Contrairement aux attentes antérieures, les taux de fret maritime se sont généralement raffermis pendant le premier trimestre de l'an 2000 (tableau A.9), ce qui était dû en grande partie à la hausse des prix du pétrole, qui a entraîné l'augmentation des frais de soutage et, donc, des frais d'exploitation des armateurs. Les prix du pétrole ont toutefois légèrement baissé fin mars en prévision d'une augmentation des quotas de production des membres de l'OPEP. Dans le secteur des marchandises sèches, la demande est restée modérée pour les expéditions de céréales, les transactions portant principalement sur les nouvelles récoltes de céréales et d'oléagineux de l'hémisphère Sud. L'Australie a vendu 0,9 million de tonnes de blé à l'Iraq. À cette occasion, un chargement de 130 000 tonnes a été effectué à Port Kembla, le plus gros jamais enregistré dans ce port. Ailleurs, la Chine se serait tournée activement vers le marché des États-Unis, où elle aurait acheté 0,9 million de tonnes de fèves de soja, dont le transport a nécessité 15 navires du type Panamax. La poursuite du redressement économique en Extrême Orient a avivé la concurrence sur le marché des cargaisons pour enlèvement immédiat. Plusieurs affrètements de charbon de chaufferie ont été effectués à cause de la mise en service imminente de nouvelles capacités de production d'électricité dans la République de Corée et en Thaïlande, et d'autres ont été nécessaires pour couvrir les importations de minerai de fer en vue de la production d'acier en Chine. Plusieurs affrètements ont été annoncés pour des cargaisons de maïs envoyées par les États-Unis à la Fédération de Russie au titre de l'aide alimentaire. Les activités de cette nature sont assujetties aux règles de préférence de pavillon, en vertu desquelles le transport doit être effectué en priorité par des navires battant pavillon américain. Pour l'acheminement du fret du golfe des États-Unis aux divers ports de la Fédération de Russie ou de la mer Baltique, les taux variaient entre 57,37 dollars E.-U. et près de 75,00 dollars E.-U. la tonne, soit considérable-ment plus que les taux commerciaux normaux. L'évolution globale du marché du fret se reflète dans les mouvements du Baltic Dry Index (BDI), une moyenne pondérée des taux en vigueur sur les principales liaisons pour le transport de marchandises sèches. Au début de l'année, le BDI se situait à 1 320; il a ensuite atteint une valeur maximale de 1 650 au début mars avant de retomber à 1 624 dans les jours suivants.
