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5 Séchage et stockage des céréales

Plan du chapitre 5

Séchage et stockage des céréales

Généralités sur les opérations après récolte

  • Séchage au champ sur tige
  • Préséchage sur l'aire de battage ou sur crib
  • Transport du champ
  • Stockage temporaire
  • Séchage
  • Décorticage
  • Essorage et nettoyage
  • Stockage
  • Mise en marché

Pratiques de séchage

  • Raisons du séchage
  • Quelques méthodes de séchage

Pratiques de stockage

  • Raisons du stockage
  • Structures de stockage
  • Conditions assurant un meilleur stockage

Les insectes des stocks céréaliers

  • Identification et moyens de lutte

Les enveloppes du maïs hybride sont plus petites et plus fragiles que celles des variétés traditionnelles. C'est pourquoi les hybrides sont moins bien protégés et devront être stockés décortiqués plutôt que sur l`épi

Le stockage traditionnel ne convenant pas au maïs décortiqué, les agricultrices devront envisager un nouveau mode d'entreposage

GÉNÉRALITÉS SUR LES OPÉRATIONS APRES RÉCOLTE

Du champ où elles sont récoltées jusqu'à leur livraison au magasin de stockage ou à l'acheteur, les céréales subissent certaines opérations visant à les conserver en bon état ou à les valoriser; ces opérations sont appelées «opérations après récolte». L'agent principal en est l'agriculteur et quelquefois le petit commerçant des zones rurales. Avant d'être conservées, les céréales doivent être récoltées, séchées et, éventuellement, égrenées ou décortiquées selon le produit concerné. La qualité de ces opérations influe sur la bonne conservation des grains.

La plupart des paysans d'Afrique de l'Ouest récoltent encore les céréales à la main. Pour le riz et le fonio, on coupe les pieds à l'aide d'une faucille et on forme des gerbes qui seront réunies en bottes; pour le mil, le sorgho et le maïs on utilise le coupe-coupe et on met en bottes le mil et le sorgho. Lorsque le champ est de taille limitée, on peut récolter épi par épi en se servant du couteau pour le riz, le sorgho et le mil et de la main pour le maïs. La récolte est faite quelques semaines après la maturité, lorsque les paysans estiment que les céréales sont bien séchées; ainsi, le maïs sera récolté lorsque les grains ne peuvent plus être rayés à l'ongle, les spathes des épis jaunissent et la tige et les feuilles sont en voie de dessèchement.

Les opérations de déspathage pour le maïs ou de battage (et éventuellement de décorticage) pour les autres céréales s'effectuent au moment de la récolte ou après la récolte. Pour ces opérations, les épis sont rassemblés sur des aires de battage situées soit au bord du champ soit dans des hangars soit encore près des habitations. Si le déspathage du maïs s'effectue toujours à la main, le battage des épis se fait à l'aide de bâtons ou du pilon et du mortier.

L'égrenage du maïs consiste à séparer les grains de maïs de la raffle. Après le battage (ou l'égrenage) des céréales, on jette en l'air les grains et le vent emporte les impuretés légères (paille, morceaux de raffle, fine poussière); les grains qui sont plus lourds retombent et on les recueille dans un récipient. Ces grains sont ensuite versés dans un panier que l'on secoue pour ramener à la surface d'autres impuretés.

Comme on peut le constater, ces méthodes traditionnelles sont fastidieuses et de faible rendement; elles occasionnent des pertes dues aux grains éjectés et à ceux brisés et écrasés, et produisent des lots de céréales dont le taux d'impuretés (poussière, cailloux, débris de rafles) est souvent élevé.

Lorsque que la production est importante, comme c'est le cas chez les moyens et grands producteurs, les méthodes traditionnelles décrites ci-dessus ne sont plus adaptées. C'est ainsi que l'utilisation de moyens mécaniques (batteuses, décortiqueuses, égreneuses, etc.) se répand de plus en plus, surtout dans les régions où sont en cours des projets agricoles et dans celles où siègent les sociétés cotonnières. Dans certains pays comme le Burkina Faso, les grands producteurs de maïs utilisent l'égreneuse motorisée en s'aidant d'un tracteur.

Après ces opérations qui font suite à la récolte, il faudra organiser le stockage en vue de la vente immédiate ou à terme. Avant la libéralisation du commerce des céréales, les paysans ne pratiquaient que le stockage à très court terme, le temps de livrer leurs récoltes aux entreprises nationales de commercialisation agricole. Cette situation a changé depuis la suppression de ces entreprises et les agriculteurs, comme nous l'avons déjà vu, sont confrontés à de nouvelles réalités de marché.

Si les agriculteurs ont un acheteur qui prend immédiatement leur récolte, ils n'auront pas besoin de stocker leurs céréales, mais si aucun acheteur ne se présente, ils seront obligés de les conserver dans un local en attendant de trouver un preneur. Par ailleurs, même s'ils ont un acheteur, les agriculteurs peuvent décider de conserver les céréales et de les vendre plus tard dans l'espoir d'un redressement des prix. Par conséquent, les exigences de stockage ont considérablement changé par rapport à la période du commerce d'État où l'on ne stockait que les quantités destinées à la famille et aux semis.

Les encadreurs doivent donner aux agriculteurs des conseils appropriés sur les points suivants:

Le présent guide fournit une description des techniques de séchage et de stockage appliquées dans certains pays (Burkina Faso, Bénin); cependant les encadreurs devront enseigner aux agriculteurs les méthodes de séchage et de stockage adaptées aux conditions locales. Ils devront en outre leur donner les informations nécessaires concernant la construction des magasins de stockage, les matériaux à utiliser et les coûts de ces matériaux.

PRATIQUES DE SÉCHAGE

Raisons du séchage

La figure 4 (voir page 62) indique les étapes que les céréales peuvent suivre de la maturité à la mise en marché. Le délai de maturité dépend de la variété des produits car il y a des variétés précoces et des variétés tardives. Dans certaines régions d'Afrique, le maïs, par exemple, atteint la maturité physiologique entre 130 et 160 jours après le semis. A ce stade, la céréale a une teneur en eau de près de 30 pour cent et peut être récoltée si les conditions de séchage sont appropriées. Les agriculteurs qui n'ont pas les moyens d'effectuer un séchage adéquat récoltent leurs céréales après la maturité physiologique. Certains attendent jusqu'à deux mois après la maturité pour faire la récolte dans le but de bien faire sécher les cultures. L'inconvénient d'une telle pratique est qu'elle provoque des pertes, les céréales restant longtemps exposées aux attaques des insectes, des rongeurs et des oiseaux. C'est pour réduire ces pertes que, normalement, les agriculteurs font leur récolte et laissent sécher les épis sur des aires de battage, ou sur des plates-formes aménagées ou encore sur les terrasses des habitations pendant 7 à 15 jours.

Figure 4

Étapes habituelles du traitement après récolte du maïs




Quelques méthodes de séchage des céréales

Les méthodes simples. Après la récolte, on recourt à plusieurs techniques de séchage des céréales; en général, les produits sont simplement étalés dans la cour, sur le toit de la maison, sur le bord d'une route bitumée ou sur une aire soigneusement balayée. Ce séchage dure quelques jours et complète le séchage sur tige déjà fait au champ. Dans certaines régions, le maïs déspathé ainsi que le mil non battu sont exposés sur des plates-formes aménagées pour le séchage et le stockage.

Encadré 4

Raisons du séchage

Une céréale a atteint sa maturité physiologique, c'est-à-dire qu'elle cesse de pousser et accumule plus de matière sèche, quand la teneur en eau du grain varie entre 30 et 35 pour cent. A ce stade, le grain est encore un organisme vivant et, comme il respire, il y a une production de chaleur, d'eau et de gaz carbonique. La perte de matière sèche est d'autant grande que la teneur en eau est élevée et la respiration plus importante. C'est pour cette raison que les céréales devront avoir une teneur en eau optimale avant d'être stockées; pour le maïs, le mil et le sorgho cette teneur est de 13 pour cent au maximum.

Il est important de mettre au point des méthodes appropriées de séchage et de les vulgariser auprès des paysans. Une bonne structure de séchage doit avoir les qualités suivantes:

  • construction à partir de matériaux locaux;
  • aptitude à protéger les céréales contre les termites, les rongeurs et les autres ravageurs;
  • capacité de protéger les céréales contre la pluie;
  • technique de construction simple.

Une méthode améliorée: le crib de séchage. Le crib est une structure aérée, de forme rectangulaire, carrée ou ronde, en matériaux métalliques ou en matériaux locaux (grosses pièces de bois formant l'ossature, pailles, cordes, branches d'arbres ou grillage de fortune constituant les parois). Ce type de structure a été diffusé auprès des producteurs de l'ouest du Burkina Faso dans les années 1986-1987, mais sa vulgarisation a été découragée par les coûts élevés de la structure métallique et par les difficultés d'obtenir du bois d'œuvre pour la construction des structures en matériaux locaux. Métallique ou artisanal, le crib permet une récolte précoce du maïs dès la maturité et l'élimination des pertes occasionnées par le séchage total sur pied.

Crib à maïs construit à l'aide de poteaux et d'un treillis de bambous et recouvert d'une toiture de chaume Madagascar.

Un crib de séchage et de stockage, utilisé normalement pour entreposer les panicules, peut aussi servir à emmagasiner les grains de maïs ensachés.

Deux cribs à maïs, l'un fermé par des bambous tressés et l'autre muni d'un grillage métallique, recouverts d'une toiture de tôle ondulée Togo.

PRATIQUES DE STOCKAGE

Raisons du stockage

Le stockage au niveau du producteur a pour objectif de conserver les grains en bon état en les protégeant notamment contre:

Comme déjà indiqué dans les sections précédentes, les besoins de stockage des producteurs ont beaucoup évolué depuis la libéralisation du commerce des céréales; en outre, certains facteurs dont le rapport avec le stockage n'est pas toujours clairement évident peuvent avoir un effet significatif sur les exigences de stockage des agriculteurs et sur leur aptitude à le réaliser.

Parmi ces facteurs on peut citer les suivants:

Types de structures de stockage

Ces structures sont fonction des besoins de stockage mais aussi de la nature ou de l'importance de l'activité. Un petit exploitant se contentera de son grenier tandis qu'un grand producteur ou un groupement de producteurs aura forcément besoin d'un magasin d'une plus grande capacité. Les petits commerçants des zones rurales utilisent une partie de leurs habitations comme entrepôt, mais les grands commerçants urbains ont des magasins construits expressément pour la conservation des grains.

Il existe plusieurs types de structures de stockage; on n'en fera pas ici une description détaillée car, en définitive, ce qui importe pour les encadreurs agricoles c'est de suivre les instructions techniques données par les services nationaux et provinciaux. Nous nous contenterons de présenter brièvement les systèmes de stockage traditionnels et ceux adoptés en zone rurale.

Stockage traditionnel. Le mode de stockage traditionnel dépend des conditions climatiques, notamment du taux d'humidité ambiant, et des matériaux locaux disponibles. Les agriculteurs utilisent, en général, des greniers dont la description et l'efficacité pratique varient d'une région à l'autre.

Dans le nord du Bénin, par exemple, le stockage se fait au champ dans des greniers de paille séchée et tressée en forme de corbeille qui sont déposés sur une plate-forme d'environ un mètre de haut. Les épis de maïs déspathés y sont stockés pendant plus de six mois; la capacité de ces greniers ne dépasse pas 500 kg et, en outre, leur précarité impose aux agriculteurs de les reconstruire au début de chaque campagne agricole.

Dans le sud du Bénin, le stockage traditionnel se fait au champ ou à proximité des habitations dans des greniers tressés avec des feuilles de palmier à huile. Les épis de maïs stockés sont déspathés ou non; comme dans le nord, le grenier repose sur une plate-forme d'environ un mètre de haut. La fragilité de ces structures impose également leur reconstruction au début de chaque campagne agricole. Ces greniers traditionnels du Bénin permettent un séchage optimal (la teneur en eau des grains est souvent de l'ordre de 12 pour cent) mais ils ne mettent pas les produits à l'abri des attaques des rongeurs et des insectes (les pertes de maïs peuvent atteindre 15 pour cent de la récolte stockée).2

Grenier en paille tressée posé sur de grosses pierres Burkina Faso.



Greniers en forme de panier revêtus de boue ou de mortier


Les greniers en paille sont également répandus dans le plateau central Mossi au Burkina Faso (centre et est du pays). Ici, la structure de forme arrondie est introduite dans des troncs d'arbre secs et placée sur de grosses pierres. Elle reçoit du maïs déspathé et du mil ou du sorgho non encore battu; sa capacité moyenne est de 400 kg de produits environ. Ce type de grenier peut durer jusqu'à 4 ans et protège efficacement les produits de l'humidité, des insectes et des oiseaux; son grand inconvénient est qu'il est exposé à l'attaque des rongeurs.

Dans les régions de l'ouest et du sud du Burkina Faso, les greniers sont construits en banco et recouverts d'une toiture de paille. Installés dans les villages auprès des cases d'habitation, ils ont en moyenne 1,5 m de circonférence et 2,20 m de hauteur et sont posés sur de grosses pierres à environ 30 cm du sol. Le nombre de greniers que possède un ménage est fonction de l'abondance de la récolte; cependant, on peut rencontrer de gros greniers d'une capacité de 3-4 tonnes de maïs. Les produits stockés sont aérés grâce à l'espace laissé entre le mur du grenier et la toiture; le crépissage extérieur est à base de boue mélangée à de la paille tandis que les murs intérieurs et le sol sont lisses. Ce type de structure a une durée de vie de plusieurs années; cependant, la toiture peut se détériorer au bout de deux ou trois campagnes et devra être refaite.

Greniers en banco recouverts d'une toiture de chaume Burkina Faso.

Il existe également dans ces mêmes régions des structures de stockage qui ont la forme de jarres installées à l'intérieur des cases. Elles sont destinées exclusivement à la conservation des produits récoltés par les femmes dans leurs champs particuliers. On stocke dans ces jarres les arachides et le riz. L'usage de ce type de structure de stockage n'est plus répandu.

Par ailleurs, les plates-formes construites pour sécher le maïs, le sorgho ou le mil servent également pour le stockage à long terme de ces produits, stockage qui peut durer de plusieurs mois à deux ans. Les plates-formes sont installées le plus souvent dans les villages mais parfois dans les champs. La structure est composée de troncs d'arbre secs (4 à 9) d'une hauteur d'environ 2 m qui soutiennent la plate-forme sur laquelle on étale les produits. Pour lutter contre les attaques des insectes, on allume souvent un feu sous la plate-forme, et pour protéger les produits contre les oiseaux et les animaux de la basse-cour (pintades et poules) on les recouvre de paille tressée. Ces plates-formes peuvent durer jusqu'à 4 ans, mais elles ne mettent pas les céréales à l'abri des feux de brousse, des incendies et des vols.

Plate-forme servant au séchage et au stockage de céréales comme le maïs, le sorgho ou le mil Bénin.


Une autre plate-forme semblable recouverte d'une toiture de chaume permet de stocker les céréales pendant deux ans Burkina Faso.

Une technique traditionnelle améliorée de stockage: le crib. Dans l'ouest du Burkina Faso, on utilise aussi les cribs pour le stockage du maïs qui peut y séjourner pendant 5 ou 6 mois sans courir de risque important. Les grands producteurs de maïs du Bénin utilisent eux aussi des cribs qui ont une capacité de 10 à 15 tonnes et dont le toit est en tôle. Un modèle de crib entièrement clos, qui peut être construit en bambous ou en bois, figure à la page 72.

Un crib amélioré pour le stockage et le séchage des céréales construit dans un centre de vulgarisation au Burkina Faso.


Premier plan du même crib montrant le châssis en bois fermé par un grillage métallique et la toiture en tôle ondulée.

Cribs rectangulaires de séchage et stockage améliorés

Le stockage réalisé par les commerçants en milieu rural. Le stockage à ce niveau se fait le plus souvent dans des conditions inadéquates:

Tous ces facteurs contribuent à la contamination et à l'infestation. Malheureusement, ces magasins ne sont pas dotés d'inventaires permettant le suivi régulier des mouvements des stocks.

CONDITIONS ASSURANT UN MEILLEUR STOCKAGE DES CÉRÉALES

Dans un système de commercialisation performant, il faut accorder beaucoup d'attention aux méthodes et techniques de stockage et de conservation appliquées par les producteurs. En particulier, l'encadreur doit veiller à ce qu'ils observent les règles suivantes:

Lorsque le producteur ou le commerçant stocke ses produits dans son propre magasin, il devra l'aménager de manière non seulement à préserver les céréales de l'humidité, mais aussi à les mettre à l'abri des attaques des insectes et des rongeurs. À cet effet, les mesures suivantes sont préconisées:

Avant de procéder à l'achat et au retrait des céréales à stocker, le commerçant devra effectuer les opérations suivantes dans son magasin:

Les mesures à prendre à l'arrivée des produits sont les suivantes:

LES INSECTES DES STOCKS CÉRÉALIERS

Identification

Les insectes causent beaucoup de dégâts aux céréales stockées; ceux que l'on rencontre le plus fréquemment en Afrique de l'Ouest sont les suivants:

Ver de farine ou tribolium

Le tribolium s'alimente des grains déjà brisés; il vit environ 18 mois. La femelle pond jusqu'à 450 œufs qu'elle dépose sur les céréales et la larve se nourrit des embryons des grains. Cet insecte est reconnaissable à ses deux antennes qui se terminent par trois boules d'où son nom de tribolium.

Charançon ou sitophilus

Le charançon attaque les grains au champ et au cours du stockage. L'adulte peut vivre 5 mois et la femelle pond jusqu'à 500 œufs à l'intérieur des grains. Les œufs déposés éclosent et donnent naissance à des larves qui vivent dans le grain dont elles se nourrissent jusqu'à l'âge adulte.



Dermeste des grains ou trogoderme

Le trogoderme est recouvert de poils fins, il ne s'alimente pas et vit jusqu'à 14 jours. Il pond 80 œufs environ qui produisent des larves très nuisibles pour les grains. Les larves vivent jusqu'à 4 ans.

Chenilles et papillons

On rencontre dans certaines régions des chenilles et papillons qui détruisent les grains. Ces papillons se distinguent des papillons ordinaires par leurs ailes poudreuses, leur corps velu et leurs habitudes nocturnes. Les papillons eux-mêmes ne s'alimentent pas de grains; ce sont les larves qui s'attaquent aux stocks en tissant des fils de soie et en se nourrissant de grains brisés. Parmi les papillons rencontrés dans les régions d'Afrique de l'Ouest, on peut citer la teigne du riz, la teigne bicolore et l'alucite des grains.

Moyens de lutte

Les encadreurs agricoles devront connaître les techniques appropriées de lutte contre les insectes afin de les vulgariser auprès des agriculteurs. Les informations sur le traitement des céréales sont disponibles auprès des directions nationales ou provinciales de l'agriculture. Pour protéger les céréales contre les ravageurs il faudra traiter les sacs stockés et le magasin à l'aide de produits phytosanitaires.

Traitement préventif. Le traitement est dit préventif quand il est réalisé avant les attaques. Pour ce faire, on remplit un pulvérisateur d'une bouillie composée d'un produit insecticide en poudre disponible sur le marché et que l'on dissout dans de l'eau. Il faudra traiter le toit, les poutres, les murs et le plancher du magasin. Pour que le traitement soit efficace, il faut également pulvériser le produit sur les murs extérieurs et les environs immédiats du magasin. Après la pulvérisation, on devra fermer le magasin pendant deux jours avant de le nettoyer et d'y entreposer les céréales.

Le traitement préventif comprend aussi la désinfection des sacs avant toute nouvelle campagne. On procédera comme suit:

Il est recommandé de pulvériser le produit sur les grains ou de les saupoudrer avant leur ensachage. Le saupoudrage des grains peut être fait par petites quantités dans une grande bassine. Pour traiter des volumes importants on déposera les céréales sur de grandes bâches et on les mélangera à l'insecticide avec des pelles. Le traitement chimique préventif se termine au moment du stockage par le saupoudrage des tas. Pour assurer son efficacité, on devra traiter chaque rangée de sacs.

Traitement curatif. En cas d'attaque d'insectes, on soumet les stocks à un traitement curatif à long ou court terme. Le traitement à court terme est indiqué lorsque l'objectif du producteur est de vendre tout son stock dans l'année. On recourt à un traitement à long terme si, au cours du stockage, on observe la présence d'insectes ou si l'objectif du producteur est de conserver ses céréales jusqu'à l'année suivante.

Pour le traitement curatif à court terme, on procédera comme suit:

Après la fumigation et la désinfection du bâtiment, il faudra fermer le magasin pendant une semaine. Pour ce traitement phytosanitaire il est conseillé de faire appel à des spécialistes. Le traitement curatif à long terme sera réalisé de la manière suivante:

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