Perspectives de l'Alimentation 03/97

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PRIX A L'EXPORTATION



Les prix mondiaux du blé se sont raffermis en février et sont restés dans l'ensemble stables au mois de mars, mais à un niveau nettement inférieur au plus haut de la période précédente. Les prix du blé argentin ont augmenté d'environ 27 dollars la tonne depuis le début de février, pour passer à 175 dollars à la fin du mois de mars. Le blé américain No 2 se vendait entre 172 et 180 dollars la tonne, soit légèrement plus cher qu'en février, mais avec une décote de plus de 40 dollars par rapport à l'an dernier. Les prix ont été soutenus par la faiblesse relative des disponibilités à l'exportation du pays dans la deuxième moitié de la période. On estime à 3 millions de tonnes (contre 7 millions de tonnes l'année passée à la même époque) le volume de blé de la récolte précédente qui attend aux Etats-Unis d'être expédié. Les problèmes logistiques qu'a connus le Canada, qui ont retardé l'expédition d'environ 2 millions de tonnes de blé, ont également favorisé temporairement la fermeté des cours. Dans les pays de la CE également, où des restitutions relativement importantes ont accompagné les ventes au cours de la première moitié de la période, la hausse des prix intérieurs, notamment en France, a provoqué une chute des restitutions ces dernières semaines. Sur les marchés à terme, les cours de ces dernières semaines ont été soutenus par les inquiétudes liées aux inondations aux Etats-Unis et par la remontée des cours du soja. A la fin de la quatrième semaine du mois de mars, les contrats de mai de la bourse de Chicago (CBOT) atteignaient 145 dollars la tonne, soit 7 dollars de plus que le mois précédent, mais encore 39 dollars de moins qu'à la même époque il y a un an. Mais si les prévisions de récolte actuelle se réalisent, les cours du blé devraient subir une pression à la baisse, notamment pendant la récolte.


PRIX A L'EXPORTATION LES PLUS RECENTS *


1997 1996

mars janvier mars

(. . dollars E.-U./tonne . .)
Etats-Unis


Blé 1/ 180 180 221
Maïs 128 119 175
Sorgho 126 112 170
Argentine 2/


Blé 175 145 255
Maïs 121 111 170
Thaïlande 2/


Riz, blanc 3/ 335 367 377
Rice, brisures 4/ 234 224 265

SOURCE: FAO, voir tableau A.9 en annexe.
* Prix en vigueur la 4e semaine du mois.
1/ No. 2 Hard Winter (teneur protéique normale).
2/ Prix commerciaux indicatifs; prix en vigueur la 3e semaine du mois.
3/ 100 pour cent deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
4/ A1 super, f.o.b. Bangkok.

Les cours internationaux du maïs américain et argentin ont remonté légèrement en mars et, dès la quatrième semaine du mois, ils atteignaient 121 dollars et 128 dollars la tonne respectivement, soit encore près de 50 dollars de moins qu'à la même époque l'an dernier. Les prix des contrats de maïs à terme se sont très nettement raffermis à la bourse de Chicago ces dernières semaines, évolution qui s'explique essentiellement par le niveau élevé des prix du soja et par les achats massifs des fonds. A la fin du mois de mars, les contrats à terme à la bourse de Chicago sont passés à 120 dollars la tonne, soit 4 pour cent de plus qu'en février. Mais, comme dans le cas du blé, les cours devraient se déprimer avant la fin de la campagne de commercialisation (31 juillet), car, d'une part, la Chine reprendra ses exportations et, d'autre part, la province de Taïwan importera moins de maïs par suite de l'épizootie de fièvre aphteuse qui sévit dans le secteur porcin.


L'indice FAO des prix à l'exportation du riz (1982-84 = 100) a à peine baissé depuis février, mais il reste de 8 points inférieur aux niveaux correspondants de 1996. L'évolution des cours n'est pas homogène. Les marchés internationaux n'ont guère tenu compte des volumineux achats de riz auxquels les Philippines ont procédé en février et mars et qui ont laissé les cours pour ainsi dire indifférents. On constate aussi que la demande brésilienne, qui pourrait pourtant être considérable, n'a pratiquement aucun effet sur les prix à l'exportation du riz asiatique, car elle sera vraisemblablement satisfaite par les partenaires commerciaux du Brésil faisant partie du MERCOSUR. Le prix du Thaïlandais 100B a poursuivi son déclin, chutant de 22 dollars pour passer à 335 dollars la tonne à la fin de la troisième semaine de mars. En Thaïlande, le prix des riz parfumés reste fermement orienté à la hausse, les cours de mars étant à peu près deux fois plus élevés que ceux du 100B, mais le prix des brisures de riz thaïlandais est resté relativement stable. Le prix des riz vietnamiens a également chuté du fait d'un rétrécissement de la demande internationale et de la dépréciation du dong vietnamien. Au contraire, aux Etats-Unis, les prix du riz à l'exportation n'ont cessé d'augmenter ces trois derniers mois, soutenus par une demande plus ferme. Le relèvement des prix à l'exportation du No 2 à grains longs, 4 pour cent de brisures et l'affaiblissement concomitant du prix du Thaïlandais 100B se sont traduits par un élargissement appréciable de la marge entre les produits des deux origines. Sur le marché des riz à grains moyens, les cours ont en général reculé en réponse à l'accroissement des disponibilités en Californie et au calme relatif des activités d'exportation.


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