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LE TRAVAIL DE LA FAO


Commission des forêts pour l’Amérique latine
Stage d’étude des spécialistes de la recherche forestière
Techniques de travail en forêt et formation des ouvriers forestiers
Groupe de travail mixte FAO/CEE de statistiques forestières

Commission des forêts pour l’Amérique latine

La Commission des forêts pour l’Amérique latine a tenu sa cinquième session à Caracas (Venezuela) du 4 au 11 octobre 1955. La session a été suivie d’un voyage d’études qui a déjà fait l’objet d’un exposé dans Unasylva (Vol. 9, N° 4, page 218).

Les Etats Membres suivants étaient représentés: Argentine, Bolivie, Colombie, Cuba, Equateur, Etats-Unis d’Amérique, France, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, République Dominicaine, Royaume-Uni, Salvador et Venezuela. Le Saint-Siège, l’Organisation des Etats américains (OEA), l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Union internationale pour la protection de la nature et l’Administration des Etats-Unis pour la coopération internationale (ACI) avaient envoyé des observateurs. M.I.T. Haig représentait le Directeur général de la FAO.

Après que le Président de la Commission, M. Lucas A. Tortorelli (Argentine), eut chaleureusement remercié les autorités vénézuéliennes d’avoir bien voulu accueillir la Commission, M. Armanda Támayo Suárez, Ministre de l’agriculture et de l’élevage, a déclaré la session ouverte. MM. Aureliano Otáñez, Ministre des relations extérieures, et José Loreto Arismendi, Ministre de l’éducation, assistaient également à la séance d’ouverture. Ces trois ministres ont été élus vice-présidents d’honneur de la session, qui était placée sous la présidence d’honneur de Son Excellence le général Marcos Pérez Jiménez, président de la République du Venezuela.

La Commission a élu son nouveau Président, M. Antonio Uzcátegui (Venezuela), et son nouveau Vice-Président, M. Riccardo Lavagnino G. (Guatemala). M. Manuel A. Gonzáles Vale (Venezuela) a été nommé rapporteur de la cinquième session. La Commission a créé trois sous-commissions ad hoc chargées d’étudier les différents points de l’ordre du jour et dont les bureaux ont été constitués comme suit:

Première sous-commission

Président, M. Ernesto Noriega C. (Pérou)
Rapporteur, M. Hernando de Irmay (Bolivie)
Secrétaire, M. Angel Francisco Luján (Venezuela).
Deuxième sous-commission
Président, M. Tobias Lasser (Venezuela)
Rapporteur, M. Frank H. Wadsworth (Etats-Unis)
Secrétaire, M. Simon Alvárez (Venezuela)
Troisième sous-commission
Président, M. Jorge N. F. Carmelich (Argentine)
Rapporteur, M. Riccardo Lavagnino (Guatemala)
Secrétaire, M. Gustavo Pinto C. (Venezuela).
Politique forestière

La Commission a soigneusement examiné les rapports relatifs à la politique forestière soumis par les Etats Membres. Après avoir discuté certaines questions de principe, elle a décidé de créer un groupe de travail chargé d’établir un programme de développement forestier à long terme en Amérique latine, et elle a été d’avis que le Directeur général de la FAO demande à la Commission économique pour l’Amérique latine et aux autres organisations dont le concours lui paraîtra approprié de l’aider à élaborer ce programme.

Enfin, sur la demande du délégué du Salvador, la Commission a examiné la question de la coopération entre les pays en ce qui concerne leurs besoins en techniciens des questions forestières et celle de la coordination des efforts déployés par les gouvernements des différents pays en matière de formation professionnelle; il s’agit, en effet, d’assurer l’utilisation optimum des techniciens diplômés des écoles. La Commission, estimant que la FAO était le mieux en mesure d’assurer cette coordination, a décidé de lui renvoyer la question, en recommandant qu’elle soit examinée à fond par le groupe de travail ci-dessus mentionné.

La Commission a adopté le projet revisé de création d’un institut latino-américain de recherche et de formation professionnelle forestières. Ce projet, auquel la Conférence de la FAO devait par la suite donner son approbation, comporte la création d’un Comité régional de la recherche. Grâce en particulier à la généreuse collaboration du gouvernement du Venezuela, la création de cet institut semble maintenant assurée.

Autres questions

La Commission a recommandé que les pays de la région entreprennent sans tarder l’échange de renseignements relatifs à la terminologie forestière et elle a conseillé au Président de la Commission d’inscrire à l’ordre du jour de la sixième session un point concernant la terminologie forestière. Elle a pris note du fait que divers Etats Membres de la région ont déjà beaucoup travaillé dans le domaine de la terminologie forestière. Le glossaire espagnol-anglais des termes forestiers dont il était fait état dans le rapport de la quatrième session, comme étant préparé à Porto Rico, est prêt et sera bientôt distribué.

La Commission a décidé de créer un groupe de travail des plantations forestières, et a recommandé aux gouvernements des pays latino-américains:

a) d’accélérer les études et l’établissement des plans relatifs au boisement, en vue de déterminer les zones les mieux appropriées du point de vue écologique et économique, afin d’éviter la dispersion des efforts et des pertes financières aux planteurs qui s’intéressent ou pourraient s’intéresser à ces travaux;

b) d’étudier les mesures officielles - fourniture de plants, de conseils techniques, de crédits, etc. - propres à développer les plantations forestières.

La Commission s’est également occupée de l’aménagement forestier, du développement de l’industrie de la pâte et du papier, de la classification des bois, de la protection des forêts contre le feu et les insectes nuisibles et du climat forestier.

Elle a pris connaissance avec satisfaction de l’invitation que le délégué du Guatemala a formulée au nom de son gouvernement à tenir la prochaine session dans la ville de Guatemala. Conformément au Règlement intérieur de la Commission, il appartiendra au Directeur général de la FAO et au Président de la Commission de fixer le lieu et la date de la prochaine session.

Stage d’étude des spécialistes de la recherche forestière

Conformément au désir exprimé par la Commission des forêts pour l’Asie et le Pacifique, la FAO a organisé, de concert avec le gouvernement de l’Inde, un stage d’étude destiné aux spécialistes de la recherche forestière de la région. M. K.R. Nair, statisticien de l’Institut de recherches forestières du service forestier indien, représentant le gouvernement de l’Inde, et M. J.G. Osborne, statisticien du service forestier des Etats-Unis, représentant la FAO, ont été nommés co-directeurs du stage d’étude. Monsieur L.K. Strand, professeur de foresterie et statisticien consultant de Norvège, a été nommé moniteur. Le stage d’étude s’est déroulé à l’Institut de recherche forestière de Dehra Dun, du 12 octobre au 10 décembre 1955. Il devait traiter principalement de l’application des méthodes statistiques à la recherche forestière et de particulier à la sylviculture.

L’objet du stage d’étude était d’étudier à fond et systématiquement les dispositifs expérimentaux et les théories statistiques servant de base à l’analyse, à l’interprétation et à la présentation des résultats des expériences et des enquêtes par sondage. Le sujet devait être traité du point de vue du praticien de la recherche forestière et les méthodes étudiées avaient été tout spécialement choisies pour répondre aux besoins que le chercheur rencontre dans son travail quotidien.

Les spécialistes de la recherche forestière de cette région connaissent depuis longtemps le rôle que jouent les méthodes statistiques dans une expérimentation sérieuse. Ils ont suivi les. travaux de leurs collègues de l’agriculture en ce qui concerne l’application des dispositifs expérimentaux modernes, tout en reconnaissant qu’il existait entre l’expérimentation agricole et l’expérimentation forestière des différences intrinsèques qui font que l’adoption indiscriminée des dispositifs expérimentaux utilisés en agriculture est à déconseiller.

Le spécialiste de la recherche forestière reconnaît que, pour appliquer sans crainte les méthodes statistiques à son travail, il doit lui-même bien posséder les principes fondamentaux sur lesquels se basent les dispositifs expérimentaux rationnels et efficaces. Il ne saurait demander ni au statisticien agricole, ni au statisticien pur et simple de lui fournir des dispositifs spécialement faits pour lui. Le matériel expérimental sur lequel travaille normalement le forestier étant beaucoup plus variable que celui dont se sert le statisticien agricole pose des problèmes de contrôle des expériences qu’ignore ce dernier. Le forestier doit, pour être à même de concevoir ses propres dispositifs expérimentaux ou recourir à l’aide d’un simple statisticien, posséder une formation solide à la fois en statistique théorique et en foresterie. C’est pour cette raison que les co-directeurs du stage d’étude avaient décidé de, donner au programme un caractère fondamental. Etant donné qu’un grand nombre des participants étaient appelés à travailler dans des endroits isolés, on a estimé qu’ils devaient surtout apprendre à ne compter que sur eux-mêmes. Au moins doivent-ils être mis en mesure de résoudre la majeure partie de leurs problèmes statistiques en faisant appel à leurs propres connaissances, et de concevoir des expériences pouvant être analysées directement et sans ambiguïté. Il faut également qu’ils soient capables de reconnaître les situations dans lesquelles ces conditions ne seront pas remplies et pour lesquelles ils devront alors solliciter l’aide de statisticiens professionnels.

En tout, neuf pays ont participé au stage d’étude. La Birmanie, Ceylan, l’Indonésie, le Japon et la Malaisie avaient désigné chacun deux étudiants pour les représenter; le Pakistan, la Nouvelle-Guinée australienne et la Nouvelle-Guinée néerlandaise avaient envoyé chacune un représentant; l’Inde en avait envoyé cinq.

Il était indiqué sur l’invitation que les participants tireraient le plus grand profit du stage d’étude s’ils avaient une expérience en matière de recherche forestière et une certaine formation mathématique. Il était souligné également que seuls seraient pris en considération les candidats qui, à l’issue du stage d’étude, s’occuperaient de recherche forestière.

La personnalité et la valeur professionnelle des participants qui avaient été choisis prouvent que l’intérêt témoigné par les pays participants est des plus sincères. Presque sans exception, les personnes ayant participé au stage dirigent ou effectuent des recherches à l’échelon élevé. Cette condition d’une représentation à l’échelon élevé importait au succès du stage puisque les participants, à leur retour dans leurs pays d’origine, allaient être en mesure d’influencer les programmes de recherche et de préconiser l’adoption immédiate de techniques plus rationnelles et plus efficaces.

Techniques de travail en forêt et formation des ouvriers forestiers

Le travail que la FAO a accompli sur le plan technique a deux objectifs principaux: premièrement, faire augmenter la production des denrées alimentaires et des produits agricoles - en bref, faire cultiver et récolter deux brins d’herbe là où il n’en pousse qu’un; et deuxièmement, élever le niveau de vie de la population mondiale. Ces objectifs sont complémentaires et interdépendants. L’amélioration des niveaux de vie ne peut s’obtenir que par un accroissement de la production accompagné d’une augmentation de salaires. Et ces deux derniers objectifs ne sont eux-mêmes réalisables que grâce à l’accroissement de la productivité.

La productivité est fonction de deux facteurs: l’un humain, l’autre matériel. Il est généralement admis que les résultats obtenus dans tel ou tel domaine peuvent être améliorés par la formation professionnelle, en d’autres termes, qu’il existe des «méthodes optimums» permettant d’obtenir un «résultat maximum» pour une dépense donnée d’énergie. Par conséquent, dans les limites imposées par les facteurs physiologiques, l’amélioration des techniques et la formation professionnelle peuvent permettre d’élever le niveau de la production. La question des techniques de travail est toutefois étroitement liée au deuxième composant de la productivité, à savoir les outils et le matériel. L’emploi d’outils bien conçus, facilitant le travail et contribuant à la rationalisation des méthodes de travail, comme celui de machines remplaçant la force musculaire, peut multiplier le rendement.

La rationalisation et la mécanisation de l’industrie sont déjà de l’histoire ancienne puisqu’elles datent du XIXe siècle. Mais celles de l’agriculture et de la foresterie ont, dans l’ensemble, été lentes à s’effectuer tant dans les pays «développés» que dans les pays «insuffisamment développés». C’est ainsi que, même en Europe, la mécanisation du travail forestier n’est adoptée dans certains pays que depuis une dizaine d’années et qu’il existe de nombreuses régions où l’emploi d’un équipement motorisé pour des travaux aussi pénibles et aussi difficiles que l’abattage et le débitage constitue l’exception plutôt que la règle.

En raison des difficultés rencontrées par l’industrie forestière européenne dont les méthodes irrationnelles et vétustes d’exploitation maintenaient les coûts à un niveau élevé et la production à un niveau insuffisant, et dont les salaires et les conditions de travail actuels sont un piètre stimulant pour la main-d’œuvre, en majeure partie non spécialisée et dont les effectifs ne cessent de diminuer, la FAO avait constitué en 1952, en tant qu’organe subsidiaire de la Commission européenne des forêts, un Comité-pilote des techniques d’abattage et de formation des ouvriers forestiers. Ce Comité avait pour tâche de favoriser la collaboration internationale en matière d’abattage, de débitage et de transport du bois, afin de soutenir, sur le plan national, les efforts déployés en vue d’accroître la productivité, notamment en ce qui concerne le rendement de la main-d’œuvre, la diminution du gaspillage, la prévention des accidents et l’amélioration des niveaux de vie des ouvriers forestiers. Le programme de travail du Comité-pilote, qui comprenait des spécialistes de huit pays européens, s’étendait aux techniques de travail et aux rendements ainsi qu’à la mécanisation et à la formation professionnelle (en collaboration avec l’Organisation internationale du travail).

Le Comité mixte des techniques de travail en forêt et de la formation des ouvriers forestiers, constitué en 1954 par la Commission européenne des forêts et par le Comité du bois de la Commission économique pour l’Europe, poursuit maintenant ses travaux. Il a tenu sa première session en décembre 1955 à Nogent-sur-Marne, près de Paris, sur l’invitation du gouvernement français; 65 délégués représentant 19 pays européens, les Etats-Unis, l’U.R.S.S. ainsi que diverses organisations internationales et non gouvernementales y ont assisté.

Le programme de travail du Comité porte sur les questions suivantes: techniques de travail, mécanisation, exploitation forestière dans les régions montagneuses, formation et sécurité des ouvriers forestiers, terminologie. Il est exécuté par divers groupes spécialisés; des experts et des stations de recherche ont mission d’effectuer les diverses études techniques.

Méthodes et techniques de travail

Voulant augmenter la productivité dans le domaine des travaux en forêt, le Comité mixte étudie la question des techniques de travail et a constitué un groupe d’études à cet effet. Les différences notables de résultats obtenus selon les pays et même selon les régions d’un même pays nécessitent l’entreprise de recherches en ce domaine. Divers spécialistes s’occupent de comparer les techniques de travail, d’étudier scientifiquement les différents procédés employés, et de déterminer les meilleures méthodes utilisées pour effectuer des opérations telles que l’abattage et l’écorçage.

Des cours internationaux de formation professionnelle à l’usage des chronométeurs forestiers ont notablement contribué à diffuser en Europe l’emploi de méthodes de travail rationnelles. Ces cours, organisés en 1953 et en 1954 par l’Institut fédéral de recherches forestières de Zurich pour le Comité-pilote, puis pour le Comité mixte, ont été suivis par une quarantaine d’étudiants venus de neufs pays européens. Un autre cours sera organisé en 1956 dans le même centre.

Mécanisation

Le programme du Comité mixte en matière de mécanisation est exécuté par deux groupes d’étude, chargés l’un des essais de matériel forestier, l’autre de l’utilisation de ce matériel dans le travail forestier. Les travaux des deux groupes ont abouti à la publication récente d’un rapport sur les besoins de la foresterie européenne en tracteurs. Les auteurs du rapport décrivent en détail les caractéristiques des tracteurs et du matériel connexe à utiliser en forêt, afin de guider les usagers et les fabricants; un système permettant d’évaluer les coûts d’exploitation des véhicules motorisés et des machines a été élaboré et sera bientôt publié; un système d’essais unifiés applicable aux tracteurs forestiers, proposé par le Groupe d’étude des essais de matériel forestier, doit être mis au point par un groupe de travail spécial composé d’experts appartenant aux pays participants. Ce groupe dirigera ultérieurement les essais effectués dans les stations nationales d’essai de tracteurs.

Ces deux groupes d’étude s’occupent également de recueillir des renseignements sur les scies mécaniques, l’écorçage mécanique et chimique, le chargement, le cerclage du bois de petites dimensions et le traînage du bois. Des études relatives à ces questions sont en préparation.

Etant donné que dans de nombreux pays européens la mécanisation du travail forestier est encore peu poussée, le Comité mixte constitue un lieu de rencontre où peuvent s’échanger utilement des renseignements, en particulier sur les nouvelles techniques de débitage d’un arbre entier et d’écorçage chimique qui ont été adoptées d’abord dans les pays plus développés.

Exploitation forestière dans les régions montagneuses

L’exploitation forestière dans les régions spécifiquement montagneuses ne s’effectuait de façon appréciable que dans un petit nombre de pays montagneux, comme l’Autriche et la Suisse. Ces pays ont porté à leur perfection, pour accomplir ce genre de travail, toute une série de techniques particulières comme l’emploi de câbles aériens, de glissoires et de goulottes. En d’autres pays riches en forêts, ce genre d’exploitation n’avait eu jusqu’ici qu’un rendement marginal. Mais ces pays étudient maintenant l’économie de l’exploitation forestière en montagne en vue de favoriser le développement dans ce secteur. Aussi le Comité mixte effectue-t-il, avec l’aide du Groupe d’étude sur la manutention et le transport du bois dans les régions montagneuses, des recherches sur les câbles aériens, le halage par câble, la construction de routes forestières, de lançoirs et de chemins de schlittes, ainsi que sur l’utilisation de la force motrice et des scies mécaniques en montagne.

Formation professionnelle et sécurité des ouvriers forestiers

Le Comité mixte collabore avec l’Organisation internationale du travail en ces deux domaines. Un rapport sur les facilités offertes en Europe aux travailleurs forestiers pour leur formation professionnelle, établi par l’OIT, fait ressortir l’interdépendance des mesures prises pour améliorer la qualité professionnelle des ouvriers forestiers et des conditions économiques et sociales auxquelles est soumise la profession. Les auteurs du rapport soulignent également l’influence des programmes de formation professionnelle sur les travaux effectués par les instituts de recherche qui visent à améliorer la productivité des travailleurs et à élever les normes de sécurité. L’OIT effectue également pour le Comité mixte une étude sur les accidents du travail en forêt et sur leur prévention.

Le Comité mixte s’intéresse vivement à la question de la formation du personnel enseignant que l’on considère comme capitale si l’on veut élever le niveau de l’enseignement professionnel. Il organise donc entre les pays participants l’échange des renseignements sur les cours de formation professionnelle ainsi que l’échange et la coordination du matériel éducatif: manuels, brochures, vues fixes et films. L’OIT a collaboré à l’octroi de bourses de voyage et d’étude aux instructeurs forestiers dans les différents pays européens. En 1955, 21 de ces bourses ont été attribuées et l’on s’attend à ce que l’exécution du programme se poursuive en 1956.

Terminologie

L’unification de la terminologie pose de graves problèmes dans toutes les branches de la foresterie. Ce problème est particulièrement aigu en ce qui concerne la technologie du travail en forêt, en raison du développement relativement récent et rapide de cette science. De nouvelles conceptions et de nouveaux termes apparaissent constamment dans toutes les langues et le problème de l’unification n’a jusqu’ici été abordé que d’une façon fragmentaire ou spécialisée. Le Comité mixte a donc constitué un groupe d’études spécial chargé d’établir un glossaire du travail forestier, en anglais, français, russe, allemand et suédois.

Voyage d’étude

Les délégués à la première session du Comité mixte ont pris part à un voyage d’étude organisé par le gouvernement français du 19 au 22 décembre 1955. Des excursions ont été organisées le long de l’itinéraire Paris-Nancy - Abreschwiller - Saverne, au cours desquelles les participants ont étudié l’abattage à la main et l’abattage mécanique, le débardage en taillis et en haute futaie, en plaine et en montagne, et au cours desquelles ils ont assisté également à des démonstrations de matériel de halage et de débitage des bois. Les ateliers de l’Ecole de bûcherons de Saverne et la forêt environnante ont également fait l’objet d’une tournée d’inspection.

Groupe de travail mixte FAO/CEE de statistiques forestières

Ce groupe de travail a tenu sa première session à Genève en janvier 1956, s’occupant principalement d’un programme minimal à long terme de statistiques des forêts et des produits forestiers, ainsi que de l’inventaire forestier mondial à entreprendre en 1958.

Programme minimal à long terme

Ce programme a pour but de fournir une indication sur la gamme de statistiques que tous les pays devraient s’efforcer de mettre au point progressivement dans les années à venir, afin de disposer de toutes les données indispensables à la mise en œuvre d’une bonne politique des forêts et de l’industrie du bois dans les secteurs public ou privé. Il est-évident qu’il y aurait de nombreux avantages à ce que les statistiques des divers pays soient comparables sur le plan international.

Le Groupe de travail s’est mis d’accord sur un cadre sommaire du programme minimal, fait de quatorze chapitres (avec pour chacun de ceux-ci, indication des principales catégories de données à recueillir) classés sous quatre titres principaux: statistiques des forêts, statistiques des industries du bois, statistiques du travail et statistiques des produits forestiers. Les détails seront mis au point au cours d’une autre session, mais il a été entendu que le chapitre relatif aux industries forestières ne concernerait que les industries forestières primaires, c’est-à-dire celles dont la matière première est le bois brut et dont la production est dans une très forte proportion utilisée comme matière première par des industries de transformation secondaire.

En ce qui concerne les priorités, le fait qu’une catégorie de statistiques fasse l’objet d’un chapitre du programme montre assez qu’elle est considérée comme importante pour chaque pays. Si le Groupe de travail a soumis à l’attention immédiate des Etats Membres certains chapitres particuliers, c’est uniquement pour souligner soit leur importance essentielle dans le cadre d’un programme international, soit les possibilités de mise en œuvre sans délai qu’ils présentent, ces deux caractéristiques allant parfois de pair. En se fondant sur ces considérations, il a été décidé de donner la priorité aux statistiques intéressant la superficie boisée, le matériel sur pied, les accroissements, l’approvisionnement national en bois ronds, le commerce extérieur de toutes les catégories de produits forestiers et les prix.

Les notions et les définitions, dans le domaine des statistiques des produits forestiers et du bois, ne devraient pas être incompatibles avec les normes statistiques générales. Il convient donc de réaliser une coopération étroite entre les statistiques des industries forestières et du bois, d’une part, et les offices centraux de statistiques et autres services de statistiques générales, d’autre part, coopération qui permettrait de résoudre d’une façon satisfaisante, à l’occasion de l’élaboration des programmes statistiques. les problèmes de définition et les problèmes de double emploi et de chevauchement.

L’inventaire forestier mondial de 1958

Le Groupe de travail a soumis à une discussion approfondie les questionnaires statistiques destinés au recensement forestier mondial de 1958, en ce qui concerne l’Europe et l’Amérique du Nord. Dans l’ensemble, le questionnaire adopté pour l’inventaire de 1953 s’était révélé satisfaisant, compte tenu de la difficulté qu’il y a à établir des définitions universellement acceptables. La nouvelle enquête aura pour but de recueillir un nombre limité de données jugées essentielles pour la définition des politiques forestières nationales.

Autres données statistiques à recueillir

Le Groupe de travail a étudié la question de savoir s’il était souhaitable et possible de rassembler des prévisions d’abattage à moyen terme. Il serait de l’intérêt général que l’on disposât sur le plan international des prévisions d’abattage des divers pays. Il faudrait demander à tous les Etats Membres de la Commission européenne des forêts ou du Comité du bois de la Commission économique pour l’Europe de fournir des prévisions relatives aux abattages annuels aux alentours des années 1960 et 1965, établies selon les méthodes appliquées dans le pays considéré.

Il a été décidé d’abandonner les formulaires utilisés jusqu’ici pour le questionnaire annuel de la FAO sur les statistiques des abattages, des débardages et de l’utilisation des bois ronds, mais il y aurait lieu d’étudier plus avant la possibilité de réunir des statistiques sur l’utilisation, au moyen d’enquêtes périodiques spéciales. Un nouveau formulaire devrait être établi relativement aux débardages, en distinguant les débardages de bois provenant de coupes effectuées en forêt et hors forêt.

Le Groupe de travail a étudié aussi la question des statistiques des investissements forestiers, renseignements qui présentent un grand intérêt, mais soulèvent des difficultés particulières et risquent d’être mal interprétés. Il a décidé qu’il fallait ne s’intéresser d’abord qu’aux investissements pour le boisement et pour les plantations hors forêt.

En ce qui concerne le bois à pâte, les statistiques actuelles ne reflètent pas l’accroissement de l’utilisation des bois à pâte autres que les bois résineux. Pour bien connaître le marché du bois à pâte, il faut posséder des données à ce sujet, et des propositions précises touchant les définitions de la Classification type pour le commerce international et des comptes commerciaux des divers pays seront présentés à la prochaine session du Groupe de travail.

Participants à la session

Cette première session s’est tenue sous la présidence de M. J. Zeller (Suisse). Les pays suivants avaient désigné des représentants: Allemagne occidentale, Autriche, Belgique, Etats-Unis d’Amérique, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et U.R.S.S. Un représentant de l’OECE a également pris part aux débats. Le Groupe de travail a décidé de tenir sa seconde session à Genève du 12 au 17 novembre 1956, pour s’occuper des statistiques sur la main-d’œuvre, les incendies de forêt, les prix, les utilisations finales du bois et les investissements.


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