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9. ANALYSE DES DONNEES DE CAPTURES PAR UNITE D'EFFORT


9.1 Division des Sherbro
9.2 Zone Sénégal/Gambie

9.1 Division des Sherbro

Le Groupe a procédé à la comparaison de données provenant de trois source différentes (Tableau 7). La première série (première colonne) de renseignements était tirée des rapports annuels de la Division des pèches de la Sierra Leone. Le deuxième lot avait son origine dans le rapport de la troisième session du Groupe de travail de l'évaluation des ressources (Rome, 1976); enfin la troisième série avait été fournie par la flottille ivoirienne opérant dans la division des Sherbro.

Tableau 7

Captures par unité d'effort pour la division des Sherbro (zone COPACE)

Année

Sierra Leonea
kg/jour de pêche

COPACEb
kg/jour en mer

Côte-d'Ivoirec
kg/h (400 CV)

1960




1961




1962

1249



1963

1214



1964

1100

1950


1965

1330

1450


1966

1600

1850

204

1967

1248

2370

-

1968

1436

1460

267

1969

1245

1770

236

1970

1171

2290

193

1971

1063

2560

234

1972

1074

1840

225

1973


1220

192

1974


1670

246

1975



235

1976



278

Note: Les navires italiens ayant leur base à Freetown sont dótés de moteurs de 250 CV tandis que les navires ivoiriens opérant dans la division des Sherbro ont des moteurs de 400 CV
Source:
a Fisheries Division, Sierra Leone
b Rapport de la 3èmè session du Groupe de travail du COPACE sur l'évaluation des ressources, 1976
c CRO, Abidjan
La valeur élevée des CPUE ivoiriennes peut avoir deux causes. Elle peut être due en partie à une puissance plus grande des moteurs (400 CV) et pour une antre part à la sous-exploitation des captures des chalutiers locaux, qui rejettent les poissons les moins prisés. On notera aussi que les unités d'effort ne sont pas directement comparables du fait que pour la flottille de la Sierra Leone, elles sont exprimées en jours de sortie, tandis que l'effort ivoirien est donné en heures de remorquage.

Le Groupe n'a pas été en mesure d'estimer les captures totales effectuées dans la division des Sherbro par suite de l'absence totale d'informations sur la flottille soviétique qui opère sur la plateforme continentale de la Sierra Leone, ainsi que sur les navires qui ont leur base à Monrovia. Pour ce qui est de la flottille ivoirienne, le Groupe a été d'avis que les données de capture et d'effort pour les premières années ne reflètent pas exactement l'abondance du stock, compte tenu de la modification progressive des pratiques en matière de rejet du faux-poisson. Les données de capture et d'effort pour les trois dernières années (1974-1976) traduisent peut-être l'abondance actuelle des stocks puisque les flottilles ne rejettent plus de poisson. On trouvera à l'Annexe 10 d'autres informations sur l'évolution des captures par unité d'effort.

Bien que l'effort de pêche dans cette division ait augmenté après l'entrée des flottilles de pêche sénégalaise, soviétique, libérienne et ghanéenne dans la compétition, on n'a constaté aucune diminution marquée des CPUE dans leur ensemble. Il est possible que les stocks ne soient pas encore surexploités, encore que l'accroissement de l'efficacité apparente lié à l'acquisition de connaissance et à la réduction des quantités rejetées ait sans doute masqué le déclin effectif de l'abondance du stock.

9.2 Zone Sénégal/Gambie

L'existence des problèmes ci-après rend malaisée l'évaluation du stock de poisson de la zone de la Sénégambie:

i) Migrations saisonnières de poissons de la Mauritanie à la Guinée-Bissau;

ii) Exploitation artisanale très poussée (environ 6 000 pirogues), contribuant pour les deux tiers environ aux captures totales d'espèces démersales;

iii) Participation de navires étrangers à la pêcherie; leurs résultats ne sont pas bien établis;

iv) Grande quantité de poissons rejetée en mer; pas de renseignements sur les quantités ainsi rejetées;

v) Modifications successives des schémas de pêche, l'effort étant déplacé d'une espèce-cible (crevettes) vers d'autres (poissons osseux).

L'analyse des données de capture et d'effort pour la période allant de 1960 à 1965 considérée comme une période de stabilité, met en évidence un déclin des rendements, qui tombent de 300 tonnes par an et par navire à 100 tonnes. La période de 1965 à 1968 correspond à une phase de transition. Cependant, le CRODT a recueilli à partir de 1969 des informations plus précises. On croit savoir que le CPUE donne un assez bon aperçu de l'abondance, des principales espèces, encore qu'il est sans doute moins fiable pour les espèces de moindre importance.

Pagellus coupei

On a réalisé une estimation des quantités de P. coupei rejetées en comparant les fréquences de longueurs des captures réalisées par des navires industriels et de commerce opérant à la même saison dans la même zone. Il ressort de cette étude que 30 à 40 pour cent environ des captures de P. coupei sont rejetées au cours de la campagne de pêche.

Des études de sélectivité portant sur cette espèce montrent que si les pêcheurs respectaient les règlements en vigueur en matière de maillage, le problème pourrait être résolu sans qu'il comporte une grosse perte pour la pêcherie. Dans la zone septentrionale, P. coupei est davantage exploité par des pirogues, au sud, par des chalutiers et plus particulièrement des unités de 1 000 à 1 500 CV de puissance installée. Entre 1973 et 1976, les captures de cette espèce (y compris les quantités rejetées) sont passées de 500 à 2 000 tonnes par an dans le secteur méridionale. Au cours de la même période, les chalutiers ont pris dans le secteur nord entre 200 et 300 tonnes par an (quantités rejetées incluses) alors que l'on estimait que les prises des pirogues étaient de l'ordre de 1 000 à 1 500 tonnes. La production est tombée d'environ 600 kg par jour (pour un chalutier normalisé de 250 CV) en 1973 à quelque 300 kg en 1976.

Pseudupeneus prayensis

Le rouget américain était traditionnellement exploité avant 1965, mais n'a fait l'objet d'aucune étude. Son exploitation a été virtuellement abandonnée entre 1965 et 1970. En 1971, avec l'arrivée de 10 à 12 navires en provenance de la Méditerranée et spécifiquement conçus pour la pêche du rouget américain, l'exploitation de cette espèce a pris un essor rapide. On a alors assisté au début d'une période de diversification, qui a entraîné un accroissement rapide des mises à terre. Il est possible qu'auparavant, les fonds durs aient été péchés à certaines saisons (avril à juin par des navires italiens, dont les captures et dimensions restent toutefois inconnue).

L'analyse des données disponibles montre que les mises à terre au port de Dakar sont passées d'environ 200 tonnes à quelque 750 tonnes entre 1971 et 1976.

Autres espèces

Pour les autres espèces débarquées il faut interpréter avec circonspection les données de CPUE. Selon toute probabilité, compte tenu de l'évolution en matière d'espècescibles, les variations des CPUE ne traduisent pas nécessairement des fluctuations de l'abondance des espèces. On procède à un examen plus détaillé de ces estimations à l'Annexe 9.


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