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Dans le domaine de l’exploitation forestière, la production
s’effectue sur la base de quotas qui bien appliqués permettent une gestion
non minière des ressources ligneuses. Aussi, dans ce même domaine, la forte
baisse des ressources ligneuses, dans les anciennes zones de production
consécutive à l’exploitation abusive, à l’avancée du front arachidier, et
aux feux de brousse, à amener les services forestiers à interdire dans ces
endroits toutes formes d’exploitation.
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En matière de stratégie d’intervention, les services forestiers
nationaux ont cessé de mettre l’accent sur le contrôle à posteriori centré
sur la répression des infractions, au profit de la sensibilisation des populations
sur les avantages de l’arbre, sa participation dans les actions de reboisement
(journée de l’arbre), de lutte contre les feux de brousse (mise en place
de comités de lutte conte les feux de brousse). Les formations forestières,
et les parcs ne sont plus mis en défense à l’égard des populations, mais
ils ont commencé à faire l’objet d’une gestion communautaire.
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Du point de vue de la planification et de la législation,
plusieurs mesures ont été prises à savoir :
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le code forestier a fait l’objet de plusieurs toilettages
et d’une réadaptation au nouveau contexte de décentralisation ;
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le code de l’environnement a vu le jour pour la première
fois en 2001 ;
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le plan national de l’environnement, avec des composantes
régionales a été adopté à partir d’un processus très participatif
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La promotion des énergies de substitution notamment le
gaz butane
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La création de l’observatoire des combustibles domestiques
au début des années 90
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L’implication et la mobilisation de la société civile
à travers la mise en œuvre de projets de gestions des ressources naturelles
par l’essentiel des ONG nationales et internationales et la création de
comités de lutte contre les feux de brousse dans les différentes communautés
rurales de base ;
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La réussite de la plantation en régie de filaos à travers
le programme de fixation des dunes, le long du littoral nord, de Dakar à
Saint Louis afin de protéger les cuvettes destinées à la culture maraîchère.
Sans ce programme, l’avenir de la filière horticole sénégalaise allait être
entièrement compromise
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La sensibilisation et la mobilisation de l’opinion nationale
surtout des populations rurales sur le danger des feux de brousse et l’importance
du reboisement grâce à un programme de plaidoyer à travers les médias autour
de la question (instauration des journées nationales de l’arbre) ;
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Le renforcement des capacités techniques des populations,
en particulier dans le domaine des techniques sylvicoles telles que la réalisation
de pépinière, le repiquage, l’entretien etc.
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La création d’institutions telles que le centre de suivi
écologique (CSE), le centre de Formation de la Forêt, l’Institut des Sciences
de l’Environnement (ISE)
[1], etc. afin de renforcer la capacité
dans le domaine de la protection de l’environnement.
Les facteurs de succès
Les facteurs essentiels de succès sont liés à une volonté
politique affirmée par l’Etat Sénégalais à travers ces derniers programmes
de développement et surtout des réformes politico - institutionnelles majeures
comme la création du Ministère de l’Environnement et de la Protection de la
Nature depuis le début des années 80, et la mise sur pied d’une Direction
Nationale de l’Environnement et d'une direction des eaux , forêts, chasse
et conservation des sols renforcée.
Dans le domaine du reboisement, les interventions planifiées
avec des échelles géographiques et spatiales maîtrisables telles que le littoral,
à travers une démarche en régie, ont été des facteurs des succès.
En matière de sensibilisation et de mobilisation sociale :
les plaidoyers à travers les masses médias et diverses formes de support,
en même temps que la volonté d’introduire dans les curricula de formations
dans le système de l’Education Nationale, celui des ONG et la participation
communautaire, les comités de lutte contre les feux de brousse, les comités
de gestion des ressources naturelles, ont beaucoup contribué aux changements
d’attitudes rencontrés actuellement au niveau de la population.
Toutefois, la question de la durabilité à long terme des
succès enregistrés dans le domaine de la conservation de la nature stricto-sensu
comme le reboisement se pose avec acuité. En effet, les mesures de suivi nécessaires
sont souvent absentes. C’est probablement dans le domaine du comportement
des acteurs vis à vis de la forêt que les succès enregistrés pourraient se
pérenniser, même si des efforts importants doivent être faits en direction
des exploitants forestiers et des populations rurales en général.
§
[1] Le centre de suivi
écologique est spécialisé dans la télédétection et les systèmes d’informations
géographiques en particulier sur les questions de l’environnement.
§
L’Institut des sciences de l’environnement (ISE) de l’université assure
la formation et la spécialisation en environnement pour des étudiants ayant obtenu une maîtrise.
§
Le Centre forêt est un centre de formation/recyclage du personnel
forestier en priorité dans des domaines divers de la foresterie, de la gestion…