Genre

Nouvel objectif stratégique de la FAO: l'équité hommes-femmes

Jacques Diouf, Directeur general de la FAO: «Pour la FAO, donner aux femmes les moyens d'agir et instaurer l'égalité entre hommes et femmes sont deux elements incontournables dans la marche vers un monde libéré de la faim et de la malnutrition.»

© FAO/A. Benedetti

23/11/2009

23 novembre 2009, Rome – L'intégration de la parité hommes-femmes est devenue un objectif stratégique de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Afin de concrétiser sa vision d'un monde libéré de la faim et de la malnutrition, le nouveau cadre stratégique de la FAO -approuvé aujourd'hui par la Conférence biennale de l'Organisation- dresse une série d'objectifs qui déterminent les résultats à atteindre dans la prochaine décennie.

Pour la première fois, l'égalité entre les hommes et les femmes occupe la même place que les questions centrales «traditionnelles», telles que l'augmentation des niveaux de nutrition et l'intensification durable de la production agricole. Ce cadre de la FAO vise à intégrer l'égalité hommes-femmes dans tous ses programmes en faveur de l'agriculture et du développement rural.

Dans une allocution, Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, s'exprimait en ces termes: «Aujourd'hui, le spectre de la faim a reparu dans de nombreux pays en développement. La sous-alimentation touche à présent plus d'un milliard de personnes, soit un sixième de l'humanité, et la communauté internationale est en outre confrontée à d'autres défis monumentaux – ralentissement de l'économie mondiale, effondrement des échanges et des investissements, raréfaction des ressources naturelles et impact du changement climatique.

«Ces défis ne pourront être relevés tant que persisteront les préjugés ancestraux sur le rôle respectif des hommes et des femmes, qui interdisent à celles-ci de participer pleinement aux décisions et au développement économique et social. En prenant systématiquement en compte la nécessité d'instaurer l'équité entre les sexes, dans tous ses programmes sur l'agriculture et le développement rural, la FAO entend augmenter l'impact du soutien qu'elle apporte aux États Membres et atteindre les objectifs d'égalité entre les sexes, d'éradication de la faim et de la pauvreté et de sécurité alimentaire pour tous.»

En tant qu'organisation spécifique des Nations Unies pour l'agriculture et le développement rurale, la FAO bénéficie d'un avantage comparatif certain pour répondre aux questions d'égalité entre les hommes et les femmes en zones rurales. Depuis des années, la FAO mène le combat pour la reconnaissance de la contribution des femmes à la production vivrière et à la sécurité alimentaire. Elle a également été le fer de lance des efforts déployés pour supprimer les entraves à l'égalité des chances pour les femmes et la pleine jouissance de leurs droits.

Cependant, des lacunes fondamentales restent à combler : les préjugés culturels et le manque de volonté politique ont eu pour effet que les politiques et les conventions approuvées au niveau international sur la parité hommes-femmes et l'autonomisation des femmes ont été très inégalement adoptées et mises en œuvre.

Les données nécessaires pour comprendre l'accès différencié des hommes et des femmes aux ressources productives sont rares et les capacités à intégrer les questions de genre aux programmes de développement restent insuffisantes dans de nombreux pays en développement. Même lorsque des progrès ont été accomplis, la capacité à mettre en œuvre des politiques et à évaluer l'impact est souvent inadaptée. La stratégie de la FAO concernant la dimension de genre vise à combler ces lacunes et à relever le niveau d'égalité entre hommes et femmes dans les zones rurales.