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COAG 99/ 5          -          COFI 99/9 Sup. 1         -          COFO 99/6 Sup. 1





CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO
2000 - 2015
Version 2.0

 

Le présent document contient la deuxième version du Cadre stratégique proposé pour orienter, à moyen et à long termes, les travaux de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Il s'agit d'une révision de la Version 1.0, effectuée sur la base des réactions et orientations du Comité du Programme, du Comité financier et du Conseil, ainsi que des observations des organisations sœurs du système des Nations Unies et d'autres partenaires extérieurs, reçues par le Secrétariat à la mi-décembre 1998.

Au cours du processus structuré de consultations qui se tiendra de septembre 1998 à septembre 1999, des versions successives de ce document seront préparées avant la mise au point définitive du Cadre stratégique de la FAO pour les années 2000-2015 (voir également Annexe I), qui sera soumis à la Conférence de la FAO, en novembre 1999, pour examen et adoption. Le présent document ne constitue donc qu'une deuxième étape dans ce processus itératif et interactif, qui associera l'ensemble des membres de la FAO et mettra à profit les vastes connaissances et la vision stratégique de ses partenaires.

La Version 1.0 a été examinée par le Comité du Programme et le Comité financier à leurs sessions d'automne puis par le Conseil à sa cent quinzième session, en novembre 1998. Sur recommandation des Comités, le Conseil était également saisi d'un document d'information contenant des données supplémentaires concernant l'articulation logique des propositions formulées par le Secrétariat, ainsi que des projets d'énoncé de mission, de déclaration de principes et de vision stratégique et une analyse à jour des réponses au questionnaire envoyé aux membres en juin 1998.

Le Conseil, sur la base des rapports des deux Comités, des informations supplémentaires qui lui ont été soumises et de son propre examen du document pertinent "s'est félicité des progrès réalisés jusqu'à présent et a estimé que la Version 1.0 était une bonne base de discussion à ce stade". Il a reconnu les nombreuses attentes suscitées par la portée et la teneur des versions futures qu'il serait particulièrement intéressant de concilier. Il est toutefois convenu "qu'il serait souhaitable d'obtenir un document plus concis et moins descriptif pour faciliter les débats, tout en trouvant le moyen de soumettre suffisamment de matériel d'information à l'appui pour satisfaire les divers intérêts des membres." A cet égard, le Conseil a formulé dans son rapport un certain nombre d'observations et de suggestions spécifiques.

Le Conseil a également rappelé qu'un Cadre stratégique était un élément essentiel du nouveau processus de planification du programme et qu'il serait mis au point ultérieurement au moyen de plans continus à moyen terme sur six ans et de programmes de travail et budget biennaux. En conclusion, le Conseil a exhorté le Secrétariat à s'efforcer d'insérer l'essentiel de ses propositions dans la Version 2.0 du document, qui sera soumise aux Comités techniques de la FAO dès les premiers mois de 1999, pour examen.

Le Secrétariat a essayé de tenir compte dans toute la mesure possible des recommandations et suggestions du Conseil, du Comité du Programme et du Comité financier, ainsi que des vues et observations des organisations partenaires qui avaient été reçues au moment de la mise au point définitive du document. La Version 2.0 se présente donc comme suit:

La première Partie rappelle le mandat, l'objectif et les principes de la FAO ainsi que les objectifs des membres auxquels la FAO est censée contribuer. Elle présente ensuite, pour examen, un énoncé de mission et de vision stratégique pour l'Organisation.

La première section de la deuxième Partie propose cinq grandes stratégies pour la FAO destinées à répondre aux besoins des membres à moyen et long termes, en définissant dans chaque cas deux ou trois objectifs stratégiques. Sur la base des orientations reçues, on a étoffé les éléments se rapportant aux stratégies interdisciplinaires contribuant à chaque objectif. La seconde section identifie les principales questions stratégiques de nature interorganisations et indique les mesures prises ou envisagées qui pourraient y répondre. La Version 1.0 comportait cinq stratégies de ce type; une sixième a maintenant été ajoutée à la lumière des diverses suggestions faites au cours des débats sur la question.

L'Annexe I indique les étapes successives qui aboutiront à l'approbation et à la publication du Cadre stratégique.

L'Annexe II analyse les tendances de l'environnement externe et les défis à relever par les pays et la communauté internationale pour réaliser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation; elle examine aussi les perspectives du développement de l'agriculture, de la foresterie et des pêches. Elle rappelle ensuite les résultats de l'analyse effectuée par le Secrétariat sur les atouts, faiblesses, opportunités et menaces pour l'Organisation (SWOT), les résultats du questionnaire envoyé aux membres et l'articulation logique des stratégies proposées pour l'ensemble de l'Organisation. Cette annexe aborde ensuite la question des critères retenus pour la définition des priorités. Comme proposé par le Conseil, ce matériel, qui était en grande partie présenté dans le corps de la Version 1.0, a été transféré en Annexe pour rendre la Version 2.0 plus concise et moins descriptive.

L'Annexe III contient une version abrégée de l'analyse effectuée par le Secrétariat sur les partenariats externes, avec des exemples présentés sous forme de tableau qui illustrent en détail les travaux réalisés au cours du processus de formulation des stratégies de l'Organisation.

Les informations figurant dans les Annexes sont une synthèse des volumineux documents internes préparés par le Secrétariat en 1998. Ces informations sont destinées à faciliter l'examen des propositions contenues dans le document par les Comités techniques, mais elles ne feront pas partie du Cadre stratégique qui sera soumis à la Conférence.

Ce document est présenté conformément aux dispositions de la Résolution 6/97 de la Conférence, reproduite ci-après:

 

RÉSOLUTION 6/97
Renforcement du projet FAO 2000

LA CONFÉRENCE,

Réaffirmant l'engagement pris dans la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et dans le Plan d´action du Sommet mondial de l'alimentation de réduire de moitié le nombre actuel des personnes sous-alimentées d'ici 2015 au plus tard,

Se félicitant des propositions faites par le Directeur général pour renforcer la gestion stratégique de la FAO, concernant notamment la formulation d'un cadre stratégique à long terme et les modifications du Plan à moyen terme et du Programme de travail et budget en découlant (le Projet FAO 2000):

  1. Demande au Directeur général de faire avancer le processus d'élaboration de la vision stratégique de la FAO pour la période 2000-2015, y compris notamment une série d'objectifs stratégiques de base et un programme de mise en oeuvre;
  2. Décide que le processus devrait être, dans le cadre des structures existantes, un processus pleinement participatif, auquel travailleront non seulement le Secrétariat mais aussi tous les membres de la FAO;
  3. Décide en outre que ce processus devrait reconnaître qu'une des responsabilités premières du CSA est de suivre la mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation;
  4. Prie le Directeur général de soumettre un rapport intérimaire approprié à l'examen du Conseil de la FAO en novembre 1998.

(Adoptée le 18 novembre 1997)

Encadré 1. Mesures suggérées concernant la Version 2.0

La version 2.0 représente la première révision du projet de Cadre stratégique et est présentée aux Comités techniques de la FAO ainsi qu'à ses partenaires extérieurs, pour examen et observations. Les suggestions formulées concernant la Version 2.0 seront prises en considération pour une nouvelle révision du document, la Version 3.0, qui sera soumise au Conseil à la mi-1999.


 


TABLE DES MATIÈRES


 

I. CADRE STRATÉGIQUE D'ENSEMBLE

II. STRATÉGIES DE L'ORGANISATION

Stratégies visant à répondre aux besoins des membres

Stratégies pour aborder les questions interorganisations

Abréviations

Annexe I:

Annexe II:

Annexe III:

 


 

I. CADRE STRATÉGIQUE D'ENSEMBLE

1. Le Préambule de l'Acte constitutif de la FAO (voir encadré 2) énonce l'objectif fondamental à la base de la création de la FAO en 1945. La "Déclaration de Québec" de 1995, adoptée par la Réunion ministérielle convoquée à l'occasion du cinquantenaire de l'Organisation et approuvée par la suite par la Conférence de la FAO, a réaffirmé que les membres restent fermement attachés aux principes qui ont présidé à la création de l'Organisation et renouvellent leur soutien politique à l'Organisation dans l'accomplissement de sa mission qui est "d'aider à construire un monde dans lequel tous pourront vivre avec dignité, confiants en la sécurité alimentaire".

Principes

2. La FAO agit dans un domaine qui touche aux besoins et droits les plus fondamentaux de l'être humain, à savoir l'accès à une nourriture adéquate, ainsi que dans un secteur crucial pour l'économie mondiale: celui de l'agriculture, des forêts et des pêches. L'Acte constitutif que les membres acceptent dès leur adhésion à l'Organisation contient des principes fondamentaux qui sont énoncés également dans le serment prononcé par le personnel du Secrétariat lors de sa prise de fonctions, qui dicte sa ligne de conduite:

Objectifs globaux des membres

3. En 1996, le Sommet mondial de l'alimentation, première réunion mondiale au plus haut niveau politique consacrée exclusivement à la sécurité alimentaire, a réaffirmé que la communauté mondiale s'engage à œuvrer à la réalisation de l'objectif visant à assurer de la nourriture pour tous. Les conférences et sommets mondiaux tenus au cours des années 90 ont permis de dégager un large consensus international sur les questions de développement, qui représente la réaction commune de la communauté mondiale face à la situation en vigueur à la fin du XXe siècle. Le Sommet mondial de l'alimentation, qui arrivait vers la fin de cette série de conférences et sommets, s'est inspiré des accords conclus au sein de ces instances et a ajouté la dimension essentielle de la sécurité alimentaire à l'ordre du jour chargé du XXIe siècle.

4. Un commun dénominateur des déclarations et plans d'action adoptés lors des conférences mondiales était le principe de la responsabilité nationale et de la solidarité internationale. Seuls les Etats peuvent réaliser les objectifs définis, mais les institutions multilatérales, selon leur mandat et dans leurs domaines de compétence, sont invitées à les aider et à les appuyer dans cet effort.

5. Il est donc essentiel d'identifier, dans un premier temps, les objectifs des membres que la FAO peut contribuer à réaliser. Après avoir analysé les Textes fondamentaux de la FAO et les différents textes adoptés par les conférences, on peut retenir trois objectifs:

6. La question des objectifs poursuivis par les membres amène à se poser la question des objectifs de la FAO en tant qu'institution. Il est clair, à la lecture de l'Article I de l'Acte constitutif (encadré 2) que l'Organisation a pour principale fonction de fournir des services et que ses objectifs sont inextricablement liés à ceux des membres bénéficiaires. Il est donc utile, dans le cadre de ces objectifs, de définir la mission et la vision stratégique de l'Organisation.

Mission

7. La mission de la FAO, conformément aux raisons qui ont justifié sa création (Préambule de l'Acte constitutif de la FAO) et dans le plein respect de son mandat (Article I de l'Acte constitutif), est d'encourager l'adoption de mesures individuelles et collectives de la part de ses membres afin de:

 

Encadré 2. Acte constitutif de la FAO

Le Préambule est libellé comme suit:

"Les Etats qui adhérent au présent Acte, résolus à développer le bien-être général par une action particulière et collective, afin:

  • d'élever le niveau de nutrition et les conditions de vie des populations placées sous leurs juridictions respectives;
  • d'améliorer le rendement de la production et l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles;
  • d'améliorer la condition des populations rurales;
  • et ainsi de contribuer à l'expansion de l'économie mondiale et de libérer l'humanité de la faim;

constituent par les présentes l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, ci-après désignée sous le nom "l'Organisation", par l'intermédiaire de laquelle les membres se tiendront mutuellement informés des mesures prises et des progrès accomplis dans les champs d'activités énoncés ci-dessus".

L'Article I définit comme suit le mandat de la FAO:

"1. L'Organisation réunit, analyse, interprète et diffuse tous renseignements relatifs à la nutrition, l'alimentation et l'agriculture. Dans le présent Acte, le terme "agriculture" englobe les pêches, les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l'exploitation forestière.

2. L'Organisation encourage et, au besoin, recommande toute action de caractère national et international intéressant:

    (a) la recherche scientifique, technologique, sociale et économique en matière de nutrition, d'alimentation et d'agriculture;

    (b) l'amélioration de l'enseignement et de l'administration en matière de nutrition, d'alimentation et d'agriculture, ainsi que la vulgarisation des connaissances théoriques et pratiques relatives à la nutrition et à l'agriculture;

    (c) la conservation des ressources naturelles et l'adoption de méthodes améliorées de production agricole;

    (d) l'amélioration de techniques de transformation, de commercialisation et de distribution des produits alimentaires et agricoles;

    (e) l'institution de systèmes satisfaisants de crédit agricole sur le plan national et international;

    (f) l'adoption d'une politique internationale en ce qui concerne les accords sur les produits agricoles.


3. L'Organisation a en outre pour fonctions:

    a) de fournir aux gouvernements l'assistance technique qu'ils demandent;

    b) d'organiser, en coopération avec les gouvernements intéressés, les missions nécessaires pour les aider à exécuter les obligations nées du fait d'avoir souscrit aux recommandations de la Conférence des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et au présent Acte; et

    c) de façon générale, de prendre toutes dispositions voulues pour atteindre les buts de l'Organisation tels qu'ils sont définis dans le Préambule".


Vision

8. L'Organisation, qui s'efforcera d'être toujours à l'écoute des idéaux et besoins de ses membres, sera:

 

II. STRATÉGIES DE L'ORGANISATION

Stratégies visant à répondre aux besoins des membres

9. Dans cette partie du document, cinq stratégies englobant 12 objectifs interdisciplinaires sont proposées à l'Organisation. Elles ont pour origine les objectifs globaux des membres et le classement et le regroupement des propositions détaillées de stratégies mises au point par les départements techniques et les bureaux régionaux sur la base des objectifs généraux.

10. Pour la formulation des stratégies de l'Organisation et de ses objectifs stratégiques, on a pris pour base les principes suivants:

11. Il n'a pas été possible de publier ici une analyse très fouillée des partenariats envisagés pour répondre à chaque objectif stratégique, mais on trouvera à l'Annexe III un tableau donnant un complément d'information sur les partenariats. D'importants travaux ont été réalisés pour identifier des indicateurs, mais il est apparu de plus en plus clairement que ceux-ci seraient utilisés de façon plus réaliste au niveau du Plan à moyen terme, qui définira des projets assortis d'objectifs plus spécifiques, selon un calendrier précis.

A. Contribuer à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale et faire face aux situations d'urgence touchant l'alimentation, l'agriculture et les ressources naturelles.

12. La réalisation, au plus tard pour 2015, de l'objectif global défini par le Sommet mondial de l'alimentation exigera des efforts spéciaux de la part des pays où les problèmes sont les plus aigus, ainsi que des initiatives spéciales en leur faveur. En général, il s'agit de pays où la sous-alimentation chronique a une incidence particulièrement élevée, mais aussi de pays sujets ou sensibles aux effets de catastrophes et de crises humanitaires, qui sont souvent une cause importante de l'insécurité alimentaire.

13. Cette stratégie prévoit de concentrer les efforts sur l'assistance à ces pays, afin d'aider dans une large mesure à contrer plusieurs des tendances les plus préoccupantes dégagées lors de l'analyse de l'environnement externe: persistance de la pauvreté, élargissement du fossé entre riches et pauvres, préoccupations concernant la poursuite ou l'aggravation de l'inégalité entre les pays pour ce qui est de l'accès aux avantages du progrès économique et technologique et risque persistant de crises dues à des catastrophes et des situations d'urgence complexes.

A.1 Moyens d'existence durables dans les zones rurales et accès plus équitable des femmes et des hommes aux ressources naturelles, économiques et sociales et/ou aux avantages qui en découlent.

14. Les approches du développement rural doivent tenir compte des interactions entre l'agriculture, les pêches et la foresterie et d'autres secteurs de l'économie pour la création d'emplois et de revenus et, par conséquent, du bien-fondé de toute démarche visant à promouvoir la pluriactivité parmi les familles rurales pauvres à la recherche de moyens de subsistance durables. Comme il est indiqué dans le Plan d'action du SMA, l'accès équitable des hommes et des femmes aux ressources est une condition nécessaire au succès de ces efforts. L'amélioration du niveau de vie des populations rurales exige notamment que l'on investisse pour améliorer leur accès à la nourriture, à l'eau et à l'énergie, ainsi qu'aux services éducatifs et sanitaires.

15. Pour la réalisation de cet objectif, les programmes réalisés par la FAO dans les domaines de l'agriculture, des pêches et des forêts seront axés sur:

16. La stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

17. Pour que l'approche soit pleinement interdisciplinaire, il faut que tous les départements et unités décentralisées contribuent à cet effort et fournissent des conseils sur les politiques et les investissements s'appuyant sur les travaux normatifs exécutés par les départements techniques et sur les compétences disponibles. Les partenariats extérieurs joueront un rôle essentiel et dans chaque cas, la FAO devra définir la nature de sa propre contribution en fonction des activités réalisées ou prévues par d'autres. La coopération de longue date avec la Banque mondiale, les banques régionales et le FIDA sera approfondie afin d'accroître les flux d'APD à l'appui de la sécurité alimentaire. D'autres organisations du système des Nations Unies (notamment le PAM, l'OMS, l'OIT, l'UNICEF, le PNUD, le FNUAP et l'UNIFEM) ont un rôle important à jouer, tout comme le système du GCRAI, les établissements universitaires, les instituts nationaux de recherche, les ONG spécialisées, les associations d'agriculteurs, de ruraux, de femmes et de jeunes et le secteur privé.

A.2 Reconnaître et cibler les groupes vulnérables et défavorisés et prendre des mesures spéciales pour leur permettre d'avoir accès à des aliments suffisants, nutritifs et sains.

18. Si l'éradication de la pauvreté doit normalement déboucher sur la sécurité alimentaire pour tous, il est important aussi d'encourager l'adoption de mesures visant directement à résoudre le problème de la sous-alimentation. A elle seule, une nutrition appropriée, en améliorant la santé, peut contribuer sensiblement à réduire la pauvreté et, inversement, le manque de nourriture empêche les individus de sortir de la pauvreté. S'ils veulent atteindre l'objectif du SMA, les pays doivent absolument adopter de toute urgence des mesures spéciales en faveur des populations vulnérables et défavorisées (par exemple les populations souffrant de sous-alimentation chronique dans les villes ou les campagnes, les ruraux pauvres et les producteurs des zones marginales) afin qu'elles ne passent pas leur vie entière sous-alimentées et en marge du processus de développement.

19. La difficulté, pour les pays dont une grande partie de la population fait partie de ce groupe, et pour la FAO qui cherche à les aider, est de répondre à ce besoin à une époque d'intervention étatique réduite et d'obtenir, de distribuer et de gérer des ressources pour les dispositifs de protection et les programmes ciblés dans les zones tant urbaines que rurales (notamment si elles sont pauvres en ressources).

20. La stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

21. Les départements ES et SD seront appelés à fournir l'essentiel du travail avec, le cas échéant, des contributions de AG, FI, FO et TC. Toutefois, pour la réalisation de cet objectif, il pourrait être utile de renforcer nettement la coopération et les activités entreprises conjointement par la FAO et d'autres institutions basées à Rome - le FIDA, qui lutte tout particulièrement contre la pauvreté rurale, et le PAM pour l'appui multilatéral aux programmes d'aide alimentaire qui viennent compléter les efforts de développement à plus long terme. Parmi les autres composantes essentielles, on peut citer la promotion du suivi de la Conférence internationale sur la nutrition (CIN) et le partenariat avec l'OMS et l'UNICEF. Comme dans le cas de l'objectif A.1 ci-dessus, d'autres organisations du système des Nations Unies, des institutions financières internationales, des établissements universitaires et des instituts de recherche, des associations parlementaires, des ONG et d'autres acteurs du secteur privé pourraient se joindre à des efforts ciblés.

A.3 Prévention et préparation de plans d'urgence, alerte rapide en cas de crises et remise en état des ressources naturelles et des systèmes de production alimentaire.

22. La FAO peut aider à renforcer la capacité des pays, populations et communautés à faire face aux effets réels et potentiels des catastrophes naturelles et des situations d'urgence complexes. Un système de prévisions régulières et d'alerte rapide associant les techniques modernes d'observation par satellite et des méthodes plus traditionnelles est nécessaire pour avertir les pays et la communauté internationale des crises imminentes ou réelles. En outre, lorsqu'une catastrophe s'est produite, les pays ont en général besoin d'aide dans les meilleurs délais pour restaurer leur capacité de production. La FAO est bien placée au sein du système des Nations Unies pour aider les pays à identifier des "stratégies de sortie de crise" en tirant parti du secteur agricole et de sa capacité à fournir des moyens d'existence durables.

23. Les efforts porteront comme auparavant sur la capacité de l'Organisation en matière d'alerte rapide (SMIAR), sur les secours et le redressement dans les domaines de l'alimentation et de l'agriculture et sur le Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes (EMPRES). Il existe aussi des éléments se rapportant au secteur des pêches et des forêts.

24. La stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

25. Les partenariats internes jouent un rôle fondamental dans l'adoption d'une approche interdisciplinaire et assurent une assise technique solide pour la fourniture de l'assistance. Les partenaires externes sont nombreux et ils varient selon le type d'activité envisagé. Pour l'alerte rapide et l'évaluation des besoins alimentaires, il est essentiel de maintenir des liens avec le PAM, les organismes bilatéraux et les ONG; pour la prévention des situations d'urgence et la préparation des interventions, la FAO travaillera en association avec le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe/Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles, le PNUE et l'ICLARM. Les interventions d'urgence et les activités de relèvement sont effectuées dans le cadre général du système des Nations Unies, sous la direction du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, en coopération étroite avec le CICR et les principales ONG, alors que les partenaires financiers comprennent les organismes d'aide multilatérale et bilatérale et les organisations non gouvernementales.

B. Promouvoir, élaborer et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts.

26. Les politiques internationales et intérieures et les cadres réglementaires pour les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture, des pêches et des forêts jouent encore un rôle plus essentiel dans une économie mondiale de plus en plus interdépendante et globale. La stratégie s'inscrit donc dans le droit fil des activités réalisées depuis longtemps par l'Organisation dans ce domaine, dans le cadre de son propre mandat et en coopération avec d'autres organisations, mais elle reconnaît également que certains pays ont de plus en plus besoin d'une aide pour le renforcement de leurs capacités d'établissement des politiques et d'élaboration des règlements et des normes.

B.1 Accords internationaux, codes de conduite, normes et autres instruments couvrant la conservation et la gestion des ressources naturelles ainsi que la production, l'utilisation sans danger et l'échange dans des conditions équitables des produits agricoles, halieutiques et forestiers, qui renforcent la contribution du commerce international de ces produits à la sécurité alimentaire.

27. Il devient de plus en plus nécessaire d'améliorer le cadre réglementaire international pour l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts de façon à:

28. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

29. Pour fournir un forum en vue de la négociation de normes et d'accords internationaux, et pour faciliter ce processus, il faudra un effort multidisciplinaire de la part des unités techniques, économiques et juridiques. Les partenaires extérieurs incluront l'OMC, les organisations du système des Nations Unies et les organismes extérieurs, notamment les institutions techniques et commerciales, de même que les ONG et les instituts universitaires compétents.

B.2 Politiques et mécanismes institutionnels et juridiques nationaux qui répondent aux exigences nationales, aux obligations internationales et aux changements de l'environnement commercial international.

30. La concurrence croissante que suscitent les ressources naturelles et en particulier les ressources en terre et en eau, de même que la privatisation, poussent les gouvernements nationaux à renforcer leurs fonctions en matière de réglementation et de répartition des ressources. Ces fonctions doivent être exercées dans la pleine compréhension des exigences découlant des normes ou accords internationaux pertinents. La FAO possède des compétences uniques dans le système des Nations Unies pour informer les Etats Membres des incidences du cadre réglementaire international sur les politiques et les législations nationales en matière d'alimentation, d'agriculture, de foresterie et de pêches et pour fournir une assistance technique en ce qui concerne la formulation de ces politiques et législations.

31. Les services offerts par la FAO dans ce domaine revêtent de toute évidence une importance particulière pour les pays en développement. Elle conseillera les pays et cherchera à renforcer leurs capacités en matière d'élaboration de politiques, législations et mécanismes institutionnels nationaux appropriés qui correspondent aux besoins nationaux et aux exigences du cadre réglementaire international.

32. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

33. Les conseils relatifs aux politiques et aux législations nationales seront multidisciplinaires et impliqueront les unités techniques, économiques et juridiques. Les partenaires extérieurs seront les instituts de financement, l'OMC et le FEM ainsi que d'autres organismes techniques, commerciaux et de formation, groupements régionaux et ONG et instituts universitaires compétents. La FAO continuera à collaborer étroitement avec les partenaires du système des Nations Unies au sein du Sous-Comité CAC des ressources hydriques et avec l'Union interparlementaire.

C. Augmenter durablement l'offre et la disponibilité de denrées alimentaires et d'autres produits des secteurs agricole, halieutique et forestier.

34. L'augmentation de l'offre et de la disponibilité de denrées alimentaires nécessaire pour satisfaire les besoins et répondre à l'évolution d'une population croissante et toujours plus urbanisée, modifiera la demande dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et des forêts et obligera les pays à faire des choix stratégiques appropriés. Parallèlement, les mesures qui permettront de surmonter l'écart entre les rendements obtenus dans les stations de recherche et ceux des agriculteurs dans leurs champs, pour trouver des pratiques culturales appropriées et pour surmonter les contraintes rencontrées dans leur application, pourront changer radicalement et immédiatement non seulement l'offre et la disponibilité de produits alimentaires mais aussi le revenu des producteurs.

35. Cette stratégie visera principalement à: renforcer le cadre décisionnel et institutionnel qui guidera le développement sectoriel, en tenant compte du changement dans le rôle et les fonctions de l'Etat et de l'importance de l'initiative privée; et encourager l'utilisation de technologies et de méthodes appropriées pour intensifier durablement les systèmes de production.

C.1 Choix stratégiques visant à améliorer l'efficacité des systèmes de production, de transformation et de commercialisation et à faire face à l'évolution des besoins des producteurs et des consommateurs.

36. Cette stratégie consistera à fournir aux pays d'un éventail d'options éprouvées et appropriées et, éventuellement, à en élaborer de nouvelles. On veillera plus particulièrement à aider les pays à mettre en place un environnement politique et un cadre institutionnel qui encouragent l'investissement dans les avoirs productifs et les services de la part des agriculteurs, des chefs de petites entreprises et du secteur privé, et qui contribuent à la mobilisation des ressources intérieures aux fins du développement agricole et rural.

37. Cette stratégie traitera aussi de la gestion des systèmes au niveau de l'unité de production, de la famille, de l'entreprise et de la collectivité, afin d'améliorer leur efficacité et leur adaptation au marché. On accordera une attention particulière à l'intégration des femmes dans les systèmes de production, de transformation et de commercialisation.

38. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

39. Des partenariats internes entre les unités techniques de la FAO et les équipes multidisciplinaires décentralisées seront essentiels. Au niveau national, il faudra coordonner les relations avec le système des Nations Unies et encourager le dialogue sur des aspects comme la décentralisation et la gestion locale. La FAO s'efforcera d'assurer une perspective sectorielle, y compris pour les forêts et les pêches, au travail de macro-politique des institutions de Bretton Woods. Pour les choix de politique générale et les outils décisionnels, la FAO s'associera avec le GCRAI, les instituts universitaires et les organismes de recherche, les ONG et les associations d'agriculteurs. Le secteur privé international pourra être intéressé par des initiatives conjointes visant à mettre en place une infrastructure locale et à développer l'agro-industrie.

C.2 Adopter des technologies appropriées pour intensifier durablement les systèmes de production et assurer une offre suffisante de produits alimentaires et agricoles, halieutiques et forestiers et de services.

40. Cette stratégie visera des systèmes de production durable, intensifiée et diversifiée. Elle inclura une action concertée pour accroître la productivité et réduire l'écart entre les rendements effectifs et potentiels sur l'exploitation, ainsi que des mesures permettant d'accroître le revenu net des agriculteurs. Le rôle de la FAO est avant tout de synthèse et de diffusion des techniques, des méthodes et des outils de soutien décisionnel, mais elle doit aussi proposer des solutions qui ont fait leurs preuves.

41. Les activités incluront l'intégration des cultures, de l'élevage et des arbres dans des systèmes de production durable ainsi que l'introduction des meilleures méthodes et approches participatives dans la production et la protection intégrées.

42. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

43. Les unités techniques et les équipes multidisciplinaires de la FAO auront essentiellement à effectuer la synthèse et le transfert de l'information, avec une valeur ajoutée évidente, en collaboration avec les instituts universitaires, le GCRAI et les systèmes nationaux de recherche, et avec d'autres organismes de développement. Les OSS sont des partenaires actifs pour ce qui est de tester les approches localement. La FAO cherchera un soutien auprès des sources de financement traditionnelles, ainsi que par le biais de modalités novatrices telles que la coopération Sud-Sud au sein du PSSA.

D. Appuyer la conservation, l'amélioration et l'utilisation durable des ressources en terres et en eaux, ainsi que des ressources halieutiques, forestières et génétiques pour l'alimentation et l'agriculture.

44. Le principal objectif de cette stratégie est de sauvegarder la durabilité des systèmes de production alimentaire mondiaux. Il existe un lien logique, tout à fait justifié, entre cette activité et celle qui est envisagée au titre de la stratégie C, mais toutes deux ont été formulées séparément afin de reconnaître pleinement le poids de ces nécessités parallèles: produire, en assurant la durabilité, suffisamment de nourriture pour les générations actuelles (stratégie C) et conserver des ressources pour les générations futures (stratégie D).

D.1 Aménagement intégré des terres, des eaux, des forêts, des pêches et des ressources génétiques pour renforcer et utiliser durablement la base de ressources.

45. Une meilleure gestion des ressources naturelles est nécessaire pour répondre de manière rationnelle à la dégradation continue des ressources agricoles, forestières et halieutiques, et notamment de la diversité génétique, ainsi qu'à la compétitivité pour leur utilisation. Cette stratégie impliquera l'identification et la promotion de systèmes de gestion intégrée des ressources, qui soient économiquement viables, écologiquement durables et socialement et culturellement appropriés, afin d'assurer l'utilisation efficace et sans danger des ressources et, si nécessaire, la protection des ressources, de la base génétique et de l'environnement. A cette fin, il faudra veiller à intégrer les questions de régime foncier, population et équité entre les sexes et à renforcer les connaissances et les systèmes nationaux de recherche et d'information sur l'agriculture.

46. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

47. Toutes les unités de la FAO s'occupant de la gestion des ressources naturelles chercheront à mettre au point des approches intégrées. Les partenaires extérieurs incluent les instituts financiers internationaux, le FEM, le PNUD, l'UNESCO, le PNUE, le FNUAP, pour le soutien financier, la diffusion de l'information et les activités conjointes de sensibilisation et de recherche de solutions, le secteur privé, les ONG, les agriculteurs et les autres organisations de la société civile, pour les initiatives spécifiques; les instituts scientifiques et le GCRAI, en particulier le CCT et les secrétariats des SNRA, pour la recherche.

D.2 Reconnaissance des coûts futurs, privés et sociaux, de la dégradation des ressources naturelles et des avantages de la préservation et de la remise en état, avec une attention particulière aux ressources et aux milieux les plus menacés.

48. Dans beaucoup de pays, surtout des pays en développement, il est urgent d'aborder les questions de ressources et d'environnement de façon à limiter les effets délétères et les coûts croissants de la dégradation des ressources. Il faut pour cela trouver un équilibre entre les besoins humains immédiats de nourriture et d'autres moyens de subsistance et l'impératif de préserver la base de ressources pour les générations futures.

49. Cette stratégie visera à aider les Etats Membres qui le demandent à:

On s'efforcera de faciliter les liens intersectoriels entre les ministères compétents et les instituts de recherche avancée, les universités, les ONG, les services de vulgarisation, le secteur privé et les organisations d'agriculteurs.

50. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

51. L'harmonisation des politiques sectorielles et subsectorielles et le renforcement des mécanismes de collaboration sont essentiels pour concevoir des politiques globales fructueuses d'aménagement durable des ressources. Par conséquent, les partenariats internes et externes à la FAO revêtent une importance cruciale. Les partenaires extérieurs sont en gros les mêmes que ceux cités au point D.1. Quelques partenaires supplémentaires ont acquis des connaissances particulières en matière de politique générale, d'information et d'analyse, notamment: l'OMS, l'OIT et le GCRAI (ainsi que la BM et d'autres centres internationaux ou nationaux spécialisés comme l'USDA).

E. Améliorer la disponibilité des données et les échanges d'informations, suivre et analyser la situation mondiale de l'alimentation et de la nutrition, de l'agriculture, des pêches et des forêts et faire en sorte que la sécurité alimentaire soit au centre des préoccupations internationales.

52. Ce domaine d'activité tire avant tout sa légitimité des Textes fondamentaux et plus particulièrement de l'Article I de l'Acte constitutif. En outre, l'adoption du Plan de travail du Sommet mondial de l'alimentation et le fait que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO ait été chargé d'en suivre l'exécution, confirme la responsabilité de l'Organisation pour ce qui est du suivi mondial et de l'évaluation de tous les aspects de l'alimentation et de l'agriculture et des progrès accomplis dans la voie de la sécurité alimentaire pour tous.

E.1 Une série de données exhaustives, à jour et fiables, diffusées à tous les Membres et accessibles pour la communauté internationale et le grand public.

53. L'objectif est de s'assurer que les Membres et la société civile ont la possibilité et la capacité d'utiliser ces données pour prendre des décisions en connaissance de cause, élaborer des politiques et suivre efficacement leur application. L'accent est mis sur les données intersectorielles auxquelles une valeur considérable est ajoutée par la juxtaposition de l'information provenant des autres disciplines.

54. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

55. Cela nécessite une collaboration active de tous les départements techniques, avec un soutien substantiel de AFI pour fournir l'infrastructure IT nécessaire et de GII et de GIL pour fournir les connaissances en matière de communication et d'information du public qui permettront de livrer aux clients les résultats obtenus. Les partenariats externes en particulier dans le domaine du partage de l'information seront également très vastes, incluant les instituts de financement internationaux, d'autres institutions des Nations Unies, des instituts du GCRAI, des ONG et des organismes régionaux. Le rôle de la FAO dans l'établissement de normes et de méthodologies en matière de statistiques et de données viendra renforcer celui de la Division de la statistique des Nations Unies. On cherchera à obtenir un soutien financier de donateurs potentiels pour améliorer les capacités des pays à fournir des données exhaustives et exactes.

E.2 Evaluations régulières des disponibilités alimentaires actuelles et prévues et perspectives de la sécurité alimentaire, la nutrition, l'agriculture, les pêches, les forêts, les ressources naturelles et les connaissances scientifiques.

56. Cet objectif stratégique important pour la FAO en tant que fournisseur d'évaluations et d'analyses mondiales inclut des produits essentiels comme l'Agriculture à l'horizon 2015, la Situation de l'alimentation et de l'agriculture, la Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture et la Situation des forêts dans le monde, ainsi que beaucoup d'autres publications. Il répond à la nécessité de traiter un large éventail de questions parmi lesquelles:

57. Dans ces domaines, l'accent sera mis sur la nécessité d'identifier les questions d'actualité exigeant une action en temps opportun. La diffusion des évaluations de la FAO doit s'appuyer sur des compétences professionnelles afin de sensibiliser la communauté internationale à ces questions et de l'encourager à agir.

58. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

59. Les partenariats internes sont indispensables pour effectuer des évaluations et des analyses exhaustives. Les partenariats externes sont nombreux, car les travaux d'analyse de la FAO reposent sur des données et des évaluations provenant de sources très diverses, notamment les instituts de financement internationaux, d'autres institutions des Nations Unies ou des organisations spécialisées et des instituts universitaires. La FAO dirige l'évaluation des données relevant de ses compétences mais elle compte sur ses partenaires pour obtenir des informations, par exemple dans le domaine scientifique.

E.3 Maintenir le cap sur la sécurité alimentaire en suivant l'exécution du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation et en faisant rapport à ce sujet, ainsi qu'en coopérant avec tous les partenaires, y compris la société civile.

60. Les conclusions du Sommet mondial de l'alimentation couvrent toute la gamme des efforts coordonnés et des responsabilités partagées indispensables pour atteindre ses objectifs et attribuent au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) la responsabilité du suivi de l'exécution du Plan d'action. La FAO assure le secrétariat du Comité et doit par conséquent collecter et analyser l'information provenant de toutes sources afin de faciliter le travail de suivi du CSA.

61. L'assistance fournie aux pays pour faciliter leur participation aux conférences et sommets mondiaux de suivi s'inscrit dans un cadre à l'échelle du système des Nations Unies et, outre cette coopération au sens large, le rôle principal de la FAO, en collaboration avec le FIDA et le PAM, est de tirer parti de la synergie entre les partenaires des Nations Unies pour le suivi du Sommet mondial de l'alimentation. La stratégie s'appuiera sur ces efforts interdépendants pour sensibiliser les gouvernements et la société civile aux questions de sécurité alimentaire.

62. Cette stratégie comprend les éléments suivants:

Partenariats

63. Toutes les unités de la FAO sont mobilisées pour promouvoir le Plan d'action du SMA. Les partenariats extérieurs sont les mêmes que ceux établis pour la préparation du Sommet, auxquels s'ajoutent ceux qui ont participé à des initiatives récentes comme le SICIAV et le réseau CAC. Des activités seront également entreprises avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme et avec des partenaires extérieurs aux Nations Unies comme l'Union interparlementaire et d'autres organisations qui ont une contribution particulière à apporter au suivi du Sommet. Les efforts de la FAO viseront avant tout à associer toute la communauté internationale à la mise en application concrète des engagements du Sommet. A cet égard, la FAO continuera à participer activement aux sessions du Conseil économique et social des Nations Unies qui est chargé de contrôler la mise en application des décisions des conférences et des sommets mondiaux récents.

 

Stratégies pour aborder les questions interorganisations

64. Outre l'élaboration de stratégies opérationnelles pour fournir des services aux Membres, plusieurs questions interorganisations retiennent également l'attention. Cette partie du document présente une synthèse de ces questions et propose des stratégies pour les aborder. Ces stratégies s'appliqueront à la mise en œuvre de tous les programmes de la FAO et aussi à la réalisation des objectifs stratégiques visés à la section précédente.

A. Garantir l'excellence

Problème

65. Avec la réduction actuelle des ressources mises à la disposition des organisations d'aide multilatérale et le déclin de l'APD, joints à l'existence de nombreuses organisations s'intéressant à des domaines qui touchent aux secteurs de compétence de la FAO, cette dernière court le risque de ne plus être considérée comme une source privilégiée d'informations, d'avis et d'assistance, et par conséquent de ne pas toujours être perçue comme celle qui fait le plus autorité.

66. Par ailleurs, la FAO est dans une situation privilégiée pour tirer parti de ses atouts: vaste gamme de disciplines réunies sous un même toit, cinquante années d'expérience, présence dans de nombreux pays, indépendance reconnue et acceptée de tous et portée mondiale.

67. Il est donc essentiel de choisir les domaines dans lesquels la FAO devrait pourvoir conserver la priorité technique et de prendre les mesures nécessaires pour promouvoir son rôle de centre d'excellence. Parmi les critères proposés pour choisir ces domaines, il faudrait que la question relève du mandat et des compétences de la FAO, qu'elle ait des répercussions transfrontières et offre la possibilité d'accords pour soutenir une action internationale, qu'il y ait une demande claire et croisante d'activités dans ce domaine et que la FAO ait un avantage comparatif certain compte tenu de ses caractéristiques et de ses atouts particuliers.

68. En contrepartie, lorsque la FAO n'est pas le chef de file dans un domaine, ses activités doivent être planifiées en fonction des travaux des autres institutions afin d'éviter les chevauchements et de promouvoir la synergie. Dans les deux cas, il faut renforcer les partenariats et les alliances, basés sur une répartition claire des tâches.

Stratégie

69. La stratégie proposée pour améliorer les capacités d'excellence de la FAO consiste à:

B. Promouvoir l'approche interdisciplinaire

Problème

70. L'approche interdisciplinaire est une condition indispensable de la réussite et de la durabilité des programmes de développement agricole et rural. En effet, l'examen des activités "réussies" des départements techniques révèle souvent une forte composante interdisciplinaire à laquelle est fréquemment attribuée cette réussite (cf: Agriculture à l'horizon 2010). L'Organisation est donc confrontée à deux questions fondamentales:

71. Cette question doit être envisagée dans le contexte élargi du système des Nations Unies, car la FAO est elle-même un organisme sectoriel qui doit garantir que ses efforts de développement s'insèrent dans l'effort intersectoriel plus vaste des Nations Unies (se reporter à la section sur l'élargissement des partenariats et des alliances).

Stratégie

72. La stratégie proposée consiste à:

C. Elargir les partenariats et les alliances

Problème

73. La FAO est avant tout un membre de la famille des Nations Unies et les partenariats qui découlent de ce statut et qui constituent un avantage comparatif important, doivent être élargis et renforcés. Par ailleurs, l'évolution du contexte mondial oblige à instaurer de nouveaux partenariats ou alliances stratégiques avec des acteurs importants - entités publiques ou non, extérieures au système des Nations Unies - pour garantir la complémentarité, éviter la fragmentation, privilégier les questions de politique générale et réduire les coûts.

74. La FAO devra garder un rôle volontariste pour assurer une approche cohérente du système des Nations Unies à la mise en application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, poursuivre et renforcer sa contribution au suivi d'autres conférences importantes et participer à d'autres initiatives à l'échelle du système. Il faudra veiller tout particulièrement à renforcer les liens, et le potentiel de synergie, des organisations basées à Rome: FAO, PAM, FIDA et IPGRI.

75. Il faut tenir compte également des changements importants qui sont intervenus, ou interviendront, dans les responsabilités et les rôles respectifs de l'Etat, du marché et de la société civile. La FAO doit instaurer des relations et des partenariats constructifs et efficaces avec des acteurs extérieurs à l'Etat, sur la base des avantages comparatifs de chacun. Elle pourra ainsi centrer davantage son action sur les problèmes particuliers des femmes et des jeunes.

Stratégies

76. Les éléments de la stratégie de renforcement des partenariats au sein du système des Nations Unies seront les suivants:

77. La stratégie de renforcement des partenariats avec la société civile et les organisations non gouvernementales sera la suivante:

78. Dans le secteur privé, la stratégie consistera à:

D. Continuer à améliorer le processus de gestion

Problème

79. La FAO doit fournir des services de manière souple et rentable dans un contexte plus compétitif sans quoi elle sera dépassée par le secteur privé et les fournisseurs de services non gouvernementaux qui n'ont peut-être pas des compétences techniques aussi vastes et approfondies, mais peuvent agir de manière plus rapide et plus souple. L'analyse interne a identifié un certain nombre de domaines où de nouvelles améliorations sont possibles dans divers aspects du processus de gestion. Des travaux sont déjà en cours dans ce domaine mais, pour une analyse plus complète, cette question est abordée ci-dessous. Deux domaines clefs ont été identifiés: la mise en valeur des ressources humaines et le soutien des systèmes au processus de gestion.

80. Les ressources humaines sont au cœur de tout organisme fournissant des services. Dans le cas de la FAO, elles représentent 84,5 pour cent du budget ordinaire, dont 68,4 pour cent pour le personnel et 16,1 pour cent pour les autres ressources humaines. Le problème essentiel est d'optimiser la planification, le recrutement, la gestion et la mise en valeur de ces ressources, afin d'attirer et de retenir des fonctionnaires ayant les compétences requises pour permettre à la FAO de conserver son rôle de centre d'excellence. Dans les 15 prochaines années, on prévoit un renouvellement de 70 pour cent des effectifs, ce qui permettra à l'Organisation d'acquérir ou de renforcer les compétences et les qualifications nécessaires pour relever les défis à venir.

81. Pour chercher des solutions aux problèmes immédiats et jeter les bases qui permettront de régler les questions à long terme, la FAO doit garder présents à l'esprit les principes sur lesquels la fonction publique internationale a été fondée au moment de la signature de la Charte des Nations Unies. Elle doit en outre continuer à poursuivre une répartition géographique équitable, conformément aux dispositions des Textes fondamentaux. L'élargissement de la collaboration déjà très intense avec les autres organisations appliquant le régime commun des salaires et indemnités des Nations Unies, serait un atout et un soutien précieux, en particulier dans le cadre des mesures relatives aux perspectives de carrière au sein de la fonction publique internationale.

82. Enfin, elle s'engage, selon les termes de la déclaration récente du CAC sur l'égalité entre les sexes et l'intégration des femmes aux travaux du système des Nations Unies, à garantir que la culture institutionnelle soit à la fois sensible et réceptive aux problèmes des femmes, et que les politiques du personnel, les budgets des programmes et les allocations de ressources reflètent son engagement en faveur de la parité homme-femme.

Stratégie

83. La plupart des éléments de la stratégie ci-dessous sont effectivement en cours d'application.

84. Au titre de la mise en valeur des ressources humaines:

85. En ce qui concerne le soutien des systèmes au processus de gestion:

E. Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses membres

Problème

86. La FAO est entravée dans l'accomplissement de sa mission par la restriction des ressources mises à sa disposition, au titre du programme de travail ordinaire et des contributions extrabudgétaires pour la coopération technique. Il n'est pas facile de prévoir comment évolueront les choses. Y aura-t-il un retour du pendule en faveur des organisations internationales d'aide multilatérale que les gouvernements et le grand public apprécient pour les services uniques qu'elles fournissent?

87. Si les ressources restent stationnaires, l'écart ira croissant entre les espérances placées dans l'institution et la capacité de celle-ci à y répondre.

Stratégie

88. La stratégie proposée consiste à assurer un effet multiplicateur des ressources pour aider la FAO à exécuter les activités prescrites dans son mandat en gérant le programme avec efficacité, en axant ses activités sur les domaines prioritaires qui intéressent les donateurs et en regroupant et élargissant les sources de financement.

89. En élaborant la stratégie, on mettra l'accent sur l'accroissement des ressources totales employées pour les programmes adoptés par l'Organisation et pas nécessairement sur le montant des ressources gérées par la FAO. A cet égard, un aspect essentiel sera la mobilisation de ressources internes et externes pour le secteur agricole et rural, et en particulier la préparation de programmes et de projets d'investissement associant toutes les parties prenantes aux niveaux national et international, afin d'assurer un suivi approprié, tant par l'engagement local que par les financements provenant des principaux donateurs d'aide multilatérale.

Conception, efficience et efficacité du programme

90. En ce qui concerne le Programme de travail ordinaire, l'approche consiste à améliorer la gestion du programme pour que les gouvernements soient assurés de la validité des activités et des priorités de la FAO (se reporter à la section sur le renforcement de l'approche interdisciplinaire).

91. Pour ce qui est des programmes d'investissement et d'assistance technique, l'accent sera mis sur la justesse de la formulation, l'efficacité et la rapidité, selon les modalités suivantes:

Ciblage des programmes

92. En ce qui concerne le Programme ordinaire, le ciblage est assuré par le processus stratégique et la planification à moyen terme. Toutefois, afin d'accroître le niveau total des ressources disponibles pour assurer les fonctions normatives prévues dans le mandat de la FAO, les donateurs doivent être encouragés à appuyer les activités du Programme ordinaire, mais sans interférences dans les réalisations normatives finales.

93. Pour le programme de terrain, les priorités doivent être de formuler de bons programmes et projets et de soutenir les programmes pilotes de la FAO visant à éprouver les hypothèses normatives de l'Organisation. Afin d'assurer un effet maximal aux activités de terrain de la FAO, ainsi qu'à une grande partie de son travail normatif, il faut continuer à soutenir sa fonction de préparation et de promotion des investissements. Parmi les organisations du système des Nations Unies, la FAO est la seule qui possède un mécanisme de suivi des investissements ayant fait ses preuves. Il doit être pleinement exploité pour donner la plus large incidence possible aux travaux de l'Organisation dans les pays membres en développement. L'effort portera sur la mobilisation de fonds multilatéraux de sources officielles comme les IFI pour le développement agricole et rural, en particulier à l'appui de la sécurité alimentaire, mais aussi sur le flux des fonds publics nationaux, ainsi que sur les crédits et l'épargne privés nationaux et internationaux qui doivent être dirigés vers l'investissement dans le secteur rural.

Regroupement et expansion des sources de financement

94. Outre les différents moyens qu'elle déploie actuellement pour atteindre les donateurs traditionnels, la FAO devra:

F. Diffusion des messages de la FAO

Problème

95. La FAO considère que les communications font partie intégrante de ses programmes de fond. Même en périodes de restrictions budgétaires, il est nécessaire d'investir pour sensibiliser l'opinion publique, car l'Organisation ne peut plus compter sur l'influence de quelques personnes bien informées pour "vendre" à l'extérieur la valeur ajoutée de l'Organisation. L'aptitude de la FAO à s'entourer du soutien nécessaire pour s'acquitter de son mandat dépend de la qualité et de l'efficacité de ses activités de communication pour corriger les erreurs d'appréciation, consolider la compréhension et le soutien et informer les sphères visées, notamment les responsables des politiques et les décideurs, quant aux services exceptionnels que l'Organisation offre à la communauté internationale dans son ensemble.

96. La FAO doit diffuser des messages généraux liés à son mandat au sens large, ainsi que des messages spécifiques destinés à certaines sphères ou liés aux priorités de l'Organisation. La diffusion efficace de ces messages suppose un dialogue et un échange véritable d'informations et d'opinions au sein du Secrétariat et avec les membres de la FAO et les interlocuteurs clés tels que les médias, les ONG et les dirigeants nationaux et communautaires.

97. L'Organisation dispose désormais d'une politique et d'une stratégie de communication, définies en 1998, qui permettent de renforcer le processus participatif de planification des communications et de mise en œuvre grâce à une opération souple, ciblée et professionnelle d'information de l'opinion publique.

Stratégie

98. La stratégie comprendra les éléments suivants:

 


 

ABRÉVIATIONS

 

AF Département de l'administration et des finances (FAO)
AFI Division des systèmes et des techniques d'information (FAO)
AG Département de l'agriculture (FAO)
APD Aide publique au développement
BIT Bureau international du travail
CAC Comité administratif de coordination
CCT Comité consultatif technique (GCRAI)
CIN Conférence internationale sur la nutrition
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
CNUED Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement
CSA Comité de la sécurité alimentaire mondiale (FAO)
ECOSOC Conseil économique et social
EMPRES Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes (FAO)
ES Département économique et social (FAO)
FEM Fonds pour l'environnement mondial
FFU Fonds fiduciaire unilatéral
FI Département des pêches (FAO)
FIDA Fonds international de développement agricole
FMI Fonds monétaire international
FNUAP Fonds des Nations Unies pour la population
FO Département des forêts (FAO)
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
GI Département des affaires générales et de l'information (FAO)
GII Division de l'information (FAO)
GIL Division de la bibliothèque et des services documentaires (FAO)
ICLARM Centre international d'aménagement des ressources bioaquatiques
ICRC Comité international de la Croix-Rouge
IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires
IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OMC Organisation mondiale du commerce
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
PAM Programme alimentaire mondial
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire (FAO)
SD Département du développement durable (FAO)
SICIAV Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité
SMA Sommet mondial de l'alimentation
SMIAR Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et
l'agriculture (FAO)
SNRA Système national de recherche agricole
TC Département de la coopération technique (FAO)
TCA Division de l'assistance aux politiques (FAO)
TCO Division des opérations de terrain (FAO)
UIP Union interparlementaire
UNDAF Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement
UNDRO/IDNDR Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de
catastrophe/Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
UNHCHR Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance
UNIFEM Fonds de développement des Nations Unies pour la femme
UN/OCHA Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU)
USDA Département de l'agriculture des Etats-Unis
WAICENT Centre mondial d'information agricole (FAO)

ANNEXE I

 

Phases successives aboutissant à l'approbation et à la publication
D'UN CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO POUR 2000-2015

Activité

Participants

Calendrier

Préparation d'un projet de Cadre stratégique

Secrétariat

Janv.-juil. 1998

Rapport préliminaire

Secrétariat
CP/CF

Avril 1998 pour CP/CF mai 1998

Envoi d'un questionnaire aux Etats Membres sur les priorités stratégiques

Secrétariat

Juin 1998

Réponse et renvoi du questionnaire

Etats Membres

Début juillet 1998

Analyse du questionnaire et incorporation des résultats

Secrétariat

Juillet 1998

Premier projet de Cadre stratégique (version 1.0)

Secrétariat
CP/CF

Juillet 1998 pour CP/CF Sept 1998

Consultation avec d'autres partenaires (système des Nations Unies, IFI, GCRAI, ONG, société civile, etc.)

Secrétariat et partenaires

Juillet 1998 à novembre 1998

Examen du projet de Cadre stratégique (version 1.0)et des rapports du CP et du CF

Conseil

Nov. 1998

Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte des avis du Conseil et des consultations avec les partenaires

Secrétariat

Déc.1998

Projet de Cadre stratégique (version 1.0) soumis au Comité des produits pour consultation

Comité des produits

Janvier 1999

Projet révisé de Cadre stratégique (versions 1.0 et 2.0) soumis au COAG pour consultation

COAG

Janvier 1999

Projet révisé de Cadre stratégique (versions 1.0 et 2.0) soumis au COFI pour consultation

COFI

Février 1999

Projet révisé de Cadre stratégique (version 2.0) soumis au COFO pour consultation

COFO

Mars 1999

Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte des avis des comités techniques

Secrétariat

Avril 1999

Cadre stratégique révisé (version 3.0) soumis au CP et au CF pour consultation

CP/CF

Mai 1999

Examen du projet de Cadre stratégique (version 3.0) et des rapports du CP et du CF

Conseil

Juin 1999

Révision finale du projet de Cadre stratégique (version 4.0) à soumettre au Conseil et à la Conférence pour approbation

Secrétariat

Août 1999

Examen par le CP et le CF

CP/CF

Sept. 1999

Examen par le Conseil (accompagné des rapports CP/CF)

Conseil

Nov. 1999

Examen et approbation par la Conférence (accompagné des rapports du Conseil, du CP et du CF)

Conférence

Nov.1999

Publication du Cadre stratégique approuvé de la FAO (2000-2015) et distribution aux membres et partenaires

Secrétariat

Janvier 2000


ANNEXE II

 

ANALYSE ET FONDEMENT LOGIQUE DES
PROPOSITIONS

1. Afin de tenir compte des suggestions du Comité du Programme, du Comité financier et du Conseil, la présente annexe résume l'analyse effectuée par le Secrétariat au premier semestre de 1998 pour préparer la première version du Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, ainsi que le fondement logique des stratégies de l'Organisation proposées dans le document.

2. Une grande partie de cette analyse figurait dans le corps du texte de la version 1.0 ou dans le document complémentaire présenté au Conseil (CL 115/INF 22). De nouvelles informations ont été ajoutées sur les résultats de l'analyse interne et, dans la mesure du possible, il a été tenu compte des observations et des avis des membres de la FAO et des partenaires extérieurs consultés sur la base de la version 1.0 du Cadre stratégique.

Perspectives mondiales de la sécurité alimentaire

3. Dans le cadre de l'identification des tendances principales qui doivent être prises en considération lors de l'élaboration du Cadre stratégique de la FAO, le Secrétariat a aussi analysé, plus spécifiquement, les perspectives mondiales de la sécurité alimentaire à l'horizon 2015. La FAO s'apprête à mettre à jour l'évaluation à long terme contenue dans son étude intitulée "Agriculture: Horizon 2010", afin notamment de mieux estimer les possibilités de progrès en ce qui concerne l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation. Dans cette optique, la période considérée dans cette analyse a donc été prolongée jusqu'en 2015. Il est prématuré de donner des informations détaillées sur cette nouvelle évaluation mais, selon des conclusions préliminaires, les principales variables se rapportant à l'alimentation et à l'agriculture ne devraient guère s'écarter de celles décrites dans l'étude Agriculture: Horizon 2010 et dans les documents techniques préparés pour le Sommet mondial de l'alimentation.

Primauté des réformes

4. Malgré un progrès sans précédent du potentiel technique et économique, on assiste en cette fin de siècle à un ralentissement continu de la croissance de la production agricole mondiale, alors que des centaines de milliers de personnes, notamment d'enfants, continuent à souffrir chroniquement de faim et de malnutrition. L'existence de ces deux tendances ne signifie nullement que le monde ne soit pas en mesure, dans l'ensemble, de produire les aliments supplémentaires nécessaires à l'élimination de la sous-alimentation. La persistance de la faim est plutôt due à des échecs du développement. Par exemple, nombre de pays à faible revenu fortement tributaires de l'agriculture n'ont pas réussi à promouvoir la production vivrière locale et le développement rural. On peut et doit trouver des stimulants favorisant les innovations et les investissements afin d'assurer la durabilité du développement agricole et, en fin de compte, de produire suffisamment de nourriture pour tous, mais il faut pour cela introduire des réformes et des ajustements institutionnels appropriés et accorder l'attention voulue à l'équité sociale et à la parité hommes-femmes. Quelles sont les possibilités de progrès au cours des 10 ou 15 prochaines années?

Nouvelles améliorations des indicateurs moyens de l'alimentation et de la nutrition

5. La croissance démographique est le principal facteur déterminant la croissance de la demande globale d'aliments. L'augmentation de la population mondiale, en chiffres absolus, qui avait atteint le chiffre de près de 90 millions de personnes par an dans la seconde moitié des années 80, est maintenant tombée à environ 80 millions de personnes par an, dont plus de 90 pour cent dans les pays en développement. Parallèlement, si l'on en croit les dernières évaluations des perspectives de croissance économique publiées par la Banque mondiale, les perspectives globales des pays en développement devraient s'améliorer au cours des dix prochaines années, mais il y aurait des différences considérables d'un pays à l'autre. Selon ces analyses, on peut s'attendre à une nouvelle amélioration des indicateurs moyens de l'alimentation et de la nutrition pour l'ensemble du monde et pour les pays en développement, mais les problèmes d'insécurité alimentaire et de sous-alimentation persisteront dans de nombreux pays (probablement à des niveaux légèrement inférieurs).

Légère baisse du nombre de personnes sous-alimentées

6. Dans l'ensemble des pays en développement, les disponibilités alimentaires par habitant devraient augmenter. L'incidence de la sous-alimentation devrait baisser, en valeur relative, dans les pays en développement (c'est-à-dire en pourcentage de la population totale) mais compte tenu des tendances de la croissance démographique, il n'y aura qu'une faible baisse du nombre absolu de personnes sous-alimentées par rapport au niveau actuel de plus de 800 millions de personnes. Les taux de sous-alimentation pourraient rester élevés en Afrique subsaharienne mais légèrement baisser en Asie du Sud. L'efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté et de promotion de moyens de subsistance durables parmi les groupes vulnérables jouera donc un rôle déterminant dans la lutte contre la sous-alimentation.

La production locale, source principale d'aliments dans les pays en développement, malgré les possibilités d'une augmentation des importations

7. Pour satisfaire la croissance de la demande effective d'aliments (c'est-à-dire telle qu'elle est exprimée sur le marché), la production agricole mondiale devra augmenter à un rythme d'environ 1,8 pour cent par an. C'est de la production locale que viendront pour l'essentiel les augmentations des disponibilités totales d'aliments dans les pays en développement. Pour nombre de ces pays, le développement agricole et rural est essentiel pour assurer les approvisionnements alimentaires, mais il sert aussi à garantir les moyens d'existence d'un grand nombre de ruraux.

8. Les importations nettes de produits alimentaires devraient néanmoins continuer à augmenter dans les pays en développement. Les importations nettes de céréales pourraient passer du niveau de 100-110 millions de tonnes des dernières années à plus de 160 millions de tonnes en 2010 et augmenter encore par la suite. Une partie de ces importations de produits alimentaires devrait être fournie sous la forme d'aide alimentaire.

9. Le reste du monde (et notamment les grands pays exportateurs de l'OCDE) ne devrait pas avoir de grandes difficultés à produire ces disponibilités exportables supplémentaires de céréales (et de produits animaux), puisque: a) leur propre demande intérieure augmentera très lentement en volume et b) les exportations supplémentaires destinées aux pays en développement seront probablement compensées en partie par la forte baisse des exportations en direction de l'Europe orientale et des pays de l'ex-URSS. Cette dernière région pourrait probablement devenir un petit exportateur net de céréales.

10. A plus long terme, le groupe des pays en développement (tel qu'il est actuellement défini) pourrait passer d'une situation d'exportateurs nets de produits agricoles primaires à une situation d'importateurs nets, c'est-à-dire que ces pays devront régler leurs importations de produits alimentaires en partie à l'aide de recettes tirées d'exportations de biens et services non agricoles et de produits agricoles à plus haute valeur ajoutée.

Baisse des stocks et prix plus fermes mais plus instables

11. On peut s'attendre à ce que la baisse séculaire, en valeur réelle, des cours mondiaux des produits agricoles, et notamment des céréales, prenne fin à moyen terme. Il y aura moins de pression à la baisse sur les prix du fait de l'application des accords du Cycle d'Uruguay qui se traduira par une baisse des excédents structurels et une réduction des effets de distorsion découlant du soutien de la production et du commerce agricoles. On prévoit également qu'avec la baisse des stocks détenus par les pouvoirs publics et la modification de la répartition géographique des stocks mondiaux, il y aura un risque plus élevé d'instabilité des cours et de réduction des volumes disponibles pour l'aide alimentaire.

L'intensification durable comme moteur de la croissance de la production

12. Selon les prévisions, environ les quatre cinquièmes des augmentations prévues de la production végétale dans les pays en développement proviendront de l'intensification de la production agricole, et plus précisément d'une augmentation des rendements dans les deux tiers des cas et, pour le reste, d'une augmentation de l'intensification de cultures (cultures multiples, raccourcissement des jachères), notamment dans les pays où les conditions agro-écologiques s'y prêtent et où il n'est guère possible d'accroître les superficies cultivées. Pour obtenir cette hausse des rendements, il faudra accorder une priorité élevée aux investissements dans le secteur agricole primaire et dans la recherche et la vulgarisation agricoles, de façon à disposer de toute une gamme de technologies modernes.

13. L'augmentation et l'intensification prévues de la production agricole ont diverses implications aux niveaux de l'environnement et de la durabilité: a) l'expansion limitée des terres agricoles ne doit pas nécessairement se traduire par un taux de déforestation rapide, tel qu'il a été observé dans les zones tropicales par le passé, mais il faut pour cela assurer une utilisation durable des terres; b) l'eau devient rapidement un grave facteur limitant et des politiques doivent être introduites pour assurer une gestion efficace des ressources en eau, y compris accroître le prix payé par les utilisateurs; c) il y aura une nouvelle intensification de l'emploi de produits agrochimiques (engrais, pesticides) dans les pays en développement, mais à un rythme moindre que par le passé et d) il est indispensable d'appliquer les intrants externes en toute sûreté (engrais, pesticides et variétés améliorées) pour favoriser une agriculture durable.

14. La possibilité d'assurer un développement agricole et rural durable dépendra dans une large mesure de l'application concertée d'une série d'instruments appropriés. L'utilisation efficace des technologies existantes et la mise au point de nouvelles technologies permettraient d'assurer l'intensification durable de la production. Si des mesures incitatives sont prises pour favoriser les innovations et les investissements afin de réaliser pleinement ce potentiel, il devrait être possible de réduire au minimum les compromis entre croissance de la production vivrière et protection de l'environnement.

Le grand défi: réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015 au plus tard

15. Les paragraphes ci-dessus indiquent les "résultats les plus probables". Un certain nombre de facteurs, qu'il n'est pas possible de cerner avec précision à ce stade, pourraient toutefois infléchir cette évolution. Un de ceux-ci pourrait être, par exemple, la mise en oeuvre efficace du Plan d'action adopté lors du Sommet mondial de l'alimentation, et notamment de l'objectif visant à réduire de moitié le nombre de personnes affamées d'ici à 2015 au plus tard. Selon les tendances actuelles, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique devrait diminuer pour cette date, mais pas de moitié. La réalisation de cet objectif du Sommet suppose donc un effort important. Au niveau planétaire, les quantités supplémentaires d'aliments qu'il faudrait produire et commercialiser seraient minimes. L'objectif est également réalisable au niveau des pays, à condition que ceux où la sous-alimentation est généralisée accordent une haute priorité au développement agricole et mènent des politiques nettement plus vigoureuses afin d'améliorer les possibilités d'activités rémunératrices pour les pauvres. On estime également que les investissements dans le secteur agricole devraient, dans ces pays, augmenter de 20 à 30 pour cent par rapport au niveau tendanciel.

16. Selon des analyses préliminaires, même en prenant pour hypothèse des taux exceptionnellement élevés de croissance des revenus et de la demande, et la possibilité de combiner production intérieure et importations, nombre de pays éprouveront les plus grandes difficultés à atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation, à moins qu'ils ne réussissent à améliorer sensiblement la répartition des aliments sur le territoire national. Souvent, on trouve dans ces pays une forte croissance démographique (plus de 2 pour cent par an), un faible niveau de disponibilités caloriques par habitant (moins de 2 000 calories par jour) et une répartition assez inégale des aliments. S'ils veulent atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation, ils devront absolument s'efforcer d'éliminer les inégalités en matière d'accès aux aliments par toute une série de mesures de lutte contre la pauvreté, y compris par un meilleur accès aux moyens de production et à l'emploi.

17. En conclusion, la situation de la sécurité alimentaire mondiale semble en général suivre un scénario de progrès lent et inégal, comme prévu dans les documents techniques établis par la FAO pour le Sommet mondial de l'alimentation. Dans la pratique, pour autant que l'on puisse en juger à ce stade initial, le rythme des progrès est loin d'avoir atteint le niveau qui serait nécessaire pour réaliser l'objectif du Sommet. A moins que des efforts de grande ampleur ne soient consentis pour améliorer les disponibilités alimentaires et éliminer les inégalités, l'incidence de la sous-nutrition risque, dans certains pays, de se situer encore dans une fourchette allant de 15 à 30 pour cent de la population totale. Or, c'est précisément cette perspective d'une baisse trop lente de la sous-alimentation qui a animé les débats du Sommet et débouché sur l'adoption de l'objectif prévoyant la réduction de moitié du nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015.

Grandes tendances

18. Le Secrétariat, lorsqu'il a entrepris de rédiger ce projet de Cadre stratégique, a tout d'abord analysé l'environnement externe afin d'identifier les tendances politiques, économiques, sociales et technologiques qui auront probablement une incidence directe sur les travaux futurs de l'Organisation. Il a recensé douze grandes tendances, qui sont brièvement présentées ci-après:

Evolution du rôle et des fonctions de l'Etat

19. On peut prévoir que les pouvoirs publics continueront à se retirer progressivement des fonctions de production et à se concentrer davantage sur la fourniture de biens d'intérêt général et sur la mise en place d'un cadre favorisant la croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté. Il faut néanmoins noter que les instruments à la disposition des Etats seront de plus en plus limités par les accords internationaux. On peut prévoir une réduction des effectifs et une décentralisation de l'administration publique, l'accent étant mis davantage sur l'obligation redditionnelle et l'efficacité, et sur la privatisation de certains services publics. Dans les services publics, le recours croissant au principe de subsidiarité entraînera la dévolution de pouvoirs accrus aux autorités sous-nationales, provinciales ou municipales dans nombre de pays.

Poursuite de la mondialisation et de la libéralisation des échanges

20. L'intégration croissante des circuits commerciaux et des marchés financiers va probablement se poursuivre, limitant encore les options disponibles pour les pays. La libéralisation du commerce des produits agricoles devrait se poursuivre conformément à l'Accord sur l'agriculture du Cycle d'Uruguay et à d'autres cadres réglementaires, conventions et instruments juridiques internationaux. L'expérience de la récession économique qui a suivi l'instabilité régionale/mondiale en 1997/98 a montré que la fluidité et l'instabilité excessives des marchés financiers peuvent avoir des incidences négatives sur l'emploi, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il est prévu de tirer les enseignements de ce phénomène et de mettre en place des mécanismes aux plans international et national afin d'accroître la transparence des marchés financiers, d'assurer une plus grande durabilité des investissements et de reconnaître l'importance des dispositifs de sécurité sociale pour les périodes de transition. Il y aura une augmentation des transferts de technologies opérés dans le cadre d'investissements privés et d'échanges.

Croissance du nombre de pays à revenu moyen et importance accrue des blocs régionaux

21. On peut prévoir que la différence se creusera davantage entre pays à revenu moyen et pays démunis. Les pays à revenu moyen connaîtront une évolution rapide qui les fera passer d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, mais des poches de pauvreté urbaine et rurale pourraient persister. Ils seront aussi moins dépendants à l'égard de la communauté internationale pour l'assistance technique en matière de développement agricole. On peut prévoir un renforcement des groupements régionaux et sous-régionaux et un accroissement de leur influence au niveau mondial.

Persistance de la pauvreté et aggravation de l'inégalité - creusement du fossé entre les nantis et les déshérités

22. Les tendances actuelles révèlent que les actes ne sont guère en harmonie avec les objectifs déclarés (tels que l'équité en matière de développement humain, social et économique). On assiste à une disparité croissante entre riches et pauvres, sur le plan tant national que mondial. La croissance économique ne suffit pas, en soi, à réduire l'insécurité alimentaire parmi les couches les plus pauvres de la population. De même, l'accès de plus en plus inégal aux ressources, à l'éducation et aux technologies ne fait que creuser le fossé entre les nantis et les déshérités. Les inégalités persistantes liées au sexe, à l'âge et à l'appartenance ethnique, pour l'accès aux ressources de production, à l'information, à l'emploi, à l'enseignement public, à la technologie et au processus décisionnel et la maîtrise de ceux-ci pourraient, si on n'y remédie pas, avoir un effet grave sur la sécurité alimentaire des ménages et des pays.

Risque continu de crises complexes et de situations d'urgence causées par des catastrophes

23. Le nombre de situations d'urgence dues aux catastrophes et de crises complexes pourrait rester élevé et on pourrait même assister à une aggravation des problèmes d'insécurité alimentaire, de migrations et d'instabilité sociale, économique et politique; de plus, pour s'attaquer aux causes fondamentales de ces crises, des ressources déjà limitées devront être détournées de l'assistance proprement dite. Les situations d'urgence peuvent être d'origine naturelle ou humaine. Quoiqu'il en soit, les pays touchés sont souvent parmi les plus pauvres et les plus vulnérables et leur économie est largement tributaire de l'agriculture. La vulnérabilité accrue en cas de crise économique/financière et la dépendance excessive à l'égard d'un nombre limité de produits et de technologies sont autant de risques supplémentaires auxquels ils sont exposés.

Evolution du rôle attendu de l'agriculture dans des sociétés de plus en plus urbanisées

24. La part de la population des pays en développement vivant dans des villes augmente rapidement, ce qui a d'importantes implications pour le rôle de l'agriculture tant en milieu rural que dans les zones périurbaines. L'accès à la nourriture deviendra plus complexe car une part croissante des aliments sera achetée dans le cadre d'échanges commerciaux. La production agricole devra être plus intensive et plus axée sur le secteur commercial, ce qui suppose de nouvelles augmentations de productivité des terres et de la main-d'œuvre agricoles. Le rôle polyvalent du secteur agricole qui, outre ses dimensions économiques, a également des fonctions sociales, culturelles et écologiques, pourrait avoir diverses implications au niveau des politiques. La reconnaissance du rôle crucial des femmes en tant que productrices et consommatrices va également entraîner une réorientation des politiques afin qu'elles prennent en compte leurs besoins particuliers, renforcent leur contribution déjà considérable à la sécurité alimentaire et à la production agricole et mobilisent leur appui pour une utilisation responsable des ressources naturelles. Les politiques et programmes du secteur agricole devront aussi tenir compte de la proportion croissante de jeunes des populations des pays en développement.

Evolution des perceptions des consommateurs et meilleure sensibilisation du public à l'égard des questions d'alimentation et d'environnement

25. L'évolution des préférences des consommateurs et des modes de consommation alimentaire, déjà manifeste dans les pays développés, pourrait se poursuivre et se développer, même dans les pays à revenu moyen. Il pourrait y avoir une augmentation de la demande de poissons, de fruits et légumes et de produits autres que les denrées de base, ainsi que de produits "biologiques". Les consommateurs, et en particulier les femmes, étant davantage sensibilisés aux questions d'innocuité des aliments et d'environnement, ils demanderont l'adoption de nouvelles normes à base scientifique pour réglementer le commerce international et national, et on sera plus attentif aux questions d'innocuité et de qualité des aliments aux plans local et national.

Pression accrue sur les ressources naturelles et concurrence pour l'utilisation de ces ressources

26. Il y aura probablement une augmentation des risques découlant des pressions exercées sur les ressources naturelles, notamment sur les eaux et les terres, et de la dégradation des ressources naturelles du fait de l'intensification de la compétition pour l'utilisation des ressources, notamment lorsque le marché n'arrive pas à en assurer une gestion efficace. La disponibilité moyenne par habitant d'eau douce devrait continuer à baisser. Les problèmes de qualité de l'eau persisteront, d'où risque accru de maladies et de salinisation des terres irriguées. La compétition pour l'usage des ressources en eau douce augmentera, y compris de part et d'autre des frontières nationales. La dégradation des terres augmentera, tout comme la compétition entre l'agriculture et d'autres secteurs, notamment sous l'effet de l'urbanisation. L'occupation des sols se fera encore plus intense. La diversité biologique restera menacée: abandon de cultivars traditionnels de plantes cultivées, poursuite de la déforestation et perte d'habitats. Environ 30 pour cent des races d'animaux domestiques sont pratiquement en voie d'extinction alors que dans le domaine des pêches, les espèces introduites menacent d'éroder la diversité génétique naturelle. L'augmentation de la demande de produits ligneux sera l'élément moteur du développement commercial de la foresterie mais la transformation de forêts subtropicales et tropicales en terres agricoles se poursuivra. On peut craindre un épuisement généralisé des ressources halieutiques, qu'elles soient maritimes ou continentales. Les variations climatiques qui sont la cause principale de la fluctuation de la production agricole, vont probablement augmenter. D'ici à 2015, on devrait nettement mieux cerner le problème des changements climatiques et comprendre dans quelle mesure il est causé par l'homme.

Progrès constants de la recherche et de la technologie et persistance de l'inégalité d'accès à ces ressources

27. Il y aura des progrès technologiques dans tous les domaines mais tous les pays ne pourront pas y accéder sur un pied d'égalité, ce qui pourrait affecter leur capacité à faire face à la concurrence sur les marchés mondiaux. Il y aura probablement d'importantes percées technologiques dans les domaines de l'énergie, des transports, des biotechnologies et de l'information. On assistera à une mondialisation croissante de la recherche agronomique, et le secteur privé se chargera de la plupart des recherches sur les biotechnologies. Il est probable que le secteur privé ne tiendra pas suffisamment compte des besoins des agriculteurs relativement démunis des pays en développement et il appartiendra donc au secteur public, y compris aux organismes internationaux, de combler cette lacune.

Impact accru des technologies de l'information et des communications sur les institutions et les sociétés

28. A mesure que la "révolution de l'information et des communications" progresse et acquiert des dimensions mondiales, les technologies deviendront probablement une importante source de richesses. On peut prévoir une aggravation des inégalités, dans la mesure où les pays développés contrôlent l'essentiel des technologies de l'information. Les pays en développement auront de plus en plus accès à ces ressources mais les investissements dans les technologies seront peut-être insuffisants, faute de capitaux, pour combler le fossé avec les pays développés.

Evolution de la nature et de la composition des financements consacrés au développement agricole

29. On ne prévoit pas un accroissement significatif de l'ensemble des ressources disponibles pour l'aide extérieure, à l'exclusion du soutien du FMI, et il se peut même qu'elles baissent. Il pourrait y avoir une augmentation de la part de l'assistance totale livrée par des organisations privées à but non lucratif. L'aide extérieure totale à l'agriculture, de sources bilatérales et multilatérales, pourrait continuer à fléchir en valeur réelle. Les prêts provenant d'institutions financières multilatérales pourraient toutefois se maintenir au même niveau ou peut-être augmenter légèrement. On prévoit également un rôle accru des investissements extérieurs directs ainsi qu'une concurrence plus forte pour l'obtention de ces ressources.

Evolution du rôle du système des Nations Unies et de son image auprès du grand public

30. Il est difficile de prévoir comment le système des Nations Unies sera perçu dans 10 ou 15 ans, compte tenu du scepticisme affiché actuellement dans certains pays développés. L'amélioration de l'image de l'ensemble du système dépendra dans une large mesure des facteurs suivants: capacité à mieux faire connaître les réalisations des Nations Unies, réformes en cours dans de nombreux organismes du système et capacité des Nations Unies à adopter une approche coordonnée garantissant une synergie accrue entre ses diverses composantes. Il y aura probablement une poursuite de la tendance à créer des structures "parallèles" auxquelles seront associés des acteurs ne faisant pas partie du système des Nations Unies pour résoudre des questions exigeant une coopération internationale ou une action collective au niveau mondial; les organisations non gouvernementales et les acteurs de la société civile continueront probablement à revendiquer un rôle accru dans les questions dont s'occupent les Nations Unies.

Principes, mission et vision

31. Selon la méthodologie adoptée pour cet exercice, on a jugé essentiel de définir les principes de base de l'Organisation ainsi que sa mission et ses perspectives d'avenir. Cet exercice de réflexion interne représente la première étape du processus itératif qui a débouché sur les stratégies et objectifs stratégiques proposés pour l'Organisation, ainsi que sur les stratégies visant à résoudre les questions interorganisations. Le texte de cette déclaration a été affiné sur la base des propositions finales énoncées et figure à la partie I du document.

Principaux avantages comparatifs

32. Le long processus de réflexion et d'analyse interne effectué au sein du Secrétariat de la FAO a été synthétisé de manière que l'on détermine quels étaient les principaux avantages comparatifs de l'Organisation. Les conclusions de cette étude sont récapitulées ci-après, étant entendu qu'elles s'appliquent au plan général; dans chaque discipline technique, l'avantage comparatif varie selon la nature du problème spécifique à traiter et les compétences techniques nécessaires.

Mandat et statut en tant qu'organisation intergouvernementale mondiale

33. Le mandat et la composition de la FAO lui permettent d'avoir une vision mondiale des problèmes qui relèvent de son domaine de compétence. En tant qu'organisation intergouvernementale, elle est en mesure de traiter les problèmes à la fois au plan national et au plan international, directement et en partenariat avec d'autres organisations, et d'agir en "honnête courtier", en identifiant et en préconisant des solutions communes indépendantes de perspectives idéologiques et nationales données. La FAO peut à la fois fournir des compétences techniques, économiques et juridiques et constituer une tribune neutre pour la négociation et l'élaboration d'accords internationaux, de codes de conduite, de normes techniques et d'autres instruments.

Capacité d'établissement de vastes réseaux avec des membres et d'autres partenaires

34. L'Organisation peut facilement s'adresser aux décideurs des Etats Membres. Dans le cadre du système des Nations Unies, elle participe à un grand nombre d'initiatives internationales et est en mesure d'offrir un cadre institutionnel pour la coopération entre les pays, au-delà des divisions géographiques, voire politiques et culturelles. La réussite d'un certain nombre d'activités menées par l'Organisation a été attribuée à cette capacité d'instauration d'un réseau mondial, et notamment à l'accès direct de la FAO à des sources spécialisées de compétence utiles à l'alimentation et à l'agriculture, aux nombreuses activités de coopération technique qu'elle parraine et à son très grand nombre de groupes d'experts et d'organes consultatifs. A cela, il faut ajouter des liens croissants avec les milieux des ONG et des organisations de la société civile, qui favorisent la diffusion des activités de la FAO au-delà des milieux gouvernementaux.

Capacités décentralisées

35. Les capacités décentralisées de la FAO viennent compléter sa vocation mondiale et sa capacité d'établissement de réseaux. Elles favorisent et, souvent, offrent la principale logique de la mise en œuvre d'activités demandées par les pays membres qui concernent soit un seul pays, soit plusieurs Etats. La présence au plan national (par l'intermédiaire des représentants de la FAO) et aux plans sous-régional et régional (par le truchement des bureaux régionaux et sous-régionaux) est essentielle pour assurer une réponse rapide aux demandes et la prise en compte des besoins locaux.

Une source d'information et une mémoire institutionnelle inégalées

36. La masse de données d'expérience, accumulées sur une période de plus de cinquante ans, et d'informations recueillies, analysées et diffusées en permanence, constitue un atout unique, qui est mis à la disposition des membres et permet d'appuyer les activités du Secrétariat. Sans elle, il serait pratiquement impossible d'effectuer une bonne partie des activités essentielles qu'attendent les Etats Membres, et dont l'autorité et la valeur tiennent au fait que la FAO est en mesure de donner une dimension (sa mémoire institutionnelle) que ne sauraient fournir d'autres sources.

Capacités de communication rapide

37. Au moment où l'Organisation a accéléré la décentralisation pour rapprocher ses capacités des pays, elle a également développé ses infrastructures de communication par courrier électronique et généralisé l'accès à Internet, pour que les fonctionnaires, où qu'ils se trouvent, puissent compter sur des communication rapides pour des échanges d'informations ou pour un éventuel soutien. En même temps, le site Web Internet de l'Organisation, qui a suscité beaucoup de commentaires élogieux, favorise l'accès de l'extérieur aux informations et aux analyses de la FAO.

Compétence et personnel pluridisciplinaire

38. Les compétences et le dévouement d'un personnel pluridisciplinaire et multilingue, attaché à la cause du multilatéralisme et lié par les règles de conduite de la fonction publique internationale, peuvent être considérés comme un avantage comparatif primordial. L'existence d'un très grand nombre de spécialités au sein du Secrétariat (tant au Siège que dans les unités décentralisées) permet la continuité de l'action et constitue une ressource unique pour les activités normatives et pour l'appui à la coopération technique et aux activités de mobilisation des investissements.

Capacité de parer aux situations d'urgence et de répondre aux besoins imprévus des pays membres

39. Les activités du Programme ordinaire de la FAO et ses programmes de terrain financés par des ressources extrabudgétaires sont étayés et complétés par le Programme de coopération technique qui fournit un mécanisme précieux permettant de répondre aux besoins immédiats et/ou imprévus des pays membres. Forte, en outre, des contacts qu'elle a avec les gouvernements ainsi que de la présence de représentants permanents à Rome, l'Organisation est à même de prendre des mesures immédiates tout en s'efforçant de mobiliser ou de réunir des ressources en vue d'une aide ultérieure.

Bonne gestion financière et administrative

40. L'Organisation a une gestion financière et administrative saine et judicieuse. Les contrôles financiers et internes sont très efficaces, comme en témoigne le fait qu'en 50 ans d'activité, les comptes de la FAO n'ont jamais été approuvés par le Commissaire aux comptes avec des réserves et que l'Organisation n'a jamais été insolvable.

Consultations des parties prenantes

41. Compte tenu des conclusions concernant l'évolution probable de l'environnement externe et les avantages comparatifs de la FAO, la préparation du Cadre stratégique a nécessité l'examen des mesures que la FAO peut et doit prendre pour aider à relever les défis que réserve l'avenir. A ce stade, il a été important de consulter les principales parties prenantes de la FAO, ses membres, au sujet de leurs propres objectifs et des services qu'ils souhaitent que l'Organisation fournisse.

42. Trois "objectifs globaux" ont été identifiés dans le questionnaire envoyé à tous les membres en juin 1998 et les destinataires étaient invités à indiquer s'ils étaient d'accord sur l'objectif tel que libellé, d'accord quant au fond, mais pas sur ce libellé ou en désaccord. D'après une analyse préliminaire des réponses reçues au 27 juillet 1998, les membres appuient massivement ces objectifs quant au fond, mais d'aucuns craignent que les énoncés concis proposés ne couvrent pas de façon adéquate tous les aspects des accords qui se sont dégagés lors de la Conférence internationale. L'objet du Cadre stratégique n'étant certainement pas de rouvrir le débat sur des objectifs déjà approuvés, mais plutôt d'orienter les mesures à prendre par la FAO pour y répondre, on a jugé préférable de renvoyer les membres aux textes en question plutôt que d'essayer, dans ce document, d'en faire un synthèse.

43. Dans le même questionnaire, on demandait aux membres d'indiquer le degré de priorité qu'ils attribuent à cinq grands domaines de travail liés à leurs objectifs, et de faire connaître leurs vues sur l'importance du rôle de la FAO en tant que fournisseur de services dans ces domaines. Les premiers résultats des réponses au questionnaire ont été connus en juillet 1998 et ils ont permis d'affiner la formulation des objectifs et stratégies, d'abord par les divers départements, puis à l'échelle de l'Organisation. Enfin, les propositions concernant les stratégies de l'Organisation pour les cinq principaux domaines d'activités techniques et pour cinq grandes questions de nature interorganisations ont été présentées en tant que version 1.0 du Cadre stratégique pour les années 2000 à 2015.

Logique des propositions

44. On trouvera ci-après une analyse de la logique des justifications des propositions avancées dans le document, fondée sur l'analyse externe et interne et sur les résultats du questionnaire adressé aux membres.

Stratégies permettant de prendre en compte les besoins des membres

45. Plusieurs options ont été examinées avant de choisir l'approche à suivre. Une solution possible était de prendre comme point de départ les diverses disciplines regroupées au sein de l'Organisation, ou ses programmes en cours tels qu'ils sont décrits dans le Programme de travail et budget, puis d'effectuer sur cette base des projections pour l'avenir. Cette solution présentait toutefois le risque d'exclure toute possibilité de réflexion et d'innovation et donc de perpétuer le statu quo dans un environnement externe en rapide évolution.

46. Une autre approche possible était de se fonder sur les objectifs globaux de développement des membres, tels qu'ils sont exprimés par exemple dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Mais il y avait là aussi un risque, car nombre des mesures spécifiques prévues dans le Plan d'action débordent le mandat et les compétences de l'Organisation et si l'on définit des objectifs dont la réalisation dépend presque exclusivement de la contribution de tiers, il devient difficile de mesurer l'impact des activités réalisées en propre par la FAO, qui pourraient apparaître trop diluées.

47. On a donc jugé nécessaire de définir les grands axes des activités qui seront réalisées par la FAO dans les prochaines années d'une façon suffisamment large pour pouvoir les mettre en corrélation avec les défis réels que rencontre la communauté internationale, mais aussi de façon suffisamment circonscrite pour définir clairement les stratégies de mise en œuvre puis l'identification de projets spécifiques et des ressources nécessaires à leur réalisation. Chacune des cinq stratégies pour l'Organisation (A-E) a été conçue de façon à représenter une réponse de la FAO à l'un de ces défis, en fonction des objectifs des membres, des facteurs externes et des capacités internes. Les cinq stratégies d'ensemble comprennent douze objectifs stratégiques qui ont été élaborés en intégrant les stratégies des différents départements et en indiquant dans chaque cas les partenariats - internes ou externes - nécessaires à une bonne mise en œuvre.

48. Pour définir les défis, on a d'abord analysé l'évolution probable de l'environnement externe, vue à travers le filtre du mandat et des avantages comparatifs de l'Organisation, puis on a comparé les hypothèses ainsi obtenues aux objectifs définis et aux stratégies proposées par les départements de la FAO. Le résultat de cet exercice a ensuite été comparé aux réponses fournies au questionnaire envoyé aux membres.

49. L'ordre de présentation des cinq stratégies de l'Organisation ne constitue en aucun cas un ordre de priorité. On peut à la limite y voir une progression logique; on commencerait par une réponse spécifique à un problème urgent, identifié par le Sommet mondial de l'alimentation, pour ensuite passer aux trois stratégies (B, C et D) concernant différents aspects de la gestion et de la mise en valeur des cultures, de l'élevage, des pêches et des forêts, et terminer par la stratégie adressée à l'ensemble de la communauté internationale.

Stratégie A de l'Organisation - Contribuer à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale et faire face aux situations d'urgence touchant l'alimentation, l'agriculture et les ressources naturelles.

50. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation reconnaît que des efforts d'une ampleur exceptionnelle seront nécessaires pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet de réduire le nombre de personnes sous-alimentées de moitié d'ici l'an 2015. Tant la Déclaration de Rome que le Plan d'action stipulent que la pauvreté est l'une des principales causes de l'insécurité alimentaire et que des progrès durables en matière d'éradication de la pauvreté sont indispensables pour améliorer l'accès à la nourriture.

51. L'Engagement Deux invite à mettre en œuvre des politiques visant à éradiquer la pauvreté et l'inégalité et à améliorer l'accès physique et économique de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante, adéquate du point de vue nutritionnel et sanitaire, et son utilisation efficace; il envisage à la fois des mesures pour améliorer les revenus des pauvres et assurer des approvisionnements alimentaires sains et accessibles et des mesures visant à assister les plus démunis, les plus vulnérables et les plus défavorisés. L'Engagement Cinq invite les pays à s'efforcer de prévenir les catastrophes naturelles et les crises provoquées par l'homme, d'y être préparés et de répondre aux besoins alimentaires d'urgence d'une façon qui stimule la reprise, le redressement et le développement et renforce la capacité de satisfaire les besoins futurs.

52. L'analyse de l'environnement extérieur laisse entrevoir la persistance de la pauvreté et l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, tant entre les pays qu'au sein de nombreuses sociétés. Le Plan note que les tendances actuelles sont favorables à une croissance économique générale, mais qu'elles n'entraînent qu'une lente réduction de l'insécurité alimentaire. L'analyse des facteurs extérieurs conclut que souvent, les mesures nécessaires sont rendues plus difficiles par un certain nombre de tendances extérieures à l'agriculture et aux économies rurales et que l'ampleur des problèmes à résoudre justifie que l'on mette plus particulièrement l'accent sur l'aide aux pays pauvres et aux groupes vulnérables dont les besoins sont les plus criants.

53. L'analyse interne a identifié comme atout majeur l'autorité et le statut de la FAO en tant qu'organisation mondiale neutre capable de traiter ces questions tant au niveau international qu'au niveau national, à la fois directement et en partenariat avec d'autres organisations. Sont également cités l'éventail de ses disciplines pertinentes et son expertise technique, ainsi que ses cinquante ans d'expérience et de mémoire institutionnelle.

54. Les analyses des facteurs extérieurs et intérieurs notent la persistance des crises et des situations d'urgence, qu'elles soient d'origine humaine ou liées à des catastrophes naturelles et l'exacerbation qui en découle de l'insécurité alimentaire, des migrations, de l'instabilité et du détournement des ressources allouées à l'assistance pour remédier aux causes profondes de ces crises. La capacité de la FAO, dans son domaine de compétence, d'affronter toutes les phases du cycle des situations d'urgence, de l'alerte rapide et de la planification préalable aux catastrophes au développement, en passant par les secours et le redressement, est considérée comme un atout. C'est pourquoi l'Organisation devrait renforcer ses partenariats avec d'autres organismes pour contribuer à l'instauration d'un système international de préparation et de réaction aux situations d'urgence de mieux en mieux ciblé et coordonné.

55. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance accordée par les membres à ce domaine de travail, la plupart d'entre eux lui attribuant un rang de priorité élevé, quand ce n'est pas le plus élevé. En ce qui concerne le rôle de la FAO comme fournisseur de services, la majorité de ceux qui ont répondu au questionnaire le considèrent comme d'importance majeure, voire capitale. La formulation des trois objectifs stratégiques décrits ci-après tient compte des observations faites par plusieurs membres dans leurs réponses au questionnaire.

56. L'objectif stratégique concernant les situations d'urgence a été inclus dans cette stratégie pour l'ensemble de l'Organisation, car s'il porte sur des problèmes qui sont en général causés par des événements spécifiques et parfois transitoires, il suppose toutefois une action ciblée destinée à aider des pays particuliers et des groupes de population à faire face à l'insécurité alimentaire et à la perte de moyens de subsistance.

Stratégie B del'Organisation - Promouvoir, élaborer et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour l'alimentation et l'agriculture.

57. La mondialisation de l'économie de marché, la concurrence accrue que suscitent les ressources et le retrait des gouvernements des organismes de production et de commercialisation rendent d'autant plus nécessaire l'élaboration de cadres réglementaires aux niveaux international et national qui soient équitables, durables, favorables au développement économique et propices à la résolution des conflits. Ceci a été amplement reconnu dans les conclusions des conférences et sommets mondiaux de ces dernières années et plus récemment par le Sommet mondial de l'alimentation, notamment dans les Engagements Un, Trois, Quatre et Sept.

58. L'analyse de l'environnement extérieur confirme que les échanges intérieurs et internationaux de produits agricoles, halieutiques et forestiers sont un facteur important de la sécurité alimentaire. Elle montre également que la pertinence des cadres réglementaires régissant le commerce tant au sein des pays qu'entre eux est de plus en plus reconnue. L'analyse interne note qu'au niveau international, la FAO peut fournir une expertise technique, économique et juridique et proposer un forum neutre pour la négociation et l'élaboration d'accords internationaux, de codes de conduite, de normes techniques et d'autres instruments. Elle peut également intégrer les enjeux alimentaires et agricoles dans les négociations ayant lieu dans d'autres instances, notamment celles relatives au commerce et à l'environnement. Elle est particulièrement bien placée pour appuyer l'adoption de politiques et de législations nationales qui répondent aux besoins nationaux et aux exigences internationales.

59. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance accordée à cette question par les membres, qui lui attribuent dans leur grande majorité un rang de priorité élevé, voire primordial. En ce qui concerne le rôle de la FAO en tant que fournisseur de services au niveau international, le consensus est tout aussi élevé. Pour ce qui est du rôle de la FAO dans l'assistance aux pays, les réponses sont plus diversifiées, compte tenu du fait que les pays membres ont besoin de l'assistance de la FAO en fonction, essentiellement, du degré de développement de leurs capacités nationales.

60. Nombre de pays concernés sont ou seront dans le groupe des "pays à revenu moyen" qui, peut-être, auront moins besoin de la communauté internationale pour des formes traditionnelles d'assistance technique, mais qui feront appel aux compétences spécifiques et aux données d'expérience de la FAO, difficiles à obtenir ailleurs. Compte tenu de la spécificité des questions examinées et des approches nécessaires, on a jugé préférable de formuler une stratégie spécialement ciblée.

Stratégie C de l'Organisation - Augmenter durablement l'offre et la disponibilité de denrées alimentaires et d'autres produits des secteurs agricole, halieutique et forestier.

61. L'Engagement Trois du Plan d'action du SMA invite les pays à "poursuivre des politiques et méthodes participatives et durables de développement alimentaire, agricole, halieutique, forestier et rural dans les régions à potentiel élevé comme dans celles à faible potentiel, qui sont essentielles pour assurer des approvisionnements alimentaires adéquats et fiables au niveau des ménages ainsi qu'aux échelons national, régional et mondial et à lutter contre les ravageurs, la sécheresse et la désertification, considérant le caractère multifonctionnel de l'agriculture". Les besoins d'investissements extrêmement importants, notamment en ce qui concerne la mise au point de technologies, l'infrastructure rurale, l'irrigation et les industries agro-alimentaires, étaient soulignés dans la documentation préparée pour le SMA. En outre, la nécessité d'allouer et d'utiliser de manière optimale ces investissements est réitérée dans l'Engagement Six.

62. L'analyse des tendances et forces extérieures indique que, dans la mesure où l'Etat n'est plus considéré comme le principal exécutant des programmes de développement, mais plutôt comme chargé d'assurer un environnement porteur, les progrès dans ce secteur dépendront encore davantage de l'initiative des producteurs, du secteur privé et des chefs de petites entreprises. L'urbanisation et l'accroissement de la proportion de la population ne travaillant ni dans l'agriculture, ni dans l'agro-alimentaire annoncent des changements dans la demande de produits agricoles, forestiers et halieutiques, impliquant l'offre d'une gamme différente de produits et la rationalisation des chaînes d'approvisionnement.

63. La nécessité d'augmenter durablement la production, notamment dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, implique que l'on tire parti au maximum, à court et à moyen termes, des technologies déjà disponibles, adaptées dans la mesure possible, pour accroître la production vivrière des petits agriculteurs. La FAO devra aider à combler le fossé entre les rendements dans les stations de recherche et ceux des agriculteurs, à promouvoir des moyens d'augmenter le revenu net des agriculteurs et à identifier, analyser et supprimer les obstacles à l'adoption de pratiques agricoles appropriées. La FAO pourrait transférer des connaissances aux pays et les aider à les diffuser auprès des agriculteurs, des pêcheurs et d'autres chefs d'entreprises rurales, en encourageant la démonstration d'approches globales par le biais de son programme de terrain, PSSA compris, qui jouerait le rôle d'outil catalytique.

64. Les réponses au questionnaire montrent, en première analyse, que ce domaine d'activités est considéré par une forte majorité de membres comme hautement, voire absolument, prioritaire. En ce qui concerne le rôle de la FAO comme fournisseur de services, les membres ont jugé qu'il était plus important d'aider les pays à faire des choix stratégiques que de faciliter l'adoption de programmes et de solutions appropriées. La formulation des deux objectifs stratégiques ci-après tient compte des observations de plusieurs membres.

Stratégie D de l'Organisation - Appuyer la conservation, l'amélioration et l'utilisation durable des ressources en terre et en eau, ainsi que des ressources halieutiques, forestières et génétiques utiles à l'alimentation et à l'agriculture.

65. L'accroissement impressionnant de la production alimentaire au cours des dernières décennies tient en grande partie à l'intensification de l'utilisation des ressources naturelles, notamment des terres et des eaux, mais aussi des ressources forestières et halieutiques. A l'avenir, toutefois, ce sont des technologies faisant un usage plus efficace et plus durable des ressources en terre et en eau qui devront assurer l'augmentation régulière de la production alimentaire.

66. S'il est vrai que les technologies d'intensification de la production de l'avenir devront passer le test de la durabilité, la sauvegarde de la viabilité à long terme des systèmes de production alimentaire du monde demeure une question beaucoup plus vaste. Depuis dix ou vingt ans, la communauté internationale prend peu à peu conscience des risques liés à la surexploitation des ressources marines, la destruction massive des forêts, la production croissante de gaz à effet de serre, la destruction de la couche d'ozone, la désertification et la salinisation et l'érosion de la biodiversité. Malgré cela, les incidences de ces processus induits par l'homme sur les approvisionnements alimentaires mondiaux ne sont pas encore bien comprises et seules des mesures limitées sont prises pour les freiner. L'un des principaux défis à relever est par conséquent de s'assurer que des systèmes de suivi appropriés sont en place pour mesurer l'ampleur de la destruction, que des instruments sont mis au point pour induire une utilisation plus responsable des ressources mondiales et que les moyens nécessaires sont mobilisés pour permettre une exploitation viable à long terme des ressources naturelles dont dépendent les approvisionnements alimentaires de l'humanité.

67. La communauté internationale s'est engagée à traiter ces questions dans le cadre d'Action 21, adopté par la CNUED en 1992. Dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, elle a réaffirmé cet engagement, rappelant également un certain nombre d'autres accords et instruments internationaux relatifs à la conservation et à l'utilisation durable des ressources naturelles (ressources en terre et en eau et ressources halieutiques, forestières et génétiques), et elle a demandé aux institutions internationales d'appuyer l'action des gouvernements et de la société civile. La FAO, chargée à cet égard par son Acte constitutif d'"encourager et au besoin recommander toute action de caractère national et international intéressant... la conservation des ressources naturelles et l'adoption de méthodes améliorées de production agricole", ne peut manquer d'accorder une priorité élevée à l'aide à apporter aux Etats Membres pour relever ce défi.

68. Dans les réponses au questionnaire, les deux "domaines de contribution de la FAO" spécifiques proposés ont été vivement approuvés, la plupart des pays considérant que la FAO a un rôle "central" ou "majeur" à jouer dans ces domaines. Seuls quelques pays sont restés réservés. D'après les observations écrites jointes au questionnaire, il semble que cette réserve soit due au fait que pour les pays développés, la gestion des ressources naturelles est une question nationale pour laquelle ils n'ont pas besoin de l'assistance de la FAO.

69. Lors de l'examen de la version 1.0 du Cadre stratégique, il a été envisagé de regrouper les stratégies C et D. Il ne s'agit nullement de buts incompatibles, mais compte tenu de la nature différente des activités que cela suppose et des partenariats à établir pour obtenir les résultats souhaités, des stratégies séparées permettraient de définir plus précisément les problèmes et les solutions proposées. Pour les pêches et les forêts notamment, une combinaison des stratégies C et D pourrait envoyer un signal erroné concernant l'engagement de l'Organisation à l'égard de la conservation des ressources.

Stratégie E de l'Organisation - Améliorer la disponibilité de données et l'échange d'informations, suivre, évaluer et analyser la situation mondiale en matière d'alimentation et de nutrition, d'agriculture, de foresterie et de pêche et faire en sorte que la sécurité alimentaire soit au coeur des préoccupations internationales.

70. L'analyse des forces et des tendances extérieures permet d'identifier un certain nombre d'incidences potentielles pour la FAO. La demande d'informations, qu'il s'agisse des séries technologiques existantes ou de nouveaux éléments de données, devrait continuer à croître et à évoluer, l'accent étant mis sur l'information à l'appui des conseils politiques, de façon que les questions émergentes d'une importance cruciale figurent obligatoirement et de manière visible à l'ordre du jour international. C'est le cas notamment de l'évaluation des ressources naturelles. De même, l'importance croissante des cadres réglementaires entraîne un besoin d'informations accessibles sur les normes à appliquer.

71. L'analyse interne démontre que malgré le succès du projet WAICENT qui a permis de regrouper les données FAO dans une seule banque utilisant des normes communes, l'aptitude de la FAO à protéger la qualité des données statistiques les plus récentes est limitée. Il semble que la qualité des systèmes de collecte de données au niveau national se dégrade et que l'Organisation ne soit pas à même de rectifier la situation. L'analyse interne voit l'information comme l'un des principaux atouts de la FAO: "une source sans équivalent" - mais le risque existe que l'Organisation perde cet atout important si elle ne s'emploie pas avec détermination à en tirer parti et à élargir et à améliorer ses données. En outre, on s'inquiète de ce que l'environnement clos traditionnel qui n'autorise l'introduction dans le système WAICENT et dans les systèmes connexes que d'informations approuvées et générées par la FAO risque d'exclure cette organisation des réseaux d'échange d'informations plus novateurs qui sont déjà en place.

72. L'analyse tant externe qu'interne note l'augmentation probable de la demande de produits analytiques de la FAO et l'occasion que cela représente pour l'Organisation de rendre des services dans un domaine qui lui convient tout particulièrement. Un autre domaine, apparenté mais distinct, dans lequel la FAO devrait renforcer son activité, est celui du plaidoyer en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et de la réalisation des objectifs du Sommet, la promotion des mesures nécessaires et le suivi des progrès accomplis.

73. Les réponses au questionnaire montrent aussi l'importance que les membres attachent à ces domaines d'activité. Viennent en tête l'analyse et l'évaluation des tendances, que les trois quarts des membres ayant répondu au questionnaire considèrent comme devant bénéficier du rang de priorité le plus élevé, puis la tenue à jour d'un ensemble mondial de données exactes et accessibles, considérée comme pratiquement aussi importante. Le troisième domaine d'activités, concernant la promotion de la sécurité alimentaire au cœur des préoccupations internationales, bénéficie d'un soutien moins uniforme, entre ceux qui estiment qu'il faut lui accorder la priorité la plus élevée et ceux qui considèrent cette activité comme hautement prioritaire, mais à traiter dans la mesure où les ressources le permettent.

74. Le rôle de la FAO comme fournisseur de services dans le domaine des évaluations et des analyses de tendance a été jugé d'une importance capitale pour la communauté internationale par près de 90 pour cent des membres ayant répondu au questionnaire à ce jour, soit le score le plus élevé accordé par les membres parmi toutes les questions qui leur étaient soumises. Bien entendu, les pays recherchant l'assistance de la FAO pour faire ce travail au niveau national sont beaucoup moins nombreux. Le rôle de la FAO dans la tenue à jour d'un ensemble mondial de données exactes et accessibles a également obtenu un score très élevé, les trois quarts des membres ayant répondu en indiquant qu'ils jugeaient cette activité d'une importance capitale, tandis que dans le cas de la promotion de la sécurité alimentaire au rang de préoccupation internationale primordiale, les deux tiers des membres ont considéré que la FAO devait jouer un rôle central.

75. Les trois objectifs stratégiques définis pour contribuer à la réalisation de cette stratégie d'ensemble ont été particulièrement appuyés par les membres et la seule question posée à leur sujet était de savoir si le troisième élément - faire en sorte que la sécurité alimentaire soit au cœur des préoccupations internationales - appartient bien à la stratégie E ou doit être transféré à la stratégie A, car il touche à la sécurité alimentaire.

76. La stratégie A a été formulée par la FAO compte tenu de la nécessité d'aider les pays où des efforts extraordinaires doivent être déployés pour atteindre les objectifs du Sommet. Les stratégies B, C et D contribueraient, elles aussi, à la réalisation de divers objectifs définis dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et donc à la sécurité alimentaire.

77. Il faut toutefois se rappeler que lors du Sommet, tous les pays se sont engagés à assurer la sécurité alimentaire de leurs populations et ont invité la FAO, mais aussi de nombreux autres acteurs, à contribuer à la réalisation des objectifs. La principale contribution de la FAO à cet effort général consiste à diffuser l'information, à faciliter la coopération interinstitutions et à suivre les progrès réalisés dans le cadre du CSA. Ces activités sont couvertes par un objectif stratégique qui pouvait devenir l'objectif E.3, étant donné que toutes les activités prévues dans la stratégie E s'adressent à l'ensemble des membres et à toute la communauté internationale, et préconisent des moyens d'action analogues au niveau mondial (information, analyse, sensibilisation).

Stratégies pour aborder les questions interorganisations

78. Alors que les stratégies précitées sont proposées pour relever les défis auxquels se trouvent confrontés les membres et la communauté internationale, les stratégies visant à traiter les questions interorganisations sont axées sur des mesures propres à faire en sorte que le Secrétariat soit mieux à même de fournir des services à ses membres. Elles découlent essentiellement de l'analyse interne du Secrétariat, mais tiennent également compte des possibilités et des risques pour l'Organisation qui ont été identifiés dans l'analyse de l'environnement externe, ainsi que des vues des membres. Les stratégies visant à traiter les questions interorganisations doivent donc être considérées comme partie intégrante du Cadre stratégique, dans la mesure où elles ont une incidence sur la bonne mise en œuvre de l'ensemble des stratégies qui doivent permettre de répondre aux besoins des membres.

A. Garantir l'excellence

79. L'analyse du contexte extérieur fait ressortir de nombreux domaines dans lesquels la FAO doit renforcer sa capacité de faire face à de nouveaux besoins (tels que les biotechnologies) ainsi que des domaines dans lesquels sa capacité actuelle - souvent unique - sera davantage sollicitée (par exemple pour les questions réglementaires et législatives, en particulier les modes de faire-valoir et le cadastre, la gestion et l'utilisation de l'eau, l'appui aux produits et au commerce international, la qualité et l'innocuité des denrées alimentaires). Ces conclusions ont été prises en compte pour la préparation des éléments des stratégies visant à répondre aux besoins des membres.

80. L'analyse interne souligne qu'il est nécessaire de tenir le personnel technique informé des faits récents survenus dans les disciplines qui le concernent. Elle suggère aussi que l'Organisation devrait centrer davantage son action sur certains domaines prioritaires dans lesquels elle pourrait, avec autorité, prendre l'initiative, proposer une action collective et assumer la direction (mais pas l'exclusivité) de l'exécution de programmes complets. On a constaté qu'il était nécessaire que la stratégie soit axée sur l'identification de ces domaines prioritaires et sur la mise en œuvre d'une action spécifique visant à maintenir et renforcer la capacité de l'Organisation en tant que centre d'excellence.

B. Promouvoir l'approche interdisciplinaire

81. L'analyse interne confirme la nécessité d'améliorer les méthodes de planification du programme. La nécessité d'assurer des approches pluridisciplinaires et de mettre à profit l'avantage comparatif de la FAO dans ce domaine au maximum a été très fortement reconnue. L'examen des activités réussies révèle souvent une forte composante interdisciplinaire (par exemple Agriculture: horizon 2010). Outre des efforts beaucoup plus dynamiques pour réaliser des activités conjointes entre unités, il faut assurer une application adéquate des ressources en temps utile, et notamment des proportions appropriées de fonctionnaires et de consultants. Souvent, l'un des facteurs supplémentaires de la réussite était que les efforts étaient axés sur des approches résolument novatrices.

82. Parmi les possibilités identifiées dans l'analyse extérieure qui s'ouvraient à la FAO, figurait celle d'utiliser au maximum ses capacités pluridisciplinaires, dans le cadre de son mandat, pour aider les membres à faire face à des tendances telles que l'évolution du rôle et des fonctions de l'Etat, la mondialisation en cours et la libéralisation des échanges, l'évolution des prestations attendues de l'agriculture dans des sociétés de plus en plus urbanisées, l'évolution des modes de consommation et des points de vue des consommateurs, la sensibilisation aux questions d'alimentation et d'environnement et la pression croissante qui s'exerce sur les ressources naturelles et la concurrence en vue de leur utilisation.

C. Elargir les partenariats et les alliances

83. L'analyse du contexte extérieur met en lumière le rôle d'un système des Nations Unies élargi pour aborder avec efficacité les problèmes multisectoriels. Les conférences et les sommets mondiaux, y compris le Sommet mondial de l'alimentation, ont eu une incidence notable sur la manière dont les objectifs, les stratégies et les programmes de développement sont définis par la communauté internationale. L'aide accordée par les organisations des Nations Unies aux pays pour traduire en action concrète les engagements, notamment dans le cadre de conventions internationales et du suivi de la CNUED, doit exploiter la masse de connaissances et le potentiel de synergie inhérent au système.

84. L'analyse interne note que la FAO possède des décennies d'expérience et de mémoire institutionnelle concernant les relations avec les organisations non gouvernementales qui travaillent dans ses domaines de compétence, en particulier les organisations de producteurs ruraux, et des liens étroits avec certains organismes du secteur privé, notamment l'industrie alimentaire. On s'est attaché à tirer profit des contacts habituels dans les pays membres et les institutions partenaires. Cependant, l'une des conditions du renforcement des partenariats extérieurs est d'agir sur la base d'avantages comparatifs reconnus de part et d'autre, afin que chaque partenaire soit partie prenante au processus.

D. Continuer à améliorer le processus de gestion

85. L'analyse interne signale un certain nombre de domaines où des améliorations seraient nécessaires dans l'immédiat, à savoir:

86. En ce qui concerne le soutien des systèmes au processus de gestion et son incidence sur la rationalisation des procédures et sur le flux des informations de gestion, l'analyse interne révèle un certain nombre de préoccupations:

87. En revanche, il faut souligner l'autre côté de la médaille qui est l'efficacité du contrôle financier et de la gestion à la FAO. L'analyse interne prend également acte du fait qu'aucune réserve n'a jamais été exprimée sur les comptes de l'Organisation, que la FAO a toujours géré ses ressources dans les limites du budget approuvé et qu'elle n'a jamais été insolvable. Il faudra donc prendre garde, en améliorant l'efficacité et la rationalisation, à ne pas perdre cet atout majeur grandement apprécié des donateurs qui confient leurs ressources à la garde de la FAO.

E. Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses membres

88. L'analyse du Secrétariat (externe et interne) note que des changements concernant la nature et la composition du financement du développement agricole sont probables et que la tendance rendra vraisemblablement nécessaire un ciblage plus pointu de l'aide selon les priorités qui se dégagent, et rendra nécessaire un nouveau partenariat pour le financement. Les nouvelles orientations et approches pour les activités relevant du Programme ordinaire se traduiront probablement par des demandes d'aide au titre de programmes financés par des fonds extrabudgétaires (par exemple assistance juridique, aide concernant des questions de réglementation, finances rurales décentralisées, renforcement des capacités dans les domaines de la formulation et du suivi des politiques, etc.).

89. A cet égard, il sera particulièrement important d'aider à mettre en place un environnement de politique favorable à une intensification durable de la production agricole et à un développement rural accéléré et à la mobilisation d'investissements accrus dans l'agriculture en général. Parmi les autres lignes d'action qui pourraient être envisagées, il faut citer le passage de l'approche des projets aux approches institutionnelles et de programme et la gestion d'arrangements de partenariats de plus en plus complexes. Il a été noté que la FAO a toujours préféré l'aide publique au développement (APD) aux investissements étrangers directs (IED) et qu'il faudrait approfondir les informations et l'analyse afin de mieux tenir compte des IED. Il faudrait également étudier les possibilités de favoriser les flux de capitaux du secteur privé et les intermédiations financières, ainsi que la mobilisation des ressources du secteur privé pour les activités de développement.

F. Communication des messages de la FAO

90. L'analyse externe conclut que des efforts concertés seront nécessaires pour inverser la tendance actuelle au scepticisme au sujet du système des Nations Unies dans certains pays développés, et qu'une meilleure communication des résultats obtenus constituerait un élément essentiel de ces efforts. L'analyse interne fait remarquer que par le passé, la FAO a opéré sans politique coordonnée de communication et que de ce fait, certains publics importants n'ont pas été atteints et que des circuits de communication efficaces n'ont pas été mis en place ou ont été abandonnés et se sont atrophiés.

91. La politique et la stratégies de communication de l'Organisation approuvée en 1998, devait permettre de répondre à plusieurs besoins reconnus, notamment: coordination des activités de communication et d'information dans le cadre d'un programme bien défini et ciblé; identification des publics visés importants et stratégies à mettre en œuvre pour les atteindre; association des fonctionnaires de la FAO en tant que partenaires informés et convaincus dans le cadre des efforts de communication; mise en place de mécanismes afin de définir des messages clés de l'Organisation et d'en informer le personnel; planification et budgétisation appropriées pour les besoins d'information touchant aux principales publications techniques.

Critères pour la fixation des priorités

92. Lorsqu'il a rappelé la contribution que le Cadre stratégique était appelé à apporter en donnant des indications concernant la formulation détaillée des programmes à moyen et à court termes, le Conseil a recommandé que l'on soit plus attentif au perfectionnement des critères de fixation des priorités dans les futures versions. A cet égard, il a souligné que l'avantage comparatif de l'Organisation devrait rester un critère essentiel, comme il l'avait précédemment préconisé.

93. Lorsqu'il a préparé le Cadre stratégique, le Secrétariat s'est reporté à ces critères généraux sur la base de l'examen antérieur de la question par le Conseil:

94. Il a été reconnu que ces critères pouvaient et devaient orienter la formulation des stratégies de l'Organisation visant à la fois à répondre aux besoins des membres et à traiter les problèmes interorganisations. En même temps, leur principal domaine d'application se situerait probablement dans le Plan à moyen terme et le Programme de travail et budget, lorsque l'on passerait à l'examen des questions de ressources et qu'il faudrait opérer des choix entre les activités. A ce moment-là, les critères devraient être appliqués à la situation spécifique, et dépendraient de la discipline technique ou du problème à l'examen.

95. La question de l'avantage comparatif, considérée comme l'un des critères, nécessiterait également l'examen du contexte précis. Les principaux avantages comparatifs traités aux paragraphes 33 à 40 plus haut découlent d'une analyse des points forts de l'Organisation en général, et l'on reconnaît que s'ils sont considérables, ils ne constitueront d'avantages comparatifs que s'ils portent comme il convient sur les problèmes pour lesquels l'intervention d'une organisation comme la FAO est nécessaire.

96. Au niveau du Cadre stratégique, qui identifiera les domaines dans lesquels la FAO devrait concentrer ses efforts pour répondre aux besoins des membres, il est donc essentiel de choisir les domaines qui répondent aux critères généraux, et en particulier dans lesquels la FAO a un avantage comparatif général important. Le corollaire de cet argument est que, au niveau des projets techniques, dans le Plan à moyen terme, et des activités spécifiques de chaque Programme de travail et budget, l'application des critères, y compris l'avantage comparatif, doit être encore vérifiée, compte tenu des compétences techniques et des activités d'autres partenaires travaillant dans le même domaine, ainsi que de la planification des activités afin de renforcer la synergie et d'éviter les chevauchements.

97. La base de cette vérification détaillée a été apportée par l'analyse effectuée par le Secrétariat des partenariats externes pour chacun des douze objectifs stratégiques, dans laquelle les organisations partenaires étaient énumérées et le rôle de la FAO était défini comme " de chef de file", "essentiellement d'appui" ou "mixte". L'analyse intégrale des partenariats était trop volumineuse pour être publiée, mais on en trouvera un bref résumé à l'Annexe III, qui permet d'illustrer l'approche adoptée.


ANNEXE III

 

ANALYSE DES PARTENARIATS EXTÉRIEURS

Introduction

1. Un certain nombre d'exemples de partenariats extérieurs sont récapitulés sous forme de tableaux pour chaque objectif stratégique, les principaux groupes étant les suivants:

2. Etant donné que la FAO entretient des liens directs et privilégiés avec un très grand nombre d'autorités et institutions gouvernementales au plan national, ces liens ne sont pas mis en évidence afin d'éviter les répétitions. Il est à souligner que les domaines de partenariat mentionnés dans la colonne de gauche ne correspondent pas strictement aux éléments de la stratégie cités dans le texte, cela, afin d'éviter des répétitions excessives; on s'est par ailleurs efforcé de rendre les tableaux aussi brefs que possible.

3. Le domaine technique de coopération est indiqué, souvent sous forme télégraphique, dans la colonne de gauche. La portée ou la nature de la collaboration figure à droite, une lettre majuscule indiquant également le rôle de la FAO (C: rôle prévu de chef de file; A: rôle d'appui essentiellement; et M: rôle "mixte"). Souvent, la FAO est appelée à la fois à agir en tant que chef de file et à apporter un soutien, ou doit participer à de vastes consultations ou à des initiatives internationales, pour lesquelles cette distinction est sans objet ou impossible à appliquer. Dans les tableaux, le terme agriculture est généralement au sens large, c'est-à-dire qu'il englobe cultures, élevage, pêches et forêts.

4. Les relations de coopération avec les groupes précités s'appuient sur des liens institutionnels établis et sur des complémentarités intrinsèques. Elles supposent des modalités pratiques et instruments qui varient selon le contexte. De manière générale, la FAO s'efforce de veiller à ce que la coopération traite de problèmes et de questions de politique spécifiques et vise à obtenir des résultats concrets, en particulier au plan national.

5. En ce qui concerne le système des Nations Unies, comme il est expliqué dans le corps du document, un aspect important est la suite donnée aux conférences et sommets mondiaux, notamment le Sommet mondial de l'alimentation, dont dépend l'ordre du jour de la communauté internationale. Le système doit aider les pays à transformer les engagements pris, en particulier dans le cadre de conventions internationales et du suivi de la CNUED, en mesures concrètes et pratiques, mettant à profit les possibilités de synergie qu'offre le système. En particulier, la FAO devra continuer à prendre des initiatives pour assurer la cohérence de l'approche du système des Nations Unies en matière de mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et participer à d'autres initiatives à l'échelle du système dans l'optique des problèmes d'alimentation et d'agriculture. Il faut en particulier s'attacher à un renforcement ultérieur des liens entre les organisations qui ont leur siège à Rome.

6. La FAO continuera à faire appel à ses compétences techniques pluridisciplinaires pour le lancement d'investissements dans l'alimentation et l'agriculture, grâce à la relation tripartite fructueuse qui l'unit à la Banque mondiale et aux autres institutions financières internationales et aux gouvernements intéressés eux-mêmes. Dans le domaine des avis de politique, l'Organisation s'efforcera de compléter par ses avis sectoriels l'aide macro-économique globale fournie par ces institutions. Elle profitera également du fait que ces organisations sont prêtes à élargir la coopération pour appuyer des programmes nationaux spécifiques tels que les statistiques agricoles ou l'aquaculture, comme le montrent de nouveaux protocoles d'accord signés avec eux au plus haut niveau.

7. En ce qui concerne le maintien de liens institutionnels avec le GCRAI, qu'elle coparraine avec la Banque mondiale, le PNUD et le PNUE, la FAO renforcera encore les contacts étroits et les activités conjointes avec les divers centres, de façon à rendre les résultats obtenus par les instituts de recherche plus accessibles par une action de catalyseur à l'appui du transfert de technologies, en tenant compte le plus possible des conditions locales. La collaboration avec les organisations orientées vers la recherche sera grandement favorisée par la présence des secrétariats des SNRA et des CCT (et à l'avenir probablement aussi du Groupe de la coordination interinstitutions en matière d'environnement) à la FAO, et on utilisera au maximum les possibilités de travailler en réseaux.

8. Un certain nombre d'autres organisations internationales gouvernementales (OIG), ayant en particulier, pour nombre d'entre elles, un caractère régional, s'intéressent aux problèmes d'agriculture et peuvent être activement associées aux programmes de coopération en matière d'alimentation et d'agriculture. Compte dûment tenu des avantages comparatifs que ces organisations peuvent avoir dans des contextes régionaux donnés, la FAO continuera à rechercher des modalités de coopération permettant de profiter au maximum des complémentarités tout en s'acquittant de son mandat.

9. La FAO continuera à s'adapter à l'importante évolution des rôles et responsabilités respectifs de l'Etat, du marché et de la société civile. Elle ne peut avoir le rayon d'action capillaire des organisations de la société civile, en particulier celles qui regroupent les agriculteurs et les consommateurs et ne peut égaler le grand nombre d'ONG qui opèrent dans le secteur de l'alimentation et de l'agriculture, jusqu'au niveau des communautés d'agriculteurs proprement dites. Cependant, elle peut jouer un rôle utile de catalyseur en mobilisant l'action au plan national, en appuyant les coalitions et en stimulant les échanges de données d'expérience. Elle va donc développer ses partenariats constructifs avec des acteurs non étatiques, en mettant à profit sa longue expérience et sa mémoire institutionnelle pour effectuer des activités concrètes conjointes, par exemple en collaboration avec les organisations de producteurs ruraux.

10. Les liens avec le secteur privé devraient comporter un dialogue actif afin de stimuler la connaissance, de part et d'autre, des possibilités de coopération, tout en respectant les caractéristiques des autres parties. La FAO peut allier sa très grande expérience du terrain et sa connaissance des besoins en matière de développement de l'alimentation et de l'agriculture à l'esprit d'entreprise qui caractérise les agents du secteur privé, par exemple en jouant le rôle d'"honnête courtier" pour accroître les investissements du secteur privé dans l'agriculture et les investissements dans les technologies nouvelles de manière que les pays en développement en retirent des avantages accrus.

Objectif stratégique A.1

Moyens d'existence durables dans les zones rurales et accès plus équitable des femmes et des hommes aux ressources naturelles, économiques et sociales et/ou aux avantages qui en découlent.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Formulation de politiques et études essentiellement axées sur le secteur agricole, y compris les pêches et les forêts

Nations Unies, IFI, GCRAI, institutions reliées par un réseau avec la FAO pour les questions de politique

C - consultation au stade de la formulation pour stimuler la participation des partenaires

Gestion des ressources centrée sur les agriculteurs

OSC (en particulier les organisations d'agriculteurs)

C - mettre au point des mécanismes pour renforcer la gestion des ressources à l'échelle des exploitations

Expansion des entreprises rurales et résultat des marchés ruraux

OSC, secteur privé, IFI

C - identifier les possibilités et mettre au point et diffuser les techniques, l'information et les améliorations

Moyens d'existence durables des familles et communautés rurales, accès aux ressources

Nations Unies (membres du réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire), GCRAI, OSC

C - élaborer des mesures de politique, des solutions technologiques et des mécanismes institutionnels.

Incidence des politiques macro-économiques sur le secteur de l'agriculture

IFI, Nations Unies, GCRAI, OSC

A - fourniture d'apports dans l'optique du secteur agricole et participation à des tables rondes et à des consultations

Mise en valeur intégrée des zones côtières et des bassins

OIG, OSC

A -apports techniques aux stratégies et programmes nationaux

Utilisation des fonctions productives des forêts, notamment conservation et gestion participatives des forêts pour des moyens d'existence durables

Nations Unies, IFI, donateurs qui appuient le programme Arbres, forêts et communautés rurales, OSC

M - catalyser l'action et la recherche appliquée et diffuser les résultats utiles

Développement adapté aux différences de sexe, y compris des considérations de population

Nations Unies, OSC (en particulier de groupes de femmes) et mécanismes au plan national

M -vaste coopération dans le cadre du Plan d'action de Beijing, afin de veiller à ce que les rôles des femmes rurales soient dûment reconnus; participation à des programmes financés par le FNUAP; mobilisation de l'action au plan national à l'appui de politiques équilibrées

Aide en faveur des communautés touchées par l'insécurité alimentaire et défavorisées, notamment les pêcheurs et les habitants des forêts

Nations Unies, GCRAI, OSC

M - concevoir et appuyer des programmes de fourniture d'intrants (par exemple production, multiplication et distribution de semences)

Objectif stratégique A.2

Reconnaissance et ciblage des groupes vulnérables et défavorisés par des mesures spéciales propres à leur donner accès à une alimentation suffisante, adéquate du point de vue nutritionnel et sanitaire.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Incorporation d'objectifs nutritionnels dans les politiques et programmes

Nations Unies (par exemple, les membres du Sous-Comité de la nutrition du CAC), OSC, GCRAI

C - sensibiliser les partenaires à la fois au plan des politiques et, plus particulièrement, à l'appui d'initiatives et de plans nationaux

Cartographie de l'insécurité alimentaire

Nations Unies, ONG associées au SICIAV

M - comme prévu par le Sommet mondial de l'alimentation, encourager l'échange d'informations et les activités conjointes

Appui aux programmes d'aide alimentaire

Nations Unies (PAM, FIDA), programmes d'aide bilatérale, ONG

A - veiller à ce que les programmes soient conformes aux politiques et objectifs nutritionnels et de développement des pays et atteindre des groupes cibles défavorisés

Accès des groupes marginalisés aux capacités de production

GCRAI, OSC, secteur privé

M - identifier, recueillir et diffuser des informations sur les mécanismes propres à assurer l'accès

Utilisation efficace du capital social par la participation

Nations Unies, IFI, OSC, secteur privé

M - effectuer des travaux d'analyse des politiques et des méthodologies d'essais de terrain et favoriser la diffusion par la formation, ainsi que susciter l'intérêt des IFI

Objectif stratégique A.3

Prévention et capacité d'intervention, alerte rapide concernant les situations d'urgence et remise en état des ressources naturelles et des systèmes de production alimentaire.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Prévention et mise en place de la capacité d'intervention

Nations Unies, IFI, OSC

C & A - appui aux programmes/initiatives internationaux

Suivi et alerte rapide (situations d'urgence en matière d'alimentation)

Partenaires habituels du SMIAR (Nations Unies, donateurs, OSC, etc.)

C & M (c'est-à-dire mise en commun des informations et données d'expérience; activités conjointes avec le PAM concernant les évaluations des récoltes et des besoins alimentaires)

Suivi et alerte rapide, et renforcement des moyens d'intervention (ravageurs et maladies des plantes)

OIG et ONG (partenaires habituels du Programme EMPRES dans le cadre de ses deux volets, à savoir la santé animale (essentiellement peste bovine) et la lutte antiacridienne

C - s'efforcer d'obtenir l'association multiple de partenaires, pour la recherche et les méthodologies de lutte, la mise en oeuvre et le financement de projets donnés, la coordination des politiques pour une action concertée et pour les plans de mise en place préalable de la capacité d'intervention

Situations d'urgence concernant les pêches et l'aquaculture

Nations Unies, OIG, GCRAI, programmes bilatéraux, OSC

C - encouragement de l'échange d'informations et suivi conjoint, par exemple des habitats des stocks de poissons, des épizooties aquacoles, des menaces qui pèsent sur les ressources génétiques halieutiques; aide concernant les mesures d'atténuation

Alerte rapide et atténuation des risques pesant sur les écosystèmes forestiers

Nations Unies, IFI, OIG, OSC

C & M - stimuler l'échange d'informations et le suivi de risques donnés

Aide immédiate sous forme de secours et d'aide au relèvement en faveur des pays touchés dans les domaines de compétence de la FAO

Nations Unies (mécanisme du Comité permanent interorganisations), IFI, OSC

C & M - rôle général de coordination et de facilitation stratégiques dans les situations d'urgence complexes et les interventions après les catastrophes naturelles; participation à des appels conjoints, mise en oeuvre des secours et de la remise en état de l'agriculture, ainsi que des programmes de réinstallation et de réintégration pour le compte des donateurs

Reconstituer les capacités des pays membres de prendre l'initiative du relèvement de l'agriculture

Nations Unies, IFI

C & M - appui des institutions/programmes nationaux

Technologies et services d'appui pour atténuer les effets des catastrophes et assurer un relèvement rapide

Nations Unies, IFI, OSC, systèmes régionaux et nationaux d'alerte rapide

A & M - participation à l'analyse des situations afin de préparer des réponses rapides aux besoins des pays; conception conjointe de mesures d'urgence, par exemple stocks de semences

Relèvement à moyen terme, reconstruction

Nations Unies, IFI, OSC

C & M - planification du relèvement de l'agriculture et de la reconstruction; définition des priorités d'investissement; mise en oeuvre de projets d'investissement

Objectif stratégique B.1

Accords internationaux, codes de conduite, normes et autres instruments couvrant la conservation et la gestion des ressources naturelles et la production, l'utilisation sans danger et l'échange dans des conditions équitables des produits agricoles, halieutiques et forestiers, de façon à renforcer la contribution du commerce international de ces produits à la sécurité alimentaire.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Normes alimentaires

Nations Unies, OIG, OSC (organisations de producteurs et de consommateurs) et secteur privé

C - par l'intermédiaire du Codex, coparrainé par l'OMS, et avec des liens étroits avec l'OMC pour la mise en oeuvre des accords du Cycle d'Uruguay

Normes phytosanitaires

Nations Unies, OIG (organisations régionales de protection des végétaux), OSC

C - mise en oeuvre des normes phytosanitaires dans le contexte de l'Accord du Cycle d'Uruguay

Normes pour la distribution et l'utilisation des pesticides/mise en oeuvre de la procédure du consentement préalable en connaissance de cause

Nations Unies, OIG

C - par l'intermédiaire de programmes mixtes (procédure du consentement préalable en connaissance de cause du PNUE)

Consultations et actions concernant les produits, diffusion de renseignements sur ceux-ci

Nations Unies, OIG (organisations internationales de produits), organisations de producteurs et sectorielles, IFI

C & M - échanges d'informations, représentation mutuelle à des réunions, emboîtement des activités

Qualité et innocuité des produits halieutiques (dans le cadre général des normes alimentaires précitées)

OIG (organisations régionales de pêche), OSC (en particulier groupes de producteurs et de consommateurs)

C - recherche d'apports auprès de partenaires pour donner des avis aux pays, notamment des informations sur les obstacles locaux et les solutions possibles

Appui aux ajustements des régimes commerciaux

OIG (OMC)

A - aider les pays dans l'optique de l'agriculture (études, analyses, formation)

Appui à la suite donnée aux conférences et conventions internationales

Nations Unies (Secrétariats des Conventions sur la diversité biologique, sur les changements climatiques et sur la lutte contre la désertification) et autres organisations internationales

A - favoriser la participation des pays aux mécanismes de suivi, grâce à l'émission directe d'avis, à des réseaux, etc.; apports et études techniques

Cadres réglementaires pour l'utilisation des ressources et des intrants agricoles

OIG

M - aider les pays à élaborer des cadres sur les ressources phytogénétiques et les semences

Objectif stratégique B.2

Politiques et mécanismes institutionnels et juridiques nationaux adaptés aux besoins nationaux, aux obligations internationales et à l'évolution de l'environnement commercial international.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Renforcement des systèmes et programmes nationaux de contrôle des denrées alimentaires

Nations Unies, OSC (Comités nationaux du Codex), secteur privé

C - déployer des efforts conjoints de promotion des systèmes de contrôle des denrées alimentaires, notamment la certification à l'importation/exportation

Cadre politique et juridique pour la gestion durable des forêts

Nations Unies, IFI, GCRAI

C - assurer l'échange d'informations et de données d'expérience, sensibiliser les IFI et les donateurs afin qu'ils appuient la mise en oeuvre de politiques rationnelles

Cadre politique pour les pêches responsables (voir aussi D1)

Nations Unies, OIG (organisations régionales des pêches), OSC

C - examiner des solutions technologiques et des pratiques commerciales compatibles avec les objectifs d'une pêche responsable

Mécanismes politiques et institutionnels propres à réguler l'utilisation des ressources et des intrants agricoles

Nations Unies et partenaires du CAC, secteur privé, OSC et ONG s'occupant de l'environnement, UIP

M - promouvoir des cadres réglementaires nationaux appropriés

Objectif stratégique C.1

Choix stratégiques en vue d'améliorer l'efficacité des systèmes de production, de transformation et de commercialisation et de répondre aux besoins nouveaux des producteurs et des consommateurs.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Besoins prioritaires pour une agriculture durable

Nations Unies, IFI, GCRAI, OSC, programmes bilatéraux

C - tirer les enseignements de l'expérience, mettre les hypothèses à l'épreuve

Mettre en place des marchés fonciers plus efficaces

Nations Unies, GCRAI, OSC

C - favoriser les échanges d'informations et de données d'expérience, études conjointes

Appuyer les systèmes de gestion des pêches

IFI, GCRAI, OIG (organisations régionales des pêches), OSC

C - échange d'informations, fourniture d'avis

Position concurrentielle des produits agricoles

Nations Unies, Fonds commun pour les produits de base et autres OIG, OSC, secteur privé

A - formulation de projets (financement par le Fonds commun)

Complémentarité des politiques forestières avec d'autres secteurs

IFI

A - aider les pays à emboîter les politiques forestières avec les politiques plus générales

Services appropriés d'appui à l'agriculture, diversification et spécialisation de la production, efficacité des exploitations et des agro-industries

Nations Unies, GCRAI, OSC et secteur privé (petites entreprises)

M - oeuvrer pour identifier et résoudre des problèmes et collaborer avec des institutions nationales/locales pour la mise en oeuvre

Approches pour améliorer la commercialisation des produits agricoles face à l'évolution des modes de consommation; agriculture périurbaine

GCRAI, OSC, secteur privé

M - aider à l'élaboration d'approches et de mesures

Outils diagnostiques pour le développement rural et la décentralisation

Nations Unies (membres du réseau du CAC), IFI, GCRAI, ONG

M - identification des problèmes, mise à l'essai des outils, diffusion des expériences

Mécanismes institutionnels pour le secteur rural

Nations Unies, IFI, OSC

M - production conjointe de matériel, échange de données d'expérience

Amélioration de l'efficacité des opérations de pêche et d'aquaculture

OIG (organisations régionales de pêche), OSC, secteur privé

M - évaluation conjointe de technologies plus appropriées

Technologies et méthodologies pour la gestion des connaissances concernant la foresterie durable

Nations Unies, OIG, GCRAI, IFI, programmes bilatéraux, OSC

C - promouvoir l'échange de données d'expérience, l'harmonisation des approches et des définitions et l'appui des IFI et des donateurs

Objectif stratégique C.2

Adoption de technologies appropriées permettant l'intensification durable des systèmes de production et garantissant des approvisionnements suffisants en denrées alimentaires et en biens et services agricoles, halieutiques et forestiers.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Intensification de la production par le choix de technologies économiquement viables et durables

Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC, secteur privé, programmes bilatéraux

C - synthèse, mise à l'épreuve et diffusion de technologies, d'approches et d'outils d'appui aux décisions

Technologies améliorées pour une pêche durable

OIG (organisations régionales des pêches), GCRAI, OSC

C - réalisation d'évaluations conjointes

Recherche d'une plus grande efficacité de la production des agro-industries et de la chaîne de commercialisation

Nations Unies, secteur privé

M - études de faisabilité pour la création d'agro-industries

Amélioration du lien recherche-production

Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC

M - par divers moyens (accueil de secrétariats de SNRA, réseaux, études conjointes d'évaluation, etc.)

Objectif stratégique D.1

Gestion intégrée des terres, des eaux, des forêts, des pêches et des ressources génétiques pour améliorer et utiliser durablement les ressources.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Pratiques identifiées de gestion des terres et des eaux des agriculteurs

GCRAI, OSC (groupes d'agriculteurs)

C - favoriser les travaux interdisciplinaires de synthèse, de mise à l'épreuve et de diffusion de pratiques pour l'adoption de celles-ci

Conciliation d'exigences contradictoires à l'égard des forêts grâce à la gestion participative des ressources forestières

OSC et partenaires du programme Arbres, forêts et communautés rurales

C - catalyser l'action et diffuser des enseignements tirés des expériences réussies

Application du Code de conduite pour une pêche responsable

IFI, OIG (organisations et accords régionaux de pêche), ONG

C - assurer des flux de ressources humaines et financières en faveur d'une pêche responsable et de la gestion de l'aquaculture

Gestion des ressources génétiques et menaces pesant sur la diversité biologique

Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC, donateurs

M - fourniture d'indications sur les politiques et activités pluridisciplinaires qui ont des répercussions sur la production et la sécurité alimentaires, suivi de la mise en oeuvre du Plan d'action mondial sur les ressources phytogénétiques

Renforcement des capacités pour les études d'impact (au point de vue de la durabilité)

Nations Unies, IFI, programmes bilatéraux, OSC

M - organiser des échanges techniques et solliciter l'appui de donateurs

Gestion intégrée des ressources halieutiques

GCRAI, IFI et donateurs, OSC

M - renforcer la sensibilisation, appuyer les échanges, solliciter l'appui de donateurs

Gestion intégrée des ressources naturelles utiles à l'agriculture

Nations Unies, GCRAI, OSC

C - mise au point conjointe de stratégies et application de celles-ci

Objectif stratégique D.2

Prise de conscience des coûts futurs, privés et sociaux, de la dégradation des ressources naturelles et des avantages de la préservation et de la remise en état, une attention particulière étant accordée aux ressources et aux milieux les plus menacés.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Prise en compte des aspects sociaux, économiques et écologiques pertinents dans la politique agricole

Nations Unies, IFI

C - sensibiliser les partenaires à la nécessité d'incorporer les facteurs appropriés dans l'analyse et la formulation des politiques dans la mesure où ils ont une incidence sur l'agriculture, les pêches et les forêts

Politiques et stratégies intégrées et équilibrées d'utilisation des terres et des eaux

Nations Unies, GCRAI, OSC

M - évaluation, élaboration et promotion de politiques et stratégies d'utilisation des terres et des eaux

Incorporation de considérations touchant à la durabilité dans les activités des SNRA et des institutions apparentées

Nations Unies, IFI, OSC (opérant dans le domaine des systèmes d'éducation et de vulgarisation)

M - promouvoir les efforts de conception et d'application pratique au plan national, l'échange d'informations et solliciter un appui financier extérieur

Objectif stratégique E.1

Série de données exhaustives, à jour et fiables, diffusées auprès de tous les membres et accessibles à la communauté internationale et au public en général.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Perfectionnement ultérieur de WAICENT

Nations Unies, GCRAI, communauté des donateurs (outre les sources nationales)

C - élaboration et diffusion d'outils d'accès, appui à une plus grande connectabilité par Internet, échanges de données et de renseignements, renforcement des capacités de collecte et de validation de données et assistance financière avec l'appui de donateurs

Expansion des systèmes spécialisés de données de la FAO qui alimentent WAICENT (agriculture, pêches, forêts, alimentation et nutrition, spécificités des sexes, aspects pertinents du développement durable, etc.)

Nations Unies, IFI, OIG, GCRAI, organisations partenaires du SICIAV, etc.

C - assurer le maintien de la mise en commun des informations

Amélioration des normes et méthodologies statistiques

Nations Unies, OIG, ONG et OSC

A - pour les questions touchant à l'alimentation et à la nutrition, ainsi qu'à l'agriculture (y compris les forêts, les pêches et les ressources naturelles)

Objectif stratégique E.2

Evaluations régulières des approvisionnements alimentaires présents et prévus et des perspectives en ce qui concerne la sécurité alimentaire, la nutrition, l'agriculture, les pêches, les forêts, les ressources naturelles et les connaissances scientifiques.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Evaluations périodiques de l'état de l'agriculture et de la nutrition, faits nouveaux concernant les produits, état des ressources halieutiques et forestières

Nations Unies, IFI, programmes bilatéraux, GCRAI, OIG (par exemple, organismes internationaux de produits ou organisations régionales des pêches), OSC

C - consultations, échange d'informations, validation d'hypothèses, expérience de la modélisation, etc.

Etudes des perspectives à moyen et à long termes

Nations Unies, GCRAI, OIG

C - assurer l'échange de données, de méthodes et de modèles, la collaboration pour certaines questions et pour des évaluations

Etudes prospectives concernant le secteur forestier

Banque mondiale, banques régionales, Commission européenne

C - avec une contribution financière de partenaires

Evaluation des incidences des innovations techniques et scientifiques sur le commerce des produits agricoles

Nations Unies, OIG, OSC

A - emboîtement des activités d'analyse, consultations

Analyse tendancielle des facteurs clés en matière de gestion des ressources agricoles

GCRAI, IFI, OSC

M - appliquer la perspective mondiale à l'analyse et à l'interprétation des principaux facteurs et appeler l'attention des partenaires sur les domaines qui nécessitent une attention accrue

Analyse tendancielle des facteurs clés en matière de développement durable

Nations Unies, IFI, OIG, membres du réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire au plan local

M - échange d'informations et de données d'expérience, études conjointes

Objectif stratégique E.3

Cap sur la sécurité alimentaire en suivant l'exécution du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation et en faisant rapport à ce sujet, ainsi qu'en coopérant avec tous les partenaires, y compris la société civile.

Domaine

Partenaires potentiels

Nature de la collaboration

Suivi de la mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et encouragement de l'échange de données d'expérience

Toutes les organisations participant aux divers courants qui font rapport au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (voir aussi SICIAV sous A.2 et E.1)

C - maintien de contacts permanents; favoriser la participation et l'établissement de rapports de toutes les parties concernées

Assurer le secrétariat du réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire (en étroite coopération avec le FIDA et le PAM)

Nations Unies (membres du réseau et, au plan national, membres des groupes thématiques), OSC et représentants des donateurs

C - animer les groupes thématiques au plan national sous l'égide du Coordonnateur résident des Nations Unies

Renforcement du partenariat pour la mise en oeuvre de diverses dispositions du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation

Outre ceux qui ont été cités plus haut, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, l'UIP et d'autres

M & A - promotion de la contribution de tous les acteurs à la suite donnée au Sommet mondial de l'alimentation