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III DESCRIPTION DES ACTIVITES DU PROJET

A. Partie Administrative

La structuration et la mise en fonctionnement d'un service de vulgarisation au sein du Ministère des Eaux-et-Forêts (devenu le Ministère de l'Agriculture et des Eaux-et-Forêts, depuis le remaniement de 1989) est le principal objectif du Projet de Développement de la Pisciculture en Milieu Rural. Cet objectif est essentiellement atteint. Le service comprend la Direction du Projet (à Bouaké) qui a un rôle de coordination des activités des 6 Divisions Piscicoles, qui suivent à leur tour les activités des 13 Sections Piscicoles. Ce découpage a été réalisé suite à un remaniement important du ministère en 1987, ce qui a augmenté le rayon d'action du Projet, et qui a réorganisé l'organnigramme à l'intérieur de chaque Direction Régionale du ministère. Les Cantonnements Piscicoles sont devenus les Sections Piscicoles, qui sont coiffées chacune par un Chef de Division Piscicole. L'Inspection de la Zone Forèt a été, ainsi, scindée en trois Divisions Piscicoles avec les Sections reparties entre elles de la manière suivante: Division de Daloa (Section de Daloa). Division de Gagnoa (Sections de Gagnoa et Divo) et Division de Man (Sections de Man et Touba).

Au sein de chaque Section Piscicole se trouve le personnel technique suivant:

Le rôle de chacun du personnel du service est bien défini, et tous ont été équipés avec du matériel technique et des véhicules (voiture, camionette bâchée ou mobylette). Tout le personnel est également passé en stage (s) de formation et/ou recyclage afin de mieux le spécialiser dans les techniques piscicoles et de vulgarisation.

Dans le domaine de la gestion administrative des Divisions et des Sections de la Zone Forêt, l'Expert n'a eu qu'un role d'observateur, et de conseiller ponctuel. L'objectif de l'Expert a été de faciliter la communication entre les Sections/Divisions et la Direction du Projet; et il a apporté ses idées sur l'organisation du travail des Divisions et Sections lorsqu'il y était sollicité. Mais en ce qui concerne la gestion du budget ivoirien de fonctionnement aussi bien que la gestion du personnel, l'Expert n'a été habilité à jouer aucun ròle direct.

B. Partie Technique

Les activités techniques du Projet se divisent en plusieurs volets: la gestion des Centres de Production d'Alevins, le suivi du Programme des Etangs Scolaires, la Formation des agents du Projet, et la Vulgarisation de la Pisciculture auprès des paysans. Une déscription de chacun de ces volets est présenté dans la partie suivante:

1. Centres de Production d'Alevins (CPA)

Un Centre de Production d'Alevins est associé avec chaque Section Piscicole. Ces stations ont pour objectif la production d'alevins de Tilapia nilotica de 5 à 10 g/poisson pour l'empoissonnement des nouveaux étangs du secteur. Ces alevins sont vendus à 3 CFA/alevin aux pisciculteurs privés, et sont gratuits pour l'empoissonnement des Etangs Scolaires. Habituellement, un MPVA de la Section est nommé responsable de la gestion du CPA. Les CPA sont censés être autosuffisants pour leur fonctionnement en materiels de travail et en aliment pour poissons.

Pendant les deux premières années de son séjour (1984 et 1985), l'Expert a consacré une grande partie de son temps de travail avec le personnel des Sections de la Zone, pour l'aménagement de ces centres, et pour la mise en place d'un système de gestion efficace. Les responsables nommés à centres ont acquis une certaine maitrise dans la gestion, bien que ces centres n'aient jamais connu les niveaux de production de dizaines ou de centaines de milliers d'alevins, qui ont été fixes comme objectif par la Direction du Projet. Ils n'ont jamais été autosuffisants, non plus. Ni le niveau de production, ni la demande en alevins des pisciculteurs n'ont été suffisamment élevé pour le permettre. Depuis ce temps le besoin d'alevins a diminuè. A présent, les centres repondent aisément à cette demande plus réduite. En conséquence, l'Expert a quasiment arrêté son suivi de la gestion des CPA.

Pendant ce premier temps, et pendant les années précedentes, il y a eu la création d'un très grand nombre d'étangs par un nombre élevé de pisciculteurs et pour un grand nombre d'écoles primaires, dans le cadre du Programme d'Etangs Scolaires. Ainsi, II y avait un besoin relativement élevé d'alevins pour le premier empoissonnement de ces étangs. Depuis ce temps, la demande pour les alevins a fortement diminue, pour de multiples raisons. La création des Etangs Scolaires a été arrètée en 1987. Egalement la création des étangs privés a ralenti, et ceux qui ont été créés sont venus plutôt s'ajouter au nombre d'étangs des fermes piscicoles déjà existantes La surproduction d'alevins chez les pisciculteurs les a conduit à en vendre au nouveaux éleveurs, ce qui a diminué davantage la demande aupres du CPA.

A la suite de cette diminution de la demande d'alevins, de nouveaux ròles ont été proposés aux CPA: ceux de produire des alevins sexés (Tn màles), et/ou de servir en tant que fermes de démonstration de l'élevage monosexe de tilapia, suivant le système vulgarisé par le Projet auprés des paysans. L'application de ces nouvelles tâches a été très limitée jusqu'à présent, la raison invoquée habituellement étant le manque de moyens de fonctionnement.

La construction de deux ecloseries pour la reproduction des clarias (Clarias gariepinus) aux CPA de Gagnoa et de Man, a été prévue pour l'année 1989. Cecl n'a pas eu lieu, faute de moyens financiers du Projet. Les silures sont en effet très appréciés dans les regions de l'Quest et du Centre-Quest; ils sont vendus a un prix par kilo nettement supérieur à celui des tilapias. Puisqu'ils ne se reproduisent pas naturellement en étangs, les alevins de clarias ne pourraient être disponible à la vente aux pisciculteurs qu'à partir d'une écloserie associé à un CPA.

2. Formation

L'objectif essentiel du Projet a été la création d'un service de vulgarisation au sein du Ministère des Eaux-et-Forêts. Pour ceci, il a fallu d'abord assurer la formation des agents, à tous les niveaux, dans les techniques associées à cet élevage et à sa vulgarisation. Ainsi, l'activité de la formation a été primordiale pendant les premières années du Projet. Trois stages majeurs ont eu lieu pour la formation des préposés/encadreurs, les agents de terrain du Projet. Cette formation de base a été suivi de stages de recyclage annuels, de courte durée, pour la formation continue de ces agents. Les cadres du Projet, les MPVA, les APVA, et les ingémeurs, ont suivi eux aussi des stages de recyclage annuellement. En outre, il a été organisé chaque année des stages de formation pour les instituteurs responsables pour des Etangs Scolaires.

Parmi les Services responsables du suivi des différentes activités à la Direction du Projet existe le Service de Formation. Dans un premier temps, ce Service a été fortement assisté par la personnel expatrié, dont l'Expert qui a été responsable pour la présentation du stage technique sur la pisciculture au troisième groupe d'encadreurs forme au CFEPPK et affecté au Projet en 1985. Depuis, le travail de ce Service a progressivement été repris en main par les cadres ivoiriens, qui le gère maintenant entièrement. Par la suite, l'Expert n'a eu qu'un ròle d'intervenant ponctuel lors des différents stages de formation/recyclage

3. Programme Etangs Scolaires

Le financement UNICEF pour le Programme des Etangs Scolaires, a permis la création et l'équipement de 75 unités d'étangs (16 ares d'étangs par unité). La moitié des ecoles en bénéficiant se trouvent dans la Zone Fôret. Un maitre-responsable pour chaque ecole est passé en stage de formation d'une semaine, afin de le familiariser sur les principes de base de la pisciculture et du système de gestion proposé pour les étangs scolaires.

Malgré au minimum 2 ans de suivi de ce programme dans chaque école, la gestion des étangs reste en général très mal suivie. Les élèves assistent à un cycle complêt d'élevage pendant l'annee scolaire dans très peu d'écoles. Dans d'autres écoles, le cycle est partiellement suivi. Dans la majorité des écoles, les étangs ne sont pas suivi du tout. II y a plusieurs raisons à cela: 1. un certain nombre d'unités d'étangs ne peuvent pas ètre gérées à cause du tarissement des étangs pendant la saison sèche (un mauvais choix de site, pour lequel la Section Piscicole doit prendre la résponsabilité), 2. il y a eu des cas où le maître-responsable des étangs scolaires a été muté, ne laissant personne parmi les instituteurs forme pour le suivi des etangs de l'école, et 3. la mauvaise gestion des étangs, provient d'un désintéressement de la part des maitres-responsables des étangs.

Cette troisième raison est celle valable pour la majorité des cas de non-suivi des Etangs Scolaires. Cependant, on ne peut pas se permettre de juger avec trop de séverité les instituteurs impliqués. Suivre d'une manière régulière les Etangs Scolaires d'une école est une lourde tâche pour un instituteur. Cela prend beaucoup de temps et nécessite une volonté et un dynanisme exceptionel, et les récompenses pour ce travail supplémentaire ne sont que personnelles.

4. Vulgarisation

L'effort du Projet dans la vulgarisation de la pisciculture auprès des paysans a commencé suite à la formation et l'affectation des premiers encadreurs piscicoles. Le système de pisciculture choisi a été l'élevage des Tilapia nilotica en sexes-mixtes, avec fertilisation des étangs par compostage de matières organiques, et nourrissage avec des sous-produits agricoles disponibles localement pour les paysans. Ce systéme a été choisi pour sa simplicité et la facilité avec laquelle il pouvait être pratiqué par les paysans. Ces premiers efforts de vulgarisation ont connu un certain succes-et aprés quelques annees plus que 2000 pisciculteurs et 3000 étangs ont été recensés.

Ce succés, cependant, a été en quelque sorte illusoire. D'une façon systèmatique, les pisciculteurs se pleignaient de la taille des poissons à la recolte, qui était trop petite pour permettre le commercialisation de ceux-ci. Déçus par le manque de gros poissons, le majorité des pisciculteurs a commence à délaisser, ou carrement a abandonne, la gestion de ces étangs aprés la première ou deuxième récolte Le Projet avait sous estimé que l'intérêt pour la pisciculture aux yeux des paysans, etait en premier lieu sa rentabilité financière et non la possibilité d'autoconsommation des poissons produits.

Pour répondre à cette réalité, le Projet a revisé le type d'élevage a vulgariser auprè des paysans. Le système d'élevage monosexemàle des tilapias a été choisi, pour sa possibilité de produire des quantités de poissons de taille relativement importante. Cependant, la pratique de l'élevage monosexe demande beaucoup plus d'attention et de travail pour les paysans que l'élevage familial de tilapia en sexes-mixtes. Elle necéssite un nombre d'étangs plus élevé et d'une meilleure qualité de construction. Aussi, elle oblige le pisciculteur à s'approvisionner en fertilisants et en aliments de qualité et ceci d'une manière régulière. En conséquence, le pisciculteur doit avoir une meilleure technicité, et il doit avoir des moyens financiers et/ou de travail suffisants pour la construction des étangs, et pour l'achat et la gestion des intrants. Ce n'est plus, donc, la masse des paysans-que vise le Projet avec une telle activité, mais un nombre réduit d'agriculteurs plus avisés.

L'élevage monosexe de tilapia, tel qu'il est vulgarisé, est basé sur une unité de 5 étangs (voir le schema présenté en Annexe I). Le premier étang est celui de Ponte/Stockage, et sert pour la production des alevins et le stockage d'autres alevins recupérés lors des pêches de contrôle des Etangs de Production. Les alevins sont ensuite empoissonnés dans l'Etang de Prégrossissement pour élevage pendant 2 à 3 mois, jusqu'à un poids moyen d'environ 30 g/poisson. Les poissons sont ensuite récoltés. sexés, et les mâles réempoissonnés dans un des 3 Etangs de Production. A tour de rôle, les Etangs de Production sont servi en alevins màles par l'Etang de Prégrossissement. Le cycle de production est de 6 à 8 mois, à la fin duquel les poissons sont récoltés et commercialisés, et l'étang est réempoissonné pour commencer un nouveau cycle. Un supplément de poissons d'autres espèces est aussi conseillé pour élevage dans les Etangs de Production: il s'agit de Heterotis niloticus, Heterobranchus sp., Clarias gariépinus et/ou Parachana obscurus.

Ce changement de direction dans les efforts de vulgarisation du Projet, d'une pisciculture familiale à une pisciculture artisanale, a été progressif. Avant de vulgariser la pisciculture artisanale aupres des paysans, on a dû d'abord sensibiliser et former les agents du Projet. Non seulement les techniques associées à ce nouveau type d'élevage sont plus compliquées, mais elles exigent un suivi par l'encadreur bien plus rapproche que celui pratiquait avec des paysans pour la pisciculture familiale. Ensuite a commencé la sensibilisation et la formation des pisciculteurs, commençant avec les plus performants d'entre eux. De même il a été conseillé aux nouveaux candidats à la pisciculture, dont les moyens le permettent, de pratiquer directement ce type d'élevage artisanale.

Parallelement à cette évolution vers une pisciculture plus intensive, le Projet a mis en fonctionnement un atelier de fabrication d'aliment pour poissons, afin de pouvoir offrir aux pisciculteurs un aliment relativement performant et restant à prix modeste. Aussi, le Programme Pisciculteurs Témoins a été mis en place pour faire formé par les cadres du Projet, un noyau de pisciculteurs artisanaux modèles, pour servir d'exemple aux autres pisciculteurs. Le Programme de Crédit Piscicole a été créé récemment, pour fournir à certains pisciculteurs des moyens financiers afin d'aménager et d'aggrandir leurs fermes piscicoles, pour les rendre plus productives.

L'adoption de l'élevage monosexe par les paysans est lente mais progressive. D'une manière générale, les pisciculteurs sont satisfaits avec les résultats de production qu'ils réalisent avec ce système. Afin de juger combien ces pisciculteurs réussissent la pratique de l'élevage monosexe, l'Expert a effectué un recensement des données de production chez eux. Les résultats de ce recensement ont été présenté par l'Expert et la Directrice du Projet lors de l'Atelier sur la Recherche Aquacole en Afrique (CRDI) à Bouaké en Novembre 1988. Un mise à jour de ce recensement a été effectué par l'Expert en Novembre 1989.

Un total de 208 cycles d'élevage, pour lesquels les données sont complêtes, a été enregistré. Les données sont regroupées suivant le type d'aliment utilisé par le pisciculteur, le son de riz ou l'aliment 3A. (Voir Annexes II et III) II y a eu une grande variation dans les taux d'empoissonnement, et les durees d'élevage. La durée moyenne a été un peu plus longue que les 6 à 8 mois préconisés. Ii y a aussi, une grande variabilité dans les mesures de productivité. Ces mesures de productivité (la croissance journalière, et les calculs de rendement différents) sont modestes: leurs moyennes sont quelque peu en dessous du niveau de production preconisé par le modèle vulgarisé. Les meilleurs de ces résultats, cependant, témoignent du grand potentiel du système d'élevage monosexe, tel qu'il pourrait ètre pratiqué par des paysans eux-mèmes.

Les pisciculteurs suivi par les Sections de la Zone Fôret, qui ont un minimum de 3 étangs et qui activement pratiquent l'élevage monosexe ont été recensés. Les fermes de ces pisciculteurs contiennent en moyenne 5,8 étangs, d'une superficie totale moyenne de 19,3 ares/ferme. (Voir Annexes IV et V) La production totale annuelle de ces pisciculteurs peut-être estime en prenant en compte la moyenne du calcul de rendement commercialisable cité çi-dessus pour l'utilisation de chacun des deux types d'aliment (son de riz = 51 kg/are/an, et 3A = 62 kg/are/an), et le calcul de la superficie totale respective des fermes piscicoles artisanales, multiplié par une estimation de 50% comme pourcentage de cette superficie qui est en Etangs de Production. Ceci donne une estimation de 25,1 tonnes/an de poissons commercialisés par ces élevages. Multiplié par un prix moyen de vente de 500 CFA/kg, ceci représente un revenu brut total de 12,5 millions de CFA/an, et un revenu moyen par pisciculteur de 267.000 CFA/an. Pour les pisciculteurs, ceci est un supplément modeste mais néamoins significatif, à leurs revenus annuels.

Pour mieux promouvoir cette pisciculture artisanale, le Projet a mis en place le Programme de Pisciculteurs Témoins. Ce programme, lancé en 1985, demandait à chaque cadre du Projet (grade APVA et au-dessus) de prendre en charge personnellement, l'encadrement d'un pisciculteur. Les pisciculteurs choisis devaient former un noyau de pisciculteurs avertis et performants, qui servirait d'exemple aux autres. En outre, les agents ont été censés collecter soigneusement les données de production, afin d'avoir de bons indices sur la potentialité de cette pratique piscicole chez les paysans. Malheureusement, cette initiative n'a pas suffisament intéresé les cadres. Se plaignant d'un manque de temps et de moyens, la plupart des agents concernès ne se sont pas engagés dans le programme.

Cependant, convaincue de la valeur du Programme Pisciculteurs Témoins, la Direction du Projet a cherché, et a obtenu avec le Centre de Recherche et Développement International (CRDI), un financement supplémentaire avec lequel elle a relancé le programme en 1987. Ce financement garantissait le carburant aux cadres pour effectuer les visites sur le terrain, et a fourni à chaque Pisciculteur Témoin un équipement de materiels de pêche. Les objectifs du programme ont été élargis; on y a associé un programme de recherche technique et socio-economique, et des stages de formation pour les pisciculteurs.

Ce programme, plus élaboré et mieux financé, a pu attiré l'intérêt des cadres du Projet, et chacun a pris en charge le suivi d'un ou de deux pisciculteurs chacun en tant que Pisciculteur Témoin. Les MPVA ont été aussi inclus parmis les agents disposés à suivre un pisciculteur. Un responsable au niveau de la Direction du Projet a été nommé pour la coordination des diverses activités du programme.

La recherche d'accompagnement technique a été confié au Départment Piscicole de l'Institut des Savanes (IDESSA). Les experiences comprennent des essais contrôlés du système d'élevage monosexe, tel qu'il est vulgarisé, avec nourissage ou au 3A, ou au son de riz. Une recherche est aussi menée sur utilisation d'un système d'acadja de bambou en étangs, et sur la reproduction et élevage des larves de silures (Clarias sp. et Heterobranchus sp.) La recherche socio-économique est menée par un chercheur du Centre lvoirien de Recherche Economique et Sociale (CIRES). Son étude cherche à mieux définir la situation sociale et économique des pisciculteurs, et à mesurer la rentabilité actuelle de leurs élevages de poissons.

En 1989 a eu lieu le début effectif du Programme Crédit Piscicole. Ce programme fonctionne avec un financement de $45,000 offert à la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) comme fond de garanti pour des prêts octroyés aux paysans pour la pisciculture. Ces paysans sont essentiellement des pisciculteurs qui ont déjà une petite exploitation piscicole, et qui désirent une aide financière pour l'aménagement et l'aggrandissement de leurs étangs, et pour l'achat de materiels de pêche et d'aliment pour poissons. Le programme est suivi sur le terrain par les Divisions et Sections de Bouaké, Daloa et Man, et ces activités sont coordonnées par un responsable à la Direction du Projet. Des critères rigoureux dans l'évaluation du besoin et de la motivation des candidats sont appliqués avant l'élaboration et la sélection des dossiers.

Dans la Zone Forêt, il y a un pisciculteur à Daloa qui a déjà bénéficié d'un crédit et 3 autres qui ont soumis leurs dossiers pour l'évaluation. A Man, 6 candidats au programme ont eu leurs dossiers approuvés; les travaux commenceront incessamment.

L'aliment 3A produit par le Projet est transport aux différentes Sections Piscicoles pour la vente aux pisciculteurs. Le prix est de 42 CFA/kg, ce qui est partiellement subventionné. Dans l'intention d'évoluer vers la privatisation de la fabriquation et de la distribution des aliments, un revendeur privé à Daloa et à Man a été identifié. Ces personnes ont commencé à acheter du 3A, livré par le Projet mais stocké à leurs frais lls le revendent aux pisciculteurs à un prix légèrement plus éleve. Des revendeurs d'aliment n'ont pas encore été identifiés, ni à Gagnoa, ni à Dive le besoin ne se ressent pas à Touba.

A Man, ce revendeur est en fait, un fabriquant d'aliment pour bétail, et il est maintenant prêt à fabriquer du 3A pour ceux qui en demande Son prix de vente est de 60 CFA/kg. Pour encourager cette initiative, le Projet ne livrera plus d'aliment 3A à Man, afin de lui laisser le marché libre Ce fabriquant a aussi, un réseau de magasins dans certaines villes de l'Quest et du Centre-Quest d'où il pourrait éventuellement vendre l'aliment.

A cause de son éloignement de la Section de Man, la disponibilité d'aliment 3A à Danané a été très irrégulière jusqu'à présent. En outre, le prix du son de riz y est relativement élevé. C'est ainsi qu'il y a eu un des pisciculteurs de Danané qui a décidé de fabriquer son propre aliment, en limitant plus ou moins la formule du 3A. Suite à de bons résultats de production de son aliment, le pisciculteur s'est mis à en fabriquer davantage, pour lui-même et pour la vente aux autres pisciculteurs. Son prix de vente est aussi de 60 CFA/kg. Les agents du service à Danané encouragent les pisciculteurs qu'ils suivent de s'approvisionner en aliments pour poissons auprès de cette personne.


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