9.1 Examen préalable de la faisabilité du projet
9.2 Mise en oeuvre et suivi du projet
La plupart des grandes institutions qui soccupent dinvestissements demandent que létude de faisabilité soit examinée par une mission dappréciation. Cet examen des propositions de projet débouche sur la décision finale: mise en oeuvre, modification ou refus du projet.
Lexamen préalable a pour but essentiel de confirmer que le projet:
- est conforme aux objectifs de développement et aux priorités immédiates du pays;La mission dexamen rédige un rapport qui apporte la justification technique, économique et financière du projet initial et révisé. Ce rapport est soumis à lexamen de lorganisme donateur et sert de base à la négociation du prêt. Cest généralement à ce stade, cest-à-dire avant le financement et la mise en oeuvre, que lon convient des modifications et conditions.- repose sur des bases techniques solides et constitue la meilleure des solutions envisageables compte tenu des contraintes techniques et autres;
- ne pose pas de problèmes dadministration insolubles;
- ne risque pas davoir une incidence néfaste sur lenvironnement.
Le rapport de la mission dexamen est un document complet et concis, qui porte sur les aspects ci-après de létude de faisabilité:
i. les politiques gouvernementales en matière de développement de lagriculture et notamment de lirrigation, dans la mesure où elles influent sur la délimitation de la zone à irriguer;Lexamen scrupuleux des rapports et cartes concernant lévaluation des terres par la mission dexamen préalable, ainsi que des conclusions sur la manière dont les résultats de lévaluation ont été utilisés pour formuler le plan de projet constituent des aspects importants de ce travail. Généralement, la mission examine:ii. les ressources physiques décrites dans les études dévaluation des terres et les propositions concernant les cultures, lirrigation et laménagement;
iii. létude socio-économique de la population résidant dans la zone de projet, car il faut sassurer que lopération de mise en valeur proposée répond bien à ses comportements et aptitudes et que les installations seront effectivement utilisées;
iv. les solutions techniques préconisées pour lirrigation et le drainage des terres et le calendrier de leur mise en oeuvre, pour être sûr que la solution retenue est la plus économique mais quelle est aussi réaliste;
v. les plans préliminaires des ouvrages de génie civil et des travaux à réaliser sur les exploitations ainsi que le calendrier de construction, afin de démontrer quils sont bien conçus, den estimer les coûts (ainsi que léchelonnement des dépenses) et den établir les caractéristiques de fonctionnement;
vi. le calendrier des changements de lutilisation agricole des terres (taille et type des exploitations agricoles, utilisation des terres, changements de cultures, rendements) en fonction des ressources physiques et humaines, des possibilités de commercialisation et des prévisions concernant les prix;
vii. léchelonnement des diverses mesures et des apports dintrants nécessaires pour mener à bien le plan de culture;
viii. les dispositions à prendre en matière dadministration et dorganisation pour construire, commanditer, faire fonctionner et gérer le projet dans les délais prévus;
ix. les profits financiers des agriculteurs et de lorganisme chargé de lexploitation du projet; la proportion de recouvrement des coûts par lEtat, les avantages économiques pour le pays et lincidence du projet sur lenvironnement.
a. la base de données sur laquelle repose lévaluation;Le rapport qui sanctionne cet examen préalable est lexpression dune appréciation indépendante du projet, qui comporte inévitablement une révision des propositions contenues dans létude de faisabilité. Cest un préalable indispensable au financement du projet détaillé et à son exécution.b. la description des divers types dutilisation possibles et les raisons qui ont présidé au choix des systèmes de culture, dirrigation et daménagement;
c. le choix des éléments de classification et la description des conditions nécessaires et limitatives de lutilisation des terres;
d. limportance relative accordée aux éléments de classification dans le choix des classes et sous-classes daptitude;
e. la cohérence qui existe entre la représentation cartographique de la zone conditionnellement irrigable et les considérations qui ont déterminé la délimitation des terres aptes;
f. la révision des cartes daptitude des terres pour la délimitation de la zone irrigable, lintégration des résultats des études de drainage et autres études, la révision des limites des unités de terre en fonction de considérations relatives aux disponibilités en eau et de lANSI;
g. la coordination entre ingénieurs, économistes, agronomes, sociologues et autres spécialistes en vue de prendre des décisions sur les propositions.
On se sert des rapports et cartes de lévaluation des terres pour la conception détaillée des ouvrages de génie civil et pour la disposition des fermes et des champs. Normalement, pendant lexécution dun projet, des missions de supervision représentant linvestisseur, viennent contrôler périodiquement létat davancement des travaux et décident, le cas échéant, sil faut apporter des modifications au déroulement du projet. La mission de supervision a essentiellement pour rôle de sassurer que lexécution et le fonctionnement du projet sont conformes au dossier du prêt; toutefois, des imprévus peuvent imposer des amendements au projet. Une opération développement est en fait un processus empirique et cest pourquoi il est nécessaire, de temps à autre, dadapter et de mettre à jour les rapports et cartes dévaluation des terres, ainsi que les plans qui en sont issus.
Le suivi constant des projets dirrigation est la condition même de leur bonne marche. Les études de faisabilité et les rapports dexamen préalable contiennent des recommandations à ce sujet dont certaines découlent des études dévaluation des terres. La surveillance de la nappe phréatique, de la salinité et de la sodicité du sol, des disponibilités en eau et de leur utilisation, et de toute autre caractéristique des terres susceptible dévoluer est une mesure de précaution qui vise à prévenir toute modification défavorable de lenvironnement dynamique. Si des tendances défavorables se manifestent, il est possible dy remédier par des mesures daménagement ou par des modifications du projet.
Si, par éventualité, des bouleversements économiques ou politiques obligent à modifier profondément les systèmes de culture, dirrigation ou daménagement, il est possible de reprendre à zéro le processus dévaluation en utilisant les inventaires des ressources en terres existants.
Si lon envisage de remettre en état des périmètres dirrigation devenus moins efficaces en raison dune mauvaise gestion, de changements économiques ou sociaux, ou dune dégradation de lenvironnement, il faudra de la même façon commencer par refaire une évaluation de laptitude des terres pour sassurer que les mesures de bonification envisagées répondent bien aux conditions physiques et socio-économiques existantes.