juin 2007  
 Perspectives alimentaires
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉRÉALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

MANIOC

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossiers spéciaux

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

Annonce

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX1/

PRIX2/

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La montée des prix en 2006/2007 est essentiellement déterminée par des facteurs extérieurs

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La hausse des prix internationaux des graines oléagineuses et des huiles et farines d’oléagineux, qui a débuté en 2005/2006 (septembre/octobre), perdure pendant la campagne en cours. Au deuxième trimestre de 2006/2007, les indices des prix de la FAO pour les graines oléagineuses et les huiles et les matières grasses dépassaient pratiquement de 30 points les niveaux enregistrés lors de la campagne précédente à la même période, tandis que l’on notait pour les farines et les tourteaux une différence de 50 points environ. En avril et mai 2007, les prix ont de nouveau augmenté et atteignent désormais des niveaux jamais vus depuis les 3, 13 et 20 dernières années (respectivement graines oléagineuses, huiles et farines).

Au début de la campagne en cours, les perspectives de production peu réjouissantes ont suscité des préoccupations concernant un resserrement des disponibilités et une baisse des stocks. La production mondiale de soja a cependant fini par dépasser les premières attentes et les disponibilités de graines oléagineuses et produits dérivés pour 2006/2007 sont désormais considérées comme abondantes par rapport à la demande; le niveau mondial des stocks est élevé, aussi bien en termes absolus que par rapport à la consommation. Par conséquent, s’agissant de la campagne en cours, la hausse continue des prix des graines oléagineuses, des huiles et des farines ne peut pas être expliquée par les indicateurs de base du marché. Au contraire, les prix sont directement influencés par l’évolution des marchés des céréales fourragères connexes, notamment la flambée sans précédent des cours internationaux du maïs causée par une chute de la production mondiale de céréales secondaires (et de blé), qu a coïncidé avec une forte augmentation de la demande, en particulier pour le maïs utilisé comme matière première dans le secteur des biocarburants. Le soja et le maïs étant tous deux en demande sur le marché de l’énergie et de l’alimentation animale, ces deux produits se disputent les terres. Compte tenu de la pénurie actuelle de maïs, une expansion des semis de maïs à l’échelle mondiale, aux dépens du soja, semble inévitable en 2007/2008. La perspective d’un nouveau resserrement des disponibilités de soja (qui couvrent, traditionnellement, les deux tiers de la demande mondiale de farines) est le facteur principal qui préside à la hausse observée des prix des graines et farines d’oléagineux ces derniers mois; on s’attend donc à ce que les prix restent fermes durant le reste de la campagne. Le marché à terme pointe dans la même direction: en mai 2007, les contrats à terme portant sur le soja à livrer en septembre étaient supérieurs de 59 dollars E.-U. la tonne environ (ou 26 pour cent) à la valeur correspondante pour 2006.

La hausse concomitante des cours internationaux des huiles végétales tient également à des facteurs extérieurs au complexe du soja: de mauvais résultats et, par conséquent, un resserrement des disponibilités des principaux oléagineux à haut rendement en huile en 2006/2007 ont coïncidé avec une progression constante de la demande en huiles végétales destinées à la consommation humaine et utilisées, en particulier, comme combustibles et matières premières dans la production de biodiesel. Cette situation explique la vive réaction du marché aux rapports faisant état d’un recul des stocks d’huile de palme et aux révisions à la baisse des prévisions concernant la production mondiale d’huile de palme en 2007.

Parmi les autres facteurs qui contribuent à la solidité des prix de la campagne en cours figure l’augmentation des coûts de fret maritime, qui découle du nombre insuffisant de navires satisfaisant aux nouvelles règles internationales entrées en vigueur en janvier 2007 et, plus récemment, du fléchissement du dollar des États-Unis.

Tableau 7. Production mondiale des principales graines oléagineuses

  2004/2005 Estimations
2005/2006
Prévisions
2006/2007
  Millions de tonnes
Soja 216.6 221.4 232.9
Graines de coton 44.7 42.3 44.0
Graines de colza 45.9 48.9 47.0
Arachides (non décortiquées) 34.8 35.7 34.0
Tournesol 25.4 29.9 29.3
Palmiste 8.9 9.5 9.6
Coprah 5.2 5.1 4.8
Total   381.5  392.8  401.6
Source: FAO.
Note: les années fractionnées englobent les récoltes annuelles effectuées à la fin de la première année indiquée pour l’hémisphère nord et les récoltes annuelles effectuées au début de la seconde année indiquée pour l’hémisphère sud. Pour les cultures arbustives, qui sont produites tout au long de l’année, on utilise la production de l’année civile de la seconde année indiquée.

Tableau 8. Aperçu général des marchés mondiaux des graines oléagineuses et des produits dérivés

  2004/2005 2005/2006
Estimations
2006/2007
Prévisions
  Millions de tonnes
Total Graines oléagineuses   
Production391403412
    
Huiles et matières grasses 1   
Production142149152
Disponibilités 2158168172
Utilisation 3138145153
Échanges commerciaux 4677276
    
Rapport stocks-utilisation (%)141413
    
Farines et tourteaux d’oléagineux 5   
Production99102105
Disponibilités 2109113118
Utilisation 39598102
Échanges commerciaux 4535659
    
Rapport stocks-utilisation (%)131516
    
Source: FAO
Note: consulter la note 1 du texte pour des informations plus précises sur les définitions et la page de couverture.
1 Comprend les huiles et les matières grasses d’origine végétale et animale.
2 Production plus stocks d’ouverture.
3 Solde du bilan.
4 Les données relatives aux échanges commerciaux renvoient à des exportations fondées sur une campagne de commercialisation commune allant d’octobre à septembre.
5 Tous les chiffres relatifs aux farines sont exprimés en équivalent protéines. Ces farines comprennent toutes les farines et tous les tourteaux dérivés des cultures oléagineuses ainsi que la farine de poisson.

GRAINES OLÉAGINEUSES

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Ralentissement de la croissance de la production mondiale de graines oléagineuses en 2006/2007

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Selon les estimations, la production mondiale de graines oléagineuses de 2006/2007 devrait augmenter de 2 pour cent pour atteindre 233 millions de tonnes, ce qui représente un ralentissement par rapport aux deux dernières campagnes. La production de soja devrait augmenter de 5 pour cent, atteignant un nouveau record, mais cette croissance devrait être en partie neutralisée par le recul de la production de graines de colza, d’arachides et de graines de tournesol ainsi que de coprah.

En ce qui concerne le soja, une récolte sans précédent, de plus de 86 millions de tonnes, a été rentrée aux États-Unis grâce à un accroissement de la superficie et des rendements. En Amérique du Sud, la production devrait progresser de 7 à 8 pour cent, selon les estimations. Contrairement aux attentes antérieures, la production a continué d’augmenter au Brésil, où, après une forte contraction des semis, des conditions météorologiques excellentes ont donné lieu à des rendements record, ce qui a permis à la production de dépasser 58 millions de tonnes. En Argentine, l’expansion des semis, conjuguée à des conditions climatiques favorables, devrait permettre d’engranger une récolte record de soja (plus de 45 millions de tonnes, soit 12 pour cent de plus que le niveau atteint la campagne précédente et plus du double du volume produit en 2000). En revanche, en Chine, la production devrait reculer pour la deuxième année consécutive, selon les estimations. S’agissant des graines de colza, les prévisions font état d’une régression considérable de la production mondiale après trois ans de résultats record, principalement en raison du temps peu clément. Quatre des cinq grands pays producteurs signalent des baisses de production importantes: au Canada, la production de graines de colza a diminué par faute du mauvais temps; en Chine et en Inde, les semis ont subi une contraction; et l’Australie a souffert d’une baisse des rendements et des superficies. Dans l’UE et en Ukraine, la production de graines de colza a par contre augmenté, reflétant une expansion des semis. Le recul de la production mondiale d’ arachides est confirmé et concerne surtout l’Inde et les États-Unis. Pour ce qui est des graines de tournesol, la régression marquée de la production aux États-Unis n’a été que partiellement compensée par des hausses en Europe.

HUILES ET MATIÈRES GRASSES3/

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Ralentissement de la croissance des disponibilités mondiales

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Les prévisions actuelles concernant les récoltes de 2006/2007 font état d’un accroissement de la production mondiale d’huiles et de matières grasses de 2 à 3 pour cent environ, celle-ci atteignant 152 millions de tonnes, contre 5 pour cent la campagne précédente. Ce ralentissement résulte d’une hausse plus modeste de la production d’huile de colza et d’huile de tournesol et d’une baisse de la production d’huile d’ arachide et d’huile de coco. En revanche, la production mondiale d’huile de palme et d’huile de soja devrait continuer de progresser de 6 et 5 pour cent, respectivement. S’agissant de l’huile de palme, l’augmentation prévue tient à une nouvelle expansion des superficies exploitables consacrées aux palmiers à huile, notamment en Indonésie. Pour ce qui est de l’huile de soja, l’Argentine est responsable en grande partie de la hausse de la production. Les disponibilités mondiales d’huiles et de matières grasses (c’est-à-dire stocks de clôture de 2005/2006 plus production de 2006/2007) devraient quant à elles continuer de progresser, selon les prévisions, bien que moins rapidement que lors des deux dernières campagnes.

Progression toujours rapide de la demande

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La demande mondiale d’huiles et de matières grasses, tant à des fins alimentaires que non alimentaires, devrait continuer de croître: en 2006/2007, la consommation devrait augmenter et passer à 153 millions de tonnes, ce qui représente une hausse de 5 pour cent, du fait, principalement, de l’ huile de soja et de l’ huile de palme. L’élément moteur marquant de cette progression est l’utilisation croissante d’huiles et de matières grasses comme combustibles ainsi que comme matières premières dans la production de biodiesel. Cette utilisation continue d’augmenter dans l’UE et aux États-Unis, tandis que la demande reprend également dans divers autres pays, notamment l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Les principales huiles concernées sont l’huile de soja et l’huile de colza, mais l’huile de palme et l’huile de coco ainsi que les matières grasses animales et l’ huile de cuisson usagée sont aussi de plus en plus utilisées. Selon des estimations de sources privées, l’utilisation mondiale d’huiles et de matières grasses comme biocarburants représenterait plus de 10 pour cent de la consommation totale en 2006/2007. Grâce à diverses mesures d’incitation des gouvernements, le secteur privé continue d’investir dans les usines de production de biodiesel, indépendamment des prix des huiles fossiles dont l’évolution est incertaine. Toutefois, la croissance de ce secteur semble ralentir, peut-être en raison des préoccupations qui se font jour quant à la hausse des cours des huiles végétales. Au niveau actuel des prix des huiles végétales et minérales, la rentabilité de la production de biodiesel semble à risque et une partie importante des usines de biodiesel dans le monde ne fonctionnera probablement pas à pleine capacité.

En ce qui concerne la consommation totale d’huiles et de matières grasses, les disponibilités limitées d'huiles de colza, d’ arachide, de tournesol et de coprah entraînent une plus grande dépendance vis-à-vis de l’huile de soja et de l’huile de palme. Ensemble, ces deux huiles devraient représenter pratiquement 60 pour cent de la consommation totale. Traditionnellement, l’essentiel de l’expansion de la demande mondiale survient dans les pays en développement; toutefois, en 2006/2007 (comme lors des deux dernières campagnes), une croissance importante a également été enregistrée dans les pays développés, due à la production naissante de biodiesel. L’Asie continue d’être responsable de l’expansion de la demande. Il convient de prendre note en particulier de la Chine où la croissance démographique et la hausse du PIB continuent de stimuler la consommation alimentaire, tandis qu’en Malaisie et au Brésil, la croissance semble être déterminée par l’utilisation accrue des huiles végétales comme combustibles ou pour la production de biodiesel.

Le resserrement des disponibilités impose une réduction des stocks

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Par rapport à la demande globale, les disponibilités mondiales d’huiles et de matières grasses semblent abondantes compte tenu de l’importance des stocks existants. Toutefois, selon les prévisions, la production de 2006/2007 ne devrait pas suffire à elle seule à couvrir la demande, d’où la réduction des réserves mondiales d’huiles et de matières grasses, qui inverserait la tendance observée ces deux dernières campagnes. La réduction prévue des réserves devrait essentiellement concerner l’huile de colza et l’huile de tournesol et être concentrée dans l’UE, en Chine, en Inde et en Amérique du Nord. Selon les estimations, les stocks d’huile de palme devraient cependant également diminuer en Malaisie et en Indonésie. D’après les prévisions actuelles pour 2006/2007, le rapport stocks mondiaux-utilisation pourrait baisser et passer de 14 pour cent à 13 pour cent, ce qui expliquerait la solidité et le nouveau raffermissement des cours des huiles et des matières grasses observés pendant la campagne en cours.

Augmentation marquée des échanges

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À l’instar des quelques dernières années, les échanges mondiaux d’huiles et de matières grasses (y compris les huiles contenues dans les graines commercialisées) devraient augmenter de 6 pour cent environ et s’établir à 76 millions de tonnes en 2006/2007. Selon les prévisions, l’huile de palme et l’huile de soja devraient de nouveau être les principales responsables de cette expansion, bien que l’on note un intérêt croissant pour l’huile de colza après l’envolée récente des prix de l’huile de palme. Les besoins mondiaux d’importation devraient essentiellement augmenter dans les pays en développement. La Chine et l’Inde restent de grands acheteurs, les volumes importés devant atteindre au total respectivement 14,3 millions de tonnes et 5,4 millions de tonnes, selon les prévisions. La hausse prévue de 11 pour cent des importations de la Chine est due aux mauvaises récoltes et à la progression de la demande intérieure, conjuguée aux importantes capacités de broyage du pays. En Inde, les importations devraient progresser en raison de la récolte réduite de la campagne en cours et de la hausse des prix intérieurs qui s’est ensuivie. L’Union européenne devrait être la principale responsable de l’augmentation notée dans les pays en développement. Les expéditions à destination de l’UE progresseront probablement pour la troisième année consécutive, car la production intérieure de graines oléagineuses ne suffit pas à couvrir la demande, tant à des fins alimentaires que pour la production de biocarburants.

En ce qui concerne les exportations, l’Argentine et les États-Unis devraient répondre en grande partie aux besoins mondiaux accrus d’importations de soja et de son huile, tandis la Malaisie et l’Indonésie continuent de dominer le marché des exportations d’ huile de palme. En Australie, les disponibilités exportables de graines de colza ont chuté en raison d’une mauvaise récolte. De même, les expéditions d’huile de tournesol de la Fédération de Russie et de l’Ukraine devraient reculer du fait de résultats insuffisants et d’une hausse de la consommation intérieure. Compte tenu de ces pénuries, les exportations d’huile de colza du Canada devraient rester inchangées, selon les estimations, par rapport au volume record de l’an dernier. Par ailleurs, l’Ukraine se positionne en tant que nouveau pays fournisseur de graines de colza. Il convient de noter l’utilisation croissante, au niveau national, d’huiles et de matières grasses comme matières premières pour la production de biodiesel ou comme combustibles et son impact grandissant sur les quantités exportables dans certains pays, notamment aux États-Unis, en Argentine, au Brésil, au Canada, en Malaise et en Indonésie.

FARINES ET TOURTEAUX4/

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Hausse continue des disponibilités grâce à des stocks de report sans précédent

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La production mondiale de farines et de tourteaux devrait continuer de croître en 2006/2007 et atteindre 105 millions de tonnes. Selon les estimations, une production record de farine de soja, essentiellement en Argentine, au Brésil, en Chine et aux États-Unis, devrait compenser les disponibilités réduites de farines de colza, de tournesol et d’ arachide ainsi que de farine de poisson enregistrées pour l’année en cours. S’agissant des disponibilités mondiales de farines et de tourteaux (c’est-à-dire stocks de clôture de 2005/2006 plus production de 2006/2007), les prévisions font état d’une progression de 4 pour cent environ, soutenue principalement par des stocks de report sans précédent.

Croissance soutenue de la demande

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En 2006/2007, la consommation mondiale de farines et de tourteaux devrait augmenter de 4 millions de tonnes environ, passant à 102 millions de tonnes (exprimées en équivalent protéines), ce qui représente une hausse de 3 à 4 pour cent, stimulée notamment par une envolée des prix des céréales fourragères. La farine de soja devrait représenter plus de 90 pour cent de l’augmentation prévue. Pour les trois quarts, la demande devrait croître dans les pays en développement, où la consommation progresse bien plus rapidement que dans les pays développés. Cette croissance de la consommation continue de concerner avant tout l’Asie, le plus fort taux de croissance, en termes absolus, étant attendu en Chine. Au Brésil, la demande devrait continuer de progresser, selon les prévisions, soutenue par l’expansion de l’industrie des productions animales. Parmi les pays développés, la consommation devrait rester pratiquement inchangée aux États-Unis, alors que dans l’UE, l’utilisation des farines et tourteaux d’oléagineux pourrait encore augmenter grâce aux prix attrayants offerts pour la farine du fait de l’expansion des capacités de broyage nationales, laquelle est motivée par l’industrie des biocarburants, et de l’utilisation grandissante d’aliments pour animaux composés dans les pays membre d'Europe de l'Est.

La production excédentaire entraînera probablement un nouvel accroissement des réserves

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Selon les prévisions actuelles, la production de farines et de tourteaux de 2006/2007 devrait dépasser la demande, comme lors des deux années précédentes. Par conséquent, les réserves devraient encore augmenter, bien que de manière moins marquée que ces dernières années. Cette progression serait en grande partie attribuable aux réserves accrues de soja et de farine de soja en Amérique du Sud. Compte tenu des perspectives actuelles en ce qui concerne l’offre et la demande, les estimations font état d’une hausse du rapport stocks mondiaux-utilisation des farines et des tourteaux par rapport à la campagne précédente. La raison pour laquelle cette hausse n’est pas accompagnée d’un fléchissement des cours internationaux de la farine réside dans la forte pression que les marchés tendus des céréales fourragères exercent sur les prix des aliments pour animaux.

Les échanges devraient continuer de croître

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Les échanges de farines et de tourteaux devraient poursuivre leur essor en 2006/2007. Les expéditions mondiales (exprimées en poids du produit et y compris les farines contenues dans les graines commercialisées) devraient croître de 6 pour cent pour atteindre 72 millions de tonnes. La farine de soja devrait être responsable de pratiquement la totalité de cette expansion, celle-ci tenant à seulement deux pays, l’Argentine et les États-Unis. En revanche, une contraction des volumes exportés est attendue au Brésil et en Inde, en raison, respectivement, d’un accroissement de la demande au niveau national et de mauvaises récoltes intérieures. En ce qui concerne les importations, pratiquement toute l’augmentation de la demande d’importation mondiale devrait provenir de pays en développement, notamment ceux de la région Asie. En Chine, le recul de la production intérieure de soja, conjuguée à une hausse de la demande de farines, devrait de nouveau faire progresser le volume des importations de 2 à 3 millions de tonnes (10 pour cent) (y compris les farines contenues dans les graines importées). Dans l’UE, qui représente près d’un tiers de la demande d’importation mondiale, les achats de farines augmenteraient de 3 pour cent, selon les estimations.

PERSPECTIVES POUR 2007-2008

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Resserrement attendu de l’offre et de la demande, en particulier dans le secteur des farines

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Les semis de printemps des cultures oléagineuses de 2007/2008 sont en cours dans l’hémisphère Nord et influencent déjà le marché. S’agissant tout d’abord du soja, selon les intentions de semis des États-Unis, la superficie ensemencée serait réduite de 10 pour cent, les agriculteurs consacrant plus de terres au maïs. À supposer que les rendements soient moyens, la production pourrait régresser de 12 à 14 pour cent. Les prévisions concernant la Chine semblent indiquer un recul de la production pour la deuxième année consécutive. En Amérique du Sud, où le soja sera mis en terre vers la fin de l’année en cours, la superficie ensemencée dépendra de l’évolution des prix au cours des six prochains mois. En Argentine et au Brésil, les cours du maïs qui demeurent élevés encourageraient les agriculteurs à étendre les semis de maïs, en partie aux dépens du soja, freinant ainsi l’expansion de cette culture en 2007/2008. Bien que ce recul de la production de soja ait un impact modéré grâce à des stocks d’ouverture record, une chute marquée des stocks de clôture de 2007/2008 serait inévitable, d’où un resserrement du marché et une fermeté persistante des cours internationaux du soja et des farines. En revanche, au Canada, grâce à la demande grandissante en matières premières pour la production de biodiesel, la superficie consacrée au colza devrait progresser de 12 pour cent jusqu'à un niveau encore jamais atteint, ce qui pourrait donner lieu à une récolte record de 10 millions de tonnes. Dans l’UE, les semis de graines de colza de la nouvelle campagne ont augmenté de plus de 10 pour cent pour la deuxième année consécutive, selon les rapports, et la production devrait croître de 10 à 15 pour cent, en fonction des conditions météorologiques. Des accroissements de production considérables sont également escomptés en Fédération de Russie et en Ukraine. Conjuguées à une reprise probable de la production en Inde et en Australie, ces hausses pourraient relancer la production mondiale de graines de colza, qui atteindrait un volume record historique en 2007/2008. S’agissant de la nouvelle récolte de graines de tournesol dans l’hémisphère Nord, les estimations actuelles font état d’une réduction de la production mondiale. Dans l’ensemble, la production totale de graines oléagineuses de 2007/2008 pourrait ne pas atteindre les niveaux des deux campagnes précédentes, car la progression prévue de la production de graines de colza pourrait ne pas suffire à neutraliser le déclin escompté dans le secteur du soja.

La demande en produits dérivés des cultures oléagineuses et, en particulier, en huiles devant continuer d’enregistrer une vive croissance, la réduction prévue de la production entraînerait une chute des stocks mondiaux, qui inverserait la tendance observée durant les trois dernières campagnes. Cette évolution, ainsi que le resserrement prévu des marchés mondiaux du maïs et du blé en 2007/2008 (ce qui diminue également la probabilité d’une reprise de la production oléagineuse lors de la campagne suivante), donnent à penser que les prix dans le complexe oléagineux resteront fermes pendant le reste de la campagne en cours et lors de la prochaine campagne. Du fait du ralentissement probable de la croissance de la production mondiale dans le secteur de l’élevage, par suite des prix élevés persistants des aliments pour animaux, la pression à la hausse qui s’exerce sur les cours des graines oléagineuses et des farines d’oléagineux pourrait s’atténuer au fil des campagnes; par contre, la pression exercée sur les prix des huiles végétales pourrait s’intensifier compte tenu des perspectives concernant les disponibilités mondiales d’huile de colza et d’huile de palme, dont la situation devrait rester tendue par rapport à la demande à des fins alimentaires et pour la production de biocarburants.


1.  La quasi-totalité des oléagineux dans le monde est broyée en vue de l’obtention d’huiles et de matières grasses destinées à la consommation humaine ou à des utilisations industrielles, de même que de tourteaux et farines, ingrédients entrant dans la composition d’aliments pour animaux. L’analyse de l’état du marché porte donc moins sur les graines oléagineuses que sur les huiles et graisses de même que les tourteaux et farines. C’est ainsi que les données de production pour les huiles (tourteaux) obtenues à partir de graines d’oléagineux correspondent à l’équivalent huile (tourteaux) de la production actuelle des graines d’oléagineux utilisées, tandis que les données sur les échanges et les stocks d’huiles (tourteaux) correspondent à la somme des échanges et des stocks d’huiles et de tourteaux et à l’équivalent huile (tourteaux) des échanges et des stocks de graines d’oléagineux.

2.  Pour des détails complets sur les indices des prix et les prix, voir le tableau A23 à l’appendice.

3. La présente section analyse l’évolution prévue de la production d’huiles de toutes origines qui, outre les produits dérivés des cultures oléagineuses décrites dans la section précédente, comprennent l’huile de palme, les huiles d’origine marine ainsi que les matières grasses animales.

4.  La présente section analyse l’évolution de la production de farines de toutes origines qui, outre les produits dérivés des cultures oléagineuses décrites dans la section sur les graines oléagineuses, comprennent la farine de poisson ainsi que les farines d’origine animale.

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