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CHAPITRE 3. CLASSIFICATION DE L'APTITUDE DES TERRES


3.1 Généralités
3.2 Structure de la classification d'aptitude
3.3 Gamme des classifications
3.4 Résultats de l'évaluation des terres

3.1 Généralités

II s'agit de l'aptitude d'un type de terre donne à un type d'utilisation donne, dans son état actuel ou après l'apport de certaines améliorations. Le processus de classification des terres consiste à évaluer ou à grouper des terres sur la base de leur aptitude à un certain type d'utilisation.

Le présent chapitre aborde en premier lieu la structure de la classification de l'aptitude des terres et passe ensuite aux différents types de classification reconnus: aptitude qualitative, quantitative, actuelle ou potentielle. Conformément aux principes énoncés dans le premier chapitre, on effectue des classifications distinctes pour chaque catégorie d'utilisation des terres qui puisse convenir a une région donnée. Ainsi, dans une région comprenant certaines superficies qui se prêtent apparemment à l'agriculture, à l'élevage et à la sylviculture, on effectue une classification d'aptitude des terres pour chacune de ces trois catégories d'utilisation.

Il se peut que certaines parties de la région a l'étude ne se prêtent pas à des catégories d'utilisation données, comme l'agriculture irriguée, par exemple, là ou les disponibilités en eau sont insuffisantes. Dans ce cas, on n'évalue pas l'aptitude de ces superficies qui sont alors indiquées sur les cartes ou tableaux au moyen du symbole "NR" ("Not relevant").

3.2 Structure de la classification d'aptitude


3.2.1 Ordre d'aptitude des terres
3.2.2 Classes d'aptitude des terres.
3.2.3 Sous-classes d'aptitude des terres.
3.2.4 Unités d'aptitude des terres
3.2.5 Conditionnellement apte
3.2.6 Résumé

Le cadre a la même structure, c'est-à-dire reconnaît les mêmes classifications (voir plus bas). Chaque catégorie retient sa signification fondamentale dans le contexte des différentes classifications et telle qu'elle est appliquée aux divers modes d'utilisation des terres. On reconnaît les quatre classifications générales ci-après par ordre décroissant:

i)

Ordre d'aptitude des terres:

indiquant les types d'aptitude

ii)

Classe d'aptitude des terres:

indiquant les degrés d'aptitude à l'intérieur d'un ordre

iii)

Sous-classe d'aptitude des terres:

indiquant les types de limitations ou les principaux types d'améliorations nécessaires a l'intérieur d'une classe

iv)

Unité d'aptitude des terres:

indiquant les différences mineures d'aménagement a l'intérieur d'une sous-classe.


3.2.1 Ordre d'aptitude des terres

II s'agit d'un groupement des terres selon qu'elles sont aptes ou inaptes à un mode d'utilisation donne. Il existe deux ordres représentés sur les cartes, tableaux, etc., par les symboles S et N, respectivement.

Ordre S aptes:

Terre sur laquelle la catégorie d'utilisation continue envisagée assure des avantages justifiant les inputs nécessaires, sans danger de nuire de façon inacceptable aux ressources foncières.

Ordre N inaptes:

Terre dont les qualités semblent interdire la catégorie d'utilisation continue envisagée.


Les raisons pour lesquelles une terre peut être classée inapte a un mode d'utilisation donné sont multiples. Il peut s'agir d'un mode d'utilisation irréalisable du point de vue technique, comme par exemple l'irrigation de terres rocheuses et escarpées, aussi bien que de risques de dégradation sérieuse de l'environnement, comme la pratique de cultures sur des pentes raides. Le plus souvent, toutefois, la raison est d'ordre économique, à savoir, que la valeur des avantages escomptes ne justifie pas le coût des inputs qu'elle requiert.

3.2.2 Classes d'aptitude des terres.

Celles-ci expriment le degré d'aptitude a l'intérieur de chaque ordre; elles sont numérotées consécutivement, en chiffres arabes, pour indiquer le degré décroissant d'aptitude. Le nombre de classes a l'intérieur de l'ordre S est indéterminé; il peut, par exemple, n'y en avoir que deux: S1 et S2. A toutes fins utiles, il est souhaitable de ne reconnaître qu'un nombre aussi limite que possible de classes, a la rigueur, cinq au plus.

Si l'on reconnaît une subdivision en trois classes d'aptitude pour l'ordre S - comme il est souvent recommande - les définitions ci-après pourraient s'appliquer aux classifications qualitatives:

Classe S1 aptitude élevée:

Terres n'ayant pas de limitation sérieuse, ou seulement des limitations mineures qui ne peuvent réduire sensiblement la productivité ou les avantages et ne demandent pas l'accroissement des inputs au-delà d'un niveau acceptable.

Classe S2 aptitude moyenne:

Terres présentant un ensemble de limitations moyennement sérieuses à un certain mode d'utilisation; ces limitations réduiraient la productivité ou les profits et augmenteraient les inputs nécessaires, de sorte que les avantages globaux, bien qu'intéressants, seraient sensiblement inférieurs à ceux de la classe S1.

Classe S3 aptitude marginale

Terres présentant un ensemble de limitations sérieuses a un mode d'utilisation donné; ces limitations réduiraient la productivité ou les profits, de telle sorte que la dépense ne se justifierait plus que marginalement.


Les classifications quantitatives exigent que les facteurs coûts/avantages soient exprimés en termes mesurables courants, en principe économiques. Telle ou telle variable peut, selon le cas, exprimer le plus clairement possible le degré d'aptitude, comme, par exemple, la fourchette du revenu net escompté par superficie unitaire ou par unité type d'aménagement, ou encore le revenu net par unité d'eau d'irrigation appliquée a différents types de terres pour un mode d'utilisation donné.

Lorsqu'une classification plus précise s'impose, il est bon de faire appel a des classes supplémentaires, comme, par exemple, la classe S4, plutôt qu'à des subdivisions, du fait que cette dernière façon de procéder serait en contradiction avec le principe selon lequel les degrés d'aptitude ne sont représentés qu'à un seul niveau de classification, a savoir, celui des classes d'aptitude. Ceci modifie nécessairement la signification du système de numérotation. Far exemple, si on fait appel à quatre classes pour la classification de terres labourables et. a trois seulement pour la sylviculture, la classe d'aptitude marginale pourrait être S4 dans le premier cas, et S3 dans le deuxième.

Certains pays ont adopte une autre méthode; afin d'attribuer une numérotation constante a la classe d'aptitude la plus faible, on a subdivise les classes (par exemple: S2.1, S2.2, etc.). Cette méthode est permise dans le contexte du cadre, bien que pour les raisons susmentionnées, elle ne soit pas recommandée.

Il peut arriver que la mention de la classe S1 - aptitude élevée - ne figure pas sur la carte d'une superficie limitée, mais qu'elle soit néanmoins incluse dans la classification si l'on sait, ou si l'on a raison de croire, que des terres appartenant à cette classe existent dans d'autres zones couvertes par l'étude.

Les différences entre les degrés d'aptitude sont principalement déterminées par le rapport coût/avantage. Les avantages peuvent être des biens (cultures, produits de l'élevage ou de la sylviculture) ou des services (loisirs). Les inputs nécessaires pour obtenir ces avantages comprennent l'investissement de capital, la main-d'oeuvre, les engrais, l'énergie, et ainsi de suite. Ainsi, une superficie de terre peut être classée comme ayant une aptitude élevée à l'agriculture non irriguée, du fait que la valeur des cultures récoltées dépassent de loin les dépenses agricoles, mais pourrait être classée comme n'ayant qu'une aptitude marginale à la sylviculture, étant donné que la valeur du bois d'oeuvre dépasse à peine les coûts de production.

Il faudra, évidemment, revoir périodiquement les limites entre les différentes classes d'aptitude, à la lumière de l'évolution technique et socio-économique.

L'ordre N comprend normalement deux classes:

Classe N1 inaptitude actuelle:

Terres ayant des limitations qui sont surmontables avec le temps, mais qu'on ne peut pas corriger en l'état actuel des connaissances à un prix acceptable. Ces limitations sont sérieuses au point d'interdire la réussite de telle ou telle utilisation continue des terres.

Classe N2 inaptitude permanente:

Terres ayant des limitations très sérieuses qui semblent interdire toute possibilité de réussite de telle ou telle utilisation.


En principe, ces classes ne demandent pas une évaluation quantitative, du fait que les terres qu'elles englobent sont inaptes, du point de vue économique, a une utilisation donnée. La limite supérieure de la classe N1 est automatiquement définie par la limite inférieure de la classe d'aptitude la plus faible de l'ordre S.

La limite de la classe N2 - inaptitude permanente - est normalement de nature physique et durable. Par contre, la limite entre l'ordre S et l'ordre N variera vraisemblablement sur une période de temps, en fonction de l'évolution du contexte socio-économique.

3.2.3 Sous-classes d'aptitude des terres.

Celles-ci indiquent les types de limitations, comme le manque d'eau, ou les risques d'érosion, par exemple. Les sous-classes sont désignées par des lettres minuscules faciles a se rappeler, telles que S2m, S2e, S3me. (Voir tableau 5 pour des exemples). La classe S1 n'est pas subdivisée en sous-classes.

Le nombre de sous-classes et des limitations en fonction desquelles elles sont établies varie d'une classification a l'autre, selon les objectifs visés. Deux principes fondamentaux gouvernent l'établissement des sous-classes, comme suit:

- Etablir un nombre minimum de sous-classes permettant de distinguer les terres ayant un même degré d'aptitude, mais présentant des différences sensibles dans l'aménagement ou dans l'amélioration qu'elles requièrent, du fait que les limitations déterminant leur classe d'aptitude sont elles-mêmes différentes.

- Etablir un nombre aussi restreint que possible de symboles, c'est-à-dire de limitations, pour chaque sous-classe. En principe, une, ou a la rigueur, deux lettres devraient suffire. On n'utilisera que le symbole dominant (celui qui détermine la classe); au cas ou deux limitations ont le même degré de sévérité, on peut donner les deux symboles.

Les terres s'inscrivant dans l'ordre N peuvent se diviser en sous-classes d'aptitude, selon le type de limitations, comme par exemple: N1m, N1me, N1m, encore que ce ne soit pas indispensable. Etant donné que ces terres ne seront pas aménagées aux fins de l'utilisation envisagée, elles ne devront pas être subdivisées en unités d'aptitude.

3.2.4 Unités d'aptitude des terres

Ces unités sont des subdivisions d'une sous-classe. Toutes les unités à l'intérieur d'une sous-classe ont le même degré d'aptitude au niveau de la classe et les mêmes types de limitations au niveau de la sous-classe. Les unités diffèrent dans leurs caractéristiques de production ou dans les aspects mineurs de l'aménagement qu'elles requièrent (souvent définissables comme différences de degré dans leurs limitations). Les unités permettent une interprétation détaillée au niveau de la planification agricole. Elles sont indiquées au moyen d'un tiret suivi d'un chiffre arabe, comme par exemple S2e-1, S2e-2. On peut subdiviser une sous-classe en un nombre illimité d'unités.

3.2.5 Conditionnellement apte

II s'agit d'une subdivision supplémentaire dont on peut parfois se servir pour condenser et simplifier la présentation. Elle s'impose pour tenir compte des cas où de petites superficies de la zone évaluée ne se prêtent pas ou mal, a un mode d'utilisation particulier dans les conditions d'aménagement prévues, mais s'y prêteraient, dès l'instant où certaines conditions sont réunies.

Ces conditions sont diverses et peuvent se rapporter à des modifications aux méthodes d'aménagement, comme aux inputs nécessaires pour l'utilisation envisagée (en raison de phénomènes propres à telle ou telle zone, comme des sols mal drainés ou salins); ou encore, à un choix limité de cultures possibles (cultures ayant une valeur élevée sur le marché, résistantes au gel, etc.). Dans de tels cas, la subdivision "conditionnellement apte" peut éviter la nécessité de classifications supplémentaires pour tenir compte des modifications aux méthodes d'aménagement ou des améliorations majeures locales nécessaires.

Conditionnellement apte est une phase de l'ordre "apte". Elle est indiquée par la lettre minuscule "c" placée entre le symbole de l'ordre et le numéro de la classe: Sc2, par exemple. Cette phase, subdivisée en classes, s'il y a lieu, est toujours placée à la fin des classes S; elle indique l'aptitude des terres après que certaines conditions aient été réunies.

Il convient d'éviter la phase "conditionnellement apte" aussi souvent que possible, et seulement après avoir établi que:

i) Sans les améliorations ou modifications nécessaires, la terre restera inapte ou continuera d'appartenir à la classe d'aptitude la plus faible.

ii) Avec les améliorations ou modifications nécessaires, la terre restera inapte ou augmentera nettement (en général, de deux classes, au moins)

iii) La superficie des terres conditionnellement aptes est très restreinte par rapport a l'ensemble de la zone étudiée.

En admettant que la première ou la deuxième de ces conditions ne soit pas satisfaite, il peut quand même être utile de mentionner toute amélioration ou modification possible dans une autre partie pertinente du document. Par contre, si l'on n'a pas satisfait a la troisième condition, la superficie en question est suffisamment étendue pour justifier, soit un autre type d'utilisation, soit une classification d'aptitude potentielle, selon le cas.

Vu que la superficie classée conditionnellement apte est nécessairement restreinte, en principe il n'y a pas lieu de la subdiviser en unités d'aptitude.

Il importe de noter que le terme "conditionnellement apte" n'est pas censé être appliqué a des terres dont l'aptitude ne peut pas être interprétée d'une façon positive, soit parce qu'elle est marginale, soit parce que les facteurs s'y rapportant ne sont pas clairs. Bien que l'utilisation de ce terme puisse sembler tentante à des fins d'évaluation, il ne faut pas en abuser, et même l'éviter dans la mesure du possible, pour ne pas sérieusement compliquer l'interprétation de l'évaluation par les utilisateurs.

3.2.6 Résumé

Un résumé de la structure de la classification d'aptitude, ainsi que des symboles utilisés, figure au tableau 2. Une classification peut comprendre la gamme complète des catégories d'aptitude, à savoir, ordres, classes, sous-classes et unités, comme elle peut ne comprendre que les deux ou trois premières, selon les objectifs, la portée et le niveau de l'étude.

Tableau 2 STRUCTURE DE LA CLASSIFICATION D'APTITUDE

3.3 Gamme des classifications


3.3.1 Classifications qualitatives et quantitatives
3.3.2 Classifications d'aptitude actuelle et potentielle

Le cadre reconnaît quatre catégories principales de classification d'aptitude, à savoir, qualitative, quantitative, actuelle ou potentielle.

Chaque classification constitue l'évaluation et le groupement des terres sur la base de leur aptitude a un certain mode d'utilisation.

3.3.1 Classifications qualitatives et quantitatives

Dans une classification qualitative, l'aptitude relative est exprimée en termes qualitatifs seulement, sans faire appel aux calculs précis des dépenses et des profits.

Les classifications qualitatives sont fondées principalement sur le potentiel de production physique des terres, en ne s'étayant qu'accessoirement sur les aspects économiques. Elles sont couramment utilisées pour les études de reconnaissance ayant pour objet l'évaluation générale de zones étendues.

Dans une classification quantitative les distinctions entre les classes d'aptitude sont définies en termes numériques courants, ce qui permet une comparaison objective entre les classes se rapportant à différents modes d'utilisation des terres.

En principe, les classifications quantitatives sont fondées dans une large mesure sur des critères économiques (par exemple, les coûts et les prix) qui s'appliquent aussi bien aux inputs qu'à la production. Des projets de mise en valeur détermines, ainsi que les études de préinvestissement connexes, exigent en général une évaluation quantitative.

Les évaluations qualitatives permettent d'intégrer par induction maints aspects des avantages sociaux et écologiques, ainsi qu'économiques, tandis que dans les évaluations quantitatives, cette intégration n'est possible que dans une mesure plus limitée. Ces dernières, toutefois, fournissent les données à partir desquelles on peut calculer les profits nets escomptés, ou autres paramètres économiques, pour différentes zones et divers modes d'utilisation. Par ailleurs, elles risquent de se périmer plus rapidement, en raison de l'évolution des coûts et prix relatifs.

3.3.2 Classifications d'aptitude actuelle et potentielle

La classification d'aptitude actuelle exprime l'aptitude qu'a une terre dans son état actuel, à un mode d'utilisation donné, sans améliorations foncières majeures. La classification d'aptitude actuelle des terres concerne, soit le mode d'utilisation actuel avec des méthodes d'aménagement existantes ou améliorées, soit un autre mode d'utilisation.

La classification d'aptitude potentielle des terres exprime l'aptitude d'unités de terre à une utilisation donnée, après apport, s'il y a lieu, de certaines améliorations majeures.

On trouve des exemples courants de classifications d'aptitude potentielle des terres dans les études de projets d'irrigation. Cette classification n'exige pas que l'on apporte des améliorations a toutes les parties de la zone; la nécessité de faire appel à des améliorations majeures peut varier d'une unité de terre à l'autre, et certaines unités peuvent fort bien n'en exiger aucune.

Il est indispensable que l'utilisateur sache si les coûts d'amortissement des dépenses en capital afférentes aux améliorations sont inclus. Dans l'affirmative, les hypothèses devraient spécifier dans quelle mesure on a déterminé le prix de revient des inputs et les taux d'intérêts, ainsi que la période de remboursement sur laquelle on s'est fondé.

La classification avec indication de l'amortissement n'est possible que lorsque le remboursement des dépenses en capital peut être impute à des zones déterminées de terres. Lorsque les profits obtenus moyennant des dépenses majeures ne se bornent pas au secteur agricole (comme les projets d'irrigation et d'énergie a buts multiples), il est difficile de ventiler la responsabilité des remboursements du capital et, dans ce cas, l'amortissement est, en principe, exclu de l'évaluation.

Les distinctions entre les classifications qualitatives et quantitatives, et entre l'aptitude actuelle ou potentielle, ne définissent pas entièrement la nature d'une classification. Deux autres aspects importants entrent en jeu, à savoir, le facteur de localisation et le facteur d'amortissement des dépenses en capital, encore que ce ne soit là que deux facteurs parmi tant d'autres. Le genre de facteur n'intervient pas expressément dans la classification. Une classification d'aptitude doit être interprétée conjointement avec l'énoncé des données et des hypothèses sur lesquelles elle se fonde (chapitre 4).

3.4 Résultats de l'évaluation des terres

Les résultats d'une évaluation comprennent, en général, les informations suivantes, selon le niveau de l'étude. On en trouvera quelques exemples au chapitre 5.

i) Le contexte, physique, social et économique, sur lequel l'évaluation est fondée. Ceci comprend aussi bien des données que des hypothèses.

ii) La description de types ou de catégories majeures d'utilisation des terres qui s'appliquent à la zone en question. Plus l'étude est poussée, plus cette description sera détaillée et précise.

iii) Les cartes, tableaux et documents indiquant les degrés d'aptitude des unités cartographiques des terres pour chaque mode d'utilisation envisagé, ainsi que les critères diagnostiques. On effectue une évaluation distincte pour chaque mode d'utilisation. La figure 2 et le tableau 3 donnent des exemples de cartes et de tableaux d'aptitude des terres.

iv) Les spécifications d'aménagement et d'amélioration pour chaque type d'utilisation des terres en fonction de chaque unité cartographique à laquelle il convient. Là encore, plus l'étude est détaillée, plus ces spécifications seront précises. Ainsi, une étude semi-détaillée pourra préciser la nécessité d'un système de drainage, tandis qu'une étude détaillée en indiquera aussi la nature et le coût.

v) L'analyse socio-économique des conséquences des différents modes d'utilisation envisages.

vi) Les données de base et les cartes sur lesquelles se fonde l'évaluation. Les résultats, notamment la classification d'aptitude proprement dite, sont obtenus à partir d'informations précieuses pour les utilisateurs qui devraient donc être présentées sous forme d'annexé ou de document de référence.

vii) Des informations sur la fiabilité des estimations d'aptitude. Ces dernières intéressent directement les décisions en matière de planification et permettent de perfectionner les classifications d'aptitude, en mettant en lumière les points faibles des données et les aspects méritant d'être étudiés plus avant.

On croit parfois que le principal produit d'une évaluation des terres est la carte de classification de ces dernières. Cependant, pour ce qui est des études quantitatives, tout au moins, les informations relatives aux types d'utilisation des terres et aux inputs et méthodes d'aménagement qu'elles requièrent peuvent être tout aussi importantes.

L'évaluation de l'aptitude ne détermine pas nécessairement un mode donné d'utilisation comme étant celui qui convient "le mieux" à chaque unité de terres. Les limites des classes d'aptitude sont définies séparément pour chaque utilisation. Il s'ensuit donc que les classes d'aptitude à différentes utilisations ne peuvent pas être comparées d'une façon courante et automatique. Une unité cartographique pourrait être classée S1 pour la sylviculture, par exemple, et S3 pour l'agriculture, ce qui ne signifie pas nécessairement que l'on optera pour la sylviculture. Aux fins de décisions en matière de planification, on présente les différentes options physiques et économiques viables, assorties de données sur les conséquences de chacune de ces options.

FIG. 2 EXEMPLES DE CARTES D'APTITUDE QUALITATIVE DES TERRES La signification d'autres symboles de sous-classe est la même que ceux du tableau 5, selon Young (1970, p.409) NR: Sans objet. b: ressources biologiques


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