IFADUNICEFWFPWHO

ANNEXE 11: Glossaire

Accessibilité économique (ou abordabilité)

Désigne la capacité des gens à acheter des aliments dans leur environnement local. Dans le présent rapport, le coût renvoie à ce que les gens doivent payer pour se procurer une alimentation saine, tandis que l’accessibilité économique renvoie au coût de celle-ci par rapport au revenu de l’individu, après déduction des autres dépenses nécessaires. À la section 2.2, l’abordabilité est déterminée en comparant le coût d’une alimentation saine aux répartitions de revenu disponibles sur la plateforme Pauvreté et inégalités (PIP) de la Banque mondiale. Cette méthode permet de calculer, pour chaque pays, le pourcentage et le nombre de personnes ne pouvant se permettre une alimentation sainebp.

Agriculture urbaine et périurbaine

Par agriculture urbaine et périurbaine, on entend les activités agricoles et processus connexes (transformation, distribution, commercialisation et recyclage, entre autres) qui permettent de produire des aliments et d’autres biens sur des terres et dans divers espaces situés au sein des villes et dans les régions avoisinantes. Ceux-ci mettent en jeu des acteurs, des communautés, des méthodes, des espaces, des politiques, des institutions, des systèmes et des écologies et économies urbains et périurbains, essentiellement en exploitant et régénérant les ressources locales afin de répondre à l’évolution des besoins des populations locales, tout en contribuant à la réalisation de multiples objectifs et fonctions70.

Aléa

Processus, phénomène ou activité humaine pouvant faire des morts ou des blessés ou avoir d’autres effets sur la santé, ainsi qu’entraîner des dégâts matériels, des perturbations socioéconomiques ou une dégradation de l’environnement66.

Alimentation saine

Qualifie une alimentation qui: 1) commence tôt dans la vie avec la mise en place rapide d’un allaitement, exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois et poursuivi jusqu’à deux ans et au-delà, combiné à une alimentation complémentaire adaptée; 2) s’appuie sur une grande diversité d’aliments non ou peu transformés, répartis de manière équilibrée entre les groupes d’aliments, et limitant les produits et les boissons hautement transformés; 3) comprend des céréales complètes, des légumineuses, des fruits à coque ainsi qu’une abondance et large variété de fruits et légumes; 4) peut comprendre des quantités modérées d’œufs, de produits laitiers, de volaille et de poisson, ainsi que de petites quantités de viande rouge; 5) comprend une eau sûre et propre comme boisson de choix; 6) est adéquate (c’est-à-dire qu’elle répond aux besoins, sans les dépasser) en énergie et en nutriments de sorte à assurer la croissance et le développement, et à répondre aux besoins d’une vie active et saine, tout au long de la vie; 7) est conforme aux directives émises par l’OMS pour réduire le risque de maladies non transmissibles liées à l’alimentation et garantir la santé et le bien-être de la population générale; 8) contient des niveaux minimaux, voire nuls si possible, d’agents pathogènes, de toxines et d’autres agents susceptibles de provoquer des maladies d’origine alimentaire. D’après les directives de l’OMS, dans une alimentation saine, moins de 30 pour cent de l’apport énergétique total provient des lipides, les graisses saturées étant remplacées par des graisses insaturées et les graisses trans industrielles étant éliminées; moins de 10 pour cent de l’apport énergétique total provient de sucres libres (de préférence moins de 5 pour cent); la consommation de fruits et de légumes est d’au moins 400 g par jour; et la consommation de sel (iodé) ne dépasse pas 5 g par jour.

Aliments à densité énergétique élevée

Aliments à haute teneur en calories (énergie) par rapport à leur masse ou à leur volume.

Aliments consommés hors domicile

Tous les repas (petit-déjeuner et brunch, déjeuner, dîner et collations) ainsi que les boissons non alcoolisées – y compris les plats de restauration rapide, à emporter ou en livraison – qui sont consommés dans des snack-bars, des buffets et des cafétérias, ou dans des restaurants proprement dits, et les repas achetés à des distributeurs automatiques ou des vendeurs ambulants. Font partie de cette catégorie les repas pris en pension ou dans une cantine (notamment en milieu scolaire), les repas faisant office de paiement, les plats préparés par des traiteurs à l’occasion d’événements particuliers, comme les mariages, les bar-mitsva ou les confirmations, les déjeuners scolaires et les repas pris au cours de déplacementsbq.

Aliments de base

Aliments consommés régulièrement et en quantité telle qu’ils constituent la part dominante du régime alimentaire et fournissent une importante proportion de l’énergie totale. Les principaux types d’aliment de base sont les céréales (riz, maïs, blé, seigle, orge, avoine, millet, sorgho, etc.), les racines et tubercules (pommes de terre, manioc, igname, etc.) et les légumineuses (haricots, lentilles, soja, etc.)55.

Aliments d’origine animale

Tous les types de viande, volaille, poisson, mollusques et crustacés, insectes, vers, œufs, lait, fromage, yaourt et autres produits laitiers47, 55.

Aliments hautement transformés

Aliments ayant fait l’objet d’une préparation industrielle, y compris dans une boulangerie ou un établissement de restauration, et pouvant être consommés en l’état ou presque, juste réchauffés ou cuits (comme le pain, les céréales pour petit-déjeuner, le fromage, les sauces du commerce ou les aliments en boîte, notamment les confitures, les gâteaux industriels, les viandes transformées, les biscuits et les sauces)41. Les aliments hautement transformés peuvent contenir des quantités très élevées de sel, de sucres libres et de graisses saturées ou trans, autant d’ingrédients qui, consommés en grande quantité, sont susceptibles de dégrader la qualité de l’alimentationbr.

Aliments nutritifs

Aliments ne présentant pas de danger pour la santé et apportant des nutriments essentiels tels que des vitamines et des minéraux (micronutriments), des fibres et d’autres composantes d’une alimentation saine qui ont des effets bénéfiques sur la croissance, la santé et le développement et qui constituent un rempart contre la malnutrition. Dans les aliments nutritifs, la présence de nutriments considérés comme préoccupants pour la santé publique, tels que les graisses saturées, les sucres libres et le sel/sodium, est réduite au minimum, les acides gras trans résultant de la production industrielle sont éliminés et le sel est iodisé.

Besoins énergétiques alimentaires

Apport énergétique des aliments, mesuré en kilojoules ou en kilocalories (souvent appelées «calories), nécessaire pour entretenir les fonctions vitales, être en bonne santé et avoir une activité normale. Les besoins énergétiques alimentaires dépendent de l’âge, du sexe, de la taille et du niveau d’activité physique. L’enfant, pour qu’il ait une croissance et un développement optimaux, et la femme enceinte, de même que la femme allaitante, pour qu’elle produise du lait, ont besoin d’un apport énergétique supplémentaire, pour la bonne santé de la mère et de l’enfant.

Changement climatique

Variation de l’état du climat, qu’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus57.

Chocs climatiques

Terme désignant non seulement les perturbations touchant les régimes pluviométriques habituels et les tendances des températures, mais aussi des phénomènes complexes tels que les sécheresses et les inondations. Équivalent à la notion d’aléa naturel ou de stress, ce phénomène exogène peut avoir une incidence préjudiciable sur la sécurité alimentaire et la nutrition, selon la vulnérabilité de l’individu, du ménage, de la communauté ou des systèmes considérés59, 60, 61, 62.

Choc économique

Événement inattendu ou imprévisible, extérieur à l’économie considérée et susceptible de lui causer du tort ou au contraire de la stimuler. Une crise financière mondiale conduisant à un resserrement du crédit bancaire ou le fléchissement économique de l’un des principaux partenaires commerciaux d’un pays sont des chocs s’exerçant sur la demande qui peuvent avoir de multiples effets sur les dépenses et l’investissement. Une flambée des prix du pétrole ou du gaz, des catastrophes naturelles entraînant une chute brutale de la production, ou des conflits qui perturbent les échanges et la production sont autant d’exemples de chocs agissant sur l’offre.

Climat

Dans son sens étroit, désigne en général le temps moyen ou, plus précisément, se réfère à une description statistique fondée sur les moyennes et la variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes variant de quelques mois à des milliers, voire à des millions d’années57.

Commercialisation de produits alimentaires et agricoles

Ensemble des programmes collectifs portant sur les installations après production et des autres services conçus pour améliorer les conditions de développement des marchés de l’alimentation et l’agriculture – cela couvre tous les stades de la chaîne de valeur des produits, de la fourniture d’intrants aux exploitations jusqu’aux marchés de détail. Il peut s’agir aussi bien de systèmes de classification des produits selon des critères de qualité que de services liés aux machines agricoles, par exemple. Ces services peuvent aussi avoir pour but de diminuer les pertes après récolte, de réduire les coûts de transaction, de faciliter les échanges ou de renforcer ou développer les réseaux d’approvisionnement.

Conditions météorologiques

Conditions atmosphériques considérées sur une courte période (de quelques minutes à quelques jours), à la différence du climat qui représente la façon dont l’atmosphère se comporte sur des périodes relativement longues (évolution dans le temps de la moyenne des conditions météorologiques calculée sur une période longue). La différence entre les conditions météorologiques et le climat est une mesure de temps (voir les définitions du climat, du changement climatique, de la variabilité du climat et des extrêmes climatiques)71.

Conflit

Le conflit est entendu dans le présent rapport comme la lutte que se livrent des groupes interdépendants qui ont des incompatibilités, réelles ou perçues comme telles, au regard de leurs besoins, valeurs, objectifs, ressources ou intentions. Cette définition englobe (mais ne s’y limite pas) les conflits armés – qui sont des affrontements organisés et collectifs violents entre au moins deux parties, lesquelles peuvent être étatiques ou non.

Continuum rural-urbain

Manière d’aborder les relations spatiales entre zones rurales et zones urbaines sous l’angle d’un continuum, et non selon la dichotomie plus classique entre ces zones. Du point de vue du continuum rural-urbain, les zones rurales et les zones urbaines ne sont pas des espaces séparés, mais les deux extrémités d’un spectre constitué d’établissements humains et de zones d’influence de différentes tailles ainsi que des liens qui les unissent.

Dimensions de la sécurité alimentaire

Dans le présent rapport, les dimensions de la sécurité alimentaire renvoient aux quatre dimensions traditionnelles de la sécurité alimentaire:

  1. Disponibilités – cette dimension a trait aux disponibilités effectives ou potentielles en aliments, ce qui recouvre notamment la production, les réserves alimentaires, les marchés et les transports, et les aliments prélevés dans la nature.
  2. Accès – si des disponibilités existent, effectivement ou potentiellement, il faut alors se demander si les ménages et les personnes ont un accès physique et économique suffisant à ces aliments.
  3. Utilisation – si des disponibilités existent et si les ménages y ont accès, il faut alors se demander si les ménages consomment au maximum des aliments constituant un apport nutritionnel et énergétique adéquat. Un apport suffisant en calories et en nutriments résulte de soins et de pratiques d’alimentation corrects, de la préparation des aliments, de la diversité du régime alimentaire, de la façon dont les aliments sont répartis au sein des ménages, et du fait que les ménages disposent ou non d’eau propre, de systèmes d’assainissement et de soins de santé. Joint à une bonne métabolisation des aliments consommés, cet apport détermine l’état nutritionnel des personnes.
  4. Stabilité – quand les conditions des trois premières dimensions sont suffisamment remplies, il convient de s’intéresser à la stabilité de l’ensemble du système, et de veiller à ce que les ménages soient toujours en situation de sécurité alimentaire. Les problèmes sur ce point peuvent renvoyer à une instabilité à court terme (qui peut conduire à une insécurité alimentaire aiguë) ou à une instabilité à moyen ou long terme (qui peut entraîner une insécurité alimentaire chronique). Les facteurs à l’origine de l’instabilité peuvent être d’ordre climatique, économique, social ou politique.

Le présent rapport fait aussi référence à deux autres dimensions de la sécurité alimentaire, proposées par le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE) du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA); toutefois, il n’y a pas d’accord formel de la part de la FAO ou d’autres concernant ces deux dimensions, ni d’accord négocié concernant le libellé. Ces deux dimensions sont toutefois prises en considération ici en raison de leur pertinence dans le contexte du présent rapport. Ces deux dimensions supplémentaires de la sécurité alimentaire sont renforcées dans l’interprétation théorique et juridique du droit à l’alimentation, et sont actuellement définies ainsi:

  1. L’agencéité désigne la faculté qu’ont les personnes, individuellement ou collectivement, de choisir par elles-mêmes les aliments qu’elles consomment, les aliments qu’elles produisent et la manière dont ces aliments sont produits, transformés et distribués au sein des systèmes alimentaires, et de participer aux processus qui façonnent les politiques et la gouvernance des systèmes alimentaires64.
  2. La durabilité renvoie à la capacité des systèmes alimentaires, sur le long terme, d’assurer la sécurité alimentaire et la nutrition sans compromettre les bases économique, sociale et environnementale nécessaires à la sécurité alimentaire et à la nutrition des générations futures64.
Dénutrition

Conséquence d’un apport nutritionnel insuffisant sur le plan quantitatif ou qualitatif, et/ou d’une mauvaise absorption ou d’une mauvaise métabolisation des nutriments consommés consécutives à des maladies répétées. La dénutrition peut se traduire par un poids insuffisant par rapport à l’âge, une taille trop petite par rapport à l’âge (retard de croissance), un poids dangereusement faible par rapport à la taille (émaciation) ou encore une carence en vitamines et en minéraux (carence en micronutriments).

Échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (échelle FIES)

Échelle permettant d’établir − à partir d’une mesure de l’expérience vécue de l’accès à la nourriture − des niveaux d’insécurité alimentaire susceptibles d’être comparés d’un contexte à un autre. Repose sur des données obtenues en demandant aux personnes directement, à l’aide d’enquêtes, si elles ont vécu des situations ou adopté des comportements dont on sait qu’ils correspondent à un accès restreint à la nourriture.

Émaciation

Poids insuffisant par rapport à la taille, résultant en général d’une perte de poids associée à une période récente d’apports caloriques insuffisants et/ou à une maladie. Chez l’enfant de moins de 5 ans, l’émaciation est caractérisée par un rapport poids/taille inférieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS.

Environnement alimentaire

Contexte physique, économique, politique et socioculturel dans lequel les consommateurs interagissent avec les systèmes agroalimentaires pour prendre des décisions quant à l’achat, la préparation et la consommation d’aliments63.

État nutritionnel

État physiologique d’une personne résultant de la relation entre l’apport et les besoins en nutriments, ainsi que de la capacité de l’organisme à digérer, absorber et utiliser ces nutriments.

Excès pondéral (ou surpoids) et obésité

Poids corporel supérieur à la normale compte tenu de la taille, en raison d’une accumulation excessive de graisse. Cet état de fait est généralement le signe que la quantité de calories consommées est supérieure à celle des calories dépensées. Chez l’adulte, l’excès pondéral est caractérisé par un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 25 kg/m2, et l’obésité par un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m2. Chez l’enfant de moins de 5 ans, l’excès pondéral est caractérisé par un rapport poids/taille supérieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS; l’obésité est caractérisée par un rapport poids/taille supérieur de trois écarts types ou plus à la valeur médiane de ces mêmes normes67.

Extrême climatique (phénomène météorologique ou climatique extrême)

Phénomène caractérisé par le fait qu’une variable météorologique ou climatique prend une valeur située au-dessus (ou au-dessous) d’un seuil proche de la limite supérieure (ou inférieure) de la plage des valeurs observées pour cette variable. Par souci de simplicité, on emploiera le terme «extrême climatique» pour désigner indifféremment un phénomène extrême météorologique ou climatique58.

Faim

Sensation physique pénible voire douloureuse causée par une consommation alimentaire ne permettant pas un apport énergétique suffisant. Dans le présent rapport, la faim est mesurée par la prévalence de la sous-alimentation et le terme est synonyme de sous-alimentation chronique.

Fléchissement économique

Période de recul de l’activité économique ou de croissance négative telle que mesurée par le taux de croissance du PIB réel. Ce terme est synonyme de récession économique, un fléchissement temporaire ou de courte durée de la croissance économique qui se produit généralement sur deux trimestres consécutifs au minimum. Dans les analyses et les figures du présent rapport, le repérage d’un fléchissement économique se fait en utilisant l’année comme période de référence.

Gouvernance

Par gouvernance, on entend les règles, les organisations et les processus, tant formels qu’informels, au moyen desquels les acteurs publics et privés expriment leurs intérêts et prennent et mettent en œuvre des décisions65.

Inondation

Submersion par l’eau débordant du lit normal d’un cours d’eau ou d’autres masses d’eau, ou accumulation d’eau sur des zones qui ne sont pas normalement submergées. On englobe sous ce terme les crues fluviales, les crues éclair, les crues en milieu urbain, les inondations pluviales, les débordements d’égouts, les inondations côtières et les crues de rupture de lacs glaciaires57.

Insécurité alimentaire aiguë

Insécurité alimentaire sévissant dans une zone et à un moment précis et dont le niveau de gravité menace des vies ou des moyens d’existence, voire les deux, quels qu’en soient les causes, le contexte ou la durée. Joue un rôle important dans l’orientation stratégique de mesures ciblant des objectifs à court terme de prévention, d’atténuation ou de réduction de l’insécurité alimentaire grave54.

Insécurité alimentaire grave

Niveau de gravité de l’insécurité alimentaire, déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue, se caractérisant par le fait que les personnes concernées ont probablement épuisé leurs réserves alimentaires, ont connu la faim et, au degré le plus avancé, sont restées plusieurs jours sans manger, mettant leur santé et leur bien-être en grand danger.

Insécurité alimentaire modérée

Niveau de gravité de l’insécurité alimentaire, déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue, se caractérisant par le fait que les personnes concernées ne sont pas certaines de pouvoir se procurer à manger et ont été contraintes, à un moment ou à un autre durant l’année, de réduire la qualité et/ou la quantité des aliments consommés, en raison d’un manque d’argent ou d’autres ressources. L’insécurité alimentaire modérée renvoie donc à un manque de régularité dans l’accès à la nourriture, qui diminue la qualité de l’alimentation, perturbe les habitudes alimentaires normales et peut avoir des conséquences défavorables sur la nutrition, la santé et le bien-être.

Macronutriments

Les macronutriments sont nécessaires en grandes quantités (ils sont mesurés en grammes) et constituent la principale source d’énergie et de masse (volume) dans notre alimentation. Ils comprennent les glucides, les protides et les lipides. Ils sont la principale source d’énergie alimentaire, laquelle se mesure en calories. Il est essentiel pour chacun d’avoir un apport énergétique suffisant pour assurer la croissance et le développement du corps et une bonne santé. Les glucides, les protides et les lipides, en plus de fournir de l’énergie, remplissent chacun des fonctions très spécifiques dans le corps et doivent être disponibles en quantité suffisante pour remplir ces fonctions.

Malnutrition

Condition physiologique anormale provoquée par une consommation insuffisante, déséquilibrée ou excessive de macronutriments et/ou de micronutriments. La malnutrition comprend les problèmes de dénutrition (retard de croissance et émaciation des enfants et carences en vitamines et minéraux) ainsi que les situations d’excès pondéral et d’obésité.

Micronutriments

Les micronutriments comprennent les vitamines et les minéraux et sont nécessaires en quantités très faibles (micro), mais spécifiques. Les vitamines et les minéraux présents dans les aliments sont nécessaires à la croissance, au développement et au bon fonctionnement de l’organisme et sont essentiels à notre santé et à notre bien-être. Notre corps a besoin d’un certain nombre de vitamines et de minéraux différents, chacun ayant une fonction spécifique dans l’organisme et devant être disponible en quantités différentes et suffisantes.

Pauvreté extrême

Renvoie au pourcentage de la population vivant avec moins de 2,15 USD par jour (prix PPA de 2017) dans un pays et pour une année donnés33.

Phénomène météorologique ou climatique extrême

Phénomène caractérisé par le fait qu’une variable météorologique ou climatique prend une valeur située au-dessus (ou au-dessous) d’un seuil proche de la limite supérieure (ou inférieure) de la plage des valeurs observées pour cette variable. Nombre de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes résultent de la variabilité naturelle du climat, et les variations naturelles décennales et multidécennales du climat servent de toile de fond aux changements climatiques d’origine anthropique. Même en l’absence de changements dus à l’activité humaine, il se produirait divers phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes.

Prévalence de la sous-alimentation

Estimation de la proportion de la population n’ayant pas un apport énergétique alimentaire suffisant pour mener une vie active et saine. Cet indicateur est utilisé depuis longtemps par la FAO pour surveiller la faim aux niveaux mondial et régional et est aussi l’indicateur 2.1.1 des objectifs de développement durable (ODD).

Qualité de l’alimentation

Comprend quatre aspects clés: la diversité (diversité des groupes d’aliments et diversité au sein des groupes), l’adéquation (suffisance des nutriments ou des groupes d’aliments par rapport aux besoins), la modération (aliments et nutriments qui doivent être consommés avec modération) et l’équilibre général (composition de l’apport en macronutriments). L’exposition aux risques liés à la sécurité sanitaire des aliments est un autre aspect important de la qualité.

Ralentissement de la croissance économique

Ralentissement du rythme de croissance de l’activité économique par rapport à la période antérieure. Se produit quand la croissance du PIB réel baisse d’une période sur l’autre, tout en restant positive. Dans les analyses et les figures du présent rapport, le repérage d’un ralentissement de la croissance économique se fait en utilisant l’année comme période de référence, bien que la mesure habituelle soit plutôt le trimestre.

Résilience

Capacité des personnes, des ménages, des communautés, des villes, des institutions, des systèmes et des sociétés exposés à une grande diversité d’aléas de prévenir, d’affronter et d’amortir les conséquences de ceux-ci, de s’y adapter, d’y faire face et de s’en relever, de façon positive, efficiente et efficace, tout en conservant un niveau acceptable de fonctionnement et sans compromettre les perspectives à long terme de développement durable, la paix et la sécurité, les droits de l’homme et le bien-être de tous68.

Retard de croissance

Petite taille par rapport à l’âge, trahissant un ou plusieurs épisodes antérieurs prolongés de dénutrition. Chez l’enfant de moins de 5 ans, le retard de croissance est caractérisé par un rapport taille/âge inférieur de deux écarts types ou plus à la valeur médiane des normes de croissance de l’enfant définies par l’OMS.

Risque

Probabilité ou éventualité que des événements dangereux se produisent ou que des tendances préjudiciables se concrétisent, multipliée par les conséquences de ces événements ou tendances. Le risque d’insécurité alimentaire est la probabilité que l’interaction entre un aléa/un choc/une perturbation naturel(le) ou induit(e) par l’homme et une situation de vulnérabilité aboutisse à une insécurité alimentaire.

Sécheresse

Temps anormalement sec pendant une période suffisamment longue pour causer un grave déséquilibre hydrologique57.

Sécurité alimentaire

Situation dans laquelle chacun a, à tout moment, un accès matériel, social et économique à une nourriture suffisante, sûre et nutritive de nature à satisfaire ses besoins et préférences alimentaires et peut ainsi mener une vie saine et active. Suivant cette définition, on peut distinguer quatre dimensions de la sécurité alimentaire: disponibilités alimentaires, accès économique et matériel aux aliments, utilisation des aliments, et stabilité dans le temps. Le concept de sécurité alimentaire évolue de sorte à prendre en compte l’importance centrale de l’agencéité et de la durabilité. On trouvera une définition de ces deux éléments supplémentaires dans le présent glossaire.

Segments aval des chaînes d’approvisionnement alimentaire

Il s’agit des segments des chaînes d’approvisionnement alimentaire qui sont plus directement liés aux achats des consommateurs, à savoir la commercialisation, la vente au détail et le commerce.

Segments intermédiaires des chaînes d’approvisionnement alimentaire

Comprennent les activités liées à la logistique, à la transformation et à la vente en gros d’aliments qui se déroulent après la sortie de l’exploitation agricole. Il s’agit notamment du nettoyage, du tri, du conditionnement, du transport, du stockage et de la vente en gros de produits agricoles et alimentaires.

Soins de santé

Fourniture organisée de soins médicaux à des individus ou à la communauté, à savoir services fournis aux individus ou à la communauté par des prestataires de services de soins de santé dans le but d’améliorer, de maintenir, de surveiller ou de rétablir la santé.

Sous-alimentation

Situation dans laquelle la consommation alimentaire habituelle d’un individu est insuffisante pour fournir l’apport énergétique alimentaire nécessaire à une vie normale, active et saine. Dans le présent rapport, le terme «faim» est synonyme de sous-alimentation chronique. On utilise la prévalence de la sous-alimentation pour mesurer la faim.

Soutien aux services d’intérêt général

Désigne les dépenses publiques (ou les transferts d’argent public) permettant de fournir des biens et des services publics ou collectifs et de créer ainsi des conditions favorables à un développement écologiquement durable du secteur de l’alimentation et de l’agriculture. Ces services relient tous les acteurs économiques des chaînes d’approvisionnement alimentaire et soutiennent le lien entre producteurs et consommateurs. Parmi les plus courants, on peut citer la recherche-développement et le transfert de connaissances, les services d’inspection, les infrastructures relatives à l’agriculture, la détention de stocks publics ainsi que la commercialisation et le marketing de produits alimentaires et agricoles.

Subventions

Transferts d’argent public décidés par les États dans le cadre de mesures, de projets ou de programmes publics et opérés au bénéfice d’acteurs individuels du secteur de l’alimentation et de l’agriculture, tels que les agriculteurs (subventions aux producteurs) ou les consommateurs (subventions aux consommateurs). Les subventions aux producteurs visent à réduire les coûts de production ou à augmenter le revenu agricole des exploitations et peuvent être accordées en fonction de la production ou de l’utilisation d’intrants ou d’autres facteurs de production. Les subventions aux consommateurs comprennent les transferts opérés dans le cadre de programmes de protection sociale (versés au consommateur final) et les subventions visant à faire baisser le coût de l’alimentation (octroyées aux intermédiaires, comme les transformateurs, les négociants ou les transporteurs).

Subventions aux intrants

Transferts d’argent public aux producteurs agricoles, découlant de mesures fondées sur l’utilisation d’intrants dans les exploitations ou de mesures liées à la fourniture de ces intrants.

Systèmes agroalimentaires

Expression de plus en plus employée dans le contexte de la transformation des systèmes alimentaires qui vise à rendre ceux-ci plus durables et plus inclusifs. Cette expression couvre un champ plus vaste du fait qu’elle englobe les systèmes agricoles et alimentaires ainsi que les produits agricoles alimentaires et non alimentaires, avec des chevauchements évidents. Les systèmes agroalimentaires comprennent l’ensemble des acteurs – et de leurs activités interdépendantes d’ajout de valeur – participant à la production, au groupage, à la transformation, à la distribution et à la consommation des produits alimentaires ainsi qu’à l’élimination des déchets correspondants. Ils englobent tous les produits alimentaires issus de la production végétale et animale, de la forêt, de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que les contextes plus larges, économiques, sociétaux et naturels, dans lesquels ces divers systèmes de production sont intégrés.

Transformation structurelle

Théorie décrivant la transformation des économies, amorcée par une augmentation de la productivité agricole dans les zones rurales qui aboutit à des excédents agricoles. Le revenu supplémentaire dégagé de ces excédents crée ensuite une demande concernant d’autres biens et services, qui stimule les secteurs non agricoles de l’économie. En conséquence, il s’opère une transition progressive des emplois du secteur primaire (agriculture) vers les secteurs secondaire et tertiaire, généralement situés en milieu urbain. Cette transition encourage l’exode rural, ce qui entraîne une transformation économique, à savoir le passage d’une économie principalement agraire à une économie nationale plus diversifiée, attirant davantage de ruraux vers les zones urbaines69.

Transition nutritionnelle

Avec l’augmentation des revenus et l’urbanisation des populations, les aliments riches en glucides complexes et en fibres font place à des aliments à plus forte densité énergétique, plus riches en sucre, en matières grasses et/ou en sel. Ces tendances mondiales s’accompagnent d’une transition démographique qui va dans le sens d’une augmentation de l’espérance de vie et d’une réduction des taux de fécondité. Parallèlement, les maladies infectieuses et carentielles reculent dans les schémas de morbidité, remplacées par des taux plus élevés d’obésité et de surpoids et de maladies non transmissibles liées à l’alimentation, notamment les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et certains types de cancer.

Variabilité du climat

Variations de l’état moyen et d’autres variables statistiques (écarts-types, fréquence des extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles spatiales et temporelles au-delà de la variabilité propre à des phénomènes météorologiques particuliers. La variabilité peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique (variabilité interne) ou à des variations des forçages externes anthropiques ou naturels (variabilité externe)57.

Vulnérabilité

Condition provoquée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux qui ont pour effet de rendre les personnes, les communautés, les biens matériels ou les systèmes plus sensibles aux aléas66. La vulnérabilité à l’insécurité alimentaire désigne l’ensemble des conditions susceptibles d’accroître la sensibilité d’un ménage aux conséquences d’un dérèglement ou d’un aléa sur la sécurité alimentaire.

Urbanisation

Processus multidimensionnel d’ordre social, culturel, économique et physique qui découle de la croissance des populations urbaines, de l’expansion géographique des villes (reclassement de zones rurales en zones urbaines) et de l’exode rural. Ce processus est variable et dépend du contexte; il est sous-tendu par des facteurs interdépendants qui comprennent diverses évolutions économiques, telles que l’essor de l’agriculture, les choix en matière de politiques, la disponibilité des ressources naturelles et d’autres événements comme des conflits ou des dégradations de l’environnement69.

Zone d’influence

Dans le présent rapport, ce terme fait référence aux localités rurales gravitant autour d’un centre urbain en ce qui concerne l’accès aux marchés, aux services et à l’emploi. Cette notion se fonde sur la théorie des lieux centraux56, qui tient compte de l’interdépendance fonctionnelle entre un lieu central (autrement dit une petite ville ou un centre urbain) et la zone rurale environnante, ainsi que du niveau hiérarchique des biens et des services procurés par le lieu central36.

back to top