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Les femmes rurales, agents de changement: la FAO se prépare à l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC en juin

Le rôle fondamental des femmes dans la production alimentaire mondiale et dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement a constitué l’essentiel d’une table ronde organisée au Siège des Nations Unis à New York le 22 avril 2010.

© FAO/A. Hafeez

22/04/2010

22 avril 2010, Rome – La réunion intitulée « Qui fournit les aliments dont le monde aura besoin en 2010 et pendant les années qui suivront: les femmes rurales en tant qu’agents de changement et militantes œuvrant en faveur de la sécurité alimentaire mondiale » avait pour but de formuler des thèmes en vue de l’Examen ministériel annuel (AMR) de l’ECOSOC (Conseil économique et social des Nations Unies), organisé du 28 juin au 3 juillet 2010.

La réunion a été parrainée conjointement par le Département des affaires sociales et économiques des Nations Unies, la FAO, le FIDA, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, le PAM et la Banque mondiale en collaboration avec le Projet contre la faim (Hunger Project) et l’association WOCAN (Les femmes s’organisent pour changer l’agriculture et la gestion des ressources naturelles).

Fin juin, le thème de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC sera la Mise en œuvre des objectifs arrêtés et des engagements pris sur le plan international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. En tant que principal coordonnateur du système des Nations Unies pour le développement et principale tribune consacrée aux questions économiques et sociales, l’ECOSOC interviendra dans ce débat et adressera un message fort à ce propos lors du sommet consacré aux Objectifs du Millénaire pour le développement, en septembre.

En outre, la réflexion de l’ECOSOC sera particulièrement utile à la Commission de la condition de la femme lorsque celle-ci abordera le débat sur la situation des femmes rurales, prévu en 2012.

Le rôle fondamental des femmes dans la sécurité alimentaire mondiale

Même si les petites exploitations agricoles ont un visage féminin dans la plupart des pays en développement, les agricultrices sont encore trop souvent invisibles et insuffisamment soutenues quand il est question d’investissements, de politiques et de programmes. Cette réalité a de profondes conséquences sur la vie des femmes, des hommes et des enfants des zones rurales et sape les efforts déployés en faveur de la sécurité alimentaire mondiale.

« Il existe une discrimination flagrante à l’encontre des femmes quand il est question de propriété ou d’accès à la terre, aux technologies agricoles, à l’information, aux formations, aux services financiers et à toutes les ressources productives afférentes.  Ces disparités freinent l'essor de la productivité agricole et affaiblissent nos moyens d'action, tant contre la pauvreté qu'en faveur du développement économique », déclare la modératrice du débat, Marcela Villarreal, Directrice de la Division de la parité, de l’équité et de l’emploi rural de la FAO.

Mme Villarreal ajoute que « la récente crise alimentaire et économique a rappelé de façon cruelle que l’agriculture durable est fondamentale pour la sécurité alimentaire et le développement. Il importe maintenant de tirer parti de ces réunions pour que le rôle indispensable des femmes rurales dans les domaines de l’agriculture et du développement soit pleinement reconnu et pris en compte dans le calendrier politique ainsi que dans les processus de prise de décisions. »

« Le premier Objectif du Millénaire pour le développement qui vise à éliminer la faim et l’extrême pauvreté ne peut pas être atteint sans la participation pleine et entière des femmes rurales », remarque encore Mme Villarreal.

Même si les références aux efforts de lutte contre les inégalités entre les sexes sont nombreuses dans les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et dans d’autres accords internationaux, comme la Déclaration et le Programme d’action de Beijing et l’Article 14 de la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme Villarreal a souligné que « des actions plus fortes sont nécessaires pour soutenir le rôle des femmes rurales en tant qu’agents de changement et éléments déterminants du développement. »

Intervenants

Des experts gouvernementaux et des femmes dirigeantes d’organisations d’agriculteurs ou responsables à l'échelon municipal  interviendront lors de la table-ronde: Florence Chenoweth, Ministre de l’Agriculture du Libéria; Myrna Cunningham, Directrice du Centre pour le développement et l’autonomie des peuples indigènes; Carmen Griffiths, Coordinatrice de l’organisation GROOTS en Jamaïque; et Carol Kramer-Leblanc, Directrice pour le développement durable au Département de l’agriculture des États-Unis d’Amérique. Le Président de l’ECOSOC, M. Hamidon Ali, présidera la manifestation.

Questions à débattre:

1. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de stratégies de développement rural sensibles à la parité hommes-femmes qui ont permis une autonomisation des femmes en tant qu’agents de changement pour le développement économique et social?

2. Quels nouveaux moyens mettre en œuvre pour surmonter les obstacles à l’autonomisation des femmes rurales? Quelles sont les mesures qui ont réussi et celles qui pourraient être généralisées?

3. Quel rôle peuvent jouer les différentes parties prenantes afin de garantir la mobilisation ciblée de ressources en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes rurales?

4. Comment peut-on améliorer la collecte et l’analyse des données sur la contribution des femmes à la sécurité alimentaire afin de mieux informer les décideurs, les planificateurs et les responsables du suivi des résultats?

5. Quelles sont les stratégies gagnantes pour améliorer la capacité des femmes rurales à influencer la prise de décisions au niveau local, national, régional et mondial?