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Module 2: Les résultats planétaires de la mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles (1 à 1½ journée)


Historique de la prise en compte de l'environnement
Les grands problèmes et les grandes tendances
Le développement durable et quelques stratégies proposées


Vers une planète durable?

· L'histoire de la prise en compte de l'environnement..... de Virgile à Al Gore
· Les grands problèmes....... Help!!!!
· Les stratégies de développement durable........ retroussons nos manches!

Objectifs pédagogiques globaux du module

Rendre le stagiaire capable de:

- placer l'approche d'ensemble dans une perspective historique
- comprendre l'ampleur des problèmes et la lourdeur des tendances
- replacer les problèmes planétaires dans un contexte local
- identifier quelques stratégies planétaires et en appréhender les avantages et les limites

Historique de la prise en compte de l'environnement


Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module
Phase d'apprentissage
Passer à la phase d'utilisation des connaissances acquises


Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre les évolutions ayant conduit à la situation actuelle de l'environnement, dans les pays riches comme dans les pays pauvres,

- mettre en perspective les parts respectives des données scientifiques et des réactions sociales dans l'importance actuelle des facteurs environnementaux,

- juger de la lourdeur des soucis environnementaux pour l'avenir,

Phase d'apprentissage

Sur la très longue période: la découverte des grands principes.

. Virgile avait déjà affirmé: rien ne se crée, tout se transforme

. Vers 700 Charlemagne légifère sur le droit de l'eau: De Res Nulle; personne ne pourra accaparer l'eau au détriment de la collectivité,

. Les écrits de Malthus au Moyen-Age sur la croissance exponentielle de la population et ses conséquences probables.

Du 18ème siècle au milieu du 20ème: les premières actions et les premières diffusions des idées

. dès la fin du 18ème siècle, par exemple, un inventaire forestier était effectué aux Seychelles

. En 1860, un agronome britannique écrit un livre sur l'Inde et la destruction en cours de ses ressources naturelles

. Dans les années 1950, BONIFACE, auteur peu connu, publie Les misères de l'abondance où il explique que, malgré le boom économique que l'on constate, il subsiste des germes de misère et que le gaspillage croissant nous coûtera cher.

Déferlement à la fin des années 60 et au début des années 70: la sonnette d'alarme

. 1965 Rachel CARSON écrit Le printemps silencieux sur les dangers des biocides agricoles, puis meurt dans des circonstances étranges. On assiste ensuite à une avalanche d'ouvrages sur l'environnement et les sujets qui y sont liés, ouvrages plus ou moins alarmistes:

· Limits to growth (traduit en français par Halte à la croissance) par le Club de Rome, groupe de grands industriels et leaders politiques qui sont probablement les premiers à avoir osé faire un modèle informatique du fonctionnement de l'ensemble de la planète. Document beaucoup utilisé pour la contestation - en particulier anti-nucléaire - de l'époque.

· La bombe P sur les dangers de la croissance démographique exponentielle écrit par le couple EHRLICH

· des livres alarmistes comme Avant que Nature meure (Jean DORST)

· En France, René Dumont, d'abord politique (l'Afrique Noire est mal partie), puis éco-politique (Seule une écologie socialiste)

· L'encerclement - Barry COMMONER

. On note une forte convergence entre militants écologistes-scientifiques (ex. SAMUEL Pierre et Laurent: association Survivre et vivre) qui, dans leur globalité vont dans le même sens d'une contestation des politiques anti-environnementales. Cette convergence se lézardera en 1992 (voir plus loin).

. Rapport Gruson pour l'OCDE sur la limitation du gaspillage

De 1970 à 1985: assimilation forcée par les systèmes officiels

. La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement pour le Développement de Stockholm 1972 (Brésil aux pays du Nord: exportez-nous votre pollution), création du P.N.U.E.

. La légalisation de la contestation environnementale:

- 1970 USA, (création de la procédure d'Etudes d'Impact sur l'Environnement et de l'Agence Fédérale de Protection de l'Environnement, EPA)

- 1976 et 1977 France

· introduction de la procédure d'Etudes d'Impact sur l'Environnement,

· création du premier Ministère de l'Environnement avec Robert Poujade,

· Commissariat Energie Solaire et Agence aux Economies d'Energie qui fusionnent pour créer l'Agence Française pour la Maîtrise de l'Energie, puis l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

. 1972: début de la politique environnementale européenne communautaire (création du Service de l'Environnement et de la Protection des Consommateur, devenu vers 1980 Direction Générale à part entière: DG XI de l'Environnement, de la Protection du Consommateur et de la Sécurité Nucléaire),

. Le coup d'arrêt sur la gestion de l'environnement en France avec l'adoption du programme nucléaire de 1982, mais, en même temps, loi sur la décentralisation administrative

. Le coup d'arrêt aux Etats-Unis de toutes politiques environnementales ou énergétiques alternatives significatives avec l'administration républicaine 1980

. Signatures des premières conventions internationales pour la protection de l'environnement (ex. convention sur la protection des zones humides, dite convention de Ramsar en 1977)

. La succession des accidents industriels et nucléaires:

· Seveso (fuites accidentelles de dioxine de soufre en Italie),
· Three Miles Island (centrale nucléaire en Pennsylvanie),
· Amoco Cadix (marée noire en Bretagne),
· Tchernobyl (centrale nucléaire en Ukraine),
· Sandoz (déversements accidentels de produits chimiques dans le Rhin),
· Bhopal (explosion de gaz, plusieurs milliers de morts en Inde),

et leurs répercussions dans les politiques nationales et internationales

De 1985 à maintenant: les tentatives d'intégrations positives et l'accélération de l'histoire

. 1985: Directive européenne communautaire Etudes d'Impact sur l'Environnement

. 1987: Lancement des Plans Nationaux d'Action Environnementale par la Banque Mondiale, prise en compte des effets érosifs (déforestation). Signature de l'Acte Unique communautaire (environnement article 130 R)

. 1988: parution du rapport de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement, dit rapport Brundtland: Notre avenir à tous

. 1989: les divisions régionales (Afrique, Amérique Latine et Caraïbes, Asie et Europe-Moyen Orient-Afrique du Nord) environnement de la Banque Mondiale acquièrent un droit de veto sur les projets (co)financés par l'institution.

, 1990 à 1992: débuts de la préparation de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement de Rio (démographie, pauvreté, biodiversité, mondialisation), tenue de la Conférence, signature des Conventions sur les Changements Globaux et sur la Protection de la Biodiversité. Pays signataires, et les autres....

. 1991: création du Global Environment Fund (GEF)/Fonds de l'Environnement Mondial, avec les premiers critères économiques sur l'environnement
Introduction des Plans Municipaux d'Environnement en France
Référence au développement durable dans l'article 3 du traité de Maastricht instituant l'Union Européenne à partir de la Communauté Européenne.

. 1992: premiers signes de divergence scientifiques-militants environnementaux: déclaration de Heidelberg - juin.

. 1993: concept de sécurité environnementale Al Gore et Bill Clinton

Passer à la phase d'utilisation des connaissances acquises

Phase de synthèse

La prise en compte de l'environnement n'est pas apparue brusquement et spontanément.

C'est le résultat de tout un processus convergent, cohérent avec la recherche globale d'une meilleure qualité de vie et d'une paix véritable entre les individus et entre les peuples.

Ce processus peut toutefois re-diverger en cas de retour à la barbarie.

Voyons cependant dans le sous-module suivant quels sont les problèmes concrets d'environnement auxquels beaucoup sont confrontés actuellement, et quels sont les enjeux attachés à ces problèmes.

Les grands problèmes et les grandes tendances


Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module
Phase d'apprentissage
Commentaires des diapositives de présentation
Cadre international environnement et développement - La situation actuelle
Pollution des eaux continentales
Désertification et érosion des sols
Où se passe la désertification?
Où l'érosion des sols se produit-elle?
L'exploitation des sols - Un problème global
Les forêts tropicales - Un véritable trésor
La disparition des forêts tropicales
L'effet de serre
Qu'est ce qui cause l'effet de serre?
Que risque-t-il d'arriver?
Les flux de capitaux hors d'Afrique
Dette - Production alimentaire - Pauvreté et désertification sont étroitement liées
Qui tire parti des bas prix des matières premières?
La solution - Un environnement durable
Le facteur humain - Solutions
Energie
Conclusion sur ce passage en revue des problèmes
Phase de synthèse


Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- mieux percevoir la gravité des problèmes et la lourdeur des tendances,
- démystifier les interprétations fantaisistes des phénomènes observés actuellement,
- démystifier les solutions simplistes.

Phase d'apprentissage

On peut passer rapidement en revue les problèmes et tendances suivants:

- qualité de l'air (en particulier pluies acides)
- qualité des eaux continentales (fleuves, rivières, lacs)
- disponibilité quantitative des eaux de surface (sécheresse)
- qualité des eaux marines et épuisement de ressources marines
- assèchement des mers closes (mer d'Aral)
- déforestation
- désertification
- utilisation minière des énergies fossiles
- risques industriels et nucléaires
- dégradation du cadre de vie urbain
- qualité des sols
- invasion par les déchets

Voici quelques textes et une présentation audio-visuelle qui soutiendront cette introduction.

Commentaires des diapositives de présentation

L'entrée en matière

1. Nous allons parler de gestion durable des ressources naturelles, et tout d'abord des contraintes à cette gestion dans les pays du Sud (Madagascar).

Les contraintes

2. Les pays du Sud ont souvent des difficultés objectives pour la mise en valeur de leurs ressources naturelles; Souvent le climat est extrêmement capricieux..... (Congo)

3. Avec parfois trop d'eau (Sénégal), et même des tornades et cyclones meurtriers....

4. Parfois insuffisamment d'eau (Sénégal), et même de moins en moins au fur et à mesure que les nappes d'eau sont exploitées et descendent de plus en plus en profondeur ou se tarissent.

5. Les sols tropicaux sont égelement très fragiles.

Les tendances perverses

6. La «biodiversité», c'est à dire la diversité génétique, dans la faune comme dans la flore, est menacée partout. C'est surtout spectaculaire pour les grands mammifères (gorille de montagne au Rwanda, dont il ne reste plus que quelques dizaines dans le monde).....

7. et pour les espèces animales très médiatisées (Propithèque de Verreaux - lémurien - à Madagascar). Mais la végétation s'appauvrit également génétiquement, même pour les plantes cultivées.

8. La déforestation, observée à tous les degrés dans la plupart des pays du Sud, génère en particulier plus d'érosion.....

9. De plus en plus sur des collines dénudées (Madagascar).

10. Les impacts sont douloureux sur place (baisse de fertilité), mais aussi en aval (ensablement de rizières - Madagascar).

11. Et aussi les fleuves charrient des tonnes de boue, néfastes pour la vie aquatique, coûteuse à éliminer pour l'eau potable, coûteuse par l'ensablement des ouvrages d'art (barrages) en aval (Congo).

12. L'agriculture, paysanne ou d'exportation, est souvent directement responsable de l'avancée du front agricole au détriment des terrains «naturels», en particulier de la forêt primaire (Madagascar).

13. Enfin, le Tiers Monde est souvent traité comme une poubelle dans laquelle on peut encore utiliser des produits extrêmement dangereux (Congo), souvent interdits en Occident, ou encore où il est possible de déverser des déchets toxiques moyennant redevances minimes.

14. Au centre des problèmes de gestion durable des ressources naturelles, l'explosion démographique, beaucoup trop rapide pour être suivie par une progression de la production, elle-même limitée par la disponibilité de ressources naturelles.

Et les solutions?

15. Pourtant les ruraux, lorsqu'on leur en laisse la possibilité, aiment aménager leurs environnements immédiats (Rwanda).

16. Ils savent aussi faire preuve de solidarité pour mettre en valeur leurs ressources naturelles au mieux à un instant donné (Burkina Faso).

17. On sait qu'il existe, depuis des décennies, des solutions techniques à la lutte contre l'érosion (ex. murets de pierres).

18. On sait aussi maîtriser l'eau, à diverses échelles, et la régulariser pour la mettre à disposition des agriculteurs (irrigation à Madagascar). Mais les surfaces irrigables supplémentaires sont très réduites.

19. La technologie appropriée d'applique aussi au pompage de l'eau, besoin de base à satisfaire en priorité pour des centaines de millions de ruraux (Congo).

20. Il ne faut cependant pas confondre technologies appropriées et technologies obsolètes (Congo).

Plus particulièrement le tourisme

21. Il existe un grand avenir dans les pays du Sud pour un tourisme intelligent et respectueux de l'environnement (hôtel de «trekking» au Népal).

22. L'éco-tourisme scientifique ou de simples amateurs a de forts atouts (lémuriens Maki à Madagascar dans une réserve naturelle privée fort visitée).

23. Encore faut-il avoir des guides bien formés (Madagascar).....

24. Et une organisation permettant de rentabiliser les investissements effectués (Rwanda, Parc des Volcans, environ 100 US$ par touriste pour une rencontre d'une heure par petit groupe en liberté avec les gorilles de montagne).

25. De toute façon, la formation des ruraux, dossier-clé du 21ème siècle, est l'action à promouvoir en toute priorité partout et auprès du plus grand nombre (formation à la planification agricole au Népal): la gestion durable des ressources naturelles est ni plus ni moins qu'une bonne gestion scientifique, technique, sociale et économique de ces ressources.

En guise de conclusion et de transition pour la suite.....

26. L'équilibre des ressources naturelles, visible dans un paysage comme celui-ci, est possible à maintenir de manière durable à condition de mettre en place les bonnes politiques de développement et d'aménagement.

27. Si cette gestion durable ne se met pas en place, et le plus rapidement possible, l'avenir est sombre..... '

28..... mais, s'il n'y avait pas de lueur d'espoir, serions nous ici ensemble?

Cadre international environnement et développement - La situation actuelle

La situation actuelle

Notre avenir à tous - La Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (Commission Brundtland) 1987

II est..... illusoire de chercher à résoudre les problèmes environnementaux sans les replacer dans une perspective globale plus large, en relation avec les différences internationales.

Le fardeau de la dette qui a pris de telles proportions que beaucoup de pays sont incapables de rembourser, oblige les pays Africains à surexploiter leurs maigres sols; la planète terre devient un désert.

Les dépenses militaires de beaucoup de pays absorbent une telle fraction du PNB qu'elles deviennent un frein au développement national.

Chaque année près de 60.000 km2 (plus du dixième de la surface du territoire français -NdT) deviennent un désert inutilisable. Plus de 110.000 km2 de forêts sont détruites annuellement.

En conséquence de la crise de la dette en Amérique Latine, les ressources naturelles du continent ne sont pas utilisées pour le développement, mais pour rembourser la dette extérieure.

Nous avons désormais un monde dans lequel les pays industrialisés ont d'ores et déjà consommé la plus grosse partie du capital écologique mondial. Cette répartition unique est le problème environnemental le plus grave.

(Traduction de FAO/NORAD)

Pollution des eaux continentales

Pollution des eaux continentales

Sources de pollution littorale

Les zones littorales sont polluées par le ruissellement des déchets liquides en provenance des terrains agricoles, des villes et des zones industrielles, ainsi que par des déversements directs de déchets solides industriels et municipaux. L'eutrophisation - c'est à dire le surenrichissement des eaux - est très répandue et croît globalement. Au cours de l'eutrophisation, une surabondance de nutriments, principalement azote et phosphore, cause un bloom algal et une croissance rapide d'autres plantes aquatiques. Lorsque ces plantes meurent et se décomposent, les bactéries qui se sont développées consomment l'oxygène restant dans l'eau. Tous les organismes aquatiques meurent.

Les sources principales de nutriments sont les déchets urbains, notamment les eaux usées, le lessivage des engrais dans les eaux de surface et les déchets provenant des élevages intensifs. Le ruissellement superficiel contribue à la pollution totale des eaux littorales à hauteur de 34% aux Etats-Unis.

Les eaux littorales sont de plus en plus victimes de blooms algaux toxiques comme non toxiques qui menacent la vie maritime. La marée rouge est causée par un développement explosif de plancton dans lequel l'espèce dominante est toxique. Ces marées éliminent fréquemment les autres organismes marins, causent des dommages à la production marine et sont la source de maladies et de décès chez les humains consommant des fruits de mer dans lesquels ces toxines se sont accumulées.

(Traduction de FAO/NORAD)

La baisse des stocks halieutiques

Chaque année, environ 200 milliards de tonnes de phyto-plancton sont produites dans les océans à travers le monde, principalement dans les zones littorales. Le phyto-plancton est constitué de minuscules plantes marines qui se nourrissent d'énergie solaire, de sels minéraux et de gaz carbonique. Le phyto-plancton est la base de l'alimentation de toutes les créatures marines et suffit pour nourrir 200 à 400 millions de tonnes de poissons et de crustacés tous les ans. Les poissons sont abondants près des côtes parce que c'est là que se trouve le plancton.

La carte montre des zones où la production de plancton est la plus forte, et où l'industrie de la pêche est donc particulièrement concentrée. C'est également là que se concentre la pollution marine et l'exploitation maximale. De cette rencontre malheureuse naît une baisse sensible de la production halieutique dans beaucoup de régions du globe. En utilisant les ressources rationnellement, environ 100 Millions de tonnes de poissons pourraient être pêchées annuellement de manière durable. Une forte coopération internationale est requise pour aboutir à ce résultat.

(Traduction de FAO/NORAD)

Note de l'auteur: Un article récent de The Economist (7/8/93) fait état d'un moratoire sur la pêche à la morue en Terre Neuve - Canada. Ce moratoire, prévu pour une durée de deux ans, cherche à permettre aux stocks de se reconstituer. Environ 100.000 personnes (pêcheurs, employés des unités de transformation de la morue) vont se retrouver au chômage pour deux ans. Seuls 10% d'entre ces personnes ont accepté de chercher/de nouvelles qualifications pour d'autres emplois. Le Gouvernement Canadien subventionne les 100.000 personnes ainsi au chômage par une somme de C$ 17.500 par an (environ 80.0000 FF).

Désertification et érosion des sols

Qu'est-ce que la désertification?

Un désert est une zone qui reçoit peu de pluie et a un couvert végétal maigre.

La désertification se produit dans des zones recevant peu de pluies et est un processus dans lequel la terre arable perd les arbres, les arbustes et les herbes. Le sol superficiel fertile est alors exposé aux vents et aux aléas climatiques. Ce sol épuisé devient du sable.

La désertification a des conséquences écologiques, sociales, économiques et humaines. Des millions de personnes perdent leurs moyens d'existence et sont forcées à une vie nomade.

Chaque année, environ 60.000 km2 (la taille du Sri Lanka) de terres fertiles deviennent désertiques. En plus, 200.000 km2 (la taille de l'Ouganda) de terres cultivables et de prairies fertiles sont détruits ou sérieusement épuisés. Au final, ces zones deviennent tellement exposées que le désert gagne.

Le graphique montre comment les zones de végétation sont progressivement remplacées au fur et à mesure que le processus de désertification s'installe. La savane arborée devient une savane herbeuse. La savane herbeuse devient des prairies. Puis le désert prend le dessus.

(Traduction de FAO/NORAD)

Où se passe la désertification?

La désertification dans le monde

Un tiers de la surface mondiale est aride ou semi-aride, c'est à dire, ne reçoit pratiquement pas de pluie. Environ 700 millions de personnes habitent ces zones.

70 millions de personnes vivent dans des zones qui sont en cours de destruction par la désertification et l'érosion. Cette perte de sols se traduit par une baisse de production agricole pour une valeur d'environ 25 milliards de $ chaque année. Un investissement de 3,3 milliards de $ chaque année pourrait permettre d'arrêter ces processus.

Afrique: les terres au sud du Sahara sont particulièrement menacées. La croissance démographique, le développement du bétail et l'extension des cultures d'exportation créent les conditions d'une avancée du Sahara vers le sud de plusieurs kilomètres par an. Des zones de l'est et du sud de l'Afrique sont également menacées de désertification.

Asie: 40% des terres sont sujettes à la désertification et à l'érosion. La pression d'une population croissante et la sur-exploitation des sols sont les principales causes.

Amérique du nord: l'élevage et l'agriculture intensive conduisent à la désertification et à l'érosion. En 1988. la production céréalière des Etats-Unis a été inférieure à sa consommation,

Amérique du sud: la pression démographique croissante et des méthodes agricoles inadéquates conduisent à la désertification et à l'érosion, particulièrement à l'ouest et au sud du sous-continent.

(Traduction de FAO/NORAD)

Où l'érosion des sols se produit-elle?

L'érosion atteint son maximum quand une grande quantité de terres est emportée par les cours d'eau. Dans ces zones, le sol superficiel, qui est le plus fertile et apporte la base des productions végétales et pastorales, disparaît.

L'érosion des sols dans le monde

L'érosion des sols se produit partout dans le monde, mais certaines zones sont plus affectées par ce phénomène que d'autres.

L'érosion se produit partout où l'herbe, les arbustes et les arbres disparaissent. Chaque année, l'érosion emporte beaucoup plus de sol superficiel qu'il n'en est créé.

L'érosion des sols est maximale dans les zones humides, tropicales... en particulier quand la forêt a été coupée. Des orages très violents arrachent le sol superficiel des pentes montagneuses dénudées, laissant de grands vides dans les paysages. Les zones les plus affectées sont les Andes en Amérique du sud, le sud de la chaîne Himalayenne, l'Indonésie et la Malaisie. L'Amazone charrie environ 1.400 tonnes de matières en suspension par km2 par an. Les sols du bassin versant perdent environ 0,5 cm de sol chaque année. En 20 ans 10 cm de sols, qui ont mis des millénaires à se former, sont perdus. Les terrains les plus en pente perdent jusqu'à plusieurs centimètres par an en moyenne. Les zones montagneuses d'Inde et du Népal perdent 1 cm de sol superficiel par an.

L'érosion des sols entraîne une baisse de la production alimentaire.

(Traduction de FAO/NORAD)

L'exploitation des sols - Un problème global

La baisse de la production céréalière

I. Production céréalière au Soudan

A partir du début des années 60, l'exploitation des sols s'est intensifiée, afin de mieux nourrir la population. Les sols s'érodant, le Soudan a dû importer à grands frais plus de céréales. La production végétale par km2 a diminué, passant de plus de 110 tonnes dans les années 50 à moins de 40 en 1984.

II. Erosion des sols aux Etats-Unis

Les Etats-Unis sont de grands producteurs céréaliers, mais, à l'heure actuelle, 1/3 des terres agricoles des Etats-Unis perdent plus de sol que la Nature n'en remplace.

Les Etats-Unis perdent 15 milliards de tonnes de bons sols tous les ans pour cause de surexploitation. Les mauvaises récoltes de 1987 et 1988 ont causé une augmentation de 50% des prix des céréales sur les marchés mondiaux.... encore une cause de difficulté majeure pour les pays en développement.

III. La production céréalière mondiale par habitant

Les accroissements de production céréalière mondiale dans les années 60 et 70 sont partiellement liées à la révolution verte.... mais également parce que des terres inaptes à la mise en culture ont été plantées et récoltées. Après un maximum en 1986, la production céréalière a chuté en 1987-88. Les causes en sont essentiellement: un total croissant de terres inaptes à la culture et le manque d'eau.

(Traduction de FAO/NORAD)

Les forêts tropicales - Un véritable trésor

Les forêts tropicales contiennent 60% des espèces animales et végétales de la planète.

Peu d'entre elles ont été cataloguées. Les populations indigènes connaissent souvent leur valeur, mais cette connaissance est perdue lorsque la culture disparaît. Des milliers d'espèces sont détruites chaque année lorsque les forêts tropicales disparaissent.

La pervenche bleue

est utilisée par les autochtones à Madagascar pour guérir le diabète et d'autres maladies. Des chercheurs aux Etats-Unis ont étudié la plante et identifié plusieurs substances utiles à la médecine. Une certaine forme de leucémie avait décimé des populations enfantines dans le monde, et la plupart de ces enfants peuvent désormais être guéris grâce à cette pervenche.

LES BANANES, ANANAS, MANGUES, LE CAFE, LE CACAO ET LA VANILLE, ainsi que beaucoup d'autres plantes utiles sont nés dans les forêts tropicales. De nouvelles plantes sont constamment découvertes.

Trésors des forêts tropicales

Des milliers de plantes médicinales proviennent des forêts tropicales. Certaines sont utilisées dans la guérison des cancers, dysenteries, leucémies, ainsi que dans les pilules contraceptives, la cortisone et les stéroïdes.

Les autochtones ont fourni des informations sur de nouvelles plantes contenant des principes actifs utilisables en médecine. Malheureusement, les matières premières comme les connaissances sont souvent irrémédiablement perdues.

Les plantes que nous cultivons actuellement sont exposées à beaucoup de maladies d'origines diverses. Beaucoup des ancêtres de ces plantes proviennent des forêts tropicales. Elles contiennent souvent des gènes hérités qui peuvent apporter une résistance aux maladies. Il est de la première importance de conserver une forte diversité de gènes hérités pour permettre le croisement et la création de nouvelles variétés. Sur 10 hectares de forêts Amazoniennes, on peut trouver jusqu'à 300 espèces d'arbres. Dans une forêt de Pennsylvanie, cette densité ne sera plus que de 15.

Les forêts tropicales nous apportent beaucoup de produits industriels de grande importance: caoutchouc, diverses sortes d'huiles, latex, tannins, cire, insecticides, teintures, etc...

(Traduction de FAO/NORAD)

La disparition des forêts tropicales

Plus de la moitié des forêts tropicales mondiales ont disparu depuis 1950. Des études récentes ont montré qu'une surface de la taille de l'Angleterre est détruite chaque année. La majeure partie de cette surface est constituée de forêts tropicales.

Destruction des forêts tropicales

On ne peut dire avec certitude quelle surface de forêts tropicales est détruite annuellement. Mais les images satellites montrent que la déforestation se produit beaucoup plus vite que ne le montraient les estimations antérieures. Au moins 140.000 km2 (une surface de la taille de l'Angleterre) sont brûlés, inondés ou autrement détruits chaque année.

Si cette vitesse de destruction se maintient, les forêts tropicales pourraient totalement disparaître en 30-40 ans. Le Brésil, qui a la surface la plus forte de forêts tropicales, a également la vitesse de déforestation la plus forte. Des études récentes montent que la déforestation au Costa Rica, en Inde, au Myanmar (ancienne Birmanie), aux Philippines et au Viet Nam, est plus sévère qu'il n'était initialement estimé.

Il existe deux causes principales de déforestation: la plus importante est l'activité commerciale, comprenant l'exploitation forestière, le ranching, les mines, barrages, routes et autres activités agricoles à grande échelle. La seconde cause principale est le manque de terre et de sécurité foncière qui pousse les fermiers pauvres à brûler la forêt et coloniser de nouvelles terres.

(Traduction de FAO/NORAD)

L'effet de serre

La situation actuelle

Les rayons du soleil pénètrent l'atmosphère terrestre, réchauffent la surface du globe, qui renvoie la chaleur dans l'atmosphère et dans l'espace.

Le danger futur

La combustion de charbon, pétrole et gaz accroît la quantité de gaz carbonique (CO2) et d'autres gaz dans l'atmosphère. Ceci réduit la radiation thermique vers l'espace et piège ces radiations comme dans une serre. Et la Terre se réchauffe.

L'atmosphère en mutation

La pollution chimique change la structure de l'atmosphère et menace de modifier le climat, la localisation des zones de croissance végétale et d'exposer les populations humaines et animales à des niveaux dangereux de radiations ultra-violettes.

Le gaz carbonique (CO2) est relâché dans l'atmosphère lorsque le charbon, les produits pétroliers ou le gaz sont brûlés et lorsque les forêts sont détruites. Les plantes et les arbres absorbent du CO2 au cours de la photosynthèse. Dans les temps récents, plus de CO2 a été produit que ne le peuvent absorber les plantes et les arbres. Des concentrations moyennes inconnues jusqu'alors de CO2 se trouvent actuellement dans l'atmosphère, et bloquent les radiations terrestres, les empêchant de repartir vers l'espace, ce qui cause l'effet de serre.

Les émissions de méthane, oxydes d'azote et de ChloroFluoroCarbones (CFC) contribuent également à cet effet de serre.

Accroissement du CO2 dans l'atmosphère:

1860-1989: +30%
1958-1989: +9%

Si la concentration en CO2 double, la température moyenne sur le globe risque d'augmenter de 3 à 4°C,, ce qui risque de faire monter le niveau des mers et océans de 1 à 2 mètres.

Solutions:

Réduire l'utilisation d'énergies fossiles
Réduire la destruction d'arbres
Réduire les gaz à effet de serre

(Traduction de FAO/NORAD)

Qu'est ce qui cause l'effet de serre?

La combustion de charbon, pétrole et gaz
Les émissions gazeuses industrielles
La destruction des forêts
La fermentation anaérobique

génèrent des gaz à effet de serre

Les gaz à effet de serre

Cinq gaz contribuent à l'effet de serre.

L'Ozone (O3) est le composant majeur du smog ce mélange de fumée et de brouillard qui caractérise désormais les grandes villes.

Le gaz carbonique (CO2) est émis par la combustion d'énergies fossiles... charbon, produits pétroliers et gaz. Environ 1/3 de l'accroissement de CO2 provient de la déforestation et de la désertification. Moins de forêts signifie moins de plantes pour absorber le CO2 par photosynthèse. L'accroissement relatif de concentration de CO2 dans l'atmosphère est actuellement de 0,5% par an./

CFC's Les ChloroFluoroCarbones contribuent à près du quart des gaz à effet de serre. Ils sont doublement dangereux, d'une part à cause de l'effet de serre, d'autre part par leur effet dépressif sur l'ozone. La concentration atmosphérique de CFC's croît d'environ 6% l'an.

Méthane (CH4): sa teneur atmosphérique a doublé au cours des 100 dernières années. Le méthane est généré par la fermentation anaérobique, un processus naturel dans les champs de paddy irrigué, les élevages de ruminants, les décharges, zones de remblais et stations d'épuration, les champs d'exploitation gazifères et pétroliers.

Oxydes d'Azote (NOx): ils proviennent des engrais chimiques, ainsi que de la combustion de charbon, de produits pétroliers (notamment par l'automobile) et de gaz.

(Traduction de FAO/NORAD)

Que risque-t-il d'arriver?

RECHAUFFEMENT GLOBAL

La température moyenne du globe risque de croître de 3-4°C d'ici 2030. Les systèmes éoliens et pluviométriques risquent d'être affectés Les climats seront plus chauds et plus humides

Les niveaux des mers et des océans monteront Les écosystèmes seront perturbés.

SOLUTION: Réduire l'utilisation de tous les gaz contribuant à l'effet de serre. Réduire la déforestation.

Les principaux effets du réchauffement global

Le niveau des océans a augmenté en moyenne de 15 cm depuis 1900, en grande partie à cause de l'expansion de l'eau sous l'effet de la chaleur.

Si la température du globe croît de 3-4°C, les niveaux des eaux maritimes pourraient croître de 1,4 m, créant des catastrophes dans des pays plats comme le Bangla Desh et des îles et archipels comme Malte et les Maldives. Des villes côtières comme New York et Oslo devraient gérer des niveaux maritimes plus élevés.

L'impact le plus évident du changement climatique se portera sur l'agriculture. Un climat plus chaud entraînera un déplacement des zones de culture vers les Pôles. La ceinture céréalière des Etats Unis pourrait se déplacer vers le Canada. Les mutations agricoles pourraient modifier la viabilité économique de l'agriculture, l'emploi agricole, les prix des denrées et la structure même des échanges internationaux.

Des plantes pourraient connaître une meilleure croissance, car le gaz carbonique est un engrais naturel. Mais les adventices croîtraient également plus vite, et les plantes perdraient leurs teneurs en azote. Les sols pourraient s'épuiser plus rapidement à cause de la croissance plus rapide.

(Traduction de FAO/NORAD)

Les flux de capitaux hors d'Afrique

Revenus et pertes de revenus de l'Afrique Sub-Saharienne

Depuis l'Afrique:


Baisse des prix des matières premières:

$ 22 Mds

Intérêts et remboursement dette:

$ 17,5 Mds

Total:

$ 39,5 Mds

Vers l'Afrique:


Transferts:

$ 18,5 Mds

Prêts:

$ 2,3 Mds

Total:

$ 20,8 Mds

Exportations de cuivre Zambien

Exportation de sisal Tanzanien

1972

1972

3,5 kg de cuivre = 1 baril de pétrole

38 tonnes de sisal = 1 camion

1982

1982

22 kg de cuivre = 1 baril de pétrole

134 tonnes de sisal = 1 camion

Un ordre économique mondial inique

En 1986, le cours des matières premières a chuté de 30%. L'Afrique avait une balance négative de US$ 22 Milliards. Dans le même temps, le prix des importations depuis les pays industrialisés avait augmenté de 20%. L'Afrique a également payé US$ 17,5 Milliards en intérêts et remboursements d'emprunts aux pays riches.

Un déficit total de US$ 34 Milliards pour l'Afrique

L'Afrique a reçu US $ 18,9 Milliards d'aide. Ceci représente moins que l'effet de la chute des cours des matières premières. L'Afrique a également reçu US$ 2,3 Milliards en prêts.

Le flux financier va dans la mauvaise direction - des pays pauvres d'Afrique vers les pays riches industrialisés - l'aide inverse représentait US$ 18,6 Milliards en 1986.

Les accroissements de taux de change du dollar se sont cumulés avec les prix croissants de l'énergie et les prix croissants des importations.

Les termes de l'échange

La baisse des prix des matières premières entraîne une baisse des revenus.

Zambie: 95% des revenus d'exportation proviennent du cuivre. En 1972, la Zambie payait 3,5 kg de cuivre pour 1 baril de pétrole, en 1982, 22 kg.

Tanzanie: Le sisal utilisé pour fabriquer des cordes est le principal produit d'exportation. En 1972, un camion 7 tonnes coûtait 38 tonnes de sisal. En 1982, 134 tonnes.

(Traduction de FAO/NORAD)

Dette - Production alimentaire - Pauvreté et désertification sont étroitement liées

Les pays en développement dépendent de la production de matières premières

Pays

Produit

% des exportations

Ouganda

Café

94

Zambie

Cuivre

90

Cuba

Sucre

83

Libéria

Minerai de fer

84

Népal

Jute

82

Soudan

Coton

73

I. Cours des matières premières

Des années 50 aux années 80, les pays pauvres ont connu une croissance continue, avec un point culminant vers le milieu des années 70. Depuis 1985, ce développement s'est globalement inversé. Les pays en développement reçoivent la plus grosse partie de leurs revenus en échange de matières premières. Peu de ces pays produisent des biens manufacturés.

Les pays en développement ont besoin d'argent pour: le remboursement des intérêts et du principal de leur dette, les importations vitales de produits pétroliers, machines, pièces détachées, etc... Les prix à la baisse des matières premières entraînent le besoin d'étendre les surfaces de cultures d'exportation sur bons sols. Ceci accapare ces meilleures terres et ne laisse que les terres marginales pour la production alimentaire des habitants.

II. L'économie des pays pauvres

Parce que les pays en développement dépendent de l'exportation d'une à deux produits agricoles, ils sont particulièrement vulnérables aux baisses de prix. Les pays occidentaux exportent une variété de produits, en grande partie manufacturés, et sont donc moins vulnérables commercialement.

Le fardeau de la dette contribue à une sur-taxation des terres, conduisant à l'extension des zones désertiques, une baisse de la production alimentaire et à un accroissement de la pauvreté.

(Traduction de FAO/NORAD)

Qui tire parti des bas prix des matières premières?

Exemple: Café Brésilien

Ce qui va aux pays riches


Intermédiaires, taxes, emballage, marges commerciales et commercialisation

70%

Ce qui reste au Brésil


Agriculteurs/travailleurs:

2%

Propriétaires terriens:

18%

Autres au Brésil:

10%

Le monde est structuré inéquitablement: 70 à 80% des revenus vont aux pays riches

PAYS EN DEVELOPPEMENT

PAYS INDUSTRIALISES

Exportations de café Brésilien

Importations de café en Europe


(000 T/an)

(M US$/an)

(000 T/an)

(M US$/an)

1986

477,9

2564,3

2097,3

4358,6

1987

987,6

1952,2

2259,7

2755,1

1988

848,0

1998,0

2253,7

2357,9

Entre 1986 et 1987, le cours mondial du café a chuté de 50%, puis est légèrement remonté en 1988.

Le Brésil a plus que doublé la production de café de 1986 à 1987, mais a reçu moins d'argent en échange.

En 1987, les Européens ont payé le café deux fois moins cher qu'en 1986.

Les prix du café

Les pays en développement doivent vendre leurs matières premières à des prix qu'ils ne contrôlent pas. Les pays riches et les multinationales contrôlent les prix des matières premières produits par les pays en développement.

Deux multinationales contrôlent 75% du marché du café. Ceci les rend très puissantes. Ces sociétés utilisent des technologies modernes qui créent peu d'emplois dans les pays en développement et les salaires qu'elles versent sont maigres. Ces multinationales mettent également sur la touche les petites sociétés locales. Les pays industriels bénéficient de cette injustice.

Les agriculteurs et les petites sociétés au Brésil souffrirent en 1987 lorsque les prix de café chutèrent de 50%, pour ne remonter que légèrement en 1988.

Au contraire, en 1987 et 1988, les sociétés Européennes et les consommateurs Européens ont payé leur café environ deux fois moins cher qu'en 1986. Ceci leur a procuré des revenus supplémentaires, utilisés pour acheter d'autres biens, parfois superflus.

(Traduction de FAO/NORAD)

La solution - Un environnement durable

L'utilisation de plus de ressources que n'en peut produire la Nature est une cause de catastrophes.

La solution à la désertification/érosion

La Nature se régénère naturellement. L'activité humaine est désormais en train d'interférer dans ce processus. Le développement durable implique une utilisation des ressources naturelles évitant leur destruction et encourageant leur régénération, permettant ains de les mettre à disposition des générations futures. Le Graphique 1 illustre une utilisation non destructive des ressources permettant la régénération. Le Graphique II est caractéristique d'une activité humaine qui surexploite les ressources naturelles et détruit la capacité auto-régénérante de la Nature.

Les stocks de harengs norvégiens 1950-1985

Au cours des années 50, la Norvège prenait des quantités raisonnables de harengs, et la production était constante. Dans les années 60, la Norvège a surexploité les stocks de harengs en péchant des quantités trop élevées. Le pays a alors sur-taxé la capacité d'auto-régénération des poissons, et l'a en pratique épuisée. Dans les années 70, un moratoire a dû être imposé, et un petit stock de harengs s'est reconstitué./

L'élevage bovin dans le Sahel

Une quantité trop importante d'habitants et de bétails ont effectué trop de prélèvements sur les arbres et les herbes du Sahel. Les arbres et les herbes sont en cours de disparition et le désert gagne sur les terres productives.

(Traduction de FAO/NORAD)

Le facteur humain - Solutions

Les options du futur

Réduire les dépenses d'armement

· Conclure des accords internationaux
· Développer des mécanismes plus équitables de commerce international
· Reforester les zones dégradées
· Recycler, remettre à neuf, réutiliser
· Boucher le trou dans la couche d'ozone
· Développer des sources d'énergie non toxiques
· Résoudre le problème de la dette extérieure
· Apporter des outils de planification familiale à celles et ceux qui en font la demande

Sauvegarder l'environnement

Pour sauvegarder l'environnement, on ne pourra pas faire l'économie d'une coopération de l'ensemble de la société... gouvernement, secteur privé, scientifiques, groupes de citoyens et simples personnes. La réussite implique des changements d'attitudes, des méthodes satisfaisantes environnementalement pour faire fonctionner les unités de production, de la recherche environnementale et des changements dans les comportements quotidiens actuellement destructeurs pour l'environnement.

On trouve au coeur de tous les problèmes environnementaux des pressions croissantes sur les ressources générées par une population croissante. On use et on abuse des ressources à un rythme jusqu'alors inconnu.

Comme la pollution de l'environnement ne connaît pas les frontières administratives, la coopération internationale est essentielle. Assurer une gestion durable de l'environnement tout en atteignant de meilleurs niveaux de vie est l'objectif.

L'air, la terre, l'eau et toutes les formes de vie réclament de nouveaux efforts pour assurer leur bon fonctionnement. Des programmes de soins pour la planète sont requis si nous voulons que la planète, les animaux et les plantes survivent au cours du 21ème siècle.

(Traduction de FAO/NORAD)

Energie

La consommation d'énergie fossile annuelle dans le monde est passée de 70 exajoules en 1950 à près de 300 quarante ans plus tard, soit un quadruplement, environ en parallèle avec la croissance de la population.

Cette consommation moyenne très élevée et en pleine croissance cache des différences régionales et économiques très importantes.

Mais la faible consommation d'énergie fossile par habitant dans les pays pauvres ne doit pas donner à penser que ces pays ne souffrent pas de problèmes énergétiques. La très faible efficacité énergétique dans les pays pauvres fait que de grandes quantités d'énergie ligneuse par habitant sont consommées. En pratique, beaucoup de problèmes environnementaux sont liés à la déforestation générée par la consommation d'énergie ligneuse (voir déforestation).

Ainsi, des combustibles théoriquement renouvelables deviennent en pratique des combustibles produits de manière minière (en érodant la ressource).

Dans les pays riches, les fortes consommations énergétiques fossiles par habitant sont extrêmement sensibles aux prix, et les systèmes de taxation ont un impact direct et important sur les consommations unitaires.

Conclusion sur ce passage en revue des problèmes

Par rapport à l'ampleur de ces problèmes, à la vitesse de certaines dégradations, à la lourdeur de certaines tendances, autour desquels se joue l'avenir de l'ensemble de l'humanité, il est impératif de mettre en face une stratégie:

- globale,
- de grande ampleur,
- ayant les moyens de ses ambitions,
- s'attaquant directement aux causes des problèmes.

Actuellement, plusieurs stratégies existent sur le papier. Après l'effervescence de la Conférence de Rio en 1992, peu de ces éléments de stratégie se mettent réellement en place sur le terrain.

Phase de synthèse

Les problèmes présentés ci-dessus sont inquiétants. Ils peuvent effectivement - comme d'ailleurs d'autres activités humaines (guerre nucléaire, manipulations toxiques ou génétiques incontrôlées) conduire à des catastrophes localisées ou même généralisées.

Face à ces éventualités, les groupes humains sont restés - et continuent le plus souvent à rester - très passifs. Pendant les conférences, la déforestation continue. Il semble cependant (près de 100 chefs d'Etat à la Conférence de Rio en 1992) que les choses soient en train de changer et que la crise environnementale soit réellement à l'ordre du jour des grandes décisions politiques - ou en train d'y passer -.

Voyons quelles sont les stratégies qu'ils vont devoir mettre en oeuvre.

Le développement durable et quelques stratégies proposées


Objectifs pédagogiques spécifiques de ce sous-module
Phase d'apprentissage
Phase de synthèse


Objectifs pédagogiques spécifiques de ce sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- trouver des points de repère dans le domaine nouveau et bourgeonnant du développement durable,

- identifier des expériences existantes de stratégies nationales ou régionales de développement durable.

Phase d'apprentissage

Elle est présentée selon le plan suivant:

Les dimensions du développement durable
Des premières stratégies de développement durable
Niveaux de durabilité
Intensité de la durabilité
Réversibilité des tendances négatives
Mesure des impacts des politiques de développement durable

Comme il a été dit dans le module précédent, il existe plusieurs définitions du développement durable, qui sont principalement une variation sur le thème principal énoncé par le rapport Brundtland.

La nécessité a été ressentie par tous les praticiens, à partir des travaux de stratégie effectués par la Commission Brundtland, d'élaborer des directives plus opérationnelles pour la mise en oeuvre du principe du développement durable.

Ces directives différent selon les auteurs. Elles ont cependant en commun de considérer que le développement durable est multi-facettes et comprend au minimum quatre grandes dimensions

- environnementale,
- économique,
- socio-organisationnelle,
- technologique.

Ces grandes dimensions serviront de ligne directrice au présent kit. Compte tenu, à la fois de son importance fondamentale et du manque habituel de connaissances des stagiaires dans ce domaine, il a été décidé de traiter la démographie à part dans ce qui suit.

En pratique, plusieurs propositions de stratégie de mise en place d'un développement durable ont été faites.

En voici une en particulier, celle proposée par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en 1992, qui a deux grands mérites:

- elle est chiffrée et précise,
- elle émane d'un organisme qui regroupe à la fois des scientifiques, des ONG et des gouvernements.

Cette stratégie est résumée dans l'encart suivant.

La stratégie mondiale pour la conservation et pour une vie durable (UICN 1991)

L'Union Mondiale pour la Nature, initialement Union Internationale pour la Conservation de la Nature (d'où le sigle actuel) est un organisme extrêmement original qui joue un rôle à part dans le jeu international de gestion des ressources naturelles. Créée en 1948, cette Union regroupe des Etats (62 actuellement), des agences gouvernementales (95), des ONG nationales (486), et des ONG internationales (47, dont le Fonds Mondial pour la Nature - WWF).

La mission de l'UICN est d'apporter son leadership et de promouvoir une approche commune pour le mouvement mondial en faveur de la conservation pour sauvegarder l'identité et la diversité du monde naturel, et pour assurer que l'utilisation humaine des ressources naturelles est appropriée, durable et équitable.

Pour assurer cette mission, l'UICN s'est fixé trois objectifs principaux:

- assurer que la conservation de la nature, et en particulier la diversité biologique, est une fondation essentielle pour l'avenir,

- assurer que, là où les ressources naturelles sont utilisées, cette mobilisation est faite dans de bonnes conditions de sagesse, d'équité et de durabilité,

- guider le développement des communautés humaines vers des modes de vie qui soient à la fois de haute qualité et cohérents dans une bonne harmonie des autres composantes de la biosphère.

L'UICN a proposé une Stratégie mondiale pour la conservation et pour une vie durable.

Elle commence par présenter une éthique de l'environnement, en faisant le postulat que ce n'est qu'en modifiant les valeurs qu'il est possible de modifier à grande échelle les comportements individuels.

Neuf principes pour une vie durable sont énoncés:

1. Respecter la communauté de la vie

2. Améliorer la qualité de vie

3. Préserver la vitalité et la diversité de la Terre

4. Ménager les ressources non renouvelables

5. Respecter les limites de la capacité de charge de la planète

6. Changer les comportements et les habitudes individuels

7. Donner aux communautés les moyens de gérer leur propre environnement

8. Créer un cadre national propice à une approche intégrée du développement et de la conservation

9. Forger une alliance mondiale

La Stratégie est également un document pratique, proposant 132 actions et 114 cibles d'actions spécifiques, énoncées dans des termes aussi concrets et précis que réduire la consommation d'énergie par habitant de 20%.

La Stratégie a pris trois ans pour être portée sur les fonds baptismaux et fait appel à une équipe mondiale de collaborateurs.

Un document de plus de 200 pages, Sauver la planète - Stratégie pour l'Avenir de la Vie, détaille toutes ces propositions pour lesquelles l'UICN propose également un système de suivi-monitoring.

D'une manière générale, Joachim Von Amsberg (voir bibliographie), estime que la durabilité se décline à plusieurs niveaux (du plus général au particulier):

- bien-être,
- flux de consommation,
- flux d'intrants,
- extractions,

Au passage d'un niveau à l'autre, il est possible de trouver des substitutions entre éléments du niveau inférieur pour le même service rendu au niveau supérieur.

Exemple: les déplacements domicile-travail

Au niveau du bien-être, l'important est de pouvoir réaliser ces déplacements quotidiens aussi agréablement et efficacement que possible.

Parmi les options de consommation substituables, on peut penser utiliser un véhicule personnel ou les transports en commun (le rapprochement domicile-travail est également une possibilité) - substitution entre consommations -,

Supposons que nous ayons choisi le transport en commun. Au stade actuel, le choix est limité, mais le responsable peut choisir entre les carburants pétroliers ou les carburants verts -substitution entre intrants -.

Supposons que les transports en commun utilisent les carburants verts (diester de colza, par exemple). Selon les filières d'approvisionnement retenues, l'énergie primaire requise pour produire ce diester peut être essentiellement pétrolière (énergie fossile) ou une combinaison plus équilibrée de produits pétroliers, fossiles et d'énergie solaire de photosynthèse (renouvelable) - substitution entre ressources -.

Dans ce cadre, un élément décisif de la prise en compte de la durabilité est son intensité. On parlera:

- de durabilité forte lorsque le développement ne repose que sur des ressources réellement renouvelables,

- de durabilité faible lorsque le développement repose sur une substitution de ressources naturelles renouvelables par des ressources créées par l'activité humaine, non renouvelable, mais utilisées temporairement en attendant le développement à grande échelle de ressources renouvelables.

En pratique, compte tenu du très faible niveau de durabilité des modes de développement mis en place actuellement, la priorité semble être de juger de la tendance induite par les investissements réalisés par les opérateurs: les investissements étudiés vont-ils (ou non) en pratique vers une durabilité plus forte du maître d'ouvragé?

Un aspect important à mettre en exergue est la question de la réversibilité des tendances négatives observées actuellement.

Schématiquement, on observe des tendances à la dégradation qui ont souvent l'allure suivante (tendance extrapolée de la déforestation dans le monde):

Dans un premier temps, l'enjeu n'est pas d'arrêter la déforestation, encore moins d'inverser les tendances. L'enjeu à court et moyen termes est de tenter de freiner la tendance négative et, en particulier, de freiner l'accélération de la vitesse de déforestation. En termes mathématiques, il s'agit de diminuer la dérivée seconde de la fonction. Voici une illustration sous forme d'exercice.

VITESSE DE DEFORESTATION ET ACTIONS CORRECTRICES:
exercice

(selon les données de Jean-Roger MERCIER - La déforestation en Afrique - 1991)

Selon les estimations de l'auteur, l'accroissement annuel de la vitesse de déforestation pris à 3% par an est dans la gamme vraisemblable, malgré l'absence de données d'ensemble fiables. On retiendra donc que, chaque année, la déforestation croît de 3% par rapport à l'année précédente.

Par ailleurs, l'auteur, par deux estimations dont les résultats convergent, a trouvé que l'économie d'un hectare de forêt coûtait environ 120 US$ en 1991.

La déforestation en Afrique touchait environ 4,8 M ha/an en 1985.

(i) quel est le niveau de déforestation probable en 1995, année de début des résultats de l'action envisagée ici?

(ii) quels sont les moyens financiers requis annuellement pour bloquer la déforestation à son niveau de 1995?

(iii) quels sont les moyens financiers requis pour passer du niveau de déforestation attendu en 1995 à la moitié de ce niveau en l'an 2000?

(iv) quels seront les impacts sur la vitesse de déforestation d'une dépense de US$ 200 Millions sur cinq ans à compter de 1996 inclus en escomptant un effet immédiat de cette dépense? Tracer la courbe correspondante de la nouvelle vitesse de déforestation année par année entre 1995 et 2005. Comparer avec l'évolution de la vitesse de déforestation sans projet.

Enfin, face à ces difficultés et à ces impératifs extrêmement ambitieux, il est fondamental de juger des politiques de développement durable à partir des impacts réels que celles ci ont sur le terrain. Toute politique de développement durable devra obligatoirement être accompagnée d'une série de mesures de ses impacts.

Phase de synthèse

Après les grandes définitions, il convient de progresser dans l'approche d'une gestion durable des ressources naturelles. Les principaux auteurs sur le sujet estiment que la mise en oeuvre d'un développement durable suppose une avancée conjointe dans les quatre dimensions suivantes:

- environnementale,
- socio-institutionnelle,
- technologique,
- économique.

La suite de l'enseignement comprendra l'introduction des considérations de développement durable dans l'approche sectorielle, ainsi que la mise en oeuvre de l'ensemble des techniques ci-dessus pour la préparation de projets ou de politiques.


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