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2. Questionnaire - DETAILLANT

Le nombre de détaillants concernés par la présente enquête est beaucoup plus élevé que les revendeurs analysés précédement. L'échantillon a été défini suivant les différents marchés, poissonneries et magasins mixtes existants dans les dix villes d'enquêtes. Presque tous les marchés (37) et également 64% des poissonneries et une dizaine de magasins mixtes (seulement à Antananarivo) ont été visités. Les détaillants actifs (permanents ou occasionnels) opérant dans les zones de chanlandise de tous ces marchés, poissonneries et magasins mixtes devaient être interrogés par les enquêteurs. Mais il en est résulté 495 détaillants qui ont bien voulu répondre au questionnaire, c'est à dire 58,5% du nombre de détaillants enregistrés.

De la même façon que pour les revendeurs, en général, les tableaux et leurs interprétations sont présentés selon l'ordre sequentiel du questionnaire lequel est composé de six parties : l'identité des opérateurs, description et niveau d'activité, l'approvisionnement en produits, les débouchés, l'affectation des bénéfices et les problèmes et perspectives.

Chaque fois que des résultats significatifs ont pu être obtenus dans l'interprétation des 36 tableaux, des conclusions partielles ont été établies. L'objectif de la présente enquête sur les détaillants est de déterminer l'importance, le rôle et les problèmes de ces opérateurs dans le circuit commercial. Evidemment, toutes les informations obtenues dans cette enquête serviront à la planification du développement du secteur de la pêche en particulier le commerce.

2.1. Données socio-métriques sur les détaillants

Le tableau D-1 regroupe l'ensemble des caractéristiques socio-métriques des détaillants. Il apparait que l'activité commerciale peut être pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes avec une légère dominance de ces dernières. Notons cependant qu'à Toliara et à Morombe, il n'y a presque que des femmes. En effet, à titre d'exemple, il existe une division sexuelle du travail dans la petite pêcherie Vezo. Le rôle de l'homme s'arrête au débarquement. Et, il appartient à la femme de s'occuper de la distribution des captures. A Manakara, on peut aussi constater que presque la totalité des détaillants sont des femmes.

L'âge moyen est de 35 ans, soit un peu moins que celui des revendeurs.

TABLEAU D - 1 : IDENTITE DES DETAILLANTS

V I L L ENombre enquêtésSexeAge moyenNiveau scolaire *Religion **Taille moyen. familleNbre moyen enfant
HF12345Abstention1234
ANTANANARIVO23711712035.061105446516114115175.13.3
ANTSIRABE34191536.021814000270076.33.7
ANTSIRANANA58362235.01224210012764214.92.7
FIANARANTSOA123935.037110039009.67.3
MAHAJANGA34102436.06198100157393.63.7
MANAKARA2212134.03163000711046.04.1
MOROMBE60634.051000020047.85.1
MORONDAVA2671936.06137000119069.06.2
TOAMASINA2618839.01178000149036.13.9
TOLIARA4004030.035410001680165.13.8
T O T A L49521128435.013422410785172261848775.53.7

* 1. Pas d'étude
2. primaire (CEPE)
3. Secondaire (BEPC)
4. Baccalauréat
5. Universitaire

** 1. Catholique
2. Autres chrétiens
3. Musulmane
4. Athée

Parmi les enquêtés, 46,9% ont fréquenté l'école primaire et 22,4% sont parvenus au niveau de l'enseignement secondaire. Tandis que 28,0% n'ont reçu aucune éducation scolaire. Par comparaison avec les revendeurs, les revendeurs, le niveau d'instruction des détaillants est presque le même. En général, 82,8% des enquêtés sont tous des chrétiens (catholiques ou autres) et 15,6% sont des athées. Toutefois, cette dernière catégorie devrait être interprétée avec prudence, car à vrai dire à Madagascar, il n'existerait pas de véritable athées.

La taille de la famille des détaillants (5,5) est inférieure à celle des revendeurs (6,1). Elle se situe au dessous de la moyenne nationale (6,0).

78,8% des détaillants qui ont répondu n'ont aucun lien de parenté avec les pécheurs. Les détaillants ayant de liens de parentés avec les producteurs (21,2%) sont surtout rencontrés dans les régions littorales, sauf à Mahajanga, à Toamasina et à Morombe. Le degré de parenté avec les revendeurs est très faible (9,6%). Donc détaillants et revendeurs sont des simples partenaires dans la majorité des cas.

TABLEAU D - 2: LIEN DE PARENTE AVEC LES PECHEURS ET LES REVENDEURS

V I L L ELien de parenté avec les pêcheursLien de parenté avec les revendeurs
Dir.LoinAucunAbstentionDir.LoinAucunAbstention
ANTANANARIVO411676510517547
ANTSIRABE1033031300
ANTSIRANANA261310141403
FIANARANTSOA2010010101
MAHAJANGA2329000304
MANAKARA1408021712
MOROMBE00600060
MORONDAVA1805300215
TOAMASINA1024101241
TOLIARA161212002614
T O T A L8463347130936987

La presque totalité (94,0%) des détaillants opèrent à l'intérieur de leur Faritany d'origine (Tableau D-3).

TABLEAU D - 3 : REPARTITION DES DETAILLANTS PAR FARITANY D'ORIGINE

V I L L EANTA.ANTSI.FIAN.MAHA.TOAMA.TOLIARATOTAL
ANTANANARIVO23421000237
ANTSIRABE310300034
ANTSIRANANA349121258
FIANARANTSOA001200012
MAHAJANGA404250134
MANAKARA002200022
MOROMBE0000066
MORONDAVA000002626
TOAMASINA502019026
TOLIARA000004040
T O T A L2775145272075495

2.2. Description et niveau d'activité

Selon la répartition des détaillants suivant leurs fonctions commerciales complémentaires (tableau D-4), 61,6% pratiquent exclusivement la vente au détail. Tandis que le reste cumule la fonction de détaillant avec celle de revendeur. Cela peut s'expliquer par trois raisons : soit que le détaillant cohabite directement avec les pêcheurs soit qu'il essaie d'éviter l'intermédiaire pour diminuer les frais et augmenter les marges, soit enfin qu'il collecte une plus grande quantité, par exemple, en poisson salé-séché ou en poissons frais, qu'il ne peut vendre à lui tout seul, alors il revend une partie aux autres détaillants. Cette dernière opération lui permettrait de rembourser certains frais de transport et gagner un peu plus sur la revente. Ces cumuls de fonction se retrouvent surtout à Fianarantsoa, Mahajanga et à Manakara.

Le nombre d'années d'activités, d'après le tableau D-5, permet d'apprécier le niveau de qualification professionnelle des détaillants. En effet, 31,5% des détaillants ont une expérience professionnelle de plus de 9 ans, et 86,7% sont dans le métier depuis plus de 2 ans. Donc 13,3% seulement pratiquent depuis moins de 2 ans, et les vrais débutants (moins de 1 an) ne constituent que 3,6%. Ainsi, peut-on dire qu'il y a une grande stabilité dans la profession, et que le niveau de qualification induit par cette expérience professionnelle pourrait être satisfaisante.

TABLEAU D - 4 : REPARTITION DES DETAILLANTS SUIVANT LEURS FONCTIONS COMMERCIALES COMPLEMENTAIRES

V I L L ESimple
détaillant
Détaillant-
revendeur
ANTANANARIVO15285
ANTSIRABE313
ANTSIRANANA3820
FIANARANTSOA012
MAHAJANGA430
MANAKARA022
MOROMBE60
MORONDAVA260
TOAMASINA917
TOLIARA391
T O T A L305190

TABLEAU D - 5 : EXPERIENCE PROFESSIONNELLE (en années)

V I L L E<11 – 22 – 44 – 66 – 9≥9Total
ANTANANARIVO91145543484237
ANTSIRABE2410106234
ANTSIRANANA11214941858
FIANARANTSOA13322112
MAHAJANGA03868934
MANAKARA125221022
MOROMBE0101226
MORONDAVA04673626
TOAMASINA034531126
TOLIARA452971340
T O T A L18489710571156495

<1 : Inférieur à l année
1–2 : De l année jusqu'à 2 années non comprise
… :
≥/ 9 : Supérieur ou égale à 9 années

L'attitude positive vis-à-vis du métier est confirmée par les chiffres du tableau D-6. La moitié des réponses au questionnaire déclare exercer le métier par habitude. Ensuite, 22,2% trouve le métier plus lucratif que les autres. Enfin, les autres motifs constituent 18,1%. Ce sont ceux par exemple, des personnes sans travail correspondant à leur formation et des retraités.

TABLEAU D - 6 : MOTIF DE CHOIX DU METIER

V I L L EPar
habitude
LucrativeMoins
fatiguant
AutresNombre de
réponses
Abstention
ANTANANARIVO13760223625519
ANTSIRABE7100826
ANTSIRANANA2434174814
FIANARANTSOA3920140
MAHAJANGA166515420
MANAKARA1215170440
MOROMBE330060
MORONDAVA161710340
TOAMASINA21025280
TOLIARA38011400
T O T A L258115529451959

Le tableau D-7 montre le nombre de jour de vente par semaine des détaillants enquêtés. On constate que la majorité travaille 6 ou 7 jours par semaine. La moyenne générale pour toutes les villes d'enquête est de 5,4 jours par semaine. L'activité de vente au détail constituerait peut-être la principale occupation quotidienne des détaillants. Il faut remarquer que le nombre de jour assez faible observé à Toliara résulte de l'existence des “Jours interdits au travail” consacrés par la coutume locale et également l'existence parmi les détaillants enquêtés d'une forte proportion de spécialistes en poisson fumé, qui ne travaillent qu'une ou deux fois par semaine au marché. De même, celui de Fianarantsoa peut s'expliquer par la faible disponibilité des produits, les problèmes de communication, et de réalisation d'activité supplémentaire.

TABLEAU D - 7 : REPARTITION DES DETAILLANTS SUIVANT NOMBRE DE JOURS DE VENTE AU DETAIL PAR SEMAINE

V I L L E1234567AbstentionNombre de jour moyen
ANTANANARIVO23144141078855,9
ANTSIRABE00133141035,4
ANTSIRANANA31373522504,7
FIANARANTSOA160003203,8
MAHAJANGA30210141405,7
MANAKARA0222221205,6
MOROMBE000100506,5
MORONDAVA2122071115,3
TOAMASINA122265624,7
TOLIARA9925210303,6
T O T A L2136322332164176115,4

TABLEAU D - 8 : STATUTS DES DETAILLANTS

V I L L E1234Nbre de rép.Abstention
ANTANANARIVO192153932492
ANTSIRABE29000295
ANTSIRANANA54101563
FIANARANTSOA12010130
MAHAJANGA32302370
MANAKARA22000220
MOROMBE600060
MORONDAVA26000260
TOAMASINA24200262
TOLIARA40100410
T O T A L4372240650512

1. Pour leur propre compte
2. Pour une société
3. Pour un révendeur
4. Autres

Les chiffres du tableau D-8 font ressortir qu'une grande majorité des détaillants travaille pour leur propre compte (86,5% des réponses). Il y a aussi ceux qui travaillent pour les revendeurs (7,9% des réponses). Ce sont les personnes quoi ont des liens de parenté avec les revendeurs (voir tableau D-2). Seulement, 4,4% des réponses déclarent travailler pour les sociétés, qui sont en général propriétaires des poissonneries, où les détaillants travaillent. Ces poissonneries qui se trouvent en majorité à Antananarivo commercialisent presque exclusivement des poissons de mer congelés.

IL ressort du tableau D-9 que 60,6% des détaillants enquêtés ne font que la vente de poisson. Ils vivent donc uniquement du revenu de cette activité. Par contre, il faut remarquer que ce pourcentage est plus bas pour les revendeurs (48,6%). Le reste complète leur revenu par la pratique de l'agriculture (43,2% des réponses), l'élevage (20,7% des réponses). De même que les revendeurs, les détaillants effectuent très rarement la pêche (8,7% des réponses). Certains détaillants combinent la vente de poisson avec d'autres commerces (16,2% des réponses), avec l'artisanat ou avec d'autres types d'emploi comme la maçonnerie….

TABLEAU D - 9 : AUTRES TYPES D'ACTIVITES DES DETAILLANTS

V I L L EPratique d'autres activitésSans autres activités
Nbre de détaillantsType d'activité *
123456Nbre de rep.
ANTANANARIVO101624201727130136
ANTSIRABE1711000001117
ANTSIRANANA2461106042734
FIANARANTSOA6530131136
MAHAJANGA2172213402813
MANAKARA7102132915
MOROMBE000000006
MORONDAVA118061001515
TOAMASINA4201001422
TOLIARA4220000436
T O T A L1951045021391215241300

* 1. Agriculture
2. Elevage
3. Pêche
4. Autres commerce
5. Artisanat6. Autres

Selon le tableau D-10, seulement 14,7% des détaillants déclarent investir dans la pêche, soit dans les engins de pêche, soit dans les pirogues. En comparaison avec les revendeurs, le pourcentage de détaillants qui investissent dans la pêche est beaucoup plus faible. Ce fait peut s'expliquer par les contacts directs plus rares et moins nécessaires des détaillants avec les pêcheurs. (cf. tableau D-4). Tandis que les revendeurs sont davantage obligés d'avoir des liens plus étroits avec les pêcheurs. L'investissement dans la pêche, pour eux, peut garantir une certaine disponibilité des produits.

La grande majorité des détaillants enquêtés ne disposent pas de moyen de stockage comme magasin à température ambiante, réfrigérateur, entrepôt frigorifique et congélateur (tableau D-11). Seulement, 11,9% des enquêtés ont déclaré posséder un quelconque de ces différents moyens de stockage. En ce qui concerne les entrepôts frigorifiques et les congélateurs, ce sont en général des détaillants-poissonniers qui les possèdent. Leur capacité de stockage dépasse dans la majorité des cas 200 Kg pour les congélateurs à Antananarivo et de 100 à 200 Kg pour les autres villes, et plus que 1.000 Kg pour les entrepôts frigorifiques. Le stockage sous glace est mentionné seulement par les détaillants d'Antananarivo et la capacité varie de 50 à 200 Kg pour 3 enquêtés et pour d'autres plus de 200 Kg. Il faut remarquer que ces détaillants commercialisent des poissons frais d'eau douce provenant du Lac-Itasy ou du Lac Alaotra ainsi que de la région de Miandrivazo. Tandis que le magasin à température ambiante, qui sert à stocker surtout les poissons salés-séchés et fumés, peut être, soit des arrières boutiques des points de vente (cas de Fianarantsoa) soit une partie de l'habitation même du commerçant. Pour les autres détaillants, aucun moyen de stockage n'est utilisé car la faible quantité mise en vente ne le justifie pas, et qu'elle est supposée liquidée le jour même de l'achat.

TABLEAU D - 10 : INVESTISSEMENT DES DETAILLANTS EN EQUIPEMENT DE PECHE

V I L L ENombre de détaillantsInvestissent dans:
Engins de pêchePirogueAutresNombre de réponses
ANTANANARIVO43104
ANTSIRABE00000
ANTSIRANANA13311216
FIANARANTSOA11001
MAHAJANGA775012
MANAKARA131111022
MOROMBE00000
MORONDAVA141413633
TOAMASINA55106
TOLIARA16016016
T O T A L7344588110

TABLEAU D - 11 : REPARTITION DES DETAILLANTS D'APRES LA DISPONIBILITE DE MOYEN DE STOCKAGE.

V I L L EMagasin à tempéra. ambianteRefrigérateurEntrepôt frigorifiqueCongélateurNombre de détaillants
ANTANANARIVO0822030
ANTSIRABE00011
ANTSIRANANA00213
FIANARANTSOA40004
MAHAJANGA20035
MANAKARA1200012
MOROMBE00000
MORONDAVA00000
TOAMASINA00123
TOLIARA00011
T O T A L18852859

L'analyse du tableau D-12 montre que 55,4% des détaillants sont propriétaires de leurs lieux de vente. La proportion de propriétaire par rapport au locataire est plus élevée à Antananarivo, à Antsiranana, à Morondava et à Toliara.

Une forte majorité des détaillants enquêtés utilisent l'étal au marché comme lieu de vente (69,3%). L'étal au bord de rue est utilisé, par 18,2%. Donc, d'une manière générale, dans les marchés urbains, le lieu de vente le plus fréquent est l'étal (87,5% au total). Le reste est constitué soit par des magasins (8,2%), soit par d'autres. Les magasins de vente se trouvent surtout à Antananarivo, en particulier pour la commercialisation des poissons congelés. Les autres lieux de vente comprennent la vente au porte à porte, ou aux hotels-restaurants.

TABLEAU D - 12 : INFRASTRUCTURE DE VENTE ET STATUT

V I L L EMagasinsEtals au marchéEtals bord rueAutresNombre de réponses
PLPLPLPLPL
ANTANANARIVO1022675264116114786
ANTSIRABE100280000128
ANTSIRANANA103467170497
FIANARANTSOA001111000211
MAHAJANGA211212113626
MANAKARA001200200122
MOROMBE0032001042
MORONDAVA00151000201710
TOAMASINA202250000425
TOLIARA103910000401
T O T A L17231631767415174271218

P : propriété
L : location

En ce qui concerne la valorisation des produits, 17,4% des détaillants enquêtés ont répondus la faire (tableau D-13). Le mode de valorisation dominante est le fumage avec une quantité journalière variant de 5 Kg à 60 Kg par détaillant. Pour le salage-séchage, la quantité varie dans la majorité des cas entre 5 Kg et 30 Kg. Tandis que pour les poissons congelés les quantités sont plus élevées, et varient entre 15 Kg jusqu'à 1.000 Kg. Il s'agit des cas des commerçants spécialisés en poisson congelé. La congélation des quantités assez faibles est souvent liée au cas des invendus.

Il faut remarquer qu'en partie, cette valorisation n'ajoute pas véritablement de la valeur aux produits. Mais elle sert à conserver les produits sous une autre forme (la congélation, le séchage-salage, le fumage de poissons frais invendus). Cependant, il existe quand même des détaillants spécialisés en produits congelés et fumés, qui achètent des poissons frais de bon marché, en vue de leur transformation en produits congelés ou fumés. Dans ces derniers cas, on peut penser qu'il y a de la valeur ajoutée aux produits (cas de Mahajanga, Manakara et Toliara pour les poissons fumés et d'Antananarivo pour les poissons congelés).

TABLEAU D - 13 : VALORISATION DU PRODUIT

V I L L EFaisant la valorisationNe faisant pas
la valorisation
Nbre de
détail.
Manière de valorisationNombre de
répons.
12345
ANTANANARIVO8401128229
ANTSIRABE000000034
ANTSIRANANA13202421045
FIANARANTSOA70010345
MAHAJANGA12304501222
MANAKARA1400167148
MOROMBE20001124
MORONDAVA900530817
TOAMASINA320000223
TOLIARA180201401622
T O T A L8611214341576409

1 : Congélation
2 : Refrigération
3 : Salage/sechage
4 : Fumage
5 : Autres

La question sur les moyens de transport utilisés a donné 435 réponses concernant les différents moyens, tels que à pied, pousse-pousse, charrette à boeuf, bicyclette, taxi-brousse, petite voiture, bus, taxi-ville, train, camionnette, camion et pirogue. Le tableau D-14 montre seulement les moyens plus importants, dont à pied (23,4% des réponses), le pousse-pousse (15,6%), le taxi-brousse (15,9%). On peut y ajouter le camion et la camionnette qui ne sont pas cités comme les plus nombreux, mais qui transportent les plus grandes quantités. Ces derniers moyens de transport sont utilisés presque exclusivement par les détaillants revendeurs.

Si on enlève le transport à pied du total, on constate que seuls 56 détaillants enquêtés sont propriétaires des différents moyens mentionnés ci-dessus, dont 23 sont propriétaires de pousse-pousse, de taxi-brousse et camion-camionnette cités au tableau D-14. Donc, d'une façon générale, les détaillants enquêtés utilisent des moyens qui ne leur appartiennent pas.

En outre, on constate que la quantité moyenne transportée par achat, en camion-camionnette est de 540 Kg, tandis qu'en taxi-brousse et pousse-pousse, elle est de 55 Kg et enfin à pied 23 Kg. Le transport à pied et en pousse-pousse est utilisé lorsque le lieu d'achat se trouve à proximité des marchés. Le taxi-brousse sert à transporter les produits provenant des villages plus éloignés. Pour les chargements plus importants, certains détaillants revendeurs utilisent le camion ou la camionnette, par exemple deux gros détaillants d'Antananarivo qui possèdent des moyens de stockage et de congélation de poissons.

TABLEAU D - 14 : MOYEN DE TRANSPORT - STATUT ET QUANTITE MOYENNE TRANSPORTE PAR ACHAT

V I L L EA pied *Pousse - pousseTaxibrousseCamion - camionnetteTotal
StatutQuant. moy.
p.achat
(kg) *
StatutQuant. moy.
p.achat
(kg) *
StatutQuant. moy.
p.achat
(kg) *
StatutQuant. moy.
p.achat
(kg) *
Statut
PL*PLPLPLPL
ANTANANARIVO4183042010251768693305654
ANTSIRABE1020014000000011
ANTSIRANANA110491112230141133571534
FIANARANTSOA6014000052000065
MAHAJANGA908216630576022251123
MANAKARA14019000000011250141
MOROMBE3023000015500031
MORONDAVA304200000000030
TOAMASINA1010221600215000323
TOLIARA5014000021500053
T O T A L948239595576256715540117145

* : Porteur
P : Propriété
L : Location

Selon le tableau D-15, 91,9% des détaillants utilisent des emballages. Les produits sont conditionnés pour la majorité dans des paniers (71,7% des réponses). Chaque détaillant dispose de 1 à 4 paniers dont le prix moyen est de 530 FMG. En outre, les détaillants utilisent également des sacs (17,1%) en jute ou en matières plastiques qui servent pour les poissons salés-séchés et congelés, dont le prix moyen est de 1.040 FMG. Les autres types d'emballages (8,7%) sont soit des bacs en plastiques, soit des bidons métalliques, soit des pots de peintures, soit des seaux en plastiques.

TABLEAU D - 15 : EMBALLAGE UTILISE

V I L L ENombre détaillant utilisant emballageType d'emballageNombre de réponses
paniercaissesacautres
ANTANANARIVO2171728456231
ANTSIRABE181800018
ANTSIRANANA57344111160
FIANARANTSOA12801312
MAHAJANGA342707135
MANAKARA228031122
MOROMBE660006
MORONDAVA231403623
TOAMASINA261509226
TOLIARA403702140
T O T A L455339128141473

A travers le tableau D-16, on constate que 20,6% des détaillants enquêtés ont recours au crédit. Parmi les crédits utilisés, le crédit familial et le crédit commerçant participent également pour 35% des réponses. En revanche, 19,3% des cas sont financés par des sociétés de pêche. Ils correspondent aux 22 détaillants opérant pour le compte des sociétés (voir tableau D-8). Le recours au crédit bancaire est très rare et ne se pratique qu'à Antananarivo. Il apparait donc que la majorité utilise leur propre ressource pour financer leur activité.

Si on compare ces constatations par rapport à celles observées sur les revendeurs, on peut dire que les détaillants profitent plus souvent des financements de tiers. Pour les revendeurs, la moitié des ressources de crédit appartient à la famille (44,4%). Tandis que le crédit-commerçant ne constitue que 11,1%. En revanche, pour les détaillants, les deux types de crédit ont le même pourcentage. On constate donc que le crédit-commerçant est utilisé beaucoup plus par les détaillants. Ce crédit-commerçant est en fait des crédits accordés par les revendeurs aux détaillants. Cela est confirmé par le tableau D-8, où 40 détaillants déclarent travailler pour les revendeurs. Le même nombre est d'ailleurs retrouvé sur le tableau D-16 pour les détaillants qui profitent du crédit-commerçant.

On peut donc tirer une conclusion générale sur le rôle des revendeurs dans le circuit des produits halieutiques. D'un côté, ils stimulent le développement de la production par l'investissement dans ce secteur (cf. tableau R-7) et de l'autre, ils développent la commercialisation par le financement des détaillants. Cette situation montre que certains revendeurs cherchent à faciliter leur accès aux produits et en même temps, leur écoulement au marché.

Les sociétés de pêche font aussi la même politique pour des poissons congelés en créant leur propre réseau de distribution (poissonnerie).

TABLEAU D - 16 : SOURCE DE FINANCEMENT DES MOYENS DE VENTE

V I L L EPropres
ressources
Crédit
Nombre de revendeursSources de crédit *
12345Nombre de réponses
ANTANANARIVO142773152830581
ANTSIRABE340000000
ANTSIRANANA544012216
FIANARANTSOA84001124
MAHAJANGA340030003
MANAKARA220000000
MOROMBE06000606
MORONDAVA200000000
TOAMASINA260020002
TOLIARA31110192012
T O T A L37110232240418114

* 1. Banque
2. Société
3. Commerçant
4. Famille
5. Autres

Suivant le tableau D-17, 9,8% seulement des détaillants spécialisés dans la commercialisation des produits frais, utilisent la glace. Ces cas se trouvent surtout à Antananarivo, Antsiranana, Mahajanga et Toliara. Ceux qui n'utilisent pas de la glace le justifient particulièrement par la simple constatation “qu'elle ne sert à rien” (46,0% des réponses). La même réponse a été aussi donnée par les revendeurs (cf. tableau R-12). Cela s'explique également par la faible quantité vendue journellement par rapport à une demande assez élevée, et par conséquent, l'écoulement le jour même de presque la totalité des poissons disponibles. Il y a aussi fréquence d'approvisionnement presque journalière par les revendeurs, qui dispense les détaillants du stockage et de la conservation. Les autres raisons de la non-utilisation de la glace sont le prix “trop cher” (20,1% des réponses) et sa non-disponibilité (15,9% des réponses).

TABLEAU D - 17 : UTILISATION DE LA GLACE PAR LES DETAILLANTS SPECIALISES EN PRODUIT FRAIS

V I L L EUtilisant de la glaceN'utilisant pas de la glace
Nbre de détailJustifications *Nombre de répons.
12345
ANTANANARIVO91215145931394
ANTSIRABE017000000
ANTSIRANANA41647110224
FIANARANTSOA099010111
MAHAJANGA48002226
MANAKARA010900009
MOROMBE05000000
MORONDAVA06301509
TOAMASINA01701646026
TOLIARA7110190010
T O T A L242203038871618189

* 1 : Pas disponible
2 : Trop cher
3 : Ca ne sert à rien
4 : La clientèle n'aime pas
5 : Autres

TABLEAU D - 18 : EMPLOI DU PERSONNEL ET LEUR MODE DE REMUNERATION

V I L L EAvec du personnelSans personnel
Nbre de détailMode de rémunérationNbre de réponses
1234
ANTANANARIVO342530138203
ANTSIRABE30030331
ANTSIRANANA17301301641
FIANARANTSOA00000012
MAHAJANGA61300428
MANAKARA10010121
MOROMBE0000006
MORONDAVA00000026
TOAMASINA51022521
TOLIARA00010140
T O T A L667850368429

1 : Par part
2 : En nature
3 : En salaire
4 : Combinaison

A partir du tableau D-18, on peut déduire que seuls 13,3% des détaillants utilisent du personnel. Parmi ceux-ci 73,5% emploient des salariés. Les autres modes de rémunération sont beaucoup plus rares. Ce nombre de personnel utilisé très faible ne signifie pas que le détaillant travaille seul. Dans la majorité des cas, il est aidé par les membres de la famille qui ne sont pas considérés comme du personnel rémunéré.

2.3. Approvisionnement en produit

Concernant l'approvisionnement, le tableau D-19 fait apparaître que pour 47,4% des réponses, les détaillants se fournissent auprès des revendeurs. On constate que 43,8% des réponses déclarent acheter les produits directement auprès des pêcheurs. Le reste (8,8%) achètent les sociétés de pêche. C'est le cas des poissonneries et des détaillants des marchés d'antananarivo et de Toamasina qui commercialisent les poissons congelés.

L'achat direct aux pêcheurs dominent dans les villes côtières. Cela du fait de la proximité du lieu de débarquement et également du fait de la domination des produits frais dans ces villes, sauf à Toamasina, où les poissons congelés sont les plus importants. D'une manière globale, la fréquence d'approvisionnement est en moyenne de 4,4 fois par semaine.

TABLEAU D - 19 : TYPE DE FOURNISSEUR ET LA PERIODICITE D'APPROVISIONNEMENT

V I L L EPêcheur-producteurRevendeurSociéte de pêcheNombre de réponses
121212
ANTANANARIVO505,11534,0343,6237
ANTSIRABE32,7193,50022
ANTSIRANANA333,4274,40060
FIANARANTSOA73,372,60014
MAHAJANGA303,852,824,537
MANAKARA195,233,30022
MOROMBE66,000006
MORONDAVA215,483,80029
TOAMASINA155,663,885,429
TOLIARA333,676,00040
T O T A L2174,42353,5444,5496

1. Nombre de réponses

2. Fréquence moyenne par semaine

L'achat aux revendeurs est dominant à Antananarivo, et à Antsirabe qui sont des villes très peuplées des hauts-plateaux. Là, la fréquence d'approvisionnement moyenne est de 3,5 fois par semaine. Elle est plus faible car les détaillants spécialisés en salés-séchés s'approvisionnent moins fréquemment et que ceux commercialisant des poissons frais dépendent de la régularité d'approvisionnement par les revendeurs.

Enfin, la fréquence d'achat chez les sociétés de pêche est en moyenne de 4,5 fois par semaine, laquelle se situe au même niveau que celle directement aux pêcheurs. Ce nombre de fréquence est lié aux possibilités de conservation des produits par les détaillants individuels, qui sont obligés de tout vendre le jour même de l'achat, car les poissons décongelés deviennent invendables à la fin même de la journée.

Suivant le tableau D-20, 43,2% des détaillants s'approvisionnement auprès d'un seul fournisseur. Dans la majorité des cas (65,6% des réponses), cela résulte essentiellement de l'arrangement entre les parties concernées. C'est-à-dire entre le détaillant et le pêcheur par l'intermédiaire des liens d'investissements (cf. tableau D-10) et entre le détaillant et revendeur par le financement des activités du détaillant par le revendeur (cf. tableau D-16). Le choix d'un seul fournisseur peut être justifié aussi par le lien de parenté avec les pêcheurs et les revendeurs (cf tableau D-2).

En revanche, la majorité des détaillants sont liés avec plusieurs fournisseurs. Cela peut s'expliquer par le souci d'augmenter la quantité d'approvisionnement afin de satisfaire une clientèle plus large et augmenter le chiffre d'affaires. Ce choix est aussi justifié par la nécessité de réduire les coûts et les frais unitaires à chaque opération en les portant sur une plus grande quantité en tenant compte de la capacité d'absorption du marché.

TABLEAU D - 20 : REPARTITION DES DETAILLANTS AYANT UN SEUL FOURNISSEUR PAR MOTIF

V I L L ENombre de
détail.
MotifsNombre de réponses
123
ANTANANARIVO10878311101
ANTSIRABE17310316
ANTSIRANANA1939921
FIANARANTSOA21102
MAHAJANGA1229011
MANAKARA15132015
MOROMBE20202
MORONDAVA54004
TOAMASINA120303
TOLIARA22139022
T O T A L2144612823197

1 : Lien de parenté
2 : Arrangement avec le fournisseur
3 : Autres

TABLEAU D - 21 : CONTRAINTES D'APPROVISIONNEMENT

V I L L EContraintes *Nbre de rép.Abstention
12345678
ANTANANARIVO17201292795412131430
ANTSIRABE0126023002521
ANTSIRANANA22273021370971533
FIANARANTSOA12335015200
MAHAJANGA044315011280
MANAKARA549312050381
MOROMBE60006001130
MORONDAVA200115005236
TOAMASINA112042006342
TOLIARA2712730000582
TOTAL8160248652104174873345

1 : Accès difficile
2 : Mauvais état de route
3 : Manque de produits
4 : Manque de transport
5 : Manque de fonds de roulement
6 : Manque de carburant
7 : Pas de glace
8 : Autres

Le tableau D - 21 montre les contraintes qui limitent la fréquence d'approvisionnement des détaillants. Deux réponses dominent nettement pour les villes enquêtées : manque de produits et manque de fonds de roulement (respectivement 33,8% et 28,6% des réponses). Les autres contraintes ont été mentionnées plus rarement, comme l'accès difficile aux producteurs (11,1%) manque de transport (8,9%) et mauvais état de routes (8,2%).

L'analyse des réponses permet de constater que :

Par ailleurs, il ressort aussi de ce tableau que le manque de produits n'est pas seulement caractéristique pour les villes des hauts-plateaux considérées comme “consommatrices” (Antananarivo et Antsirabe) mais également pour les villes côtières, telles que Toamasina, Manakara et Toliara.

En comparant les constatations ci-dessus avec celles des revendeurs (cf. tableau R-19), on peut conclure que les mêmes contraintes s'imposent et aux détaillants et aux revendeurs. Il faut ainsi souligner que pour les deux groupes d'opérateurs, le manque d'argent et de produits constitue les contraintes les plus importantes.

TABLEAU R-22 : REPARTITION DES DETAILLANTS PAR SPECIALITE

V I L L EType de produitNombre de détaillants
Poisson
frais
Poisson
congelé
Poisson
salé-séché
Poisson
fumé
ANTANANARIVO13038344206
ANTSIRABE1715023
ANTSIRANANA20091342
FIANARANTSOA901111
MAHAJANGA12311329
MANAKARA1003316
MOROMBE50016
MORONDAVA60129
TOAMASINA1720019
TOLIARA18101029
T O T A L244455447390

Le tableau D - 22 permet de déduire que 78,8% des détaillants sont spécialisés sur un seul type de produit. La principale spécialisation concerne le poisson frais (62,6%), vient ensuite le poisson salé-séché (13,8%), après le poisson fumé (12,1%) et enfin le poisson congelé (11,5%).

Le tableau D-23 décrit les différents prix d'achat calculés pour toutes les villes d'enquêtes. Le prix moyen par Kg pour les poissons frais est de 1.050 FMG, tandis que pour le poisson congelé, il est de 1.250 FMG, de même pour le poisson salé-séché, il est de 1.500 FMG et enfin, pour le poisson fumé 1.300 FMG. On peut aussi constater que dans les villes des hauts-plateaux, ainsi qu'à Toamasina, les prix moyens sont plus élevés que dans les autres, et cela en ce qui concerne essentiellement les poissons frais.

Il faut cependant interpréter ces chiffres avec prudence compte tenu des variations des prix selon les lieux et les jours de vente, la provenance, la qualité, et les dimensions des produits, l'irrégularité de l'approvisionnement … Ils ne peuvent servir qu'à titre indicatif.

L'analyse des réponses au questionnaire montre aussi que en moyenne les quantités par achat sont : pour les poissons frais 31 Kg, pour les poissons fumés 42 Kg, pour les poissons salés-séchés 98 Kg et pour les poissons congelés 110 Kg. On peut constater que c'est la disponibilité des produits, le fonds de roulement et les moyens de stockage qui limitent les quantités moyennes d'achat.

TABLEAU D - 23 : PRIX MOYEN D'ACHAT (en FMG/kg)

V I L L EPoisson
frais
Poisson
congelé
Poisson
salé-séché
Poisson
fumé
ANTANANARIVO1.2001.3501.5501.550
ANTSIRABE1.20001.1000
ANTSIRANANA75001.2001.150
FIANARANTSOA1.60001.2501.600
MAHAJANGA5509001.0001.100
MANAKARA95001.3001.550
MOROMBE35000650
MORONDAVA7000700750
TOAMASINA1.35085000
TOLIARA50000850
T O T A L1.0501.2501.5001.350

Note : Les prix pour toutes les villes ont été calculés par multiplication des prix pour chaque ville par le nombre de revendeur qui ont répondu.

TABLEAU D - 24 : MODE DE PAIEMENT DES FOURNISSEURS

V I L L EMode de paiementNombre de réponses
Au comptantA créditEn natureAutres
ANTANANARIVO6316701231
ANTSIRABE20120133
ANTSIRANANA31190757
FIANARANTSOA650011
MAHAJANGA13181133
MANAKARA660012
MOROMBE51006
MORONDAVA2300023
TOAMASINA16100026
TOLIARA4270031
T O T A L187265110463

D'après les chiffres du tableau D-24, 57,2% des réponses déclarent effectuer le paiement à crédit, tandis que 40,4% des réponses paient au comptant. On peut remarquer que le crédit est en réalité un simple report de paiement accordé par les fournisseurs aux détaillants. D'ailleurs, le retardement du paiement est relativement court pour les poissons frais (1 à 2 jours en moyenne). Il est plus long pour le poisson salé-séché, mais d'une manière générale durant la prochaine livraison.

En comparant ces chiffres avec ceux des revendeurs (cf tableau R-23) on voit que les détaillants profitent des crédits beaucoup plus que les revendeurs en obtiennent de la part des producteurs. On peut ainsi dire que la confiance et la collaboration entre détaillant et revendeur sont meilleures qu'entre ce dernier et les pêcheurs. Ce fait semble être également confirmé par les tableaux D-20 et R-20 où les arrangements entre détaillant et fournisseur sont plus fréquents qu'entre le revendeur et le producteur. En outre, les détaillants ayant un seul fournisseur sont aussi plus nombreux que les revendeurs s'approvisionnant chez un seul producteur.

Le tableau D-25 fait apparaître la situation de l'offre. En général, l'offre est jugée insuffisante et irrégulière, cela à cause du caractère aléatoire des activités de pêche. Cette constatation confirme celle du tableau D-21 où le manque de produits est mentionné comme la contrainte principale. Dans la majorité des cas, les détaillants confirment l'opinion des revendeurs concernant la bonne qualité des produits commercialisés.

TABLEAU D - 25 : REPARTITION DES DETAILLANTS SUIVANT APPRECIATION DE LA SITUATION DE L'OFFRE

V I L L ESuffisantRégulièreBonne qualitéPrix raison
OuiNonOuiNonOuiNonOuiNon
ANTANANARIVO10513210613120631120117
ANTSIRABE19151222322031
ANTSIRANANA164210485351642
FIANARANTSOA3939111210
MAHAJANGA17176282952410
MANAKARA9131111211139
MOROMBE60606060
MORONDAVA19713132061511
TOAMASINA52171914121115
TOLIARA13911291426535
T O T A L20029518531040689212280

TABLEAU D - 26 : REPARTITION DES DETAILLANTS SUIVANT APPRECIATION DE L'INSUFFSISANCE DE L'OFFRE

V I L L EConcurrence accrueBaisse productionAutres
OuiNonOuiNonOuiNon
ANTANANARIVO8448103294128
ANTSIRABE132114213
ANTSIRANANA31112715339
FIANARANTSOA728145
MAHAJANGA12531498
MANAKARA211130013
MOROMBE000000
MORONDAVA250707
TOAMASINA516192615
TOLIARA25141029039
T O T A L18111419410128267

D'ailleurs, l'opinion négative aurait été étonnante étant donné qu'ils sont les seuls responsables de la qualité de leurs produits. Mais, cette notion de qualité reste quand même relative du fait que la majorité des détaillants n'utilisent pas la glace. Une forte partie des détaillants enquêtés trouve que les prix sont plutôt élevés.

Le tableau D-26 donne les raisons de l'insuffisance de l'offre. D'après les personnes enquêtées, c'est la baisse de la production et parallèlement l'augmentation de la concurrence qui expliquent l'insuffisance de l'offre. Cette justification est valable pour la majorité des villes enquêtées sauf à Mahajanga et à Toliara où c'est la concurrence qui détermine l'insuffisance de l'offre non pas la baisse de production. Par contre, à Manakara et à Toamasina, c'est plutôt la baisse de la production que la concurrence qui entraîne l'insuffisance de l'offre.

2.4 Débouché

Le tableau D-27 présente les différentes catégories de clientèle qui achètent les produits halieutiques. Les ouvriers, les cadres moyens et les paysans apparaissent ainsi comme la clientèle la plus nombreuse. On peut donc dire que les poissons sont plutôt consommés par des malgaches disposant d'un revenu modeste. Mais, il existe quand même une partie appréciable (13,9%) de cadres supérieurs qui achètent du poisson. Les autres catégories de clientèle, comme les hôtels et les restaurants, sont d'une importance assez faible (10,0%).

TABLEAU D - 27 : CATEGORIES DE CLIENTELE DES DETAILLANTS

V I L L EC l i e n t è l e *Abstention
123456Total
ANTANANARIVO107171120166148827946
ANTSIRABE6314303321060
ANTSIRANANA3029312626161580
FIANARANTSOA1212212126560
MAHAJANGA121792323221060
MANAKARA222202222191070
MOROMBE060661190
MORONDAVA23252252501001
TOAMASINA917826710770
TOLIARA7320353551144
T O T A L2283621763713371631.63711

* 1 : Cadres supérieurs
2 : Cadres moyens
3 : Collectivités
4 : Ouvriers
5 : Paysans
6 : Autres

TABLEAU D - 28 : PRODUITS PREFERES PAR LA CLIENTELE

V I L L EPoisson de merPoisson d'eau douceTotal poisson
Poisson fraisPoisson congeléPoisson salé-séchéPoisson fuméPoisson fraisPoisson congeléPoisson salé-séchéPoisson fuméPoisson fraisPoisson congeléPoisson salé-séchéPoisson fumé
ANTANANARIVO23832714424120146407327
ANTSIRABE00160160150160310
ANTSIRANANA2611080000261108
FIANARANTSOA00001000110001
MAHAJANGA1532107029223419
MANAKARA80341000318037
MOROMBE600000006000
MORONDAVA18021220003380215
TOAMASINA16100018000341000
TOLIARA26010000026010
T O T A L117526641225258363425412477

En ce qui concerne la préférence de la clientèle, l'analyse des chiffres du tableau D-28 révèle que les malgaches préfèrent les poissons frais. Pour les villes qui se trouvent à l'intérieur du pays (Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa) cette préférence touche surtout les poissons d'eau douce (carpe, tilapia, cyprin doré …). C'est logique car les poissons de mer en état frais n'y sont pas commercialisés sinon très rarement. Par contre, les habitants des grandes villes côtières (Mahajanga, Toliara et Antsiranana) préfèrent les poissons de mer. En général, on peut dire que cette préférence de poisson frais (de mer ou d'eau douce) est liée à la disponibilité et à la tradition de consommation dans ces villes.

Si on analyse les préférences par ville, on voit que les poissons frais sont toujours cités en premier lieu. Par contre, les poissons congelés sont plutôt préférés par certaines clientèles d'Antananarivo et de Toamasina, où ces produits congelés sont commercialisés en plus grande quantité. En outre, on constate aussi que les poissons salés-séchés trouvent la préférence d'une partie limitée de la clientèle d'Antananarivo, d'Antsirabe et d'Antsiranana. Enfin, les poissons fumés sont jugés préférés par quelques clients d'Antananarivo, de Mahajanga, de Morondava et d'Antsiranana.

Le mode de vente le plus fréquent est par ailleurs, la vente par tas (55,7%) selon le tableau D-29. Vient ensuite la vente au poids (24,5%) et enfin à la pièce (16,3%). La vente par tas est un mode de vente dominant dans toutes les villes enquêtées, sauf à Antsiranana, et à Toamasina où le mode de vente au poids est plus fréquent. En revanche, le mode de vente à la pièce est le plus nombreux à Toliara.

TABLEAU D - 29 : MODE DE VENTE

V I L L EA la piècePar tasPar morceauAu poidsNombre de
réponses
ANTANANARIVO21187873289
ANTSIRABE13001546
ANTSIRANANA101802149
FIANARANTSOA690116
MAHAJANGA82121445
MANAKARA15171437
MOROMBE560011
MORONDAVA10252037
TOAMASINA01302639
TOLIARA27269163
TOTAL10335222155632

TABLEAU D - 30 : EMBALLAGE UTILISE

V I L L ENéantVieux papierPapier neufFeuilles PolythylèneAutresNombre de réponses
ANTANANARIVO162761472261
ANTSIRABE32100033
ANTSIRANANA2728280285
FIANARANTSOA10110012
MAHAJANGA134124235
MANAKARA12127022
MOROMBE230005
MORONDAVA100130023
TOAMASINA00032124
TOLIARA23600038
T O T A L270150702127538

Selon le tableau D-30, on peut constater que la moitié des détaillants (50,2%) n'utilisent pas d'emballages à la vente. Le vieux papier est cependant utilisé pour 27,9% des réponses.

Presque la moitié des détaillants enquêtés spécialisés en produits frais, (49,6%) ont déclaré avoir des invendus, soit en moyenne 20,6 Kg par semaine (tableau D-31). De la même façon que chez les revendeurs, cette moyenne est fortement influencée par la situation assez particulière d'Antsiranana. Les mêmes raisons ont ici, entraîné les mêmes effets, c'est-à-dire l'existence relativement abondante à la même époque d'enquête de faux-thon, qui s'est conjuguée avec la saison de pêche de poisson.

Si on enlève le cas d'Antsiranana, la quantité moyenne des invendus devient 12,4 Kg par semaine et par détaillant, soit 9,1% des quantités moyennes vendus par semaine 1. Mais il faut remarquer que ces invendus ne sont pas perdus en totalité pour les détaillants, car pour 79,8% des réponses, ils déclarent les revendre pour le lendemain après conservation sous froid, et simple entreposage ou encore après salage-fumage.

1 La quantité moyenne vendue par semaine est de 136 Kg. On l'a obtenu en multipliant la quantité moyenne par achat - 31 Kg (page 63) par la fréquence moyenne d'approvisionnement par semaine - 4,4 fois (tableau D-19)

TABLEAU D - 31 : DESCRIPTION DES INVENDUS PAR SEMAINE (détaillants spécialisé en poisson frais).

V I L L E SNombre de détaillants déclarant avoir des invendusQuantité moyenne par semaine (Kg)Destination des invendus
RejetConservation sous-froidSimple entreposageSalage/fumageAutreNombre de réponses
ANTANANARIVO456,421320320
ANTSIRABE913,33190114
ANTSIRANANA1674,713740024
FIANARANTSOA44,5001001
MAHAJANGA1020,12616015
MANAKARA412,0000303
MOROMBE533,4000303
MORONDAVA36,0000202
TOAMASINA1426,011400015
TOLIARA117,21524012
T O T A L12120,6224619184109

Le tableau D-32 présente les résultats à la question concernant les tendances des prix et leurs motifs durant les dernières années. En général, on constate que pour 93,7% des détaillants, les prix ont une tendance à la hausse. Cette hausse de prix semble résulter pour 48,4% des réponses de l'inflation. Le prix d'achat plus élevé est mentionné par 19,2% des réponses. Ces deux motifs sont d'ailleurs liés à la conjoncture économique du pays. Viennent ensuite la baisse de production 12,2% des réponses et l'augmentation des charges pour 10,3% des réponses

Par rapport au tableau R-30, on peut dire que les mêmes tendances (hausse de prix) et les mêmes motifs (inflation, etc …) semblent se retrouver dans ce tableau.

TABLEAU D - 32 : TENDANCE DES PRIX

V I L L ETendances *Motifs **
123Total12345.6Nombre
de
réponses
ANTANANARIVO2231823256543381294275
ANTSIRABE3400343020028051
ANTSIRANANA55035846231152399
FIANARANTSOA81312005210421
MAHAJANGA302234104130743
MANAKARA125522375617644
MOROMBE60060000437
MORONDAVA260026060019530
TOAMASINA2500252923194259
TOLIARA391040006533044
TOTAL458102148969331298232634673

* 1 : A la hausse
2 : A la baisse
3 : Inchangé

** 1 : Augmentation des charges
2 : Prix élevé des engins
3 : Prix d'achat plus élevés
4 : Baisse des productions
5 : Inflation généralisée
6 : Autres

Le tableau D-33 montre les prix moyens de vente au détail. Il ressort que les prix moyens des poissons frais sont les moins chers (1.450 FMG/Kg), ensuite à peu près au même niveau, les prix moyens des poissons congelés et des poissons fumés (respectivement 1.650 FMG/Kg). Les plus chers sont les poissons salés-séchés (1.850 FMG/Kg). Ces chiffres confirment d'ailleurs les constatations des tableaux précédents, (tableaux D-23 et R-29), d'après lesquels les villes des hauts-plateaux, aussi que Toamasina et Manakara possèdent les prix les plus élevés, essentiellement pour les poissons frais. Mais il faut remarquer que les prix sont assez diversifiés selon les villes d'enquêtes. Les raisons en sont : la disponibilité des produits, l'espèce commercialisé, la provenance, (eau douce - eau de mer), la concurrence, la qualité, les lieux de vente, etc …

TABLEAU D - 33 : PRIX MOYEN PRATIQUE A LA VENTE AU DETAIL

V I L L E SPoisson
frais
Poisson
congelé
Poisson
salé-séché
Poisson
fumé
ANTANANARIVO1.7001.7001.9001.950
ANTSIRABE1.6500,01.2500,0
ANTSIRANANA9500,02.0501.650
FIANARANTSOA1.8000,01.6502.200
MAHAJANGA9001.0501.5001.600
MANAKARA1.4000,01.6501.800
MOROMBE4500,00,0950
MORONDAVA1.0000,01.350900
TOAMASINA1.7001.1000,00,0
TOLIARA8500,01.7501.200
T O T A L1.4501.6501.8501.700

En comparant les prix d'achat moyens du tableau D-23 et les prix moyens de vente du tableau D-33, on obtient les marges brutes pour chaque type de produits. On peut alors constater que ce sont les poissons frais qui donnent les marges brutes les plus élevées (38,1%), ensuite les poissons congélés (32,0%) et enfin les poissons fumés (25,9%) et les poissons salésséchés (23,3%). La comparaison entre les marges brutes des revendeurs et des détaillants indique que ces derniers gagnent un peu moins que les premiers par Kg de produits commercialisés.

2.5 Affectation des bénéfices

L'affectation des bénéfices est présentée dans le tableau D-34. On constate que les “Autres” affectations dominent l'ensemble des réponses (achat des biens de consommation, meilleure éducation des enfants, dépot en banque…) Néanmoins, on peut dire que avec 19,4% des réponses, l'extension de la collecte est une affectation appréciable des bénéfices. De même avec 17,1% des réponses, la construction de maison constitue une affectation non négligeable. Ensuite, l'achat de moyens de collecte (9,1% des réponses) et l'investissement dans la pêche (11,4%) sont aussi considérés comme des moyens d'affectation des bénéfices. Par rapport aux revendeurs (cf. tableau R-31), les détaillants semblent être moins intéressés à l'extension de leurs activités et à l'investissement dans la pêche.

TABLEAU D - 34 : AFFECTATION DES BENEFICES

V I L L EAffectation des bénéficesNbre
de
répon
Abstention
1234567
ANTANANARIVO14501122144614898
ANTSIRABE151313609470
ANTSIRANANA31514280266812
FIANARANTSOA00020112150
MAHAJANGA101011918012703
MANAKARA19805016390
MOROMBE000020460
MORONDAVA23833019381
TOAMASINA20001023261
TOLIARA006124028590
T O T A L471005922885195516115

1 : Achat de moyens de collecte
2 : Extension de la collecte
3 : Investissement dans la pêche
4 : Achat de boeufs
5 : Construction de maison
6 : Famadihana
7 : Autres

2.6 Problèmes et perspectives

Selon le tableau D-35, la concurrence entre les détaillants est considérée comme la principale problème rencontré (21,5% des réponses). Elle est suivie par la faible disponibilité des produits (16,1% des réponses) et par le prix d'achat trop élevé (15,2%). En fait, ces problèmes sont liés. En effet, la concurrence se jouant sur une offre limitée conduit à une hausse inévitable des prix d'achat. Tandis que le prix de vente ne peut pas être augmenter comme on le veut, du fait de la faiblesse du pouvoir d'achat.

TABLEAU D - 35 : INVENTAIRE DES PROBLEMES

V I L L E S12345678910Nbre de
rép.
ANTANANARIVO9896342384924226815437
ANTSIRABE2824111112123294
ANTSIRANANA2872527191426252910216
FIANARANTSOA625112235330
MAHAJANGA197534910561280
MANAKARA11172391459263
MOROMBE440000000210
MORONDAVA900076404131
TOAMASINA21911279616669
TOLIARA3851802215062
T O T A L2331757966451099368165531.086

1 : Compétition avec des détaillants
2 : Offre limitée
3 : Manque de moyen de conservation
4 : Absence de transport
5 : Enclavement des villages de pêcheur
6 : Irrégularité des approvisionnements
7 : Prix de vente trop bas
8 : Coût d'exploitation trop élevé
9 : Prix d'achat trop élevé
10 : Autres

Il reste à souligner que l'enclavement des villages de pêcheurs n'est mentionnée qu'en dernier lieu. Cela confirme les conclusions des tableaux D-21, R-19 et R-32 où ce problème n'est pas considéré comme très important. Ces opinions des opérateurs commerciaux infirment ainsi, l'opinion générale jusqu'ici admise d'après laquelle l'enclavement des villages et le mauvais état des routes constituent les obstacles principaux du développement de la pêche traditionnelle à Madagascar.

La tableau D-36 montre qu'aucun détaillant des autres villes n'estiment utile de faire la publicité, sauf à Antananarivo où 24,1% considèrent que la publicité est nécessaire. Ce fait peut être lier à l'existence de poissonnerie ainsi qu'au contexte concurentielle plus marqué à Antananarivo.

TABLEAU D - 36 : PUBLICITE

V I L L E SOuiNon
ANTANANARIVO57180
ANTSIRABE034
ANTSIRANANA058
FIANARANTSOA012
MAHAJANGA034
MANAKARA022
MOROMBE06
MORONDAVA026
TOAMASINA026
TOLIARA040
T O T A L57438

2.7 Conclusions


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