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Les ressources forestières mondiales


Précédentes évaluations des ressources forestiéres
Préparation de l'inventaire forestier, 1947
Définitions
Principaux éléments de l'inventaire
Réponses au questionnaire
Présentation des résultats
Résumé et conclusions
Surfaces forestières
Propriété forestière
Matériel sur pied
Capacité de production soutenue de la forêt
La production en face de la demande
Problèmes régionaux
Conclusion
Equivalences, abréviations et symboles
Definitions relatives aux tableaux

Le monde tout entier souffre d'un déficit de produits forestiers. Pour certaines régions, ce déficit date de fort longtemps; pour d'autres, il remonte seulement au début de la seconde guerre mondiale. Partout il retarde le progrès vers la prospérité et l'amélioration du niveau de vie. On peut se demander si les forêts du monde sont susceptibles de fournir, dans les années qui viennent, une plus abondante quantité de produits, ou si l'homme doit se résigner pour toujours à la situation présente.

Depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, la plus grande partie des peuples du monde a dépendu de la forêt pour son approvisionnement en combustibles. Le bois d'œuvre a toujours été l'un des plus importants des matériaux de construction. L'ouverture de l'ère industrielle moderne a entraîné de nouveaux besoins en bois, utilisé directement dans les usines et pour la confection des caisses et emballages qui protègent les produits transportés. D'extraordinaires développements dans l'utilisation de la pâte de bois au cours du siècle passé ont fait des forêts la source première de la presque totalité du papier et d'une forte proportion des textiles utilisés dans le monde. La chimie du bois imagine constamment de nouveaux produits dérivés. Ainsi à chaque avancée de la civilisation a correspondu une augmentation bien plus qu'une diminution des besoins en bois.

La forêt est une ressource qui se renouvelle mais qui, malheureusement, peut aussi se détruire. Sous un aménagement habile, on peut indéfiniment y récolter chaque année du bois; mais, si le taux de l'exploitation devient trop élevé, la destruction de la ressource elle-même peut en résulter. Les exploitations désordonnées, sans souci de l'avenir ou de la reconstitution des peuplements, continuent aujourd'hui encore à réduire les surfaces forestières du monde.

Le situation serait moins grave si la récolte inconsidérée des produits forestiers était la seule cause de dévastation. Malheureusement, il v en a beaucoup d'autres. Les défrichement mal-avisé de sols purement forestiers pour faire place à des terrains de culture pauvres ou improductifs se poursuit toujours; sous les tropiques, de vastes surfaces de forêts ont été dégradées ou détruites par le cycle de l'agriculture nomade; les excès de pâturage ont éliminé, dans certaines régions, jusqu'aux derniers vestiges de la forêt; des feux répétés ont réduit des terrains autrefois boisés à l'état de déserts; et l'homme, en troublant le délicat équilibre réalisé entre les forces naturelles au sein de la forêt a souvent ouvert la porte à de désastreuses épidémies ou aux attaques des insectes prédateurs.

Si le volume actuel des peuplements existants constituait la seule ressource pour l'avenir, les forêts mondiales seraient sans doute épuisées d'ici quelques dizaines d'années. Mais l'aptitude de la forêt à croître et à se reproduire contrebalance l'action des forces destructives et rend possible la réalisation de récoltes successives sur une surface donnée de forêt productive. En conséquence, pour une étude des ressources forestières du globe, la détermination de l'étendue des surfaces productives et, par dessus tout, la détermination du taux auquel elles sont susceptibles de produire indéfiniment du bois, est de beaucoup plus importante que l'évaluation du volume actuel des peuplements. Cependant cette évaluation est nécessaire pour guider la politique actuelle et pour servir de base à des comparaisons ultérieures.

En bien des endroits l'absence des forêts elles-mêmes est plus grave encore que le manque de produits forestiers qui en résulte. D'importantes régions autrefois très peuplées et qui ont développé de hautes formes de civilisation ont été transformées en déserts par l'érosion dont les forces se sont trouvées déchaînées par la destruction complète du couvert forestier protecteur. Les exemples les plus caractéristiques de cette évolution se rencontrent dans le Moyen-Orient, mais on peut la trouver aussi, à différents degrés, dans de nombreuses autres régions.

Le maintien de la forêt est nécessaire pour assurer la protection des bassins de réception et de drainage, pour régulariser le débit de l'eau et pour empêcher l'érosion, enfin pour protéger l'agriculture elle-même, Ces valeurs de protection de la forêt sont purement locales et ne peuvent donner lieu à des totaux sur une base régionale ou globale. Néanmoins, la nécessité du maintien de certaines forêts essentiellement pour des besoins de protection, ainsi que le désir toujours croissant chez les sociétés organisées d'en reserver d'autres encore dans des buts récréatifs, sont des facteurs qui ont une incidence sur les ressources mondiales en bois.

Puisqu'il est essentiel au bien-être de toute communauté de disposer d'une quantité convenable de bois, quel que soit son état de développement industriel ou social, l'actuel déficit mondial de produits forestiers et l'insuffisance locale des forêts elles-mêmes posent des problèmes de la plus haute importance. Bien que certains déficits aient été rendus plus aigus par les circonstances de la guerre, leurs causes sous-jacentes sont peut-être plus permanentes. Trois facteurs, à savoir l'augmentation rapide de la population du globe, le désir d'amélioration universel des niveaux de vie et les nouveaux développements de la technique, sont les signes avant-coureurs de l'augmentation de la demande. La question de savoir si, oui ou non, les ressources forestières mondiales sont suffisantes en étendue et en capacité de production pour satisfaire les besoins actuels et prévisibles est rendue d'un intérêt plus urgent par le fait que la surexploitation conduit à la dévastation. Une fois la forêt détruite, sa reconstitution ne peut être obtenue qu'à grands frais peut même, dans certaines conditions, être impossible. Ces considérations démontrent amplement l'importance d'une estimation exacte des forêts mondiales et de la production qu'on peut raisonnablement en attendre.

Précédentes évaluations des ressources forestiéres

Le premier essai d'évaluation totale des ressources forestières mondiales fut celui de MM. Raphael Zon et William A. Sparhawk, aux Etats-Unis, immédiatement après la première guerre mondiale. Les résultats de leur enquête publiés en 1922 servirent de référence pendant la période qui s'étendit entre les deux guerres. Les Professeurs Ilvesallo et Yalava, en Finlande, se livrèrent en 1928 à des recherches plus approfondies et, en 1931, le Professeur suédois Thorsten Streyffert publia une importante étude sur les ressources mondiales en conifères (bois tendres). Plus tard, l'Institut international d'Agriculture de Rome publia les évaluations fournies par les gouvernements dans une série d'annuaires qui parurent de 1933 à 1938. En 1946 les renseignements dont on disposait concernant les forêts furent résumés dans un rapport présenté à la seconde session de la Conférence de la FAO sous le titre Forêts et Produits forestiers - Situation mondiale 1937-1946. La même année, en Grande Bretagne, Sir Hugh Watson publia une étude indépendante qui parut dans la Revue forestière de l'Empire (britannique).

Toutes ces études ajoutèrent à nos connaissances, mais toutes souffraient de certaines difficultés fondamentales. Les plus importantes étaient constituées par le manque de renseignements sûrs provenant d'inventaires, qui existait et existe encore pour de nombreuses pays, et par le manque de définition communément acceptée de certains termes forestiers très importants. Ainsi, à la faible valeur de certaines estimations quantitatives s'ajoutait un doute sur la signification réelle des descriptions qualitatives.

La question des définitions forestières fut examinée par un comité conjoint nommé à cet effet par l'Institut international d'Agriculture et l'Institut international de Statistique. Le rapport de ce comité fut publié dans les procès-verbaux de ce dernier Institut en 1936, mais ses conclusions ne semblent pas avoir reçu une large acceptation internationale. Il devenait donc évident qu'un inventaire détaillé des forêts mondiales nécessitait une approche réellement internationale et devait être à la fois une acceptation mondiale de définitions aussi bien qu'un effort concerté et soutenu pour encourager l'exécution d'inventaires convenables sur les surfaces forestières pour lesquelles on ne possédait pas de renseignements sûrs. L'organisation et la mise en œuvre de cette tâche importante furent confiées à la Division des Forêts et des produits forestiers de la FAO.

Préparation de l'inventaire forestier, 1947

A la première session de la Conférence de la FAO, en automne 1945, la nécessité de renseignements à jour sur les ressources forestières mondiales fut pleinement reconnue, et il fut recommandé qu'un inventaire fût entrepris le plus tôt possible. En mai 1946 la Division des Forêts et des produits forestiers de l'Organisation commençait ses travaux et entreprenait aussitôt le rapport sur la situation mondiale ci-dessus mentionné. Les statistiques concernant les forêts et les produits forestiers furent résumées et une complète discussion des conditions telles qu'elles se présentaient alors fut soumise à la Conférence. Reconnaissant que la plupart des statistiques forestières alors disponibles étaient incomplètes et périmées, la deuxième session de la Conférence recommanda:

«de demander à tous les pays de communiquer aussitôt que possible à la FAO leurs plus récentes statistiques relatives à leurs ressources forestières, à l'accroissement annuel de leurs massifs forestiers, à l'importance de leurs prélèvements annuels et à leur produits forestiers.»

Conformément à cette recommandation, un projet de questionnaire d'inventaire forestier fut établi par la Division. Il se bornait aux seules questions essentielles pour l'appréciation de la situation forestière d'un pays, et l'on s'efforca particulièrement d'éviter des questions auxquelles on ne pouvait raisonnablement s'attendre à ce que de nombreux pays fussent en mesure de répondre. Des notes explicatives furent adjointes à chaque question. Le choix des questions et la définition de leur signification étaient difficiles en raison de la nature de l'entreprise puisque ces questions devaient s'appliquer autant que possible à toutes les parties du monde et à des conditions forestières et administratives des plus variées.

L'enquête fut délibérément restreinte aux surfaces portant actuellement des forêts et aux surfaces récemment exploitées mais destinées à se reboiser rapidement. Sans doute existe-t-il de vastes surfaces dénudées qui devraient être reboisées au plus tôt soit pour les rendre productives, soit pour des raisons de protection. Mais les progrès futurs du reboisement dans chaque pays peuvent dépendre si largement de sa politique intérieure, de ses conditions économiques générales, de la concurrence qui s'y exerce entre la forêt et d'autres activités, telles que le pâturage, et de considérations financières, qu'il apparut impossible de rédiger et de définir des questions d'application universelle qui fussent susceptibles de recevoir des réponses réflétant autre chose que les opinions personnelles de l'auteur de celles-ci.

Au cours de la préparation de son questionnaire, la Division put bénéficier des avis de la Division de l'Economie et de la statistique de l'Organisation. Plus tard, le projet fut soumis à la critique de deux conférences internationales spéciales de statistique forestière. La première de ces conférences se réunit à Washington en février 1947 et rassembla les représentants de quinze pays de l'Amérique du Nord et du Sud, de l'Extrême-Orient et de l'Océanie, ainsi qu'un représentant de la Commission des Antilles. La seconde Conférence, à laquelle participèrent les représentants de treize pays d'Europe et du Moyen-Orient, et le secrétaire du Sous-Comité du Bois de l'EECE, se tint à Rome à la fin mars. Ces deux conférences approuvèrent la disposition générale du questionnaire, mais proposèrent certains amendements qui furent ensuite incorporés au document imprimé. Enfin le questionnaire fut soumis à la troisième session de la Conférence de la FAO en août 1947 et approuvé par elle. Ainsi l'imprimé finalement publié avait reçu une large approbation internationale.

Des exemplaires préparés en anglais, espagnol et français furent envoyés aux gouvernements de tous les pays par le Directeur général de la FAO avec une lettre demandant qu'ils fussent remplis et renvoyés à Washington pour le 31 décembre 1947. Bien qu'un certain nombre de pays ne soient pas encore en mesure de répondre à toutes les questions posées et que quelques-uns n'aient pas répondu, on peut espérer que tous accepteront le cadre du questionnaire de la FAO et le considéreront comme le fondement minimum des informations indispensables à chaque pays pour la reconnaissance et l'inventaire de leurs ressources forestières. Sur ce fondement bien des pays construiront un édifice beaucoup plus détaillé, et, en réalité, beaucoup l'ont déjà fait.

On a l'intention, pour l'avenir, de répéter périodiquemment l'enquête sur l'inventaire forestier. Il sera ainsi possible de mettre en évidence les modifications survenues dans la situation forestière des pays qui disposent déjà de renseignements d'inventaires suffisamment sûrs. Pour les autres pays, où les informations relatives aux ressources forestières sont actuellement insuffisantes, les questionnaires futurs montreront le progrès des connaissances acquises.

Il n'a pas encore été pris de décision quant à la date de la prochaine enquête mondiale. On sait qu'un travail considérable de statistique est en cours et que d'intéressants renseignements concernant les petites forêts comprises dans les limites des fermes seront vraisemblablement recueillis en liaison avec le Recensement agricole mondial de 1950. Peut-être les progrès réalisés à ce point de vue justifieront-ils une nouvelle enquête sur l'inventaire par la FAO en 1952.

Dans l'ensemble le questionnaire utilisé pour la présente enquête s'est révélé bien adapté à son propos. Il est cependant évident qu'il sera désirable de le réviser avant que l'enquête soit renouvelée et la FAO appréciera et examinera avec le plus grand soin les suggestions qui lui seront présentées pour son amélioration.

Définitions

L'un des problèmes les plus difficiles à résoudre dans une étude mondiale de ce genre réside dans la différence du sens attribué à certains termes spécifiques dans les différentes régions. Ces difficultés se trouvent augmentées par la nécessité de traduire chacun de ces termes en plusieurs langues. Par exemple, on a constaté que, dans tel pays, le terme «inventaire forestier» s'applique aux surfaces forestières, aux volumes et à l'accroissement annuel, tandis que, dans tel autre, il est utilisé dans un sens plus restreint et s'applique seulement à la mesure des peuplements sur pied. Dans le sens où la FAO l'utilise, le terme «inventaire forestier» comprend les renseignements relatifs à l'étendue et à la classification des surfaces boisées, à la répartition des différentes formes de la propriété forestière, aux estimations de volumes du bois sur pied et aux comparaisons de l'accroissement ligneux annuel avec le prélèvement annuel dû aux agents naturels et aux exploitations.

Dans le questionnaire anglais, une certaine confusion se produit du fait des variations dans l'emploi local des termes «bois tendres» (softwoods) et «bois durs» (hardwoods) et, dans ce cas, ces variations se produisent non seulement entre pays, mais même entre localités dans le même pays. Parfois on considère que le mot «bois tendre» embrasse le bois de tous les conifères, bien que certains conifères aient un bois physiquement plus dur que celui provenant de certaines essences feuillues. Ailleurs, «bois tendre» signifie tous les conifères et, en outre, les bois de certaines essences feuillues physiquement tendres, telles que le peuplier et les saules. En anglais, la FAO utilise les mots «Conifers» (softwoods) et «Broadleaved species» (hardwoods), et en français les mots «résineux» et «feuillus», avec les définitions ci-des sous:

RÉSINEUX (Conifers ou softwood en anglais): Tous les arbres botaniquement classés comme gymnospermes (ex.: pin - Pinus, sapin - Abies, epicea - Picea, mélèze - Larix, pin du Parana - Araucaria et gingko - Gingko) sont inclus sous cette dénomination.

FEUILLUS (Broadleaved species ou hardwoods en anglais): Tous les arbres botaniquement classés comme angiospermes. Les essences appartenant à ce groupe sont généralement à feuilles larges (ex.: chêne - Quercus, hêtre - Fagus, érable - Acer, gaiac - Guiaicum, ébène - Diospyros, balsa - Ochroma et peuplier - Populus).

Il n'est pas de termes forestiers qui aient été utilisés avec moins de discrimination que les termes «accroissement» (growth ou increment) et «production» (yield). Pourtant, en matière de statistique forestière internationale, il n'en existe pas qui nécessite plus précise définition. Dans le questionnaire forestier, on a délibérément évité d'utiliser le mot «production» (yield) afin d'éliminer au moins une source de confusion possible. Néanmoins, il parait bon d'indiquer la signification qui lui est donnée par cette Division. Le point important est qu'«accroissement» (growth) et «production» (yield) ne sont pas synonymes. L'«accroissement» (growth) est une fonction des arbres et des forêts; la «production» (yield) est une mesure des produits tirés de la forêt.

PRODUCTION (yield): La quantité de produits enlevés de la forêt.

PRODUCTION (ou rapport ou rendement) SOUTENUE (sustained yield): La récolte annuelle ou périodique d'un volume constant de produits pendant un temps indéfini. (Le rapport soutenu n'est possible que si l'accroissement soutenu est réalisé dans la forêt.)

PRODUCTION POTENTIELLE (potential yield) d'une forêt inexploitée: Le volume estimé de produits qui pourrait être obtenu annuellement si la forêt était aménagée conformément au principe du rapport soutenu.

Les termes «sur-exploitation» et «sous-exploitation» sont aussi sujets à des interprétations diverses. Dans le présent rapport, on considère qu'il y a «sur-exploitation» quand la forêt est exploitée à un taux trop élevé pour être indéfiniment soutenu. Si la répartition des classes d'âge dans la forêt est normale, le taux des réalisations peut sans inconvénient être voisin du taux d'accroissement net, mais si les plus jeunes classes d'âge prédominent, seul un taux de réalisation beaucoup plus faible que le taux d'accroissement peut généralement se justifier. «Sous-exploitation» signifie que la taux des réalisations pourrait être augmenté sans danger.

Principaux éléments de l'inventaire

Les renseignements que devrait fournir tout inventaire forestier national peuvent être rangés, sans égard à la quantité des détails qui peuvent être désirés, sous cinq têtes de chapitres principales. Ce sont: les surfaces forestières par rapport aux autres classes de terrains, la classification des forêts productives, les formes de propriété forestière, les volumes de bois sur pied et la relation entre l'accroissement annuel et le prélèvement annuel. Chacun de ces chapitres se trouve couvert par un tableau distinct dans le questionnaire de la FAO. Afin de bien faire comprendre le choix des questions, chaque tête de chapitre sera discutée séparément ci-dessous. On trouvera immédiatement avant les tableaux détaillés, les définitions se rapportant à chacune des questions.

Classement des terrains

Le premier élément de la description des ressources forestières d'un pays doit consister en la détermination de la surface totale des terrains forestiers. Tant que cette surface n'est pas connue, du moins avec une approximation suffisante, la formulation d'une politique forestière nationale est virtuellement impossible. Cependant une estimation de la surface totale où l'élément principal de la végétation est constitué par des arbres ne suffit pas. En effet, toutes les forêts ne sont pas susceptibles d'aménagement sur la base du rapport soutenu. Il convient de distinguer ces deux classes sous le nom de «forêts productives» et «autres forêts». C'est sur les forêts productives que l'on peut compter pour la production future du bois. Les autres forêts comprennent les terrains plus ou moins couverts d'arbres, mais où les conditions de végétation sont si defavorables que ceux-ci sont de croissance très lente, de taille naine et de forme rabougrie. Les forêts de ce genre occupent de vastes étendues sur les bordures méridionales de la toundra ou «désert froid» du Grand Nord, qui ne porte plus d'arbre, et dans les formations de la savane sèche sur les franges du «désert chaud» africain. On en rencontre d'autres aux hautes altitudes, au voisinage de la limite de la végétation arborescente, ainsi que sur les sols mal drainés et très acides. Dans ce dernier cas, il peut arriver que, grâce à des travaux de draînage, la forêt puisse devenir productive, mais il est tout à fait improbable que, dans les autres, la forêt soit jamais capable de produire autre chose que, de façon irrégulière, de petites quantités de bois de chauffage. Pour certains continents, la surface boisée totale (c'est-à-dire l'ensemble des terrains couverts d'arbres) ne présente aucun intérêt comme indice de la capacité potentielle de production de Ia forêt, en raison de la prépondérance des terrains que l'on doit précisément ranger dans la classe des forêts non productives.

Pour apprécier l'importance relative des forêts dans un pays, il est nécessaire de connaître les étendues des terres cultivées, des terrains de parcours et des terrains qui ne sont pas utilisés pour une production quelconque. Il est nécessaire aussi de connaître la population dont la forêt est appelée à satisfaire les besoins. Les chiffres de population utilisés dans ce rapport ont été puisés à des sources officielles indépendantes du questionnaire forestier.

Classement des forêts productives

La répartition de la forêt productive en surfaces accessibles et inaccessibles est un guide nécessaire de la politique forestière, puisque les premières fournissent la totalité des disponibilités actuelles de produits forestiers, tandis que les dernières constituent la réserve potentielle susceptible d'être mise en œuvre dans l'avenir. Pourtant, ce classement lui-même présente plutôt un caractère relatif qu'absolu. Il existe bien des degrés dans l'accessibilité et le classement d'une forêt déterminée peut se trouver soudainement modifié soit par l'introduction de nouveaux procédés techniques, soit par suite des variations du prix susceptible d'être obtenu par les produits qu'elle peut fournir. Dans un pays donné l'accessibilité peut-être influencée autant par la répartition de la population et le degré de développement des moyens de transport (routes, chemins de fer, etc. ...) que par la topographie de la forêt et les autres conditions physiques qui s'y rencontrent. On peut présumer que la plupart des surfaces actuellement classées comme inaccessibles seront un jour ou l'autre ouvertes aux exploitations, bien que certaines d'entre elles se trouvent dans des conditions physiques si difficiles que peut-être il ne sera jamais économiquement possible de récolter et de transporter leurs produits.

La subdivision des forêts productives en forêts résineuses, feuillues et mélangées est essentielle en raison de la différence existante entre la demande de bois résineux et de bois feuillus. Certaines des forêts feuillues tropicales fournissent les essences qui ont la plus haute valeur commerciale, et, aussi bien dans la zone tempérée que sous les tropiques les feuillus constituent la source principale de bois de chauffage. Cependant plus de 80 pour cent du bois utilisé pour la construction, l'emballage, la fabrication de la pâte et les autres emplois industriels sont fournis par les essences résineuses.

Modes de propriété

Les renseignements relatifs à la répartition des différentes formes de propriété de la forêt productive sont nécessaires pour déterminer la nature et l'étendue des problèmes que pose l'application sur une base nationale de l'aménagement forestier intensif. Par exemple, les méthodes d'administration et la règlementation qui conviennent parfaitement à de vastes surfaces forestières sous propriété publique peuvent se trouver absolument inapplicables dans une autre région où les forêts sont de petite étendue et sous propriété particulière.

Matériel sur pied

Parmi les pays où les pratiques sylvicoles ont atteint un haut degré de développement et où les statistiques relatives aux forêts peuvent être en général considérées comme bonnes, il existe une grande diversité en ce qui concerne les statistiques du volume du matériel sur pied, quant aux détails qu'elles fournissent et à l'étendue plus or moins complète qu'elles couvrent. En certains pays l'évaluation du volume sur pied est considérée comme d'importance majeure. Dans d'autres, où le rendement annuel à l'hectare a été établi sur la base d'une longue expérience, on attache moins d'attention à l'évaluation du volume sur pied lui-même.

Il serait désirable, pour plusieurs raisons, que les évaluations de volumes soient améliorées dans l'avenir La comparaison directe des évaluations de volumes faites au début et à la fin d'une période de temps déterminée constitue le meilleur indice des résultats obtenus par la politique d'aménagement appliquée durant cette période. On sait que de telles comparaisons ont donné parfois des résultats très différents des prévisions basées sur la mesure directe de l'accroissement annuel et fourni des avertissements qui ont conduit à la révision des politiques forestières. Certains techniciens modernes semblent admettre que le rendement maximum à l'hectare nécessite le maintien sur pied de volumes relativement importants, puisque «seul le bois produit du bois». Là encore de meilleures statistiques du volume seraient nécessaires.

Il peut parfaitement arriver que dans un pays un équilibre favorable soit réalisé entre l'accroissement total et le prélèvement total et que, cependant, il se produise une détérioration constante dans la qualité et la nature du bois disponible. Certains rapports reçus par la FAO indiquent que cette situation existe en fait dans certains pays. Il est donc important que les inventaires périodiques du matériel sur pied distinguent le volume des résineux et le volume des feuillus, et que ces volumes soient en outre subdivisés de façon à montrer les volumes constitués par les arbres suffisamment gros pour être destinés au sciage et par les arbres de plus petite dimension.

Dans certains pays l'évaluation des volumes sur pied est basée sur le volume total de tous les arbres, y compris les souches et les flèches. Dans d'autres, on exclut le volume des souches au dessous d'une hauteur déterminée et les flèches au dessus d'un diamètre minimum spécifié de la tige. En ce qui concerne les feuillus, certains pays comprennent dans leurs estimations le volume des branchages et d'autres ne le font pas. Il résulte de ces différences dans la pratique des estimations une certaine ambiguïté quand on compare le matériel sur pied entre pays. En elles mêmes, ces différences ne présentent pas de grands inconvénients, mais il est très désirable que dans chaque pays, les évaluations de l'accroissement annuel et du prélèvement annuel soient calculées sur les mêmes bases que celles du volume.

Accroissement annuel et prélèvement annuel

La comparaison du taux de production du bois dans la forêt avec le taux auquel il est soit détruit par les forces naturelles soit enlevé par l'homme, devrait être la partie la plus importante de tout inventaire forestier. Elle peut montrer si la forêt est exploitée trop lourdement ou si le bois qui y pousse n'est pas utilisé de façon complète. Si la surexploitation persiste, la destruction de la forêt et la perte de la production future s'ensuivent. D'un autre côté, la sous-exploitation indique qu'il n'est pas fait plein usage de la puissance productive du sol forestier. Puisqu'il est reconnu que, pour atteindre le plus haut degré du niveau de vie à sa portée, toute société doit faire un sage usage de toutes les ressources naturelles dont elle dispose, la surexploitation et la sous-exploitation des forêts présentent un problème d'importance majeure, qui réclame l'attention des pouvoirs publics et des peuples eux-mêmes.

Il est aisé de reconnaître l'importance d'une comparaison de l'accroissement et du prélèvement; mais il est extrêmement difficile de s'assurer les renseignements nécessaires pour procéder à cette comparaison. La mesure de l'accroissement d'une forêt est une tâche complexe nécessitant un haut degré d'habileté technique et l'application correcte de méthodes convenables d'analyse statistique. La mesure des pertes dûes aux agents naturels est presque aussi difficile et l'estimation satisfaisante des volumes exploités repose en général sur l'organisation d'un système convenable de rassemblement des statistiques nationales de production à l'intérieur du pays intéressé. Les fluctuations dans les cycles du climat et des affaires rendent peu concluantes les moyennes calculées sur de courtes périodes, et, en conséquence, les taux moyens d'accroissement et de prélèvement devraient être calculés sur des intervalles d'au moins dix années.

Il est encore plus compliqué d'essayer de se procurer des statistiques comparables sur l'accroissement et le prélèvement pour un continent tout entier, car les statistiques de ce genre peuvent être assemblées sur des bases différentes de pays à pays. Les totaux regionaux ne peuvent donc être obtenus qu'en additionnant des chiffres nationaux qui ne sont probablement pas entièrement comparables.

Des difficultés plus grandes encore se rencontrent pour la comparaison à l'échelle mondiale de l'accroissement total, de l'accroissement net et du rendement total en produits forestiers. Celles qui ont été soulignées au paragraphe précédent se trouvent en effet multipliées ici par les différences dans la nature des forêts des différentes régions, par les différences dans la répartition de la population et les usages de la consommation, et par les différences dans le degré de développement de l'aménagement forestier scientifique. En fait ces différences sont si grandes qu'elles affectent la signification même donnée à certains termes forestiers d'usage courant. Bien plus, la comparaison de chiffres représentant l'accroissement annuel et les exploitations annuelles, peut, ou non, conduire à une détermination correcte de la situation forestière réelle d'un pays ou d'une région. parce que les conditions locales sont différentes à l'intérieur d'un même pays. Pour toutes ces raisons on doit considérer que, dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible de rassembler sur une base régionale des estimations réellement comparables de l'accroissement et du prélèvement, estimations susceptibles, à leur tour, d'être combinées en un total mondial. Au lieu de cela, il convient de se contenter d'une évaluation approximative des quantités de bois que les forêts du monde pourraient fournir si toutes étaient soumises à des mesures raisonnables d'aménagement basées sur des principes sylvicoles corrects.

Malgré l'impossibilité d'en tirer des totaux pour le monde, l'estimation de la balance accroissement - prélèvement pour chaque pays conserve un grand intérêt, mais la formulation de séries de questions susceptibles d'être interprétées et satisfaites de façon suffisamment correcte dans toutes les régions présentait des problèmes extrêment difficiles à résoudre. Il fut décidé de demander aux autorités intéressées de chaque pays d'indiquer le volume total de l'accroissement ligneux annuel, en distinguant si possible les résineux et les feuillus, et d'en déduire le volume des pertes naturelles dues aux incendies, aux insectes et aux maladies, en vue d'obtenir des chiffres représentant l'accroissement net. Le volume annuel des coupes devait alors être déduit de l'accroissement net, et cette soustraction, fournissant un résultat positif ou négatif, devait permettre, dans les limites indiquées ci-dessus, de tirer quelques conclusions sur la sur-exploitation ou la sous-exploitation des forêts. Ces calculs furent limités aux forêts classées comme productives et accessibles. En outre, on demanda une évaluation approximative de l'accroissement total dans les forêts inaccessibles, sans tenir compte des pertes dues aux agents naturels, afin d'obtenir une idée approchée de la production susceptible d'être obtenue dans l'avenir de ces forêts, dans l'éventualité où et après qu'elles seraient ouvertes aux exploitations et soumises à un aménagement rationnel.

Les Tableaux 8, 9 et 10 qui présentent les résultats de cette partie de l'enquête doivent être lus à la lumière des commentaires contenus dans les paragraphes qui précèdent.

Réponses au questionnaire

A la fin de mai 1948, les réponses officielles de 97 pays et territoires non-autonomes avaient été reçues. D'autres réponses peuvent encore arriver, mais l'intérêt avec lequel on attend partout les résultats de cette enquête justifie la publication sans plus long délai des informations contenues dans le présent rapport.

Le Tableau 1 totalise les surfaces couvertes par les réponses obtenues. Ici comme dans les tableaux suivants les chiffres sont groupés par continents. Toutefois l'U.R.S.S. a été traitée comme une unité distincte en vue d'éviter de partager un pays entre l'Europe et l'Asie. Les îles des Antilles sont comprises dans l'Amérique du Nord. Le Japon, les Philippines et les Indes néerlandaises sont comprises dans l'Asie, mais la moitié orientale de la Nouvelle-Guinée est considérée comme faisant partie des territoires du Pacifique.

TABLEAU 1. - RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE SUR L'INVENTAIRE

Continents ou pays

Surface totale

Surface des pays qui ont répondu

Proportion

(en million d'hectares)

(en million d'hectares)

(pourcentage)

Europe (U.R.S.S. non comprise)

482

332

69

URSS

2,255

-

-

Amérique du Nord

2,347

1,854

79

Amérique du Sud

1,755

1,487

85

Afrique

3,060

2,245

73

Asie (non comp. l'U.R.S.S.)

2,591

1,609

62

Océanie

855

802

94

TOTAUX

13,345

8,329

62

Si l'on inclut dans les calculs la surface de l'Antarctique, les réponses reçues couvrent 58 pour cent de la surface nette des terres du globe. Toutefois, comme de très vastes surfaces, telles que le Groënland et la plus grande partie de la péninsule arabique sont pratiquement dépourvues de forêts, les réponses couvrent 66 pour cent de la surface forestière totale, et à peu près la même proportion de la surface forestière productive. Comme on pouvait s'y attendre, le nombre des questions auxquelles il a pu être répondu de façon complète varie dans un large proportion. Tous les pays ont fourni les renseignements totalisés dans le tableau 4 (Classement des terrains). Mais un nombre considérable n'ont pu fournir les informations nécessaires pour un ou plusieurs des tableaux suivants. Calculée sur la même base que pour le tableau 1, la proportion des réponses pour ces tableaux est la suivante: tableau 5 (Classement des forêts productives) 61 pour cent; tableau 6 (Propriété) 59 pour cent; tableau 7 (Matériel sur pied) 47 pour cent; tableau 8 (Accroissement et prélèvement) 44 pour cent. Il convient de reconnaître que, si les réponses des pays où les pratiques forestières sont hautement développées reposent sur une vaste quantité de connaissances sûres et détaillées, celles de certains autres pays ne sont fondées que sur une base très étroite de renseignements exacts. Dans l'état actuel des choses, des évaluations générales, préparées par les autorités de chaque pays qui sont le mieux en mesure de le faire, sont évidemment de grande valeur, mais une quantité considérable de reconnaissances forestières reste encore à faire.

Pour beaucoup de pays, et surtout peut-être pour ceux qui détiennent les inventaires les plus complets et les plus détaillés, ce n'était pas une tâche aisée que de répondre d'une façon complète au questionnaire de la FAO, en raison des différences entre la forme et l'arrangement des statistiques nationales et le cadre standard du questionnaire. Par exemple, un nouvel inventaire des ressources forestières des Etats-Unis avait été exécuté de façon complète et très détaillée peu de temps avant le lancement de l'enquête de la FAO, et sa mise en conformité avec le cadre internationalement adopté du questionnaire nécessita une quantité considérable de réarrangements et regroupements de chiffres suivant des modalités sensiblement différentes de celles qui avaient été utilisées dans les documents précédemment rendus publics. Ce que l'on vient de dire des Etats-Unis s'est également vérifié dans bien d'autres cas.

Présentation des résultats

Les renseignements détaillés relatifs aux pays qui ont répondu aux questionnaires sont groupés dans les tableaux 4 à 6 qui figurent à la fin du présent rapport. Ces tableaux détaillés sont immédiatement précédés des définitions relatives aux titres utilisés. Comme des réponses complètes n'ont été obtenues d'aucun continent, aucun total ne figure dans ces tableaux.

Ces tableaux détaillés présentent la quantité maximum de renseignements qu'il a été possible de tirer des questionnaires sur l'inventaire forestier sur une base suffisamment comparable. Il a été nécessaire d'en condenser quelques-uns et quelques questions n'apparaissent pas dans les tableaux, en partie parce que les réponses ont été en trop petit nombre. Il y a eu aussi quelques différences, relativement faibles, d'interprétation de certaines questions, et on a dû en tenir compte pour décider des titres finalement choisis pour ces tableaux.

Des réponses officielles n'ayant pas été obtenues de tous les pays, la situation forestière de chaque continent ne peut être obtenue directement par la totalisation des renseignements figurant aux tableaux. Il était essentiel cependant, d'arriver à une approximation aussi voisine que possible des totaux corrects pour chaque continent et pour le monde. C'est pourquoi le personnel de la FAO a recherché toutes les sources d'information possibles concernant les ressources forestières des pays qui n'ont pas encore ré pondu, et a tenté de préparer des estimations pour chacun d'eux. Ces estimations ont été nécessairement bornées aux surfaces forestières, car les renseignements relatifs à la propriété, au matériel sur pied et à l'accroissement dans les pays intéressés, sont insuffisants. Les évaluations auxquelles on est arrivé pour les pays qui n'ont pas répondu ne figurent pas dans les tableaux détaillés, mais sont incluses dans les totaux de chaque continent.

TABLEAU 2. - SURFACE BOISÉES DU MONDE

Continents

Population

Surface totales

Forêts productives

Autres forêts

Total des forêts

Surface de forêts productives par tête d'habitant

Surface

Proportion de la surface totale

EUROPA et URSS

(en millions)

(en millions d'hectares)

(en hectares)

Pays ayant répondu

278

332

92

6

98

30

0.3

Pays n'ayant pas répondu

300

2,405

635

313

948

39

2.1

Totaux estimés

578

2,737

727

319

1,046

38

1.3

AMÉRIQUE DU NORD

Pays ayant répondu

167

1,854

465

203

668

36

2.8

Pays n'ayant pas répondu

34

493

42

18 60

12

1.2


Totaux estimés

201

2,347

507

221

728

31

2.5

AMÉRIQUE DU SUD

Pays ayant répondu

90

1,487

561

78

639

43

6.2

Pays n'ayant pas répondu

13

268

103

13

116

43

7.9

Totaux estimés

103

1,755

664

91

755

43

6.4

AFRIQUE

Pays ayant répondu

138

2,245

290

527

817

36

2.1

Pays n'ayant pas répondu

53

815

16

16

32

4

0.3

Totaux estimés

191

3,060

306

543

849

28

1.6

ASIA (URSS non comprise)

Pays ayant répondu

990

1,609

264

124

388

24

0.3

Pays n'ayant pas répondu

234

982

94

38

132

13

0.4

Totaux estimés

1,224

2,591

358

162

520

20

0.3

OCÉANIE

Pays ayant répondu

10

802

24

16

40

5

2.4

Pays n'ayant pas répondu

2

53

26

14

40

76

13.0

Totaux estimés

12

855

50

30

80

9

4.2

TOTAUX ESTIMÉS (SIX CONTINENTS)

2,309

13,345

2,612

1,366

3,978

30

1.1

ANTARCTIQUE

-

1,388

-

-

-

-

-

TOTAUX GÉNÉRAUX

2,309

14,733

2,612

1,366

3,978

27

1.1

TABLEAU 3. - CLASSEMENT DES FORÊTS PRODUCTIVES

Continents

Forêts accessibles

Forêts inaccessibles

Résineux

Feuillus

Totaux

Résineux

Feuillus

Totaux

EUROPA et URSS

(en millions d'hectares)

Pays ayant répondu

60

30

90

2

2

2

Pays n'ayant pas répondu

256

78

334

210

91

301

Totaux estimés

316

108

424

212

91

303

AMÉRIQUE DU NORD 1

Pays ayant répondu

175

127

302

130

26

156

Pays n'ayant pas répondu

5

27

32

5

12

17

Totaux estimés

180

154

334

135

38

173

AMÉRIQUE DU SUD

Pays ayant répondu

8

248

256

4

301

305

Pays n'ayant pas répondu

2

49

51

1

51

52

Totaux estimés

10

297

307

5

352

357

AFRIQUE

Pays ayant répondu

1

136

137

-

153

153

Pays n'ayant pas répondu

1

12

13

-

-3

3

Totaux estimés

2

148

150

-

156

156

ASIA (URSS exclue) 1

Pays ayant répondu

24

98

122

36

93

129

Pays n'ayant pas répondu

7

45

52

7

48:

55

Totaux estimés

31

143

174

43

141

184

OCÉANIE

Pays ayant répondu

3

13

16

-

8

8

Pays n'ayant pas répondu

1

7

8

4

14

18

Totaux estimés

4

20

24

4

22

26

TOTAUX ESTIMÉS

543

870

1 413

399

800

1,199

¹La surface totale des forêts productives du tableau 3 correspond à celle du tableau 2, cependant, comme un petit nombre de pays ont fourni des réponses relatives à la surface des forêts productives, mais n'ont pas fourni les détails qui figurent BU tableau 3, il existe de légères différences entre les deux tableaux en ce qui concerne les pays ayant répondu et ceux n'ayant pas répondu.

Dans les tableaux 2 et 3 les surfaces forestières des pays ayant répondu, totalisées sur les tableaux détaillés, sont combinées avec le total des évaluations pour les pays n'ayant pas répondu pour obtenir les totaux estimés de chaque continent et du monde. Pour calculer les chiffres relatifs à la répartition des essences résineuses et feuillus qui apparaissent au tableau 3, on a considéré que la moitié de la surface des forêts mélangées, telle qu'elle figure au tableau 5, était couverte de résineux, et la moitié de feuillus.

Résumé et conclusions

Il est évident que les chiffres qui figurent au présent rapport ne constituent pas la réponse finale aux questions qui se posent relativement à l'étendue et à la productivité des ressources forestières de chaque pays pris individuellement. Le fait que les réponses reçues sont incomplètes et que certaines des estimations n'ont qu'un caractère préliminaire montre suffisamment la nécessité d'enquêtes ultérieures. Un obstacle peut-être plus important encore à la préparation d'estimations définitives, consiste dans la nature même des forêts, puisque celles-ci sont susceptibles de se détruire, de croître et de voir leurs limites s'étendre par des moyens artificiels. Néanmoins, compte tenu de ces limitations, il apparaît probable que les chiffres ici présentés constituent une approximation raisonnablement sûre de la situation forestière mondiale telle qu'elle existe actuellement. On peut en tirer un certain nombre de déductions qui vont être indiquées ci-dessous.

Surfaces forestières

Le Tableau 2 montre que la surface boisée totale du monde est estimée à 3.978 millions d'hectares, dont 2.612 millions (66 pour cent) sont classés comme forêts productives. Puisque 1.366 millions d'hectares boisés doivent être exclus de la catégorie des forêts productives, la subdivision adoptée entre <forêts productives» et «autres forêts» constituait bien l'un des caractères les plus importants du questionnaire. La catégorie «autres forêts», représente dans tous les continents une proportion significative de la surface boisée totale, mais, pour l'Afrique, cette proportion atteint le chiffre étonnant de 64 pour cent.

Le Tableau 3 indique que la surface des forêts productives comprend 942 millions d'hectares (36 pour cent) portant des résineux et 1.670 millions d'hectares (64 pour cent) portant des feuillus. Comme 58 pour cent des forêts résineuses et 52 pour cent des forêts feuillus sont considérées comme accessibles, il reste presque 400 millions d'hectares de résineux et 800 millions d'hectares de feuillus qui sont encore intacts et peuvent être considérés pour la plus grande partie comme constituant des réserves pour un avenir plus ou moins lointain.

Les surfaces forestières par tête d'habitant qui ressortent des Tableaux 2 et 4 ont été calculées sur la base des surfaces de forêts productives, et non sur celle des surfaces forestières totales, puisque seule la première catégorie est susceptible d'assurer de façon continue la fourniture de produits forestiers diversifiés. En Asie, patrie de plus de la moitié de la population du monde, il n'y a que 0,3 hectare de forêt par tête d'habitant, tandis que le chiffre correspondant pour l'Amérique du Sud est de 6,4 hectares, soit 21 fois plus. Pour les pays d'Europe qui ont répondu au questionnaire, la moyenne est de 0,3 hectare par tête, comme pour l'Asie, mais les pays qui n'ont pas répondu, avec l'U.R.S.S., ont ensemble une moyenne de 2,1 hectares. Pour l'Amérique du Nord et l'Océanie, les chiffres sont respectivement de 2,5 et 4,2 hectares par tête mais pour l'Afrique, à laquelle on fait souvent allusion comme à un continent peu développé, riche de vastes forêts inexploitées, chaque habitant ne dispose en réalité que de 1,6 hectare de forêt productive.

Les surfaces forestières par tête d'habitant ne donnent pas, en elles-mêmes, une idée convenable de la relation existante entre la forêt et la population des différentes parties du monde. Par exemple, bien que les chiffres soient à peu près les mêmes pour les pays d'Europe qui ont répondu à l'enquête et pour l'Asie, pratiquement toutes les forêts d'Europe sont accessibles, tandis que, pour l'Asie, un peu plus de la moitié de leur surface ne l'est pas. Pour l'ensemble du continent, ce seul facteur réduit à 0,15 hectare par tête la surface de forêt dont dispose effectivement chaque habitant de l'Asie. On verra, en se reportant au Tableau 4 que ce chiffre descend encore plus bas pour certains pays de ce continent.

Propriété forestière

Le Tableau 6 montre que la répartition des différentes formes de la propriété forestière varie dans une large proportion d'un pays à l'autre. Il a été beaucoup parlé et beaucoup écrit des mérites respectifs de la propriété publique et de la propriété privée du point de vue d'une bonne sylviculture, mais l'évidence est que l'intérêt relatif qui s'attacherait à la propriété publique dépend bien plus des conditions générales politiques et sociales à l'intérieur de chaque pays que de quelque vertu particulière inhérente à telle ou telle forme de propriété. On sait que, dans certains pays, le degré de perfection atteint par l'aménagement des forêts publiques est de loin supérieur à celui des propriétés particulières. Mais on peut trouver d'autres exemples où l'on ne se préoccupe guère des forêts publiques. D'un autre côté, en se reportant au tableau, on verra que, dans un grand nombre de pays du nord-ouest de l'Europe, où l'on admet que le niveau général de la technique forestière est élevé, la propriété privée prédomine.

Matériel sur pied

Le Tableau 7 montre le volume du matériel sur pied et le matériel moyen à l'hectare pour les pays qui ont répondu à la question posée. On a préféré calculer les volumes à l'hectare pour les résineux et les feuillus en se basant sur les surfaces occupées par chacun d'eux plutôt que sur la surface productive totale. Il y a lieu de noter ici que la comparaison des volumes moyens à l'hectare entre pays n'a de signification que si les conditions de sites sont plus ou moins analogues et si le degré d'intensité et les méthodes d'aménagement sont. eux aussi. raisonnablement comparables

Les chiffres trouvera dans le tableau sont des moyennes dans lesquelles les surfaces occupées par de très jeunes forêts où ne se trouve aucun volume mesurable, ou seulement un très faible volume, sont indistinctement mêlées aux surfaces portant des forêts exploitables. Si la majeure partie des forêts d'un pays n'est pas normalement exploitée, bien qu'elles soient classées comme accessibles, il est vraisemblable que le volume moyen à l'hectare y sera plus élevé que dans un pays possédant des forêts du même type, mais toutes effectivement utilisées.

Dans beaucoup de pays tropicaux, les évaluations de matériel sur pied dont on dispose actuellement sont relatives aux seules espèces présentement commercialisables. Les progrès rapides de l'adaptation d'essences jusqu'ici sans intérêt à des utilisations commerciales dans la zone nord tempérée laissent 'penser qu'il serait désirable de faire au moins une évaluation approximative du volume des essences tropicales, pour lesquelles de telles utilisations n'existent pas encore.

Capacité de production soutenue de la forêt

On a déjà exposé les raisons qui ont fait considérer comme impossible la préparation d'une estimation directe de la relation entre l'accroissement annuel et le prélèvement annuel sur une base mondiale. On peut, néanmoins, évaluer d'une façon très générale la capacité de production des sols forestiers du monde. Il importe qu'une telle estimation soit faite pour servir de guide à la formulation de politiques à long terme visant à l'utilisation la plus efficace des forêts mondiales.

Forêts résineuses

Environ 36 pour cent des forêts productives sont des forêts résineuses. Cependant plus de 70 pour cent de la demande mondiale pour la construction et pour les autres usages industriels consiste en bois résineux. Il est donc normal de s'attendre à ce que ce soient les bois résineux qui donnent naissance à une situation critique.

Les trois grandes régions productives de bois résineux sont l'Europe, l'U.R.S.S. et l'Amérique du Nord. En Europe, les principes de l'aménagement forestier sont appliqués depuis longtemps et il y existe une vaste somme d'expérience concernant la production susceptible d'être obtenue des forêts résineuses. Néanmoins on sait que bien des forêts n'y portent qu'un matériel incomplet, et il y existe encore de larges possibilités d'amélioration des productions moyennes.

Le Tableau 9 montre que les taux d'accroissement pour les résineux fournis par les pays du continent européen s'échelonnent entre 7,3 m³ ® à l'hectare pour le Danemark et moins de 2 m³ ® à l'hectare pour plusieurs autres pays. Les chiffres très faibles de la Grande-Bretagne et de la Pologne sont des estimations de l'accroissement réel actuel pour des forêts qui ont exceptionnellement souffert des dévastations de la guerre. La moyenne des taux ressortant effectivement du tableau pour l'Europe est de 2,2 m³ ® à l'hectare, mais il paraît permis, sans excès d'optimisme, de penser qu'il sera possible de porter cette moyenne à un chiffre voisin de 3 m³ ® à l'hectare.

Le taux moyen d'accroissement des forêts résineuses de l'U.R.S.S. a été estimé à 2 m³ ® à l'hectare. En raison de la situation dans la zone nord d'une grande partie des forêts résineuses de ce pays, il serait peut-être téméraire de supposer un taux moyen plus élevé pour l'avenir.

Aux Etats-Unis, le taux moyen d'accroissement indiqùé est de 2,3 m³ à l'hectare, et on sait qu'au Canada, le chiffre correspondant est de l'ordre de 1 m³ ® à l'hectare. Ces chiffres, toutefois, n'ont pas exactement le même caractère que ceux de l'Europe. Brièvement parlant, ils sont basés sur le volume récolté à la fin d'une révolution et ne tiennent pas compte, ou seulement dans une faible mesure, des produits intermédiaires qui, en Europe, seraient récoltés au courant de la vie du peuplement. L'introduction de meilleures méthodes d'aménagement forestier permettrait d'atteindre des taux moyens d'accroissement de 4 m³ ® pour les Etats-Unis et de 2 m³ ® pour le Canada.

Un taux moyen de 2 m³ ® à l'hectare peut, pour l'instant, être pris comme chiffre approximatif pour les forêts résineuses qui se trouvent dans d'autres parties du monde, bien que, comme on le sait, certaines plantations de résineux exotiques introduits dans la zone tempérée sud fournissent des taux cinq fois supérieurs.

En se basant sur les présomptions ci-dessus, et un tenant compte d'un déchet d'environ 10 pour cent pour les pertes causées par les agents naturels, on peut estimer que, sous des conditions suffisamment convenables d'aménagement, les forêts résineuses accessibles du monde pourraient produire 1200 millions de m³ ® de bois chaque année, soit l'équivalent de, 2,2 m³ ® net par hectare de forêts résineuses accessibles.

Dans l'ensemble, les forêts résineuses actuellement classées comme inaccessibles se trouvent dans des conditions d'accroissement vraisemblablement un peu moins favorables que les forêts accessibles. En outre, il est possible que, pour certaines d'entre elles, l'accès en soit si difficile qu'elles ne peuvent être considérées comme des réserves en puissance pour l'avenir. Il serait donc téméraire d'en attendre un taux d'accroissement supérieur aux deux tiers de celui des forêts accessibles. Sur cette base, on peut estimer que les forêts résineuses actuellement inaccessibles seraient susceptibles de produire éventuellement 600 millions de m³ ® annuellement.

On dira peut-être que les calculs ci-dessus sont basés sur des taux exagérément prudents, puisqu'ils se trouvent dépassés par bien des forêts résineuses. Mais les taux utilisés sont basés sur des moyennes dans lesquelles l'accroissement des meilleures forêts compense celui des plus pauvres. Il est peut-être possible d'augmenter considérablement le taux de la production pour une petite forêt dans l'espace d'une seule génération, mais pour l'augmenter sur une base nationale, il faut beaucoup d'efforts concertés et un temps considérable.

Le Tableau 9 montre que, dans l'ensemble, les pays qui ont répondu considèrent que le taux moyen d'exploitation de leurs forêts résineuses accessibles pendant les 10 dernières années a dépassé le taux d'accroissement réél, mais que la marge n'est pas très grande. D'un autre côté on vient de calculer que les forêts résineuses, accessibles et inaccessibles, pour raient éventuellement fournir chaque année un volume beaucoup plus considérable qu'il n'en a jamais été tiré. jusqu'à ce jour. Cependant on ne saurait répéter trou souvent ni avec trop de force que cette tentative d'estimation des productions futures repose absolument sur une supposition, à savoir que toutes les forêts soient aménagées conformément à de sains principes forestiers et qu'il soit mis un terme à leur dévastation. Si ces conditions ne sont pas remplies, le monde ne réussira pas à obtenir les volumes de bois résineux qui sont cependant, de façon certaine, dans les limites de ses possibilités. Cependant l'introduction universelle de méthodes d'aménagement améliorées nécessite du temps et il serait imprudent de penser que le taux actuel de la consommation du bois résineux dans le monde peut-être augmenté pour le moment.

Si l'on accorde que des volumes de bois résineux plus importants seront nécessaires pour l'avenir chaque pays aura à décider de là ou des méthodes qui lui paraissent convenir le mieux à sa situation particulière. Pour les pays qui ne possèdent pas de forêts résineuses, le choix sera limité entre les importations et la plantation de nouvelles forêts, ou une combinaison des deux solutions. Les pays possédant de vastes surfaces de résineux, quoique dans une meilleure situation, auront à faire face à des problèmes bien plus complexes. Leur principal effort devra-t-il porter sur une augmentation de la production des forêts actuellement exploitées, ou vers l'établissement de nouvelles plantations, ou vers le développement de forêts jusqu'ici inaccessibles? S'il paraît désirable de combiner ces solutions, dans quelle proportion conviendra-t-il de répartir entre elles les fonds disponibles? Ce sont là des problèmes d'économie forestière de la plus haute importance.

Dans chaque pays les décisions à prendre concernant le développement des forêts seront, bien entendu, le fait des gouvernements eux-mêmes. Mais il n'est pas moins évident que, si l'on considère les problèmes de la production du bois pour un continent tout entier où les forêts et les industries forestières de chaque pays sont complémentaires les unes des autres, on ne peut s'attendre à ce que des actions unilatérales de chaque gouvernement conduisent aux meilleures solutions possibles. Au contraire, quelque possibilité de consultation entre gouvernements est nécessaire dans l'intérêt commun. Un organisme destiné à faciliter une telle consultation existe déjà en Europe, grâce à la Commission des forêts et produits forestiers récemment instituée. Un organisme similaire est en projet pour l'Amérique latine, et d'autres seront vraisemblablement utiles pour d'autres régions.

Forêts feuillues

Environ 64 pour cent des forêts productives du globe consistent en forêts feuillues. Sur cette proportion les bois durs tempérés comptent pour 14 pour cent et les bois durs tropicaux pour les 50 pour cent restant. La situation générale pour ces deux groupes est extrêmement différente.

Pour les forêts feuillues tempérées d'Europe, le taux moyen de production, ainsi qu'il ressort du Tableau 10, est de 2 m³ ® à l'hectare, soit à peu près le même que pour les conifères. Cette similarité se retrouve en Amérique du Nord. En Europe, il semble qu'il y ait une certaine sur-exploitation, et l'on sait que les forêts feuillues du bassin méditerranéen ont été très fortement surexploitées au cours des dernières années, pour tenter de remédier à l'extrême de ficit de combustible. D'un autre côté, les forêts temperées feuillues de l'Amérique du Nord ne sont pas exploitées de façon complète. Malgré des déficits locaux de bois feuillus dans la zone tempérée, il semble certain que ces forêts pourraient fournir des volumes de bois sensiblement supérieurs à ceux qui y sont prélevés actuellement.

Pour les forêts feuillues tropicales, la situation est toute différente. Sur la plupart des aires exploitées, un petit nombre seulement des nombreuses essences existantes occupent une place bien définie sur les marchés mondiaux et, en conséquence, les opérations de coupes sont hautement sélectives. D'une façon générale, le taux d'utilisation, dans la forêt tropicale, est faible bien qu'il se soit indubitablement produit des surexploitations portant sur certaines essences particulières. La menace qui pèse sur elle et les dommages qu'elle subit proviennent non pas de la sur-exploitation pour en tirer des produits forestiers, mais des pratiques de la culture nomade et de l'utilisation sans contrôle du feu pour le défrichement à des fins agricoles ou pastorales. On ne peut donner une mesure de ces destructions en termes de produits forestiers, mais ces facteurs ont causé et causent encore des devastations prodigieuses. Une éminente autorité a pu écrire récemment: «Il semble raisonnable de dire que, dans l'Afrique tropicale d'aujourd'hui la surface des forêts est environ un tiers de ce qu'elle aurait pu être sans les ravages du feu et les pratiques destructives des agriculteurs».¹

¹H. L. Schantz, UNASYLVA, Volume II. No 2 page 67.

Certaines estimations reçues indiquent, pour l'accroissement total, des taux de l'ordre de 7 m³ ® dans les forêts équatoriales humides, et des taux plus faibles dans les forêts tropicales de type humide et sec. De telles estimations sont basées sur l'accroissement total de toutes les essences, qu'elles soient ou non actuellement commercialisables. D'autres estimations, basées seulement sur les essences présentement commercialisables, donnent des taux annuels d'accroissement variant de 0,3 à 1,5 m³ ® à l'hectare. Dans les circonstances actuelles, il est pratiquement impossible de donner une évaluation de la productivité potentielle future des forêts tropicales. Avant que cela puisse être tenté il convient de trouver des utilisations pratiques pour un bien plus grand nombre d'essences tropicales, et surtout, le taux de destruction des forêts doit être, réduit à des proportions contrôlables.

La production en face de la demande

Les estimations de la consommation générale du globe en produits forestiers pour les 10 années précédant la seconde guerre mondiale indiquaient qu'elle s'élevait à 1.500 millions de m³ ® environ par an. Les estimations récentes de la FAO pour l'année 1946 ont fourni un chiffre d'environ 6 pour cent inférieur mais pour les besoins de la présente discussion, le volume cité peut être considéré comme représentant approximativement la consommation normale. Les renseignements sur les coupes obtenus de l'inventaire forestier sont loin d'être complets, mais des informations supplémentaires dignes de foi ont pu être trouvées dans l'Annuaire statistique des produits forestiers de la FAO, 1947. De ces sources et d'autres on peut tirer certaines conclusions.

On estime que la construction et les utilisations industrielles constituent un peu moins de 50 pour cent de la consommation mondiale de bois, et le chauffage un peu plus. La consommation totale est aussi presque également partagée entre les résineux et les feuillus. Un peu plus de 70 pour cent du bois résineux vont à la construction et à l'industrie tandis que près de 30 pour cent sont brûlés. Pour les feuillus, ces proportions se trouvent presque exactement renversées.

On a montré que, sous condition d'un aménagement forestier suffisant, les forêts résineuses accessibles du globe seraient susceptibles de fournir 1200 millions de m³ ® annuellement et les forêts résineuses inaccessibles 600 millions de m³ ® supplémentaires. En d'autres termes, il serait éventuellement possible de porter la production des résineux à deux fois et demi son volume actuel. Quant aux feuillus, leurs possibilités finales sont plus grandes encore, bien que leur réalisation soit sous la dépendance de grands progrès dans la technologie et surtout de modifications plus grandes encore dans les pratiques agricoles des pays tropicaux.

Les estimations d'avant-guerre indiquent que le Nord Américain moyen consommait annuellement 2,7 m³ ® de bois. tandis que la consommation moyenne par tête de l'Europe étoit légèrement inférieure à 1 m³ ®. Ces chiffres montrent la variation des taux de consommation qui peut exister en temps normal entre des régions hautement industrialisées situées dans la même zône climatique générale. L'habitant moyen de l'Asie, continent à population dense. ne disposait que de 0,3 m³ ®. Il est donc très difficile de déterminer quel est le taux de consommation correspondant à un niveau de vie raisonnable. Peut-être le mieux serait-il de se baser sur l'expérience relativement stable de l'Europe d'avant-guerre, c'est-à-dire sur le chiffre de 1 m³ ® environ de bois par tête. Il parait évident que les forêts du globe peuvent être amenées à produire indéfiniment autant de bois qu'il en faut pour assurer les besoins d'une population mondiale bien supérieure à son chiffre, actuel.

Problèmes régionaux

La discussion qui précède montre que, d'un point de vue général, les forêts productives du monde sont intrinsèquement capables de fournir un volume de bois suffisant pour assurer la satisfaction des besoins du globe. Cependant, il y a de grands obstacles à surmonter. L'un des plus graves est celui qui découle de l'inégale répartition des forêts et de la population.

Dans son état naturel, le bois est un matériau encombrant et, par comparaison avec beaucoup d'autres produits, sa valeur à l'unité de volume est faible. Ces facteurs imposent des limites définies, à la fois physiques et économiques, aux distances sur lesquelles de grandes quantités de bois peuvent être transportées. Le bois de chauffage, le moins coûteux de tous les produits forestiers, doit généralement pousser au voisinage immédiat de l'endroit où il est finalement consommé. Les grumes et le bois de pâte destinés aux industries forestières traversent fréquemment les frontières de pays voisins, mais les quantités qui peuvent être expédiées de continent à continent sont limitées par des considérations de prix autant que par les quantités dont on peut disposer. Le bois scié, ayant plus de valeur que le bois rond, peut être transporté avec profit sur de plus grandes distances et, apparement, le papier journal peut être transporté aussi loin qu'on le veut.

Il paraît évident que si un continent peut tirer d'autres continents une portion de ses sciages et même la totalité de sa pâte de bois et de ses besoins en papier, il doit assurer avec ces propres ressources la production de son bois de chauffage et de la plus grande partie du bois à transformer industriellement. C'est pourquoi l'industrialisation de l'Amérique du Sud, pauvre en forêts résineuses, amènerait vraisemblablement l'adaptation de certains bois durs tropicaux à des utilisations qui, dans la zône tempérée Nord, sont réservées aux résineux.

Conclusion

On s'est demandé au début de ce rapport si l'homme devrait, dans l'avenir, se résigner à ne disposer que de quantités insuffisantes de produits forestiers. La réponse est: «Non!». On a montré que les forêts du globe sont capables d'assurer une quantité raisonnable de leurs produits à une population plus nombreuse qu'actuellement. Mais, pour arriver à ce résultat, toutes les forêts doivent être traitées comme une ressource renouvelable; celles qui ne sont pas encore accessibles doivent être ouvertes aux exploitations et la dévastation sur une vaste échelle doit cesser, qui, en ce vingtième siècle, se poursuit encore.

Equivalences, abréviations et symboles

Conformément à l'usage habituel de la FAO, les données figurant au présent rapport sont exprimées en unités du système métrique. Afin d'en faciliter la lecture aux personnes plus accoutumées aux unités anglaises, un certain nombre de facteurs de conversion sont indiqués cidessous, en même temps que les abréviations et symboles utilisés dans les tableaux.

1 hectare = 2,471 acres
1 mètre cube = 35,31 pieds cubes
1 mètre cube à l'hectare = 14,29 pieds cubes à l'acre m³ ® = mètres cubes de bois rond, sans écorce
= aucun
. . . = non connu

Definitions relatives aux tableaux

Les notes ci-dessous fournissent les définitions des termes employés dans les tableaux 4 à 10. Les définitions pour les tableaux 4 et 5 s'appliquent également aux tableaux 2 et 3.

TABLEAU 4. - CLASSEMENT DES TERRAINS

Classement

Définitions

TERRAINS FORESTIERS

Terrains recouverts d'une association végétale à base d'arbres ou d'arbustes, susceptibles de produire du bois ou des produits qualifiés de produits forestiers ou d'avoir une influence sur le climat ou le régime des eaux, ainsi que terrains qui portaient des forêts récemment coupées à blanc ou incendiées, mais qui sont destinées à se reconstituer dans un prochain avenir.

Forêts productives

Forêts se trouvant dans les conditions de sol et de climat leur permet tant de fournir des bois utilisables.

Autres forêts

Forêts non susceptibles de produire des bois utilisables autrement que pour le chauffage en raison des conditions de sol ou de climat où elles se trouvent placées, notamment forêts de croissance lente ne renfermant que des bois difformes ou à forme arbustive.

TERRAINS NON FORESTIERS

Terrains cultivés et prairies naturelles

Terrains cultivés et prairies naturelles, qu'elles soient ou non utilisées comme terrains de parcours.

Autres terrains

Landes, broussailles, déserts, dunes de sable, rochers nus, marais et tourbières; aussi terrains occupés par les villes, routes, etc....

TABLEAU 5. - CLASSEMENT DES FORÊTS PRODUCTIVES

Classement

Définitions

FORÊTS ACCESSIBLES

Les forêts accessibles sont celles qui se trouvent dans des conditions telles qu'il est actuellement possible d'en tirer des produits forestiers. y compris les forêts renfermant des peuplements qui n'ont pas encore atteint leur âge normal d'exploitation. Elles comprennent donc toutes les forêts détenues par des collectivités ou par des particuliers, toutes les forêts publiques pour lesquelles il existe des plans d'exploitation et toutes celles où il n'en existe pas mais qui sont considérées comme accessibles à l'exploitation dès maintenant.

Forêts résineuses

Toutes celles qui renferment 75 pour cent ou plus de résineux, en volume.

Forêts feuillues

Toutes celles qui renferment 75 pour cent ou plus de résineux, en volume.

Forêts mélangées

Toutes les autres forêts.

FORÊTS INACCESSIBLES (mêmes subdivisions que pour les forêts accessibles)

Forêts productives non encore susceptibles d'exploitation du point de vue économique.

TABLEAU 6. - CLASSEMENT DES FORÊTS PRODUCTIVES PAR MODE DE PROPRIÉTÉ

Classement

Définition

FORÊTS PUBLIQUES

Forêts d'Etat

Forêts appartenant en toute propriété à la Nation, aux Etats, aux gouvernements provinciaux et cantonnaux, etc.... et forêts gérées par des corporations spécialement mandatées par l'Etat.

Forêts où toute coupe est interdite

Parcs nationaux, forêts de plaisance, forêts de protection des bassins fluviaux ou torrentiels, etc., dans lesquelles il est interdit d'enlever des produits forestiers.

Forêts où les coupes sont permises

Forêts où les coupes, soit par l'État, soit par des particuliers, peuvent être autorisées.

Forêts communales

Forêts appartenant aux villes, villages et communes, y compris les forêts réservées à l'usage des tribus indigènes ou aménagées à leur bénéfice.

FORÊTS APPARTENANT A DES INSTITUTIONS

Forêts appartenant à des établissements publics ou à des institutions religieuses, sociales ou d'éducation.

FORÊTS PRIVÉES

Forêts appartenant à des firmes industrielles, à des corporations, à des coopératives; forêts appartenant à des particuliers ou à des familles particulières, y compris les forêts faisant partie d'une ferme et exploitées principalement pour les besoins de la ferme.

TABLEAU 7. - MATÉRIEL EXISTANT SUR LES FORÊTS ACCESSIBLES

Classement

Définition

VOLUME TOTAL

Volume total de bois, sans écorce, contenu dans tous les arbres de 10 cm de diamètre et au-dessus, mesurés sur écorce à 1,30 m au-dessus du sol. Le volume est exprimé en mètres cubes de bois rond, ce qui est indiqué dans les tableaux par la notation m³ ®.

VOLUME A L'HECTARE

Dans le calcul des volumes à l'hectare des résineux et des feuillus, on a considéré que, sur les surfaces de forêts mélangées telles qu'elles Sont indiquées au Tableau 2, la moitié était occupée par des résineux et la moitié par des feuillus.

TABLEAUX 8, 9 ET 10.- ACCROISSEMENT ET PRÉLÈVEMENT ANNUEL MOYENS

Classement

Définition

ACCROISSEMENT ET PRÉLÈVEMENT DANS LES FORÊTS PRODUCTIVES ACCESSIBLES

Accroissement annuel total (accroissement brut)

Volume total de bois produit par tous les arbres existant dans la forêt (calculé en général comme une moyenne annuelle pour une période de 10 ans).

Pertes dues aux agents naturels

Volume moyen de bois rond rendu inutilisable chaque année pendant les 10 dernières années par le Feu, par les attaques d'insectes et les maladies, par les tempêtes, chutes de neige, etc....

ACCROISSEMENT ANNUEL NET

Le volume net restant, après soustraction des pertes dues aux agents naturels, telles qu'elles sont définies ci-dessus, de l'accroissement annuel total.

VOLUME MOYEN ANNUEL DES COUPES

Volume moyen de bois rond, écorce non comprise, abattu annuellement en forêt pendant les 10 dernières années, que ce bois ait été ou non enlevé de la forêt.

BALANCE ACCROISSEMENT - PRÉLEVEMENT

Différence entre le volume des coupes annuelles et l'accroissement annuel net. Le signe plus + indique que l'accroissement excède la coupe et le signe moins - que la coupe excède l'accroissement.

ACCROISSEMENT BRUT DANS LES FORÊTS INACCESSIBLES

Evaluation de l'accroissement annuel dans les forêts inaccessibles, sans déduction pour les pertes dues aux agents naturels.
Cette évaluation est destinée à donner Une indication approximative des quantités de bois qui pourraient être obtenues dans l'avenir, Si les forêts actuellement inaccessibles étaient ouvertes à l'exploitation.

EVALUATION DU VOLUME MOYEN ANNUEL FOURNI PAR LES ARBRES AYANT CRU HORS FORÊT

Volume annuel moyen fourni par l'exploitation de bois ayant crû hors forêt: arbres de haies, de bords de routes, etc. . .

Tableau 4. - Classement des terrains

Tableau 4. - Classement des terrains (fin)

1 Non compris les forêts d'une étendue inférieure à 10 ha.
2 Y compris terrains cultivés et prairies.
3 Y compris quelques landes et broussailles.
4 Evaluation de 1938 pour les surface autrefois comprises dans l'Inde britannique seulement.
5 Terrains cultivés seulement.
6 Y compris 20.000 hectares de mangroves au-dessous de niveau des hautes eaux.

Tableau 5. - Classement des forêts productives

Tableau 5. - Classement des forêts productives (fin)

1 Peut comprendre quelques forêts inaccessibles.
2 Voir Note 4, Tableau 4

TABLEAU 6. - CLASSEMENT DES FORÊTS PRODUCTIVES PAR MODES DE PROPRIETE

 

Surface totale forêts productives

Forêts publiques

Appartenant à des institutions

Forêts privées

Forêts d'Etat

Forêts communales

Total

Coupes permises

Coupes interdites

en milliers d'hectares

EUROPE

Autriche

2,800

420

-

280

700

30

2,07o

Belgique

541

57

-

195

252

9

280

Bulgarie

3,076

929

1

1,573

2,503

88

485

Tchécoslovaquie

3,983

1,835

-

498

2,333

236

1,414

Danemark

348

86

-

9

95

14

239

Finlande

20,700

5,900

1,200

320

7,420

-

13,280

France

10,954

1,563

26

22,441

4,030

...

6,924

Allemagne

7,548

3,414

-

22,015

5,429

...

2,119

Grande-Bretagne

1,273

207

-

-

207

-

1,066

Grèce

600

330

80

110

520

30

50

Hongrie

1,107

828

-

25

853

1

253

Irlande

89

37

-

-

37

-

52

Luxembourg

78

2

-

29

31

1

46

Pays-Bas

250

38

-

37

75

13

162

Irlande du Nord

21

8

-

-

8

-

13

Norvège

6,100

445

-

391

836

86

5,178

Pologne

6,470

5,395

13

320

5,728

-

742

Portugal

2,460

86

2

...

...

...

...

Suède

22,900

4,340

35

800

5,175

325

17,400

Suisse

800

45

5

535

585

-

215

AMÉRIQUE DU NORD

Canada

210,596

178,703

5,180

767

184,650

-

25,946

Cuba

33,463

878

68

-

946

-

2,517

Terre-Neuve

3,753

41,044

-

-

1,044

-

2,709

Etats-Unis

191,828

40,470

4,857

6,880

52,107

...

2139,621

Britannique:


Honduras britannique

1,579

541

259

-

800

-

779

Français:


Guadeloupe

31

22

-

-

22

-

9

Etats-Unis:


Alaska

47,755

45,731

1,619

405

47,755

-

-


Zone du canal de Panama

56

-

56

-

56

-

-


Porto-Rico

80

31

4

-

35

-

45


Iles Vierges

8

4

-

-

4

-

4

AMÉRIQUE DU SUD

Argentine

22,886

...

2,300

...

...

...

...

Brésil

377,170

-

392

-

392


376,778

Chili

6,682

2,318

540

-

2,858

180

3,644

Colombie

72,000

32,400

10,800

1,140

44,640

-

27,360

Pérou

50,000

40,000

7,000

140

47,140

-

2,860

Uruguay

452

5

2


7


445

Britannique:


Guyane anglaise

13,986

13,7274

...

-

13,856

-

130


Trinité et Tobago

253

4242

...

129

242

-

11

Français:


Guyane française

7,000

7,000

-

-

7,000

-

-

Pays-Bas:


Surinam

10,500

2,000

-

8,380

10,389


120

AFRIQUE

Union Sud-Africaine

824

257

-

18

275

-

549

Belge:


Congo belge

119,500

96,740

22,700

-

119,440

-

60

Britannique:


Soudan anglo-égyptien

3,497

43,497

...

-

3,497

-

-


Bechuanaland

194

4155

...

39

194

-



Côte de l'Or

9,065

414

...

9,051

9,065

-

-


Kenya

552

4469

...

70

539

-

13


Maurice

21

47

2

-

9

-

12


Nigéria

6,983

46,851

...

60

6,911

-

72


Nyassaland

1,166

4420

...

657

1,077

-

89


Rhodésie du Sud

7,107

47,098

...

-

7,098

-

9


Sierra-Leone

219

4159

...

60

219

-

-


Swaziland

21

-

-

18

18

-

3


Tanganyika

34,075

433,876

...

32

33,908

-

167


Ouganda

503

4477

...

-

477

-

26

Français:


Caméroun

18,800

18,300

500

-

18,800

-

-


Afrique-équatoriale

27,047

26,297

750

-

27,047

-

-


Madagascar

2,500

1,100

1,000

-

2,100

-

400


Maroc

2,450

2,430

-

-

2,430

-

20


Côte français des Somalis

2

-

2

-

2

-



Afrique-occidental

50,000

48.530

1,200

-

49,730


270

Sous gouv. Militaire:


Erythrée

24

9

13

-

22

-

2


Somalie italienne

64

-

64

-

64

-

-


Tripolitaine

8

-

-

4

4

-

4

ASIE

Birmanie

25,372

25,372

...

...

25,372

-

-

Ceylan

1,051

1,0514

-

-

1,051



Chine

56,307

...

...

...

31,870

-

24,437

Japon

22,275

8,026

1

2,555

10,582

224

11,469

Palestine

8

4

-

-

4

4

-

Philippines

13,198

11,172

1,396

285

12,853

-

345

Siam

32,431

32,431

-

-

32,431

-

-

Syrie

100

70

-

20

90

-

10

Transjordanie

28

-

27

-

-

-

1

Britanniques:


Nord-Bornéo

1,036

41,010

-

-

1,010

-

26


Chypre

145

4137

-

2

139

-

6


Union malaise

7,340

47,340

-

-

7,340

-

-


Sarawak

3,885

4622

-

3,263

3,885

-

-

Pays-Bas:


Indes néerlandaises

70,000

62,000

-

8,000

70,000

-

-

OCÉANIE

Australie

20,253

414,002

-

243

14,245

-

6,008

Nouvelle Zélande

1,971

41,518

...

52

1,570

-

401

Français:


Nouvelle Calédonie

75

8

8

25

4t

...


Etats-Unis:


Hawaii

773

-

303

-

303

...

470

1 Y compris les forêts réservées au bénéfice des tribus indigènes.
2 Y compris les forêts appartenant à de institutions.
3 Y compris les forêts «productives» et les «autres» forêts.
4 Y compris les forêts ou les coupes sont interdites.

TABLEAU 7. - MATÉRIEL EXISTANT SUR LES FORÊTS PRODUCTIVES ACCESSIBLES

Continents et Pays

Volume total

Volume moyen à l'hectare

Toutes essences

Résineux

Feuillus

Toutes essences

Résineux1

Feuillus1

(en million de m³ ®)

(en m³ ®)

EUROPE







Autriche

348

310

38

139

163

63

Belgique

41

21

20

76

105

59

Bulgarie

152

42

110

51

136

41

Tchécoslovaquie

388

257

131

97

99

94

Danemark

19

11

8

55

55

54

Finlande

1.006

807

199

49

51

42

France

700

266

434

64

90

54

Allemagne

819

562

257

109

107

113

Grande-Bretagne

62

23

39

49

41

55

Grèce

44

30

14

88

95

76

Hongrie

75

5

70

68

70

67

Irlande

3

2

1

34

45

22

Luxembourg

10

2

8

128

105

136

Pays Bas

10

9

1

40

52

13

Irlande du Nord

1

1

-

41

62

21

Norvège

284

252

32

55

56

44

Suède

1.175

1.007

168

53

58

33

Suisse

170

120

50

243

240

250

AMÉRIQUE DU NORD







Canada

5.419

3.758

1.661

48

52

42

Terre-Neuve

87

87

-

23

23

-

Etats-Unis

12.149

8.128

4.021

71

92

49

Britannique: Honduras britannique*

7,9

0,6

7,3

5

22

5

Français: Guadeloupe

2

-

2

200

-

200

Etats-Unis:








Alaska

1.076

850

226

95

105

70


Porto Rico

16

-

16

210

-

210


Iles Vierges

0,2

-

0,2

22

-

22

AMÉRIQUE DU SUD







Chili

1.792

182

1.610

360

480

350

Pérou

3.540

-

3.540

236

-

236

Uruguay

46

1

45

122

111

122

Britannique: Guyane anglaise*

366

-

366

100

-

100

AFRIQUE







Union Sud-Africaine*

46

16

30

56

130

43

Belge: Congo belge

28.700

-

28.700

416

-

416

Britannique:








Bechuanaland*

0,2

-

-

1

-

-


Côte de l'Or

123

-

123

30

-

30


Kenya*

32

8

24

58

33

77


Maurice*

3

-

3

282

135

282


Nigéria*

23

-

23

25

-

25


Rhodésie du Sud*

53

-

53

10

-

10


Sierra-Leone*

0,3

-

0,3

27

-

27

Français:








Caméroun*

57

-

57

*25

-

*25


Afrique-équatoriale

3.203

-

3.203

266

-

266


Madagascar

375

-

375

250

-

250


Maroc

81

29

52

33

53

27


Afrique-occidentale

1.050

-

1.050

42

-

42

Sous Gouv. Militaire:








Somalie italienne

2,4

-

2,4

37

-

37


Tripolitaine

0,4

-

0,4

53

200

51

ASIE







Ceylan

141

-

141

140

-

140

Chine

26.346

5.330

1.016

113

110

128

Inde et Pakistan3*

650

208

442

20

63

15

Japon

1.224

645

579

62

83

48

Siam

2.150

6

2.144

199

125

199

Transjordanie

1,3

0,4

0,9

50

133

39

Britannique:








Nord Bornéo*

11

-

11

42

-

42


Chypre*

3,6

3,6

-

26

26

-

Pays-Bas: Indes néerlandaises

1.102

2

1.100

100

200

100

RÉGION DU PACIFIQUE







Australie

340

17

323

249

105

268

Nouvelle-Zélande*

50

31

19

70

47

316

Français: Nouvelle-Calédonie

0,1

-

0,1

13

-

13

Etats-Unis: Hawaii*

5

-

5

11

-

11

*Essences commercialement exploitables seulement.
1 Chiffres calculés sur la base des surfaces portant réellement ces essences. La moitié des surfaces figurant au Tableau 5, comme forêts mélangées, a été considérée comme forêts résineuses, et la moitié comme forêts feuillues.
2 Comprend les volumes des forêts productives accessibles et inaccessibles.
3 Voir Note 4, Tableau 4.

Tableau 8. - Accroissement annuel et prélèvement annuel moyen (Toutes essences)

* Essences commercialement exploitables seulement.
1 1940-42.
2 1947.
3 Base sur l'accroissement net.
4 Voir Note 4, Tableau 4.

Accroissement annuel et prélèvement annuel moyen (Forêts résineuses)

* Essences commercialement exploitables seulement.
1 Voir Note 3, Tableau 8.
2 Voir Note 4, Tableau 4.

Accroissement annuel et prélèvement annuel moyen (Forêts feuillues)

* Essences commercialement exploitables seulement.
1 Voir Note 3, Tableau 8.
2 Voir Note 4, Tableau 4.

Figure 1. Photographie aérienne d'une partie de la forêt de Harvard Echelle: 1/18.000 Superficie photographiée: 4.200 acres.

Figure 2. Forêt de Harvard. Echelle: 1/12.000. Superficie photographiée: 2.000 acres.


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