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2. DESCRIPTION DE LA PECHERIE

2.1 Introduction

Les principales espèces de céphalopodes exploitées dans la zone nord du COPACE sont les poulpes (Octopus vulgaris), seiches (Sepia officinalis officinalis et S. o. hierredda, S. bertheloti) et les calmars (Loligo spp.) dont les principales zones de pêche sont montrées à la Figure 1 (FAO, 1979) : Cap Garnett-Cap Barbas (22°30–26°00 N) autour du Cap Blanc, au niveau de Nouakchott et au sud de la presqu'ile du Cap Vert. La grande majorité des poulpes et des seiches est capturée à l'intérieur de ces quatres zones. Les calmars, espèces de plus grande valeur commerciale, ne font pas l'objet d'une pêcherie spécialisée.

L'identité des différents stocks est mal connue ainsi que les échanges entre les différentes zones de concentration.

La grande majorité des céphalopodes capturés dans la zone nord-ouest africaine étant expédiée à Las Palmas pour y être vendue aux importateurs japonais, le Programme COPACE, avec l'assistance du Gouvernement espagnol, effectue systématiquement une enquête sur les débarquements des chalutiers congélateurs à Las Palmas, dont les résultats sont publiés annuellement par le COPACE. Les données présentées ci-dessous sur les pêcheries des différents pays proviennent en partie de cette enquête.

2.2 Maroc

L'enquête annuelle sur les débarquements des chalutiers congélateurs basés à Las Palmas (Roest et Frielink, 1985) montre que le nombre de chalutiers marocains pêchant les céphalopodes est en augmentation constante depuis 1978. En 1972/1973 aucun bateau ne pêchait sous pavillon marocain (FAO, 1982), tandis qu'en 1978, 11 unités marocaines étaient en activité. Depuis, leurs nombres ont évolué de la façon suivante :

Année1978197919801981198219831984
Nb bateaux11376665114130155

La taille moyenne actuelle de ces chalutiers est de 328 TJB, et les jauges individuelles se distribuent comme suit :

Classe TJBNombre
0–24939
250–30940
310–39948
400–59915
600–7496
750–9997
TOTAL155

Tous les chalutiers ont comme espèces cibles les céphalopodes, qu'ils pêchent au sud du Cap Bojador (division statistique 34.1.3). Une sortie dure en moyenne 48 jours de pêche (1984).

2.3 Republique de Corée

A partir de 1976 des chalutiers coréens ont commencé à remplacer les Japonais dans la pêcherie des céphalopodes.

Le nombre de bateaux coréens débarquant à Las Palmas est en décroissance constante depuis 1979 :

Année197919801981198219831984
Nb bateaux878070685253

Cette diminution s'explique d'une part par le fait qu'un certain nombre de chalutiers coréens ont pris le pavillon marocain après la création de sociétés mixtes, et d'autre part par l'apparition en 1983 de bateaux coréens opérant sous pavillon panaméen. Selon la liste des bateaux coréens actifs dans la zone du COPACE, fournie par le Consulat Général de Corée à Las Palmas, 20 bateaux coréens ont obtenus des licences de pêche au Maroc en 1984, dont 10 ont été actifs pendant toute l'année. Dixhuit chalutiers ont pêché dans les eaux mauritaniennes.

En raison de la nécessité de corriger la série historique des estimations de captures et efforts par zone de pêche présentées par Shimura (1980–1983), Roest et Frielink (1985) n'ont pas tenté de distinguer les captures coréennes de céphalopodes par stock (Dakhia, Cap Blanc).

Comme la plupart des bateaux de pêche coréens ne quittent que rarement leurs lieux de pêche et transbordent leurs captures en haute mer, il est rarement possible de connaitre exactement le nombre effectif de jours de pêche correspondant aux quantités de céphalopodes et poissons débarquées à Las Palmas par les bateaux de transport. Les 57 sorties que l'enquête des débarquements à Las Palmas a pu suivre, ont duré en moyenne 53 jours de pêche.

2.4 URSS

La flottille de pêche soviétique a, depuis longtemps, été active dans la zone nord du COPACE. L'effort des chalutiers n'a cependant en général pas été dirigé vers les céphalopodes avant 1983/1984. Les calmars sont notamment pêchés comme prise accessoire de la pêcherie pélagique.

2.5 Japon

Les activités de la flottille japonaise ont été décrites par Hatanaka (1979) et par les Groupes de travail ad hoc du COPACE antérieurs (FAO, 1977 et FAO, 1982). Depuis 1976, les unités japonaises ont été progressivement remplacées par des unités coréennes. En 1980 et après 1983, il n'y a pas eu de pêche dans les eaux mauritaniennes.

2.6 Mauritanie

Avant 1979, les flottilles espagnoles et japonaises ont dominé la pêcherie démersale dans les eaux mauritaniennes. Depuis 1981, la quasi totalité des bateaux étrangers étaient affrêtés et les sociétés désormais obligées de débarquer la totalité des captures démersales à Nouadhibou. A partir de 1984, il y a eu une réduction considérable dans le nombre de bateaux étrangers, la pêche démersale étant réservée aux nationaux.

La flottille mauritanienne qui pêche des céphalopodes est constituée de chalutiers glaciers et congélateurs. Les glaciers pêchent toute l'année autour de Nouadhibou, tandis que les congélateurs descendent en été au sud, dans la région de Nouakchott (division statistique 34.3.1) où ils restent environ 3 à 4 mois.

2.7 Sénégal

La pêcherie sénégalaise de céphalopodes est composée d'une flottille artisanale piroguière et d'une flottille industrielle chalutière qui recherchent une seule espèce, la seiche Sepia officinalis hierredda.

La flottille artisanale est constituée d'environ 300 pirogues qui recherchent saisonnièrement le mollusque. Les engins utilisés sont la turlutte et le casier. Le CRODT est en train d'expérimenter un nouveau type de casier pliable et démontable, pour pallier quelques inconvénients liés à la pêche avec le type de casier utilisé actuellement par les pêcheurs artisans. Le CRODT expérimente également de nouveaux types d'appâts pour les casiers, dont l'efficacité serait à mettre en rapport avec le comportement reproducteur de la seiche.

La flottille industrielle sénégalaise est composée de chalutiers congélateurs et de chalutiers glaciers à boeufs. Les effectifs sont stables depuis 1982; 3 paires pour les premiers et 2 unités pour les seconds.

En plus de ces bateaux, une flottille sénégalaise dont la pêche est dirigée sur le poisson et la crevette, capture la seiche de manière accidentelle.

2.8 Espagne

La pêcherie espagnole de céphalopodes s'est concentrée principalement dans la division statistique 34.1.3. Durant les années précédentes, l'essentiel des captures a été réalisé par les chalutiers congélateurs ; la zone de pêche est située sur le plateau continental qui s'étend au large des 12 millles nautiques de la côte, entre le Cap Bojador (26°N) et le Cap Blanc (21°N) A partir du mois de mai 1984, des opérations de pêche ont débuté dans les eaux de la Guinée (division statistique COPACE 34.3.1) dans le cadre d'un accord de pêche entre l'Espagne et la Guinée. Dans la division 34.1.3, le nombre de bateaux autorisés à pêcher est fixé dans le cadre de l'accord de pêche Espagne-Maroc. Le Tableau 1 donne l'évolution du nombre de licences attribuées de 1980 à 1986 et la jauge brute des bateaux en opération. Pour 1986 une réduction de la jauge brute en activité est prévue dans ce programme. Cela suppose bien entendu une réduction du nombre de chalutiers espagnols qui seront en activité dans cette pêcherie. On peut observer au Tableau 2 l'évolution de la présence moyenne mensuelle des chalutiers congélateurs dans la zone de Dakhla. Le nombre de bateaux ayant capturé capturé des céphalopodes a diminué de 297 en 1980 à 213 en 1984, bien que, la présence moyenne mensuelle des bateaux soit maintenue constante durant les 3 dernières années à un niveau de 84–83 bateaux.

2.9 Autres pays

Un certain nombre d'autres pays ont pêché les céphalopodes dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1 à partir de Las Palmas. Selon les différents rapports de Shimura (1980–1984), la Libye a pêché entre 1980 et 1983 avec un maximum de 12 chalutiers en 1980, l'Italie pendant la même période, la Chine (province de Taiwan) en 1982–1983, les iles Faroe en 1981 et Chypre en 1982. En 1984, la Grèce, le Ghana, le Sénégal et le Honduras maintiennent un ensemble de 9 chalutiers dans cette pêcherie.


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