Définition
Principes directeurs
Objectifs
Conséquences possibles d'une évaluation de récolte mal conduite
Pratiques recommandées
L'évaluation de la récolte est une vérification systématique destinée à déterminer jusqu'à quel point les opérations de récolte ont respecté le plan de récolte, et ont atteint les objectifs fixés tout en se conformant aux normes établies en matière de pratique. On peut procéder à ces évaluations alors que les opérations sont encore en cours (évaluation en cours de récolte) ou sont terminées (évaluation après-récolte).
Les évaluations de récolte permettent d'obtenir des renseignements sur la qualité des opérations de récolte forestière (pour chacune de ces opérations ou seulement pour certaines d'entre elles, choisies au hasard). Elles constituent un élément essentiel de toute gestion viable des forêts.
Ces évaluations devraient être effectuées par un personnel qualifié, en présence des cadres et du personnel de supervision responsables des opérations de récolte.
Les évaluations en cours de récolte permettent d'observer les travailleurs et le matériel «en action» et de prendre au besoin des mesures correctives immédiates. Les évaluations après récolte ont surtout pour objet de mesurer l'impact de la récolte sur l'environnement et de vérifier si les pratiques standard ont bien été appliquées. Ces évaluations devraient donner lieu à la rédaction de rapports qui seront ensuite communiqués aux sociétés ou aux organismes de gestion des forêts, aux services gouvernementaux pertinents et aux équipes de bûcherons.
Les évaluations des récoltes devraient en premier lieu poursuivre les objectifs suivants:
· s'assurer de l'efficacité des techniques d'abattage dirigé et de tronçonnage des arbres;· s'assurer de la conformité des opérations de coupe et de débardage avec le plan de récolte;
· quantifier les pertes de bois, en volume et en valeur, dues à de mauvaises méthodes de travail;
· comparer les normes et l'emplacement effectifs des chemins forestiers, des premiers dépôts transitoires et des pistes de débardage avec les spécifications du plan de récolte et déterminer les causes des différences éventuelles;
· apprécier l'état des chemins forestiers, des premiers dépôts transitoires et des pistes de débardage, en particulier sur le plan du drainage et de la formation d'ornières;
· quantifier le dérangement du sol imputable aux opérations de récolte;
· prévoir l'incidence de la récolte sur la population du prochain peuplement, la régénération, les autres végétaux et la faune;
· vérifier si les zones protégées, les bandes tampons et les lieux à vocation culturelle ou touristique sont restés intacts;
· vérifier si le matériel et les méthodes de travail sont conformes aux règles de sécurité;
· vérifier si l'on se débarrasse convenablement de l'huile usée, des produits chimiques et autres déchets ou polluants;
· inspecter les camps de chantier pour vérifier si la réglementation en matière de santé, d'hygiène et de sécurité est bien appliquée.
Une évaluation de récolte mal conduite peut amener aux conséquences suivantes:
· les exploitants et les pouvoirs publics ne sauront pas si les opérations de récolte ont atteint leurs objectifs;· les pratiques de récolte erronées ne seront pas corrigées et continueront à occasionner une dégradation de l'environnement, des pertes commerciales, de nombreux accidents et la démoralisation des équipes de bûcherons.
· Les évaluations après-récolte seront effectuées lorsque, une fois les opérations de récolte achevées, suffisamment de temps s'est écoulé pour que se manifestent leurs principaux effets. Il faut compter huit à 12 mois après la récolte, dont une saison des pluies complète pour évaluer avec précision l'ampleur de l'érosion, le degré de régénération et le taux de survie des arbres endommagés. L'évaluation doit être effectuée dans les deux ans suivant la fin de la récolte, de sorte qu'il soit possible d'appliquer en temps opportun les mesures correctives indispensables.
· Il faut comparer l'emplacement effectif des chemins forestiers, des premiers dépôts transitoires et des pistes de débardage avec l'emplacement indiqué sur le plan de récolte. Toute différence doit être notée et expliquée, éventuellement en interrogeant les équipes chargées de la construction ou de l'exploitation.
· Il convient d'évaluer l'état des chemins forestiers, des premiers dépôts transitoires et des pistes de débardage. Il faut maintenir les chemins permanents en parfait état, grâce à un entretien constant, et fermer les chemins temporaires et les pistes de débardage à la circulation, en y installant des drainages transversaux. On restaurera le couvert végétal sur les chemins de terre, les pistes de débardage et les premiers dépôts transitoires.
· Il importe d'évaluer, en pourcentage, la partie de la zone de récolte utilisée pour aménager des chemins forestiers, des premiers dépôts transitoires, des pistes de débardage et des couloirs de téléphérage. On mesurera la largeur moyenne des secteurs perturbés et on la comparera avec les spécifications du plan de récolte. Il convient de prendre note de tous les endroits où une plantation d'enrichissement ou toute autre remise en état s'impose.
· Il faut vérifier si les bandes tampons sont restées intactes et si les cours d'eau ne sont pas envahis par une quantité excessive de résidus d'abattage.
· Il convient de mesurer la hauteur des souches et d'évaluer le nombre de billes qui ont été tronçonnées et qui n'ont pas été débardées. On déterminera aussi, si les souches et les billes non débardées auraient pu fournir du bois commercial. Si c'est le cas, on établira les raisons pour lesquelles ce bois a été laissé à l'abandon en interrogeant le superviseur ou les bûcherons.
· Il importe de repérer tous les arbres qu'il était prévu d'abattre et qui n'ont pas été abattus. On en déterminera les raisons en interrogeant l'équipe de bûcherons chargée de cette tâche.
· Il faut repérer tous les arbres qu'il était prévu de préserver, mais qui ont été abattus, détruits ou endommagés. S'ils sont endommagés, on déterminera si des traitements sylvicoles sont nécessaires pour corriger la situation.
· Il convient d'inspecter le matériel pour déterminer s'il correspond bien aux impératifs opérationnels et s'il est conforme aux règles de sécurité.
· Il faut s'assurer que les opérateurs d'engins ont les qualifications pour manœuvrer le matériel qui leur a été confié.
· Il importe de s'assurer que chaque travailleur dispose bien d'un équipement de protection convenable et qu'il l'utilise.
· Les résultats des évaluations de récolte doivent être communiqués aux services gouvernementaux pertinents, aux exploitants et aux équipes chargées d'effectuer la récolte. Des mesures financières incitatives en cas de travail bien fait et des pénalités pour tout travail ne satisfaisant pas aux normes, renforceront l'engagement de l'organisation en faveur de pratiques de récolte viables.
