I.1.1. Climat et relief de la sous-région sahélienne et nord-soudanienne
I.1.2. Les typologies éco-géographiques
I.1.3. Caractéristiques socio-économiques des pays
Que l’on traverse la sous-région du nord au sud ou d’est en ouest, il est difficile de trouver une homogénéité climatique ou typographique. En effet, on y rencontre des températures parfois faibles (moyenne annuelle de 10°C dans les zones montagneuses de l’Afrique de l’Est) et très élevées (plus de 30°C dans les plaines de l’Afrique de l’Ouest et du Centre).
La pluviosité est tout aussi hétérogène. La pluviosité moyenne annuelle varie de moins de 300 mm à plus de 1 000 mm. L’influence maritime à l’ouest et à l’est accentue cette hétérogénéité. Pagney (1994) explique ces différences importantes par le fait que les franges du Sahel sont des zones de contact entre des climats arides (dont les formes extrêmes sont désertiques) et des climats humides (équatoriales). Ces influences favorisent de nombreuses nuances climatiques locales.
Le climat de la zone d’étude est un climat tropical à saison sèche marquée, voire très marquée, dont l’intensité est modulée par l’altitude et par l’influence du Golfe de Guinée. L’hétérogénéité du climat a des conséquences visibles sur la distribution de la flore, dans laquelle sont généralement distinguées les composantes floristiques sahéliennes, soudaniennes et guinéennes imbriquées.
Certains auteurs (Le Houérou, 1989; Donfack, 1998) distinguent plusieurs zones écoclimatiques disposées le long d’un gradient de pluviosité. Les zones présentent une certaine régularité à l’ouest où elles suivent les isohyètes vaguement parallèles au Golfe de Guinée alors qu’elles dépendent essentiellement des reliefs à l’est. Compte tenu des différents domaines phyto-géographiques mentionnés dans les rapports nationaux, ce gradient peut se résumer de la manière suivante:
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· Pluviosité moyenne
annuelle supérieure à 1 200 mm: |
domaine guinéen |
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· Pluviosité comprise
entre 1 000 et 1 200 mm: |
domaine soudano-guinéen |
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· Pluviosité comprise
entre 800 et 1 000 mm: |
domaine soudanien |
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· Pluviosité comprise
entre 600 et 800 mm: |
domaine sahélo-soudanien |
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· Pluviosité comprise
entre 350 et 600 mm: |
domaine soudano-sahélien |
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· Pluviosité comprise
entre 350 et 200 mm: |
domaine sahélien. |
Cette classification présente des avantages, mais aussi des inconvénients, liés à un passage graduel entre influences extrêmes. Les objectifs de ce document ne nécessitant pas une classification aussi fine, nous avons préféré, dans un souci de clarté, adopter la classification simplifiée de Menaut (1983) qui distingue trois grands domaines phyto-géographiques dans la région:
- Le domaine sahélien, caractérisé par une pluviosité moyenne annuelle comprise entre 300 et 650 mm. Ce domaine couvre d’ouest en est (voir carte en annexe 3) le Sud de la Mauritanie, l’extrême Nord du Sénégal, la plage centrale du Mali, le centre du Niger, l’extrême Nord du Cameroun, le centre du Tchad et du Soudan.- Le domaine soudanien, où la hauteur moyenne annuelle des pluies varie de 650 à 1 000 mm, concerne d’ouest en est la partie non sahélienne du Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Sud du Mali, le Nord de la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Nord du Ghana, le Togo, le Bénin, le Nord du Nigeria, le Nord du Cameroun, le Sud du Tchad, le Nord de la République Centrafricaine, le Sud du Soudan et le Nord de l’Ouganda.
- Le domaine oriental, où la moyenne annuelle des précipitations varie de 150 à 350 mm (zone très aride), de 300 à 500 mm (zone aride équivalente du domaine sahélien) et de 450 à 900 mm (zone semi-aride assimilée dans le présent rapport au domaine soudanien). L’Afrique de l’Est fait l’objet d’une classification particulière du fait d’un fort gradient altitudinal et de l’apparition d’une flore de montagne se mêlant aux éléments soudaniens et sahéliens de l’ouest. Ce domaine concerne les pays suivants: Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Somalie et Tanzanie.
Des tableaux récapitulatifs des données de base par pays sont présentés en annexe 4. Ils peuvent être résumés comme suit:
- Population (en 1997): exception faite de l’Ethiopie et du Nigeria pour lesquels le nombre d’habitants dépasse 60 millions d’habitants (FAO, 1999), la population des autres pays n’excède pas 28 millions de personnes. La moyenne des 21 pays inclus dans l’annexe 4 est de 18 millions d’habitants, en comptant les régions humides des pays du Golfe de Guinée. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Mali, la Somalie et le Soudan ont plus de 10 millions d’habitants. Tous les pays ont une croissance démographique élevée et supérieure à 2%.- Activités économiques: pour quelques pays de la zone (Cameroun, Ghana, Kenya, Mauritanie et Sénégal), la valeur ajoutée de l’agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) est comprise entre 20 et 29%. Elle est supérieure à 30% dans les autres pays (Banque Mondiale, 1991).
