PROJET D'ARRETE PRESIDENTIEL PORTANT CREATION ET
ORGANISATION DE LA REGIE DE LA PECHERIE DU LAC KIVU
1. SITUATION DU PROJET
Le Projet de Développement de la Pêche au lac Kivu qui a débuté en 1979 se trouve actuellement dans sa troisiéme et dernière phase puisqu'il est prévu que le financement extérieur prenne fin en décembre de cette année 1991.
Il est le résultat de la Coopération entre le Gouvernement Rwandais et le Programme des Nations Unies pour le Développement et le Gouvernement des Pays-Bas.
Le financement global des trois phases du projet est estimé à environ sept millions de dollars américains. Le Gouvernement Rwandais a contribué pour environ 182.457.172 FRW tandis que le PNUD, le Gouvernement des Pays-Bas et la FAO ont donné environ 4.935.634 USD.
Les objectifs assignes au projet étaient:
l'exploitation rationnelle des ressources du lac Kivu de façon à augmenter l'apport protéique;
la création des emplois; et
l'augmentation des revenus pour les populations riveraines de ce lac.
Ces objectifs ont été largement atteints comme le démontrent les données récentes ci-après:
Il existe 177 unités actives dans la partie rwandaise du lac Kivu employant 2.124 pêcheurs; 1.500 à 2.000 tonnes de poissons sont capturés chaque année dans la partie rwandaise du lac; la consommation du poisson au Rwanda a triple au cours de ces onze dernières années grâce aux efforts déployés par le projet.
En considérant les personnes directement employées dans la pêche (production, commercialisation et activités complémentaires de support) on peut estimer que le projet fait vivre quelques 40.000 rwandais. Les résultats financiers laissent voir que la rentabilité du projet est assurée surtout avec l'introduction de la farine d'Isambaza dont la rentabilité est de loin supérieure à celle du produit brut.
Pour consolider les acquis du Projet de Développement de la Pêche au lac Kivu, il est proposé de regrouper dans l'après-projet les activités productives à savoir la production et la commercialisation des divers produits ISAMBAZA et de lui adjoindre une Unité de Développement de la Pêche qui assurera le support technique aux pêcheurs artisanaux du lac Kivu.
La plupart du personnel du projet existant a reçu une formation spécialisée, il est clair que ceux qui sont considéres comme les plus capables doivent être conservés pour ne pas perdre le bénéfice de l'investissement important consenti par le projet au cours des onze dernières années en matière de formation.
Pour augmenter la rentabilité du projet il est prevu de promouvoir la production de la farine d'Isambaza et de réduire en conséquence la quantité d'Isambaza séchés et d'adopter une politique commerciale plus prospective et plus agressive.
2. STRUCTURE INSTITUTIONNELLE
Comme dit précédemment, le projet se trouve dans la derniére année de sa troisiéme phase et prendra fin le 31 décembre 1991. Aussi il est temps de penser à une structure de gestion qui permettra de consolider les acquis et de poursuivre les activités de pêche sans trop souffrir de l'arrêt des apports extérieurs dont bénéficiait le projet.
Plusieurs formules ont été proposées à savoir la structure de projet national sous la tutelle du Ministére de l'Agriculture, de l'Elevage et des Forêts, la formule de coopérative, une société mixte, un établissement public ou une régie. C'est cette dernière formule qui a été retenue finalement.
La formule de Régie a l'avantage d'assurer une certaine liberté de manoeuvre à la direction, de sauvegarder les emplois pour le personnel national en place, de poursuivre l'encadrement des pêcheurs tout en évitant les charges exorbitantes que la formule d'établissement public ne manquerait pas de provoquer.
La formule de coopérative ou celle de société mixte ont été rejetées à cause du caractère spécifiquement saisonnier des activités de pêche et de l'encadrement des pêcheurs qu'il fallait assurer à tout prix. La formule de projet national n'a pas été retenue non plus parce qu'elle suppose un appui financier permanent de la part du trésor.
Sur le plan organique, la Régie de la Pêcherie du lac Kivu va avoir une structure très légère comprenant la direction et trois sections chargées de superviser les activités de pêche de transformation et de commercialisation des produits Isambaza dans les Centres de Gisenyi, Kibuye et Cyangugu.
Quatre services légers ayant le niveau de sous-sections sont directement rattachés à la direction et devraient aider le directeur dans la gestion administrative, la commercialisation et l'appui technique. Les attributions de ces services sont données dans l'annexe.
