Les débats sur les services de soutien pour le développement de l'aquiculture ont mis en relief certaines des difficultés soulevées par la disassociation des administrations de la pèche en mer d'une part, et d'autre part en eaux continentales au sein des gouvernements nationaux. Les activités de développement de l'aquiculture en eau douce, en eau saumâtre, et en mer doivent être unifiées dans un but d'efficacité et d'économie.
Parmi les services de soutien nécessaires à l'aquiculture, le séminaire a donne une haute priorité à ceux intéresses à la vulgarisation qui s'impose. La formation générale à la pèche dispensée dans certains pays de la région comporte quelques cours d'aquiculture, mais très insuffisants pour permettre aux fonctionnaires des pêcheries de participer aux programmes de production ou d'apporter une assistance technique utile aux pisciculteurs. La possibilité d'utiliser les services de vulgarisation agricole pour les travaux de vulgarisation de l'aquiculture a fait l'objet de débats assez détailles et l'opinion générale a été que, même avec une part de formation spécialisée, on ne saurait en attendre une influence importante car il se pourrait que l'agriculture ou l'aquiculture souffrent alors l'une et l'autre d'une insuffisance d'attention. Il est donc de la plus haute importance de fournir une formation spécialisée en aquiculture comportant les méthodes de vulgarisation pour le nombre de vulgarisateurs nécessaire sur une base nationale ou sur une base de groupement de pays si la langue d'enseignement peut-être la même et que les conditions de production soient similaires. Le succès de cette instruction dépendra dans une large mesure de la qualité et du niveau de connaissances des instructeurs. La formation de ces derniers est donc d'une importance capitale et les cadres indispensables pour les activités de formation et de démonstration devraient recevoir une instruction supérieure sur la base régionale ou interrégionale.
Les gouvernements devraient, des la période de planification, apporter leur attention aux besoins généraux de personnel pour tes programmes de production. Les estimations doivent se fonder sur les objectifs de production, sur la superficie des plans d'eau à mettre en culture et autres facteurs pertinents. Ceci montrera si des installations permanentes de formation s'imposent ou si des accords particuliers suffisent. Outre la formation d'aquiculteurs, de vulgarisateurs et autres fonctionnaires, il pourrait être nécessaire d'organiser des cours de formation de brève durée pour la main-d'oeuvre et les directeurs des fermes agricoles.
Les démonstrations des méthodes et l'expose des résultats constitueront certaines des activités principales des services de vulgarisation, aussi le séminaire a-t-il pense qu'il faudrait établir à cette fin des centres de démonstration en des points stratégiques de chacun des pays. Ces Centres pourraient également se charger d'une quantité d'activités diverses telles que la formation des vulgarisateurs, du personnel de terrain et des agriculteurs, de la production et de la répartition d'inputs aquicoles tels qu'alevinage et aliments, et assistance technique y compris le diagnostic et le traitement des maladies, ainsi que de l'organisation du crédit. Qu'il soit efficace et souhaitable de procéder à des démonstrations sur les fermes privées a été reconnu, mais il a été convenu qu'en l'état présent du développement en Afrique, les centres de démonstration à fonctions multiples doivent être établis par les gouvernements.
Les économies et l'efficacité découlant de la centralisation de la production du frai ont reçu une attention particulière du séminaire. Quand l'aquiculture se sera développée pour devenir une industrie majeure, il se pourrait que la production doive passer dans le secteur prive ou coopératif; mais dans les phases initiales, la production et la fourniture du frai devraient plutôt se développer en tant que service de soutien gouvernemental pour les fermiers. Il faudra également une aide pour l'achat de fertilisants, de produits pharmaceutiques et chimiques, de pesticides et désherbants, de matériel aquicole, etc.
Le succès de certains des principaux systèmes de culture qui pourraient s'organiser en Afrique dans un proche avenir dépendra beaucoup des disponibilités d'aliments pour poissons à des prix raisonnablement bas. Les ingrédients à bon marche disponibles localement, par exemple les déchets agricoles et industriels, doivent être utilises à cette fin. L'industrie des aliments pour animaux s'est développée en certains pays dans les secteurs prive ou public, et si les stimulants nécessaires sont injectes, il ne serait peut-être pas trop difficile d'intégrer à ces industries la production d'aliments pour poissons. Le séminaire a souligne la nécessite immédiate d'une aide extérieure pour la formulation et la préparation d'aliments pour les espèces halieutiques locales, constitues à partir d'ingrédients à bon, marche facilement disponibles.
Bien que le besoin se fasse sentir de créer un potentiel d'emploi dans les zones rurales d'Afrique et que par conséquent l'utilisation de la main-d'oeuvre pour la construction des fermes ait sa valeur, elle ralentirait considérablement le développement de l'aquiculture et se révélerait dans la plupart des cas nuisible à l'économie. Il faudra donc recourir à des moyens mécaniques pour les constructions. Dans les régions ou il n'y a pas d'entreprises privées de construction suffisamment expertes pour effectuer les travaux sous contrat à un tarif raisonnable, les gouvernements devraient envisager l'institution d'Unités de construction de fermes pour aider les fermiers à choisir les emplacements, le type de bâtiments et à faire construire, sur une base non lucrative.
La recherche est l'un des services importants à fournir par le gouvernement en soutien du développement de l'aquiculture. La plupart des pays participants disposent de stations expérimentales ou sont menées des études limitées de nature biologique. Presque aucun d'entre elles ne dispose d'une équipe de travailleurs interdisciplinaire pour se livrer a des recherches concertées en vue de résoudre les problèmes que pose tout système de culture. La plupart ne disposent pas d'un matériel, d'installations et d'un personnel scientifique suffisants pour mener à bien la recherche à court ou long terme, il est nécessaire de perfectionner les installations et les programmes d'études de ces stations, et il se pourrait que ce ne soit possible qu'avec une aide extérieure. Les études axées sur la production - notamment en ce qui concerne l'application des technologies mises au point en des centres de recherche plus importants devraient devenir l'essentiel du rôle des petites stations nationales de recherche. Elles pourraient également fournir les services de soutien nécessaires pour l'oeuvre de vulgarisation. Les points de vue du séminaire quant à la liaison de ces stations nationales de recherche à un centre régional de recherche et de formation pour organiser un réseau de stations qui échangeraient librement expérience et connaissances sont exposes en page 23. Un tel réseau sera en mesure d'adapter ses programmes aux besoins variables de l'aquiculture dans la région et d'établir les relations indispensables entre savants et techniciens pour le plus grand bien de tous les intéressées.