estimations, et les intentions de mise en culture devraient être supérieures à la moyenne. Les perspectives sont meilleures pour la récolte de paddy. Les superficies plantées en haricots devraient atteindre un niveau analogue à celui, satisfaisant, de la campagne 1999/2000. La communauté internationale continue de distribuer une aide alimentaire aux populations touchées par l'ouragan Mitch.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient augmenter légèrement par rapport aux 205 000 tonnes importées l'année dernière, pour passer à 210 000 tonnes. Les importations de maïs devraient diminuer, passant des 250 000 tonnes de l'année précédente à quelque 190 000 tonnes.

JAMAÏQUE (2 juin)

Des précipitations normales ont repris depuis peu après une longue sécheresse persistante qui a gravement touché le pays depuis octobre l'an dernier. Les chiffres officiels indiquent qu'environ 2 800 hectares de cultures vivrières en pleine croissance, telles que racines et tubercules, plantains, fruits et légumes, ont été perdus. De 2 500 à 3 000 familles rurales ont été gravement touchées. Dès le début de la saison des pluies, la majorité n'avait pas de semences à planter et presque pas d'intrants agricoles. Répondant à un appel lancé par le gouvernement, la communauté internationale prépare des projets de redressement d'urgence en faveur des petits agriculteurs frappés par la sécheresse.

MEXIQUE (2 juin)

La récolte du blé irrigué de 2000, en particulier dans les principales régions productrices du nord du pays, est achevée. La production est estimée provisoirement à environ 3,2 millions de tonnes, contre la moyenne de 3,4 millions de tonnes des cinq dernières années. Cela reflète les mauvaises conditions météorologiques au moment des semis et une période de sécheresse prolongée qui a fortement réduit le niveau de l'eau dans les réservoirs, ce qui a contribué à des semis inférieurs à la normale. La sécheresse continue de sévir dans le nord, bien que des pluies normales à supérieures à la normale aient été signalées dans le nord et le sud-est du pays. Bien que 14 États aient été déclarés officiellement zones sinistrées, et que des feux de forêt aient été signalés dans certains de ces États, les rapports officiels n'indiquent pas de dégâts importants aux cultures et au bétail. Les pluies récentes ont rétabli l'humidité du sol, principalement dans les vastes zones de la ceinture méridionale productrice de maïs, où les semis de l'importante culture de printemps/été sont en cours. La production de sorgho cette année devrait aussi être moyenne à légèrement supérieure à la moyenne, car l'importante culture de printemps/été dans le grand État producteur de Guanajato dans le centre du pays n'a pas été touchée par la sécheresse, et les pluies récentes supérieures à la normale dans l'État de Tamaulipas, l'autre État grand producteur de sorgho, ont aidé à rétablir l'humidité du sol, pour les semis de la prochaine culture d'automne/hiver.

NICARAGUA (2 juin)

Les semis de la première campagne céréalière et des cultures de haricots 2000/2001 ont commencé avec l'arrivée de la saison des pluies en avril/mai. Les emblavures de maïs, la principale céréale, devraient être proches de la moyenne. Les intentions de mise en culture du sorgho devraient également être proches de la moyenne, tandis que les surfaces ensemencées en riz devraient augmenter par rapport à l'année dernière. La surface plantée en haricots, culture importante, devrait se situer dans la moyenne. Une aide alimentaire continue d'être fournie aux populations touchées par l'ouragan Mitch.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient être d'environ 100 000 tonnes, volume analogue à celui de l'an dernier, alors que les importations de maïs devraient augmenter légèrement, passant d'environ 30 000 tonnes à quelque 35 000 tonnes.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (2 juin)

La récolte des céréales secondaires et du paddy de la première campagne 2000/2001 a commencé dans des conditions météorologiques normales. La période de sécheresse du premier trimestre de l'année n'a pas affecté les cultures et l'on prévoit une récolte moyenne, ce qui représente une amélioration par rapport à la campagne 1999/2000 en particulier pour le maïs, gravement touché par l'ouragan Georges à la fin de 1998. Une opération de secours prolongée de deux ans est en cours pour aider les populations touchées. Une aide alimentaire est fournie dans le cadre de cette opération.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient se situer entre 270 000 et 280 000 tonnes, chiffre proche de celui de l'an dernier. Les importations de maïs devraient diminuer, passant des 700 000 tonnes de l'an dernier à 650 000 tonnes. Les importations de riz en 2001 (janvier/décembre) devraient être proches de celles de cette année qui se sont établies à quelque 70 000 tonnes.

AMÉRIQUE DU SUD

ARGENTINE (2 juin)

Les semis de la récolte de blé de 2000 ont commencé dans la principale province productrice de Buenos Aires, après des semaines de pluies abondantes et des jours de grands vents. Selon les premières prévisions officielles, les semis devraient augmenter légèrement par rapport à la moyenne de 1999.

La récolte du maïs de 1999/2000, actuellement en cours, a été fréquemment perturbée par le mauvais temps. Fin mai, environ 60 pour cent des semis avaient été récoltés, contre 69 pour cent à la même époque de l'année précédente. On prévoit une baisse des rendements et de la qualité. La production de maïs est prévue provisoirement à quelque 14,7 millions de tonnes, contre la moyenne des 5 dernières années de 14 millions de tonnes; néanmoins, la production finale dépendra en grande partie du temps. La récolte du paddy de cette année se poursuit et la production devrait diminuer sensiblement par rapport au chiffre record de l'an dernier. Cela est dû au fait que l'on prévoit des exportations réduites vers les pays voisins. On avance le chiffre d'un million de tonnes, soit un chiffre légèrement inférieur à la moyenne.

BOLIVIE (2 juin)

Les semis du blé d'hiver de 2000 vont bientôt commencer dans le département de Santa Cruz, principale région productrice, dans l'est du pays. Les perspectives sont défavorables en raison des pluies très abondantes et des inondations qui ont frappé la région. Selon des estimations provisoires, les semis seront réduits par rapport à la culture d'hiver de 1999. Les semis des céréales secondaires et des pommes de terre de la deuxième campagne 1999/2000 viennent de commencer et on prévoit pour le moment des semis moyens. Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient augmenter par rapport au niveau de 1999/2000 pour compenser la perte de production.

BRÉSIL (2 juin)

Les semis de la récolte de blé de 2000 se poursuivent dans les principaux États producteurs de Parana, Rio Grande do Sul et Santa Catarina. On signale un temps sec après des semaines de pluies abondantes qui ont duré jusqu'au début de mai. Les emblavures devraient augmenter légèrement par rapport au niveau moyen de l'an dernier, du fait de l'augmentation des prix intérieurs et du crédit garanti par le gouvernement, associés à la hausse des cours du blé importé attribuable à la dévaluation monétaire. La récolte devrait commencer en août et les premières prévisions indiquent une production moyenne. La moisson de la première (principale) campagne de maïs de 2000 est pratiquement terminée, après quelques retards provoqués par des pluies excessives, tandis que les semis de la deuxième campagne dans les grands États producteurs de Parana et de Sao Paulo se sont achevés il y a quelques semaines. La première récolte a été satisfaisante et on prévoit, à titre provisoire, pour les deux récoltes de maïs, un volume d'environ 33,8 millions de tonnes, proche des 32,2 millions de tonnes de 1999 et de la moyenne de 32,6 millions de tonnes. La récolte de paddy de 2000 vient de s'achever et l'on prévoit, à titre provisoire, une production d'environ 11 millions de tonnes, soit quelque 600 000 tonnes de moins que l'année dernière mais environ 10 pour cent de plus que la moyenne quinquennale.

CHILI (2 juin)

Les semis de la récolte de blé 2000/2001 continuent par temps généralement sec. La superficie devrait augmenter par rapport à l'an dernier. La récolte 1999/2000 a pâti des pluies excessives durant le développement et la moisson. La récolte de maïs de 2000 est pratiquement terminée et le volume engrangé est provisoirement estimé à 840 000 tonnes, volume proche de la moyenne et représentant une amélioration par rapport à la récolte de l'année précédente qui n'était que de 625 000 tonnes.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1999/2000 (décembre/novembre) devraient augmenter pour compenser la perte de production. On prévoit d'importer environ 750 000 tonnes, contre à peu près 710 000 tonnes l'année précédente. Les importations de maïs durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (février/janvier) devraient fléchir, passant de 1,1 million de tonnes de l'année précédente à environ 850 000 tonnes, grâce à la reprise de la production.

COLOMBIE (2 juin)

Les pluies très abondantes et les inondations, qui entraînent glissements de terrain et coulées de boue, continuent d'affecter différentes zones du pays. L'état d'urgence a été officiellement déclaré dans les provinces de Huila, Cauca, Nariño, Putumayo et Valle et plusieurs autres provinces sont en état d'alerte. Il y a eu des victimes et environ 100 000 personnes ont été touchées par les inondations. Les habitations et les infrastructures ont également été endommagées. Aucune évaluation détaillée des dommages causés au secteur agricole n'est disponible pour le moment.

Les semis des cultures de céréales de la première campagne de 2000 sont en cours. Les superficies plantées en maïs et en paddy devraient être proches de la moyenne, malgré des perturbations dues aux pluies très abondantes.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2 001 (janvier/décembre) devraient rester analogues à celles de l'an dernier.

ÉQUATEUR (2 juin)

Les fortes pluies et les inondations, qui provoquent des glissements de terrain, continuent dans diverses régions du pays, en particulier dans la capitale et les zones environnantes. On signale des victimes et de graves dégâts aux habitations. La récolte du maïs jaune est en cours, tandis que les semis du maïs blanc viennent de commencer. Malgré les pluies abondantes, on prévoit une production supérieure à la moyenne (maïs blanc et jaune) pour toute l'année. Toutefois, les perspectives sont mauvaises pour la récolte de paddy qui est en cours. Les superficies ensemencées sont dans l'ensemble inférieures à la moyenne à cause des prix peu attrayants et des difficultés de financement que rencontrent les producteurs. Le régime des pluies anormal a contribué également à la réduction des superficies ensemencées.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) devraient être quasi semblables à celles de 1999/2000 soit 490 000 tonnes. Les importations de maïs devraient diminuer considérablement par rapport aux 170 000 tonnes de l'an dernier, une reprise de la production étant prévue. Les importations de paddy augmenteront probablement, passant des 40 000 tonnes de l'année dernière à environ 50 000 tonnes.

PARAGUAY (2 juin)

Le gouvernement et la communauté internationale continuent de distribuer une aide d'urgence aux populations touchées par la sécheresse dans le nord du pays. Les départements de Concepción, San Pedro et Chaco Central ont été particulièrement touchés.

Des pluies normales devraient bientôt reprendre avec le début de la saison des pluies en juin.

PÉROU (2 juin)

La récolte du blé se poursuit par temps généralement sec. Les premières prévisions indiquent une baisse de la production par rapport à 1999, mais un volume encore supérieur à la moyenne. La récolte du maïs jaune est en cours et le volume récolté durant le premier trimestre de l'année dépasse légèrement le niveau de l'an dernier. On prévoit, à titre provisoire, que la production pour toute l'année s'établira à un niveau beaucoup plus élevé. En revanche, la production de paddy au premier trimestre est inférieure à la quantité rentrée en 1999 à la même période, et la production totale de 2000 devrait être aussi moins abondante, mais toujours au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 2000/2001 (janvier/décembre) devraient s'établir à environ 1,2 million de tonnes, volume analogue à celui de 1999/2000. On prévoit également que les importations de maïs resteront au même niveau que l'an dernier, soit 950 000 tonnes.

URUGUAY (2 juin)

Des pluies normales ont repris dans différentes régions du pays après des mois de forte sécheresse, ce qui a nui aux principales cultures céréalières de 1999/2000. Les récoltes de maïs, de sorgho et de paddy viennent de se terminer et on estime provisoirement la production à des niveaux extrêmement bas. La récolte de la culture importante du paddy a également diminué par rapport au niveau supérieur à la moyenne de l'an dernier, mais la production est encore légèrement supérieure à la moyenne.

Les semis du blé et de l'orge à récolter en 2000/2001 ont commencé avec l'arrivée des pluies et l'on prévoit des superficies ensemencées moyennes, à condition que les conditions météorologiques soient normales.

VENEZUELA (2 juin)

Les semis des céréales de la première (principale) campagne de 2000, ainsi que ceux d'autres cultures vivrières mineures, ont commencé dans des conditions météorologiques normales. Les intentions de mise en culture du maïs devraient être très proches de la moyenne de l'an dernier, tandis que pour le sorgho, elles sont légèrement inférieures à la moyenne principalement à cause de la baisse des prix à l'importation. Toutefois, une réglementation de l'importation garantit pratiquement l'achat de toute la récolte de sorgho par l'industrie de l'alimentation animale. Les superficies plantées en paddy devraient, selon les intentions, se situer dans la moyenne. La communauté internationale continue de distribuer une aide alimentaire à la population qui a été touchée en décembre dernier par les pluies excessives, d'où les inondations et les coulées de boue meurtrières, particulièrement dans les départements du nord du pays. Une assistance technique pour le redressement immédiat du secteur agricole est également fournie par la communauté internationale.

EUROPE

ALBANIE (2 juin)

La production globale de céréales devrait se situer autour de la moyenne cette année, c'est-à-dire entre 550 000 et 600 000 tonnes. Le PAM poursuit ses distributions à quelque 60 000 personnes dont la situation a été fragilisée par la crise dans les Balkans.

BÉLARUS (3 juin)

Une gelée inattendue en mai, accompagnée d'une chute de température jusqu'à -16oC a causé des dégâts aux cultures sur 14 pour cent des superficies plantées en cultures d'hiver, 5 pour cent des superficies plantées en cultures de printemps, aux graminées vivaces et à 566 hectares de légumes. Selon les indications reçues, sur les 2,7 millions d'hectares qui devaient être plantés en céréales, 200 000 hectares ont été touchés. Des rapports officiels indiquent que la superficie ensemencée en céréales d'hiver dépasse l'objectif de 1,155 million d'hectares; la surface ensemencée en blé, quant à elle, a augmenté de 4 pour cent, pour atteindre 240 000 hectares. Reflétant en outre des problèmes économiques généralisés dans le secteur et l'utilisation inappropriée d'engrais et d'autres intrants, l'objectif de production d'au moins 5 millions de tonnes en 2000 pourrait ne pas être atteint.

En 1999, la production agricole a chuté de 10 pour cent, plus d'un tiers des exploitations agricoles ont travaillé à perte et la récolte de céréales a été réduite à 3,6 millions de tonnes, soit près de 40 pour cent de moins que la dernière moyenne quinquennale, et 25 pour cent de moins que la récolte médiocre de 1998. La production animale a également fléchi, particulièrement pour le lait, et le gouvernement a passé des commandes pour l'achat et le stockage de produits alimentaires destinés à la population pour l'hiver prochain. Plus de 80 pour cent de la population perçoit un salaire inférieur au seuil de pauvreté.

Après la deuxième mauvaise récolte de céréales consécutive, le pays doit importer des céréales destinées à la consommation humaine et à l'alimentation animale. On prévoit que les besoins alimentaires seront satisfaits; toutefois, la pénurie de devises risque de limiter le volume des achats de céréales fourragères, ce qui pourrait accentuer le déclin de la production animale en 2000. Les importations globales de céréales en 1999/2000 sont maintenant estimées à quelque 1,4 million de tonnes.

BOSNIE-HERZÉGOVINE* (3 juin)

La tendance à la baisse des semis de céréales d'hiver se poursuit, reflétant la rentabilité médiocre du blé, tant en Bosnie-Herzégovine qu'en Republika Srpska. En revanche, la superficie plantée en maïs continue d'augmenter. Pour répondre à la demande de consommation, les importations de blé ont augmenté régulièrement et durant la campagne de commercialisation 2000/2001, elles devraient dépasser les 300 000 tonnes importées en 1999/2000. Les troubles intérieurs survenus dans la région ont eu des répercussions négatives sur l'économie, mais les cultures et la situation globale des approvisionnements alimentaires ne semblent pas en avoir trop souffert.

BULGARIE (2 juin)

Les conditions météorologiques ont été jusqu'ici généralement favorables pour les cultures céréalières de la présente campagne et la production de blé devrait atteindre en 2000 environ 3 millions de tonnes, volume identique à celui de 1999. Concernant le maïs, la principale céréale secondaire, les dernières indications laissent présager une augmentation de la superficie comme prévu auparavant. La superficie plantée à la mi-mai serait de quelque 300 000 hectares, et la période normale des semis se terminant fin mai, la superficie finale atteindra probablement quelque 550 000 à 600 000 hectares, niveau identique à celui de l'année précédente.

CE (2 juin)

Les perspectives des récoltes céréalières de 2000 sont généralement favorables dans la plupart des pays de la CE. Les conditions se sont sensiblement améliorées dans les régions méridionales fin avril et début mai après de bonnes pluies. Les informations les plus récentes confirment les attentes d'un accroissement important de la production globale de blé dans la Communauté après l'extension des emblavures dans de nombreux États membres au détriment des graines oléagineuses. La FAO prévoit qu'en 2000, la récolte s'établira globalement à 105,6 millions de tonnes, contre 97,6 millions de tonnes en 1999. On prévoit aussi cette année une meilleure récolte de céréales secondaires. Les graines oléagineuses ont été supplantées par l'orge, principale céréale secondaire. Après une amélioration récente du niveau d'humidité dans le sud, les semis du maïs devraient également augmenter. La FAO prévoit que la production globale de céréales secondaires de la Communauté en 2000 s'établira à 105,7 millions de tonnes contre 102,2 millions de tonnes en 1999. Les semis de riz en Italie, premier producteur de la CE, se sont achevés dans des conditions météorologiques généralement favorables. La superficie plantée est estimée à quelque 221 000 hectares, chiffre analogue à celui de l'an dernier. Néanmoins, ailleurs dans la Communauté, les conditions n'ont pas été aussi favorables. La sécheresse précédente dans le sud du Portugal et de l'Espagne pourrait conduire à une diminution des semis. Dans l'ensemble, on prévoit que la production dans la CE diminuera légèrement par rapport à l'année précédente.

CROATIE (3 juin)

Les premières perspectives des récoltes de cultures vivrières de 2000 sont satisfaisantes. La superficie ensemencée en céréales d'hiver a augmenté, grâce à un accroissement de 38 pour cent des emblavures de blé qui ont atteint le chiffre exceptionnel de 234 000 hectares à la suite de la mauvaise récolte de l'an dernier. Le budget alloué à l'appui des exploitations a été augmenté de 10 pour cent. Les subventions par hectare de terre arable ont fait l'objet d'augmentations variables, allant de 30 pour cent pour la production de blé à 100 pour cent pour l'orge. De nouvelles subventions ont été introduites pour le maïs et l'élevage. Néanmoins, les problèmes économiques persistent sur l'exploitation.

La production céréalière de 1999 marque une réduction de 10 pour cent et s'établit à 2,9 millions de tonnes. Les bons rendements obtenus pour le maïs ont partiellement compensé la chute de 46 pour cent de la production de blé tombée à 558 000 tonnes. Le mauvais temps a aggravé les conséquences des problèmes économiques, qui avaient entraîné la réduction des semis de blé d'hiver.

ESTONIE (3 juin)

Les perspectives indiquent une certaine reprise dans la production céréalière en 2000. La superficie ensemencée en cultures d'hiver a augmenté, les céréales ayant bénéficié des conditions d'hivernage favorables et des températures chaudes du printemps. Les semis de printemps sont bien avancés. La production de céréales en 1999 est officiellement estimée à près de 500 000 tonnes, soit quelque 15 pour cent de moins que la production de 1998, compte tenu d'une réduction des superficies ensemencées. On enregistre un recul de la production animale, par suite de la réduction de la demande d'importation de la Fédération de Russie. Le pays est devenu membre de l'OMC et a signé un accord avec l'UE visant à libéraliser davantage le commerce entre les deux parties avant l'accession proprement dite. Depuis 1995, le pays est devenu importateur net de produits alimentaires. Les exportations comprennent des produits laitiers, du bétail, du poisson et des boissons, tandis que les importations consistent principalement en produits alimentaires à valeur ajoutée élevée dont des céréales, des fruits et des légumes. Dernièrement, les importations de viande de b_uf, de volaille et de porc ont augmenté. Les importations de céréales ont fluctué entre 200 000 et 250 000 tonnes par an.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (2 juin)

On ne s'attend pour le moment à aucun changement important de la production céréalière en 2000. Les conditions météorologiques semblent avoir été généralement favorables aux cultures d'hiver. La production de blé devrait rester stable, entre 350 000 et 400 000 tonnes. Le PAM continue de fournir une aide alimentaire à quelque 20 000 personnes fragilisées par la crise dans les Balkans.

FÉDÉRATION DE RUSSIE (15 juin)

Les perspectives de la récolte céréalière de 2000 se sont quelque peu détériorées. Les perspectives concernant les cultures céréalières d'hiver de 2000 restent satisfaisantes, mais les gelées inattendues et le temps froid en mai ont causé quelques dégâts aux cultures et ralenti les semis des céréales de printemps. Il fait maintenant plus chaud. D'après les dernières informations reçues, sur les 14,16 millions d'hectares portant des cultures d'hiver (dont quelque 13,4 millions d'hectares semés en céréales), 1,5 million d'hectares auraient été endommagés. Ce chiffre est nettement inférieur à celui de l'année précédente, lorsque 1,9 million d'hectares avaient été endommagés. La moitié environ de la superficie sous cultures d'hiver (6,3 millions d'hectares), et plus que l'an dernier, a été fertilisée et les perspectives des rendements des céréales d'hiver sont satisfaisantes jusqu'ici. Les semis des céréales de printemps avancent lentement, retardés par le temps froid, les pénurie de semences ainsi que par la pluie et les chutes de neige en particulier dans les Nouvelles Terres. Les emblavures sont réduites d'environ 10 millions d'hectares par rapport à l'année précédente. Les superficies plantées en céréales de printemps, 27,9 millions d'hectares dans le secteur public au 6 juin, sont d'au moins 10 pour cent inférieures à celle de l'an dernier à la même époque. Si le temps s'améliore, les semis des céréales de printemps pourraient reprendre, mais les dernières cultures plantées risquent toujours de souffrir de la sécheresse ou de gelées de fin de saison dans les régions de l'Oural, de la Sibérie et de Povolsk et du mauvais temps au moment de la moisson. Il y a lieu de croire que la superficie plantée en céréales de printemps sera inférieure à celle de l'an dernier, et au-dessous de l'objectif fixé.
Selon les données actuelles, la récolte de céréales de 2000 pourrait être d'environ 10 pour cent supérieure à la récolte de 60 millions de tonnes (estimation FAO) de l'an dernier. La situation générale des disponibilités alimentaires reste précaire, mais des importations atteignant 8 millions de tonnes de céréales en 1999/2000 ont aidé à couvrir les besoins liés à la consommation humaine. Le pays restera un importateur net de céréales en 2000/2001. La situation des aliments pour animaux s'améliore avec l'arrivée du printemps, mais les prix des céréales fourragères demeurent élevés.

En Tchétchénie, les perspectives concernant la production agricole pour la campagne en cours restent mauvaises, en raison notamment de l'étendue des dégâts subis par l'infrastructure, mais également par les secteurs de l'élevage et de la viticulture, sans parler de la nécessité de déminer les terres arables avant toute exploitation. Néanmoins, les rapports indiquent qu'on a procédé à des semis de cultures de printemps. Tant au plan de la sécurité qu'en ce qui concerne l'arrivée en temps utile et la distribution des fonds et du matériel de récolte nécessaires, les difficultés abondent. La distribution de vivres à la population tchétchène se poursuit. Une aide humanitaire d'un volume considérable est nécessaire dans toute une gamme de domaines dont l'aide alimentaire, le logement, la santé et la nutrition, l'eau et l'hygiène, l'éducation, la création de revenus, les activités de remise en état intermédiaire, la logistique et la coordination, tant pour les populations vivant en Tchétchénie que pour les PDI d'Ingoutchie. La santé continue de poser un problème majeur, tant en Tchétchénie qu'en Ingoutchie, du fait des conditions inadéquates d'approvisionnement en eau et d'hygiène.

HONGRIE (2 juin)

En Hongrie, les perspectives des cultures de céréales pour 2000 se sont détériorées au cours des dernières semaines en raison d'un temps exceptionnellement chaud et sec pour la saison. Bien qu'il soit encore trop tôt pour évaluer les dégâts, il n'est plus certain maintenant que l'objectif de production de 4,5 millions de tonnes sera atteint. Par ailleurs, le temps chaud et sec a nui au maïs qui a été semé sur environ 1 million d'hectares selon les estimations, et les rendements tomberont bien au-dessous de la moyenne si de bonnes pluies n'arrivent pas bientôt.

LETTONIE (3 juin)

Selon les premières indications reçues, la récolte de céréales de 2000 pourrait dépasser le faible niveau de 787 000 tonnes enregistré en 1999. Les superficies ensemencées en céréales d'hiver ont augmenté, grâce à des conditions d'hivernage favorables et à des conditions de croissance satisfaisantes au printemps. Les semis des céréales de printemps sont déjà bien avancés. Les restrictions sur les importations de porc ont été levées; en compensation, les éleveurs de porcs vont recevoir des subventions. Alors que la production animale reste léthargique, ces dernières années, les importations de céréales sont limitées à environ 50 000-70 000 tonnes par an, principalement sous forme de blé panifiable.

LITUANIE (3 juin)

Les perspectives de la récolte de céréales pour 2000 sont pour le moment satisfaisantes. La superficie totale à ensemencer, fixée à 1,1 million d'hectares, devrait rester autour de la moyenne. Les conditions de végétation ont été bonnes jusqu'ici et l'on peut prévoir quelques améliorations lentes mais régulières des rendements à mesure que les agriculteurs s'adaptent à l'économie de marché. La récolte de céréales de 1999 a chuté de 25 pour cent, passant à 2,1 millions de tonnes, en réaction à une réduction des emblavures et à une baisse des rendements.

POLOGNE (2 juin)

Selon les dernières indications reçues, une réduction de la production céréalière est probable en 2000, après une récolte à peu près moyenne de 26 millions de tonnes en 1999. Les premières estimations officielles indiquent que la superficie totale plantée en céréales d'hiver et de printemps à récolter en 2000 s'est réduite d'environ 1 pour cent par rapport à l'année précédente. En outre, une évaluation des conditions des cultures à la mi-mai fait état d'une baisse des rendements par rapport à 1999, due en grande partie à la sécheresse de ce printemps.

RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA (13 juin)

Les perspectives de la récolte céréalière de 2000 ont été compromises par des gelées inattendues et une sécheresse persistante qui ont nui à la production de céréales, de fourrage, de fruits et de raisins. La production de blé, fixée initialement à 1 million de tonnes pourrait diminuer jusqu'à 50 pour cent et les rendements d'orge sont également touchés. Les perspectives concernant le maïs planté récemment, dont la production devrait atteindre 1,5 million de tonnes, sont incertaines à ce stade, mais les prévisions officielles sont pessimistes. La FAO prévoit provisoirement une récolte de céréales en 2000 de 1,65 million de tonnes, seulement deux tiers de la moyenne et 25 pour cent de moins que la récolte de l'an dernier.

La production céréalière globale de 1999 est tombée à 2,18 millions de tonnes contre 2,5 millions de tonnes en 1998, par suite de la réduction de 6 pour cent des emblavures de blé mais aussi du temps sec qui a affecté les céréales de printemps. En vue d'assurer des disponibilités intérieures et de limiter les besoins d'importation de blé, le gouvernement a interdit les exportations de blé et de farine jusqu'au 31 août 2000. Le pays a exporté 330 000 tonnes de céréales en 1999, dont 158 000 tonnes de blé.

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (2 juin)

Le temps chaud et sec qui a régné dernièrement a nui au développement des céréales. Les conditions météorologiques devant être généralement favorables en début de campagne, des indications précédentes ont fait état d'une reprise de la production de céréales en 2000 par rapport au niveau très réduit de 1999. Toutefois, le résultat de la prochaine récolte est maintenant quelque peu incertain. Un rapport fondé sur les conditions des cultures début mai indique que les rendements moyens de blé pourraient diminuer d'environ 25-30 pour cent par rapport à la normale, et ceux de l'orge d'environ 30-50 pour cent par rapport à la normale.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (2 juin)

Les superficies ensemencées en blé d'hiver auraient augmenté cette année selon les estimations d'environ 15 pour cent pour passer à plus de 1 million d'hectares. Toutefois, les perspectives de rendement sont quelque peu incertaines après des pluies trop abondantes pour la saison et une sécheresse établie début mai. Il est trop tôt pour connaître l'étendue des dégâts causés jusqu'ici, mais si de bonnes pluies n'arrivent pas sous peu, une forte réduction des rendements est probable. Les cultures semées au printemps, qui sont aux premiers stades de développement, devraient être les plus touchées.

ROUMANIE (2 juin)

La superficie plantée en blé d'hiver est estimée à 1,9 million d'hectares, environ 12 pour cent de plus que le niveau réduit de 1999. Toutefois, les perspectives des rendements sont incertaines du fait que la plupart des semis auraient eu lieu après la date optimale et que les applications d'engrais et d'autres opérations agricoles courantes devraient généralement laisser à désirer, les agriculteurs manquant de fonds. De plus, le temps anormalement chaud et sec pour la saison qui a sévi récemment dans une grande partie de l'Europe centrale, devrait faire baisser les rendements. Selon des prévisions provisoires de la FAO, la récolte de blé de 2000 sera d'environ 4,0 millions de tonnes, chiffre légèrement inférieur à celui de l'année précédente, malgré l'augmentation des emblavures, ce qui reflète la baisse des rendements moyens prévue. Toutefois, si la sécheresse exceptionnelle persiste, le potentiel de rendement sera encore réduit et il faudra probablement revoir à la baisse les prévisions relatives à la production. Les informations sont encore insuffisantes concernant l'ensemble des semis de printemps, mais début mai, les travaux des champs avançaient selon les prévisions. Néanmoins, comme pour les céréales d'hiver, la production potentielle des cultures de printemps en 2000 restera limitée parce que les agriculteurs ne disposent pas de fonds pour l'achat d'intrants.

SLOVÉNIE (2 juin)

En Slovénie, la production céréalière devrait augmenter cette année de 20 à 30 pour cent par rapport à la récolte réduite de 1999. Les conditions météorologiques ont été généralement favorables pour les cultures d'hiver et les semis de printemps étaient pratiquement achevés début mai. On prévoit que la récolte céréalière globale sera en 2000 de quelque 560 000 tonnes.

UKRAINE (7 juin)

Les perspectives de la récolte céréalière de 2000 se sont détériorées. La réorganisation des anciennes fermes d'État au lendemain de la promulgation du Décret gouvernemental du 3 décembre 1999, alors que les problèmes d'endettement des fournisseurs privés d'intrants n'avaient pas été adéquatement résolus, laisse entre un quart et la moitié des exploitations agricoles sans base solide permettant de négocier des crédits pour l'obtention des intrants. Le gouvernement a débloqué des fonds devant compenser jusqu'à 50 pour cent des intérêts encourus, mais compte tenu du niveau avéré de risques élevés, les banques ainsi que de nombreux fournisseurs d'intrants répugnent à accorder des prêts aux producteurs. Outre la situation financière difficile des exploitants agricoles, la persistance du temps chaud et sec compromet les rendements des céréales d'hiver et de printemps dans le sud.

Les superficies ensemencées en cultures d'hiver, avant la réorganisation des exploitations, atteignaient 7,9 millions d'hectares; les conditions des cultures sont meilleures que prévu, et selon des indications récentes, seulement 0,750 million d'hectares ont besoin d'être réensemencés après l'hiver. Les semis des cultures de printemps, à l'exception du maïs, sont pratiquement terminés, mais les informations sur les superficies ensemencées divergent. L'estimation du Bureau de la statistique (11,1 millions d'hectares dont 4,3 de céréales de printemps) est nettement plus basse que celle du Ministère de l'agriculture (12,7 millions d'hectares, y compris 4,78 millions d'hectares de céréales de printemps, à l'exclusion du maïs).

Quelle que soit la superficie ensemencée, des gelées puis la sécheresse en avril et pendant une bonne partie du mois de mai dans le sud de l'Ukraine, ont fait baisser le potentiel de rendement et l'on prévoit une récolte de céréales ne dépassant pas celle de 1999, estimée par la FAO à 27 millions de tonnes. Étant donné qu'il s'agit de la deuxième mauvaise récolte consécutive et compte tenu du volume élevé des exportations (5,8 millions de tonnes en 1998/99 et 3,0 millions de tonnes jusqu'en avril 2000), les prévisions initiales de la FAO concernant les exportations céréalières de 1999/2000 sont de 3,1 millions de tonnes, dont 2,0 millions de tonnes de blé; quant aux importations céréalières, elles seraient inférieures à 0,3 million de tonnes, principalement du blé et du riz.

YOUGOSLAVIE, RÉPUBLIQUE FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (5 juin)

La campagne agricole 1999/2000 se révèle très difficile. La production agricole a mieux résisté que d'autres secteurs de l'économie, mais l'effet des sanctions au fil des ans, les dégâts causés durant la guerre l'an dernier, l'inflation rapide et les contrôles des prix des denrées alimentaires de base ont fortement ébranlé le potentiel du secteur et déstabilisé l'industrie du bétail.

Les perspectives des cultures vivrières de 2000, et en particulier celles dont la commercialisation fait l'objet de règlements gouvernementaux, ne sont pas bonnes. Les semis des cultures d'hiver n'atteignent pas les objectifs fixés, en raison des bas prix officiels du blé, des retards dans les paiements, des mauvais résultats des récoltes de 1999, conjugués au manque de carburant et d'engrais, de fonds de roulement et aux retards survenus dans les récoltes de 1999. D'après les derniers rapports, contrairement aux attentes, la superficie ensemencée en blé d'hiver a chuté encore, passant à seulement 640 000 hectares, contre 702 000 hectares l'année précédente. Les conditions de végétation ont été mitigées. Les inondations et l'engorgement des sols dans certaines zones de la Voïvodine ont été suivies par un temps chaud et sec en avril/mai qui compromet les rendements du maïs et des graines oléagineuses. L'utilisation des engrais est probablement restée faible à cause de la forte augmentation des prix au marché noir et du fait qu'ils sont distribués par le gouvernement seulement contre paiement de blé en nature après la récolte. Le prix des semences de qualité est aussi très élevé. Tout indique que la récolte de blé de 2000 sera encore une fois mauvaise.

L'État contrôle encore officiellement les prix de cinq produits de base: pain, lait, viande, sucre et huile végétale. Toutefois, avec l'inflation rapide, les contrôles des prix sont sans effet et ne s'appliquent qu'aux produits vendus dans les boutiques de l'État, qui sont souvent mal approvisionnées, alors que des marchandises sont disponibles dans le secteur privé à des prix beaucoup plus élevés. Pour tenter de garder les prix de détail à de bas niveaux, le gouvernement subventionne la farine, et le combustible et l'énergie utilisés par les boulangeries.

En 1999, la récolte record de maïs (6,1 millions de tonnes) a compensé la mauvaise récolte de blé (seulement 2 millions de tonnes), et la production céréalière totale devrait s'établir à un niveau proche de la moyenne, soit 8,6 millions de tonnes. Selon les premières indications, la récolte céréalière de 2000 pourrait être inférieure. Par ailleurs, le pays a exporté, en 1999/2000, 150 000 tonnes de blé ainsi que de maïs. Toutefois, les exportations agro-alimentaires durant les trois premiers mois de cette année étaient inférieures d'un tiers à celles de 1999 à la même époque, bien que le commerce des fruits et des légumes, dont la production est presque entièrement le fait du secteur privé, reste important.

En raison du conflit dont le Kosovo a été l'enjeu et des sanctions économiques appliquées depuis plusieurs années, le pays est en proie à une crise économique aiguë. En 1999, les prix des denrées alimentaires ont doublé, tandis que les salaires ont diminué. Le PAM fournit une aide alimentaire à près de 1 million de bénéficiaires en Serbie (à l'exclusion de la province du Kosovo) et au Monténégro, parmi lesquels des réfugiés ainsi que des personnes économiquement et socialement fragilisées. D'autres organisations s'attachent à fournir une assistance à quelque 200 000 PDI en Serbie.

Dans la province du Kosovo, les perspectives de la récolte céréalière de 2000 restent généralement satisfaisantes. La récolte de blé va commencer et d'après les premières indications, elle se situera entre 200 000 et 250 000 tonnes. Comme prévu précédemment, le volume de l'aide alimentaire fournie à la province du Kosovo a été réduit durant le deuxième trimestre de 2000, compte tenu de l'augmentation des offres d'emplois à mesure que l'économie se redresse, et donc que le revenu des ménages s'améliore, et à mesure que les dépenses d'hiver diminuent. Le nombre total de bénéficiaires en avril-juin est estimé à 620 000 dont 330 000 couverts par le PAM et 290 000 par le Service de secours catholique/Mère et enfant international.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA (2 juin)

Les intentions de semis officiels en mars n'indiquent pratiquement aucun changement par rapport aux emblavures de blé de cette année. Une augmentation marquée de la superficie plantée en blé dur serait neutralisée par la réduction des semis d'autres blés de printemps. Les conditions des semis ont été généralement favorables et fin mai les semis étaient presque achevés dans quelques zones, ayant progressé à un rythme normal à supérieur à la normale dans la plupart des zones de production durant ces dernières semaines. Pour les céréales secondaires, les premières indications font état d'une augmentation des emblavures. Les superficies plantées en orge devraient augmenter de 22 pour cent pour passer à 5,4 millions d'hectares, et celle de maïs de 14 pour cent, pour passer à plus de 1,3 million d'hectares. Reflétant cette extension importante des emblavures, la production globale de céréales secondaires devrait s'établir en 2000 à environ 29 millions de tonnes, soit quelque 9 pour cent de plus qu'en 1999.

ÉTATS-UNIS (2 juin)

La production globale de blé (d'hiver et de printemps) en 2000 s'établira, selon des prévisions officielles, à 60,9 millions de tonnes, soit 3 pour cent de moins que l'année précédente. Les semis de blé d'hiver, à récolter en 2000 sont prévus actuellement à environ 14 millions d'hectares, soit 2 pour cent de moins qu'en 1999 et la superficie la plus petite depuis 1971. Toutefois, on attend à nouveau de bons rendements, proches des niveaux exceptionnels de l'an dernier. Concernant le blé de printemps, les semis étaient pratiquement achevés fin mai et, si les premières indications du rapport sur les perspectives de semis du Département de l'agriculture des États-Unis du 31 mars se matérialisent, la superficie sera inférieure d'environ 5 pour cent à celle de 1999, passant à 7,5 millions d'hectares.

Pour ce qui est des céréales secondaires, selon le rapport sur les perspectives des semis, il ne devrait pas y avoir cette année de changement important des superficies ensemencées par rapport à l'an dernier. Un léger accroissement est prévu pour le maïs; en revanche, une baisse est prévue pour le sorgho. Les semis du maïs auraient été pratiquement achevés le 22 mai, bien en avance sur la date prévue en raison d'un temps sec favorable. À la fin du mois, la levée avait eu lieu quasiment partout et des averses abondantes dans plusieurs zones de la ceinture du maïs (Corn Belt) avaient quelque peu atténué les inquiétudes au sujet du manque d'humidité. Dans le rapport sur l'état d'avancement des cultures du Département de l'agriculture des États-Unis du 30 mai, les conditions de la récolte étaient considérées en gros assez bonnes à bonnes (assez bonnes: 24 pour cent; bonnes: 55 pour cent), pratiquement comme un an plus tôt. Toutefois, compte tenu du grave déficit hydrique dans le sous-sol dans de nombreuses zones après le temps sec de la première campagne, il faudra davantage de précipitations au cours des prochaines semaines. En se fondant sur les superficies plantées indiquées, et en supposant que les précipitations seront suffisantes durant le reste de la campagne, on prévoit que la production totale de céréales secondaires de 2000 aux États-Unis sera de 271,3 millions de tonnes, soit 2,8 pour cent de plus que l'année précédente.

Les semis de la culture du riz de 2000/2001 sont presque achevés. Selon le rapport sur les perspectives de semis, les agriculteurs entendent réduire la superficie sous riz à environ 1,38 million d'hectares. Ceci représenterait une diminution de plus de 5 pour cent par rapport à la campagne précédente, par réaction à une baisse substantielle des cours du riz durant la campagne précédente qui a encouragé les cultivateurs à se tourner vers des cultures plus rentables. Compte tenu des intentions de semis, la production de riz/paddy en 2000/2001 est prévue officiellement à 9,1 millions de tonnes.

OCÉANIE

AUSTRALIE (2 juin)

Les semis du blé d'hiver et des céréales secondaires de 2000 sont en cours. De bonnes pluies début mai, associées à d'abondantes réserves d'eau dans le sol après un été et un début d'automne anormalement humides, expliquent les excellentes conditions des semis dans l'est et l'ouest de la zone de culture des céréales. Les premières indications des intentions de mise en culture fournies par les agriculteurs font état d'une superficie en blé d'hiver de 11,8 millions d'hectares, pratiquement inchangée par rapport à l'an dernier. Étant donné les bonnes conditions de semis, et en supposant que les conditions météorologiques seront normales pendant le reste de la campagne, on prévoit une récolte de près de 23 millions de tonnes. Ce chiffre serait supérieur à la moyenne quinquennale et juste en dessous de la récolte record de 24 millions de tonnes en 1999. Quant à l'orge, principale culture secondaire d'hiver, selon les premières indications, il y aura un redressement très marqué dans les semis jusqu'à presque 3 millions d'hectares après les semis réduits de l'an dernier.

Toutefois, bien que les conditions météorologiques pour les semis et le développement précoce des céréales d'hiver soient favorables, il y a une certaine incertitude quant au résultat de la récolte de 2000 à cause d'une infestation de criquets pèlerins depuis avril, qui serait la pire infestation des 50 dernières années. Bien que quelques dommages aient déjà été causés aux cultures au début de la levée des céréales, la menace la plus grande se manifestera au printemps lorsque les _ufs, déposés en automne, vont éclore. Des mesures de lutte intensive seront nécessaires au cours des prochains mois afin de prévenir d'éventuelles infestations destructrices plus tard dans l'année.

La récolte du riz est presque terminée et, selon les prévisions officielles, elle subira une contraction d'environ 20 pour cent par rapport à la campagne précédente, le volume tombant à 1,1 million de tonnes, sous l'effet d'une réduction de 13 pour cent de la superficie ensemencée venant s'ajouter à une baisse des rendements.


Previous PageTable Of ContentsNext Page