INFORMATIONS DESTINEES A L'INSPECTEUR DU SECTEUR SCOLAIRE ET AUX DIRECTEURS
Le Projet Pêche s'occupe du Développement de la Pêche au lac kivu à l'Isambaza, une espèce de poisson introduite dans les années 1959–1960. Il s'agit d'une nouvelle denrée alimentaire d'importance et le projet s'engage également à la faire connaître à la population.
BUTS DU PROJET PECHE D'INTERVENIR DANS L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE :
familiariser les élèves avec l'existence et l'origine de l'Isambaza (= Injanga ou Indagara du lac kivu) qui est une nouvelle denrée alimentaire au Rwanda.
faire comprendre aux élèves le rôle de ce poisson dans l'alimentation;
leur apprendre la façon de préparation de ce poisson ;
leur faire comprendre de quelle façon on compose un repas complet avec ce poisson.
INTERACTION:
Pour atteindre ces buts il faut :
convoquer une leçon aux explications sur le Projet de Développement de la Pêche au lac kivu ;
parcourir la théorie de la nutrition, en particulier la classification des aliments en trois groupes;
prêter un cours pratique à la préparation.
Ces deux derniers points coïncident tout à fait avec l'éducation nutritionnelle dans l'enseignement primaire. Les effectuer avec le poisson, comme exemple, répond à nos buts mutuels.
PROCEDURE:
Par secteur scolaire :
Formation des instituteurs du IIIème cycle (½ journée)
la pratique de la cuisine cuisson, méthodologie et organisation
la théorie
Explications sur le Projet Pêche et les buts de notre vulgarisation ;
l'établissement d'un programme au terrain chaque enseignant donnera un cours pratique aux élèves, précédé par des explications relatives à l'origine et à l'exploitation d'Isambaza.
distribution de poissons destinés à la pratique;
distribution de la brochure Inades destinée aux enseignants et à la préparation du cours.
Déroulement du programme aux écoles.
Recyclage des instituteurs du IIIème cycle (½ journée)
la pratique de la cuisine préparation d'une autre recette sur base d'Isambaza
cours exemplaire devant des élèves sur la classification des aliments avec flanellographe (tableau de feutre)
discussions, méthodologie et explications complémentaires
établissement d'un programme aux écoles chaque enseignant donnera la pratique et le cours théorique à ses élèves. Pour le déroulement des cours théoriques, on mettra un jeu de figurines de flanellographe à la disposition du Secteur scolaire, qui sont à circuler dans les centres scolaires.
distribution de poissons destinés à la pratique
distribution d'un manuel destiné à la théorie
Déroulement du programme aux écoles.
Suivi des activités aux écoles par le Projet, selon nécessité et mesures.
COURS SUR L'ORIGINE ET L'EXPLOITATION D'ISAMBAZA
La Brochure Inades, intitulée “ISAMBAZA”, vous donne les informations sur le Projet Pêche et l'Isambaza.
Vous vous en servirez dans vos cours selon l'utilité. Cette brochure n'a pas uniquement été développée pour les instituteurs de l'Enseignement Primaire, elle est destinée à un public plus large.
Ce qui est important pour vous, en ce moment, et ce qui est indispensable à la bonne compréhension par les élèves, est de mettre au clair pour eux pourquoi vous faites la pratique avec l'Isambaza. En ceci vous pourriez suivre le plan suivant et donner ce cours juste avant, pendant ou juste après la pratique.
Vous expliquez que le Projet Pêche a travaillé avec vous, pour que vous donniez la pratique avec l'Isambaza aux élèves.
C'est bien de joindre l'utile à l'agréable, pourtant le Projet Pêche ne fait pas la charité. Il faut alors qu'on ait encore d'autres objectifs avec cette leçon pratique que préparer un bon repas.
Qu'est-ce-que les élèves en pensent?
Combien d'élèves voient l'Isambaza pour la première fois?
Pour combien d'élèves ce sera la première fois de manger ce poisson ?
Qu'est-ce-que les élèves pensent du pourquoi dans beaucoup de ménages l'utilité de ce poisson n'est pas bien connue ou l'habitude de le manger n'y existe pas ? C'est parce qu'Isambaza est une nouvelle denrée alimentaire au Rwanda. Le Projet Pêche s'occupe de son exploitation dans le lac kivu et de faire connaître à la population son existence et son utilité.
Ensuite vous parlez de l'introduction de l'Isambaza dans le lac kivu dans les années 1959–1960 et de sa provenance du lac Tanganyika au Burundi. Et vous parlez des différents noms qu'on donne à ce poisson :
Indagara est une famille de poissons qui est composée de plusieurs variétés différentes. Ce mot est bien intégré dans la langue Rwandaise, mais d'origine c'est un mot Swahili et sa propre traduction en kinyarwanda est Injanga.
La traduction en Français est Sardine. Au Lac kivu il existe une seule variété de Sardine et cette variété on l'appelle Isambaza. L'usage du mot Indagara explique L'origine Burundaise de l'Isambaza.
Et vous continuez à expliquer pourquoi on a démarré le Projet de Développement de la Pêche au Lac kivu.
L'Isambaza donc, a été introduit dans le Lac kivu, depuis ± 30 ans maintenant. Mais la qualité implantée était limitée et le lac kivu est étendu. Il a pris des années, alors, pour que les poissons se reproduisent en quantité pour peupler le lac entier. C'était dans les années 1970 (il y a dans les 10 ans maintenant), que la population riveraine avait aperçu l'abondance d'Isambaza dans le lac kivu. Ensuite le Gouvernement Rwandais, s'apercevant que le poisson est un aliment riche, a demandé l'assistance des Nations Unies pour développer la pêche aux Isambaza : parce qu'auparavant il n'existait pas l'expérience de la technique de pêche. De plus, l'exploitation d'Isambaza demande un certain investissement initial et de la connaissance appropriée; on le fait avec des filets et par attraction lumineuse.
C'est à la fin de l'année 1979 que le projet de Développement de la pêche au lac Kivu (projet Pêche, en abrégé) a démarré à Gisenyi.
La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) en est l'Agence d'Exécution en collaboration avec le MINAGRI (Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et des Forêts).
Les premiers pêcheurs ont été formés à Bujumbura et petit à petit ils ont formé d'autres et le Projet s'est étendu aux autres Préfectures riveraines (kibuye et Cyangugu) progressivement.
Vous expliquez les objectifs du Projet Pêche:
C'est de développer la pêche au lac kivu pour:
donner du travail et des revenus à la population riveraine;
fournir toute la population Rwandaise avec un aliment d'origine animale.
En ce moment la pêche à l'Isambaza commence à être connue au Rwanda. Mais il y a toujours la plupart de la population qui n'est pas au courant de son existence et de son utilité.
C'est pour cela qu'on prête l'attention à l'école. Puis, dans un cours suivant on mettra l'accent sur sa valeur nutritive.
C O U R S D E F L A N E L LO G R A P H E
Buts de la leçon:
faire comprendre aux élèves la valeur nutritive des poissons en comparaison avec d'autres aliments,
faire apprendre aux élèves comment classer des aliments de la région dans les trois groupes d'aliments,
avec ceci, leur donner un moyen approprié de juger tout genre de repas dans la mesure de couvrir les besoins principaux du corps et de savoir comment composer un repas complet.
Exemple : si un élève a mangé des patates avec des haricots et qu'après les cours il comprend qu'il peut améliorer ce repas en le complétant avec un avocat, on a atteint le but.
Buts du Flanellographe:
visualiser la théorie
augmenter la participation des élèves de façon que chacun doit réfléchir.
Alors : faites afficher toutes les figurines par les élèves avant de juger et de corriger sur le tableau de feutre.
Plan de la leçon :
accrocher le tableau de feutre
demander aux élèves ce qu'ils ont mangé le soir précédent écrire le repas de quelques-uns sur le tableau noir
poser la question pourqoui il faut manger, pourquoi notre corps a besoin d'aliments.
Il faut arriver aux trois besoins principaux du corps, à couvrir par notre alimentation :
énergie pour pouvoir travailler etc
construire le corps pour pouvoir grandir et l'entretenir
protéger le corps contre les maladies.
afficher les trois figurines du feu, de la maison et du cadenas et expliquer que les aliments sont classés selon ces trois besoins.
nettoyer le tableau de feutre
discuter sur les aliments qu'on trouve facilement dans la région et afficher les figurines correspondantes en désordre sur le tableau de feutre. (Ceci n'est qu'avec le but de faire familiariser les élèves aux figurines!)
nettoyer le tableau de feutre
afficher les trois figurines : feu, maison et cadenas
distribuer toutes les figurines aux élèves et les faire afficher par les élèves l'un après l'autre dans le groupe de leur préférence.
Faire afficher toutes les figurines, c-à-dire laisser les élèves avoir chacun son tour avant de juger la classification qu'ils ont établie.
juger la classification ensemble et demander aux élèves de corriger les figurines mal placées.
Pour augmenter le nombre des élèves à participer en ceci vous ne faites que
une correction par élève
un tour par élève.
CLASSIFICATION JUSTE :
| énergie (feu) | - | ibinyamafufu (tubercules, racines et bananes vertes) |
| - | ibinyasukari (sucre, miel, canne à sucre) | |
| - | ibinyampeke (céréales) | |
| - | amavuta (l'huile de palme, l'huile de soya et le beurre) | |
| construction | - | ibinyamisogwe (haricots, petits pois, soya, archides) |
| (maison) | - | viande, lait, oeufs, poissons |
| protection | - | toutes sortes de légumes |
| (cadenas) | - | tous les fruits (alors y compris avocats, ananas et bananes mûres) |
| ATTENTION | • La figurine de feuilles de manioc représente les légumes et pas les les racines |
| • La figurine de graines de soya représente les légumineuses et pas une de légumes |
résumer la classification juste et prêter attention aux arachides et au soya. Ce sont les légumineuses et donc classées dans le groupe d'aliments de construction. Leurs apports en matières de construction sont les plus importants. Au contraire les huiles extraites du soya et des archides n'apportent que des matières énegétiques et sont donc classées dans le groupe d'aliments énergétiques. L'ananas et les bananes mûres apportent du sucre, mais ce sont des fruits et pour cette raison on les classe dans le groupe d'aliments de protection.
expliquer le but d'apprendre cette classification
c'est d'avoir un moyen de juger un repas et de savoir comment composer un repas complet
demander aux élèves ce que c'est un repas complet
un repas complet couvre les trois besoins
principaux de notre corps en même temps
un repas est l'ensemble des aliments qu'on
mange à la fois
il ne suffit pas de manger des pommes de
de terre le matin
des haricots à midi
des avocats le soir
Ceci ne représente pas un repas complet,
mais ce sont troisrepas différents, qui
ne sont pas complets.
Il faut au moins une fois par jour manger
un repas complet.
nettoyer le tableau de feutre, sauf les trois figurines du feu, maison et cadenas
regarder le tableau noir où sont écrits les repas des élèves du soir précédent.
Faire, par chaque repas à la fois, l'élève afficher les figurines de son repas et juger ensemble si le repas est complet. Sinon, demander à l'élève de le compléter de façon juste en affichant quelques figurines.
De la même façon on juge le repas de poissons, qu'on va préparer ensemble et montrer que c'est un exemple d'un repas complet.
INFORMATIONS POUR L'INSTITUTEUR
L'information suivante est SUPPLEMENTAIRE. C'est à dire qu'elle n'est pas destinée à l'incorporation dans le cours de flanellographe en premier ressort. Il faut vous rendre compte qu'ici il s'agit d'un seul cours qui ne peut pas être exhaustif dans tous les aspects.
Même si nous le trouvons intéressant et utile, il est en dehors des occupations du Projet Pêche d'élaborer des cours complémentaires.
Néanmoins, l'expérience nous a appris qu'il serait utile de vous équiper avec quelques connaissances en arrière de cette leçon pour son meilleur déroulement. C'est que nous avons constaté -dans le cas où le cours est donné exemplairement et où il atteint son but de faire bien réfléchir les élèves - que les élèves posent des questions, qui méritent une réponse claire et bonne. C'est alors sur base des questions les plus courantes et assez indispensables à la bonne compréhension du cours, que nous vous donnons les remarques suivantes :
la classification des aliments en trois groupes est basée sur LES TROIS FONCTIONS PRINCIPALES des aliments dans notre corps.
Les besoins en énergie (pour la force et la chaleur)
La construction de notre corps (pour grandir et l'entretien)
La protection contre des maladies
A part quelques exceptions, la plupart des aliments comblent en même temps ces trois besoins, mais partiellement et en proportions différentes. Chaque aliment est classé là où son apport est le plus important.
Pour ces raisons les haricots, par exemple, sont classés dans les constructeurs, malgré qu'ils sont une bonne source d'énergie. Et les céréales sont classées dans les aliments énergétiques, malgré qu'elles apportent considérablement à la construction.
IL FAUT TOUT SIMPLEMENT APPRENDRE CETTE CLASSIFICATION PAR COEUR.
Avec cette classificatiin vous arriverez chaque fois à un repas complet, avec n'importe quelle combinaison de trois aliments - un de chaque groupe que vous choisirez.
LA CLASSIFICATION N'EST PAS QUANTITATIVE.
Rendez-vous compte alors, que:
la quantité habituelle de poireau, utilisée à rendre le goût à la viande ou plus agréables les haricots, n'est pas suffisante pour couvrir les besoins en légumes.
La quantité habituelle d'huile dans un repas ne couvre pas les besoins énergétiques.
Sur le tableau de feutre, un repas composé de haricots et préparé avec de poireaux et de l'huile, donnera l'idée d'un repas complet, parce que chaque groupe d'aliments est représenté par une figurine. Néanmoins, dans cet exemple-ci, il faut ajouter un aliment de protection à côté du poireau, ainsi qu'un aliment énergétique à côté de l'huile, pour que ce repas couvre les besoins réels du corps.
La classification est une SIMPLIFICATION OPERATIONNELLE.
Elle répond à son but, mais pourrait donner impressions correctes si on dépasse ce but et approfondit la théorie de la nutrition.
Regardons l'exemple de deux“repas complets” :
| figurine maison | figurine cadenas | figurine feu |
| 1. | petits pois | aubergines | bananes |
| 2. | poissons | légumes indigènes | pomme de terre |
Référence faite à la leçon donnée, ces deux repas sont bons et “complets”.
Et nous avons atteint notre but si les élèves l'ont compris. Néanmoins ces deux repas ne sont pas de même qualité (et une élève attentive peut vous poser des questions !)
Dans l'exemple 1. la construction est représentée par un produit d'origine végétale, et dans le deuxième exemple par un produit d'origine animale. Et dans ce cas-ci il y a une différence.
Pourtant ce n'est pas nécessaire de manger toujours une denrée animale.
C'est que dans l'exemple suivant, sont donnés deux repas de qualité comparable.
| figurine maison | figurine cadenas | figurine feu |
| 3. | petits pois | aubergines | maïs |
| 4. | poissons | légumes indigènes | pomme de terre |
Les bananes du premier exemple sont remplacées par du maïs. Un mélange d'une légumineuse avec une double portion d'une céréale apporte la qualité de matières constructives aussi bonne que celle des produits d'origine animale.
La différence entre les exemples 3 et 4 c'est que dans l'exemple 3 ce sont les petits pois et le maïs qui nous apportent de l'énergie ainsi que la construction et que dans l'exemple 4 les besoins en construction sont principalement couverts par le poisson, et les besoins énergétiques par les pommes de terre. Mais l'ensemble du repas no3 couvre les trois besoins de notre corps dans la mesure que l'ensemble du repas no4.
Une telle amélioration de qualité est uniquement valable pour un mélange de légumineuse avec céréale en proportion 1 sur 2. Les racines, tubercules et bananes n'ont pas cette capacité complémentaire des légumineuses.
Jusqu'ici nous avons regardé les TROIS fonctions PRINCIPALES des aliments dans le corps humain. Mais en réalité il y a PLUS de fonctions.
Disons que ce sont des FONCTIONS SECONDAIRES. Et comptant avec ceci on pourrait faire une classification en plus des groupes d'aliments. Il faut vous rendre compte, alors, que notre classification est une simplification.
Néanmoins, cette classification en trois groupes couvre, en grande lignes, notre but d'expliquer l'idée d'un “repas complet” et dans la plupart des cas un tel “repas complet” satisfera également un grand nombre des besoins secondaires.
Mais un repas complet ne couvre pas toujours tous les besoins secondaires. Et chaque exemple différent peut servir à d'autres. C'est pour cette raison qu'il faut varier le menu journalier le plus souvent possible. Si, par exemple, un jour on mange des haricots, l'autre jour on les remplace par des petits pois. Si un jour on mange des avocats, l'autre jour on les remplace par des aubergines. Et les pommes de terre, par exemple, on les remplace par du maïs etc.…
De cette manière on établira la sécurité de satisfaire régulièrement tous les besoins secondaires. Pour cette raison il est également nécessaire de consommer de temps en temps un produit d'origine animale, parce qu'il y a quelques besoins secondaires qui ne sont satisfaits que par des produits animaux.
EN RESUME :
En premier ressort la classification en trois groupes est un moyen approprié de nous mettre en mesure de composer un repas complet.
Pour satisfaire les principaux besoins alimentaires, il faut manger un repas complet chaque jour.
Pour satisfaire les besoins alimentaires secondaires il faut varier le menu journalier le plus possible et manger un produit d'origine animale de temps en temps.
L'huile dans un repas doit être accompagnée d'un autre aliment énergétique pour couvrir nos besoins énergétiques.
Les légumineuses et les céréales mélangées ensemble, se complètent d'une manière avantageuse.