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7. RECHERCHE, ENSEIGNEMENT ET FORMATION

7.1 Introduction

La recherche, l'enseignement et la formation doivent être au service de la production: telle est la doctrine adoptée en Chine. Mettant ce précepte en pratique, les Chinois ont suivi ce qu'ils appellent une politique de la porte ouverte pour la recherche et l'enseignement.

Ces principes ont été réalisés par les associations “trois en un”: responsables politiques, chercheurs et ouvriers/paysans, tous ensemble, explorent les problèmes de production et travaillent à les résoudre. Enseignants, chercheurs et ouvriers/paysans se communiquent mutuellement les leçons qu'ils ont tirées de leur propre expérience.

En outre, la “théorie alliée à la pratique” ne se borne pas à l'expression d'un principe. De l'avis de la Mission, c'est une règle absolue à tous les échelons de la recherche, de l'enseignement et de la formation. Le résultat pratique de cette doctrine, c'est que même la reproduction artificielle du poisson est maintenant appliquée couramment et à grande échelle par les pisciculteurs ordinaires des campagnes, alors que cela reste un domaine hautement spécialisé dans la plupart des autres pays, réservé en général aux hommes de science et techniciens de l'Etat.

7.2 Recherche

La Mission a eu l'occasion de visiter plusieurs instituts de recherche, dans la municipalité de Shanghaï comme dans les provinces de Kwangtung, Hupei et Kiangsu. Partout, la méthode de la “porte ouverte” nous est apparue avec évidence dans les travaux de recherche scientifique.

Ces instituts ont organisé des groupes “trois en un” composés de travailleurs, de techniciens et d'hommes de science. Ensemble, ces groupes s'attachent à identifier les problèmes de production; ensemble ils préparent et exécutent les recherches, non seulement en laboratoire, mais plus souvent sur le terrain, sur les lieux mêmes où se dérouleront les opérations.

Les unités de production participent aussi à la recherche scientifique au moyen de groupes “trois en un”.

Les instituts ont adopté pour règle fondamentale d'envoyer les chercheurs sur les lieux de production pour apprendre des pisciculteurs et des pêcheurs les leçons de leurs expériences, en même temps que pour les aider dans leurs production et recherches pratiques. Aussi, pisciculteurs et pêcheurs jouent-ils un rôle très important dans l'effort de recherche; quant aux chercheurs, tout en s'associant aux conditions de la production, ils s'appliquent à généraliser les résultats de leur travail scientifique.

Shanghaï compte dix districts, dont tous les problèmes de production, avis et données de l'expérience sont rassemblés au sein d'un réseau organisé par l'Institut de Recherches Halieutiques de Shanghaï. C'est le “Groupe d'échanges techniques et scientifiques” qui a pour tâche d'élever le niveau technique et scientifique de tous ceux qui participent à la production des pêches. Tous les problèmes pratiques à résoudre sont réunis par ses soins. Les chercheurs y participent: par l'intermédiaire du Groupe et l'association des “trois en un”, ils apportent leurs connaissances scientifiques et discutent des voies possibles de solution. Ces réunions, qui durent de un à trois jours, se tiennent une fois par an, groupant 200 à 300 participants.

7.3 Enseignement et formation

Comme les instituts de recherche, les établissements chinois d'enseignement et de formation ont aussi adopté la politique de “la porte ouverte”.

Les enseignants eux-mêmes doivent “aller au terrain”, notamment sur les unités de production les plus avancées, pas seulement pour enseigner les ouvriers et paysans, mais pour en recevoir des leçons. Ils se joignent à eux et prennent part physiquement et matériellement à leur travail, dans les communes.

Pour les étudiants, les résultats de leurs examens ne constituent plus le critère suffisant pour entrer dans un établissement d'enseignement ou de formation. Collèges et universités admettent les étudiants conformément aux instructions du président Mao: “Les étudiants seront choisis parmi les travailleurs et les paysans ayant une expérience pratique”. Ils doivent avoir travaillé au moins deux ans, cinq de préférence, sur le terrain. Ils sont également sélectionnées parmi les membres de la commune et par ceux-ci. Une fois son enseignement terminé, le diplômé revient en général à son unité de production dans sa commune d'origine. Quelques uns, parce qu'ils doivent poursuivre leurs études ou leur formation pour la recherche scientifique supérieure, sont affectés par l'Etat à des instituts spécialisés.

Enseignants et étudiants visitent souvent de concert les stations de reproduction des poissons, à des fins à la fois éducatives et expérimentales dans le domaine de la production.

Comme les étudiants disposent d'une expérience pratique avant d'entrer dans un établissement éducatif, ils participent aussi à l'enseignement. En collaboration avec les maîtres, ils donnent leur avis sur les méthodes et matériels pédagogiques et aident à élever la qualité de l'enseignement.

L'enseignement technique supérieur a maintenant été réduit à trois ans, au lieu de quatre à cinq comme précédemment. Le nombre des matières inscrites au programme a également été réduit et les cours sont en relation directe avec la production effective.

Les établissements d'enseignement et même les communes organisent périodiquement des cours de formation accélérée, dont une partie se tient aussi pendant la saison de reproduction du poisson. Toujours, tout au long du processus pédagogique, la pratique va obligatoirement de pair avec la théorie.

Travailleurs, étudiants et paysans dotés de conscience politique et d'expérience pratique contractent dans ces universités un type d'éducation et une formation accélérée du genre “poisson dans l'eau”. Un autre principe d'enseignement est ce que l'on appelle en Chine le système “d'amont et d'aval”. L'étudiant “d'amont” associe son travail à ses études à l'intérieur du collège. Celui “d'aval” retourne provisoirement dans les équipes de production pour mettre en pratique ce qu'il aura appris. Les activités, la durée des “périodes” et le nombres d'allées et venues “en amont et en aval” varient selon les différentes spécialités et les grades.


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