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SECTION DE L’ÉQUIPEMENT


Matériels mécaniques et reboisement en France1
Chronique de l’équipement

Matériels mécaniques et reboisement en France1

1 Document fourni par la Station de recherches et expériences forestières, Direction générale des eaux et forêts, France.
Une brochure a été largement distribuée en France aux propriétaires forestiers pour expliquer les avantages de l’emploi du matériel mécanique dans les travaux de reboisement.

En premier lieu, l’utilisation des machines assure un bon travail du sol et comme conséquence un pourcentage élevé de reprise des plants. On évite ainsi des retards de démarrage qui, au moins pour les essences à croissance rapide, abaisseraient de façon sensible la rentabilité des investissements. On rend possible en même temps une économie de plants et de graines, dont le prix peut être élevé pour des espèces relativement rares ou ayant fait l’objet d’une sélection poussée.

Dans certaines stations, dont les conditions de sol et de climat sont particulièrement défavorables, la mécanisation apparaît souvent comme la seule méthode capable d’assurer le succès d’un boisement. D’autre part, elle permet souvent d’abaisser les prix de revient. Par rapport au travail à la main, elle s’avère avantageuse pour la préparation du sol et aussi pour l’introduction proprement dite des plants: procédés plus expéditifs de mise en place, utilisation de plants moins forts (ou plus jeunes) rendue possible par une destruction plus poussée de la végétation concurrente et par des conditions plus favorables de démarrage.

La période convenable pour réaliser les reboisements, soit au printemps, soit à l’automne, est toujours courte: en permettant une réalisation beaucoup plus rapide, la machine évite au reboiseur de dépasser la période optimum, et permet ainsi d’obtenir un pourcentage élevé de réussite des plants.

Enfin, la mécanisation présente des avantages psychologiques et sociaux. Aux yeux du propriétaire, elle fournit un travail plus spectaculaire, plus «moderne». Elle constitue pour l’ouvrier un travail plus «évolué», attire plus facilement aux travaux de boisement une main-d’œuvre jeune et de qualité et, par son meilleur rendement, permet de rémunérer plus largement l’ouvrier reboiseur.

Conditions spéciales du travail

Sauf cas exceptionnels (travail en pépinière ou boisement de terres récemment abandonnées par la culture), le matériel de reboisement doit, tant en forêt qu’hors forêt, être employé dans des conditions différentes de celles où travaille le matériel agricole proprement dit. Ce dernier ne pourra être utilisé pour le travail forestier que dans quelques cas particuliers.

Il existe donc un problème nouveau pour les constructeurs. Les solutions correctes ne peuvent naître que d’une collaboration entre eux et les utilisateurs, chacun d’eux ne connaissant qu’une face de la question.

La caractéristique majeure du travail en matière de reboisement est son hétérogénéité. Il existe toujours dans le sol des obstacles visibles ou cachés, et c’est en fonction de cette particularité que l’on doit penser les qualités d’un matériel de reboisement.

Une première solution consiste à envisager un matériel assez robuste et possédant une surpuissance telle qu’il puisse pratiquement venir à bout de tous les obstacles. L’expérience montre que dans beaucoup de cas cela conduit à l’emploi d’une puissance motrice supérieure à 100 CV et d’un matériel très lourd (10 à 20 tonnes) avec un amortissement très élevé et, par suite, la nécessité d’une utilisation intensive peu compatible, à quelques exceptions près, avec la situation et la configuration des terrains à reboiser en France métropolitaine. A cela s’ajoute le prix de revient élevé du déplacement du matériel et de ses annexes (carburant et surtout matériel de dépannage compliqué en raison de son poids). C’est là un inconvénient plus sensible que celui de la consommation de carburant, dont l’incidence est limitée; en effet, le matériel surpuissant travaille le plus souvent à régime bas.

Ce matériel lourd n’est donc intéressant que pour des chantiers importants, ou encore si le prix de revient est secondaire: par exemple, lorsque la réalisation des boisements en conditions difficiles est indispensable pour des motifs d’utilité publique: restauration des sols, boisements de protection. Encore de telles machines doivent-elles être d’un emploi assez courant pour que l’on puisse les trouver facilement, ce qui ne semble pas être le cas en France métropolitaine.

Caractéristiques du matériel de reboisement

En conséquence, il y a le plus souvent avantage à s’orienter vers des solutions comportant l’emploi de matériel moins puissant. Les caractéristiques que doit présenter le matériel de reboisement sont:

1. La robustesse.

2. Une surpuissance disponible pour ne pas être toujours arrêté par les faibles obstacles.

3. Un moyen d’éviter les obstacles visibles (travail discontinu, dispositif d’auto-relevage, système de relevage).

4. Un moyen de sortir de l’obstacle qui n’a pu être vu ou évité. La machine doit pouvoir reculer et se relever. A défaut d’outil porté ou semi-porté, l’outil (traîné) devra avoir un attelage rigide (barre de fixation). Dans tous les cas, on prévoira un dispositif de relevage n’exigeant pas l’avancement (treuil sur les outils traînés, relevage automatique pour les outils semi-portés ou portés).

5. La possibilité d’assurer aux ouvriers des conditions de travail satisfaisantes, tant du point de vue de la sécurité, que des efforts à fournir.

6. Un matériel d’entretien facile (surtout en ce qui concerne le moteur). Plus encore qu’en matière agricole, la nécessité d’un service de réparations et d’approvisionnement en pièces détachées bien organisé est d’une importance primordiale. Le matériel travaille en conditions difficiles et, par suite, «casse» fréquemment. En raison de la rareté du matériel employé, il est difficile d’obtenir du matériel ou des pièces de remplacement.

Enfin, l’utilisateur de matériel de reboisement devra toujours avoir présent à l’esprit le fait que, contrairement à l’agriculteur, il ne recherche pas un travail parfait et continu. Si quelques dizaines de mètres sont sautés, cela n’aura, par la suite, pas d’inconvénient grave. Dans le même ordre d’idées, puisqu’on est toujours exposé à des obstacles cachés, il est souvent plus économique de faire le travail en plusieurs «passes». On se contentera, pour la première, d’un travail superficiel qui permettra de déceler les difficultés. En voulant arriver du premier coup au résultat, on courrait le risque d’être souvent arrêté ou de briser le matériel.

LES SOURCES D’ÉNERGIE

Engins automoteurs

Ce sont des outils spécialisés dont le moteur et les organes de transmission sont étudiés en fonction du travail particulier à réaliser. Leur inconvénient est que le prix d’achat du moteur ne s’amortit que sur un seul appareil. Même avec des outils polyvalents, l’emploi en reste limité aux petites puissances car pour les moyennes et les grosses puissances, le prix du moteur et son poids cessent vite d’être acceptables.

Tracteurs

Ceux-ci peuvent être utilisés de deux façons différentes:

a) seulement comme organes de traction; pour les outils travaillant à l’avancement, qu’ils soient tractés ou portés;

b) à la fois comme organes de traction et comme organes moteurs, actionnant les parties travaillantes de l’outil par l’intermédiaire d’une prise de force.

Dans ce deuxième cas, il y a un inconvénient qui n’existe pas en matière agricole. La prise de force des tracteurs n’absorbe qu’une partie de leur puissance totale. Lorsque l’on rencontre un obstacle, comme c’est le cas fréquemment en matière forestière, le tracteur peut toujours assurer l’avancement alors que la totalité de la puissance disponible sur la prise de force est déjà absorbée, ce qui entraîne un risque de détérioration du matériel. En outre, la transmission depuis la prise de force jusqu’à l’outil se fait dans le cas général par l’intermédiaire de cardans. Ces organes sont plus ou moins délicats: ils reçoivent les «à-coups» du travail de la machine, et n’ont pas toujours la résistance suffisante pour les supporter.

Les tracteurs peuvent être répartis schématiquement dans les catégories suivantes:

1. 20-30 CV, matériel souvent trop léger pour les travaux de reboisement.

2. 40-50 CV, matériel moyen suffisamment répandu pour qu’on puisse le trouver facilement, et qui semble être le type le plus souhaitable.

3. 70-80 CV, matériel lourd auquel on est parfois obligé de recourir, mais qui a l’inconvénient d’être beaucoup moins répandu que le précédent.

4. 100 CV et plus, matériel très lourd que l’on a rarement à sa disposition.

Tracteurs à chenilles. Ceux-ci présentent l’avantage d’une meilleure adhérence en terrain lourd et d’un rayon de braquage plus court, mais ils ont l’inconvénient d’être moins répandus et de présenter des difficultés de transport d’un chantier à l’autre. De plus, les chenilles sont des organes fragiles. Leur amortissement est médiocre, en raison de leur coût élevé et de leur usure assez rapide. Cependant, les tracteurs à chenilles sont généralement préférés pour les travaux difficiles sur les terrains en pente où l’emploi de chenilles larges présente de réels avantages.

Tracteurs à pneus. Ils sont plus facilement transportables sur route et beaucoup plus répandus. Les inconvénients qu’ils présentent en terrain mou sont plus ou moins compensables par l’emploi de dispositifs d’adhérence dont l’usage se répand (alourdissement à l’eau, cornières escamotables, chaînes, semi-chenilles amovibles, «rotapède»).

Dispositif de relevage. Il représente, en matière de reboisement, un perfectionnement qui, au lieu d’être presque un luxe comme en agriculture, devient souvent une nécessité. Il conditionne l’utilisation des outils portés qui, dans la majorité des cas sont d’un emploi beaucoup plus aisé que des outils traînés. Les systèmes hydrauliques sont plus rapides et plus souples que ceux à treuil, mais ces derniers présentent l’avantage d’être plus rustiques.

MATERIELS DE REBOISEMENT

Une liste des matériels utiles est donnée à la fin du présent article. Elle ne prétend pas être définitive mais résume simplement les connaissances actuelles. Les notes suivantes décrivent les divers types.

Entretien des pépinières

Motoculteurs. Il existe une gamme étendue permettant divers travaux et, en particulier, les labours courants1. Ces outils ont le gros intérêt de permettre la préparation rapide du sol des pépinières, avantage d’autant plus sensible que la période favorable à l’exécution de ce travail est généralement courte.

1 Il n’est pas question ici du «défoncement», opération exceptionnelle, qui sera exécutée avec les matériels de type agricole habituels.
Sauf le cas de très grandes pépinières, on sera amené, pour permettre un bon amortissement du matériel, à rechercher des motoculteurs qui, par les facilités offertes par leur système d’attelage et la gamme des outils adaptables, rendent possibles des utilisations multiples. Si l’on veut pouvoir atteler une remorque au motoculteur, il faut l’équiper avec des roues à pneus.

Pour des terres extrêmement légères, 5 CV peuvent suffire, alors que les terres moyennes demandent 8 à 9 CV, et les terres plus lourdes 10 à 12 CV.

Fraises à griffes. L’outil mécanique sans doute le plus utile dans une pépinière forestière et dont il n’est pas possible d’égaler la qualité du travail par un procédé manuel est la fraise à griffes à axe horizontal qui permet le parfait ameublissement de la surface nécessaire à l’obtention de bons systèmes radiculaires. Deux types existent:

a) fraises automotrices qui ne font que ce travail,
b) fraises adaptables sur des motoculteurs.
Destruction des parties aériennes de la végétation

Végétation herbacée

Motofaucheuses à barre de coupe frontale. Ces appareils automoteurs rendent de grands services pour la préparation ou l’entretien des travaux de reboisement La puissance nécessaire est de l’ordre de 5 CV et l’on constate que dans beaucoup de cas la largeur de la barre de coupe ne doit pas excéder 1 mètre pour être facile à manier. Le travail en forêt montre parfois la supériorité des roues métalliques, en raison des risques de crevaison des pneus.

Barres de coupe frontales adaptables sur motoculteur. Cette solution réalisée par certains constructeurs présente l’avantage de n’exiger qu’un seul appareil pour plusieurs usages, mais présente l’inconvénient, pour des gros ou moyens motoculteurs, d’utiliser une puissance supérieure à celle nécessaire pour le fauchage. (Les nécessités du travail forestier rendent difficile ou impossible l’emploi de barres de coupe latérales.)

Végétation ligneuse

Débroussailleurs traînés. Ils sont constitués par des roues ou des rouleaux munis de couteaux qui, lorsqu’ils sont assez lourds (ils agissent par leur poids) et animés d’une vitesse suffisante, brisent la végétation sur leur passage. Le débroussailleur landais est un exemple. Ils ont l’avantage d’être rustiques et d’assurer un léger travail du sol, mais ils ne peuvent travailler que là où le tracteur a pu passer (fig. 1).

Débroussailleurs à axe vertical. Une lame horizontale est entraînée autour d’un axe vertical par la prise de force d’un tracteur. Le même inconvénient que celui signalé ci-dessus (obligation du passage préalable du tracteur) existe ici (fig. 2).

Débroussailleurs à organes frontaux. Ceux-ci comprennent:

a) moto-débroussailleuses (appareils automoteurs qui détruisent la végétation par l’action d’un disque frontal),

b) accessoires se montant à l’avant du bâti d’un tracteur et actionnés par la prise de force de celui-ci,

c) appareils portatifs comprenant un petit moteur et un outil travaillant à l’avant.

L’attaque en avant permet, en principe, le travail dans n’importe quel type de végétation à condition que e matériel soit assez solide. Mais elle nécessite des dispositifs de protection du personnel, ainsi que l’évacuation des produits coupés. En outre, son emploi dans des terrains caillouteux ou rocheux pose parfois des problèmes difficiles.

FIGURE 1. MARDEN DUPLEX (DÉBROUSSAILLEUR TRAÎNÉ): Marden Manufacturing Co., Auburndale, Floride (Etats-Unis).

FIGURE 2. DÉBROUSSAILLEUR «GYRO-84»: Servis Equipment Company, 1000 Singleton Boulevard, Dallas, Texas (Etats- Unis).

Travail du sol en surface

Les outils travaillant le sol en surface permettent l’élimination de la végétation si celle-ci n’est pas trop importante.

Charrue à soc

Elles présentent l’avantage d’assurer un retournement du sol et de soulever de petits obstacles (cailloux) [fig. 3]. Elles assurent un «décapage» efficace, c’est-à-dire la destruction de la couverture vivante en vue de la suppression de la concurrence. Cependant, la pointe du soc risque de pénétrer dans les obstacles et de ne pas pouvoir en sortir. Cet inconvénient peutêtre diminué par l’emploi de coutres circulaires précédant le soc. Dans la majorité des cas, ces outils ne sont utilisables en matière forestière que s’ils sont munis de dispositifs spéciaux leur permettant d’éviter les obstacles ou, au moins, d’un relevage soulevant l’ensemble.

Charrues versant d’un seul côté. Les charrues de type agricole peuvent être utilisées en conditions assez faciles ou même plus difficiles si elles sont munies des dispositifs cités ci-dessus. Elles ont l’avantage de permettre de faire un ados parfois utile dans les terrains humides et de réaliser à moindres frais l’ameublissement en faisant le travail partie en profondeur, partie en surélévation. Ces outils ont le désavantage de ne pouvoir être utilisés pour le décapage, travail superficiel qui ne serait réalisable avec un seul versoir qu’en plein: à la première passe, en effet, puisqu’aucune rive ne la retient, la charrue versant d’un seul côté déraye au moindre obstacle si elle travaille à faible profondeur.

Charrues à deux versoirs symétriques. Elles sont semblables aux butteurs qui, versant le sol à la fois à droite et à gauche, ne présente pas l’inconvénient signalé ci-dessus. Les outils de ce genre, couramment employés en agriculture, ne sont pas assez résistants pour les travaux de reboisement, mais des modèles spéciaux existent.

Outils à disques

Ils présentent sur la charrue à soc l’avantage de rouler sur l’obstacle, c’est-à-dire, soit de le couper, soit de le sauter au lieu de piquer dedans comme les socs (fig. 4). Mais en terrain superficiel ou lorsque les petits obstacles sont très fréquents (cas des pierres qu’ils ne soulèvent pas), les outils à disques travaillent mal. Ils assurent un très bon découpage du tapis herbacé et un bon brassage des horizons superficiels, mais réalisent généralement moins facilement un travail en surélévation.

Matériel agricole. Les outils à disques sont largement utilisés en agriculture et bon nombre de ceux-ci peuvent être employés en matière forestière. C’est le cas: de tous les outils du type «pulvériseurs», en particulier pour les entretiens; des outils mi-lourds (déchaumeuses, charrues à disques) pour disloquer une couverture morte mal décomposée, éventuellement en vue de travaux ultérieurs; ainsi que du matériel lourd (grosses charrues à disques ou défonceuses), réalisant un véritable labour lorsque les conditions ne sont pas trop mauvaises. (On constate dans la majorité des cas qu’il y a avantage, lorsqu’on emploie des outils à disques, à diminuer le nombre de ceux-ci pour éviter le bourrage ou réduire la largeur travaillée.)

FIGURE 3. CHARRUE A COMMANDE HYDRAULIQUE: William Beas and Sons, Tarbotton, Hauchline, Ayrshire (Ecosse).

FIGURE 4. CHARRUE FORESTIÈRE A DISQUES «JARDIN»: R. Jardin, Volnay, Sarthe (France).

Matériel forestier. Il s’agit de grosses charrues à disques à petit nombre de disques (2 ou 3), ces derniers étant indépendants les uns des autres, ce qui rend beaucoup plus aisé le travail lorsque les obstacles sont fréquents.

Fraises rotatives à axe horizontal (fig. 5)

FIGURE 5. ROTAVATOR: Rotary Hoes of England, Station Road, East Horndon, Essex (Angleterre)).

Actionnées par prise de force. Ces appareils tractés ou portés permettent la destruction de la couverture vivante, l’émiettement de la couverture morte, et un certain brassage des couches superficielles. On constate généralement que l’on a avantage à concentrer la puissance du tracteur sur des largeurs de travail relativement faibles.

Appareils automoteurs. Ce sont des appareils de plus petite puissance, qui ne diffèrent des fraises à griffes signalées pour le spépinières que par la forme de leurs couteaux. Leur maniabilité en fait des outils pouvant rendre de grands services pour les ameublissements superficiels type «crochetage». Ceux qui possèdent des dents indépendantes franchissent plus facilement que les autres les petits obstacles.

Appareils à dents

Ces outils à dents verticales sont largement utilisés en agriculture; ils sont de deux types:

a) à dents fixes: extirpateurs, scarificateurs,
b) à dents flexibles: type cultivateur canadien.
Lorsqu’ils sont construits pour travailler en conditions difficiles (cas de certaines régions viticoles), ils peuvent être utiles pour l’ameublissement superficiel en matière de reboisement.

Appareils rotatifs à axe vertical

L’adaptation d’outils appropriés sur les engins pour ouverture de potets, dont il est question ci-après, peut permettre d’augmenter leurs possibilités d’emploi, en les rendant aptes au travail en surface.

Outils pour le travail continu en profondeur

Ils permettent de travailler le sol en profondeur sans ramener en surface les couches profondes, ce qui est à rechercher en matière forestière quand le sol nécessite un ameublissement.

En foresterie, beaucoup plus qu’en agriculture, on cherche à faciliter le développement de l’enracinement. En dehors des questions de suppression de concurrence, c’est souvent le travail profond qui a le plus d’utilité. De plus, toutes les fois que l’érosion est à craindre, le travail en profondeur du sol, surtout s’il est fait suivant le niveau, permet une diminution du ruissellement au profit de l’infiltration. On doit noter que chaque fois que cela est possible, il y a intérêt à faire ce travail profond avant l’hiver pour profiter de l’action des gelées qui aide à ameublir le sol.

Sous-soleuses

Ces appareils sont largement utilisés en agriculture et peuvent être, dans des sols hétérogènes souvent plus ou moins rocheux, utilisés dans leur version portée, qui facilite nettement le dégagement des obstacles. L’utilisation de corps ou boulets draineurs sont intéressants dans les terrains nécessitant un assainissement.

Rooters (fig 6)

Ces outils, employés dans les travaux publics, travaillent comme une sous-soleuse mais avec plusieurs dents, assurant ainsi un ébranlement simultané qui est de meilleure qualité que celui réalisé par les passages successifs d’une seule dent. Ils ont l’inconvénient d’exiger une puissance de traction élevée.

FIGURE 6. ROOTER: Isaacson Iron Works, Seattle, Washington (Etats-Unis).

Dozers modifiés (fig. 7)

Outils à dents unique ou multiples (grubber, root-rake) remplaçant à l’avant d’un tracteur la pelle du bulldozer. Ils assurent un excellent travail en profondeur en conditions très difficiles et permettent de se dégager aisément des obstacles. Ils ont l’inconvénient de nécessiter un tracteur à chenilles équipé en dozer et un conducteur capable de mener ce tracteur.

Destruction souterraine de la végétation

Il existe des outils de diverses formes coupant sous terre les racines de la végétation que l’on veut supprimer. Leur emploi est peu répandu en France et ils mériteraient des essais plus larges.

Ameublissement ou ouverture de potets

Engins de travail discontinu qui, lorsque le travail continu n’est pas possible en raison de conditions trop difficiles, sont appelés à rendre de très grands services pour la préparation du sol. En terrain plus meuble, l’ouverture mécanique de potets doit permettre une amélioration de la qualité des reboisements et, par suite, une diminution de leur prix de revient à égalité de travail.

Engins rotatifs à axe vertical (fig. 8)

Engins automoteurs. Ce sont les moto-tarières automotrices. Suivant les outils employés, elles ameublissent la terre sans la sortir ou en assurent l’extraction.

Engins portés. Ces tarières portées par un tracteur ou un véhicule sont actionnées par le moteur de celui-ci. Leur travail est plus rapide que celui des précédentes, mais elles nécessitent une puissance plus grande.

Moto-tarières portatives. Engins portés sur un bâti dont le moteur actionne seulement la rotation. Ils suppriment tout problème de déplacement mais exigent, en conditions difficiles surtout, un effort physique considérable des ouvriers.

Outils à percussion

Le type en est le marteau-piqueur. Ils peuvent rendre des services pour faire du sous-solage point par point là où un outil à travail continu ne peut circuler.

Outils à air comprimé. Ils nécessitent un compresseur, et leur emploi est presque impossible en matière forestière du fait des difficultés de déplacement du compresseur et des problèmes posés par la manipulation fréquente des tuyaux d’amenée d’air.

Outils autonomes. Ils risquent de présenter la même difficulté que les moto-tarières portatives.

Matériel de confection de banquettes de niveau

Un tracteur à chenilles, équipé avec une pelle de bulldozer et surtout d’angledozer, permet de réaliser ces travaux qui ne sont cités ici que pour mémoire.

Planteuses (fig. 9)

Elles sont généralement traînées par des tracteurs et, en conditions exceptionnelles (terrains meubles, sans obstacle, grandes superficies), permettent de réduire le prix de revient de la mise en place des plants. Des petits modèles (version maraîchère) peuvent rendre des services dans les grandes pépinières.

Outils spéciaux

Cette catégorie comprend les outils construits pour résoudre un problème donné. Ils ont l’avantage d’arriver au résultat dans des conditions meilleures et à prix de revient moindre, mais leur emploi doit être justifié par l’existence de grandes superficies en conditions analogues.

CLASSEMENT DES MATÉRIELS DE REBOISEMENT

A. Culture des pépinières

1. Motoculteurs
2. Fraises, à griffes
a) Fraises automotrices
b) Fraises adaptables sur motoculteurs
B. Destruction des parties aériennes de la végétation
1. Végétation herbacée
a) Motofaucheuses à barre de coupe frontale
b) Barres de coupe frontale adaptables sur motoculteurs
2. Végétation ligneuse
a) Débroussailleurs traînés
b) Débroussailleurs à axe vertical
c) Débroussailleurs à organes travaillant avant
C. Travail du sol en surface
1. Charrues à soc
a) Versant d’un seul côté
b) A deux versoirs symétriques
2. Outils à disques
a) Matériel agricole
b) Matériel forestier
3. Fraises à axe horizontal
a) Actionnées par prise de force
b) Appareils automoteurs
4. Appareils à dents
5. Appareils rotatifs à axe vertical
D. Outils de travail continu en profondeur
1. Sous-soleuses
2. Rooters
3. Dozers modifiés
4. Destruction souterraine de la végétation
E. Ameublissement ou ouverture de potets
1. Engins rotatifs à axe vertical
a) Engins automoteurs
b) Engins portés
c) Moto-tarières portatives
2. Outils à percussion
a) Outils à air comprimé
b) Outils autonomes
F. Matériel de confection de banquettes
G. Planteuses
H. Outils spéciaux

FIGURE 7. TRACTEUR «CONTINENTAL» 7200, équipé d’un «grubber» à trois dents.

FIGURE 8. MOTO-TARIÈRE TYPE III: Les Fils d’Albert Collet, 41 rue Cardinet, Paris, XVIIe (France).

FIGURE 9. PLANTEUSE: Forestry Equipment Company Jacksonville, Floride (Etats-Unis).

Chronique de l’équipement

L’évolution constante de la technique forestière et des industries du bois se reflète dans l’accroissement des demandes de documentation concernant le matériel nouveau. La Division des Forêts de la FAO réunit cette documentation et la transmet, sur demande, aux Etats Membres. D’autre part, certains de ces renseignements paraissent dans la présente rubrique. La FAO n’assume aucune responsabilité pour les déclarations faites par les fabricants.

POSTE RADIO PORTATIF MARCONI DT45-C

POSTE RADIO PORTATIF MARCONI DT45-C. - Emetteur-récepteur portatif pour travailler dans la bande des 152-174 MC. Puissance émettrice de 50 watts; sensibilité du récepteur de 0,4 microvolt pour 12 db (décibel) dans le bruit ou pour 20 db au calme. Supporte les fortes variations de température, l’humidité, les vibrations et les chocs. Microphone dynamique et récepteur à faible distortion; moins de 3 % de distortion pour une puissance de 1,5 watt. Dispositif universel permettant de passer instantanément de l’alimentation sous 6 volts à 12 volts et réciproquement.

Canadian Marconi Company, 2442 Trenton Ave, Montréal 16 (Canada).
TREUIL DANARM «FALCON».

TREUIL DANARM «FALCON». - Peut être transporté à l’emplacement choisi sur sol lourd et adapté en quelques minutes au moteur «Fury» ou «Whipper» de la scie à chaîne Danarm à la place de la chaîne et de la lame-guide. On obtient ainsi un appareil pour haler, tirer ou lever. Une lourde ancre terrestre peut être fournie. Poids approximatif: 20 Ib (9 kg) sans le câble; capacité du tambour: 125 ft (38 m) de câble de 14 in (6,4 mm); paliers à rouleaux; force de levage: 15 cwt 2 Ib, (765 kg) avec moteur Fury, 9 cwt 2 Ib, (458 kg) avec moteur Whipper.

J. Clubley Armstrong Danarm Ltd., Abford House, Wilton Road, Londres S, W. 1 (Angleterre).

DÉFRICHEUR

DÉFRICHEUR. - Destructeur de jungle géant conçu pour déraciner les gros arbres et le sous-bois. Les grands arbres sont renversés grâce à la lame supérieure qui s’élève à environ 10 ft (3 m) de hauteur; les plus petits arbres, les arbres de taille moyenne et le sous bois sont arrachés et enlevés en marche continue par la lame inférieure. Deux puissants moteurs Diesel actionnent des générateurs qui alimentent les moteurs électriques et les engrenages démultiplicateurs propres à chacune des six roues géantes. La pression de la machine sur le sol est environ celle d’un homme qui marche, aussi est-elle propre à travailler sur sol sableux ou marécageux.

La partie supérieure du défricheur constitue une plateforme de 39 ft (11,8 m) de long et de 11 ft (3,3 m) de large capable de supporter plus de 200 000 Ib (90 720 kg).

R. G. Letourneau, Inc., 2399 South MacArthur, Longview, Texas (Etats-Unis).
ROOTER MODELE M-53-A

ROOTER MODELE M-53-A. - Rooter très lourd construit pour être employé derrière n’importe quel tracteur à chenilles de 85-100 CV. Cinq dents facilement amovibles ainsi que le sabot en acier qui coiffe chaque dent. Commande hydraulique totale jusqu’à 30 in (75 cm) de pénétration; lourdes dents de 2 × 9 in (5 × 23 cm); pneus de 36 in (90 cm).

Murray Manufacturing Co., 510 River Road, Modesto, Californie (Etats-Unis).
ACCESSOIRE DÉBROUSSAILLEUR HOMELITE

ACCESSOIRE DÉBROUSSAILLEUR HOMELITE - En quelques minutes la scie à chaîne peut être transformée en une débroussailleuse pour nettoyer les terrains couverts de broussailles, de plantes adventices et de petits brins jusqu’à 3 in (7,5 cm) de diamètre. Se monte sur une Homelite modèle 17; puissance 3,5 CV; poids approximatif: 22 Ib (10 kg).

Homelite Corporation, Port Chester, New York (Etats-Unis).
EXCAVATRICE OLIVER «JET TRENCHER»

EXCAVATRICE OLIVER «JET TRENCHER» - Complément du tracteur chargeur OC3 de 22 CV environ, il y ajoute une possibilité supplémentaire sans limiter la maniabilité du tracteur ou les possibilités de chargement. Attaché ou détaché en 90 secondes. Caractéristiques: Creuse à 12 ft (3,6 m); charge à 7 ft 4 1/2 in (2,2 m); course du bras: 180°. Equipement manœuvré hydrauliquement grâce à deux points d’attache. Pelles disponibles dans les dimensions suivantes: 12 in (30 cm) à 36 in (90 cm). La pelle standard a 14 in (36 cm) de large.

The Oliver Corp., 400 West Madison Street, Chicago 6, Illinois (Etats-Unis).
SCIES CIRCULAIRES MOBILES SCHULSTAD

SCIES CIRCULAIRES MOBILES SCHULSTAD Construites en 4 dimensions: Modèle 30 - Dimension de la lame 30 in de diamètre × 11 de voie (76 cm × 3,0 mm); moteur 2 temps monocylindre de 5 CV. Poids 2 cwt (environ 103 kg); angle de coupe pouvant être réglé et verrouillé dans n’importe quel plan; peut être manœuvré pendant que la lame tourne. Utile pour le façonnage du bois de feu et autres travaux courants. Modèle 30 A - Comme le précédent, mais un tourillon reversible permet de faire la section d’abatage exactement au ras du sol. Peut également être équipé avec des couteaux rotatifs spéciaux pour couper diverses sortes de fougères. Modèle 36 - Lourde machine automotrice; lame de 35 in de diamètre et 10 de voie (89 cm × 3,3 mm); moteur de 10 CV, 2 temps, 2 cylindres, refroidissement par air. Marche avant et arrière. Modèle 48 - Lame de 48 in × 10 de voie (122 cm × 3,3 mm). Convenant pour les très gros bois et pour le travail dans les régions accidentées.

W. Schulstad, Engineers, 26 Hardey Road, Maylands (Australie occidentale).
SCIE ARTICULÉE UNIVERSELLE CAGO

SCIE ARTICULÉE UNIVERSELLE CAGO - Scie universelle avec lames propres au travail du métal et à celui du bois. Poignée permettant à la lame d’attaquer sous tous les angles. Lame en acier au carbure de tungstène pour couper le métal et en acier ordinaire pour le bois.

Cago (Sales) Ltd., Vernon House, 510a Coventry Road, Birmingham 10 (Angleterre).
CHARIOT A GRIFFAGE AUTOMATIQUE TELECOMMANDE

CHARIOT A GRIFFAGE AUTOMATIQUE TELECOMMANDE. - Supprime toute main-d’œuvre autre que le scieur et permet le griffage en 10 à 20 secondes. Déplacement des griffes dans les deux plans de travail; sortie des griffes selon la forme de la grume et serrage uniforme de la pièce; alignement dé la grume par rapport à la lame, pour assurer le sciage dans le fil du bois.

Un chargeur à télécommande mécanique ou hydraulique permet d’effectuer les opérations de chargement des chariots et de retournement des billes en cours de sciage.

Etablissements Rennepont, 69 quai de Valmy, Paris, Xe (France).
CAMION CHEVROLET ÉQUIPÉ AVEC UNE BOÎTE DE TRANSFERT

CAMION CHEVROLET ÉQUIPÉ AVEC UNE BOÎTE DE TRANSFERT. - LES camions Chevrolet de 500 kg, 750 kg, 1 tonne, 1,5 tonne et 2 tonnes peuvent être équipés avec cette boîte de transfert rendant les 4 roues motrices; elle peut être transportée d’un camion à un autre sans dommage au châssis. Le passage sur un ou sur deux essieux moteurs se fait sans arrêter ni débrayer. Les camions ainsi équipés avec 4 roues motrices escaladent des pentes de 70 % en transportant des grumes, du matériel, des approvisionnements et du personnel; ils peuvent aussi être utilisés comme chasse-neige, pour le débardage et l’entretien des routes.

Napco Products Division of Napco Industries Inc., Minneapolis, Minnesota (Etats-Unis).
TOURNEBILLE RUDDAN

TOURNEBILLE RUDDAN. - Cet appareil permet à un seul homme de tourner dans l’un ou l’autre sens la bille encore éloignée de la machine et de l’amener rapidement à sa meilleure position de griffage. Il permet aussi de retourner une bille déjà dédossée ou partiellement équarrie.

Caractéristiques: Appareil mû électriquement; poids approximatif 25 kg; se compose principalement d’une boîte à contacteurs à fixer au chariot du palan, d’une boîte de commande à 2 boutons poussoirs, des fils reliant les contacteurs au moteur et aux boutons et de chaînes de manœuvre.

Etablissements Ruddan, 31 rue de la Croix-de-Fer, Saint- Germain-en -Laye, Seine-et-Oise (France).
TRANSPORTEUR A PLATE-FORME A ÉLÉVATION HYDRAULIQUE, MODÈLE 107

TRANSPORTEUR A PLATE-FORME A ÉLÉVATION HYDRAULIQUE, MODÈLE 107. - Conçu pour travailler avec des palettes. Equipé avec un vérin hydraulique commandé au pied pour faire monter la plate-forme et soulever la palette. Caractéristiques: Plate-forme de chargement: 59 1/2 m × 26 in (151 × 66 cm); poids 610 Ib (277 kg); charge 1 750 Ib (800 kg); vitesse maximum: 6 mph (10 km/h); hauteur d’élévation de la plate-forme: 6 in (15 cm); moteur 4 temps à pétrole et refroidissement par air 1 ¼ CV, 120 cc.

The Excelsior Motor Company Ltd., Kings Road, Tyseley, Birmingham 11 (Angleterre).
CHARIOT ÉLÉVATEUR «SKID STAC» FORK

CHARIOT ÉLÉVATEUR «SKID STAC» FORK. - Plateau porteur; poussoir équipé avec une lame d’agrippage et dont le mouvement d’avant en arrière (et inversement) est commandé par le système hydraulique du chariot. Poussoir porté par des glissières télescopiques placées horizontalement de chaque côté. Les mouvements de va et vient du poussoir et de la lame d’agrippage sont synchronisés par une valve provoquant la fermeture de la lame avant que le poussoir ne vienne en arrière et la relachant avant que le poussoir ne revienne en avant. Trois modèles:

E-3-20 pour des charges de 1 570 à 3 000 Ib (712 à 1 360 kg);
E-4-20 pour des charges de 2 380 à 4 000 Ib (1 079 à 1 814 kg);
E-45-20 pour des charges de 2 950 à 4 500 Ib (1 338 à 2 041 kg).

Fork Trucks Ltd., Warrington (Angleterre).

PONCEUSE A DEUX CYLINDRES - TYPE BD-B

PONCEUSE A DEUX CYLINDRES - TYPE BD-B. - Lourd châssis entretoisé formant un bâti rigide portant les cylindres ponceurs et les plateaux serreurs. Dispositif d’amenage vertical réglable donnant une ouverture d’alimentation variable. Dispositifs spéciaux permettant soit le ponçage de finissage avec système d’amenage élastique, soit le dégrossissage avec amenage rigide et pression supérieure et frontale élastique. Caractéristiques: Largeur d’entrée: 36 in (91 cm) et 42 in (107 cm); épaisseur maximum: 6 in (15 cm); vitesse d’alimentation variant de façon continue de 14 à 35 ft/min. (4,2 à 10,7 m/min); largeur d’abrasion dans les deux types de la machine: 24 1/4 in (61,5 cm).

T. White and Sons Ltd., Laigh-park Works, Paisley (Angleterre).


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