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Transformer la vie des femmes de Côte d’Ivoire grâce une technique adaptée de fumage du poisson

Des femmes d’autres districts de Côte d’Ivoire, et même de pays voisins, ont appris ensuite le principe de la dynamique de groupe et le fonctionnement du four afin de pouvoir l’utiliser également.

11/12/2020

Le poisson fumé joue un rôle vital dans la sécurité alimentaire, la nutrition et la création de revenu pour de nombreuses populations côtières d’Afrique. En Côte d’Ivoire, c’est un aliment très consommé et vendu sur tous les marchés.

Cependant, la méthode de fumage traditionnelle nécessite une grande quantité de bois et dégage une fumée étouffante. Les recherches ont montré que plus de 60 pour cent des femmes qui fumaient du poisson présentaient des symptômes liés à leur activité, notamment des problèmes respiratoires et oculaires. La santé de leurs enfants en pâtissait également car ceux-ci étaient souvent présents lorsque leur mère travaillait, attachés dans leur dos ou jouant à proximité. «Si vous avez des enfants et que vous ne faites pas ça, comment allez-vous les nourrir ou les envoyer à l’école?.» s’interrogeait Florence Tia, fumeuse de poisson à Guessabo.«C’est l’enfer.»

Constatant que les femmes n’ont souvent aucune possibilité de travailler dans de meilleures conditions, la FAO – dans le cadre d’un projet plus vaste visant à améliorer la sécurité alimentaire et à autonomiser les femmes dans toute l’Afrique – s’est associée au Gouvernement en 2014 afin d’élaborer un processus de fumage plus efficace et moins dangereux pour la santé.

Mis en œuvre dans quatre communautés pilotes, le projet a jeté les bases de la durabilité des bonnes pratiques: des coopératives de femmes ont adopté une technologie propre et facile d’utilisation, appelée four FAO-Thiaroye de transformation du poisson (FTT-Thiaroye). Pour chaque kilogramme de poisson fumé produit, ce four couvert n’utilise que 0,8 kilogramme de bois, contre cinq kilogrammes pour la méthode de fumage traditionnelle, ce qui permet aux femmes de préparer du poisson de meilleure qualité en moins de temps, en réduisant également les risques pour leur santé.

«Une fois que vous avez mis le poisson dedans, vous pouvez vous reposer jusqu’à ce qu’il soit prêt et aller le vendre ensuite au marché», a expliqué Odile Blé, qui a commencé à fumer du poisson sur le site pilote de Guessabo. 

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