Le Niger est un pays enclavé avec une superficie de 1 267 000 km². Il est aux 3/4 désertique. La frange sud du territoire, où vit plus de 90 % de la population, recèle l'essentiel des ressources naturelles (sel-eau-végétation-faune..). Au cours de ces dernières décennies, le Niger a subi les effets d'une sécheresse persistante qui a accéléré une avancée du désert de 66 à 77 % de sa superficie. Le climat est globalement du type sahélien et permet de distinguer quatre zones climatiques :
La zone saharienne : (65 % du territoire national) qui reçoit moins de 100 mm de pluies par an. La température moyenne y atteint les 35°c ;
La zone Sahélo-saharienne : (12,2 % du territoire national). Elle reçoit entre 100 et 300 mm de pluies par an ;
La zone Sahélo-soudanienne (21,9 % du territoire national). Les précipitations y varient de 300 à 600 mm ;
La zone soudanienne (0,9 % du territoire national) est la zone la plus arrosée avec plus de 600 mm de pluies par an.
Le climat du Niger est caractérisé depuis ces trois dernières décennies, par une persistance de la sécheresse et un déplacement des isohyètes vers le Sud ; ce qui explique dans une certaine mesure la variabilité spatiale de ce paramètre et donc des conséquences pour les productions agro-sylvo-pastorales. Il est admis aujourd'hui que les lignes isohyètes se sont déplacées vers le Sud d'environ 1° de latitude. Concernant la variation de l'humidité, caractérisée par les anomalies de la tension de Vapeur d'eau, il convient de remarquer, à l'exception de quelques années bien précises, que la baisse de la pluviométrie ne s'explique pas par un déficit en vapeur d'eau dans l'atmosphère. Ceci renforce l'hypothèse déjà émise de l'existence d'un mécanisme de rétroaction terre - atmosphère, propre à la région sahélienne tendant à entretenir la sécheresse initiée au départ par des anomalies de la circulation générale.
Les sécheresses, les famines et les dégradations actuelles de l'environnement sont liées de façon fonctionnelle et exclusive à la durée et à l'intensité exceptionnelle des déficits pluviométriques récents. Mais les irrégularités de la pluviosité sont intrinsèques de la nature semi-aride même du climat du Niger.
Ces fluctuations s'inscrivent dans une tendance générale d'aridification progressive. Dans cette évolution climatique fluctuante et à tendance sèche continue, le seuil de viabilité des systèmes de production agro-sylvo-pastorale a été atteint. L'évolution des environnements et celle des sociétés se réalisent dans une toile d'interactions de plus en plus fortes dont la résultante majeure est une décapitalisation progressive en ressources naturelles renouvelables accessibles avec les technologies des systèmes de production en place.
Les effets de cette tendance à l'aridification se répercutent sur toutes les ressources naturelles renouvelables. Le couvert végétal s'est éclairci par mortalité "naturelle" dans toutes les contrées du Niger. Et partout ces décapitalisations quantitatives se doublent d'appauvris-sements floristiques non moins rapides et dramatiques par leurs impacts sur la biodiversité et la vie des hommes. Le producteur rural au Niger n'a souvent que ses ressources naturelles tant son maigre paquet technologique est devenu rudimentaire. L'environnement est donc pour lui d'abord un outil de production que la technologie à lui accessible ne permet pas de pérenniser dan ses conditions actuelles de production. Les pénuries chroniques en ressources ainsi engendrées par les anthropisations négatives établissent de nouvelles cartes de disparités qui déclenchent des redistributions spatiales des hommes et de leurs activités à toutes les échelles.
En résumé, eu égard à la situation climatique évoquée, le Niger doit faire face au prochain quart de siècle et simultanément à trois problèmes agricoles et environnementaux de nature et aux solutions différentes :
Faire face à l'aridité et à la variabilité du climat, qui interdit la plupart des cultures d'exportation et rend incertain le résultat de l'agriculture vivrière en deçà d'un certain niveau de précipitations (environ 600 mm). Les zones particulièrement vulnérables à la sécheresse représentent 84 % de l'espace pour 48 % de la population ;
Lutter contre l'extrême dénuement de la fraction la plus pauvre de la population rurale qui, faute d'accès à certains des facteurs matériels et immatériels de production (terre, travail, intrants, capitaux, marchés, savoir-faire) se voit régulièrement contrainte de consommer une partie des ressources naturelles dont dépend sa survie et est ainsi entraînée dans une spirale de dégradation des ressources et d'appauvrissement ;
Assurer sur le moyen terme une croissance soutenue de la production agricole, ce qui permettra aux producteurs d'investir dans un développement durable de leur production.
3.2.2 Gestion de l'environnement et problématique foncière
Traditionnellement, le contrôle et la gestion des terres sont de la compétence du chef de village et au niveau supérieur, de celle du chef de province, de canton ou groupement nomade qui sont dépositaires d'un pouvoir politique et judiciaire sur les terres. Ainsi, le droit coutumier s'applique parallèlement aux mesures de classement et de protection des forêts. Avec l'avènement du Code rural, les principes fondamentaux fixant le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales ont été clairement définis même s’ils continuent de susciter des interrogations et des inquiétudes de la part des chefs traditionnels, des agricultures et des éleveurs chacun selon les enjeux qu'il y attache.
Bien que les principaux utilisateurs du Code rural (producteurs ruraux, associations paysannes, responsables coutumiers, organisations non gouvernementales, responsables des projets, cadres de terrain), sont sceptiques quant à l'applicabilité des textes promulgués, les idées forces et les principes de base qui ont guidé la réflexion sur le Code rural constituent à n'en point douter les variables les plus motrices de changements requis dans la gestion de ce bien commun à tous les Nigériens. Ces idées forcéess s'articulent au tour de trois points à savoir :
L'appartenance des 1 267 000 km² de la superficie du territoire à tous les Nigériens ;
L'assurance pour tous les Nigériens de bénéficier des mêmes garanties et des mêmes prérogatives pour une gestion harmonieuse des ressources naturelles ;
L'existence dans certains cas spécifiques, de propriétés privées de l'État, des collectivités ou de particuliers.
Le texte s'articule également au tour de quatre thèmes qui sont au centre des grandes préoccupations du monde rural à savoir :
La préservation et la gestion des ressources naturelles ;
L'aménagement du territoire ;
L'organisation du monde rural ;
Les faibles performances des dispositifs de recherche et de vulgarisation ;
La faiblesse du niveau d'encadrement des producteurs ;
La vulnérabilité aux aléas climatiques ;
La montée de la dépendance alimentaire à l'aide extérieure ;
L'inadaptation en qualité et en quantité aux besoins d'une population qui double tous les 21 ans :
Le remède à la précarité des équilibres alimentaires et à l'inadaptation des politiques mises en œuvre dans le secteur rural a été le développement des cultures irriguées mais, les superficies équipées avec des systèmes de maîtrise totale de l'eau représentent moins de 5 % du potentiel agricole. Les superficies irriguées sont de l'ordre de 21 700 ha dont 20, 73 % en aménagements hydro-agricoles structurés.
La sécurisation de la production et des producteurs ruraux.
L'agriculture est essentiellement pluviale et les cultures vivrières céréalières constituent la base de la production. Les caractéristiques majeures de l'agriculture nigérienne sont :
La persistance des systèmes de production traditionnels extensifs ;
La baisse progressive des rendements ;
Les coûts élevés des moyens de production ;
Le faible niveau des prix aux producteurs.
Avec un apport de 20 % du PIB conte 35 % pour l'ensemble du secteur primaire en 1995 et 22 % contre 37 % pour l'ensemble du secteur primaire en 1998, l'agriculture représente la principale activité de plus de 85 % de la population active du pays. Cette croissance se justifie par l'accroissement de la population et l'accroissement des terres de culture. L'action dévastatrice de cette extension des emblavures dans les zones marginales de la limite Nord des cultures, constitue une menace permanente pour l'équilibre et la viabilité de ces écosystèmes si fragiles, sans cesse dégradés sous l'effet des aléas climatiques.
3.3.1 Évolution des politiques et stratégie mises en œuvre de 1960 à 2000
De 1960 à 1973 : développement sectoriel caractérisé par l'intervention directe et l'État au moyen d'une planification triennale et quadriennale. Mais, l'accent a surtout été mis sur les cultures de rente.
De 1973 à 1983 : avènement de grands projets agricoles, la réalisation d'aménagements hydro-agricoles et la création d'un Institut national de recherche agronomique et cela grâce aux exportation d'uranium et aux prêts financiers.
De 1984 à 1991 : la sécheresse de 1984 et la crise économique induite par l'augmentation du prix du pétrole ont imposé une réorientation des stratégies d'intervention en milieu rural à travers : le débat national sur la lutte contre la désertification en 1984 à Maradi ; le débat national sur l'élevage en 1985 à Tahoua et le symposium sur le développement à la base à Niamey en 1987. Cette période a consacré le principe de responsabilisation des populations pour un développement endogène. Ainsi, l'approche pluridisciplinaire et participative de gestion des terroirs et l'émergence des micro-réalisations plus maîtrisables pour les populations ont été promues. Le mouvement coopératif et l'organisation du monde rural pour une responsabilisation à la base ont également été amorcés. Dans le même temps, les effets de la crise économique persistante, la baisse des recettes internes due au secteur informel de plus en plus important, le courant libéral mondial, se sont accentués.
De 1992 à 2000 : installation du libéralisme économique avec des reformes visant la création d'un environnement macro-économique favorable à l'accroissement de la production agricole, la réduction de la pauvreté rurale et l'amélioration de sécurité alimentaire. Ainsi, l'ordonnance n° 92-030 du 8 juillet 1992 portant sur les principes directeur d'une politique de développement rural au Niger a défini les axes stratégiques prioritaires suivants :
Gestion rationnelle des ressources naturelles ;
Intensification et diversification des productions ;
Sécurité alimentaire ;
Organisation et responsabilisation des populations et désengagement progressif de l'État des secteurs productifs et commerciaux ;
Financement d'un crédit rural adapté.
L'ordonnance n° 93-015 du 2 mars 1993 portant adoption des principes du Code rural, définit le cadre juridique d'assainissement des droits fonciers dans la gestion des ressources naturelles.
L'ordonnance n° 96-067 du 9 novembre 1996 portant régime des coopératives rurales consacre la liberté d'association.
Le décret n° 99-531 du 21 décembre 1999 portant adoption de la stratégie de croissance agricole durable définit les stratégies suivant les axes prioritaires adoptés par la loi n° 92-030 et propose les principaux programmes à élaborer et les modalités de leur mise en œuvre.
Malgré tous ces efforts, l'analyse des productions agricoles, des 25 dernières années, révèle que la production agricole s'est accrue à un rythme moyen de 2 % par an, ce qui est bien inférieur au croît de la population qui est de 3,3 %. Parallèlement, la recherche agronomique sur les cultures vivrières n'a pas évolué.
Le système productif n'amorce aucune intensification pour faire face à la croissance démographique et à la croissance urbaine galopante.
Aussi, la croissance démographique et la stabilité du système productif engendrent des ruptures d'équilibres écologiques inquiétantes pour l'avenir.
Cette évolution met en évidence deux phénomènes majeurs :
La vulnérabilité de plus en plus grande du secteur agricole aux aléas climatiques ;
La montée de la dépendance alimentaire.
On peut conclure de cette évolution que :
Le système productif, tel que pratiqué, favorise la dégradation du milieu naturel ;
La production ne suit pas l'augmentation de la population ;
La production est en deçà des besoins des populations et ne les suit pas ;
Elle est due à la persistance des systèmes de production extensifs traditionnels (culture pluviale, manuelle ; emploi de semences sélectionnées et de fertilisants très limité, etc.).
3.3.2 Problématique du développement agricole
Les contraintes
Les contraintes d'ordre technique :
Le caractère précaire et instable du régime pluviométrique ;
La dégradation acc&eacut e;lérée des ressources naturelles et donc la baisse de la fertilité des sols ;
Le taux de croissance démographique élevé (3,3 %) ;
La pauvreté des populations avec 63 % vivant en dessous du seuil de la pauvreté et 34 % extrêmement pauvres ;
Le faible niveau technologique ;
La faiblesse du niveau d'instruction des populations (taux d'alphabétisation : 27 %) ;
La faiblesse de la capacité financière des producteurs ruraux.
Les contraintes institutionnelles :
Instabilité et multiplicité des institutions chargées de promouvoir l'agriculture et l'élevage ;
Centralisation excessive de l'administration ;
Faiblesse des organisations rurales ;
Insuffisance de la contribution du secteur privé ;
Faiblesse des infrastructures rurales de base.
3.3.3 Perspectives du secteur agricole
Les potentialités
Les terres cultivables sont estimées à 15 000 000 d'hectares (12 % de la superficie du pays) dont 5 000 000 d'hectares emblavés en cultures pluviales chaque année et 270 000 hectares de terre irrigables dont 20 % actuellement exploités.
Cet important potentiel de production bénéficie d'un environnement économique et institutionnel favorable au développement du secteur agricole.
Les facteurs les plus déterminants sont :
L'émergence d'une nouvelle catégorie de grands producteurs ayant des capacités importantes d'investissement est une véritable source de modernisation de l'agriculture et de l'augmentation de la valeur ajoutée du secteur ;
La mise en œuvre de plusieurs reformes de nature à stimuler une croissance agricole durable se traduira par une meilleure organisation et une meilleure valorisation des systèmes de production ;
Les acquis technologiques en matière de lutte contre la désertification, de gestion intégrée des ressources naturelles et de modernisation des pratiques culturales.
Les politiques et stratégies de développement du secteur agricole pour les actions futures
L'ordonnance n° 92-030 et le décret n° 99-531 précités constituent le cadre de référence de ces politiques et stratégies.
De plus, la déclaration de politique générale du gouvernement fait du développement rural le rôle moteur de l'économie nationale et définit les priorités d'action du secteur comme suit :
L'organisation des producteurs et des circuits d'information et d'intervention des chambres d'agriculture ;
L'installation d'un nouveau système de crédit agricole décentralisé ;
Le développement des cultures irriguées ;
La modernisation des techniques culturales ;
Le développement de la recherche agronomique et le transfert des technologies ;
La gestion des ressources naturelles sur une base participative.
Résultats attendus :
Assurer la sécurité alimentaire des populations ;
Améliorer le niveau de vie des populations par la croissance de leurs revenus ;
Accroître le volume des productions commercialisables et d'exportation ;
Créer les conditions idoines d'organisation du monde rural et des tissus d'intermédiation et de financement ;
Améliorer les techniques culturales.
3.3.4 Influence du secteur agricole sur le secteur forestier au cours des 20 prochaines années
L'analyse rétrospective, la situation actuelle et les perspectives du secteur agricole permettent de dégager des tendances qui pourraient, si elles se maintiennent avoir un impact significatif sur le secteur forestier.
Il s'agit de :
La persistance des systèmes de production extensifs traditionnels ;
L'inadaptation des politiques et stratégies mises en œuvre ;
L'inadaptation des reformes agraires ;
La rupture de l'équilibre entre l'homme et son milieu naturel ;
Le déplacement des isohyètes vers le Sud ;
Les défrichements pour se procurer de nouvelles terres de culture (200 000 ha/an) ;
La disparition de la jachère ;
Le prélèvement du bois de feu pour les besoins culinaires (70 à 80 000 ha/an).
Une croissance rapide, supérieure à la croissance de la population humaine, cela grâce à des facteurs favorables tels que : la régression des épizooties, l'ouverture de nouveaux points d'eau, la croissance de la demande ;
Une chute brutale en 1973 (1/3) ;
Une reconstitution après 1973 ;
Une nouvelle chute en 1983 et 1984.
Néanmoins, les systèmes d'élevage traditionnels actuels représentent une menace réelle pour le secteur forestier à travers la surexploitation des pâturages aériens et le piétinement de la régénération naturelle.
Une croissance démographique accélérée avec un taux d'accroissement annuel de 3,3 % ;
Un niveau de fécondité très élevé (l'indice synthétique de fécondité étant de 7,4 enfants par femme) ;
Un niveau de mortalité élevé (le taux de mortalité infantile est de 123 pour 1 000 et le taux de mortalité maternelle est de 6,5 %) ;
Une structure assez jeune de sa population (49,5 % a moins de 15 ans) ;
Une répartition spatiale inégale (75 % de sa population vit sur 25 % du territoire) ;
Une urbanisation rapide : 25,1 % de la population vit en milieu urbain en 1993 contre 13 % en 1977 ;
Un taux de scolarisation faible (23,6 %) ;
Un temps de doublement de la population de 21 ans ;
Un taux de natalité de 53 pour 1 000.
Au recensement général (RGP 1988) la population du Niger était de 7,2 millions d'habitants dont 3/4 sont confinés au Sud du 16ème parallèle où se trouve l'essentiel des ressources foncières agricoles.
En 1998, la population du Niger était estimée à 10,1 millions d'habitants et selon PRB, 1998, cette population serait de 14,8 millions d'habitants en 2010 et 22,4 millions en 2025.
3.5.1 Croissance de la population
La croissance démographique a tendance à s'accélérer. En effet, le taux de croissance démographique est passé de 2,5 % en 1960 à 2,8 % en 1977 et à 3,3 % en 1998. Aujourd'hui, il est estimé à 3,4 %. La population urbaine croît à un rythme de 5,9 % par an et la population rurale 2,52 % par an ce qui dénote un exode rural assez important qui s'opère à travers les migrations intrarégionales, interrégionales et transfrontalières. La population nigérienne double environ tous les 21 ans. Ce doublement est dû d'une part au taux de fécondité élevé (7,4 enfant par femme) et au taux de mortalité en net fléchissement (de 27 pour 1 000 en 1960 à 20 pour 100 en 1998).
3.5.2 Répartition spatiale de la population
La population nigérienne est très inégalement repartie dans l'espace. La densité est fonction de la pluviométrie, du potentiel agricole.
Ainsi, les 3/4 de la population son confinés au Sud du 16ème parallèle alors qu'elle est presque nulle dans les zones désertiques.
3.5.3 Urbanisation
Le taux d'urbanisation rapide (25,1 %) s'explique par des motifs économiques et non économiques (environnement socio-culturel plus attrayant, meilleures conditions sanitaires, possibilité de donner une meilleure éducation aux enfants et d'augmenter leurs chances de promotion sociale, allégement des contraintes sociales très fortes dans les sociétés rurales).
3.5.4 Pression démographique, pauvreté et dégradation de l'environnement
La croissance démographique fait peser une grave menace sur l'environnement surtout si le rythme de croissance et le déséquilibre dans la répartition spatiale actuels se maintiennent. Or, la population nigérienne est très inégalement répartie sur le territoire et la densité moyenne est de 6 habitants/km², et varie de moins de 1 hbts/km² au Nord à 34,7 à 80 hbts/km² au Sud. Les effectifs et les modifications sensibles qui affectent cette répartition spatiale, pose un sérieux problème d'adéquation avec les niveaux de la production agricole (en baisse continue, enregistrant des déficits céréaliers structurels de plus en plus importants).
La mobilité croissante de la population qui s'effectue au plan interne et externe, a des conséquences importantes sur la répartition géographique et, de ce fait, au niveau de la pression exercée sur les ressources naturelles.
Mais, la dégradation de l'environnement n'est pas liée seulement au croît démographique et à la répartition spatiale de la population. Elle est aussi fortement influencée par la pauvreté du secteur rural qui continue d'être négligé et d'être exploité principalement au service des intérêts urbains. Les ressources disponibles sont utilisées pour investir dans l'industrie et les services, pour financer la fonction publique, améliorer les infrastructures et les conditions de vie dans les villes. Cela, évidemment, ne laisse guère d'espoir aux pauvres ruraux de briser le cercle vicieux de leur pauvreté. Or, les pauvres ruraux sont directement ou indirectement tributaires de l'agriculture comme source d'emploi et de revenu.
La détérioration générale de l'environnement est due aux facteurs suivants :
La pression démographique se traduit par la disparition des systèmes traditionnels d'aménagement et de protection des ressources naturelles (jachères forestières, mesures conservatoires prises en faveur de certaines espèces forestières de valeur : gao, tamarinier, baobab, certaines lois décrétées par les responsables coutumiers pour la protection d'espèces ligneuses menacées de disparition;
Les pratiques d'exploitation du milieu pour les productions agro-sylvo-pastorales et industrielles ;
L'extension des terres de culture ;
Le surpâturage ;
Le faible niveau technologique ;
La pauvreté ;
Le déboisement pour la satisfaction des besoins de bois et des besoins énergétiques.
L'approvisionnement des grandes agglomérations nigériennes s'effectue à plus de 80 % par l'exploitation des zones non aménagées et à 20 % par l'exploitation des zones en aménagement.
La pression, de plus en plus croissante, exercée sur les ressources forestières pour la satisfaction dune demande en bois énergie en constante progression a mis en évidence la nécessité d'une gestion rationnelle et appropriée de l'offre et de la demande. Les premiers travaux, allant dans ce sens, ont été entrepris au début des années 1980 pour l'aménagement des formations naturelles. La gestion de la demande a été envisagée à partir de 1985 par la vulgarisation des foyers améliorés et des essais de substitution du bois par d'autres sources d'énergie (gaz, pétrole lampant...). Les politiques mise en œuvre dans le cadre de la gestion de l'offre et de la demande ont consisté à :
Pour la gestion de l'offre :
L'aménagement des forêts naturelles initié en 1982 ;
La création de marchés ruraux de bois ;
La transformation qualitative du système actuel d'exploitation anarchique et incontrôlée des forêts, vers un système plus organisé et rationalisé tenant compte de la capacité de renouvellement des ressources ;
La création des bases endogènes d'un développement économique et social au niveau local grâce aux ressources financières générées par l'exploitation des forêts revalorisées ;
Le renforcement des capacités de coordination et d'interventions des pouvoirs publics en matière de politique énergétique.
Pour la demande :
La réduction des consommations de bois par l'introduction d'équipements plus performants et d'encouragement à la substitution au profit des énergies modernes ;
La vulgarisation des foyers améliorés ;
La promotion de la politique du gaz butane avec une assistance financière de la CCE. Il s'agissait de faire passer la consommation de gaz de 400 tonnes/an à 2.100 tonnes/an au bout de trois ans. A la fin de l'année 1992, la vente de gaz était de 667 tonnes ce qui a permis la substitution de 4 000 à 5 000 tonnes de bois ;
La promotion de la politique du pétrole lampant. Un plan quinquennal été élaboré dans ce sens. L'objectif à atteindre était de 80 000 réchauds à vendre à l'horizon juin 1994. A la fin de 1993, les ventes de réchauds se sont élevées à 9 000 unités. Le taux de pénétration des réchauds à pétrole n'a été que de 5 à 6 %. Pourtant, les enquêtes menées dans ce sens ont montré que l'utilisation des réchauds à pétrole permet en moyenne de faire une épargne en bois de l'ordre de 21 % contre 10 % pour l'usage du gaz et 12 % pour celui des foyers améliorés ;
La promotion de la politique du charbon minéral qui n'a eu que peu d'impact sur la consommation du bois du fait de sa marginalisation.
L'industrie manufacturière occupe, quant à elle, une place très réduite dans l'économie nigérienne avec 1,3 % du PIB en 1986 contre 1,2 % du PIB brut total et 4,2 % du PIB du secteur moderne en 1977. Aussi, il est peu probable que l'industrialisation ait une influence significative sur le secteur forestier au cours des 20 prochaines années. Il en est de même pour le secteur touristique et le secteur minier.
Les principaux textes législatifs et réglementaires promulgués sont :
Décret n° 59-180 réglementant la circulation et le droit de pâturage du bétail dans les zones de culture ;
Loi n° 61-05 fixant la limite nord des cultures ;
Décret n° 61-150 fixant les conditions d'utilisation des stations de pompage et d'accès aux zones de pâturage ;
Loi n° 70-19 portant Code de l'élevage ;
Loi n° 74-7 portant Code forestier ;
Loi n° 61-08 relative à la prospection, la recherche, l'exploitation, la circulation, le commerce et la transformation des substances minérales et fossiles ;
Loi n° 66-33 relative aux établissements dangereux insalubres et incommodes ;
Arrêté n° 31/MMH fixant les règles particulières de sécurité et d'hygiène auxquelles sont soumis les chantiers de recherche ou d'exploitation de substances radioactives ;
Ordonnance n° 92-037 et ses textes d'application portant sur l'exploitation, le transport et la commercialisation du bois ;
Ordonnance n° 93-014 portant Code de l'eau ;
Ordonnance n° 93-013 portant Code d'hygiène publique ;
Décret n° 87-77 réglementant la circulation du bétail dans la zone des cultures ;
Décret n° 62-28 fixant le Régime de la chasse ;
Décret n° 72-88 portant interdiction de la chasse au Niger ;
Décret n° 88-019 portant classement de la réserve naturelle nationale de l'Aïr et du Ténéré;
Décret n° 88-020 portant classement de la réserve naturelle intégrale dite "Sanctuaire de l'Addax" ;
Ordonnance n° 93-012 fixant les principes d'orientation du Code rural.
De plus, plusieurs autres textes sont en préparation. Il s'agit notamment du Code de l'environnement et ceux relatifs aux études d'impact environnemental.
Tous ces textes connaissent malheureusement une application limitée du fait du contexte socioculturel et économique.
Les principales causes de la dégradation de la diversité biologique au Niger sont les suivantes:
La surexploitation des ressources végétales ;
L'absence de stimuli pour l'entretien de la biodiversité ;
L'absence d'institutions locales chargées d'entretenir la diversité des plantes ;
La sécheresse et la désertification ;
Le piratage au niveau national et international lors de l'utilisation de la diversité biologique ;
L'appauvrissement des sols.
Malgré les différentes conventions mises en œuvre pour conserver la biodiversité, dans les conditions climatiques socio-économiques et culturelles actuelles, la dégradation de la diversité des plantes se poursuivra au cours des deux décennies à venir. Certes, à court et moyen terme, les possibilités offertes par les biotechnologies engendreront une demande accrue en ressources phylogénétiques diverses mais les progrès technico-biologique ne se concentreront que sur le secteur agricole pour alimenter une population croissante alors que les ressources sol eau énergie restent constantes ou déclinent.
L'accès insuffisant et inéquitable aux ressources productives telles que la terre, l'eau, les pêches, les forêts, le crédit et l'énergie ;
L'absence de possibilités de formation de revenu ;
Les faibles prix payés pour la production des exploitations agricoles ;
Le déclin de l'économie rurale ;
La médiocrité des infrastructures de transport et de commercialisation ;
L'expansion rapide de la population ;
La stagnation des systèmes traditionnels de production ;
L'inefficacité des politiques et stratégies de développement ;
La faiblesse du paquet technologique ;
La médiocrité des systèmes de distribution des produits agricoles, des facteurs de production et des biens de consommation ;
L'accès limité aux services publics.
Les conséquences préjudiciables au secteur forestier sont entre autres :
L'insécurité alimentaire qui motive l'expansion de l'agriculture dans le domaine forestier ;
L'appauvrissement des ressources naturelles et la détérioration de l'environnement ; car, les pauvres sont contraints, du fait de la pression démographique et du manque d'accès aux terres productives, de cultiver des terres marginales fragiles, de pratiquer le surpâturage et de détruire les ressources forestières dans un effort désespéré pour survivre dans l'immédiat, qui réduit ensuite leurs chances de survie à plus longue échéance ;
L'exode rural des hommes qui alimente les villes et accélère l'urbanisation avec son cortège de problèmes économiques et sociaux.
Les exodants sont généralement une main d'œuvre bon marché mais non qualifiée pour les besoins urbains. Par conséquent, ils se transforment en exploitants de bois qui n'hésitent pas à dévaster les ceintures vertes et toutes les formations forestières péri-urbaines. Pourtant, les ruraux sont très conscients de la rupture des équilibres écologiques, de la disparition progressive de la forêt ; mais ils se sentent impuissants devant cette situation nouvelle, trop préoccupés par la survie à court terme pour rechercher des solutions nouvelles à long terme.
Créé par l'ordonnance n° 76-28 du 26 août 1976, l'Office National des Ressources Minières (ONAREM) fait figure de maître d'œuvre de la politique nationale du développement minier. Il jouit d'une personnalité juridique indépendante et d'une autonomie financière et sa gestion répond aux règles et principes de gestion de type privé avec comme organes d'orientation et de gestion un conseil d'administration et une direction générale autonome.
L'ONAREM est chargé de promouvoir la recherche, le développent, l'exploitation et la commercialisation de toutes substances minérales et fossiles. Deux grandes compagnies : la Société des Mines de l'Aïr (SOMAÏR) et la compagnie Minière d'Akouta (COMINAK) exploitent les gisements d'uranium d'Arlit depuis 1968 et les gisements d'Akouta depuis 1978. La Société Nigérienne du Charbon d'Anou-Araren (SONICHAR), créée en avril 1975, exploite quant à elle, le charbon extrait localement pour l'alimentation en énergie des sociétés minières SOMAÏR et COMINAK et de celles à venir. Depuis sa mise en service industriel, la centrale de SONICHAR a produit 2.348 GWH au 31 décembre 1998 ; cela équivaut en combustible gasoil à plus de 670.000 m3 soit une économie brute correspondant en devise de près de 80 milliards de francs CFA pour le Niger.
La COMINAK, quant à elle, produit plus de 1 900 tonnes d'uranium par an et assure 7 % de la production mondiale soit 1960 tonnes d'uranium métal (TU). Entre 1978 et 1996, la COMINAK a produit plus de 36 500 tonnes d'uranium. La nouvelle usine de traitement du minéral mise en service en avril 1978 a une capacité de traitement de 450 000 tonnes de minéral par an soit une production annuelle de 2 300 tonnes d'uranium.
Cependant, après quelques années d'euphorie, entre 1975 et 1980, notamment, le cours de l'uranium s'est effondré de manière durable. En effet, à la suite du choc pétrolier de 1973, les compagnies d'électricité ont, pour prévenir d'éventuelles ruptures, stocké d'importantes quantités d'uranium pour faire face à leurs prévisions de développement de l'énergie nucléaire. Ainsi, des surplus d'uranium ont été déstockés à bas prix. En outre, à la fin des années 1980, l'éclatement du bloc de l'Est a conduit les pays membres de l'ex URSS à brader leurs ressources en uranium sur le marché occidental d'où un effondrement du prix de l'uranium.
Le développement du secteur minier nigérien n'aura pas que des effets positifs sur l'économie nationale. Avec le vaste programme de désenclavement des zones minières (route de l'uranium, route des phosphates, route d'or). C'est aussi, l'accès plus facile aux zones forestières jusque là relativement épargnées qui s'accentuera, ce qui va contribuer à accélérer le phénomène déjà galopant de la dégradation des ressources forestières. Des données chiffrées dans ce sens ne sont pas disponibles mais il est à peu près certain que les deux décennies à venir verront le rythme d'occupation des terres forestières par l'agriculture s'accélérer.
La recherche des essences les mieux adaptées aux différentes régions naturelles ;
La réalisation de petits boisements communautaires et d'alignement disséminés sur l'ensemble du pays ;
L'installation de haies vives autour des jardins et des brise-vent dans les champs de cultures.
C'est surtout à partir de 1970 que le secteur forestier connaîtra une évolution spectaculaire. Les sécheresses de 1972 - 1973 conforteront les appréhensions déjà fortes quant à l'efficacité de la politique forestière jusque là mise en œuvre.
Aussi, avec l'appui des partenaires extérieurs, un nouvel élan sera pris à travers l'exécution de plusieurs projets dont certains ont mis l'accent sur la promotion de l'arbre dans les exploitations agricoles (38%), d'autres sur la création de bois de villages (14%), l'aménagement des gommerais (8%), les ceintures vertes périurbaines, l'aménagement des rôneraies (4%), les fixations de dunes et les CES/DRS (36%).
Il s'en était dégagé une nette tendance vers une foresterie au service du développement et des hommes. Mais, la réussite de ces opérations a fini par requérir la mobilisation des populations et ce fut le début des actions de sensibilisations des populations et leur implication effective dans l'utilisation rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. En outre, il a paru opportun de mettre en place des mécanismes nécessaires à une utilisation planifiée de l'espace.
A partir de 1984, après le débat national de Maradi sur la désertification, une dynamique nouvelle fut imprimée aux actions à travers, notamment, le lancement du Plan National de Lutte Contre la Désertification (PNLCD), du Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT), du Plan d'Action National pour l'environnement (PANE) devenu plu tard l'Agenda 21 et tout récemment (2000) du Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable (PNEDD).
3.11.1 Impact des politiques forestières sur la gestion du secteur forestier
Les principaux intervenants sont :
Le secteur public: définit, met en œuvre et contrôle la politique forestière nationale. Plusieurs départements ministériels sont concernés : il s'agit notamment :
Du ministère du développement rural,
Du ministère des ressources en eau,
Du ministère de l'environnement ;
Le secteur privé : intervient dans les domaines du reboisement, de la récupération des terres, de l'exploitation forestière et de la protection de l'environnement ;
Les intervenants internationaux : interviennent dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale à travers l'assistance financières et technique ;
Les ONG et associations interviennent de plus en plus dans toutes les actions de développement forestier et de la préservation de l'environnement.
En terme d'évaluation, de l'impact des politiques forestières, l'état actuel de l'environnement et des tendances à la dégradation de l'environnement en général et des ressources forestières en particulier, indiquent la faiblesse des performances atteintes.
Les causes probables de ces faibles performances sont les suivantes :
L'expansion démographique ;
L'extension de la pauvreté des populations rurales ;
La diminution des capacités productives des ressources naturelles ;
La faiblesse, voire la raréfaction des ressources destinées au financement des initiatives de développement ; les partenaires au développement ayant orienté les appuis financiers vers des opération s à rentabilité économique et sociale (aménagement des forêts naturelles, promotion de la foresterie privée, gestion conservatoire des eaux et des sols ...).
En revanche, les lois et règlements forestiers ont créé un cadre juridique permettant aux populations de disposer de leurs forêts ; ce qui constitue une avancée significative dans leur responsabilisation.
Le Niger est respectueux des accords de l'organisation mondiale du commerce. Il a libéralisé les échanges avec le reste du monde et s'est engagé dans le processus d'intégration régionale notamment au sein de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine, de la CEDEAO, ce qui permettra aux entreprises nigériennes d'être compétitives (secteur rural, artisanat).
Une politique de privatisation de certaines entreprises publiques et de restructuration d'autres est en cours.
Au plan du développement des investissements
Le Niger est convaincu que son essor économique viendra aussi du secteur privé, ainsi, il a mis au point des orientations destinées à l'organiser et à le soutenir. L'environnement politique, économique, juridique et judiciaire est capital. Aussi, toutes les dispositions sont prises pour que l'État garantisse par ces outils, le développement des investissements dans une zone où la concurrence devient omniprésente.
Au plan des appuis aux efforts du secteur bancaire dans le financement des projets de développement
Les secteurs qui bénéficient des interventions bancaires sont le secteur formel et les opérateurs économiques.
L'État, qui a fait du développement rural et de la petite et moyenne entreprise son credo, ne dispose, pour le moment, d'aucune banque spécialisée en la matière. Aussi, il s'agit à la fois de susciter la petite épargne rurale, ou urbaine et de drainer des crédits adaptés à la situation des artisans et particulièrement des femmes. Le mouvement mutualiste s'amplifie, prend corps avec des appuis d'ONG extérieures et locales. L'État appuie le développement de la micro finance (caisses nationales d'épargnes).
Au plan de la gestion pérenne et équilibrée des ressources naturelles
Au Niger, les caractéristiques biophysiques et climatiques, la dynamique démographique (un des taux de croissance démographique le plus élevé du monde) et agraire (baisse continue de la productivité des terres) font de la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes une préoccupation constante du gouvernement de la Vème République.
Au niveau de l'action gouvernementale, il faut dire en terme d'orientations et de résultats que plusieurs départements ministériels (ressources en eaux, environnement et lutte contre la désertification, agricultures, élevage, population, enseignement supérieur, recherche et technologie) travaillent en synergie d'abord pour mieux appréhender la question des ressources naturelles dans le pays (caractéristiques, qualitatives et quantitatives, leurs systèmes d'exploitation et de gestion, leur dynamique) ; ensuite pour élaborer les programmes, stratégies et actions à mettre en œuvre pour leur préservation et leur gestion durable sur la base des expériences capitalisées.
Ainsi, plusieurs plans et programmes sont mis en œuvre : il s'agit notamment de :
L'engagement de Maradi (1984) ;
Le Plan National de Lutte Contre la Désertification (PNLCD) ;
Le Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT) ;
Les Principes Directeurs d'une Politique de Développement Rural pour le Niger ;
Les Principes d'orientation du Code rural ;
Le Code forestier ;
La Stratégie Énergie domestique (SED) ;
Le Programme de Relance Économique (PRE).
Le PRE fait explicitement de la relance du secteur rural (environnement, écosystème, ressources naturelles, population, systèmes de productions) le tremplin de la relance économique du pays.
Tous ces aspects sont aujourd'hui largement pris en compte par le Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable.
Le Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable (PNEDD)
Le PNEDD tient lieu de Plan National d'Action Environnemental (PANE). Il intègre plusieurs plans et programmes nationaux en charge des questions environnementales. Il s'agit notamment du Plan National de Lutte contre la Désertification (PNLCD) ; du Plan National d'Action Forestier Tropical (PAFT) ; du Programme National de Gestion des Ressources Naturelles (PNGRN) ; du Schéma Directeur de Mise en Valeur et de Gestion des Ressources en Eaux ainsi que d'autres plans et programmes en cours ou à venir dans le domaine de l'environnement.
En somme, le PNEDD constitue un cadre de référence national en matière de planification dans les domaines de l'environnement pour un développement durable définissant les politiques, les stratégies et programmes d'actions prioritaires et intégrant les concepts de viabilité économique et financière, de développement humain et de durabilité. Il prévoit également des mécanismes de coordination et d'harmonisation des approches et des actions des institutions et partenaires impliqués.
D'autre part, il sert d'instrument de mobilisation de toutes les ressources (financières, humaines, matérielles particulièrement au plan national et de mise en œuvre des différentes conventions internationales (changements climatiques, lutte contre la désertification, couche d'ozone, biodiversité...). Il doit favoriser également un réel changement de mentalité et d'attitude en faveur d'une meilleure utilisation des ressources naturelles et d'une gestion rationnelle de l'environnement.
Au lendemain de la Conférence de Rio de Janéro, le Niger a mis en œuvre son PNEDD et 6 programmes majeurs en constituent la dimension opérationnelle. Il s'agit des programmes suivants : lutte contre la désertification et gestion des ressources naturelles ; eau et développement durable ; énergie et développement durable ; environnement urbain et cadre de vie ; gestion de la diversité biologique ; changements et variabilités climatiques. Dans le cadre de l'application de ces dispositions, d'importantes réformes ont été initiées avec la création de nouveaux cadres législatifs, réglementaires et institutionnels.
La mise en œuvre des plans et programmes de lutte contre la désertification et de gestion des ressources naturelles (pan-lcd/grn)
Le Programme d'action national de lutte contre la désertification et de gestion des ressources naturelles constitue l'un des six sous-programmes prioritaires du Programme National de l'Environnement pour un Développement Durable du Niger (PNEDD). Il résulte d'un processus comprenant trois étapes :
L'identification et l'analyse des différents facteurs qui contribuent à la désertification, à la sécheresse et à la dégradation des ressources naturelles ;
La synthèse des travaux thématiques ;
L'élaboration du PAN-LCD/GRN au travers d'un bilan diagnostic des actions passées et des propositions nouvelles de stratégies et de cadre de mise en œuvre.
Objectifs du Programme :
Analyser et suivre les facteurs qui contribuent à la sécheresse et à la désertification ;
Assurer une gestion durable des ressources naturelles des terroirs ;
Organiser, former et faire participer les populations à la gestion durable des ressources naturelles ;
Améliorer la production rurale ;
Améliorer les conditions de vie des communautés rurales ;
Assurer un financement adéquat des activités prévues dans les différents sous-programmes.
Principes fondamentaux de la stratégie nationale en matière de LCD/GRN :
Une approche globale et intégrée en lieu et place d'interventions sectorielles jusqu'ici privilégiées ;
Une attention particulière sur les composantes sociales de l'environnement ;
Une vision à long terme et donc une analyse prospective à moyen et long terme des problèmes et des solutions ;
Une concentration des actions ;
Une implication et une participation des populations, en particulier les femmes et les jeunes à travers des structures décentralisées efficaces ;
Un partenariat renforcé entre les acteurs ;
Une prise en compte des acquis ;
Une cohérence des interventions et une cohésion entre les acteurs ;
Une intervention suivant l'approche gestion des terroirs.
Axes stratégiques :
Ressources naturelles et leurs modes d'exploitation ;
Aléas et contraintes liées à la gestion des ressources naturelles ;
Mécanisme d'appui à la LCD/GRN.
Domaines prioritaires du PAN-LCD/GRN
Ressources naturelles et leurs modes d'exploitation
Les terres (agriculture - élevage)
L'objectif général est d'assurer une gestion durable des terres dans les terroirs villageois pour pallier les insuffisances des pratiques actuelles.
Orientations stratégiques :
Adopter une approche participative d'aménagement des terroirs ;
Procéder au transfert des pouvoirs de décision aux communautés villageoises de base et rendre effective leur responsabilisation ;
Restaurer et préserver le capital productif ;
Améliorer les pratiques agro-sylvo-pastorales ;
Spécialiser les régions dans les productions agro-sylvo-pastorales en respectant la vocation des terres ;
Réaliser des infrastructures de soutien à la production agro-sylvo-pastorale ;
Promouvoir et développer des systèmes de production et des pratiques culturales les plus performants, respectueux de l'équilibre écologique et garantissant d'une sécurité alimentaire durable ;
Promouvoir la sécurité foncière et un cadre institutionnel et juridique favorables au développement des activités agro-sylvo-pastorales ;
Développer des technologies en vue de l'amélioration de la productivité des systèmes
Renforcer les capacités au service du développement de l'agriculture en matière d'information, d'éducation, de communication, d'appuis conseils, de crédits, d'approvisionnement et de commercialisation.
Les ressources végétales et fauniques :
Objectif : assurer une gestion durable des ressources végétales et fauniques à travers l'organisation et la participation des populations.
Orientations stratégiques :
Adopter une approche participative d'aménagement des terroirs ;
Procéder au transfert des pouvoirs de décisions aux communautés de base ;
Promouvoir les associations (GIE - ONG -OCB) et renforcer leurs capacités ;
Assurer la sécurité foncière aux producteurs ;
Créer les conditions d'une meilleure participation des populations et du secteur privé à la gestion des ressources végétales et fauniques ;
Reconstituer les écosystèmes favorables à la diversité de la faune et de la flore ;
Alléger la pression sur les ressources ligneuses.
Les ressources hydriques et halieutiques
Objectif : valoriser les ressources hydriques en vue de favoriser la conservation et le développement des activités halieutiques.
Orientations stratégiques :
Maintenir et valoriser le capital productif ;
Valoriser les productions piscicoles.
Les ressources minérales
Objectif : promouvoir une exploitation minière et industrielle respectueuse de l'environnement en minimisant les risques de pollution et de dégradation des terres.
Orientations stratégiques :
Promouvoir l'exploitation des ressources minières, sources d'énergie et de fertilisants ;
Promouvoir les études d'impact environnemental des exploitations minières et industrielles et veiller à leur application ;
Promouvoir des technologies d'exploitation des ressources respectueuses de l'environnement.