Ce chapitre montre comment utiliser LDPS2 en l'appliquant à la Chine, avec des données réelles.
La Chine est l'un des principaux producteurs de bétail du monde. Selon le WAICENT, on y élève la moitié des porcs, 20 pour cent des chèvres et des volailles et 15 pour cent des buffles du monde. Le cheptel chinois connaît une expansion particulièrement rapide depuis la réforme économique engagée à la fin des années 70. La production de viande a progressé de manière encore plus spectaculaire. Les taux de croissance annuels de la production de viande de différentes espèces ont été supérieurs à 10 pour cent, sauf pour la viande de porc (8,2 pour cent), au cours de la dernière décennie. Pendant la même période, la production de viande de boeuf et de volaille aurait été multipliée par 10,7 et 4,8 respectivement, tandis que le cheptel bovin progressait de 4,8 pour cent par an. D'après LDPS2, ceci est techniquement impossible et donne à penser que les statistiques sont pas fiables.
La Chine présente une extrême diversité d'environnements allant du tropical au sud au sub-arctique au nord. L'ouest est montagneux, avec de hauts plateaux et des déserts tandis qu'à l'est s'étendent des plaines, des deltas et des collines. Pour tenir compte de cette diversité on peut subdiviser la production animale chinoise en 18 systèmes de production différents en fonction des zones agroécologiques et du type d'animal (tableau 11 et graphique 21).
B�tail laitier | (1) zone pastorale, (2) zone temp�r�e, (3) zone tropicale et sub-tropicale |
B�tail de boucherie | (4) zone pastorale, (5) zone temp�r�e, (6) zone tropicale et sub-tropicale |
Ovins | (7) zone pastorale, (8) zone semi-pastorale, (9) zone cultiv�e |
Caprins | (10) zone pastorale, (11) zone semi-pastorale, (12) zone cultiv�e |
Buffles | (13) zone tropicale et sub-tropicale |
Porcs | (14) production traditionnelle, (15) production intensive |
Volaille | (16) production traditionnelle, (17) production commerciale d'oeufs, (18) production commerciale de viande |
Comme mentionné ci-dessus, les statistiques sur l'élevage en Chine semblent incohérentes dans la mesure où la production, le nombre de têtes et la productivité escomptée et signalée ne correspondent pas. La gamme des ensembles de données possibles s'en trouve réduite. La production signalée de produits d'origine animale en 1995 a été utilisée comme indication de la demande dans LDPS2, ces chiffres étant provisoirement ajustés en fonction des données disponibles sur la productivité de chacun des systèmes de production. Le tableau 121 indique les niveaux de production pour chacun des produits d'origine animale. Les paramètres utilisés figurent à l'Annexe B.
Syst�mes de production | Production en 1995 | ||
1. B�tail laitier (1) Zone pastorale (2) Zone temp�r�e (3) Zone tropicale et sub-tropicale |
Lait | 5 764
000 1 515 000 3 224 000 1 025 000 |
tonnes |
2. B�tail de
boucherie (1) Zone pastorale (2) Zone temp�r�e (3) Zone tropicale et sub-tropicale |
Viande | 3 200
000 400 000 1 600 000 1 200 000 |
tonnes |
3. Buffles | Lait | 2 200 000 | tonnes |
4. Ovins (1) Zone pastorale (2) Zone sous-pastorale (3) Zone cultiv�e |
Viande | 1 030
000 480 000 70 000 480 000 |
tonnes |
5. Caprins (1) Zone pastorale (2) Zone sous-pastorale (3) Zone cultiv�e |
Viande | 890 000 130 000 40 000 720 000 |
tonnes |
6. Porcs | Viande | 36 484 000 | tonnes |
7. Volaille | Viande Oeufs |
6 450
000 13 414 000 |
tonnes tonnes |
Dans les statistiques chinoises, les bovins incluent les buffles domestiques (Bubalus) et les yaks (Bos grunniens) en plus des bovins au sens strict (Bos taurus). Dans le présent chapitre, le terme de bovin s'applique à l'espèces Bos taurus ou "bétail jaune", élevé tant pour la production de viande que pour le trait en Chine. La production de viande bovine de 1995 est indiquée dans FAOSTAT comme ayant atteint 3,7 millions de tonnes (soit 3 kg par habitant). Toutefois ce chiffre ne correspond pas à la consommation de viande telle qu'elle ressort des statistiques officielles de la Chine, qui indiquent 2,4 kg de viande de boeuf et de mouton par habitant dans les ménages urbains et 0,7 kg par habitant dans les ménages ruraux. La production chinoise de viande bovine a été classée en trois systèmes de production et la production totale a été estimée à 3,2 millions de tonnes par LDPS2. Selon l'Annuaire agricole de la Chine, plus de 70 pour cent de la viande bovine est produite dans la zone tempérée où le cheptel bovin ne représente que 50 pour cent du cheptel total. LDPS2 indique que la production de viande bovine dans la zone tempérée a sans doute été surestimée, tandis que celle de la zone tropicale et sub-tropicale aurait été sous-estimée dans les statistiques.
La production de viande bovine et le nombre de têtes de bovins auraient augmenté de 27,5 et 4,8 pour cent chaque année au cours des cinq dernières années. Or ceci est techniquement impossible. Les statistiques indiquent également que le taux d'exploitation de tout le cheptel bovin, y compris les buffles et les yacks, était de 23 pour cent en 1995. Toutefois, le troupeau de bovins estimé par LDPS2 s'accroît de 2 à 3 pour cent chaque année et les taux d'exploitation sont de 15 pour cent pour les bovins et de 9 pour cent pour les buffles. Ceci donne à penser que la production de viande et son taux de croissance sont également surestimés dans les statistiques chinoises.
LDPS2 | Annuaire agricole de la Chine | ||
1. | Total zone pastorale vaches reproductrices veaux �g�s de moins de 1 an |
15 110 5 327 3 196 |
15 705 6 409 3 307 |
2. | Total zone temp�r�e vaches reproductrices veaux �g�s de moins de 1 an |
57 826 18 967 12 329 |
45 538 22 830 13 648 |
3. | Total zone tropicale
et sub-tropicale vaches reproductrices veaux �g�s de moins de 1 an |
39 040 13 487 8 092 |
38 062 15 089 6 962 |
4. | Total g�n�ral vaches reproductrices veaux �g�s de moins de 1 an |
111 977 37 781 23 617 |
99 305 44 326 23 919 |
LDPS2 indique que le nombre de reproductrices doit être inférieur à celui signalé et que le nombre total de reproductrices dans la zone tempérée calculé par LDPS2 est supérieur. Les bovins de trait mâles sont conservés pour le trait pendant plus de trois ans en moyenne et les reproducteurs sont conservés pendant six ans. D'après les statistiques, la proportion de reproducteurs dans l'inventaire total serait d`environ 50 pour cent dans la zone tempérée et de 40 pour cent dans l'autre région. Il s'ensuivrait que la proportion d'animaux de trait sur l'inventaire total ou/et les années d'utilisation pour le trait dans la zone seraient inférieures à ce qu'elles sont dans l'autre zone et que la production de bovins dans la région aurait évolué plus rapidement vers la production spécifique de viande, au lieu du trait, qu'estimé par LDPS2. Toutefois, ceci ne semble pas être une proposition réaliste.
En Chine, le mouton est élevé pour la production de viande et de laine. Cette production est classée en trois sous-systèmes de production correspondant aux zones pastorale, semi-pastorale et cultivée. La productivité est en général faible dans la zone pastorale.
LDPS2 | Annuaire agricole de la Chine | ||
1. | Total zone pastorale reproductrices |
93 537 41 434 |
78 334 41 439 |
2. | Total zone semi-pastorale reproductrices |
9 229 4 185 |
10 423 5 734 |
3. | Total zone cultiv�e reproductrices |
48 082 18 160 |
38 507 20 160 |
4. | Total g�n�ral reproductrices femelles de remplacement jeunes de moins de 1 an |
150 847 63 780 19 473 60 886 |
127 263 67 336 21 201 43 100 |
Par rapport à la taille et à la composition du troupeau indiqué dans les statistiques, LDPS2 obtient des tailles plus importantes pour atteindre l'objectif de production. La raison en est que LDPS2 indique le nombre total de nouveau-nés en un an par rapport au nombre de jeunes, tandis que les statistiques n'indiquent que ceux retenus pour l'année suivante. Par conséquent, l'effectif du cheptel ovin calculé par LDPS2 est pratiquement identique ou légèrement inférieur à celui des statistiques. L'utilisateur doit garder présente à l'esprit la particularité de LDPS2.
La viande de porc est un produit animal très important en Chine. Les porcs sont élevés dans tout le pays. Dans les zones rurales, tous les agriculteurs élevaient quelques porcs pour les abattre à l'occasion du festival de printemps et d'autres réjouissances. La production de viande de porc s'est intensifiée, bien que la production traditionnelle soit encore pondérante. Le système de production intensive assurerait entre 15 et 25 pour cent de la production totale de viande de porc. LDPS2 calcule deux systèmes de production de porcs en même temps et peut modifier le ratio de production de ces systèmes. D'après LDPS2, si le nombre de porcs et la production de viande de porc indiqués par les statistiques sont corrects, le secteur de la production traditionnelle de viande de porc est encore important en Chine.
LDPS2 (pourcentage du secteur moderne) | Annuaire agricole | |||
15% | 20% | 25% | de la Chine | |
1. Nombre total de porcs | 430 637 | 421 410 | 412 184 | 441 691 |
Reproductrices | 32 447 | 31 873 | 31 300 | 34 302 |
2. Nombre de porcs abattus | 498 256 | 498 155 | 498 054 | 480 510 |
Production de viande et d'oeufs de volailles
Il existe beaucoup de poulaillers familiaux en Chine. Le nombre des volailles ainsi élevées est évalué à 1 milliard environ (Université agricole de Chine). En outre, la production intensive moderne de viande et d'oeufs de volailles avec des races améliorées connaît une croissance rapide. Celle-ci est liée aux systèmes de production intensifs. Selon FAOSTAT, 6,45 millions de tonnes de viande de volailles et 13,4 millions tonnes d'oeufs de poules ont été produits en 1995. LDPS2 a calculé que, sur ce total, près de 30 pour cent de la viande de volailles et 40 pour cent des oeufs avaient été produits par le secteur traditionnel.
Tableau 16: Production de viande et d'oeufs de volailles calculée par LDPS2 en 1995
(en millions de volailles et en milliers de tonnes)
Nombre total de volailles | Volailles abattues | Viande | Oeufs | |
1. Production villageoise traditionnelle | 1 000 | 800 | 1 760 | 5 000 |
2. Production moderne intensive d'oeufs | 1 645 | 622 | 752 | 8 414 |
3. Production moderne intensive de viande | 934 | 2 550 | 3 938 | |
TOTAL | 3 579 | 3 972 | 6 450 | 13 414 |
Les besoins en fourrages de chaque système de production sont calculés à l'aide du module "Objectif de production" de LDPS2. L'utilisateur peut connaître les excédents et les déficits en fourrages en comparant les besoins et l'offre sur la feuille "ressources".
LDPS2 est aussi capable de calculer la taille du troupeau cible et la production possible compte tenu des ressources en fourrages disponibles en utilisant le module "Objectif de ressources".
Pâturages
LDPS2 calcule la production de fourrages de chaque pâturage selon les périodes de végétation mais ce type d'information n'existe pas en Chine.
Selon l'Université agricole de Chine, les pâturages (environ 400 millions d'ha au total) pourraient produire environ 1 256 millions de tonnes d'herbe fraîche par an, soit l'équivalent de 44 millions d'UBT (370 milliards Mcal.). Selon les statistiques, 313 millions d'hectares ont été utilisés comme pâturages en 1995. Par conséquent, l'offre énergétique provenant des pâturages est de 34 millions d'UBT par an. (Selon LDPS2, 235 millions d'hectares de pâturages dont la période de végétation irait de 120 à 149 jours sont nécessaires pour produire une telle quantité d'énergie).
Autres ressources en fourrages
Des données sur les autres ressources en fourrages connues ont également été calculées sur la feuille "ressources" de LDPS2. On obtient 116 millions d'UBT (990 milliards Mcal) de ressources en fourrages connues disponibles (voir Annexe B).
Ces ressources en fourrages ont été allouées à chaque système de production à l'aide d'une série de règles de décision (Steinfeld et Becker, 1991);
Les critères physiologiques sont simples dans la mesure où ils sont applicables universellement. Certains types de fourrages ne conviennent pas à certains animaux (comme les fourrages grossiers pour les volailles) et ne peuvent donc pas leur être attribués u seulement en petites quantités.
Les critères géographiques correspondent à la coïncidence géographique de la disponibilité de fourrages et des populations animales. Par exemple, 30 pour cent des pâturages se trouvent dans la zone pastorale et 50 pour cent dans la zone tropicale et sub-tropicale. Les résidus et sous-produits des cultures sont utilisables essentiellement dans la zone cultivée. Le maïs indigène, dont 90 pour cent sont produits dans la zone tempérée, n'est pas vraiment utilisable dans d'autres régions en raison du coût de transport élevé.
Les critères économiques ont trait au rapport entre le coût/prix des concentrés de base ou des aliments commerciaux et le prix des principaux produits d'origine animale. Ces ratios donnent une idée de la rentabilité d'une alimentation avec tel ou tel fourrage à des niveaux de productivité donnés.
Les besoins totaux en fourrages calculés par LDPS2 s'élèvent à 181 millions d'UBT (1 541 milliards Mcal) d'énergie alimentaire, en excluant la moitié des jeunes moutons et chèvres comptabilisés dans LDPS2 (voir section 4.1.3). Selon la matrice d'utilisation des fourrages de LDPS2, il existe un écart de 31 millions d'UBT (262 milliards Mcal) entre l'offre et la demande d'énergie. Même en modélisant les bouvillons et les buffles dans des conditions de sous-nutrition, c'est-à-dire en ne tenant compte que de 90 pour cent de leurs besoins, il y aurait encore un déficit de 26 millions d'UBT (218 milliards Mcal) pour la production de porcs et de volailles. Les déchets ménagers sont estimés représenter 14 pour cent du total des ressources fourragères allouées et 23 pour cent des besoins des porcs et des volailles.
De nombreuses études de l'offre et de la demande alimentaires de la Chine à l'aube du siècle prochain sont signalées (Brown, IFPRI, Département de l'agriculture des Etats-Unis, Banque mondiale, Fonds pour la coopération économique d'Outre-mer). Elles montrent qu'il est capital du point de vue de la sécurité alimentaire de la Chine d'étudier les rapports entre l'utilisation pour l'alimentation humaine et l'utilisation pour l'alimentation animale des céréales.
Bien que des informations et une analyse économique plus détaillées soient nécessaires, la demande de produits d'origine animale en 2005 a été grossièrement estimée et la capacité du secteur chinois de l'élevage de répondre à cette demande a été évaluée techniquement à l'aide de LDPS2.
La demande totale en 2005 a été estimée sur la base de l'accroissement de la population, de l'augmentation des revenus (PIB par habitant) et de l'élasticité-revenu pour chaque produit. La demande pour chaque sous-système de production a été estimée tandis que la demande totale et les taux de croissance de chaque sous-système ont été calculés à l'aide de l'objectif "Croissance des troupeaux" de LDPS2 (tableau 17). Les effets des fluctuations de prix et le rôle du commerce n'ont pas été pris en compte dans cette estimation.
Systèmes de production |
Demande en 2005(*) |
Production en 1995 |
Croissance annuelle moyenne | |||||
1. Production laitière (1) Zone pastorale (2) Zone tempérée (3) Zones tropicale et sub-tropicale |
Lait |
9 900 000 1 800 000 6 800 000 1 300 000 |
tonnes |
Lait |
5 764 000 1 515 000 3 224 000 1 025 000 |
tonnes |
5,6% 1,7% 7,8% 2,4% | |
2. Bouvillons (1) Zone pastorale (2) Zone tempérée (3) Zones tropicales et sub-tropicales |
Viande |
4 900 000 520 000 2 580 000 1 800 000 |
tonnes |
Viande |
3 200 000 400 000 1 600 000 1 200 000 |
tonnes |
4,4% 2,7% 4,9% 4,1% | |
3. Buffles |
Lait |
2 400 000 |
tonnes |
Lait |
2 200 000 |
tonnes |
0,9% | |
4. Moutons (1) Zone pastorale (2) Zone semi-pastorale (3) Zone cultivée |
Viande |
1 400 000 600 000 90 000 710 000 |
tonnes |
Viande |
1 030 000 480 000 70 000 480 000 |
tonnes |
3,1% 2,3% 2,5% 4,0% | |
5. Chèvres (1) Zone pastorale (2) Zone semi-pastorale (3) Zone cultivée |
Viande |
1 100 000 130 000 40 000 930 000 |
tonnes |
Viande |
890 000 130 000 40 000 720 000 |
tonnes |
2,1% 0,0% 0,0% 2,6% | |
6. Porcs |
Viande |
46 500 000 |
tonnes |
Viande |
36 484 000 |
tonnes |
2,5% | |
7. Volailles (poules) |
Viande Oeufs |
11 900 000 17 000 000 |
tonnes tonnes |
Viande Oeufs |
6 450 000 13 414 000 |
tonnes tonnes |
6,3% 2,4% |
(*) Demande estimée = population 2005 x par production par habitant en 1995 x [1 + élasticité revenu x changement de revenu]
source: Population; ONU
PIB; Banque mondiale
Elasticité revenu: viande et oeufs; Simpson et al., 1995
lait; estimé sur la base de production 1995-1990
On a supposé les améliorations et les changements indiqués ci-après:
Type d'animal | Param�tre de productivit� | 1995 | 2005 |
B�tail laitier | Production laiti�re (en tonnes) | 2,0 4,5 |
2,4 5,4 |
Taux de mortalit� des jeunes | 0,7 0,6 |
0,6 0,5 |
|
B�tail de boucherie | Taux de f�condit� | 0,6 0,65 |
0,65 0,7 |
Taux de mortalit� | 0,11 0,08 |
0,10 0,07 |
|
Poids carcasses (tonnes) | 0,18 0,25 |
0,198 0,275 |
|
Demande de puissance de trait (unit�) | 6 mill. 900 mill. |
4,8 mill. 720 mill. |
|
Ovins | Poids carcasses (ovins de boucherie, en tonnes) | ,015 ,017 |
,019 ,015 |
Taux de mortalit� des jeunes | 0,10 0,12 |
0,09 0,11 |
|
Caprins | Poids carcasses (caprins de boucherie, en tonnes) | 0,010 0,014 |
0,012 0,016 |
Taux de mortalit� des jeunes | 0,10 0,12 |
0,09 0,11 |
|
Buffles | Taux de f�condit� | 0,55 | 0,60 |
Demande de puissance de trait (unit�) | 300 mill. | 240 mill. |
La demande de lait de vache et de bufflesse en 2005 a été estimée à 9,9 et 2,4 millions de tonnes, respectivement. Cela suppose des taux de croissance annuels de 5,6 et 0,9 pour cent, respectivement. Les estimations fournies par le module "Objectif de production" indiquent que si la production moyenne de lait par vache augmentait de 20 pour cent, 3 millions de laitières (soit 4,9 millions de têtes au total) suffiraient pour répondre à la demande.
La demande de viande bovine en 2005 a été évaluée à 4,9 millions de tonnes (3,7 kg par habitant), soit une fois et demi la production actuelle. Le module "Objectif de production" indique que plus de 190 millions de têtes seraient nécessaires pour répondre à cette demande, sans augmentation de productivité. Les résultats de l'analyse de sensibilité montrent que le troupeau pourrait être réduit de 5 pour cent si le poids carcasse des bovins de boucherie augmentait de 10 pour cent. Selon LDPS2, le taux d'accroissement du cheptel total est de 2 à 3 pour cent par an et celui de la production en zone pastorale nul en raison de sa faible productivité. Avec LDPS2 on calcule qu'une amélioration du taux de fécondité de 60 (65) pour cent à 65(70) pour cent et du taux de mortalité des jeunes de 11(8) pour cent à 10(7) pour cent entraînerait une amélioration du taux d'accroissement du troupeau de plus de 5 pour cent. Dans ces conditions, en 2005, le cheptel total et la production de viande bovine atteindraient 155 millions de têtes et 4,9 millions de tonnes.
La demande de viande de mouton et de chèvre en 2005 a été évaluée à 1,4 et 1,1 million de tonnes respectivement. Le module "Objectif de production" indique que près de 200 millions de moutons seraient nécessaires pour répondre à la demande si la productivité ne s'améliorait pas, tandis que le module "Croissance des troupeaux" suggère qu'il serait techniquement difficile de porter le troupeau à ce niveau en dix ans. Le déficit de la production par rapport à la demande de viande de mouton en 2005 a été évalué entre 0,1 et 0,2 million de tonnes.
La demande de viande de porc en 2005 a été estimée à 46,5 millions de tonnes, soit 1,3 fois la production actuelle. Environ 80 pour cent de la viande de porc actuellement produite provient du système traditionnel de l'élevage familial. Toutefois, la production de ce système est supposée stable pendant les dix prochaines années car la population rurale n'a pas sensiblement augmenté au cours des cinq dernières années. D'ici 2005, sa contribution à la production totale de viande de porc diminuerait de 60 pour cent. LDPS2 montre que le nombre de porcs élevés en système intensif devrait passer à 140 millions de têtes, soit deux fois et demie, le niveau actuel, et le nombre total de porcs à 490 millions.
La demande de viande et d'oeufs de volailles en 2005 a été évaluée à 11,9 et 17 millions de tonnes respectivement (1,8 et 1,3 fois la production actuelle). La production en système traditionnel familial, qui s'élève actuellement à 1,76 million de tonnes de viande de volaille et à 5 millions de tonnes d'oeufs a été supposée stable elle aussi. LDPS2 montre que 2,3 milliards de pondeuses commerciales (soit 1,4 fois le nombre actuel) et 2,2 milliards de poulets de chair (soit 1,9 fois le nombre actuel) seraient nécessaires pour répondre à la demande.
Demande d'aliments pour animaux
Selon LDPS2 , les besoins en énergie pour la production animale atteindraient en 2005 221 millions d'UBT (1 880 milliards Mcal), soit 1,2 fois les besoins actuels. Cette augmentation se répartit comme suit: 19 millions d'UBT (163 milliards Mcal) pour les bovins, 8 millions d'UBT (71 milliards Mcal) pour les porcs et 8 millions d'UBT (72 milliards Mcal) pour les volailles.
Pour satisfaire la demande énergétique en 2005, on a supposé que l'offre d'énergie augmenterait de 20 pour cent, sauf en ce qui concerne les pâturages et les déchets ménagers (10 pour cent), la paille (40 pour cent) et le maïs et le soja (50 pour cent). La quantité de céréales fourragères et sa contribution à l'offre totale d'énergie atteindraient 168 millions tonnes et près de 30 pour cent, respectivement, en 2005 (Figure 23).
L'application de LDPS2 a permis d'étudier divers systèmes de production, dont la productivité est très différente. LDPS2 est précieux essentiellement pour corriger les incohérences techniques de l'information disponible et pour estimer des valeurs en l'absence de données. D'après les statistiques chinoises, par exemple, la production de viande bovine aurait rapidement augmenté depuis la fin des années 70; toutefois, LDPS2 démontre que tant la production de viande bovine que son taux de croissance ont été surévalués ces dernières années. Il existe, semble-t-il, d'autres incohérences concernant les effectifs et la composition du cheptel bovin dans chaque région. L'analyse de sensibilité de LDPS2 a également été utile à cette fin.
Comme mentionné à propos des moutons, LDPS2 indique le nombre des naissances pendant un an par rapport au nombre de jeunes, quel que soit leur âge, car le modèle LDPS2 a été conçu pour calculer sur une base annuelle. Cela entraîne certains problèmes, y compris pour d'autres modules de calcul. Les utilisateurs sont invités à garder présente à l'esprit cette particularité de LDPS2, notamment dans les cas où le cycle de production est inférieur à un an.
Quelque 20 pour cent de la viande de porc et les deux tiers de la production de viande et d'oeufs de volailles sont censés être produits par le secteur intensif moderne. Ce secteur dépend essentiellement des aliments pour animaux achetés (céréales) et ne possède pas assez de terres pour recycler tout le fumier produit. Or, si le fumier n'est pas correctement recyclé, il existe un risque important de pollution de l'eau. Or, LDPS2 indique la production maximale de fumier en matière sèche, qui est souvent supérieure à la quantité réelle (voir 2.3.4-5). Ces chiffres peuvent servir à une estimation grossière, mais les utilisateurs devront recourir à une autre méthode de calcul s'ils ont besoin de données plus précises, comme les quantités de fumier épandues sur certains champs.
La demande de produits d'origine animale restera soutenue pendant les prochaines décennies, compte tenu de l'augmentation des revenus et de l'urbanisation. Le secteur de la production animale en Chine a amélioré sa productivité afin de faire face à la demande et doit poursuivre cet effort. Il semble en effet que la productivité puisse augmenter encore davantage.
Le principal obstacle à l'expansion de la production animale en Chine est le manque d'aliments pour animaux. Selon LDPS2 , les aliments disponibles sont assurément insuffisants pour nourrir tout le cheptel et les gros ruminants sont sous-alimentés. Or, le Gouvernement chinois a lancé le "Programme pour une production animale économe en céréales" visant à améliorer l'utilisation des sous-produits des cultures et les pâturages. Même en supposant une augmentation des sous-produits des cultures et d'autres ressources alimentaires de 10 à 40 pour cent, il resterait encore près de 170 millions de tonnes de céréales à trouver pour faire face à la demande de produits d'origine animale en 2005. On a utilisé dans cet exemple une estimation très grossière et une étude plus précise s'impose. Toutefois, une utilisation efficace des ressources fourragères sera indispensable à l'avenir. Si le module "Objectif de ressources" n'a pas joué un rôle actif dans ce chapitre, il est toutefois utile pour calculer la taille du troupeau cible et la production possible compte tenu des ressources fourragères disponibles.