Conclusions et recommandations


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1 - Conclusion
2 - Recommandations


1 - Conclusion


A l'issue de la présentation quasi-éxaustive des méthodes de lutte contre l'ensablement, utilisées dans des programmes réguliers de quelque envergure ou simplement expérimentées, et de l'évaluation de leur efficacité technique, socio-économique et environnementale l'on est forcé de constater que effort consenti dans ce domaine est loin d'être négligeable et témoigne de l'intérêt ressenti par tous les pays du projet de rendre leurs interventions contre l'ensablement plus efficientes. Mais cette volonté reste malgré tout relativement timide eu égard à l'ampleur du phénomène d'ensablement et aux nombreuses insuffisances qui persistent encore sur les plans techniques, organisationnel et institutionnel et que l'on peut résumer comme suit :

L'évaluation des techniques de lutte contre l'ensablement utilisées dans les pays du projet fait ressortir également :

 


2 - Recommandations


Au vu des conclusions qui précédent il parait nécessaire, voire décisifs pour les régions menacées d'ensablement, que les interventions puissent être réalisées en s'appuyant sur une meilleure compréhension des phénomènes l'ensablement et une plus grande maîtrise des techniques afin qu'elles aboutissent à une fixation définitive, et aussi durable que possible, de ces écosystèmes dunaires.

Aussi estime-t-on que les recommandations qui suivent sont opportunes et s'avèrent nécessaires pour parer aux insuffisances qui tendent à minimisé la portée des actions de lutte contre l'ensablement et à occulter leurs bienfaits multiples et leur rôle prépondérant dans la réhabilitation et le développement des régions menacées.

Devant la nature souvent déshéritée des régions menacées par l'ensablement et l'extension des zones à protéger mais aussi face à la complexité des facteurs mis en cause et la particularité des actions à entreprendre, la lutte contre l'ensablement s'impose comme un objectif prioritaire devant conduire nécessairement à l'élaboration d'une stratégie claire et soutenue par les différents pays du projet et a des plans nationaux de lutte contre l'ensablement déterminant à la fois les priorités et les moyens à mettre en oeuvre.

Pour que cette participation soit réelle il est nécessaire donc de faire intéresser les populations à toutes les étapes du projet de lutte contre l'ensablement et de tenir compte à la fois de leurs besoins, leurs avis et leurs initiatives. L'approche techniciste, pour ne pas dire coercitive, devra céder la place à la concertation et au dialogue qui sont capables de développer la motivation des populations menacées par l'ensablement et les amener à s'occuper effectivement de ce problème. Cette approche participative devra être appuyée par un programme de vulgarisation axé non seulement sur l'information et la sensibilisation mais aussi sur le développement des compétences locales. Cela suppose également la mise en place de moyens de communications adéquats au niveau de chaque pays afin de rentabiliser au mieux cette nouvelle approche et d'aboutir par conséquent à un changement favorable des comportements et une plus grande efficience des actions de lutte contre l'ensablement.

L'effort initié par le projet RAB/89/034 en matière de formation est double et mérite d'être soutenu à l'avenir par les différents pays membres en mettant en place les moyens nécessaires et les activités adéquates. En effet l'élaboration de CURSUS spécialisés, l'établissement de données, la création de centres nationaux de lutte contre l'ensablement, et l'organisation d'un réseau reliant les institutions nationales charges des problèmes de l'ensablement contribueront sans nul doute à améliorer le savoir faire des cadres et techniciens et à rendre plus aisée la mise à jour de leurs connaissances en ce domaine.

Les études à mener visent en particulier l'élaboration de plans nationaux et régional de lutte contre l'ensablement, la conception de projets d'exécution par site basé sur une approche systématique, l'analyse de faisabilité économique des projets de lutte contre l'ensablement envisages et la normalisation des méthodes de suivi et d'évaluation des autres projets.

Il s'agit en somme d'études pluridisciplinaires mettant en exergue les particularités propres aux actions de lutte contre l'ensablement et leur rôle prépondérant dans le développement économique et sociale des régions

La recherche devra par contre s'orienter vers une meilleure connaissance des écosystèmes dunaires et porter principalement sur l'écologie dunaire, la dynamique éolienne, la cartographie et la typologie des systèmes dunaires et éoliens, l'élaboration de modales de lutte contre l'ensablement et la conception de nouvelles techniques, susceptibles d'assurer une efficacité physique et économique durable et plus élevée. A propos, le recours à de nouveaux matériaux plus simples et plus économiques et à des espèces locales à usage multiple plus adaptées aux conditions sèches du milieu dunaire demeure le plus indiqué.

L'expérimentation, ayant un caractère plus pratique, permettra enfin de tester ces nouvelles techniques et d'en évaluer l'efficacité mais également de confirmer d'avantage les performances acquises par certaines techniques déjà en usage dans les différents pays et d'encourager leur généralisation dans la fixation et la stabilisation des dunes (palissades à base de matériaux locaux, plantation de quadrats, mise en défens...)

La recherche et l'expérimentation constituent ainsi un volet important susceptible de donner naissance à une technologie nationale en matière de lutte contre l'ensablement et de soutenir l'effort déjà engagé dans ce domaine.

Il est recommandé enfin de ne pas négliger la gestion et l'exploitation des dunes reboisées qui doivent tenir compte aussi bien de la fragilité de ces milieux que des besoins propres des populations locales. La contribution de ces dunes à la production ligneuse et fourragère devra être prudente, voir accessoire, et ne saurait compromettre la fonction primordiale de protection qui leurs est assignée.

L'établissement d'un plan d'aménagement préalable pour ces milieux stabilisés aiderait certainement à asseoir des bases de gestions plus saines et répondant à ces préoccupations avec une participation plus active des populations usagéres.