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OUVERTURE DE LA SESSION

1. Le Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) a tenu sa quatrième session du 8 au 12 décembre 1980 à Blantyre (Malawi). Celle-ci a réuni les représentants de neuf Etats membres, des représentants du Programme des Nations Unies pour le développement, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des observateurs du Mozambique, du Zimbabwe, de la France et du Royaume-Uni. Une liste des délégués et observateurs figure dans l'annexe A du rapport.

2. La session a été ouverte par M. A.J. Mathoto, Directeur des pêcheries du Malawi qui a présidé le Comité. Celui-ci a donné la parole à M. Edouard Bwanali, Ministre pour la Région sud, qui a souhaité la bienvenue aux participants au nom de Son Excellence le Président à vie Ngwazi Dr. Kamuzu Banda, qui est le Ministre de l'agriculture et des ressources naturelles du Malawi. Il a appelé l'attention de la FAO sur la demande croissante de poisson qui nécessitera une expansion de ses activités pour s'occuper du nombre sans cesse grandissant des nouveaux domaines sur lesquels il faut concentrer les efforts dans le secteur de la pêche. Il a aussi invité instamment les délégués présents à formuler des recommandations positives qui puissent être mises en pratique et contribuer ainsi à promouvoir la mise en valeur des ressources halieutiques pour améliorer le sort de la population, sur le plan économique et social (annexe B).

3. Le président a ensuite donné la parole à M. J.-L. Gaudet, qui a salué les participants au nom du Directeur général de la FAO et du sous-Directeur général, chef du département des pêches. Il a déclaré qu'on accordait actuellement une attention considérable aux pays africains, à la suite de l'adoption, par les chefs d'Etats et de gouvernements de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), du plan d'action pour la mise en oeuvre de la stratégie de Monrovia. Le Directeur général de la FAO a accordé la plus haute priorité à l'Afrique dans son programme de travail pour 1982–86. M. Gaudet a ajouté que la FAO était en train de soumettre au PNUD et au Danemark deux grands projets d'assistance technique pour le développement de la pêche intérieure en Afrique: l'un consiste en un programme régional pour le développement de la pêche intérieure en Afrique et l'autre porte sur le développement intégré de la pêche artisanale en Afrique (annexe C).

4. Dans son allocution, le représentant résident au Malawi du Programme des Nations Unies pour le développement, M. M.R. Borthwick, a évoqué le contribution utile que le PNUD et la FAO apportent au développement de la pêche intérieure au Malawi, tant dans les lacs que dans les rivières et les plaines d'inondation. Il a aussi souligné l'intérêt d'introduire l'aquaculture au niveau tant commercial qu'artisanal, ainsi que la nécessité de renforcer le personnel dans le secteur de la pêche. Le représentant résident a signalé en outre que le PUND espère allouer US$ 285 millions à des projets régionaux en Afrique (englobant aussi la pêche), durant le prochain cycle de programmation de 1982–86. Il a aussi souligné qu'il était préférable d'avoir un plus grand nombre de projets halieutiques sous-régionaux basés sur des ressources communes, qui pourraient obtenir plus facilement un appui du PNUD et de la FAO (annexe D).

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DE LA SESSION

5. L'ordre du jour provisoire figurant dans l'annexe E a été adopté.

SEMINAIRE SUR L'AMENAGEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE DANS LES BASSINS FLUVIAUX

6. Le rapport du séminaire suit l'ordre chronologique des séances, qui reflète à son tour la succession des questions à prendre en considération pour planifier la mise en valeur et l'aménagement des bassins fluviaux.

Aménagement et mise en valeur des bassins fluviaux: problèmes au niveau des décisions politiques

7. La nécessité d'une approche intégrée pour assurer des avantages minimaux aux populations des bassins fluviaux a été généralement reconnue. Il est clairement apparu que le développement optimum de la pêche est l'un des meilleurs moyens d'assurer le bien-être de ces populations, sur lesquelles le processus de mise en valeur a de nombreuses répercussions négatives. Cette considération est particulièrement importante pour résoudre les problèmes que pose l'aménagement des bassins fluviaux, au niveau des décisions politiques. A cet effet, il a été recommandé que le CPCA crée un groupe de travail pour examiner l'utilisation des ressources hydriques, dans la mise en valeur des bassins fluviaux.

Aménagement et mise en valeur des bassins fluviaux: perspectives et problèmes au niveau de la planification

8. Les principaux problèmes ont été examinés en détail et il a été décidé qu'il fallait adopter des approches à la fois régionales et nationales, qui devraient être compémentaires, dans l'intérêt général de l'aménagement et de la mise en valeur des bassins fluviaux. L'importance de la pollution à ce stade de la mise en valeur des bassins fluviaux a été soulignée et l'on a noté que le CPCA avait déjà pris des mesures en vue d'obtenir, pour les pays membres d'Afrique orientale, des données sur cette question capitale. Il a donc été décidé de prendre des mesures analogues pour l'Afrique occidentale afin d'obtenir, à l'échelle du continent africain, des données de base susceptibles de donner lieu à des activités de suivi détaillées, au niveau national et régional. Le CPCA a été invité à prendre des mesures pour atteindre le plus tôt possible les objectifs visés, afin de remédier à la dégradation de l'environnement par les polluants. Ces mesures sont les suivantes:

  1. le CPCA devrait créer un groupe de travail sur la pollution des eaux et la pêche;

  2. le CPCA devrait créer un groupe de travail chargé de formuler des directives pour évaluer l'impact de la mise en valeur des ressources sur la pêche et

  3. le CPCA devrait faire adopter une convention sur la lutte contre la pollution dans les eaux africaines.

Planification du développement de la pêche dans les bassins fluviaux et lacustres

9. Il a été généralement reconnu que c'était la pêche qui souffrait le plus des plans d'aménagement et de mise en valeur des bassins fluviaux, d'où la nécessité de lui accorder une attention particulière. Pour réduire le plus possible ces répercussions négatives, il a été recommandé de recueillir des données de base sur presque tous les aspects des ressources, avant que le bassin ne commence à se dégrader. Ces données devraient englober divers paramètres: composition et taille des stocks, caractéristiques de la pêche, caractéristiques socio-économiques et caractéristiques hydrologiques et hydrobiologiques pertinentes du bassin. La nécessité d'une approche à la fois nationale et régionale pour obtenir les données en question a été soulignée.

Aménagement de la pêche dans les rivières et dans les lacs

10. Au stade de l'exécution des plans de mise en valeur des bassins, il apparaît nécessaire de fournir des informations sur les pêcheries traditionnelles artisanales existantes et sur les méthodes actuelles d'aménagement des pêches, cela pour tracer un cadre en vue d'améliorer l'aménagement des pêches et d'assurer des avantages minimaux à la population locale.

11. Il a été recommandé d'introduire ensuite parmi la population locale de nouvelles techniques pour améliorer l'aménagement des pêches. Pour obtenir des résultats efficaces à cet égard, il faudrait mettre en place, en ce qui concerne l'aménagement et le développement de la pêche dans les bassins fluviaux, un système de surveillance qui devrait fournir les données nécessaires pour l'aménagement et le développement de la pêche.

Rôle de l'aquaculture dans l'optimisation de la pêche dans les bassins fluviaux

12. La nécessité de valoriser au maximum l'aquaculture, dans le cadre de la mise en valeur intégrée des bassins fluviaux, a été soulignée. La pisciculture artisanale et la pisciculture commerciale ont été jugées aussi nécessaires l'une que l'autre pour améliorer le sort des populations des bassins fluviaux. On manque d'informations de base sur les méthodes d'aquaculture, à l'échelle du continent africain. De l'avis général il faudrait accorder une attention prioritaire aux questions suivantes, si l'on veut jeter les bases d'une aquaculture efficace.

  1. Données biologiques de base sur la nutrition, la croissance et la reproduction des espèces indigènes, afin de choisir les meilleures combinaisons pour l'aquaculture, sur la base de critères scientifiques valides;

  2. Données économiques sur la production des espèces de poissons;

  3. Viabilité économique des projets d'aquaculture, compte tenu des exigences en matière d'utilisation des terres et des eaux dans le bassin;

  4. Paramètres technologiques indispensables au succès de l'aquaculture, comme reproduction provoquée, ensemencement, aliments bon marché, connaissance précise des taux de conversion des aliments, etc.;

  5. On a souligné la nécessité de disposer de techniciens et de chercheurs qualifiés pour assurer le développement technique de l'aquaculture. Le CPCA a été invité à étudier les moyens d'aider à éliminer les obstacles qui limitent la rentabilité de l'aquaculture. En particulier, il a été prié de rechercher des sources de financement éventuelles pour organiser une formation sur les aspects sus-mentionnés de l'aquaculture et de donner des conseils aux gouvernements intéressés en vue de les inciter à prévoir des crédits généreux pour exploiter à fond les possibilités d'aquaculture dans les bassins fluviaux.

Stratégies pour atteindre les objectifs visés

13. Il a été généralement reconnu que les stratégies globales devraient s'inspirer du souci d'assurer le bien-être des populations locales et la mise en valeur optimum de toutes les ressources du bassin. Une approche systémique est donc souhaitable, et l'on a souligné la nécessité d'entreprendre un effort multi-disciplinaire pour résoudre les problèmes de production et d'aménagement que pose la mise en valeur des bassins fluviaux à des fins multiples. En ce qui concerne spécialement la pêche, les divers instruments d'aménagement disponibles ont été passés en revue et il a été décidé que le principe de l'utilisation optimum était généralement préférable, à condition de tenir pleinement compte des avantages socio-économiques. On a souligné la nécessité d'établir toujours des liens étroits entre les données biologiques et les données économiques, en considérant que c'était un aspect essentiel des plans d'aménagement et de mise en valeur des bassins fluviaux.

14. En particulier, il faut soumettre tous les problèmes d'aménagement et de production à une analyse socio-économique critique, pour assurer la viabilité des activités commerciales envisagées.

ACTIVITES DE LA FAO DANS LE DOMAINE DES PECHES INTERIEURES EN AFRIQUE

15. Le président a invité la FAO à présenter le document CIFA/80/Inf.4, énumérant les activités actuelles d'assistance de la FAO dans la région couverte par le CPCA. Ce document indique les projets qui bénéficient d'une aide de la FAO à l'échelon national, mais ne cherche pas à recenser les activités entreprises par les pays membres eux-mêmes, soit seuls soit dans le cadre d'organisations sous-régionales conjointes, avec ou sans aide extérieure. Il n'indique pas non plus l'aide aux pays de la CPCA financée par le Programme ordinaire de la FAO, mais il donne des exemples de missions portant sur les techniques de pêche et la pollution des eaux et il mentionne aussi des séminaires sur le traitement et la manutention du poisson et sur la réfrigération dans la pêche artisanale.

16. Les dernières pages indiquent les activités en cours et les activités envisagées par la FAO dans l'avenir immédiat, á l'échelon sous-régional et régional. Celles-ci comprennent quatre grandes initiatives: le programme de développement de la pêche intérieure en Afrique, le projet de recherche sur la pêche dans le lac Tanganyika, les projets de développement de la pêche dans le Sahel et le Centre régional africain d'aquaculture, qui seront examinés en détail sous les points suivants de l'ordre du jour.

PROGRAMME REGIONAL DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE INTERIEURE EN AFRIQUE

17. Sous le point 4 de l'ordre du jour, le Comité a été informé des efforts redoublés que la FAO déploie actuellement en vue d'obtenir un financement pour les activités du CPCA. A ce propos, le Comité a été informé que la FAO avait récemment élaboré deux projets, l'un pour le développement intégré de la pêche artisanale en Afrique, pour lequel un financement du Danemark (DANIDA) a été demandé (CIFA/80/4 Annexe 1), l'autre étant le Programme régional de développement de la pêche intérieure en Afrique, appelé “Programme CPCA”, qui fait l'objet du point 4 de l'ordre du jour. Ce programme, pour lequel un financement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a été demandé, vise à mettre au service des pays membres du CPCA, par l'intermédiaire d'un centre régional en Afrique, des experts et des moyens techniques pour les aider à développer et à aménager leurs pêches intérieures.

18. Ce programme vise essentiellement à aider les pays membres à formuler des stratégies et à prendre des mesures appropriées pour développer la pêche intérieure et l'aquaculture. Il aidera aussi à promouvoir des activités et des projets nationaux, sous-régionaux et régionaux présentant un intérêt socio-économique pour la pêche artisanale. Il encouragera aussi la coopération technique entre pays en développement. Des activités de formation à divers niveaux seront aussi entreprises en cas de besoin.

19. Le Comité a été informé que ce programme, qui se déroulera en deux phases, devrait commencer en 1981 et se poursuivre jusqu'à la fin de 1986. On estime que la première phase coûtera seulement US$ 150 000, tandis qu'il faudra dépenser un million de dollars environ par an durant les cinq années de la seconde phase.

20. Le Comité a été informé que le programme CPCA proposé est conforme aux priorités du PNUD pour le cycle de programmation de 1982–86 et que ces priorités ont déjà été approuvées par la Conférence CEA des Ministres de la planification qui s'est tenue en avril dernier. En outre, la onzième conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, tenue à Lomé en juin de cette année, a approuvé le programme CPCA proposé et demandé au directeur général de la FAO de rechercher des sources de financement possibles pour celui-ci. Ce programme est aussi bien intégré dans le plan d'action pour la mise en oeuvre de la stratégie de Monrovia pour le développement économique de l'Afrique, adopté par la Conférence économique au sommet de l'OUA à la fin d'avril 1980.

21. Le secrétariat a informé le Comité que la procédure désormais adoptée par le PNUD pour approuver les projets régionaux exige que la Conférence CEA des Ministres de la planification (avril 1981) commence par approuver tous les projets régionaux proposés avant que ceux-ci soient soumis pour approbation définitive au Conseil d'administration du PNUD (juin 1981). Cela signifie que les projets qui reçoivent une haute priorité ont plus de chance d'être approuvés. Les délégués ont donc été invités à attirer l'attention de leurs Ministres de la planification sur l'intérêt du programme CPCA, de manière que la Conférence CEA des Ministres de la planification qui se tiendra en avril prochain puisse lui donner le soutien et la priorité nécessaires.

22. Le programme CPCA a recueilli l'adhésion unanime de tous les délégués, qui ont invité la FAO à redoubler d'efforts pour obtenir les ressources financières nécessaires à celui-ci.

23. Le Comité a félicité la FAO de ses activités de formation passées et lui a recommandé d'intensifier ses efforts pour organiser un plus grand nombre de cours de formation à l'intention du personnel des pêcheries. A ce propos, le Comité a suggéré que le programme CPCA élargisse et développe ses activités de formation pour donner une formation intensive de brève durée, surtout aux responsables de la planification des pêches. Les intérêts de la pêche pourraient être ainsi efficacement protégés dans les plans nationaux de développement et particulièrement dans les plans de mise en valeur des bassins fluviaux.

24. Les délégués ont décidé à l'unanimité qu'ils s'efforceraient d'appeler l'attention de leurs ministres de la planification sur l'utilité du programme CPCA pour développer et aménager les pêches intérieures dans leurs pays respectifs, de manière que la Conférence CEA des Ministres de la planification qui se tiendra en avril 1981 lui accorde la priorité et le soutien nécessaires.

25. Etant donné que de nombreux pays n'étaient pas représentés à cette session, il a été suggéré en outre d'envoyer le document relatif au programme CPCA à tous les directeurs des pêcheries de tous les pays membres.

A la suite de ce débat, le Comité a adopté la recommandation suivante:

Le Comité des pêches continentales pour l'Afrique

26. Considérant que

  1. la situation alimentaire en Afrique se dégrade à un rythme accéléré,

  2. les hommes d'Etats africains ont adopté en 1979 à Monrovia une stratégie de développement économique qui, étant donné la gravité de la situation, vise avant tout à assurer l'auto-suffisance alimentaire des pays,

  3. le premier sommet économique de l'Assemblée des chefs d'Etats et de gouvernements de l'OUA a adopté en 1980 un plan d'action pour mettre en oeuvre la stratégie de Monrovia,

  4. les priorités du PNUD en matière d'assistance technique à l'échelon régional durant le cycle de programmation de 1982–86, telles qu'elles ont été approuvées par la Conférence CEA des Ministres de la planification en avril 1980, mettent aussi l'accent sur l'auto-suffisance alimentaire et l'assistance aux pays les moins développés et sans accès à la mer dans le cadre de la coopération technique entre pays en développement;

Reconnaissant que les eaux intérieures africaines qui fournissent déjà chaque année 1,5 million de tonnes de protéines animales peuvent, avec une exploitation plus poussée et une gestion rationnelle, contribuer sensiblement à assurer l'auto-suffisance alimentaire;

Reconnaissant que plus de 60 pour cent de la production de la pêche intérieure proviennent déjà des pays sans accès à la mer et les moins développés de la région, de sorte que la pêche intérieure est une activité économique importante dans ces pays et fournit un apport considérable aux ressources alimentaires;

Considérant que le CPCA, qui groupe 32 pays africains, a souligné à maintes reprises au cours des années écoulées la nécessité de mettre en place à l'échelle du continent un programme pour aider les pays membres à élaborer des stratégies et leur fournir rapidement une assistance et des conseils multi-disciplinaires;

Convaincu que c'est par une approche régionale en matière de développement et d'aménagement de la pêche intérieure qu'on pourra le mieux:

26.1 Recommande que les délégations nationales fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour attirer l'attention de leurs ministères respectifs, et spécialement des organismes centraux de planification, sur l'intérêt de la mise en valeur intégrale des ressources des pêches intérieures comme moyen d'assurer l'auto-suffisance en matière de production de protéines animales pour la consommation humaine, qui est un objectif particulièrement urgent;

26.2 Recommande que la FAO soit invitée à prendre des mesures, on s'adressant d'abord au Bureau régional du PNUD en Afrique, en vue d'obtenir des fonds pour la mise en oeuvre immédiate du Programme de développement de la pêche intérieure en Afrique et à continuer aussi de négocier avec les organismes donateurs potentiels pour obtenir une assistance supplémentaire en faveur de ce programme;

26.3 Recommande que le secrétariat du CPCA donne aux directeurs des pêcheries de ses pays membres des précisions sur le programme proposé et cela bien avant la réunion CEA des Ministres de la planification qui doit se tenir en avril 1981;

26.4 Recommande que, dès que le PNUD aura fait clairement connaître son intention de financer ce programme en tout ou en partie, la FAO, pour accélérer sa mise en oeuvre, se procure des fonds pour faciliter l'établissement du centre régional et nomme ensuite un chef de programme, si possible avant le début du troisième cycle de programmation du PNUD (1982–86);

26.5 Recommande que le lieu choisi comme siège du programme proposé en Afrique: a) soit aisément accessible; b) soit doté de facilités appropriées offertes par le pays hôte, et c) soit choisi de façon à assurer une répartition équilibrée des sièges des divers programmes halieutiques dans le continent africain.

26.6 Recommande que le siège du programme CPCA et celui des secrétariats soit installé de preférence au même endroit et que le Directeur général envoie en attendant des communications invitant les pays membres du CPCA à offrir d'accueillir le secrétariat.

DEVELOPPEMENT DE LA PECHE DANS LE LAC TANGANYICA

27. Le Comité a examiné et noté le document CIFA/80/5 contenant le rapport de la première session du Sous-comité CPCA pour le lac Tanganyica, qui s'est tenue à Lusaka en mars 1978. M. Roest, biologiste des pêches affecté au projet régional de recherches halieutiques dans le lac Tanganyika (RAF/78/013), a résumé les activités entreprises durant la phase préparatoire, qui ont consisté à établir et à présenter un avant-projet de document pour la phase principale, à compiler des références biographiques complètes et à jour au sujet des travaux de recherches et de développement hydrobiologiques déjà effectués dans le lac et à continuer à rassembler et à analyser la longue série de données détaillées sur les captures et l'effort de pêche dans les eaux appartenant au Burundi. On a noté que, étant donné le manque de fonds à la disposition du projet régional du PNUD pour l'Afrique à la fin de 1980 et durant l'année 1981, la phase préparatoire actuelle du projet allait être suspendue à la fin de 1980, en attendant que le PNUD prépare un programme régional d'ensemble pour le cycle 1982–86, que ce programme soit approuvé par les ministres de la planification de la CEA lorsqu'ils se réuniront et qu'il soit définitivement approuvé par le Conseil d'administration du PNUD. Le Comité a examiné un rapport résumé de la réunion ad hoc du Sous-comité du CPCA pour le lac Tanganyika (annexe E) et a approuvé la demande d'une réponse rapide du PNUD au sujet du financement de la phase principale du projet de recherches sur les pêches dans le lac Tanganyika, maintenant programmé pour le cycle 1982–86.

DEVELOPPEMENT DE LA PECHE AU SAHEL

28. Le Comité a examiné le document CIFA/80/6 intitulé “Rapport intérimaire sur le développement des programmes relatifs aux pêches de la zone sahélienne et leur financement”. Il a noté avec regret que les pays membres du CPCA, les membres du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et le représentant du secrétariat du CILSS n'étaient pas venus à la réunion, de sorte qu'aucun débat n'a pu avoir lieu sur le financement du programme de développement de la pêche au Sahel.

29. Le Comité s'est déclaré aussi fort préoccupé par le manque de financement extérieur de source multilatérale et bilatérale pour la partie du programme qui concerne la pêche intérieure. Il a toutefois été suggéré:

  1. que le Sous-comité du CPCA pour le Sahel soit étroitement associé aux efforts du CILSS pour réviser la stratégie,

  2. que le programme régional de développement de la pêche intérieure en Afrique proposé par le CPCA, quand il verra le jour, donne la priorité aux plans de développement de la pêche dans la zone sahélienne et aide par tous les moyens possibles le Club du Sahel à mobililiser des fonds pour mettre en oeuvre la stratégie révisée.

DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE EN AFRIQUE

30. En Afrique, l'aquaculture est encore une activité marginale, bien que, depuis 1977, la production ait largement dépassé, semble-t-il, les 100 000 t évaluées par la FAO en 1975 (Document CIFA/80/7).

31. L'infrastructure aquicole se développe toutefois rapidement dans certains pays d'Afrique, notamment dans ceux où il existe un projet de développement de la pisciculture, comme en témoignent la vulgarisation piscicole en zone rurale en Centrafrique et en Côte-d'Ivoire, le développement de l'aquaculture en eaux douces et en eaux saumâtres à Madagascar et la multiplication des fermes aquicoles privées en Côte-d'Ivoire. Afin d'accélérer le développement de l'aquaculture, des projets bénéficiant d'une source de financement extérieur sont actuellement en cours ou approuvés dans environ 25 pays africains. Pour pallier le manque de personnel qualifié et de recherches appropriées, le Centre régional africain d'aquaculture a été créé à Port Harcourt pour la formation de cadres (24 en 1980) et de chercheurs (il peut en accueillir 20).

32. Les recommandations concernent:

32.1 la vulgarisation, dont dépend l'acceptation de l'aquaculture par les populations rurales; il faut accorder une attention particulière à la participation scolaire comme moyen de consolider l'implantation des activités aquacoles dans le milieu rural (exemples de la Côte-d'Ivoire et du Malawi);

32.2 la formation, du niveau le plus bas au niveau le plus élevé, en accordant une attention particulière à la motivation des personnes à former;

32.3 la recherche, qui doit être organisée, coordonnée et développée en fonction de besoins correctement exprimés;

32.4 la nécessité de faire pression auprès des gouvernements pour que l'aquaculture soit reconnue comme une activité agro-économique primordiale pour que des investissements humains et financiers ad hoc lui soient consacrés.

AUTRES QUESTIONS

Groupe de travail sur l'évaluation des stocks

33. Le Comité a approuvé sans modification le rapport du Groupe de travail par correspondance sur l'évaluation des stocks (CIFA/80/12, Annexe E). En substance, le rapport et son annexe recommandent la création de deux nouveaux groupes de travail sur l'évaluation des stocks, pour mieux répondre aux besoins variables à cet égard dans les eaux intérieures africaines. L'un des nouveaux groupes s'occupera de l'évaluation des ressources pélagiques dans les grands lacs et réservoirs pour améliorer l'aménagement et la mise en valeur de ces ressources. L'autre concentrera ses efforts sur l'évaluation des pêches artisanales pour améliorer les stratégies d'aménagement de celles-ci. Le premier groupe sera donc baptisé “Groupe de travail par correspondance CPCA sur l'evaluation des stocks de poissons pélagiques dans les réservoirs et les lacs” et l'autre “Groupe de travail par correspondance CPCA sur l'évaluation des pêcheries artisanales”. En adoptant le rapport du Groupe de travail par correspondance sur l'évaluation des stocks, le Comité a reconnu la nécessité que les deux groupes de travail se réunissent en 1982.

Synthèse des informations disponibles sur la pêche dans les bassins fluviaux africains

34. Le Comité a adopté le rapport et son annexe (CIFA/80/10, Annexe F). Cette activité vise à aider les pays membres à mieux exploiter le potentiel des pêches dans leurs bassins fluviaux:

  1. en permettant de mieux prévoir les rendements en poisson dans les réservoirs et dans les eaux situées en aval et en amont, aux premiers stades de la planification, avant que le bassin ne commence à se dégrader,

  2. en indiquant les options les plus viables à adopter en matière d'aménagement des pêches, durant la phase postérieure à la dégradation, et

  3. en permettant de mieux harmoniser le développement de la pêche dans les bassins fluviaux récemment dégradés en fonction du potentiel biologique exploitable.

35. Cette activité prendra la forme d'une synthèse des informations disponibles sur la pêche dans les bassins fluviaux à l'échelle du continent africain mais, étant donné l'énormité du travail de compilation et de synthèse, le Comité a décidé d'accorder la priorité à la pêche dans les réservoirs.

36. Pour le bon déroulement des travaux, on a recommandé un processus par étapes comprenant l'envoi de consultants pendant trois semaines environ en 1981, pour jeter les bases de la synthèse des informations disponibles sur les réservoirs, et la formation d'un groupe de travail chargé de la synthèse des informations disponibles, sur la pêche dans les bassins fluviaux, qui se réunirait en 1982.

37. A un stade intermédiaire, des synthèses nationales du type “Etat actuel de la pêche dans les réservoirs en Afrique” seraient établies, et le produit final sera un manuel qui pourrait s'intituler “Planification du développement et de l'aménagement des pêcheries dans les bassins hydrographiques d'Afrique”.

Cours CPCA sur l'évaluation et l'aménagement des pêcheries à l'intention des spécialistes africains de la pêche intérieure

38. Le Comité a adopté le rapport de la réunion qui s'est tenue à ce sujet et a donné son accord à l'idée du cours tel qu'il est décrit dans l'annexe au document CIFA/80/11 (Annexe G), en faisant observer que le contenu de l'enseignement ne doit pas être rigide et que, en ce qui concerne le champ de la formation, un gros effort de formation est nécessaire dans les diverses disciplines halieutiques, en plus des disciplines expressément visées par ce cours CPCA, qui se limite à l'évaluation et l'aménagement des pêcheries.

39. Un groupe de travail sur le cours de perfectionnement en matière d'évaluation et d'aménagement des pêcheries devrait se réunir en 1982/83. Son mandat devrait correspondre aux objectifs qui lui sont assignés dans l'annexe au document CIFA/80/11.

Thème de colloque pour la cinquième session du CPCA

40. Le Comité a été informé du thème de colloque proposé par la FAO pour la cinquième session du CPCA: “Les services de vulgarisation en matière de pêche intérieure en Afrique”. On a mis l'accent sur le rôle primordial des services de vulgarisation comme trait d'union entre le secteur de la production et les institutions des pêches. A cet égard, on a souligné l'importance pour la recherche halieutique des informations que ces services sont à leur tour en mesure de fournir.

41. En ce qui concerne le thème du colloque de la présente session, il a été rappelé que, lors de la réunion de Bujumbura, on avait recommandé qu'il porte sur la planification du développement des pêches continentales. Le Comité n'ignore pas que le présent séminaire sur l'aménagement et la mise en valeur des bassins fluviaux n'est pas entièrement conforme à cette recommandation, mais il a été admis que le contenu des communications et les discussions correspondantes avaient dans une certaine mesure couvert cet aspect et que, en conséquence, il n'était pas nécessaire d'avoir un autre colloque sur ce sujet dans le proche avenir.

42. Outre les services de vulgarisation, on a estimé que le problème de la coordination du rassemblement et de l'interprétation des statistiques des pêches pourrait aussi être retenu. Toutefois, le sentiment général a été que les thèmes suggérés étaient déjà suffisamment vastes et que l'adjonction d'un autre sujet n'était pas souhaitable. Le Comité a donc décidé d'adopter comme thème du colloque celui qui est présenté dans le document CIFA/80/9: “Les services de vulgarisation”.

Pêche artisanale

43. Le Comité a noté avec plaisir que les efforts qu'il avait déployés au cours des années écoulées pour mettre sur pied un projet régional de développement de la pêche artisanale s'étaient finalement concrétisés dans un projet qui a été proposé en 1980 au Programme de coopération FAO/DANIDA.

44. Le Comité a examiné ce projet tel qu'il est résumé dans l'annexe l du document CIFA/80/4. Il souscrit pleinement à l'approche envisagée qui consiste à promouvoir, coordonner et soutenir le développement de la pêche au niveau des communautés, en les associant étroitement à la planification et à l'exécution des projets.

45. Il se rend compte que le programme proposé de développement intégré de la pêche artisanale en Afrique devra être étroitement coordonné avec le programme proposé de développement de la pêche intérieure en Afrique (programme CPCA) décrit dans le document CIFA/80/4 et deviendra en fait l'instrument d'exécution du programme CPCA dans le secteur de la pêche intérieure artisanale.

46. Le Comité a souligné à nouveau la nécessité de développer la pêche artisanale pour améliorer la situation alimentaire en Afrique et a félicité la FAO des efforts qu'elle a déployés pour préparer ce programme régional et intéresser les pays donateurs à son financement.

47. Des informations complémentaires de nature technique en rapport avec le projet proposé ont été fournies au Comité. En particulier, on a souligné que ses objectifs principaux constituaient une suite, sous une forme plus élaborée, du concept des centres communautaires de pêche qui avait été présenté lors de la troisième session du CPCA à Bujumbura. On a mis l'accent sur le rôle primordial joué dans l'exécution du projet par l'Unité de développement des pêches qui doit assurer le support technique nécessaire aux activités de développement au niveau des communautés. A cet égard, on a attiré l'attention du Comité sur un document technique intitule “The Fishing Technology Unit” que la FAO a récemment publié dans la série de ses documents techniques sur la pêche et dont tous les pays membres intéressés pourraient s'inspirer pour la planification et l'orgainsation du noyau de l'Unité de développement des pêches. Le Comité a été informé que des exemplaires de ce document seraient communiqués pour information par la FAO à toutes les délégations immédiatement après la session. Une version française de ce document devrait être préparée par la suite à l'intention des pays membres francophones.

48. La délégation du Kenya a proposé de créer un Sous-comité CPCA pour le lac Victoria, afin de coordonner les activités de recherche et de développement halieutiques dans ce grand lac partagé par le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. Il a proposé que son mandat soit analogue à celui du Sous-comité CPCA pour le lac Tanganyika et couvre les activités précédemment entreprises par la commission indépendante devenue aujourd'hui la Commission de la pêche dans le lac Victoria.

49. La délégation de la Tanzanie a approuvé cette proposition et s'est déclarée généralement d'accord pour coopérer avec ses voisins dans les domaines d'intérêt commun. Le Comité a donc invité le secrétariat du CPCA à étudier la question, à établir un projet de mandat, à prendre les mesures nécessaires pour donner satisfaction aux pays participants et à soumettre un avant-projet à l'examen de la prochaine session du CPCA.

Composition du Comité

50. Le Comité a noté avec satisfaction que le Rwanda était devenu récemment membre du CPCA, qui compte ainsi 32 membres. Les autres pays qui ne sont pas encore membres du CPCA ont été instamment invités à présenter au directeur général de la FAO une demande d'admission.

ELECTION DU BUREAU

51. En vertu de l'article II de son règlement intérieur, le Comité doit élire à la fin de chaque session un président et trois vice-présidents au maximum. Avant l'élection, le Comité a rappelé la pratique antérieure selon laquelle le président doit être autant que possible un ressortissant du pays hôte.

52. Cela étant admis, l'Egypte a été appelée à l'unanimité à présider le Comité. Madagascar, le Soudan et la Tanzanie ont été élus vice-présidents.

53. A la suite de discussions concernant l'article Il du règlement intérieur du CPCA, le délégué du Kenya, appuyé par d'autres délégués, a proposé d'amender cet article de manière que le Comité élise le président et les vice-présidents au début de chaque session, et non à la fin comme le prévoit actuellement l'article II. Cette question devra donc être inscrite à l'ordre du jour de la cinquième session, conformément à l'article XII du règlement intérieur du CPCA.

DATE ET LIEU DE LA CINQUIEME SESSION

54. Le président a donné lecture de deux télex émanant respectivement de l'Académie égyptienne des sciences et de technologie et du représentant de la FAO en Egypte et invitant le CPCA à tenir sa cinquième session en Egypte.

55. Le Comité a décidé l'unanimité de donner suite à l'aimable invitation de l'Egypte.

56. Madagascar, le Soudan et la Tanzanie, dans cet ordre, se sont aussi déclarés prêts à accueillir la cinquième session du CPCA en cas de besoin.


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