Perspectives de l'Alimentation 01/97

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LAIT ET PRODUITS LAITIERS


Les prix moyens à l'exportation de la plupart des produits laitiers ont accusé un recul en 1996 par rapport au niveau de l'année précédente, c'est-à-dire de 6 pour cent pour le beurre et le lait écrémé et de 5 pour cent pour le lait entier en poudre. Les prix réduits étaient dus essentiellement à une régression de la demande dans un certain nombre des principaux pays importateurs. La tendance des cours du fromage représentait une exception dans le schéma général: pour ce produit, les prix moyens à l'exportation étaient supérieurs de 2 pour cent, hausse largement imputable à la diminution du volume des exportations subventionnées en provenance de l'Union européenne (le principal exportateur), à la suite des engagements pris dans le cadre de l'Accord du Cycle d'Uruguay. Pour 1997, on s'attend à ce qu'une hausse de la demande et la restriction des exportations subventionnées conduisent à un raffermissement des cours mondiaux des produits laitiers.

La production mondiale de lait n'a guère évolué en 1996. Après plusieurs années de stagnation, les premières indications laisseraient présager un redressement de la production mondiale en 1997, la baisse de rendement dans la CEI devant être plus que compensée par la croissance de la production laitière dans les autres pays.

PRIX INDICATIFS D’EXPORTATION DES PRODUITS LAITIERS 1/

1996

mars juin sept. déc.

( . . dollars E.-U./tonne, f.o.b. . . )
Beurre 1 950 1 675 1 425 1 400
Lait écrémé en poudre 2 000 1 875 1 750 1 900
Lait entier en poudre 2 050 1 918 1 825 1 850
Fromage (Cheddar) 2 075 2 125 2 200 2 150
Caséine acide 5 525 5 300 5 250 4 950

1/ Point médian de la fourchette de prix pubiés par le Dairy Board de la Nouvelle-Zélande.

La production de lait dans les pays développés en 1996 s'est maintenue dans l'ensemble proche des niveaux de l'année précédente. La production dans la CEI a accusé un brusque recul; elle a chuté aux Etats-Unis aussi, sa rentabilité ayant été compromise par les prix élevés des aliments pour animaux. La production de lait dans l'Union européenne et les autres pays d'Europe de l'Ouest est restée stable en raison de la réduction des contingents. En revanche, elle s'est accrue dans plusieurs pays d'Europe de l'Est, y compris la Pologne, donnant à entendre que le secteur pourrait se trouver sur le seuil d'une reprise après les fortes baisses de production enregistrées depuis 1990. Au Japon, la production laitière a progressé de 4 pour cent grâce aux conditions météorologiques favorables au développement des pâturages - un facteur qui joue un rôle important dans la croissance de la production de lait en Océanie, notamment pendant la deuxième partie de la campagne. En fait, la production de lait pendant la campagne précédente s'est accrue de 8 pour cent en Nouvelle-Zélande et de 5 pour cent en Australie.

Dans les pays en développement, la croissance a été particulièrement marquée en Asie et en Amérique latine. En Inde, pendant la dernière campagne de commercialisation, la production a reculé en raison de la pénurie de fourrage dans certaines régions. Si la production reprenait sa tendance passée, les rendements totaux de lait en Inde pourraient atteindre 67 millions de tonnes pendant la campagne de commercialisation en cours. La croissance de la production de lait en Inde a bénéficié de l'expansion de la demande intérieure. De nombreux pays d'Amérique latine ont également vu s'accroître leur production laitière parallèlement à la croissance de la demande sur leurs marchés intérieurs. Dans certains pays, la demande en hausse dans l'ensemble de la région a aussi stimulé les échanges, notamment parmi les membres du Mercosur (Argentine, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay), le Brésil représentant le principal marché.

PRODUCTION DE LAIT

1995 1996estim. 1997prévis.

(. . . . millions de tonnes . . . .)
TOTAL MONDIAL 528 533 539
CE 124 125 125
Etats-Unis 71 71 71
Inde 65 67 70
Féd. de Russie 39 35 32
Pakistan 18 19 20
Brésil 17 18 19
Ukraine 17 16 15
Pologne 11 12 13
Nouvelle Zélande 10 10 11
Australie 8 9 9

SOURCE: FAO

Dans l'ensemble, les échanges mondiaux de produits laitiers se sont affaiblis en 1996. Dans le cas du beurre, il était estimé que la Fédération de Russie, le principal pays importateur, n'avait importé que la moitié du volume de 1995. En ce qui concerne le lait écrémé en poudre, les achats des trois principaux pays importateurs (Mexique, Algérie et Japon) étaient inférieurs à ceux de l'année précédente, encore que cette baisse ait été partiellement compensée par les importations accrues des Philippines, de la Malaisie, de la Thaïlande et de l'Indonésie. Dans le cas du lait entier en poudre, le Brésil et l'Algérie, les deux pays importateurs, ont tous deux importé des volumes inférieurs; cependant, la demande d'importation est demeurée ferme parmi les pays d'Asie du Sud-Est. Pour ce qui est du fromage, les principaux pays importateurs ont maintenu le niveau de leurs importations, et la demande d'importation de la Fédération de Russie est restée forte.

STOCKS DE BEURRE ET DE LAIT ECREME EN POUDRE DANS LA CE ET AUX ETATS-UNIS

CE Etats-Unis

Beurre Lait écrémé en poudre Beurre Lait écrémé en poudre

(. . . . . milliers de tonnes. . . . . )
Déc. '94 118 73 18 13
Déc. '95 70 8 0 6
Déc. '96 1/ 105 111 0 0

SOURCE: USDA, ZMP.
Note: A fin du mois.
1/ Les stocks de la CE sont au 12 décembre 1996 principaux

Les stocks publics de beurre et de lait écrémé en poudre de l'Union européenne ont considérablement progressé pendant l'année, du fait de la réduction des exportations et de l'emploi plus limité des plans d'élimination subventionnés au sein de l'Union. Aux Etats-Unis, des prix intérieurs élevés ont fait pratiquement disparaître les stocks publics de produits laitiers en 1996.

La production de lait en 1997 devrait marquer une légère reprise par rapport à l'année précédente, les variations dans les principales régions restant inchangées par rapport à 1996. Les disponibilités de produits laitiers sur les marchés mondiaux en 1997 ne devraient guère évoluer par rapport à l'an dernier. Du fait de la demande accrue, on s'attend à un redressement des cours, appuyé par les engagements pris dans le cadre de l'Accord du Cycle d'Uruguay de réduire les exportations subventionnées de produits laitiers, notamment par l'Union européenne et les Etats-Unis.


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