Previous PageTable Of ContentsNext Page

4 SITUATION DU SECTEUR FORESTIER EN 2020

L'examen des tendances évolutives du secteur forestier fait naître et croître une forte tentation de tomber dans un catastrophisme puéril, tant les indicateurs de développement sont parlants. Cependant, il nous paraît important non pas de nous livrer à un simple exercice de transposition ou de prolongation des tendances observées, mais d'explorer le futur en effectuant une simulation des impacts environnementaux probables de ces tendances.

Au regard du déficit aigu en données fiables, il y a lieu de considérer les conclusions de cet exercice uniquement en tant qu'ordre de grandeur et dans l'espoir qu'elles puissent contribuer à sensibiliser l'opinion sur les risques encourus par le secteur forestier dans les 20 années à venir et à aider les décideurs à choisir les meilleures opportunités de développement du secteur.

Sans avoir la prétention d'être exhaustif, les principaux facteurs pouvant avoir un impact significatif sur le secteur forestier au cours des deux décennies à venir sont les suivants :

La population avec sa forte croissance démographique engendrant des besoins tout aussi croissants en nourriture, en énergie, en bois, en routes, en logements, etc..

Le climat avec ses pluies insuffisantes et irrégulières, ses sécheresses persistantes, ses températures élevées, ses déplacements d'isohyètes, etc..

La pauvreté avec ses conséquences sur les comportements des hommes, ses contraintes, etc..

L'agriculture avec son caractère extensif et donc ses percées dans le domaine forestier.

L'élevage avec son caractère extensif et ses conséquences sur l'accentuation du phénomène de désertification et de désertisation.

Le cadre législatif et réglementaire avec ses faiblesses et son inadaptation.

Les politiques et stratégies forestières avec leurs incohérences, leurs instabilités et leurs inconséquences, etc..

Le cadre foncier avec ses incertitudes et les mains mises du gouvernement sur la propriété des terres, etc..

Les facteurs socioculturels avec leurs persistances et leurs barrières à priori infranchissables.

Le développement industriel avec ses exigences et ses coûts sociaux.

Les facteurs politiques et institutionnels avec leur instabilité.

Tableau 1 : Évolution de la population (3,3 %)

Année

Population totale

Augmentation de la population

Population urbaine (25 %)

Population rurale (75 %)

2000

10 703 893

353 228

2 675 973

8 027 920

2001

11 057 121

364 885

2 764 280

8 292 841

2002

11 422 006

376 926

2 855 502

8 566 505

2003

11 798 932

389 365

2 949 733

8 849 199

2004

12 188 297

402 214

3 047 074

9 141 223

2005

12 590 511

415 487

3 147 628

9 442 883

2006

13 005 998

429 198

3 251 500

9 754 499

2007

13 435 196

443 361

3 358 799

10 076 400

2008

13 878 557

457 992

3 469 639

10 408 918

2009

14 336 549

473 106

3 584 137

10 752 412

2010

14 809 655

488 719

3 702 414

11 107 241

2011

15 298 374

504 846

3 824 594

11 473 781

2012

15 803 220

521 506

3 950 805

11 852 415

2013

16 324 726

538 716

4 081 182

12 243 545

2014

16 863 442

556 494

4 215 861

12 647 582

2015

17 419 936

574 58

4 354 984

13 064 952

2016

17 994 794

593 828

4 498 699

13 496 096

2017

18 588 622

613 668

4 647 156

13 941 467

2018

19 202 047

633 668

4 800 512

14 401 535

2019

19 835 715

654 579

4 958 929

14 876 786

2020

20 490 294

676 180

5 122 576

15 367 721

A l'horizon 2020, la population du Niger sera de 20 490 294 habitants dont 25 % (5 122 574) vivant en milieu urbain et 75 % (15 367 721) vivant en milieu rural. Cette évolution s'accompagnera d'un accroissement des besoins suivants :

Nouvelles terres de culture : Si on estime que chaque habitant supplémentaire entraîne la mise en culture de 0,7 ha (FAO, 1993), le besoin total en nouvelles terres de culture sera de l'ordre de 9 466 520 ha.

Tableau 2 : Surfaces (ha) cultivables et cultivée en 1989, 2000, 2010

Départements

Cultivables

Cultivées

 

1976

1989

2000

2010

2020

Agadez

N.D.

2000

N.D.

N.D.

N.D.

Diffa

123 000

71 000

170 000

323 000

443 000

Dosso

1 334 000

552 000

790 000

1 073 000

1 321 095

Maradi

1 113 000

922 000

1 763 000

3 113 000

4 156 333

Tahoua

587 000

544 000

836 000

1 180 000

1 482 857

Tillabéri

1 931 000

587 000

1 346 000

2 428 000

2 515 666

Zinder

1 266 000

927 000

1 930 000

3 656 000

4 955 523

Total

6 354 000

3 605 000

6 925 000

11 773 000

14 874 474

Les terres cultivables sont estimées à 15 000 000 ha soit 12 % de la superficie totale du pays. En 1989, 3 605 000 ha soit près de 24 % des superficies cultivables ont été cultivés. En 2010, les terres cultivées s'élèveront à environ 11 773 000 ha soit 78 % des terres cultivables. Ainsi, en 21 ans, les superficies cultivables sont passées de 24 à 78 % des terres cultivables. Si la tendance se maintient, en 2020, les terres cultivables passeront de 78 à plus de 132 %. Cela se traduira par :

Un prélèvement sur les réserves de terres ;

Une exploitation des terres impropres à l'agriculture ;

Une pression très forte sur les terres forestières et celles jusque là réservées à l'élevage.

Besoins énergétiques :

Les besoins énergétiques domestiques des populations nigériennes sont satisfaits à 90 % par l'utilisation de la biomasse (essentiellement bois et charbon), si on estime la consommation à 0,5 m3 par habitant et par ans, en 2020, la conso mmation totale de bois énergie sera de l'ordre de 10 210 147 tonnes.

La consommation en bois énergie sera de 1 106 476 tonnes en milieu urbain sur la base d'une consommation annuelle de 0,6 kg/personne/jour et de 4 425 904 tonnes en milieu rural sur la base d'une consommation moyenne de 0,8 kg/personne/jour.

 

Ainsi, à l'horizon 2020, la population sera de plus de 20 millions. Les forêts naturelles, pour une superficie de 5 066 220 ha, produiront seulement 607 947 tonnes de bois alors que la demande en bois sera de l'ordre 5 532 380 tonnes ; ce qui se traduira par un déficit de l'ordre 4 924 434 tonnes.

 

 

Previous PageTop Of PageNext Page