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3 LES MOTEURS DU CHANGEMENT

Les Facteurs socio-économiques

3.1.1 Contexte démographique

D’après le dernier recensement national de la population et de l’habitat (1996), la répartition de la population résidente se présente comme suit :

Nombre de ménages : 1.080.988

Masculin : 3.496.220

Féminin : 3.668.673

Total résidents : 7.164.893 habitants

Réfugiés (juin 1996) : 669.538

La population résidente des centres urbains se présente comme suit :

Nombre de ménages : 307.323

Masculin : 1.098.335

Féminin : 1.023.536

Total urbain : 2.121.871

Total population hors réfugiés : 6.505.355

Taux de croissance démographique réel : 2,8 %

Taux apparent de croissance : 3,1 %

Population urbaine (hors réfugiés) : 1.972.127

Population urbaine réfugiés : 149.704

Total population urbaine avec réfugiés : 2.972.167

Total population rurale avec réfugiés : 5.043.022

Les variations des indicateurs démographiques :

Celles ci seront étudiées sur la période 1994 – 1996. Le taux brut de natalité (TBN) reste constant au niveau de 43,4 % pour la période 1994 – 1996. Il en est de même que le taux brut de mortalité qui se situe à 16 % tandis que celui de la mortalité infantile est de 136 pour mille. Le taux de croissance réel est de 2,8 % et celui apparent de 3,1 %. L’espérance de vie à la naissance varie entre 46,5 ans (données du RMDH) et 50,5 ans (données nationales). La descendance finale est de 6 enfants et le taux brut de reproduction de 2,7 %. La population totale (hors réfugiés) est de 6.213.000 habitants ; les ruraux (68 %) et les urbains (32 %).

Répartition régionale en 1996 :

Conakry : 1.094.000 habitants

Basse – Guinée : 1.226.000 habitants

Moyenne – Guinée : 1.633.000 habitants

Haute – Guinée : 1.185.000 habitants

Guinée – Forestière : 1.119.000 habitants

Superficie : 245.857 km2

Densité : 29,1 hts / km2

 

 

Régions

Superficies

km2

Population

Densité

habitants / km2

Conakry

-

1.094.000

-

Basse-Guinée

44.288

1.226.000

28

Moyenne–Guinée

55.528

1.185.000

30

Haute–Guinée

100.879

1.185.000

12

Guinée-Forestière

49.374

1.119.000

13

Les structures de la population

Elles se présentent comme suit:

Moins de 15 ans : 44,5%

De 15 à 64 ans : 51,5 %

De 65 ans et plus : 4,0 %

Le taux brut de scolarisation :50,5 %

Le taux d’analphabétisme : 69 %

Le taux brut d’activité : 60,3 %

Age moyen au 1er mariage : 21 ans pour les hommes et 18 ans pour les femmes.

La croissance de la population rurale durant les prochaines années (2000 –2020) va se poursuivre. Quelles que soient les options de développement retenues et poursuivies, l’urbanisation va continuer à un rythme soutenu et posera des problèmes de plus en plus complexes à résoudre. Au cours des 20 prochaines années (2020) la population vivant dans les centres urbains sera multipliée par 2,5 au moins,  ce qui posera des problèmes d’aménagement du territoire. En somme, les tendances démographiques à moyen et long termes militent pour une politique volontariste en milieu urbain sans négliger le milieu rural. L’évolution de la population de 1996 à 2021 figure en annexe.

3.1.2 Contexte économique

Le cadrage macro économique de mai 2000 montre que sur une valeur ajoutée totale du secteur primaire évaluée à 690,48 milliards de Fg en 1994, 713,92 milliards en 1995, 746,23 milliards en 1996 et 824,74 milliards en 1998. La part de la sylviculture et des forêts à été respectivement de : 76,24 milliards en 1994, 78,53 milliards en 1995, 80,49 milliards en 1996, 82,50 milliards en 1997 et 84,73 milliards en 1998. Ce qui revient à dire que le taux de croissance du sous – secteur évolue comme suit : 3,4 % en 1995 ; 4,5% en 1996 ; 5,1 % en 1997 et 5,2 % en 1998 ; Alors que la part du secteur rural évolue entre 3,4 % en 1995 et 5,2 % en 1998 celle du sous secteur sylviculture et forêt par rapport à l’ensemble du secteur rural a évolué entre 8 % (en 1995) et 12 % (en 1998).

Indicateurs du développement social humain 1996 :

Espérance de vie à la naissance: 46,5 ans (1997)

Taux d’alphabétisation des adultes: 37,9 %

Taux brut de scolarisation

(tous les niveaux confondus): 28 %

PIB réel par habitant : 1.880 dollars US

Indicateur de niveau d’éducation: 0,34

Indicateur de PIB: 0,49

Valeur de l’indicateur de l’IDH: 0,398

Les indicateurs sexo-spécifiques du développement humain en 1997:

Indicateur sexo-spécifique du développement humain : 0 ,381

Espérance de vie à la naissance : 47,0 ans (F), 46,0 ans (H)

Taux d’alphabétisation des adultes : 23,9 % (F), 52,0 % (H)

PIB réel par tête : 1530 dollars US (F) et 2226 dollars US (H).

Les indicateurs de la participation des femmes :

Les femmes parlementaires représentent : 8,8 % du parlement.

La part des femmes dans le PIB réel par habitant est de : 1530 dollars US.

La pauvreté humaine et ses indices en1997 :

Indicateur de la pauvreté: 50,5 %

Probabilité de décéder avant 40 ans: 62,1%

Population privée d’accès:

à l’eau potable: 54,5 % (1990 – 1997)

aux services de santé: 55 % (1981 – 1992)

à l’assainissement : 69 %

Insuffisance pondérale des moins de 5 ans : 26 % (1990 – 1997)

20 % les plus pauvres (1980 – 1997) 27 %

Population à un dollars par jour 26,3%

 

3.2 L’Economie et la politique économique

L’objectif fondamental des autorités guinéennes est d’établir les conditions nécessaires à une croissance économique soutenue et diversifiée, fondée sur une contribution plus importante du secteur privé. Pour y parvenir, le Gouvernement a mis en place un programme comportant plusieurs volets convergents :

Une définition précise du rôle de l’Etat dans sa fonction régalienne. L’Etat poursuivra la restructuration et l’assainissement de l’appareil administratif en s’interdisant tout rôle qui serait de nature à constituer un frein au développement. Il renforcera les conditions d’une participation accrue du secteur privé dans tous les domaines notamment dans un premier temps dans les secteurs des mines, de l’énergie et du développement rural ;

La révision du cadre juridique et réglementaire dans le but d’attirer l’investisseur privé. Toutes les dispositions dans ce domaine visent à créer un environnement incitatif à l’investissement privé. L’Etat en moralisant la gestion des services publics à travers une lutte implacable contre la corruption, entend donner l’exemple ;

La détermination du Gouvernement à se donner une administration capable d’organiser et d’exécuter son programme de réforme économique en rompant avec les vieilles habitudes du passé sera maintenue et amplifiée et, enfin ;

L’assainissement du secteur bancaire créera les conditions favorables à l’intermédiation financière requise pour l’investissement.


La mise en place de toutes ces divisions convergentes permettra de créer le cadre nécessaire pour atteindre les objectifs macro-économiques du programme du Gouvernement pour la période 1998-2000 qui sont les suivants :

Réaliser une croissance économique en termes réels de 5,5% en moyenne par an ;

Maintenir l’inflation à moins de 4% par an ;

Réduire le déficit du compte courant extérieur hors transferts officiels de 8% du PIB en 1997 à environ 6% en l’an 2000, de façon à accroître, les réserves officielles de l’équivalent de 3 mois d’importation en 1997 à environ 3,5 mois à la fin de l’an 2000.

L’investissement a amorcé une reprise en 1997, date à laquelle il a avoisiné 21,4% du PIB ; cette amorce devrait se poursuivre pour atteindre 24% en l’an 2000. L’investissement privé devrait connaître la même évolution passant ainsi de 15,4% à 16,6% du PIB. Pour ce qui est de l’épargne, ont peut constater la même tendance, ce qui devrait entrainer un recours de plus en plus important aux ressources domestiques pour financer l’effort d’investissement. Le taux d’épargne passerait de 17% à plus de 21% du PIB en l’an 2000.

 

3.3 Le secteur rural

Pour promouvoir le développement agricole, le Gouvernement a réactualisé sa politique agricole qui a fait conjointement l’objet d’un examen par la société civile et les partenaires au développement en octobre 1998. Cette politique repose sur une définition des rôles respectifs de l’Etat, du secteur privé et des structures locales décentralisées et encourage une plus grande contribution des entreprises privées au développement du secteur agricole. Plus concrètement, le Gouvernement a pris des dispositions pour encourager :

Le développement et l’entretien des infrastructures en milieu rural (pistes, aménagements des bas-fonds et hydraulique villageoise) ;

Une gestion rationnelle des ressources naturelles et forestières ;

L’amélioration des conditions de marchés pour une commercialisation plus efficace des produits, surtout ceux destinés à l’exportation ;

Le renforcement du mouvement associatif et notamment le développement des organisations des producteurs ;

L’amélioration du cadre légal surtout en ce qui concerne l’utilisation du patrimoine forestier et foncier ;

La décentralisation de la gestion du personnel de l’Etat pour une prestation plus efficace des services agricoles ;

La mise en place d’un système efficace d’approvisionnement et de distribution des intrants et d’encadrement des producteurs. En vue de la rationalisation des dépenses publiques dans ce secteur, un programme de réorganisation axé sur une redéfinition des fonctions clés du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage sera exécuté.

En outre, le Gouvernement poursuivra la politique de renforcement des activités engagées dans le sous secteur par :

L’encouragement à la création des PME ;

La mise en place d’un système rationnel et opérationnel de crédit rural ;

L’amélioration des infrastructures rurales et leur entretien, notamment le réseau des pistes rurales, L’hydraulique villageoise, les aménagements hydro-agricoles et les marchés ruraux.

Parallèlement, des efforts sont en cours visant à renforcer les capacités des Communautés Rurales de Développement (CRD), dans la conception, l’élaboration, l’exécution et le suivi des plans de développement communautaire ;

Le développement des activités à forte potentialité d’exportations agricoles ;

La protection de l’environnement et la promotion d’une utilisation plus rationnelle des ressources forestières et leur conservation.

La poursuite de l’effort de gestion du patrimoine foncier et forestier en milieu rural.

L’ensemble de ces politiques macro-économiques et sectorielles seront bientôt réactualisées en tenant compte de la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté et la croissance qui devra prendre en compte les dimensions femme, diplômés sans emploi, enfants et veuves en tant que couches sociales vulnérables devant bénéficier d’une assistance particulière en matière de santé, de nutrition et d’éducation.

3.4 Propriété et gestion des ressources forestières

La situation foncière évolue rapidement sous l’influence des facteurs suivants : expansion démographique, augmentation des effectifs du cheptel, élargissement des rapports marchands, apparition d’un marché de la terre, développement des investissements durables en agriculture, etc. Face à cette situation, la Guinée qui a opté lors de son accession à l’indépendance pour un régime de propriété foncière entièrement géré par l’Etat a dû procéder à une réforme en profondeur de la législation en la matière désormais fondée sur la propriété privée immobilière. C’est dans ce cadre qu’en mars 1992, le code foncier et domanial a été promulgué par l’Ordonnance n° 0/92/019 du 30 mars 1992. Ce code consacre la propriété fonci&e grave;re privée, et organise deux régimes :

Le régime du livre foncier, instrument exclusif de la garantie des droits fonciers ;

Le plan foncier (qui constate la propriété), simple document administratif pouvant constituer un titre de propriété.

L’application de ce code dans les centres urbains est relativement aisée. Par contre, en milieu rural, la situation s’avère beaucoup plus complexe et appelle l’élaboration urgente de textes d’application pour assurer aux communautés locales et aux privés une sécurisation accrue. Un accent particulier doit être accordé aux femmes qui sont victimes d’une certaine discrimination en matière d’accès à la terre.

La complexité de la procédure d’immatriculation foncière contenue dans le code foncier domanial commande, à présent, l’établissement de contrats fonciers écrits au niveau local qui associent aussi bien les propriétaires que les utilisateurs de terre ainsi que les élus locaux. Ces contrats doivent respecter la loi domaniale en vigueur dans le pays. Concernant le sous secteur forestier, la législation en vigueur reconnaît quatre (4) types de domaine forestier, à savoir :

Le domaine forestier de l’Etat ;

Le domaine forestier des collectivités décentralisées ;

Le domaine forestier privé ;

Le domaine forestier non classé.

Un accent particulier mérite d’être mis sur les efforts actuels du Gouvernement en matière de gestion participative et de promotion de la foresterie privée et communautaire. La cogestion des forêts classées de l’Etat avec les populations riveraines se développe progressivement, à l’exemple de la forêt classée de Nialama (Lélouma). En outre, toute personne physique ou morale privée peut bénéficier de contrat de gestion des forêts de l’Etat ou des collectivités. Le développement du mouvement associatif a permis à ce jour la création de 74 groupements forestiers et plus de 100 ONG’s intervenant dans le sous secteur forestier. Un recentrage du rôle des agents forestiers vers celui de conseiller technique et d’animateur rural s’opère au sein de l’administration forestière.

 

3.5 L’Agriculture

En raison de la poussée démographique et de la monétarisation de l’économie rurale, l’agriculture itinérante (sur brûlis) dominante en Guinée, raccourcit la durée des jachères. Ce qui entraîne un épuisement des sols, dû à la faible utilisation des intrants, une chute des productions et par conséquent une augmentation des surfaces à mettre en culture aux dépens de la forêt. En 1996, le service national des statistiques agricoles (SNSA) a estimé à 934 003 ha, la superficie totale des terres mises en culture dans le pays en riz, maïs, fonio, arachide et manioc. Pour la même année, 28 000 ha de bas-fonds et de plaines seulement étaient aménagés. On peut donc supposer que plus de la moitié des terres non aménagées soit 906 003 ha représente les cultures sur coteaux. En outre, la riziculture dans la mangrove qui est une pratique courante en Guinée conduit à un défrichement important de cet écosystème. Par exemple, sur une superficie de 8 445 ha de mangrove, 650 ha ont été déboisés pour des fins agricoles en 1988. Le taux de déboisement annuel courant selon des enquêtes a été estimé en 1998 à plus de 2% dans les mangroves.

Les perspectives en matière de développement agricole seront prioritairement axée sur :

Le développement des infrastructures rurales (aménagements hydro-agricoles, pistes rurales, points d’eau,...) ;

La lutte contre les facteurs de dégradation des ressources naturelles ;

L’intensification des exploitations agricoles par l’utilisation des intrants modernes de production (machines agricoles, semences sélectionnées/ améliorées, engrais, pesticides) ;

L’allocation de budget privilégiant les initiatives à la base, les populations pauvres et les zones défavorisées.

 

3.6 L’ élevage

L’élevage constitue, après l’agriculture, la deuxième activité du monde rural. Il intéresse environ 210 000 agro-éleveurs. Le cheptel recensé en 1995 se chiffre à 2 187 506 bovins, 610 011 ovins, 738 857 caprins, 44 735 porcins. La volaille est estimée à 7 millions de têtes. Les plus grands effectifs des ruminants sont concentrés en Moyenne et en Haute Guinée tandis que les porcins sont essentiellement rencontrés en Guinée Forestière et en Basse Guinée. Les pâturages naturels produisent plus de 5 millions de tonnes de matière sèche dont plus de 3 millions de tonnes sont effectivement consommées par le bétail. A noter que les ressources fourragères, bien qu’étant excédentaires, ne sont pas rationnellement exploitées et sont souvent menacées par la sécheresse et régulièrement par les feux de brousse.

Le programme de soutien à la stratégie globale en matière d’élevage repose sur les orientations suivantes :

La poursuite de l’intensification de l’élevage par le biais des filières et l’intégration agriculture-élevage ;

La maîtrise de la situation sanitaire du cheptel national ;

La généralisation des actions d’améliorations génétiques sur toutes les espèces animales ;

L’intensification du processus de privatisation ;

L’appui à la transformation et à la commercialisation des produits de l’élevage et la valorisation de certains sous-produits.

 

3.7 La Pêche

Le secteur de la pêche consomme du bois pour le fumage du poisson, la construction et la réparation des embarcations ainsi que pour la construction des campements.

En matière de pêche continentale et de l’aquaculture, la Haute Guinée renferme la quasi totalité du réseau hydrographique du bassin du Niger dont les cours d’eau possèdent une longueur de 2 500 km environ. Les pêcheries sont estimées actuellement à environ 4 350 tonnes par an, soit près de 80% de la production d’eau douce du pays.

Le nombre de pêcheurs continentaux est d’environ 2000. La pêche maritime, quant à elle, se pratique sur un littoral de 300 km de longueur linéaire suivant un tracé d’orientation générale NW-SE. Le plateau continental s’étendant sur 12 mille marins à partir de la laisse de basse marée est exploité par la pêche artisanale maritime. Le nombre de pêcheurs artisans est de 13 000 personnes. En 1998, leur production poissonnière a atteint 52 000 tonnes, dont 40 000 tonnes ont été fumées. Quant au parc piroguier, il est passé de 1 788 en 1989 à 2 561 en 1998.

Les besoins en bois pour la construction d’une embarcation à membrures de grande et moyenne tailles sont estimés à 4,526 m3 et 2,263 m3 respectivement. Les embarcations «monoxyles », au nombre de 1 738 unités sont obtenues des troncs de gros arbres. Leur rythme d’évolution en moyenne est d’une pirogue chaque 5 ans et par débarcadère. Pour les 140 débarcadères actifs recensés sur l’étendue du territoire national, dont 100 unités du sous secteur de la pêche artisanale maritime et 40 unités de la pêche continentale, on peut estimer que dans l’espace de 5 ans il y aura 140 embarcations. Dans le cadre du traitement artisanal des captures (fours bandas), il est établi que pour fumer 1 000kg de poisson, on utilise 1,67 m3 de bois de palétuvier. Dans les 5 préfectures du littoral, on peut enregistrer en moyenne 3 campements par an, soit au total 15 campements. Malheureusement, les effets préjudiciables de ces campements sur l’environnement, bien que moins sensibles, sont encore difficiles à évaluer.

Pour le sous secteur de la pêche, la stratégie et le plan d’action définis visent, entre autres, les objectifs ci-après :

L’amélioration de la production ;

La dynamisation des organisations des communautés de pêcheurs ;

La réalisation des infrastructures nécessaires à terre ;

L’amélioration des techniques de fumage du poisson, etc.

3.8 Feux de brousse

Les feux de brousse constituent l’un des principaux facteurs de dégradation des ressources forestières dans le pays surtout dans les zones de savane. Ces feux peuvent être d’origine naturelle (ex. la foudre), mais ils sont généralement d’origine anthropique (chasse, agriculture, élevage, apiculture, etc.).

Dans son rapport final d’octobre 1995, le Bureau de cartographie thématique et de télédétection (BCTT) de la Direction Nationale des Eaux et Forêts fournit en ce qui concerne les superficies de forêts brûlées de novembre à mai, les chiffres ci-après :

1987-88 4 939 000 ha

1988-89 4 661 400 ha

1992-93 1 199 100 ha

1993-94 1 578 100 ha

Ces données couvrent les 11 préfectures les plus sensibles du territoire national : Siguiri, Dinguiraye, Mandiana, Kouroussa, Dabola, Kankan, Faranah, Kérouané, Kissidougou, Guéckédou et Beyla. Ces feux de brousse affectent très sérieusement la qualité de la végétation. Pour une meilleure gestion des feux de brousse, il s’agira à l’avenir :

De poursuivre la pratique des feux précoces ;

De relancer le suivi spatio-temporel des feux de brousse par imageries satellitaires ;

De sensibiliser davantage les populations en matière de gestion de leurs terroirs.

 

3.9 Industries et mines

3.9.1 Les industries

Le développement industriel a des effets directs ou indirects sur les forêts de plusieurs ordres, à travers notamment :

La consommation de matière première bois et dérivés ;

L’utilisation de main-d’œuvre au détriment des activités du secteur primaire ;

L’occupation de terres agricoles ;

La production de matériaux de substitution du bois et dérivés.

En Guinée, le nombre des industries est très limité. On peut citer notamment : Sobragui, Bonagui, Soguiplast, Moulins de Guinée, Ciment de Guinée, Star luxe, Savonnerie, Topaz, Usine d’emballage, Nestlé, Sodefa, Salguidia, Usines de Jus de fruit, Briquetterie de Kankan, Scieries, Soguipah, etc.

L’élargissement de la base industrielle se fera grâce aux efforts de l’Etat et ses différents partenaires dans la promotion des petites et moyennes entreprises, l’aménagement des zones industrielles (750 ha à Conakry et environ 700 ha dans 11 villes de l’intérieur) ainsi que la création d’une zone franche.

3.9.2 Les mines et industries minières

La Guinée est dotée d’un potentiel minier très important. L’exploitation industrielle et artisanale des ressources disponibles réalisée actuellement à ciel ouvert cause de nombreux dommages aux forêts : destruction du couvert végétal, occupation des terres, migration de la faune, etc. La Basse Guinée et la Haute Guinée sont les principales régions affectées par ce phénomène. Par rapport aux dégâts causés, les mesures correctives sont encore insuffisantes comme l’indique le tableau ci-après (1992) :

Sociétés minières

Surface Totale
dégradée (ha)

Superficie totale restaurée (ha)

1

Office des Bauxite de Kindia

300

10

2

Société Friguia

418

208

3

Société Aredor

570

70

4

Compagnie des Bauxite

200

77

Total

1488

263

Source : Monographie nationale sur la diversité biologique (1999)

La situation actuelle des permis et des concessions minières se présente comme suit:

Permis de recherche minière (PR) 153

Permis d’exploitation minière (PE) 28

Concessions de recherche et d’exploitation (CRE) 7

La superficie totale couverte par les principales concessions minières est d’environ 11.000 km².

Le volume de bois détruit dans ces conditions est estimé à 74 250 000 m3. Les objectifs à moyen et long termes sont certes ambitieux dans le domaine minier. Les grands projets retenus sont les suivants :

Projet intégré d’usine d’aluminium: la capacité de production envisagée est de 200 000 tonnes/an avec un approvisionnement à partir de l’usine de Kimbo à Friguia. Ce projet conduira à l’extension de l’usine de Friguia à une capacité de 1 000 000 tonnes/an.

Complexe bauxite aluminium de Dian-Dian: composé de trois concessions minières disposant chacune de réserves suffisantes pour alimenter une usine d’alumine de 1 000 000 T/an pendant au moins 50 ans, à savoir :

Dian-Dian I (Sinthourou) - réserves totales 567 000 000 tonnes

Dian-Dian II (Ayé Koyé) - réserves totales 466 000 000 tonnes

Dian-Dian III (Ourobé) - réserves totales 371 500 000 tonnes

La construction d’une usine d’alumine d’une capacité de 1 000 000 T/an est envisagée ainsi que la possibilité additionnelle d’exporter 3 à 6 000 000 T/an de bauxite.

Projet Nimba Simandou et chemin de fer transguinéen: le chemin de fer aura une longueur de 900 km et un e capacité de transport de 50 000 000 T/an dont :

Minerai de fer 40 000 000 T/an

Bauxite- aluminium, produits agricole et industriels 10 000 000 T/an

Projets aurifères: la Société Aurifère de Guinée (SAG) a découvert des gisements d’or à Siguiri riches de 58 000 000 tonnes de minerais à 1,65 g/t d’or, et dont l’exploitation nécessite un investissement de 150 000 000 $.

Projet de Diamants kimberlitiques: la Société De Beers explore actuellement une superficie de 48 000 km2 au sud-est de la Guinée dans l’objectif de découvrir et d’exploiter des gisements de classe internationale comme au Botswana et en Afrique du sud.

La mise en œuvre de ces projets nécessite des capitaux importants difficiles à mobiliser en raison de la récession économique mondiale. Il a donc été considéré que dans les deux décennies à venir, la superficie totale des mines en exploitation pourrait ne pas changer: des mines seront fermées et d’autres seront ouvertes. Cependant, la mise en œuvre des projets miniers devrait prendre en compte les actions suivantes :

Valorisation des ressources ligneuses avant la mise en exploitation des chantiers;

Restauration des anciennes carrières de mine et d’emprunt.

 

3.10 Communications et infrastructures

Avec 14 000 km de routes classées, la Guinée, malgré sa faible capacité de desserte accumule 21 000 ha de perte en écosystèmes de grande valeur, comprenant une bonne partie de forêts. Les chiffres ne tiennent pas compte des 5 600 km de pistes rurales réalisés. A cette perte s’ajoutent les dégâts causés par l’ouverture des carrières pour l’emprunt de terre de terrassement et de matériaux de construction divers.

La construction des barrages hydro-agricoles et énergétiques entraîne l’engloutissement d’importantes superficies de forêts. A titre d’exemple, l’emprise de la retenue du barrage de Garafiri a fait disparaître 7 500 ha de savane boisée et 150 ha de forêt galerie. La biomasse végétale située en zone inondable est estimée à 172 000 stères. En outre, la construction de la ligne électrique est faite au dépens d’une superficie non négligeable de forêt.

Le programme national des infrastructures rurales (PNIR) a aménagé de 1991 à 1996, 6000 ha de bas-fonds (soit 1 200 ha/ans) et 5 700ha de plaines. La réalisation de ces aménagements (11 700 ha) devrait aider à sauvegarder 81 900 ha de coteaux selon L. Boucher (1992) qui estime que « la culture d’un ha de riz de bas-fond chaque année se substitue à 15 à 20 ha de terres de coteaux... ». Les forêts périurbaines sont généralement menacées de disparition sous les effets de l’urbanisation spontanée.

Plusieurs forêts classées ont été détruites pour la construction de maisons d’habitations :

Kaloum/Conakry (672 ha)

Kokou /Kindia(90 ha)

Tangama / Dalaba (410 ha)

Teckeraie de Bérékéna/ Kankan (120 ha)

Périmètre de reboisement de Beyla (421 ha) etc.

Pour les deux prochaines décennies, les perspectives visent la consolidation de l’armature routière de base du pays.

 

3.11 Changements dans la consommation d’énergie

La situation énergétique de la Guinée est caractérisée par une faible consommation d’énergie par habitant, moins de 1 tonne équivalent pétrole (tep) par an. Outre le bois de feu, principale ressource énergétique du pays, la Guinée peut compter sur un potentiel hydroélectrique conséquent dont la production actuelle ne couvre que 20 % des besoins. La totalité du pétrole consommé est importée. Presque 70 % de la production d’électricité est le fait d’auto-producteurs, essentiellement de société minières (80 %). Les sociétés minières absorbent une grande partie des importations de produits pétroliers (production d’électricité), le transport venant en seconde position. La distribution et la vente en gros des produits pétroliers se font par les compagnies pétrolières qui opèrent dans le pays shell, elf, total, mobiloil, petrogui à travers un réseau de stations service.

L’étude ESMAP (1990) estime que 0,4% seulement des ménages de Conakry utilise du pétrole lampant comme combustible primaire pour la cuisine. Le tableau suivant montre l’évolution des importations du kérosène de 1990 à 1994 (en tonnes) :

Années

Quantités importées (tonnes)

1990

8 565

1991

17 724

1992

37 940

1993

55 717

1994

45 784

Le marché du gaz butane est tenu par certaines sociétés pétrolières de la place (Shell, Total, Mobil Oil, Elf, ...). Pour le moment, le prix du gaz n’est pas accessible pour la grande majorité des guinéens. L’énergie la plus largement consommée reste le bois de feu (77%) et le charbon de bois (3%), soit au total 80%. La fourniture d’énergie domestique représente une activité de première importance : près de 30 000 personnes sont impliquées à des degrés divers, et le chiffre d’affaires annuel du commerce du bois de feu et du charbon de bois est estimé pour 1995 à près de 30 milliards GNF. Les prélèvements de bois pour la satisfaction des besoins en énergie domestique a des impacts négatifs sur les ressources forestières. La politique de consommation de bois énergie vise les objectifs suivants :

La gestion productive et de conservation des massifs forestiers ;

L’appui au secteur charbonnier: formation des charbonniers, diffusion de techniques de carbonisation améliorées, mise au point de techniques nouvelles de carbonisation, professionnalisation de la filière ;

L’économie de bois à la consommation ;

La création de ressources forestières additionnelles par les populations et par l’Etat ;

L’amélioration des techniques d’exploitation et de transformation de bois ainsi que l’utilisation d’équipement performants et adéquats ;

Le positionnement du gaz comme combustible en milieu urbain ;

 

3.12 Production, consommation et commerce des produits forestiers

3.12.1 Bois d’oeuvre

Les sciages sont utilisés dans le bâtiment, la menuiserie intérieure et extérieure, le coffrage, les ponts et l’ameublement. Sur le marché, on rencontre deux grandes catégories de produits :

Le bois scié à la tronçonneuse vendu aux commerçants sous forme de madriers grossiers occupant près de 80 % du marché des sciages ;

Les produits relativement de meilleure qualité fournis par 15 sociétés d’exploitation forestières agréées dont 12 sont actuellement opérationnelles et parmi lesquelles quatre (4) seulement disposent chacune d’une scierie. Ces scieries fournissent 1 - 2 % de la consommation nationale soit 2.000 - 3 000 m3.

Les chiffres de consommation de sciages sont hétérogènes. En 1987, le PAFT-Guinée admettait une consommation urbaine de 30.000 m3 à 35.000 m3 et une consommation non urbaine de 15.000 m3, soit un total de l’ordre de 50.000 m3, ce qui correspond à une moyenne de 7,75 m3 pour mille habitants et par an. Pour l’Oguib, le volume total de bois d’œuvre exploité en 1998 a été de 53.386 m3 reparti entre les formations naturelles (48 276 m3) et les plantations (5.110 m3).

Les sociétés d’exploitation forestières exportent du bois sous forme de grumes. De 1993 à 1995, la société Valoris a exporté 44.500 m3 de grumes de diverses essences. Egalement, certains opérateurs économiques et sociétés de Conakry exportent des sciages vers l’Europe et le Maghreb. Le volume de ces exportations a été estimé à 5.000 m3 pour la même période. Le tableau ci-après fourni par la Direction Nationale des Douanes, présente la situation des exportations et des importations de bois et ouvrages en bois pour la période 1995-1999.

Dans les deux prochaines décennies, des difficultés d’approvisionnement en bois Douvres sont prévisibles.

3.12.2 Le bois de service

Le bois de service après la coupe est non ou peu transformé;

Il s’agit essentiellement des perches, des poteaux, des piquets et des bois ronds qui connaissent les utilisations les plus diverses: toitures, échafaudages, tapades sèches, hangars, ponts rustiques, supports de barbelés, etc. Les tiges de bambou et de rotin prennent un essor sur le marché de Conakry et certaines grandes villes du pays. Actuellement il n’y a aucune connaissance précise sur la production et la consommation annuelles de ce produit. L’étude PNUD/FAO, Lanly, 1981, estime la consommation à 48.000 m3. L’Oguib avance le chiffre de 41.408 m3 comme production nationale en 1995. Ce chiffre semble être au dessous des consommations réelles. Selon les estimations établies depuis 1987, le volume en équivalant bois rond est de l’ordre de 275.000 m3 pour une disponibilité théorique de 1.000.000 m3. Ce chiffre très approximatif et hypothétique, correspondrait à une consommation annuelle de 67,2 dm3 par habitant des zones rurales. Les besoins pour l’an 2000 ont été estimés à un maximum de 500.000 m3 pour une disponibilité théorique de 1.200.000 m3. L’examen de la tendance actuelle laisse envisager que la demande en bois de service restera inférieure à l’offre.

 

3.12.3 Le bois énergie

Dans le cadre des études réalisées en 1990 sur la stratégie pour l’énergie domestique en Guinée (ESMAP), le potentiel de production annuelle en énergie domestique des formations boisées du pays a été estimé à 30 millions de m3 environ, pour une accessibilité à 13,3 millions de m3. Cette production de 13,3 millions de m3 accessible de bois énergie correspond à 9 millions de tonnes de bois environ. En 1995, la consommation annuelle par secteur se présente comme suit :

Ménages : 4,1 millions de tonnes de bois et 190.000 tonnes de charbon de bois ;

Artisanal informel : 1million de tonnes de bois.

Le fumage du poisson, l’extraction du sel, les fours à briques et à pains, les bijouteries, les débiteriez, les forges, etc. consomment un volume non négligeable de bois ou de charbon de bois. La consommation de la ville de Conakry est estimée en 1995 à 73.268 tonnes de charbon de bois soit 0,3kg/personne/jour et 45.136 tonnes de bois de chauffe soit 0,8kg/personne/jour. Pour établir la consommation en énergie traditionnelle des ménages pour les autres centres urbains, il a été réalisé des estimations à partir des données disponibles à Conakry et des études menées dans les pays limitrophes qui indiquent une consommation supérieure d’environ 30% des autres villes par rapport à la capitale. Il a donc été estimé que la consommation pour les autres villes était de 1kg/personne/jour pour le bois et de 0,4kg/personne/jour pour le charbon de bois. Pour le milieu rural, la consommation estimée était de 2,4kg/personne/jour. La consommation de bois de feu est plus importante en milieu rural par rapport au milieu urbain pour deux raisons :

Les besoins supplémentaires pour l’éclairage et le chauffage en saison froide

La disponibilité de la ressource et l’auto-approvisionnement.

Le commerce des combustibles ligneux est tenu par le secteur informel. Jusqu’à présent, l’approvisionnement des consommateurs urbains en combustibles ligneux est efficace. La coupe du bois est effectuée par les paysans, à temps partiel, ainsi que par des bûcherons engagés par les transporteurs de bois. La carbonisation du bois est opérée de façon généralement efficace par des charbonniers expérimentés qui passent un contrat avec les grossistes des villes. Le bois sur pied est pratiquement gratuit pour les bûcherons et les charbonniers parce que la taxe forestière, quand elle est payée, ne représente que 0,1 % à 0,7 % du prix de détail final à Conakry. Par conséquent, le prix des combustibles ligneux sur le marché ne reflète pas du tout le véritable coût économique du bois. Les opérateurs du marché ne sont donc pas du tous incités à la gestion participative des formations forestières. L’approvisionnement de Conakry en énergies traditionnelles constitue un secteur économique important : près de 30.000 personnes sont impliquées à des degrés divers, et le chiffre d’affaires du secteur est estimé pour 1995 à près de 30 milliards FG. Le bois énergie continuera probablement longtemps à être la principale source d’énergie domestique.

 

3.12.4 Papiers et cartons

La Guinée est importatrice de papiers et cartons. Les chiffres sont très imprécis d’après les sources, même pour l’année 1986. L’importation de papiers et cartons est estimée à 2745 tonnes d’après le Port de Conakry et à 1250 tonnes d’après les Douanes. Une usine d’emballage (cartons) a été créée en 1988. Elle a commencé à fonctionner en 1992 et importe en moyenne par an 900 tonnes de cartons. Pendant longtemps encore la Guinée restera tributaire des importations pour la satisfaction de ses besoins.

 

3.13 Changements des politiques forestières

De 1935 à 1990, la gestion des ressources forestières en Guinée était régie par le Décret du 4 juillet 1935 sur le régime forestier, promulgué par arrêté général n°1704 AP du 24 juillet 1935. La République de Guinée, à l’instar de la plupart des pays tropicaux, a adopté le cadre du Plan d’action forestier tropical (PAFT) pour élaborer une politique forestière nationale assortie d’un plan d’action. Les documents ont été adoptés en 1990 par Décret n°056 du 5 février 1990. Les objectifs du Programme d’Action Forestier de Guinée (PAFN-Guinée) reposent sur six (6) grands principes :

Assurer la pérennité du patrimoine national de ressources naturelles renouvelables ;

Garantir et aménager les surfaces qui doivent être consacr&eacut e;es de façon permanente à la forêt ;

Appliquer les meilleures méthodes pour fournir le maximum de biens et d’avantages pour une durée illimitée ;

Aider et contrôler dans leurs divers aspects l’exploitation, la transformation et la commercialisation des produits issus de la forêt ;

Associer étroitement l’ensemble de l’administration, des entreprises, associations, collectivités et tous les citoyens à la politique forestière ;

Faire fonctionner efficacement les instruments de cette politique.

A partir de ces principes de base, une stratégie forestière de 25 ans a été définie. Elle s’articule autour de six grands champs d’action :

Renforcer les institutions et les mécanismes ;

Agir contre les facteurs de régression ;

Mobiliser plus et produire mieux ;

Augmenter les ressources futures ;

Associer l’ensemble de la population ;

Préparer l’avenir.

La mise en œuvre PAFN-Guinée a permis d’aboutir à des résultats appréciables :

L’amélioration des conditions de travail ;

L’amélioration de la gestion des ressources forestières ;

La promotion de la foresterie privée et communautaire ;

La création d’un Fonds forestier national ;

Une meilleure participation des populations dans la gestion du patrimoine forestier ;

L’acquisition de compétences et de méthodes administratives de mise en œuvre du plan ;

L’adoption des codes forestier et de faune.

Ces résultats, certes encourageants, méritent d’être consolidés et des efforts concrets restent à déployer pour démarrer la recherche forestière.

 

3.14 Education, information et communication

Ce volet s’appuie sur les 5ème et 6ème champs d’action de la politique forestière nationale :

Associer l’ensemble de la population

Préparer l’avenir.

Associer l’ensemble de la population :

L’approche participative est privilégiée dans la mise en œuvre du Programme d’Action Forestier National (PAFN-GUINEE). Les ONG’s, les associations, les groupements forestiers, les communautés de base et le secteur privé sont responsabilisés dans la conception, l’exécution et le suivi-évaluation des actions de développement forestier dont ils tirent profit.

L’effort de sensibilisation, de conscientisation et de dynamisation de toute la population doit être poursuivi pour le succès de l’entreprise. C’est dans ce cadre que le développement d’un véritable partenariat avec tous les intervenants dans le secteur doit être poursuivi et renforcé.

Préparer l’avenir : La préparation de l’avenir passe par les aspects fondamentaux suivants :

La formation et la gestion des ressources humaines ;

La mise sur pied d’un système d’information performant ;

Le renforcement du cadre institutionnel et

La recherche d’accompagnement.

La politique forestière ne connaîtra pas de changement fondamental dans les 20 prochaines années. Toutefois, elle subira, si nécessaire, des réaménagements périodiques.

3.15 Investissements dans le secteur forestier

Voir porte feuille des projets d’investissement publics du secteur forestier

Force est de constater que l’aide publique au développement se réduit de plus en plus à l’échelle internationale, d’où la nécessité de mobiliser davantage de ressources intérieures et de gérer au mieux les financements acquis.

3.16 Autres facteurs

Autres facteurs ont été examinés dans cette catégorie, les facteurs dont l’influence sur la gestion des forêts est incertaine ou imprévisible.

3.16.1 Exode rural et migrations

Il n’existe pas de données actualisées sur le phénomène migratoire en Guinée. Toutefois, l’enquête guinéenne sur les migrations et l’urbanisation (EGMU) réalisée en 1993 a permis d’établir l’importance du volume des flux migratoires. Entre 1988 et 1992, pour une population moyenne de 3 241 000 personnes âgées de 15 ans et plus, on a enregistré un volume de 447 500 migrations entre régions naturelles. A ces migrations, il faut ajouter quelque 251 000 migrations vers ou en provenance de l’étranger. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’exode rural alimente peu la croissance urbaine.

3.16.2 Les guerres et les catastrophes

En fin 1983, la Guinée a enregistré un tremblement de terre à Koumbia (Gaoual) d’une magnitude de 6° environ à l’échelle de richter.

Les guerres qui ont éclaté au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée Bissau respectivement en 1989, 1991 et 1998 ont provoqué un afflux massif de plus de 700.000 réfugiés en Guinée. Les mouvements migratoires résultant de ces catastrophes ont eu un impact négatif sur les ressources forestières dans les zones d’accueil.

3.16.3 Evolution du prix des produits forestiers

Au cours des dix dernières années, on a enregistré au niveau national une nette augmentation du prix des produits forestiers. Cette situation s’explique par :

La croissance démographique

Le développement des infrastructures (habitat, notamment) ;

L’accroissement relatif du revenu ;

L’inflation.

 

 

3.16.4 Le marché international des produits forestiers

Il est important de maîtriser les données sur la structure et l’évolution du commerce des produits forestiers à l’échelle internationale.

 

 

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