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L'ergonomie forestière
Le neem en bref

L'ergonomie forestière

Introduction to ergonomics in forestry in developing countries. Etude FAO: Forêts n° 100. 1992. Rome, FAO.

On se rend compte de plus en plus que les pays en développement n'accordent pas suffisamment d'importance à la relation entre l'ouvrier forestier et l'environnement dans lequel il travaille. La situation est aggravée par l'absence d'une législation fondamentale qui protège l'ouvrier forestier. Le but de cette publication est d'attirer l'attention sur la nécessité d'étudier systématiquement ces relations et les programmes nécessaires d'éducation et de formation.

L'ouvrage comprend une introduction et six chapitres de fond sur les sujets suivants: l'ouvrier et le travail; l'environnement dans lequel l'ouvrier opère; les accidents du travail et les maladies professionnelles; les mesures prises aux plans national et de l'entreprise; les problèmes ergonomiques des diverses activités forestières; l'utilisation de listes récapitulatives ergonomiques.

Le chapitre consacré à l'ouvrier et au travail donne des bases d'anatomie humaine, de mécanismes biologiques et d'effet des postures de travail et de l'échelonnement des travaux sur le stress physique et mental. Le chapitre sur l'environnement dans lequel l'ouvrier travaille est divisé en sections qui traitent des facteurs biologiques et physiques, technologiques et d'organisation (par exemple la conception, l'utilisation et l'entretien des outils et machines, ou les effets du bruit et des vibrations). Le chapitre 4, consacré aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, bien qu'il soit très court, traite comme il convient des distinctions fondamentales entre les accidents, c'est-à-dire des événements soudains ayant des effets immédiats, et les maladies professionnelles qui ont une incidence négative sur les ouvriers au fil des années. Un point important évoqué dans l'examen des constats d'accidents est la nécessité de tenir compte des accidents qui ont failli arriver, car il s'agit souvent de circonstances dans lesquelles seule la chance a permis d'éviter l'accident.

Le chapitre consacré aux mesures prises aux plans national et de l'entreprise n'examine que brièvement les questions nationales telles que la nécessité de lois et de réglementations, les institutions de sécurité et d'assurance-accidents, les institutions de fabricants et d'essais, l'enseignement, la formation professionnelle et la vulgarisation, ainsi que la recherche. En revanche, une place importante est consacrée aux mesures prises au niveau de l'entreprise, notamment l'étude de mesures techniques telles que l'utilisation de technologies appropriées et d'un matériel de protection, les approches du comportement, les mesures d'organisation, la nécessité de services de médecine du travail et de premier secours, et enfin la nécessité de programmes d'étude des travaux en cours.

Le chapitre 6 examine les problèmes ergonomiques dans diverses activités forestières, notamment la sylviculture, la récolte, la première transformation et les opérations spécialisées telles que la maîtrise et la prévention des incendies de forêt. Le dernier chapitre décrit les avantages potentiels que confère l'utilisation de listes récapitulatives toutes prêtes pour tenir compte des concepts ergonomiques en matière de foresterie. Des modèles de listes récapitulatives sont fournis.

Le texte est illustré d'un bout à l'autre par des croquis qui permettent de comprendre les concepts étudiés.

Cet ouvrage s'adresse aux professeurs et formateurs en matière de foresterie, en particulier aux niveaux technique et professionnel. Il devrait également intéresser les enseignants forestiers au niveau supérieur et les chercheurs, étant donné les nombreuses facettes de l'environnement des travaux forestiers, dans la mesure où elles ont une incidence sur la sécurité, la santé, le bien-être et l'efficacité des ouvriers forestiers.

Guide-lines on ergonomic study in forestry. E. Apud. L. Bostrand. I.D. Mobbs et B. Strehlke. 1989. Genève, OIT. ISBN 92-2106957-5.

En foresterie, il existe un lien étroit entre l'efficacité opérationnelle et les conditions ergonomiques. Si les ouvriers sont satisfaits de leur travail, s'ils ne sont pas exposés à un stress physique et mental excessif, s'ils sont suffisamment protégés contre des influences négatives de l'environnement, et s'ils sont dans un état acceptable de santé et de nutrition, ils produisent davantage et gagnent de meilleurs salaires. De même, les employeurs ont avantage à voir les opérations se dérouler sans accroc, le matériel et les machines davantage utilisés et les pannes moins fréquentes, et à pouvoir compter sur une main-d'œuvre stable et qualifiée.

En particulier, mais pas exclusivement dans les pays en développement, le peu de cas que l'on fait des exigences ergonomiques continue à nuire aux opérations forestières. Les recherches et les études dans ces domaines sont donc un élément important de la vaste campagne d'amélioration de l'aménagement et de l'utilisation des forêts.

Un atelier sur l'efficacité opérationnelle, l'étude du travail et l'étude ergonomique s'est tenu en 1985 en République-Unie de Tanzanie. Il était organisé par l'intermédiaire de l'Organisation internationale du travail (OIT), en collaboration avec l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) et le Programme finlandais de formation forestière pour les pays en développement. Lorsque le compte rendu de l'atelier a été publié en 1986, bien qu'il ait donné une idée des diverses approches de l'étude du travail et de l'étude ergonomique effectuées sur les activités forestières, les participants ont demandé des renseignements plus détaillés concernant l'étude ergonomique. Cette demande a été réitérée par les participants au 18e Congrès mondial de l'IUFRO, tenu en Yougoslavie en 1986.

Certains des maîtres de recherche qui ont participé à l'atelier organisé en Tanzanie ont donc accepté de présenter des directives plus détaillées sur les méthodes de recherche ergonomique qui intéressent particulièrement la foresterie. Cette publication contient leurs exposés et permet de les diffuser plus largement auprès des spécialistes et des gestionnaires forestiers dans les pays en développement.

Les directives ne couvrent pas tous les domaines possibles de la recherche ergonomique, et tous les sujets n'ont pas été traités de manière aussi approfondie les uns que les autres. Le principal exposé, préparé par Elias Apud, est consacré aux méthodes biologiques humaines de recherche ergonomique en foresterie. Il repose sur l'expérience de nombreuses années de recherche au Chili. Lisbet Bostrand, ancien chercheur en foresterie de l'Université suédoise des sciences agricoles, a passé plusieurs années au Centre FAO/ASDI de développement de l'éducation forestière aux Philippines à enseigner l'ergonomie aux enseignants forestiers. Elle a utilisé avec profit des listes récapitulatives ergonomiques et des dispositifs de mesure du bruit sur le terrain, et elle est l'auteur des chapitres consacrés à ces questions.

Pendant une longue période, les recherches consacrées aux accidents forestiers ont été du ressort de Bernt Strehlke. Actuellement conseiller technique principal d'un projet d'école d'exploitation forestière bénéficiant d'une aide de l'OIT à Fidji, il était auparavant spécialiste de la formation professionnelle, de la foresterie et des industries du bois à l'OIT, à Genève. Etant donné que les études ergonomiques sont étroitement liées aux études du travail, une brève présentation de ce domaine de recherche, préparée par I.D. Mobbs, membre de la Work Study branch de la British Forest Research Organisation, fait également partie des directives.

S. Dembner

Fitting the job to the forest worker: an illustrated training manual on ergonomics. 1992. Genève, OIT. ISBN 92-2-108113-8. Prix: FS 17,50.

Les travaux forestiers se caractérisent par des conditions de travail difficiles, des efforts physiques considérables et des risques élevés d'accident. D'où, en particulier dans les pays en développement, une faible productivité, des salaires peu élevés et une instabilité de la main-d'œuvre. Pour assurer l'avenir de la foresterie, il faut utiliser durablement les ressources humaines et forestières. L'application de l'ergonomie à la foresterie est un instrument important pour créer ces conditions. Tel est le message que ce manuel de formation cherche à faire passer. Il demande aux dirigeants et aux responsables d'être plus attentifs à la relation qui existe entre l'ouvrier forestier et son travail.

Cet ouvrage doit servir de matériel didactique pour l'enseignement et la formation forestiers élémentaires et spécialisés. Le langage scientifique a été volontairement évité dans toute la mesure du possible pour faciliter la compréhension du texte.

Le manuel est divisé en huit sections: Introduction; Le corps et le travail; L'environnement naturel; Considérations technologiques; Planification et organisation du travail; Les accidents et leur prévention; Les conditions de travail; La formation à l'ergonomie. Le texte est illustré par des croquis simples, et les principaux chapitres sont signalés par des croquis placés en haut et à droite de chaque page.

Neem: A tree for solving global problems

La publication fait partie du programme forestier du Service des secteurs industriels de l'Organisation internationale du travail, qui vise à améliorer la productivité, les conditions de travail et la formation. L'ouvrage n'est actuellement disponible qu'en anglais, l'édition espagnole est en préparation.

S. Dembner

Le neem en bref

Neem: a tree for solving global problems. National Research Council. 1992. Washington, D.C., National Academy Press. ISBN 0-309-04686-6.

«Le neem est un arbre extraordinaire»: la première ligne de la préface de cet ouvrage donne le ton d'un discours sur un arbre qui fournit insecticides, médicaments, huile et, peut-être demain, des produits contraceptifs. Ces utilisations s'ajoutent aux emplois traditionnels du neem (Azadirachta indica), à savoir l'ombre et le bois de feu, en particulier dans les tropiques semi-arides et arides.

Cet ouvrage est le rapport d'un groupe spécial du United States National Research Council's Board on Science and Technology for International Development. Six spécialistes, représentant le Département de l'agriculture des Etats-Unis, plusieurs universités, un centre privé de recherche sur le cancer aux Etats-Unis et le Centre international sur la physiologie et l'écologie des insectes de Nairobi (Kenya) ont préparé ce rapport sous la direction du docteur N.D. Vietmeyer.

Malgré les utilisations aussi nombreuses que prometteuses qu'offre le neem, les auteurs précisent d'emblée que l'on manque toujours de renseignements s'appuyant sur des essais confirmés ou sur une longue expérience de l'utilisation des produits dérivés du neem. Cette question est bien examinée dans les deux premiers chapitres: La vision; La réalité. Les chapitres suivants sont intitulés: L'arbre; Que contient le neem?; Effets sur les insectes; Effets sur les autres organismes; Médicaments; Produits industriels; Reboisement. Le dernier chapitre, Les prochaines étapes, examine les besoins d'action future et de recherche complémentaire.

Les chapitres sont subdivisés en sections brèves et complétés par des illustrations et des graphiques. Bon nombre d'entre eux comportent des encadrés qui contiennent du matériel précieux et intéressant, par exemple des anecdotes historiques concernant le neem et ses nombreuses utilisations. Autre caractéristique intéressante de cet ouvrage: une série d'annexes qui décrivent les tests d'innocuité menés à ce jour sur des produits insecticides dérivés du neem et l'examen des propriétés contraceptives possibles de l'huile de neem. Une longue liste de contacts pour la recherche et de citations (malheureusement limitées presque exclusivement à des textes de langue anglaise) complète l'ouvrage.

Le sujet est traité de façon concise et rapide, mais la brièveté de certaines sections est décevante, en particulier la partie concernant la biologie et la sylviculture. Par exemple, les problèmes des ravageurs ne sont qu'effleurés; le problème des cochenilles du bassin du lac Tchad, en Afrique de l'Ouest, n'est que brièvement évoqué, et on ne parle pas de la forte sénescence du neem au Niger, due à des causes encore inconnues. Autre problème non traité: la base génétique probablement étroite du neem introduit en Afrique et dans d'autres zones à partir de son habitat naturel, l'Asie. L'absence de variations intraspécifiques est peut-être un facteur qui a contribué à cette sénescence au Niger.

Néanmoins, ce livre d'une lecture aisée est un bon ouvrage de références rapide pour toute personne qui s'intéresse à cet arbre aux multiples emplois, et une source d'indications pour en approfondir l'étude.

W. M. Ciesla


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