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SURVEILLANCE DES MALADIES

La surveillance devrait être une partie intégrante de tous les programmes officiels de gestion sanitaire pour les animaux aquatiques. Ceci garantit que les activités venant au soutien de l'alerte précoce sur des maladies importantes, sur les plans d'urgence et de suivi des mesures de contrôle des maladies sont en place. De plus, la surveillance fournit la base pour des conseils avisés en matière de santé des animaux aquatiques aux éleveurs, aux transformateurs et autres parties prenantes impliquées dans la filière des animaux aquatiques vivants; et une certification pertinente aux exports, le rapport du statut sanitaire international et la vérification du caractère indemne de maladie. La surveillance est particulièrement importante pour la préparation à l'émergence de maladie des animaux aquatiques.

La surveillance générale et la surveillance ciblée sont toutes deux nécessaires. Seuls les programmes ciblés ne sont pas bon marché et ne peuvent être uniquement appliqués qu'à quelques maladies sélectionnées. La surveillance générale est utile pour la détection de maladies nouvelles et exotiques, ainsi que pour le suivi des foyers de maladies endémiques. La surveillance générale augmente la prise de conscience des éleveurs et du personnel de terrain relativement à la maladie, et établit des liens de travail avec les spécialistes prodiguant des soins de santé cliniques et préventifs. La surveillance générale peut également rassurer les éleveurs et autres parties prenantes sur le fait qu'un suivi de maladie n'est pas systématiquement destiné à fournir des réponses d'urgence sur une maladie, réponses pouvant signifier la destruction du cheptel ou le contrôle des échanges ou du commerce. Au contraire, une telle surveillance peut fournir la preuve qu'une gestion proactive de telles activités peut réduire les impacts négatifs économiques ou de productivité. La surveillance peut aussi servir de «label» indirect consommateur/industrie là où les concurrents peuvent ne pas avoir pris en considération la gestion proactive de la santé ou les pratiques de bonne gestion qui s'y rapportent. Les efforts initiaux, spécialement là où les ressources ou l'infrastructure sont en voie de développement (ou limitées), devraient se concentrer sur les structures, les sites ou les populations aquatiques à plus haut risque d'exposition aux maladies ou pathogène importants connus.

Prérequis pour la mise en place d'un programme de surveillance

Pour enquêter sur des cas suspects de maladie, ou afin de rapporter la preuve du caractère indemne de ces maladies, il est nécessaire de:

La base de programmes de surveillance efficaces est constituée de gens formés et observateurs, qui comprennent ce qu'est un profil sanitaire normal, sont vigilants à tout changement, et peuvent décrire les anomalies qu'ils voient. La conception précise et la structure des programmes de surveillance varient en fonction de leur but exact, mais ils partagent tous des caractéristiques communes de base:

Objectifs clairement établis

Ce qui suit définit l'approche pour atteindre les quatre objectifs généraux de la surveillance:

1. Détecter rapidement les maladies infectieuses nouvelles et exotiques chez les animaux aquatiques.

Au minimum, tous les pays devraient avoir un système en place qui fournisse une alerte précoce des maladies des animaux aquatiques nouvelles et exotiques. Une telle surveillance est basée sur une surveillance générale complète visant à identifier des problèmes relatifs à des pathogènes endémiques. Si ce système fonctionne correctement, une maladie nouvelle ou exotique peut être détectée sur la base des Niveaux I et II des méthodes de diagnostic, même si de nombreuses maladies nécessitent une première confirmation en utilisant des méthodes de Niveau III et/ou une confirmation par un laboratoire de référence.

Une fois qu'un pathogène nouveau ou exotique est détecté, une surveillance ciblée sera nécessaire pour définir sa distribution et l'amplitude du problème, tracer sa propagation, évaluer les options de contrôle possibles, et lorsque c'est approprié, démontrer la réussite de l'éradication.

2. Rapporter la preuve du caractère indemne de maladies relatives aux mouvements internationaux et domestiques des animaux aquatiques et de leurs produits.

L'existence d'activités complètes de surveillance générale, qui offrent la possibilité de diagnostiquer un pathogène digne d'intérêt, fournit la preuve initiale du caractère indemne de maladies importantes du point de vue national ou international. Les données historiques peuvent être utilisées pour renforcer l'hypothèse du caractère indemne testé par le programme de surveillance, ou pour développer des programmes de surveillance préliminaires. Il devrait toutefois être admis que les conditions environnementales ou les activités humaines peuvent avoir changéla sensibilité de l'hôte depuis que les données historiques ont été collectées. Al'heure actuelle, il n'existe pas de directives spécifiques sur la façon de quantifier les preuves historiques, mais des méthodes d'analyse sont en train d'être mises au point. Une combinaison de méthodes de diagnostic des Niveaux I à III peut être nécessaire selon que les signes d'une maladie spécifique sont plus ou moins caractéristiques, et selon qu'on suspecte ou non des porteurs subcliniques. Cela est dû au fait que le Niveau I peut rarement fournir la preuve tangible du caractère indemne d'une maladie exotique, et les tests de diagnostic des Niveaux II et III nécessitent souvent une validation par les observations de Niveau I.

Pour des maladies importantes (à haut risque), la surveillance ciblée peut être requise en plus de la surveillance générale de sorte à prouver le caractère indemne d'un agent causal. Cameron (2002) décrit les différentes méthodes qui peuvent être utilisées pour améliorer la couverture complète et scientifiquement justifiable des populations aquatiques.

3. Décrire la distribution et la présence de maladies significatives du point de vue du contrôle des maladies et des mouvements domestiques et internationaux des animaux aquatiques et de leurs produits.

Il est souvent possible de définir la distribution géographique de maladies spécifiques en utilisant la surveillance générale, si tant est qu'elle soit suffisamment complète pour inclure des tailles d'échantillonnage adéquates à partir de toutes les zones géographiques où des populations d'hôtes sensibles sont présentes. Une telle surveillance cependant, ne décrit pas la distribution géographique précise d'un agent d'une maladie, ni les niveaux d'infection présents. Cette information nécessite une surveillance ciblée et des techniques de diagnostic spécifiques (habituellement Niveaux II et III).

4. Evaluer l'avancement du contrôle ou l'éradication de maladies et de pathogènes sélectionnés.

Ayant entrepris un programme de surveillance, et décrit une zone positive où le contrôle ou l'éradication d'une maladie est possible, il est important de savoir quel est le succès des mesures de contrôle ou d'éradication. Sans cette capacité, redéfinir une zone comme négative, ou protéger de façon pertinente les populations négatives avoisinantes de la propagation de la maladie sont impossibles. Un prérequis nécessaire au succès de toute mesure de contrôle ou d'éradication est l'entière participation de toutes les parties prenantes (éleveurs, récoltants, transformateurs, et autorités régulatrices). Si un ou plusieurs sites au sein d'une zone ne participent pas, les contrôles au sein de la zone dans son ensemble peuvent être compromis. De plus, le coût des mesures de contrôle d'une maladie (qui s'ajoute aux pertes liées à la maladie elle-même) signifie que le fait que certaines des parties prenantes ne se conforment pas peut devenir un catalyseur de conflit.

L'évaluation du contrôle de la propagation nécessite une surveillance ciblée de la zone «tampon» entourant la zone affectée. La zone tampon doit inclure l'espèce hôte sensible et se trouver en dehors des influences hydrographiques immédiates de la zone contenant les cheptels infectés. Aussi longtemps que les populations des zones tampon restent non infectées, la maladie a été contenue avec succès à l'intérieur de la zone positive. Si la maladie s'étend à la zone tampon, et ne peut être éradiquée, la zone positive devra être étendue de manière à inclure les populations affectées. Une nouvelle zone tampon est alors établie pour protéger les prochaines populations sensibles avoisinantes. Une fois encore, les influences hydrographiques sur la zone positive étendue doivent être prises en compte pour sélectionner la nouvelle zone tampon.

L'évaluation du succès dans l'éradication d'une maladie à partir d'une zone positive peut représenter un défi et on dispose de peu d'exemples pour les maladies des animaux aquatiques. L'Ecosse a supprimé avec succès les maladies cliniques àAnémie infectieuse du saumon (AIS) grâce à une intervention précoce, au retrait des cheptels de saumons, à des jachères et à des mesures de biosécurité drastiques. Toutefois, l'éradication de l'agent causatif à partir des sites affectés n'est pas garantie, de sorte que des mesures de biosécurité ont été maintenues, avec un suivi rapproché de toute résurgence de la maladie. La Norvège a tenté d'éradiquer l'ectoparasite du saumon Gyrodactylus salaris, en utilisant la stérilisation chimique d'écosystèmes fluviaux entiers. Bien qu'ayant réussi, une mesure tellement extrême nécessite toutefois une sérieuse analyse coût bénéfice.

Là où l'éradication a des chances de réussir, et où des mesures pour se débarrasser de l'agent pathogène sont entreprises, la surveillance peut être gênée par le fait que tous les animaux sensibles doivent être retirés pour casser le cycle infectieux (jachère). Dans de tels cas, un petit nombre d'animaux sensibles peut être utilisé pour tester le site, après la période de jachère. Si la maladie ne réapparaît pas dans ces animaux, on peut envisager une mise en élevage plus intense d'animaux indemnes de maladie. Si la maladie apparaît dans les animaux de test, la période de jachère peut nécessiter d'être étendue, ou le site d'être déclaré en zone positive. Dans ce dernier cas, les efforts devraient alors se concentrer sur le contrôle de la propagation de la maladie plutôt que sur son éradication.

Liste des maladies

Chaque pays aura ses propres maladies importantes spécifiques. Une liste minimale serait constituée par les maladies à déclaration obligatoire àl'OIE qui sont significatives des ressources aquatiques d'un pays particulier, ou des intérêts commerciaux, ou par toutes autres maladies infectieuses d'intérêt régional. Les maladies faisant partie de la liste de l'OIE ont été identifiées comme présentant un risque pour le commerce des espèces aquatiques sensibles, par conséquent, la démonstration du caractère indemne de maladie ou de tout statut d'infection équivalent peut être nécessaire pour commercer avec les pays qui ont également des populations sensibles.

Compétence et capacité

Un plan modèle pour le développement des compétences et de la capacité à exercer la surveillance des maladies aux niveaux national et régional est fourni dans l'Annexe I.

Spécifications de l'information

Information de base

Dans un cas urgent d'éruption de maladie, l'information suivante est nécessaire:

Tous les cas d'urgence de maladies d'animaux aquatiques exotiques ou d'importance devraient être rapportés immédiatement à l'autorité nationale responsable des ressources aquatiques de ce pays. Cela nécessite qu'un réseau de communication soit en place pour s'assurer qu'un utilisateur de produits de la pêche ou qu'un aquaculteur ait un accès (direct ou indirect) à l'autorité nationale. Dans certains pays, ce but est atteint par une politique ou une législation de déclaration obligatoire. Cela nécessite que les laboratoires de diagnostic ou les vétérinaires de terrain et les fonctionnaires chargés du développement, notifient immédiatement à l'autorité nationale les maladies spécifiques ou les mortalités remplissant des critères spécifiés dès leur détection. Dans d'autres pays, ce but pourra être atteint par l'éducation des utilisateurs de la ressource, plutôt que par la législation, mais cela présente un risque plus élevé de retard dans la notification voire de non notification, que la notification rendue obligatoire par la loi. Même avec une notification immédiate, la plupart des maladies des animaux aquatiques sont difficiles àé liminer des sites en eaux ou en circuits ouverts, si bien qu'un retard de la notification rend l'option d'éradication encore plus difficile (si ce n'est impossible).

Pour les maladies endémiques, la notification peut se limiter à un compte-rendu de la présence ou de l'absence de cas de maladie à l'intérieur d'un espace particulier ou, dans des systèmes plus sophistiqués, au compte-rendu d'estimations de la prévalence d'une maladie particulière pour des périodes de temps spécifiées (par exemple, annuellement ou trimestriellement).

Gestion des données et compte rendu

Afin de fournir un accès aux résultats de la surveillance, une certaine forme de répertoire de données est nécessaire, à partir duquel différents rapports peuvent être produits. Cela peut se faire au niveau national ou régional, selon les besoins.

Un système de gestion des données de maladies au niveau national est nécessaire pour collecter, conserver, et utiliser les données nécessaires pour établir et maintenir des zones pour les maladies d'importance nationale ou du point de vue des échanges. Au minimum, cela devrait comprendre des données de présence ou d'absence des maladies à déclaration obligatoire au sein du pays. Les données nécessaires pour l'analyse de risque ou la recherche en épidémiologie, peuvent être conservées dans des structures de soutien pour les animaux aquatiques à l'échelle régionale ou locale (structures vétérinaires, gouvernementales ou de recherche). En général, l'information utile au client individuel ou en corps constitué, est conservée par le fournisseur direct de services à la santé des animaux aquatiques (les fonctionnaires chargés du développement, les vétérinaires locaux ou les services gouvernementaux de la santé pour les animaux aquatiques). Ceci peut être indépendant ou lié au répertoire de données utilisé pour le zonage. Lorsqu'une telle information est conservée séparément des bases de données nationales, une certaine forme de réseaux de communication doit être mise en place pour s'assurer que le client ou l'information locale peuvent être facilement accessibles lorsqu'un cas urgent de maladie survient.

Les systèmes d'information sur la santé des animaux aquatiques peuvent aller de l'information collectée par les éleveurs, passée de bouche à oreille, enregistrée sur des bases de données numériques locales, régionales ou nationales, ou gérée par des réseaux reliant un nombre important d'agences gouvernementales et de laboratoires de diagnostic.

Transparence et information sur les maladies

Une gestion efficace des maladies nécessite la déclaration transparente de tout problème important lié à une maladie. L'établissement historique de bon nombre des maladies des animaux aquatiques a sans aucun doute été dû à des surveillances inadéquates, mais l'histoire plus récente indique une autre raison qui est plus difficile à aborder. Certaines parties prenantes croient qu'une information rapide sur les pertes liées aux maladies (hors considération de diagnostic) pause un risque important de perte immédiate de marché, de dévaluation du produit et de perte de crédibilité liée à la gestion des maladies. De plus, l'information sur les maladies est souvent liée à la destruction des cheptels - spécialement dans le cas des maladies exotiques. De telles convictions sont faciles à comprendre, à la lumière des exemples des maladies des animaux terrestres, telles que la fièvre aphteuse (FA) et l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Toutefois, la réticence à informer pose des difficultés importantes, pour le contrôle efficace des maladies dans des systèmes aquatiques en eaux ouvertes ou en circuits ouverts. C'est pourquoi l'information obligatoire est une exigence de l'OIE autant pour les animaux terrestres qu'aquatiques. Cela permet l'identification pertinente des points d'incursion des maladies, et fournit un système crédible de certification aux échanges. Si une maladie apparaît dans un pays après importation, et que ce pays dispose d'un système de surveillance avec notification transparente et la certification à l'export associée, cette importation peut être examinée et (si nécessaire) éliminée comme la source de l'infection. Cet aspect est couvert par le chapitre sur «l'éthique des services vétérinaires» du Code de l'OIE.

Information nationale sur les maladies

Des mécanismes d'information sur des maladies ayant un caractère d'urgence particulière doivent être en place pour des cas suspects ou des foyers de maladie sérieuse. Ces mécanismes d'information (qui font habituellement partie d'un plan d'urgence plus complet) doivent permettre l'information critique (comme souligné dans les quatre premiers alinéas de la rubrique «information de base» ci-dessus) pour être transmis rapidement et de façon pertinente aux autorités nationales responsables du contrôle des maladies des animaux aquatiques (de préférence, le même jour que celui où le diagnostic de détection ou présomptif est réalisé). Cela signifie que le personnel de terrain comme le personnel de laboratoire, qui sont impliqués dans la surveillance, doivent avoir l'information nécessaire pour établir le contact (avec une liste de substituts) de manière à ce que les notifications de cas urgents de maladie puissent être traitées dans un délai minimum. La notification obligatoire est inutile si l'information nécessaire pour localiser le foyer avec précision est inaccessible10.

Un système national de notification des maladies devrait être basé, à chaque fois que possible, sur les activités quotidiennes d'étude des maladies des agents de terrain et des laboratoires de diagnostic. Un tel système de notification, par nécessité, demande des boucles de contrôle, comme montré dans la Figure 7. Le but de la collecte de données de routine est d'aider les partenaires industriels à régler tout problème de maladie, de sorte que seulement une petite proportion de l'information de terrain soit nécessaire au niveau administratif suivant, et ainsi de suite selon un processus ascendant. Un certain niveau de traçabilité est toutefois requis pour permettre un retour rapide quand cela est nécessaire.

Figure 7. Exemples de flux d'information dans un système national de notification de maladies.

Figure 7

Notification internationale des maladies

Il existe plusieurs niveaux internationaux de notification formelle, le plus important pour les maladies des animaux aquatiques revêtant une importance commerciale étant celui de l'OIE. Le Système sur l'information des maladies des animaux aquatiques trimestriel du NACA/FAO et de l'OIE fournit des programmes d'information similaires pour des régions géographiques telles que les pays de l'Asie Pacifique. Les pays de l'Atlantique Nord informent le Conseil international pour l'exploitation de la mer (CIEM) et les pays européens fournissent l'information à la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures (CECPI).

Organisation mondiale de la santé animale (OIE). L'OIE impose une obligation d'information aux pays membres qui doit être observée par tout programme de contrôle des maladies des animaux aquatiques. Un membre du personnel du bureau national de l'Autoritécompétente de chaque pays doit être délégataire de la responsabilité officielle de préparer les rapports internationaux sur les maladies, qui sont soumis àl'OIE par le délégué national (habituellement le Chef des Services vétérinaires) du pays membre de l'OIE. La même personne peut préparer des rapports pour d'autres organisations ayant une implication dans les maladies des animaux aquatiques, par exemple le NACA/FAO, le CIEM, le CECPI, mais ceux-ci ne nécessitent pas l'aval du Chef des services vétérinaires du pays.

Les obligations du Code aquatique de l'OIE stipulent que les notifications doivent être envoyées au Bureau central de l'OIE dans les 24 heures de la confirmation de tout événement de la liste suivante:

Par la suite, des rapports mensuels définissant la situation des maladies sont envoyés à l'OIE, jusqu'à ce que la maladie soit éradiquée ou que la situation soit sous contrôle, par exemple par un zonage basé sur la surveillance.

Des rapports annuels sur le statut des maladies sont envoyés àl'OIE par les états membres avec des enregistrements de présence ou d'absence des maladies, des informations sur le changement du statut des maladies listées par l'OIE, ou des résultats d'importance épidémiologique pour les autres pays sur les maladies qui ne sont pas listées par l'OIE. Ces rapports visent à fournir des informations sur les changements significatifs dans le statut des zones infectées qui sont importantes pour les partenaires commerciaux ou les pays voisins ayant des frontières hydrographiques confluentes.

Organisations régionales. Les Organisations intergouvernementales régionales (OIR) ayant un mandat pour la gestion de la santé des animaux aquatiques, pourraient être utilisées pour contribuer à la coopération internationale sur les questions de santé des animaux aquatiques et le développement d'infrastructures pour réduire les risques associés aux commerce des animaux aquatiques vivants ainsi que de leurs produits (comme par exemple, la Commission européenne, Directive du Conseil 91/67/CE et ses amendements, ou les Directives et Décisions de la Commission qui s'y relatent, et le Code de pratique sur les introductions et les transferts d'organismes marins du CIEM (CIEM, 1995a)). Ces mécanismes peuvent inclure des maladies importantes pour la région qui ne seraient pas incluses dans la liste de l'OIE. Le Système d'information trimestriel sur les maladies des animaux aquatiques du NACA/FAO et de l'OIE est un exemple d'une telle coopération dans la région Asie. Le NACA/FAO et l'OIE ont une liste qui inclut les maladies listées par l'OIE et d'autres maladies importantes pour le commerce dans la région Asie Pacifique. Dans la mesure où les maladies des animaux aquatiques ne respectent pas les frontières, une collaboration étroite entre pays voisins est nécessaire. Ceci inclut les systèmes d'alerte précoce, le partage rapide et dans la transparence d'informations sur tout cas de nouvelle maladie, sur la propagation de maladies endémiques existantes à des zones ayant des corps d'eau communs, et l'information sur les stratégies de contrôle qui s'y relatent. Ces informations devraient être partagées par: (i) les Autorités compétentes respectives; (ii) les agences gouvernementales responsables; (iii) le personnel ou les scientifiques des laboratoires et bureaux régionaux, provinciaux ou locaux de gestion; ainsi que (iv) les associations du secteur privé le long des frontières communes.

Les mécanismes qui garantissent un flux rapide et transparent d'informations sur les maladies entre les agences gouvernementales responsables des pays principaux partenaires commerciaux sont également essentiels pour un contrôle efficace des maladies des animaux aquatiques et de leurs produits.

Mise en place d'un programme de surveillance de base

La plupart des pays peuvent conduire une surveillance de base en utilisant les réseaux de communication existants mais ceci devrait être renforcé, lorsque cela est nécessaire, par un système d'informations formel et d'archivage des enregistrements. L'utilisation des systèmes de communication existants garantit que les enregistrements historiques, même qualitatifs, sont disponibles pour des vérifications de l'information. De telles données historiques sont également utiles pour l'établissement de zones de façon transitoire jusqu'à ce que des données ciblées puissent être produites pour confirmer la zone ou identifier où elle devrait être modifiée. Des sources potentielles d'information de surveillance qualitative sont listées au Tableau 7.

Tableau 7. Sources potentielles d'information de surveillance sur les maladies des animaux aquatiques

  • Ouvriers des fermes ou concessions
  • Villageois
  • Aînés de village/Chefs
  • Associations d'industriels
  • Ecloseries
  • Acheteurs/courtiers
  • Marchés
  • Transformateurs/exportateurs
  • Marchands de post-larves, naissains, juvéniles
  • Marchands et livreurs
  • Fournisseurs de matériel
  • Agents des pêcheries
  • Agents de développement
  • Consultants
  • Chercheurs
  • Instituts de recherche
  • Laboratoires gouvernementaux/privés
  • Littératurede recherche
  • Littérature grise

Une diversité de sources d'information peut être incluse dans un système de surveillance, et peut aller de l'information anecdotique, aux registres des fermes, registres des écloseries, rapports des laboratoires privés ou gouvernementaux, registres de certification, résultats des recherches d'investigation et données d'évaluation des stocks de pêche. Une telle diversité entraîne inévitablement des niveaux variables de fiabilité et de qualité. Toute information est utile, mais des données moins fiables vont nécessiter un certain niveau de vérification avant de pouvoir être utilisées dans le processus de décision de gestion. Les principes de base qui sous-tendent l'utilisation de sources variables d'information de surveillance sont indiqués ci-dessous.

Scénario 1
Dans un pays A, l'apparition soudaine de mortalités massives est notée dans des fermes mytilicoles situées dans une lagune isolée au sein d'une seule province. Cette information, ainsi que d'autres observations associées, sont communiquées au Coordinateur national (CN) pour la santé des animaux aquatiques qui notifie immédiatement aux autorités des provinces avoisinantes. Si le Coordinateur national n'appartient pas à l'Autorité compétente (AC) pour la santé des animaux aquatiques de ce pays, le Coordinateur national notifiera également à l'Autorité compétente. Dans le même temps, le Coordinateur national demande à disposer d'informations provenant de spécialistes des maladies des moules et plus largement, des maladies des mollusques, dans d'autres instituts, sur tout cas similaire, dans les populations de moules partout ailleurs. Une «zone affectée» est établie, basée sur l'information initiale, zone qui est l'espace délimité par les activités humaines et les liens hydrographiques de ce cheptel de moules reconnu pour être affecté (par exemple, la lagune). Si les activités humaines créent des liens avec des endroits plus distants, ceux-ci doivent également être étudiés.
Une fois que la maladie ou le pathogène est identifié, et confirmé comme étant une menace infectieuse nouvelle ou exotique pour les cheptels de moules du pays, la surveillance est essentielle pour la définition de la distribution géographique effective de l'infection, ceci est rapporté au Coordinateur national qui notifie alors aux fonctionnaires des pêches responsables de la mytiliculture et de la transformation des moules et leur demande de mettre en place des contrôles permettant d'éviter le transfert ou la propagation de l'infection en dehors de la zone affectée. A ce stade, l'Autorité compétente devrait être informée de la situation de la maladie et des mesures de contrôle être mises en place. S'il s'agit d'une maladie à déclaration obligatoire, les autorités compétentes devraient également être informées dans la période de temps requise (pour les maladies listées par l'OIE, il s'agit d'un délai de 24 heures). Une surveillance plus intensive est entreprise pour garantir qu'aucune infection subclinique n'ait été manquée dans la surveillance initiale des infections cliniques. Tout échantillon qui n'est pas infecté mais issu de la zone positive (définie par des cas positifs et une continuité géographique) peut être géré comme sous-zone «non infectée» si des contrôles qui isolent ce site des autres sites infectés peuvent être mis en place.
Scénario 2
Un pêcheur d'un petit village remarque un nombre inhabituellement élevé de crabes morts dans la crique où il a l'habitude de pêcher. Il en parle à un ami qui en informe l'agent de développement des cultures rurales qui rend visite au village tous les trois mois. Grâce à une campagne d'information gouvernementale, l'agent de développement sait qu'il doit faire part des informations sur des pertes inhabituelles ou des maladies des animaux aquatiques au bureau des pêches de son district. Lorsque l'agent des pêches du district reçoit cette information, il envoie une note à son supérieur, qui, à son tour, la soumet au Coordinateur national pour la santé des animaux aquatiques. Si le Coordinateur national n'est pas l'Autorité compétente pour la santé des animaux aquatiques de ce pays, le Coordinateur national va inclure cette information dans son rapport régulier à l'Autorité compétente, ainsi que dans les bulletins destinés aux autres bureaux des pêches du district. Le Coordinateur national va aussi vérifier l'information et demander des informations sur tout cas semblable aux autres bureaux des pêches du district.
(i) Aucun autre incident ne se produit suite à l'incident initial. Le Coordinateur national inclut cette information dans son rapport à l'Autorité compétente suivant et dans l'édition suivante du bulletin de surveillance destiné aux autres bureaux du district.
Ou
(ii) Au cours des deux semaines suivantes, des cas analogues sont rapportés dans d'autres criques du district originel, ainsi que dans des districts voisins. On notifie à l'Autorité compétente l'accroissement du problème, et une équipe d'investigation est envoyée de l'Institut le plus proche, équipe ayant une expertise dans le domaine de la santé des crabes, pour aider les agents des pêches du district à prendre des échantillons de crabes moribonds et en bonne santé pour analyse. Les agents des pêches des districts des zones affectées et voisines ou des zones non affectées mais liées, sont informés de la situation de la maladie. On demande également à tous de surveiller les crabes malades et de récolter autant d'échantillons que possible pour analyse. Des directives pour la collecte, l'étiquetage, le transport et/ou la conservation des échantillons pour une analyse de laboratoire optimale sont jointes à ces demandes.
Dans le même temps, les mouvements de crabes vivants des zones affectées vers les marchés des provinces voisines pour être utilisés comme appâts, deviennent interdits de façon réglementaire. On demande également aux agents des pêches du district de la province affectée et des provinces voisines de distribuer des notices d'information sur la situation aux communautés locales et de faire en sorte que d'autres formes d'appâts soient utilisées jusqu'à nouvel ordre.

Surveillance pour le zonage

Surveillance pour établir des zones: Les programmes nationaux de surveillance entraînent un investissement significatif dans l'infrastructure de soutien11 nécessaire, il est donc recommandé que les maladies faisant l'objet de tels programmes soient sélectionnées sur la base d'une analyse de risque minutieuse. Les critères pour les maladies listées par l'OIE sont fournis dans le Code (OIE, 2003b).

Preuve du caractère indemne: La preuve du caractère indemne d'infection peut se baser sur un nombre de sources différentes, parmi lesquelles:

Pour les maladies listées dans le Code de l'OIE, les exigences générales pour la surveillance afin de reconnaître le statut indemne d'infection sont présentées dans le Manuel aquatique de l'OIE, au Chapitre 1.1.4.12. En bref, ces exigences différent en fonction du statut précédant vis-à-vis de l'infection dans le pays, la zone ou l'établissement aquacole, c'est-à-dire l'absence d'espèces sensibles; le caractère historiquement indemne; le dernier cas connu au cours des 25 dernières années; ou le statut précédemment inconnu.

Pour maintenir la preuve du caractère indemne de maladie, un système de surveillance qui garantisse la détection précoce et l'identification du pathogène est nécessaire. Ce système devrait être géré ou coordonné par l'intermédiaire de l'Autoritécompétente et inclure:

Questions concernant la surveillance

La décision d'investir dans la surveillance dépend de l'existence ou non d'un risque d'introduction ou de propagation d'une maladie importante. Des questions de base permettant d'évaluer ce risque sont:

1. Y a-t-il des espèces sensibles?

Là où une espèce réputée pour être sensible à une maladie infectieuse importante est présente, le risque d'exposition à l'agent pathogène doit être évalué. S'il n'existe pas d'histoire de mortalités inexpliquées et aucune détection de l'agent pathogène par la surveillance générale (lorsqu'elle existe), on peut considérer que les populations présentes sont naïves et à risque. Le degré de risque dépend de l'existence ou non d'activités humaines susceptibles d'exposer les populations présentes à des cheptels provenant d'endroits où la maladie est connue pour exister. De même, les échanges commerciaux existants ou potentiels avec d'autres pays, ou entre zones à l'intérieur du pays, qui sont considérées ou prouvées comme étant indemnes de la maladie, méritent d'être pris en considération.

Si l'espèce est présente et susceptible d'être exposée au risque, une surveillance ciblée pour confirmer le statut présumé indemne est nécessaire. Avant de s'embarquer dans un tel programme, il est recommandé que la sensibilité soit confirmée. Cela est nécessaire pour s'assurer que les populations sont réellement sensibles, et non tolérantes ou résistantes à l'infection. Dans ce dernier cas, aucune surveillance pour la protection n'est requise, bien qu'une surveillance pour déceler la présence d'infections sub-cliniques puisse s'avérer nécessaire. Dans certains cas, des pays ont entrepris des expériences d'exposition utilisant des animaux provenant de zones présumées négatives, en collaboration avec des pays où la maladie en question était endémique.

2. Le pathogène considéré peut-il survivre dans les conditions environnementales présentes dans l'endroit proposé pour le zonage?

Bon nombre des pathogènes des animaux aquatiques les plus importants sont sérieux du fait de leur capacité à causer des foyers de maladie chez les hôtes sensibles sur un vaste éventail géographique. Le rythme et la durée de ces infections peuvent être affectés par des différences de température et de salinité, mais la plupart des maladies sont supprimées plutôt qu'éradiquées, sous des conditions environnementales extrêmes. Certains pathogènes tropicaux peuvent montrer une distribution limitée, mais là où l'espèce ou les espèces hôtes est/sont élevée(s) en dehors de son/leur espace géographique naturel, les conditions d'élevage reproduisent habituellement les conditions de température et de salinité optimales pour la croissance, qui seront alors propice à la prolifération du pathogène si celui-ci est présent.

3. Les cheptels sensibles chevauchent-ils les frontières politiques (nationales ou provinciales/ou d'un état)?

Avant de s'embarquer sur la surveillance ciblée pour définir des zones contenant des populations sensibles, il est nécessaire de s'assurer que ces zones couvrent l'entier domaine écologique de l'espèce. Lorsque ce domaine chevauche des frontières politiques (internes ou internationales), le zonage ne sera efficace que si toutes les juridictions participent et soutiennent les efforts de surveillance.

4. Existe-t-il des données disponibles pour définir les zones?

Des données issues des activités de surveillance générale qui incluent les populations sensibles peuvent fournir un fondement solide pour l'établissement de zones préliminaires. Celles-ci peuvent être ensuite affinées au fur et à mesure que les données issues de la surveillance ciblée sont produites. La surveillance générale peut être particulièrement utile pour rapporter la preuve du caractère indemne, lorsque les tests diagnostiques nécessaires pour détecter l'infection ne sont pas spécifiques du pathogène. De telles données nécessitent normalement le renforcement de la surveillance ciblée lorsque l'objectif est de prouver (certifier) le caractère indemne vis-à-vis d'infections dans la zone.

Lorsqu'il n'y a pas assez de données pour établir une zone préliminaire, la surveillance ciblée des populations sensibles peut être entreprise. Il faut faire attention à établir des priorités pour les cheptels ou les populations sujets aux risques les plus importants, à sélectionner les échantillons des tailles ou des classes d'âge les plus sensibles à partir des populations discontinues, et à rythmer les collectes de manière à les faire correspondre aux saisons de pics des foyers dans les zones endémiques.

5. Quelles sont les tailles d'échantillon nécessaires?

Les tables statistiques nécessitent des tailles d'échantillons proches de 100 pour cent si 0 pour cent de prévalence (la maladie est absente) est posé comme hypothèse. Dans la mesure où cela irait à l'encontre du but du zonage, la plupart des programmes de surveillance fonctionnent avec des échantillons donnant près de 95 pour cent de taux de confiance dans la détection d'une seule infection à2 pour cent de prévalence (n=150 pour des populations >1000000). Tout sous échantillonnage de cheptels dispersés mais homogènes nécessite une révision épidémiologique (Cameron, 2002). De même, certains cheptels peuvent avoir une trop grande valeur ou être trop rares pour un échantillonnage intense, et par conséquent, l'échantillonnage non létal ou des taux de confiance moins élevés peuvent être considérés, si possible sur une plus longue période de temps.

Des échantillons plus petits (n=30–60) peuvent être collectés de tout cheptel présentant des croissances ou des mortalités anormales pendant la période d'établissement de la zone, en plus des échantillons de surveillance ciblée.

Au moins deux échantillons représentatifs par année, sur une période de deux années, issus de chaque population isolée, est considéré par l'Union européenne et les autres pays individuels être la quantité minimale de données requise pour définir des zones applicables à ces populations. Le Manuel aquatique de l'OIE stipule que le nombre d'unités devant être échantillonnées à partir d'une population devrait être calculé en utilisant une technique statistiquement valide qui prenne au moins en compte les facteurs suivants: la sensibilité et la spécificité du test diagnostique, ou du système de test; la prévalence estimée; et le niveau de confiance désiré pour les résultats de l'enquête.Les exigences spécifiques d'échantillonnage devront être adaptées individuellement à chaque maladie, en prenant en compte ses caractéristiques et la spécificité et la sensibilité des méthodes de test admises pour détecter l'agent pathogène dans les populations hôtes13. Le calcul de la taille de l'échantillon est réalisé en utilisant le logiciel Freecalc (FreeCalc-Cameron, A.R Logiciel) pour le calcul de la taille d'échantillons et l'analyse d'enquêtes pour démontrer le statut indemne de maladie. Le logiciel est disponible pour un téléchargement gratuit à partir du site internet à l'adresse suivante: http://www.ausvet.com.au.

6. La surveillance au sein des zones établies

Zones infectées - Si l'éradication est considérée comme irréalisable, une surveillance minimale est requise à l'exception du suivi des foyers récurrents qui nécessitent une intervention opérationnelle pour minimiser les pertes.

Zones tampon - Similaire à la surveillance dans les zones indemnes, mais avec des échantillons concentrés sur les populations les plus proches des zones infectées ou qui sont associées aux activités humaines.

7. Evaluation du risque associé aux mouvements d'autres espèces à l'extérieur d'une zone infectée

La question de l'affinité de l'hôte avec le pathogène devient de plus en plus importante dans la mesure où un plus grand nombre d'animaux et d'espèces animales sont transportés vivants à des fins d'aquaculture, de transformation et de commercialisation. Cela est spécialement vrai pour les mollusques et les crustacés qui ont des pathogènes sérieux avec des spécificités d'hôte très larges. La capacité à évaluer de façon pertinente la possibilité pour d'autres espèces d'agir en tant que porteurs ou réservoirs d'infection est par conséquent essentielle pour un zonage efficace. Cela peut se faire par l'utilisation de preuves historiques de transferts d'autres espèces, sans aucune association avec la propagation de la maladie, ou peut nécessiter une approche expérimentale ciblée.

L'évaluation pertinente du risque est essentielle pour l'identification des véritables risques du transfert du pathogène, contre le risque suspecté du transfert de porteurs. La suspicion d'espèces potentiellement porteuses doit se concentrer sur les liens avec les populations naïves sensibles; sinon, l'objet de la surveillance ou des défis expérimentaux nécessaires devrait comprendre toutes les espèces au sein d'une zone infectée. Bien que cela soit difficilement réalisable lorsque les ressources sont axées sur le contrôle de l'impact d'une maladie sur une espèce hôte reconnue, la protection des populations environnantes vulnérables peut néanmoins nécessiter d'avoir des répercussions sur les utilisateurs d'autres ressources jusqu'à la réalisation de l'analyse de risque.

Une hypothèse de base pour toute analyse diagnostique des espèces porteuses potentielles est que les caractéristiques de l'infection chez l'hôte sensible primaire ont peu de chance d'être présentes chez l'hôte porteur ou vecteur. L'inspection visuelle, telle que l'histologie, est par conséquent d'une utilité limitée pour vérifier le statut de porteur d'autres espèces dans les zones infectées. Les vertébrés peuvent être testés pour les virus importants des poissons en utilisant des lignées cellulaires sensibles, mais de tels outils ne pas disponibles actuellement pour les pathogènes des invertébrés. Le développement récent de sondes moléculaires, cependant, a augmenté de façon significative notre capacité à passer au crible les porteurs sub-cliniques potentiels.

En 1995, la question de l'évaluation des espèces porteuses a été soulevée par le Groupe de travail sur les maladies et la pathologie des organismes marins du CIEM (GTMPOM) (CIEM, 1995b). Plus récemment, la FAO a hébergé un atelier de travail pour discuter de l'utilisation et de l'interprétation des diagnostics moléculaires, atelier qui incluait une discussion sur la validation en terme de sensibilité et de spécificité du criblage des hôtes porteurs ou réservoirs potentiels, ainsi que des infections sub-cliniques chez les hôtes normalement sensibles (Walker et Subasinghe, 2000).

Les considérations générales recommandées par le GTMPOMpour évaluer si une espèce pose ou non un risque de transfert d'un pathogène important d'une zone infectée à une zone indemne sont les suivantes:

Le GTMPOM a encore recommandé que les expositions par simple inoculation ne soient pas uniquement utilisées pour évaluer la sensibilité d'espèces hôte alternatives. Des expositions par proximité et la viabilité du pathogène demandent également à être examinées.

10 La confidentialité du client est protégée à l'exception des cas où des actions sont requises pour prévenir la dissémination d'une maladie exotique vers les ressources naturelles environnantes ou des élevages voisins.

11 Ressources humaines dédiées (terrain et laboratoires), incluant les cadres politiques et réglementaires pour la notification obligatoire, les systèmes de gestion de la qualité du diagnostic, accords politiques intergouvernementaux ou juridictionnels, etc.

12 voir Chapitre 1.1.4 “Requirements for surveillance for international recognition of freedom from infection”; OIE Manual of Diagnostic Tests for Aquatic Animals, 4th ed, 2003 - - http://www.oie.int/eng/normes/en_amanual.htm

13 Voir le Chapitre 1.1.4 “Requirements for surveillance for international recognition of freedom from infection”; OIE Manual of Diagnostic Tests for Aquatic Animals, 4th ed, 2003 - - http://www.oie.int/eng/normes/en_amanual.htm


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