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Le travail de la FAO


Comité consultatif FAO de la pâte et du papier
Techniques de boisement de la savane en Afrique

Comité consultatif FAO de la pâte et du papier

Le Comité consultatif FAO de la pâte et du papier a tenu sa cinquième session à Rome les 27 et 28 avril 1964, sous la présidence de R.M. Fowler, Président de la Canadian Pulp and Paper Association.

La première tâche du Comité était d'examiner les activités de la FAO au cours de l'année écoulée et son programme de travail pour 1964/65. Le Comité s'est déclaré satisfait de l'achèvement de l'étude spéciale intitulée: Pâte et papier en Europe occidentale: Perspectives, dont l'initiative émane du Comité lui-même. Cette étude, financée par l'industrie de la pâte et du papier des pays intéressés, a été favorablement reçue à sa publication. Le Comité s'est également félicité de la contribution apportée par le Groupe consultatif FAO/CEPAL pour l'Amérique latine au développement du secteur de la pâte et du papier dans cette région, et a approuvé l'élargissement des attributions de ce groupe à toutes les industries forestières, grâce à des crédits de l'assistance technique. Il a appris avec intérêt qu'un groupe analogue était sur le point d'être constitué en liaison avec la Commission économique pour l'Afrique, pour desservir l'Afrique et le Proche-Orient, et il a regretté que les crédits ne permettent pas encore la création d'un organe similaire pour l'Asie et l'Extrême-Orient.

Le Comité a eu le plaisir d'accueillir à sa session le Président du Comité des pâtes et papiers de l'OCDE, M.E. Lagergren et le Directeur de la Division industrielle de l'OCDE, M. R. du Vivier. Il s'est félicité de l'harmonisation atteinte parmi les Etats Membres de l'OCDE dans le domaine des statistiques de la pâte et du papier et a recommandé que les propositions de l'OCDE, une fois adoptées, soient généralement appliquées dans tous les Etats Membres de la FAO.

L'efficacité de la collaboration existant désormais entre la FAO et l'OCDE devrait éliminer les doubles emplois. Le Comité a réaffirmé que la FAO est, à son sens, l'instance la mieux appropriée pour centraliser à l'échelle mondiale les travaux internationaux relatifs aux industries forestières, y compris celles de la pâte et du papier.

Un rapport du Secrétariat sur l'économie comparée de l'établissement et du fonctionnement de nouvelles fabriques de pâte pour l'exportation (exemples théoriques) en Scandinavie, dans la région pacifique nord-ouest de l'Amérique, en Afrique orientale et en Amérique du Sud occidentale a fait l'objet de débats animés. Une fois revisé conformément aux suggestions des membres du Comité, ce rapport, qui semble pratiquement unique en son genre, devrait être publié.

Le Comité a également étudié une enquête du Secrétariat sur les capacités actuelles de production de pâte et de papier dans le monde et sur la capacité prévisible pour 1967 d'après les plans d'expansion connus. Selon cette enquête, la capacité mondiale de production de papier et carton aurait augmenté de 5,7 pour cent par an entre 1960 et 1964, passant de 82,5 à 103 millions de tonnes; pour la pâte à papier, le taux d'expansion aurait été de 5,8 pour cent par an (de 65,6 à 82,3 millions de tonnes) et pour la pâte à dissoudre de 5,1 pour cent (de 4,0 à 4,9 millions de tonnes). La capacité nominale prévue pour ces trois types de production en 1967 est respectivement de 111,9, 90,2 et 5,3 millions de tonnes, mais ces chiffres seront probablement dépassés, car tous les pays n'ont naturellement pas encore communiqué leurs plans d'expansion. Le taux d'accroissement de la capacité de production de papier journal atteindra vraisemblablement 5,0 pour cent de 1964 à 1965 (contre 4,1 pour cent de 1960 à 1964), mais il tombera probablement à 2,8 pour cent en 1965/66 et à 2,2, pour cent en 1966/67.

De l'avis du Comité, cette enquête est utile pour les gouvernements comme pour l'industrie et l'expérience montre que des prévisions de capacité valables peuvent être établies jusqu'à trois ans à l'avance. Le Comité a exprimé le voeu que l'enquête sur la capacité soit mise à jour à l'aide des données les plus récentes de production et de consommation.

En ce qui concerne les besoins à court et moyen terme en matière d'enseignement et de formation de techniciens pour les industries de la pâte et du papier, qui avaient fait l'objet de documents du Secrétariat, la FAO devrait, de l'avis du Comité, poursuivre ses efforts pour intégrer recherche et enseignement dans les nouveaux établissements de formation professionnelle dont la création est envisagée. La formation du personnel à tous les niveaux devrait être développée de manière simultanée et équilibrée. En ce qui concerne la formation des ingénieurs diplômés, des moyens existants sont généralement suffisants, mais pour ce qui est de la formation des cadres moyens et du personnel subalterne, on voit se poser à cet égard certains problèmes que le Comité a étudiés plus en détail. Dans les pays en voie de développement, une solution à court terme peut consister à organiser des cours de formation «sur le tas» et des cours de formation de «dépanneurs»: la FAO envisage de tenir un séminaire pilote sur ce sujet et les membres du Comité se sont déclarés disposés à aider et à conseiller le Secrétariat dans cette tâche.

Dans bien des cas, certains problèmes de recherche qui se posent aux pays en voie de développement pourraient se résoudre plus rapidement et à bien moindres frais s'ils étaient confiés à des établissements existant dans les pays développés (éventuellement dans le cadre d'une aide bilatérale) plutôt qu'à des organismes créés en propre par les pays intéressés.

Les membres du Comité ont pris note de l'étude spéciale préparée par la Division des forêts et produits forestiers à l'intention de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, étude dont le lecteur trouvera un extrait ailleurs dans le présent numéro. Le Comité a approuvé le plan général de l'étude, mais certains membres ont exprimé des réserves, particulièrement en ce qui concerne la possibilité d'appliquer des solutions bilatérales.

En ce qui concerne sa propre composition, le Comité est convenu qu'il y aurait lieu de l'élargir du point de vue de la représentation géographique, mais il a estimé qu'il n'était ni souhaitable, ni obligatoire de par son mandat que les divers secteurs de la consommation soient représentés en son sein.

Le Comité a finalement remercié M.R. Fowler, qui le préside depuis sa création, de son dévouement infatigable. M. Fowler, faisant remarquer que son mandat était arrivé à terme, a exprimé le désir de se retirer, soulignant l'utilité d'un roulement des charges, mais le Comité l'a prié à l'unanimité d'accepter le renouvellement de son mandat. Ayant cédé à ces instances, M. Fowler a été réélu par acclamations.

LISTE DES PARTICIPANTS

PRÉSIDENT


R. M. Fowler

Président

 

Canadian Pulp and Paper Association

  Montreal, Canada
MEMBRES ET SUPPLÉANTS  

I. B. Chenoweth (S)

Manager, Trade Section


Canadian Pulp and Paper Association


Montreal, Canada

J. O. Söderhjelm

Itä-Kaivopuisto 11 B


Helsinki, Finlande

L. K. Kirves (S)

Managing Director,


Central Association of Finnish Woodworking Industries


Helsinki, Finlande

J. P. Lévy

Directeur des industries diverses et des textiles au


Ministère de l'industrie et du commerce


Paris, France

S. Beracha (S)

Vice-Président délégué,


Union industrielle des industries du papier et carton


Paris, France

H. Niethammer

Heubergweg 11/8201 Raubling, Obb.


République fédérale d'Allemagne

V. Podder

Works Director,


Rohtas Industries Ltd.,


Dalmianagar, Inde

V. Amici

Capo del Servicio Tecnico


Ente Nazionale per la Cellusosa e per la Carta


Rome, Italie

C. Quintana

Industrial Programming Manager,


Nacional Financiera S.A.,


Mexico, Mexique

L. Sjunnesson

Director,


Swedish Cellulose Association


Stockholm, Suède

E. Landberg (S)

Director,


Swedish Paper Makers' Association


Stockholm, Suède

H. Kamel

Managing Director,


Sugar and Pulp Industry Company,


Le Caire (R.A.U.)

J.T.F. Langley

Deputy Vice President,


British Paper and Board Makers' Association


London, Royaume-Uni

R. E. O'Connor

Executive Vice President,


American Pulp and Paper Association


New York, Etats-Unis

OBSERVATEURS


R. Lagergren

Président du Comité de la pâte et du papier


O.C.D.E.


Stockholm, Suède

R. du Vivier

Chef de la Division de l'Industrie,


O.C.D.E.


Paris, France

M. C. Dobrow

Consultant on International Trade


American Pulp and Paper Association


New York, Etats-Unis

G. J. Ticoulat

Vice-President


Crown Zellerbach Corporation,


San Francisco, Etats-Unis

CONSULTANT


Arne Sundelin

Institute for International Economic Studies


University of Stockholm


Stockholm, Suède

LES MEMBRES SUIVANTS N'ONT PAS PU PARTICIPER A LA RÉUNION:

S. Gagliardi

Vice-President,


Celulosa Argentina


Buenos Aires, Argentine

R. W. Henry

Managing Director,


Australian Newsprint Mills Ltd.,


Boyer, Tasmania, Australie

O. Lorenzo-Fernandez

Ministry of Finance,


Rio de Janeiro, Brésil

F. Léniz

Gerente de Producción


Cía. Manufacturera de Papeles y Cartones,


Santiago, Chili

M. J. Frézal (S)

Syndicat des fabricants de papier journal


Paris, France

E. R. Vogt (S)

Treuhandstelle der Zellstoff- und Papierindustrie


Bonn, République fédérale d'Allemagne

L. Cibrario (S)

Centro Cartario Italiano per il Mercato Comune Europeo,


Turin, Italie

M. Matsunaga

Director-in-Chief,


Japan Pulp and Paper Association


Chuo-Ku, Tokyo, Japon

J. L. Ritchie (S)

United States Pulp Producers Association


New York, Etats-Unis

(S) = Suppléant.

Les forestiers de la FAO

M. FRED HUMMEL

M. FRED HUMMEL est, depuis 1961, codirecteur de l'Inventaire forestier national du Mexique, projet réalisé avec l'aide du Fonds spécial des Nations Unies et de la FAO. Après avoir obtenu un diplôme de foresterie à Oxford, M. Hummel a été engagé par le Service forestier de l'Ouganda, d'où il devait passer à la Commission forestière du Royaume-Uni. M. Hummel a aussi occupé le poste de Directeur adjoint de la section de l'aménagement forestier de l'INFRO.

M. EERO KALKKINEN

M. EERO KALKKINEN dirige la Division du bois FAO/CEE à Genève et assume le Secrétariat du Comité du bois de la CEE. Après avoir appartenu pendant dix ans au Groupe de travail forestier de la FAO à Genève, il a été envoyé, en 1958, en Amérique latine en qualité d'économiste forestier. Il a ensuite occupé, pendant trois ans, le poste de forestier régional à Santiago du Chili. A sa formation commerciale et administrative, se sont ajoutées des études sur l'économie et le commerce du, bois, effectuées au Royaume-Uni.

M. VLADO TREGUBOV

M. VLADO TREGUBOV, délégué par la FAO, administre le Département de la foresterie et de l'aménagement des parcours à l'Université de Téhéran, Karadj (Iran). Il s'agit d'un projet du Fonds spécial des Nations Unies. Diplômé de l'Ecole des eaux et forets de Nancy, il a collaboré étroitement avec l'Institut fédéral de recherches forestières de Ljubljana. En 1946/47 il a dirigé le service de recherche sur la protection des forets et rempli les fonctions d'assistant du' Ministre fédéral des forêts en Yougoslavie. Auteur de nombreuses publications techniques, il a effectué des enquêtes forestières au Maroc en 1952/53 puis à nouveau en 1957.

M. LUIS GIMENEZ-QUINTANA

M. LUIS GIMENEZ-QUINTANA a été mis à la disposition du Gouvernement espagnol pour aider, en qualité de Secrétaire général adjoint, à l'organisation du sixième Congrès forestier mondial qui se tiendra à Madrid du 6 au 15 juin 1966. Venant du Service espagnol des forêts, il est entré, en 1955, à la Division des forets et produits forestiers de la FAO où il a été pendant plusieurs années secrétaire de la Sous-Commission de coordination des questions forestières méditerranéennes.

M. KARL-HEINZ OEDEKOVEN

M. KARL-HEINZ OEDEKOVEN occupe le poste de forestier régional au Proche-Orient depuis 1958. Après avoir étudié la foresterie et le droit en Allemagne et aux Etats-Unis, il a travaillé à l'Office forestier central de Berlin, pais à l'Administration forestière de la Basse-Saxe, à la Division des forets du Ministère fédéral de l'alimentation, de l'agriculture et des forets à Bonn; enfin, il a passé 12 ans dans les montagnes du Harz en qualité de forestier de district.

M. HUBERTUS REICHARDT

M. HUBERTUS REICHARDT occupe actuellement, à Santiago du Chili, les fonctions de forestier régional pour l'Amérique latine, il dirigeait précédemment au Siège de la FAO à Rome, la Section des inventaires forestiers. Entré à l'Organisation en 1954, après avoir servi dans diverses circonscriptions forestières d'Allemagne, ainsi qu'au Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et des forets à Bonn, il a fait ses études de foresterie à Eberswalde et à Hannoversch Münden et a obtenu un doctorat de foresterie à l'Université de Göttingen, puis a étudié l'administration publique et l'économie.

M. JOHN YAVORSKY

M. JOHN YAVORSKY administre actuellement un projet relatif à la recherche forestière et à la formation professionnelle de l'Universidad Agraria du Pérou en coopération avec le Fonds spécial des Nations Unies. Il a suivi les cours du Collège de foresterie de Syracuse (Etats-Unis) où il a obtenu en 1955 un Ph. D. De 1948 à 1957, date à laquelle il est entré à la FAO, il a dirigé, à la Faculté de recherche du Collège de foresterie de Syracuse, les études du cycle supérieur en matière de technologie des produits dérivés du bois ainsi que les services de recherche et de développement intéressant les industries du bois.

U AUNG DIN

U AUNG DIN, depuis 1958 Directeur des services forestiers de la région Asie-Pacifique, a accompli ses études de foresterie à Oxford. Pendant ses 23 années d'activité au Service forestier de Birmanie, il a occupé plusieurs postes, notamment celui de sylviculteur et de Directeur de l'Ecole forestière de Birmanie. A l'Université de Rangoon, il a été chargé de la chaire de foresterie. Il est entré à la FAO en 1956 et a collaboré à la publication Sylviculture tropicale.

Techniques de boisement de la savane en Afrique

Le gouvernement du Soudan a accueilli un centre de perfectionnement sur les techniques de boisement de la savane qui s'est tenu du 9 novembre au 19 décembre 1963 dans le cadre du Programme spécial de la FAO pour l'enseignement et la formation professionnelle en Afrique. Y ont pris part 17 participants des pays suivants: Cameroun, Ethiopie, Ghana, Côte-d'Ivoire, Kenya, Liberia, Madagascar, Mali, Nigeria, Sierra Leone, Rhodésie du Sud, Soudan, Togo et Ouganda.

Les savanes occupent en Afrique environ 13 millions de km2. La population de ces régions (une centaine de millions de personnes) y vit des produits d'une agriculture de subsistance et se procure le bois de feu et le bois de service dont elle a besoin dans les forêts de savane locales. Cette population augmente rapidement, ainsi que l'extension et l'intensité de la culture, de l'élevage et probablement aussi des brûlis. Les forêts de savane se détériorent et s'amenuisent; au Soudan, par exemple, la ville de Khartoum doit aller chercher son bois de feu et son charbon dans des localités situées jusqu'à près de 500 km de distance. En même temps, l'amélioration des conditions d'existence engendre une demande de certaines catégories de bois - longs poteaux droits et sciages légers de service - que ne peuvent fournir la plupart des forêts-savanes naturelles.

Il est, par conséquent, indispensable d'améliorer aussi bien en quantité qu'en qualité la capacité de production de la forêt-savane, dont les produits doivent pouvoir être vendus au consommateur à des prix compatibles avec son pouvoir d'achat extrêmement limité. La solution est sans doute dans des plantations soigneusement préparées et exécutées, mais les conditions climatiques et édaphiques des pays de savane s'opposent le plus souvent à une croissance régulière des arbres et les efforts des forestiers ont abouti jusqu'à présent à des échecs plus souvent qu'à des succès. Le but de ce centre de perfectionnement était d'éprouver les connaissances et l'expérience des conférenciers et des organisateurs, d'une part, et des participants, de l'autre, pour essayer de tirer la leçon de leurs erreurs et de mettre à profit les succès enregistrés.

Le centre de perfectionnement a été consacré pour les deux tiers de sa durée à des excursions sur le terrain et les deux semaines restantes à des conférences et des discussions qui ont eu lieu à Khartoum. Après l'inauguration officielle du Centre par le Ministre soudanais de l'agriculture eurent lieu des conférences d'introduction données par M. Kamil Shawki, Directeur des forêts du Soudan, Karl Oedekoven (forestier régional de la FAO), et d'autres fonctionnaires locaux, puis des excursions à la Réserve de Um Bedda et à la ceinture verte de Khartoum. La première série d'excursions qui a duré du 12 au 22 novembre a permis de visiter les secteurs forestiers de Gezira, du nord Fung et de Kassala, une savane boisée qui s'étend sur une région argileuse à faibles précipitations, où l'on trouve surtout diverses espèces d'Acacia. Parmi les travaux forestiers examinés se trouvaient des plantations irriguées, principalement d'Eucalyptus microtheca, dans les périmètres de Gezira et de Managil et le projet de recolonisation de Wadi Halfa à Khasm-el-Girba; des reboisements avec acacias indigènes dans les plaines argileuses; des secteurs de régénération d'Acacia nilotica et d'aménagement de Hyphaene thebaica; la création de ceintures vertes tout autour de quelques villes. En allant vers l'est, partis du Nil bleu, les participants ont traversé une vaste région où des forêts d'Acacia alternaient avec des étendues comparables d'herbages: le cycle acacia-graminées.

Un cycle de conférences a eu lieu ensuite du 23 novembre au 1er décembre sur des questions d'écologie végétale, de pédologie, de sylviculture et de mécanisation des travaux de boisement, exposées par MM. L. Bégué, P. Sarlin, W.E.M. Logan et J. L. Masson. Les participants ont été encouragés à considérer l'amélioration forestière de la savane non comme une chose en soi, mais comme partie intégrante d'une politique d'utilisation des terres, pour le progrès économique et social de leur région ou de leur pays. Cependant, tout projet ou programme doit avoir un objectif bien défini et être accompagné d'un bilan coût/bénéfice nettement établi. Les techniques et les pratiques traditionnelles de traitement de la forêt devraient être confrontées avec les résultats de l'expérimentation et de la recherche modernes.

Le problème de l'introduction de nouvelles essences doit être abordé sans contrainte et même avec une certaine audace, mais il faut éviter d'entreprendre des programmes de boisement étendus si l'on ne dispose pas d'un personnel technique et de direction, de main-d'oeuvre et de tout ce qui est nécessaire pour assurer par la suite l'entretien des nouvelles plantations.

FIGURE 9. - Centre de perfectionnement sur les techniques de boisement de la savane. Réserve forestière centrale de Um Girra: herse à disques employée à l'établissement de pare-feux.

Le deuxième voyage d'études qui a duré du 2 au 15 février a conduit les participants dans la province équatoriale et dans le Soudan occidental. Dans la province équatoriale, l'intérêt des hauts versants des monts Imatong résidait dans les nombreux essais de résineux exotiques (Cupressus Iusitanica, Pinus patula, P. radiata et plus récemment P. caribaea et P. insularis) et de feuillus, principalement Tectona grandis et Cedrela toona. On y a utilisé aussi des espèces indigènes comme Maesopsis eminii et Khaya grandifoliola. Les participants ont visité aussi des plantations d'essences introduites sur le plateau d'Aluma dans la province équatoriale, à Kajiko Nord et à Kajiko Sud, à Kagelu et Gumbri. Outre le teck, on a introduit aussi à titre expérimental un certain nombre d'Eucalyptus; E. delegatensis est celui qui réussit le mieux à Kajiko, mais E. camaldulensis, E. maideni et E. torelliana s'y développent aussi avec vigueur. Les participants ont visité aussi des essais sur parcelles de beaucoup d'autres essences introduites telles que Gmelina arborea, Cassia siamea, Eucalyptus citriodora, E. tereticornis et différentes espèces de bambous.

Le voyage s'est terminé dans le Kordofan (Soudan occidental) où se trouve une savane boisée à faible pluviosité en terrain sableux et l'on s'est arrêté plus particulièrement à la savane à Acacia senegal. Cet arbre donne en effet la gomme arabique du commerce, un produit qui occupe la deuxième place dans les exportations soudanaises. Les participants ont eu un aperçu des travaux intenses de recherche effectués pour améliorer cette production. Enfin, ils ont visité la région des monts Nuba où se poursuivent des essais de boisement avec un certain nombre d'essences introduites ou indigènes: Azadirachta indica, Khaya senegalensis, Gmelina arborea, Dalbergia sissoo, Eucalyptus spp., Bombax spp., Ailanthus excella.

Le centre de perfectionnement était dirigé par M. Sayed Ibrahim Gad Alla du Département forestier du Soudan, assisté de M. J. L. Masson (FAO) en qualité de co-directeur. M. Oscar Fugalli représentait la Division des forêts et des produits forestiers du Siège de la FAO, assisté de M. T. Rocchi, fonctionnaire administratif.


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