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COMPARAISON CRITIQUE DES METHODES MARP ET RADIO RURALE.

Dans leurs systèmes de collecte d’informations, Les deux méthodes mettent en avant la connaissance du monde rural, le savoir des villageois. La thèse que les paysans connaissent mieux leur terroir que les experts venus d'ailleurs est également partagée par les "marpistes" et les communicateurs de la radio rurale. Bien entendu, pour pouvoir optimiser leurs résultats, dans les deux cas les chercheurs manient les deux savoirs. le savoir scientifique et structure dispense dans les écoles, et le savoir diffus et non structuré connu du paysan. La contingence de ce second savoir invite à accepter une marge tolérable d'imprécision; tout le savoir livré par le paysan au chercheur n'étant pas impérativement vrai. Par ailleurs, les deux systèmes cherchent à réunir dans un temps record le maximum d'informations possibles. Ce qui les invite à savoir d'avance et clairement ce qu'ils cherchent, les objectifs visés, c. à. d. en fin de compte savoir à l'avance ce que l'on veut apprendre du paysan. Dans les deux cas également, et cela est bien connu de tous les journalistes, les informations données par les interlocuteurs ne seront considérées comme véridiques que lorsqu'elles seront vérifiées sur plusieurs sources: C'est ce que la MARP appelle la triangulation. D'autre part, on notera que 1' interaction et les différentes mises en commun entre le chercheur et la population préconisées par la MARP pour voir réguliérement les informations collectées, et s'il le faut redresser les erreurs constatées est aussi une préoccupation de la radio. Les deux systèmes sont également conscients des facteurs qui souvent constituent des obstacles ou des handicaps a la collecte d'une bonne information; ce que la MARP appelle les "biais". Cela a pu être vérifié également en radio rurale sur le terrain.

Cependant, il convient de souligner le fait que les animateurs de la radio rurale sont généralement connus par les auditeurs, et que donc ils sont mieux intégrés et acceptés. Ce qui constitue un avantage certain pour la collecte. des informations. Par ailleurs, la radio connaît une forme i'interaction avec la population qui lui est particulière : l’ émission publique. Pour le cas de la radio rurale. il s'est vérifié que ce genre de rencontre avec les paysans est vécue partout dans toute l'Afrique comme une véritable fête populaire. C'est ici alors que le chercheur recueille d'une façon très vivante des informations parfois rares sur les véritables préoccupations de la population. Ces jeux publics ne doivent pas obnubiler les objectifs recherches, et qui vontêtre restitués par après sous différentes formes (cartes, diagrammes, calendrier, matrices, graphiques, tableaux, etc.)

Aussi, la sortie effectuée dans le village de KEUR NDIANKOU a permis de conjuguer certains outils de la MARP et ceux de la RADIO RURALE. Il ressort de cette expérience que par exemple le transect, peu connu ou peu usité par la radio rurale permet pourtant non seulement une très bonne connaissance du milieu dans lequel on effectue les investigations, mais en plus, bien qu'étant une méthode aléatoire d'échantillonnage, est un outil précieux d'endurance très utile et une mine dans laquelle on peut puiser bien des sujets pour la production d'autres magazines, ou planifier une enquête de l'auditoire.

Enfin, la radio rurale, s'inspirant de certaines techniques MARP et utilisant ses propres méthodes, se révèle être un outil précieux dont peuvent se servir les bailleurs de fonds qui voudraient commander des enquêtes sérieuses au sein du monde rural, avec la certitude d'avoir des résultats très proches des réalités vécues au quotidien par les populations concernées.

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