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2. TRAVAUX EFFECTUES ENTRE 1963 ET 1972

En 1963 peu de temps après que l'Union Internationale des Sciences Biologiques ait lancé les prémices d'un Programme Biologique International, l'ORSTOM regroupe à N'Djaména les premiers éléments d'une équipe pluridisciplinaire d'hydrobiologistes qui comprendra jusqu'à onze chercheurs résidents.

Les premières recherches entreprises ont été inscrites au programme de la section PF (production des communautés d'eau douce) de la partition française au PBI sous le titre “Etude d'un lac tropical sous climat semi aride (lac Tchad)”. Ces recherches, outre leur intérêt fondamental pour la connaissance des phénomènes biologiques dans une zone climatique et une région du globe alors encore peu étudiée concernaient les projets de mise en valeur du bassin tchadien. Elles englobaient en effet des estimations de stocks de poissons susceptibles d'orienter le développment de la pêche locale, d'une grande importance économique pour les quatre états riverains du lac.

Durant cette période l'ORSTOM n'est pas le seul organisme à travailler sur le bassin tchadien pour étudier les poissons. Au début des années 60 une autre équipe d'hydrobiologistes s'installe au Nigéria sur les rives de la cuvette nord du lac, dans la station fédérale de recherche de Malamfatori pour réaliser un programme comprenant des études physicochimiques, hydrologiques, planctonologiques et ichtyologiques.

A la même époque le Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) démarre ses activités par une étude entreprise en collaboration avec l'ORSTOM sur les pêches et la commercialisation de leurs produits. Au cours de près de dix années de présence au Tchad le CTFT s'emploiera à améliorer les techniques de capture, de conservation et de transport des poissons pêchés par les artisans tchadiens.

En 1964 la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) sera créée qui aura entre autres missions de veiller à l'amélioration de l'exploitation et de la commercialisation des produits de la pêche lacustre entre les quatre états riverains.

Enfin la FAO contribuera à la surveillance des stocks lacustres par l'installation de postes de collecte de statistiques du trafic routier de poissons en provenance du lac et du delta du Chari, et destinés à être vendus au Nigéria.

De 1963 à 1972 les recherches ichtyologiques entreprises sur le bassin sont orientées selon trois axes:

auxquels il faut ajouter des travaux, principalement méthodologiques sur l'observation des pêches (60, 65, 68, 69, 73,etc.).

Le cadre de ces études a été limité au lac et au bas réseau fluvial, à savoir les biefs inférieurs du Chari jusqu'à Maïlao et les biefs inférieurs du Logone jusqu'à Logone-Gana. Cet ensemble qui correspond à la zone d'activité de la CBLT, a été dénomée “bassin conventionnel” par cette dernière.

Un bilan des connaissances acquises dans les différents domaines de l'hydrobiologie pendant cette première période d'étude correspondant à un état “Tchad normal” au sens de Tilho1 est publié par l'ORSTOM en 1972 sous le nom “Grandes Zones écologiques du lac Tchad” (11).

1 Voir “La persistance des effets de la sécheresse sur le lac Tchad” A. Chamet, CPCA/T5, (1979) pp. 74–91


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