Commission des forêts pour lAmérique latine
Stage détude des spécialistes de la recherche forestière
Techniques de travail en forêt et formation des ouvriers forestiers
Groupe de travail mixte FAO/CEE de statistiques forestières
La Commission des forêts pour lAmérique latine a tenu sa cinquième session à Caracas (Venezuela) du 4 au 11 octobre 1955. La session a été suivie dun voyage détudes qui a déjà fait lobjet dun exposé dans Unasylva (Vol. 9, N° 4, page 218).
Les Etats Membres suivants étaient représentés: Argentine, Bolivie, Colombie, Cuba, Equateur, Etats-Unis dAmérique, France, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, République Dominicaine, Royaume-Uni, Salvador et Venezuela. Le Saint-Siège, lOrganisation des Etats américains (OEA), lOrganisation météorologique mondiale (OMM), lUnion internationale pour la protection de la nature et lAdministration des Etats-Unis pour la coopération internationale (ACI) avaient envoyé des observateurs. M.I.T. Haig représentait le Directeur général de la FAO.
Après que le Président de la Commission, M. Lucas A. Tortorelli (Argentine), eut chaleureusement remercié les autorités vénézuéliennes davoir bien voulu accueillir la Commission, M. Armanda Támayo Suárez, Ministre de lagriculture et de lélevage, a déclaré la session ouverte. MM. Aureliano Otáñez, Ministre des relations extérieures, et José Loreto Arismendi, Ministre de léducation, assistaient également à la séance douverture. Ces trois ministres ont été élus vice-présidents dhonneur de la session, qui était placée sous la présidence dhonneur de Son Excellence le général Marcos Pérez Jiménez, président de la République du Venezuela.
La Commission a élu son nouveau Président, M. Antonio Uzcátegui (Venezuela), et son nouveau Vice-Président, M. Riccardo Lavagnino G. (Guatemala). M. Manuel A. Gonzáles Vale (Venezuela) a été nommé rapporteur de la cinquième session. La Commission a créé trois sous-commissions ad hoc chargées détudier les différents points de lordre du jour et dont les bureaux ont été constitués comme suit:
Première sous-commission
Président, M. Ernesto Noriega C. (Pérou)Deuxième sous-commission
Rapporteur, M. Hernando de Irmay (Bolivie)
Secrétaire, M. Angel Francisco Luján (Venezuela).
Président, M. Tobias Lasser (Venezuela)Troisième sous-commission
Rapporteur, M. Frank H. Wadsworth (Etats-Unis)
Secrétaire, M. Simon Alvárez (Venezuela)
Président, M. Jorge N. F. Carmelich (Argentine)Politique forestière
Rapporteur, M. Riccardo Lavagnino (Guatemala)
Secrétaire, M. Gustavo Pinto C. (Venezuela).
La Commission a soigneusement examiné les rapports relatifs à la politique forestière soumis par les Etats Membres. Après avoir discuté certaines questions de principe, elle a décidé de créer un groupe de travail chargé détablir un programme de développement forestier à long terme en Amérique latine, et elle a été davis que le Directeur général de la FAO demande à la Commission économique pour lAmérique latine et aux autres organisations dont le concours lui paraîtra approprié de laider à élaborer ce programme.
Enfin, sur la demande du délégué du Salvador, la Commission a examiné la question de la coopération entre les pays en ce qui concerne leurs besoins en techniciens des questions forestières et celle de la coordination des efforts déployés par les gouvernements des différents pays en matière de formation professionnelle; il sagit, en effet, dassurer lutilisation optimum des techniciens diplômés des écoles. La Commission, estimant que la FAO était le mieux en mesure dassurer cette coordination, a décidé de lui renvoyer la question, en recommandant quelle soit examinée à fond par le groupe de travail ci-dessus mentionné.
La Commission a adopté le projet revisé de création dun institut latino-américain de recherche et de formation professionnelle forestières. Ce projet, auquel la Conférence de la FAO devait par la suite donner son approbation, comporte la création dun Comité régional de la recherche. Grâce en particulier à la généreuse collaboration du gouvernement du Venezuela, la création de cet institut semble maintenant assurée.
Autres questions
La Commission a recommandé que les pays de la région entreprennent sans tarder léchange de renseignements relatifs à la terminologie forestière et elle a conseillé au Président de la Commission dinscrire à lordre du jour de la sixième session un point concernant la terminologie forestière. Elle a pris note du fait que divers Etats Membres de la région ont déjà beaucoup travaillé dans le domaine de la terminologie forestière. Le glossaire espagnol-anglais des termes forestiers dont il était fait état dans le rapport de la quatrième session, comme étant préparé à Porto Rico, est prêt et sera bientôt distribué.
La Commission a décidé de créer un groupe de travail des plantations forestières, et a recommandé aux gouvernements des pays latino-américains:
a) daccélérer les études et létablissement des plans relatifs au boisement, en vue de déterminer les zones les mieux appropriées du point de vue écologique et économique, afin déviter la dispersion des efforts et des pertes financières aux planteurs qui sintéressent ou pourraient sintéresser à ces travaux;La Commission sest également occupée de laménagement forestier, du développement de lindustrie de la pâte et du papier, de la classification des bois, de la protection des forêts contre le feu et les insectes nuisibles et du climat forestier.b) détudier les mesures officielles - fourniture de plants, de conseils techniques, de crédits, etc. - propres à développer les plantations forestières.
Elle a pris connaissance avec satisfaction de linvitation que le délégué du Guatemala a formulée au nom de son gouvernement à tenir la prochaine session dans la ville de Guatemala. Conformément au Règlement intérieur de la Commission, il appartiendra au Directeur général de la FAO et au Président de la Commission de fixer le lieu et la date de la prochaine session.
Conformément au désir exprimé par la Commission des forêts pour lAsie et le Pacifique, la FAO a organisé, de concert avec le gouvernement de lInde, un stage détude destiné aux spécialistes de la recherche forestière de la région. M. K.R. Nair, statisticien de lInstitut de recherches forestières du service forestier indien, représentant le gouvernement de lInde, et M. J.G. Osborne, statisticien du service forestier des Etats-Unis, représentant la FAO, ont été nommés co-directeurs du stage détude. Monsieur L.K. Strand, professeur de foresterie et statisticien consultant de Norvège, a été nommé moniteur. Le stage détude sest déroulé à lInstitut de recherche forestière de Dehra Dun, du 12 octobre au 10 décembre 1955. Il devait traiter principalement de lapplication des méthodes statistiques à la recherche forestière et de particulier à la sylviculture.
Lobjet du stage détude était détudier à fond et systématiquement les dispositifs expérimentaux et les théories statistiques servant de base à lanalyse, à linterprétation et à la présentation des résultats des expériences et des enquêtes par sondage. Le sujet devait être traité du point de vue du praticien de la recherche forestière et les méthodes étudiées avaient été tout spécialement choisies pour répondre aux besoins que le chercheur rencontre dans son travail quotidien.
Les spécialistes de la recherche forestière de cette région connaissent depuis longtemps le rôle que jouent les méthodes statistiques dans une expérimentation sérieuse. Ils ont suivi les. travaux de leurs collègues de lagriculture en ce qui concerne lapplication des dispositifs expérimentaux modernes, tout en reconnaissant quil existait entre lexpérimentation agricole et lexpérimentation forestière des différences intrinsèques qui font que ladoption indiscriminée des dispositifs expérimentaux utilisés en agriculture est à déconseiller.
Le spécialiste de la recherche forestière reconnaît que, pour appliquer sans crainte les méthodes statistiques à son travail, il doit lui-même bien posséder les principes fondamentaux sur lesquels se basent les dispositifs expérimentaux rationnels et efficaces. Il ne saurait demander ni au statisticien agricole, ni au statisticien pur et simple de lui fournir des dispositifs spécialement faits pour lui. Le matériel expérimental sur lequel travaille normalement le forestier étant beaucoup plus variable que celui dont se sert le statisticien agricole pose des problèmes de contrôle des expériences quignore ce dernier. Le forestier doit, pour être à même de concevoir ses propres dispositifs expérimentaux ou recourir à laide dun simple statisticien, posséder une formation solide à la fois en statistique théorique et en foresterie. Cest pour cette raison que les co-directeurs du stage détude avaient décidé de, donner au programme un caractère fondamental. Etant donné quun grand nombre des participants étaient appelés à travailler dans des endroits isolés, on a estimé quils devaient surtout apprendre à ne compter que sur eux-mêmes. Au moins doivent-ils être mis en mesure de résoudre la majeure partie de leurs problèmes statistiques en faisant appel à leurs propres connaissances, et de concevoir des expériences pouvant être analysées directement et sans ambiguïté. Il faut également quils soient capables de reconnaître les situations dans lesquelles ces conditions ne seront pas remplies et pour lesquelles ils devront alors solliciter laide de statisticiens professionnels.
En tout, neuf pays ont participé au stage détude. La Birmanie, Ceylan, lIndonésie, le Japon et la Malaisie avaient désigné chacun deux étudiants pour les représenter; le Pakistan, la Nouvelle-Guinée australienne et la Nouvelle-Guinée néerlandaise avaient envoyé chacune un représentant; lInde en avait envoyé cinq.
Il était indiqué sur linvitation que les participants tireraient le plus grand profit du stage détude sils avaient une expérience en matière de recherche forestière et une certaine formation mathématique. Il était souligné également que seuls seraient pris en considération les candidats qui, à lissue du stage détude, soccuperaient de recherche forestière.
La personnalité et la valeur professionnelle des participants qui avaient été choisis prouvent que lintérêt témoigné par les pays participants est des plus sincères. Presque sans exception, les personnes ayant participé au stage dirigent ou effectuent des recherches à léchelon élevé. Cette condition dune représentation à léchelon élevé importait au succès du stage puisque les participants, à leur retour dans leurs pays dorigine, allaient être en mesure dinfluencer les programmes de recherche et de préconiser ladoption immédiate de techniques plus rationnelles et plus efficaces.
Le travail que la FAO a accompli sur le plan technique a deux objectifs principaux: premièrement, faire augmenter la production des denrées alimentaires et des produits agricoles - en bref, faire cultiver et récolter deux brins dherbe là où il nen pousse quun; et deuxièmement, élever le niveau de vie de la population mondiale. Ces objectifs sont complémentaires et interdépendants. Lamélioration des niveaux de vie ne peut sobtenir que par un accroissement de la production accompagné dune augmentation de salaires. Et ces deux derniers objectifs ne sont eux-mêmes réalisables que grâce à laccroissement de la productivité.
La productivité est fonction de deux facteurs: lun humain, lautre matériel. Il est généralement admis que les résultats obtenus dans tel ou tel domaine peuvent être améliorés par la formation professionnelle, en dautres termes, quil existe des «méthodes optimums» permettant dobtenir un «résultat maximum» pour une dépense donnée dénergie. Par conséquent, dans les limites imposées par les facteurs physiologiques, lamélioration des techniques et la formation professionnelle peuvent permettre délever le niveau de la production. La question des techniques de travail est toutefois étroitement liée au deuxième composant de la productivité, à savoir les outils et le matériel. Lemploi doutils bien conçus, facilitant le travail et contribuant à la rationalisation des méthodes de travail, comme celui de machines remplaçant la force musculaire, peut multiplier le rendement.
La rationalisation et la mécanisation de lindustrie sont déjà de lhistoire ancienne puisquelles datent du XIXe siècle. Mais celles de lagriculture et de la foresterie ont, dans lensemble, été lentes à seffectuer tant dans les pays «développés» que dans les pays «insuffisamment développés». Cest ainsi que, même en Europe, la mécanisation du travail forestier nest adoptée dans certains pays que depuis une dizaine dannées et quil existe de nombreuses régions où lemploi dun équipement motorisé pour des travaux aussi pénibles et aussi difficiles que labattage et le débitage constitue lexception plutôt que la règle.
En raison des difficultés rencontrées par lindustrie forestière européenne dont les méthodes irrationnelles et vétustes dexploitation maintenaient les coûts à un niveau élevé et la production à un niveau insuffisant, et dont les salaires et les conditions de travail actuels sont un piètre stimulant pour la main-duvre, en majeure partie non spécialisée et dont les effectifs ne cessent de diminuer, la FAO avait constitué en 1952, en tant quorgane subsidiaire de la Commission européenne des forêts, un Comité-pilote des techniques dabattage et de formation des ouvriers forestiers. Ce Comité avait pour tâche de favoriser la collaboration internationale en matière dabattage, de débitage et de transport du bois, afin de soutenir, sur le plan national, les efforts déployés en vue daccroître la productivité, notamment en ce qui concerne le rendement de la main-duvre, la diminution du gaspillage, la prévention des accidents et lamélioration des niveaux de vie des ouvriers forestiers. Le programme de travail du Comité-pilote, qui comprenait des spécialistes de huit pays européens, sétendait aux techniques de travail et aux rendements ainsi quà la mécanisation et à la formation professionnelle (en collaboration avec lOrganisation internationale du travail).
Le Comité mixte des techniques de travail en forêt et de la formation des ouvriers forestiers, constitué en 1954 par la Commission européenne des forêts et par le Comité du bois de la Commission économique pour lEurope, poursuit maintenant ses travaux. Il a tenu sa première session en décembre 1955 à Nogent-sur-Marne, près de Paris, sur linvitation du gouvernement français; 65 délégués représentant 19 pays européens, les Etats-Unis, lU.R.S.S. ainsi que diverses organisations internationales et non gouvernementales y ont assisté.
Le programme de travail du Comité porte sur les questions suivantes: techniques de travail, mécanisation, exploitation forestière dans les régions montagneuses, formation et sécurité des ouvriers forestiers, terminologie. Il est exécuté par divers groupes spécialisés; des experts et des stations de recherche ont mission deffectuer les diverses études techniques.
Méthodes et techniques de travail
Voulant augmenter la productivité dans le domaine des travaux en forêt, le Comité mixte étudie la question des techniques de travail et a constitué un groupe détudes à cet effet. Les différences notables de résultats obtenus selon les pays et même selon les régions dun même pays nécessitent lentreprise de recherches en ce domaine. Divers spécialistes soccupent de comparer les techniques de travail, détudier scientifiquement les différents procédés employés, et de déterminer les meilleures méthodes utilisées pour effectuer des opérations telles que labattage et lécorçage.
Des cours internationaux de formation professionnelle à lusage des chronométeurs forestiers ont notablement contribué à diffuser en Europe lemploi de méthodes de travail rationnelles. Ces cours, organisés en 1953 et en 1954 par lInstitut fédéral de recherches forestières de Zurich pour le Comité-pilote, puis pour le Comité mixte, ont été suivis par une quarantaine détudiants venus de neufs pays européens. Un autre cours sera organisé en 1956 dans le même centre.
Mécanisation
Le programme du Comité mixte en matière de mécanisation est exécuté par deux groupes détude, chargés lun des essais de matériel forestier, lautre de lutilisation de ce matériel dans le travail forestier. Les travaux des deux groupes ont abouti à la publication récente dun rapport sur les besoins de la foresterie européenne en tracteurs. Les auteurs du rapport décrivent en détail les caractéristiques des tracteurs et du matériel connexe à utiliser en forêt, afin de guider les usagers et les fabricants; un système permettant dévaluer les coûts dexploitation des véhicules motorisés et des machines a été élaboré et sera bientôt publié; un système dessais unifiés applicable aux tracteurs forestiers, proposé par le Groupe détude des essais de matériel forestier, doit être mis au point par un groupe de travail spécial composé dexperts appartenant aux pays participants. Ce groupe dirigera ultérieurement les essais effectués dans les stations nationales dessai de tracteurs.
Ces deux groupes détude soccupent également de recueillir des renseignements sur les scies mécaniques, lécorçage mécanique et chimique, le chargement, le cerclage du bois de petites dimensions et le traînage du bois. Des études relatives à ces questions sont en préparation.
Etant donné que dans de nombreux pays européens la mécanisation du travail forestier est encore peu poussée, le Comité mixte constitue un lieu de rencontre où peuvent séchanger utilement des renseignements, en particulier sur les nouvelles techniques de débitage dun arbre entier et décorçage chimique qui ont été adoptées dabord dans les pays plus développés.
Exploitation forestière dans les régions montagneuses
Lexploitation forestière dans les régions spécifiquement montagneuses ne seffectuait de façon appréciable que dans un petit nombre de pays montagneux, comme lAutriche et la Suisse. Ces pays ont porté à leur perfection, pour accomplir ce genre de travail, toute une série de techniques particulières comme lemploi de câbles aériens, de glissoires et de goulottes. En dautres pays riches en forêts, ce genre dexploitation navait eu jusquici quun rendement marginal. Mais ces pays étudient maintenant léconomie de lexploitation forestière en montagne en vue de favoriser le développement dans ce secteur. Aussi le Comité mixte effectue-t-il, avec laide du Groupe détude sur la manutention et le transport du bois dans les régions montagneuses, des recherches sur les câbles aériens, le halage par câble, la construction de routes forestières, de lançoirs et de chemins de schlittes, ainsi que sur lutilisation de la force motrice et des scies mécaniques en montagne.
Formation professionnelle et sécurité des ouvriers forestiers
Le Comité mixte collabore avec lOrganisation internationale du travail en ces deux domaines. Un rapport sur les facilités offertes en Europe aux travailleurs forestiers pour leur formation professionnelle, établi par lOIT, fait ressortir linterdépendance des mesures prises pour améliorer la qualité professionnelle des ouvriers forestiers et des conditions économiques et sociales auxquelles est soumise la profession. Les auteurs du rapport soulignent également linfluence des programmes de formation professionnelle sur les travaux effectués par les instituts de recherche qui visent à améliorer la productivité des travailleurs et à élever les normes de sécurité. LOIT effectue également pour le Comité mixte une étude sur les accidents du travail en forêt et sur leur prévention.
Le Comité mixte sintéresse vivement à la question de la formation du personnel enseignant que lon considère comme capitale si lon veut élever le niveau de lenseignement professionnel. Il organise donc entre les pays participants léchange des renseignements sur les cours de formation professionnelle ainsi que léchange et la coordination du matériel éducatif: manuels, brochures, vues fixes et films. LOIT a collaboré à loctroi de bourses de voyage et détude aux instructeurs forestiers dans les différents pays européens. En 1955, 21 de ces bourses ont été attribuées et lon sattend à ce que lexécution du programme se poursuive en 1956.
Terminologie
Lunification de la terminologie pose de graves problèmes dans toutes les branches de la foresterie. Ce problème est particulièrement aigu en ce qui concerne la technologie du travail en forêt, en raison du développement relativement récent et rapide de cette science. De nouvelles conceptions et de nouveaux termes apparaissent constamment dans toutes les langues et le problème de lunification na jusquici été abordé que dune façon fragmentaire ou spécialisée. Le Comité mixte a donc constitué un groupe détudes spécial chargé détablir un glossaire du travail forestier, en anglais, français, russe, allemand et suédois.
Voyage détude
Les délégués à la première session du Comité mixte ont pris part à un voyage détude organisé par le gouvernement français du 19 au 22 décembre 1955. Des excursions ont été organisées le long de litinéraire Paris-Nancy - Abreschwiller - Saverne, au cours desquelles les participants ont étudié labattage à la main et labattage mécanique, le débardage en taillis et en haute futaie, en plaine et en montagne, et au cours desquelles ils ont assisté également à des démonstrations de matériel de halage et de débitage des bois. Les ateliers de lEcole de bûcherons de Saverne et la forêt environnante ont également fait lobjet dune tournée dinspection.
Ce groupe de travail a tenu sa première session à Genève en janvier 1956, soccupant principalement dun programme minimal à long terme de statistiques des forêts et des produits forestiers, ainsi que de linventaire forestier mondial à entreprendre en 1958.
Programme minimal à long terme
Ce programme a pour but de fournir une indication sur la gamme de statistiques que tous les pays devraient sefforcer de mettre au point progressivement dans les années à venir, afin de disposer de toutes les données indispensables à la mise en uvre dune bonne politique des forêts et de lindustrie du bois dans les secteurs public ou privé. Il est-évident quil y aurait de nombreux avantages à ce que les statistiques des divers pays soient comparables sur le plan international.
Le Groupe de travail sest mis daccord sur un cadre sommaire du programme minimal, fait de quatorze chapitres (avec pour chacun de ceux-ci, indication des principales catégories de données à recueillir) classés sous quatre titres principaux: statistiques des forêts, statistiques des industries du bois, statistiques du travail et statistiques des produits forestiers. Les détails seront mis au point au cours dune autre session, mais il a été entendu que le chapitre relatif aux industries forestières ne concernerait que les industries forestières primaires, cest-à-dire celles dont la matière première est le bois brut et dont la production est dans une très forte proportion utilisée comme matière première par des industries de transformation secondaire.
En ce qui concerne les priorités, le fait quune catégorie de statistiques fasse lobjet dun chapitre du programme montre assez quelle est considérée comme importante pour chaque pays. Si le Groupe de travail a soumis à lattention immédiate des Etats Membres certains chapitres particuliers, cest uniquement pour souligner soit leur importance essentielle dans le cadre dun programme international, soit les possibilités de mise en uvre sans délai quils présentent, ces deux caractéristiques allant parfois de pair. En se fondant sur ces considérations, il a été décidé de donner la priorité aux statistiques intéressant la superficie boisée, le matériel sur pied, les accroissements, lapprovisionnement national en bois ronds, le commerce extérieur de toutes les catégories de produits forestiers et les prix.
Les notions et les définitions, dans le domaine des statistiques des produits forestiers et du bois, ne devraient pas être incompatibles avec les normes statistiques générales. Il convient donc de réaliser une coopération étroite entre les statistiques des industries forestières et du bois, dune part, et les offices centraux de statistiques et autres services de statistiques générales, dautre part, coopération qui permettrait de résoudre dune façon satisfaisante, à loccasion de lélaboration des programmes statistiques. les problèmes de définition et les problèmes de double emploi et de chevauchement.
Linventaire forestier mondial de 1958
Le Groupe de travail a soumis à une discussion approfondie les questionnaires statistiques destinés au recensement forestier mondial de 1958, en ce qui concerne lEurope et lAmérique du Nord. Dans lensemble, le questionnaire adopté pour linventaire de 1953 sétait révélé satisfaisant, compte tenu de la difficulté quil y a à établir des définitions universellement acceptables. La nouvelle enquête aura pour but de recueillir un nombre limité de données jugées essentielles pour la définition des politiques forestières nationales.
Autres données statistiques à recueillir
Le Groupe de travail a étudié la question de savoir sil était souhaitable et possible de rassembler des prévisions dabattage à moyen terme. Il serait de lintérêt général que lon disposât sur le plan international des prévisions dabattage des divers pays. Il faudrait demander à tous les Etats Membres de la Commission européenne des forêts ou du Comité du bois de la Commission économique pour lEurope de fournir des prévisions relatives aux abattages annuels aux alentours des années 1960 et 1965, établies selon les méthodes appliquées dans le pays considéré.
Il a été décidé dabandonner les formulaires utilisés jusquici pour le questionnaire annuel de la FAO sur les statistiques des abattages, des débardages et de lutilisation des bois ronds, mais il y aurait lieu détudier plus avant la possibilité de réunir des statistiques sur lutilisation, au moyen denquêtes périodiques spéciales. Un nouveau formulaire devrait être établi relativement aux débardages, en distinguant les débardages de bois provenant de coupes effectuées en forêt et hors forêt.
Le Groupe de travail a étudié aussi la question des statistiques des investissements forestiers, renseignements qui présentent un grand intérêt, mais soulèvent des difficultés particulières et risquent dêtre mal interprétés. Il a décidé quil fallait ne sintéresser dabord quaux investissements pour le boisement et pour les plantations hors forêt.
En ce qui concerne le bois à pâte, les statistiques actuelles ne reflètent pas laccroissement de lutilisation des bois à pâte autres que les bois résineux. Pour bien connaître le marché du bois à pâte, il faut posséder des données à ce sujet, et des propositions précises touchant les définitions de la Classification type pour le commerce international et des comptes commerciaux des divers pays seront présentés à la prochaine session du Groupe de travail.
Participants à la session
Cette première session sest tenue sous la présidence de M. J. Zeller (Suisse). Les pays suivants avaient désigné des représentants: Allemagne occidentale, Autriche, Belgique, Etats-Unis dAmérique, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et U.R.S.S. Un représentant de lOECE a également pris part aux débats. Le Groupe de travail a décidé de tenir sa seconde session à Genève du 12 au 17 novembre 1956, pour soccuper des statistiques sur la main-duvre, les incendies de forêt, les prix, les utilisations finales du bois et les investissements.