Ces types d’information varient en fonction des besoins de la structure ou de celui qui les collecte. Pour ce qui est du bois, les informations collectées par les services forestiers concernent :
La production, les volumes de grumes abattus, les volumes transformés, le volume exporté, les produits de transformation, les essences prélevées, les superficies parcourues, les titres d’exploitation.
Les données d’inventaires ont permis d’apprécier le potentiel et la répartition spatiale des essences. Un effort reste encore à faire pour intégrer les données sur la consommation nationale dans le système actuel de collecte des statistiques forestières.
Quelques mémoires d’étudiants et une étude etchnobotanique financée par O.U.A. ont permis de disposer de quelques données sur les utilisations etchnobotaniques de certaines essences. Quelques données de la recherche sont disponibles sur la sylviculture de certaines essences, la dynamique des forêts, la caractérisation de certaines essences.
Les informations actuellement collectées sur les produits forestiers non ligneux concernent essentiellement les exportations, la production et la consommation nationales étant mal maîtrisées.
Au niveau des exportations (ports de sorties) les informations collectées par la douane concernent outre les volumes importés ou exportés, les valeurs des produits concernés.
En matière de faune, les informations collectées concernent notamment les prélèvements, les diverses taxes et les exportations. Ce secteur est essentiellement dominé par l’informel, les braconniers de tout bord en constituant une menace certaine.
Le code forestier de 1994 a prévu des dispositions pour rendre aisée la collecte des informations sur les produits forestiers. Ces dispositions sont contenues dans les titres 6 et 8 du décret n° 95/531 du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts.
En effet, ce décret stipule que :
Chaque exploitant est tenu par période de six (6) mois à compter du début de l’exercice fiscal, de fournir à l’administration chargée des forêts les informations exactes sur sa production, en indiquant le volume de celle exportée et le volume de celle transformée localement. Aussi, tout titulaire d’un titre d’exploitation forestière doit tenir un carnet de chantier dont le modèle est établi par l’administration chargée des forêts. Ce carnet est coté et paraphé par le responsable départemental de l’administration des forêts. Les arbres abattus y sont inscrits journellement avec indication du diamètre pris à 1,30 mètres du sol ou au-dessus du contrefort, ainsi que le numéro d’abattage figurant sur la souche de l’arbre, la longueur des grumes, leurs diamètres aux gros et fins bouts, et leur volume, ainsi que la date d’abattage. A la fin de chaque semaine, les feuillets du carnet de chantier sont transmis au responsable local de l’administration chargée des forêts qui, après vérification et compilation, transmet mensuellement les résultats et les spécifications au responsable hiérarchique de l’administration chargée des forêts. En ce qui concerne l’exploitation des produits forestiers spéciaux, les perches et le bois de chauffage, sont inscrits :
l’espèce récoltée ;
les qualités, dimensions, poids et volume des produits ;
et le lieu de récolte.
Les exportateurs de produits forestiers doivent tenir des carnets de bulletins de spécifications parafés par le responsable local de l’administration chargée des forêts, et indiquant notamment, l’essence, la qualité, le volume, la provenance des produits concernés et leur destination. De plus, ils sont tenus d’adresser au ministre chargé de forêts dans un délai d’un (1) mois après la fin de chaque exercice budgétaire, un rapport annuel suivant le canevas établi par l’administration chargée des forêts.
A l’embarquement, le responsable locale de l’administration chargé des forêts vise conjointement avec le responsable de l’administration chargée des douanes les connaissements, après présentation des justificatifs du paiement de la surtaxe progressive lorsqu’elle est déjà due et exigible ou du respect du pourcentage de transformation prévu par la loi.
Le contrôle et le suivi des activités forestières dans les titres d’exploitation forestière sont assurés par le personnel de l’administration chargée des forêts, suivant des modalités fixées par le ministre chargé des forêts.
Avant sa sortie de forêts, toute grume exploitée doit être revêtue des marques réglementaires. Les modalités de martelage de toutes les billes avant leur sortie de la forêt sont précisées par le ministre chargé des forêts.
Les transporteurs de produits forestiers doivent être munis de lettre de voiture extrait d’un carnet à souche de modèle, paraphé par le responsable départemental de l’administration chargée des forêts, indiquant notamment les quantités et la spécification des produits transportés, ainsi que leur provenance.
Toute grume admise dans une usine de transformation doit porter de façon visible, les marques réglementaires prévues à l’article 127 ci-dessus. Ces marques sont reportées dans le carnet prévu au dit article.
Les exploitants forestiers, les exportateurs et transformateurs de produits forestiers sont tenus de contre signer, éventuellement avec la mention, les carnets de chantier, les bulletins de spécifications, les carnets d’entées et de sortie, ainsi que les bulletins ou rapports de contrôle établis par les agents de l’administration chargée des forêts qui les contrôlent.
En somme, les volumes abattus ou encore la production sont obtenus à partir des feuillets des carnets de chantiers encore appelés DF10. Les volumes transformés sont estimés à partir des rapports annuels des sociétés, les exportations à partir des enregistrements de la Douane, de la Société Générale de surveillance et des postes forestiers des ports d’embarquement où sont enregistrés tous les bois et produits forestiers destinés à l’exportation.
Pour harmoniser les données communiquées par les exploitants, les industriels et les exportateurs forestiers lors de leur rapport annuel, la Direction des Forêts a mis sur pied un canevas pour la production desdites informations. Ce canevas comprend en matière de données sur les produits forestiers :
La production des grumes par titre d’exploitation (essences, stock forêt en début de période, nombre de pieds abattus, volume abattu, volume roulé, stock forêt en fin de période)
commerce et transport de grumes aux usines de transformation (essences, volumes roulé, exportations, destinations, ventes locales à d’autres exportateurs, achat de grumes pour transformation, volume transporté aux usines pour transformation
Transformation des grumes (capacités de transformation des différents types de produits, sources d’approvisionnement, transformation par type de produit, ventes locales des produits transformés, exportations, chiffres d’affaires mensuelles par type de produit, taxes forestières payées ou à payer).
Au regard de ce qui précède, il se dégage que l’information relative aux produits forestiers ligneux est déclarative alors que le MINEF ne dispose pas les moyens humains et logistiques adéquats pour effectuer le contrôle conséquent et améliorer la fiabilité de l’information donnée par l’exploitant forestier. Les rapports exigés par la loi ne sont pas toujours transmis à l’administration forestière, vu la multiplicité de centre de décision en matière de gestion forestière, ceci ne rend pas la coordination facile. En effet, les titres d’exploitations forestières sont émis par la Direction des Forêts et les taxes sont recouvrées plutôt par la Direction des Impôts qui ne se fonde pas toujours sur le fait que la société qui vient payer ses taxes est en règle par rapport à la réglementation forestière. Ceci s’explique en partie par le fait que le pays est sous ajustement structurel et a tendance à encaisser des contribuables (toutes taxes), même si elles ne reflètent pas la réalité. Le redressement devra se faire ultérieurement.
Notons que la même méthodologie devrait s’appliquer aussi pour les perches, les produits spéciaux, et le bois de chauffe. Mais à force de constater que l’exploitation des perches et du bois de chauffe est à 90 % dominée par l’informel et consommée par le marché local, il devient clair qu’il est difficile de maîtriser l’information dans ce sous –secteur.
En guise de conclusion, la loi a prévu une méthodologie qui, appliquée et mieux contrôlée, devrait pouvoir nous amener à avoir des informations fiables pour ce qui est de l’exploitation du bois d’œuvre par les sociétés formelles. Cependant le succès de cette méthode de contrôle des données qui est purement déclarative doit nécessairement passer par un contrôle soutenu et régulier des chantiers d’exploitation forestière par l’administration des forêts. Ceci exige que soient renforcées les capacités des services décentralisés aussi bien au niveau des équipements logistiques que du personnel de contrôle. Aussi, serait-il recommandé que les " Checks Points " soient installés et renforcés le long des réseaux routiers importants pour l’évaluation du bois afin de faire un rapprochement entre les données déclarées par les entreprises et la réalité sur le terrain.
Les données d’exploitation forestière qui arrivaient à la direction des forêts étaient traitées manuellement jusqu’à une date très récente. Depuis 1995, le Ministère de l’Environnement et des Forêts, dans le cadre du projet Gestion Durable des Forêts Camerounaises financé par la coopération canadienne, a bénéficié de l’appui d’un Expert canadien en planification qui s’occupe entre autres des statistiques forestières. Les données des rapports annuels des opérateurs économiques ainsi que les informations issues des DF10 sont saisies, et compilés par titre, par essence, par province, par département et par société.
En ce qui concerne la SGS toutes les grumes entrées pour exportation sont notées par essence, par société et par pays de destination. La douane quant à elle relève tous les produits forestiers destinés à l’exportation et embarqués, par type de produits, tonnage, volume et valeur à l’exportation et par société.
Lorsque toutes ces informations proviennent de la Direction des forêts, elles sont traitées et présentées sous plusieurs formats en fonction des exigences des demandeurs. Il convient de rappeler que c’est avec beaucoup d’effort que l’administration forestière arrive à entrer en possession de l’information relevant notamment de la douane, un mécanisme de collaboration franche n’étant pas encore mis sur pied à cet effet.
En ce qui concerne la Direction des Forêts, il a été mis sur pied tel que nous le verrons plus loin un système informatique de gestion des informations forestières (SIGIF) avec une extension dans les provinces de l’Est, du Sud et bientôt du littoral ; mais il convient de relever que le SIGIF ne traite que des informations relatives au volume du bois abattu par société, province et par département et au calcul des taxes forestières à payer par chacune des sociétés actives.
En ce qui concerne la validation :
Au niveau de la SGS, les exportateurs déclarent les volumes de leurs produits. Ces derniers sont cubés de nouveau par les agents de la SGS. Au cas où la différence entre les deux volumes serait inférieure ou égale à 5 %, le chiffre de l’exportateur est considéré comme étant bon. Dans le cas contraire, c’est plutôt celui de la SGS qui est pris en compte.
Au niveau du système informatique de la Direction des forêts, les DF10 qui y parviennent sont saisis et les volumes totaux pour chaque entreprise sont comparés au volume par essence déclaré dans les résultats de leurs inventaires d’exploitation. En effet la délivrance d’un certificat d’assiette de coupe ou d’un permis annuel d’opération à toute entreprise est subordonnée à un plan d’opération établi sur la base d’un inventaire d’exploitation dont les données sont déposées à la direction des forêts.
En somme, les données qui sortent de la Direction des Forêts actuellement sont fournies soit par le SIGIF, soit par l’expert en planification sans qu’elles soient validées et considérées comme les données officielles du Ministère de l’Environnement et des Forêts. Une structure de validation desdites données nécessite d’être mise en place.
En ce qui concerne la diffusion :
Au niveau de la Direction des Forêts, les données sont stockées dans l’ordinateur sans mécanisme réel de diffusion au grand public. Néanmoins, les statistiques sont données à tout requérant sur sa demande. Une action a été prise au niveau du Plan d’action d’urgence consistant à publier sur une base trimestrielle les statistiques forestières assorties notamment de la production, des exportations, des recettes fiscales etc. ainsi que de la liste des titres valides et des sociétés habilitées à opérer dans le pays. La publication des données rentre dans la politique de transparence que se donne désormais le ministère, l’objectif étant d’informer le public et de mobiliser sa conscience afin de le faire participer aux opérations d’assainissement, notamment en ce qui concerne le contrôle forestier. Le démarrage de cette publication est néanmoins confronté à un manque de financement qui doit pouvoir assurer sa pérennité.
Au niveau de la SGS, les informations sont données seulement à ceux (y compris les départements ministériels )qui ont obtenu un accord préalable de monsieur le ministre de l’économie et des finances. Cette procédure alourdit l’obtention desdites données et s’explique en partie par le caractère stratégique qu’occupe le secteur forestier dans l’économie nationale actuelle. Un mécanisme de diffusion des données qui ne sont pas stratégiques nécessiteraient d’être mis en place.
En somme bien que quelques données sur le secteur forestier figurent dans les rapports p&e acute;riodiques de la direction des statistiques nationales, un support de diffusion des statistiques forestières dans tout leur détail devrait être mis en place afin d’en assurer une large diffusion.
Plusieurs institutions sont impliquées soit dans la collecte, l’analyse ou la diffusion des informations forestières. Ces institutions comprennent les ministères, la Société Générale de Surveillance, l’ONADEF, les projets forestiers, les universités, la recherche et le Programme Régional de Gestion de l’information Environnementale, les ONGs, et certaines institutions telles que le CIRAD Cameroun, le CIFOR, l’ICRAF, etc.
2.4.1. Les ministères
Les ministères concernés par les informations forestières incluent : le Ministère de l’Environnement et des Forêts, le Ministère de l’Économie et des Finances, le Ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie, le Ministère en charge du Développement Industriel, et le Ministère chargé de la Recherche Scientifique et Technique.
2.4.1.1.Le Ministère de l’Environnement et des Forêts
Au terme du décret no 98/345 du 21 décembre 1998 portant son organisation du ministère, le ministère de l’Environnement et des Forêts comprend cinq directions techniques et une cellule en charge chacune de la collecte, l’analyse des statistiques forestières. Il s’agit de : la Direction des Forêts, la Direction de la Promotion et de la Transformation des Produits Forestiers, la Direction de la Faune et des Aires Protégées, la Division de la Coopération et des Projets, la Cellule Informatique et le Secrétariat Permanent à l’Environnement.
La Direction des Forêts
Elle est chargée de la collecte et de la centralisation des informations relatives à la production du bois, aux produits de première transformation, aux données d’inventaires forestiers, aux titres d’exploitation forestière, à la planification de l’exploitation des forêts etc. Au terme du décret ci-dessus spécifié : Sous –Direction des inventaires et des aménagements forestiers au sein de la Direction des Forêts est chargée entre autres de la collecte, du traitement et de la diffusion des données relatives aux activités forestières. Pour réaliser cette activité, la direction dispose depuis 1997 d’un Système Informatique de Gestion des Informations Forestières (SIGIF) mis sur pied avec l’aide de la coopération canadienne et d’un expert canadien en planification à l’occasion du projet Gestion Durable des Forêts Camerounaises financé par le Canada. Le SIGIF est étendu dans les provinces du Sud et de l’Est et devra l’être dans les prochains mois dans le centre, le Littoral et le Sud-Ouest, couvrant ainsi l’essentiel des provinces forestières du pays. La configuration du SIGIF le limite au traitement de données relatives à la production des bois d’œuvre, aux taxes forestières ainsi qu’aux titres d’exploitation forestière. Les autres aspects des statistiques (exportations, bois transformés etc.) sont plutôt traités par l’expert canadien dont le contrat expire en 2002.
la Direction de la Promotion et de la Transformation des Produits Forestiers (DPT)
Le décret de décembre 1998 a crée un service de suivi et des statistiques au sein de chacune des deux sous-directions de la DPT, notamment la Sous-Direction de la Promotion et de la Transformation du Bois et la Sous-Direction de la Promotion et de la Transformation des Produits Non Ligneux. Chacun de ses deux services est chargé :
de la centralisation des statistiques relatives à la transformation et à l’exportation du bois ou des produits non ligneux,
du suivi des unités de transformation et des exportations de bois et des produits non ligneux.
Cette direction n’a été effectivement mise en place qu’en juin 1999 et les services ne sont pas encore fonctionnels.
La Direction de la Faune et des Aires Protégées
Elle comprend une Cellule d’Études et de la Planification en charge entre autres de la collecte, du traitement et de la diffusion des données relatives aux activités fauniques du ministère. Au sein de la même direction, le service des agréments et des normes est mandaté de la collecte, la collation des données statistiques sur les battues, les captures et la commercialisation des produits de la faune.
Le Secrétariat Permanent à l’Environnement
Au sein de la Division des Normes et Inspections Environnementales du Secrétariat Permanent à l’Environnement, il existe un Centre d’Information et de Documentation sur l’Environnement chargé :
de la collecte, de la centralisation, du traitement et de la diffusion des informations sur l’environnement,
de l’élaboration de la carte environnementale en liaison avec les administrations concernées,
de la liaison avec les autres réseaux et systèmes d’information existant dans le secteur de l’environnement au niveau sous-régional et international,
de la constitution des bases de données environnementales,
de la mise en place et de la gestion de la documentation sur l’environnement.
Ce centre n’est pas encore opérationnel bien que créé par un décret de décembre 1998.
La Division de la Coopération et des projets
Cette division est rattachée au Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et des Forêts (MINEF)et compte deux Cellules dont celle des projets, mandatée par le décret de 1998 pour la centralisation des données statistiques en matière d’environnement, de forêts et de la faune. Outre le chef, cette Cellule comprend bien que non encore nommés, six chargés d’études assistants chargés des programmes et projets relatifs respectivement aux forêts, à la faune et à l’environnement.
La Cellule Informatique
Elle est placée sous le Secrétariat Général et est chargée entre autres de la collecte, du traitement informatique, de la conservation et de la diffusion des données relatives aux activités du ministère.
L’Office National de Développement des Forêts (ONADEF)
Organisme parapublique relevant du MINEF, il réalise les inventaires forestiers et en traite les données. Il s’agit des inventaires de reconnaissance générale, des inventaires d’aménagement et des inventaires d’exploitation. L’ONADEF dispose aussi des données et des résultats d’essais en matière de régénération et de plantations forestières.
La revue de tout ce qui précède montre que les directions techniques du MINEF disposent chacune d’un service en charge de la collecte, du traitement et ou de la diffusion des données dans leur sous-secteur respectif. En dehors de la Direction des Forêts où le traitement des données forestières se fait effectivement, l’essentiel des services mandatés pour la collecte des données n’est pas encore opérationnel. La centralisation de l’ensemble des informations forestières du MINEF reste encore une nécessité. Cette centralisation devrait donner lieu à des revues périodiques sur des statistiques officielles des produits forestiers.
2.4.1.2.Le Ministère de l’Économie et des Finances
Il dispose de deux directions traitant des données sur les produits forestiers : la Direction de la Douane et la Direction des Impôts. La Direction de la Douane traite des embarquements pour exportation de tous produis forestiers, de leurs valeurs, des taxes à payer ainsi que des importations de tout produit forestier. La Direction des Impôts quant à elle perçoit les diverses taxes forestières dues par les opérateurs économiques de la filière et fixées conformément au code forestier de 1994 et à la loi des finances.
2.4.1.3.Le Ministère du Développement Industriel et Commercial.
Les industries du bois et le commerce des produits forestiers intéressent ce ministère dans le cadre de ses activités.
2.4.1.4.Le Ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie
Il traite des données relatives au bois énergie, poteaux-bois électriques ou téléphoniques.
2.4.1.5.L’Institut de Recherche Agronomique pour le Développement
Les résultats de la recherche forestière relèvent de cette institution. Ces résultats se trouvent sous des formes et supports quelquefois difficiles à assimiler par le grand public et nécessite à cet effet un travail important de traitement avant toute diffusion.
2.4.1.6.L’Herbier National :
De nombreuses informations sur la flore camerounaise sont développées et traitées par cette institution, notamment les données botaniques.
2.4.1.7.La Société Générale de Surveillance
Les données sur les volumes de grumes destinées à l’exportation sont récoltées par cette société lorsque ces produits arrivent dans les ports d’embarquement.
2.4.1.8.Les Universités
Certaines informations sur les produits forestiers sont récoltées à l’occasion des travaux de recherche des étudiants ou des enseignants dans les universités de Dchang(Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles) et de Yaoundé I (Faculté des sciences). De plus, l’École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé dispose d’un laboratoire d’analyse des structures et disposerait de beaucoup d’informations sur la mécanique et la technologie du bois.
2.4.1.9.Les projets forestiers
Le Cameroun abrite près d’une vingtaine de projets forestiers sur le terrain financés avec l’aide de la coopération internationale dans les domaines des inventaires et aménagements forestiers, de la conservation, de l’agroforesterie et de la foresterie rurale, de l’appui institutionnel, de la foresterie communautaire, de la recherche forestière, de la valorisation des produits forestiers etc. Ces projets collectent et traitent un ensemble d’informations dans leur zone d’intervention respectives.
2.4.1.10.Le Programme Régional de Gestion de l’Information Environnementale (PRGIE)
Le PRGIE est un programme sous-régional dont le siège financé essentiellement par la Banque mondiale et l’Union Européenne et dont le siège se trouve à Libreville au Gabon avec une antenne nationale au Cameroun. Il a pour objectif essentiel la sensibilisation, la collecte et la diffusion des informations à caractère environnementale au niveau de la sous-région Afrique Centrale. Il va s’en dire que l’antenne nationale devra traiter des données environnementales (y compris les données relatives aux produits forestiers au niveau du Cameroun). Actuellement, le projet est dans sa phase de lancement effectif et vient de finaliser une étude sur la collecte de l’information environnementale au niveau du Cameroun.
2.4.1.11.Les ONGs
Plusieurs ONGs environnementales intervenant dans le pays collectent parfois des informations sur les produits forestiers relevant du domaine de leur intervention. On peut citer entre autres WWF pour les informations relatives à la faune et aux aires protégées, Birdlife International en ce qui concerne les informations sur les oiseaux, Centre pour l’Environnement et le Développement (information sur le bois et la faune) etc.,
2.4.1.12.Autres institutions
Certaines institutions telles que le CIFOR, l’ICRAF, le CIRAD, collectent et diffusent les informations sur les produits forestiers dans le cadre de leurs activités.
Les plus importants produits forestiers sont le bois d’œuvre, la faune, et le bois énergie et les produits forestiers non ligneux.
2.5.1. Le bois d’œuvre
Le bois d’œuvre ici inclut les grumes et ses produits de transformation. Son exploitation courante se fait de manière légale ou relève de l’informelle.
L’exploitation légale
Elle passe par deux étapes : (1) obtenir un agrément à la profession forestière, et (2) détenir un titre d’exploitation forestière. Plusieurs types de titre sont accordés selon que l’on se trouve dans le domaine forestier dit permanent ou dans le domaine forestier national ou non permanent
Dans le domaine forestier permanent, on peut solliciter une Unité Forestière d’Aménagement (UFA) dont la superficie n’excède pas 200000 hectares. L’exploitation d’une UFA se fait par une convention d’exploitation qui est valable pendant 15 ans et qui peut être renouvelée.
Dans le domaine national, l’exploitation peut se faire, soit par Vente de Coupe (superficie de 2500 hectares), par Permis de Coupe, par Autorisation Personnelle de Coupe, par Récupération ou dans des forêts communautaires.
L’Exploitation illégale (Plan informel)
La coupe frauduleuse alimente les marchés des grandes villes et occupe une place importante dans le marché intérieur du bois. Seulement, les données sont éparses et mal maîtrisé suite à un contrôle inefficace.
2.5.2. La faune
Plus de la moitié de la population camerounaise compte presque exclusivement sur la faune sauvage pour ses besoins en protéines. Son exploitation formelle est faite par permis de chasse ou par des zones cynégétiques concédées aux chasseurs agréés.
De manière plus formelle, le secteur faune génère à l’Etat des recettes directes, un milliard de francs CFA provenant pour l’essentiel des différents droits et taxes souvent liés : aux droits et permis de chasse, aux droits d’entrée dans les aires protégées, etc.
Il existe une gamme d’autres recettes indirectes qui ne sont pas souvent comptabilisées sous le secteur faune mais qui, si elles l’étaient, valoriseraient mieux le secteur.
En plus, une très grande partie du tourisme camerounais est basée sur l’activité cynégétique. La faune contribue aussi au chiffre d’affaires du secteur touristique et peut être considérée à cet effet comme une source de rentrée de devises.
Les emplois directs du secteur faune sont estimés à 2 000 personnes dans le secteur formel. Les catégories socioprofessionnelles sont :
- Les chasseurs professionnels ;
- les capteurs à but commercial ;
- les emplois associés à la capture ;
- les guides touristiques des parcs nationaux ;
- les pisteurs et porteurs des zones de chasse ;
- les artisans.
Le secteur informel quant à lui emploierait 8 000 personnes comme chasseurs braconniers, revendeurs, etc.
La contribution du secteur faune à l’économie nationale est aujourd’hui sous-estimée car le système de comptabilité nationale ne permet pas de bien appréhender son importance. De même il n’existe pas d’études systématiques visant à quantifier l’apport de la faune à l’alimentation des populations au Cameroun, ni à sa valeur économique réelle et au processus de développement du pays.
En perspective, étant donné la volonté des pouvoirs publics d’associer les populations locales à la gestion des ressources fauniques, on devrait s’attendre à ce que plus d’emplois au bénéfice des populations soient créés dans un avenir proche.
2.5.3. Le bois-énergie
D’après les estimations du ministère des Mines et Energie, environ 70 à 80% des ménages camerounais dépendent de la biomasse pour leur cuisine. La filière bois énergie semble composée à 90% par du bois et 10% par du charbon. D’après Foteu (1998), la consommation pourrait être, compte tenu de la démographie actuelle, de l’ordre de 10 450 000 tonnes /an (environ 12 000 000 m3 ou 38 400 000 stères/an) et risquerait de dépasser 15 600 000 tonnes en l’an 2000 (soit 20 375 000 m3 ou 50 000 000 stères/an).
L e chiffre d’affaires du bois-énergie commercialisé doit se situer actuellement entre 35 et 40 milliards de FCA, mais devrait être multiplié par 2,2 d’ici l’an 2000 à cause de l’urbanisation prévue (MINMEE, cité par Foteu 1998).
Les 2/3 de la consommation et les ¾ de la commercialisation se situeraient dans les Provinces du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui représentent les 1/3 du territoire National. Dans ces provinces ainsi que dans l’Extrême-Nord, l’ajustement de la consommation et des ressources va poser des problèmes très difficiles, et un effort particulier de plantation et d’aménagement devrait être envisagé très vite.
Il serait tout particulièrement urgent d’accorder toute l’attention et les moyens que nécessite la filière bois- énergie, laquelle présent désormais un intérêt stratégique.
2.5.4. Les produits forestiers non ligneux
Ils peuvent être classés en trois grandes catégories :
Les plantes médicinales,
Les plantes nutritives,
Les plantes de service.
Ce domaine est encore peu exploré, bien qu’il suscite en milieu rural de grosses activités et génère des activités importantes mais peu monétaires. La mobilisation de ces ressources donne lieu très rarement à une mise en valeur structurée débouchant sur des activités commerciales, mais plutôt à une cueillette de type traditionnelle donnant lieu à une autoconsommation, sinon à un commerce discret.
Toutefois quelques-unes de ces plantes (en dehors des plantes médicinales connues) ont pris le devant de l’économie rurale voire urbaine au cours de ces dernières années, suite à la demande de certains marchés de la sous région ou en dehors. Ce sont ;
L’Okok ou Eru (Ngnetum Africanum)
La gomme arabique
Le Rotin
Etc.
Les données y relatives sont partielles et fragmentaires et nécessitent d’être améliorées.
2.6. Les industries du bois opérationnelles dans le bois.
Plusieurs industries de bois existent dans le pays. Le CERNA, suite à une étude commanditée par le Ministère de l’Environnement en 1999, en a fait une monographie en juin 1999 qui présente le paysage industriel de la manière ci-après : 51 industries forestières opérationnelles, 20 industries en construction ou arrêtées. Les tableaux ci-après en présentent les caractéristiques.
Tableau 4 : Industries forestières opérationnelles en juin 1999
|
Production(M3) |
||||||
|
No |
Sociétés |
Activités |
Capacité de transformation M3 |
Capacité utilisée |
1997/98 |
1998/99 |
|
HFC |
Scierie simple |
65000 |
57000 |
16000 |
||
|
WIJMA Industrie |
Scierie simple |
70000 |
59419 |
22631 |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
67000 |
26000 |
||||
|
SID |
Scierie simple |
60000 |
45000 |
15000 |
||
|
ALPICAM |
Déroulage |
120000 |
90000 |
2500 |
||
|
Contre plaqué |
10000 |
33000 |
||||
|
Scierie |
16500 |
|||||
|
CFK |
Scierie simple |
15000 |
9800 |
3600 |
||
|
13500 |
4850 |
|||||
|
GHS |
Scierie simple |
22000 |
2160 |
7200 |
||
|
SEEF |
Scierie & séchoir |
22000 |
21000 |
7000 |
||
|
BTA |
Scierie simple |
50000 |
42000 |
16000 |
||
|
IB CAM |
Déroulage |
60000 |
45600 |
25000 |
||
|
PROPALM |
Scierie & séchoir |
50000 |
39700 |
15800 |
||
|
SFH-S |
Scierie & séchoir |
60000 |
50000 |
16000 |
||
|
SEFN |
Scierie & séchoir |
48000 |
31700 |
8700 |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
||||||
|
TIB |
Scierie & séchoir |
84000 |
33000 |
13500 |
||
|
Atelier de récupération |
||||||
|
Atelier de jointage |
||||||
|
SFHS-NT |
Scierie & séchoir |
25000 |
25000 |
11000 |
||
|
EFMK |
Scierie simple |
30000 |
15000 |
6000 |
||
|
SABM |
Scierie simple |
13000 |
6500 |
2000 |
||
|
EGTF.R.C.CORON |
Scierie & séchoir |
40000 |
24000 |
10500 |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
||||||
|
SAB |
Scierie simple |
35000 |
35100 |
9400 |
||
|
STIK |
Scierie simple |
45000 |
6600 |
3000 |
||
|
SCTCB |
Scierie simple |
30000 |
12000 |
7100 |
||
|
TTS |
Scierie simple |
25000 |
12000 |
6000 |
||
|
PK-STF |
Scierie simple |
27500 |
20000 |
8000 |
||
|
SN-COCAM |
Déroulage |
72000 |
50000 |
19750 |
||
|
IBC |
Scierie & séchoir |
60000 |
54000 |
270000*m2 |
||
|
Atelier de parqueterie |
60000 |
53400 |
||||
|
ECAM-PLAC. |
Tranchage |
42000 |
23000 |
19200 |
||
|
Scierie |
||||||
|
SFID-DIMAK. |
Usine Contre Plaqué |
43000 |
43000 |
21200 |
||
|
SFiD-MBANG. |
Scierie |
150000 |
120000 |
40000 |
||
|
Atelier de raboterie |
||||||
|
Atelier de parqueterie |
||||||
|
SFIL |
Scierie simple |
90000 |
80000 |
27000 |
||
|
IFC |
Scierie simple |
40000 |
11000 |
6600 |
||
|
RP PALLISCO |
Scierie & séchoir |
42000 |
42000 |
14000 |
||
|
Atelier de raboterie |
45000 |
15400 |
||||
|
Atelier de parqueterie |
||||||
|
J. PRENANT. |
Scierie simple |
38500 |
39700 |
13300 |
||
|
GRUMCAM |
Scierie & séchoir |
47000 |
45000 |
15000 |
||
|
DNK |
Scierie simple |
18000 |
14000 |
4500 |
||
|
SIBM |
Scierie simple |
11500 |
7500 |
2200 |
||
|
S. SONG. W |
Scierie simple |
1500 |
1500 |
750 |
||
|
DESIGN |
Scierie simple |
10000 |
6000 |
2200 |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
||||||
|
INTERBOIS |
Scierie simple |
8000 |
8000 |
2500 |
||
|
SDG |
Scierie simple |
4300 |
1800 |
800 |
||
|
CAFOREX |
Scierie simple |
7200 |
2400 |
1200 |
||
|
SOCAFI |
Scierie simple |
10000 |
5500 |
2200 |
||
|
CIBC |
Scierie simple |
50000 |
33000 |
9000 |
||
|
CFE |
Scierie simple |
72000 |
72000 |
18000 |
||
|
SEBC |
Scierie simple |
110000 |
105300 |
26900 |
||
|
SEBAC |
Scierie $ séchoir |
36000 |
18000 |
6000 |
||
|
SEFAC-IND. |
Scierie & séchoir |
130000 |
118200 |
37800 |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
||||||
|
SIBAF |
Scierie & séchoir |
71000 |
71000 |
19000 |
||
|
SIBOIS |
Scierie simple |
6000 |
6000 |
3000 |
||
|
CIFM |
Scierie simple |
14000 |
14000 |
4700 |
||
|
MADEX-CAM |
Scierie & séchoir |
1500 |
1500 |
660 |
||
|
SIBT |
Scierie simple |
6000 |
15000 |
1800 |
||
|
UNALOR |
Déroulage et fabrication d'allumettes |
5000 |
5000 |
? |
< P> | |
Tableau 5 : Industries arrêtées ou en construction
|
Sociétés |
Activités |
Capacité de transformation |
Observations |
||
|
SFDL |
Scierie simple |
arrêtée depuis 1996 |
|||
|
VALBOIS |
Scierie simple |
Arrêtée |
|||
|
GSC |
Scierie simple |
1000 |
Arrêtée |
||
|
CFI |
Scierie simple |
Arrêtée |
|||
|
SEFIL |
Scierie simple |
Arrêté |
|||
|
SABE |
Scierie simple |
Arrêtée |
|||
|
MMG |
Scierie simple |
18000 |
En construction |
||
|
SEFIC |
Scierie simple |
30000 |
En construction |
||
|
MAFRIQ. INT |
Complexe intégré |
En construction |
|||
|
PARQ. CAM |
Scierie & séchoir |
6000 |
En construction |
||
|
CIBEC |
Scierie simple |
24000 |
En construction |
||
|
CALCO |
Scierie simple |
En construction |
|||
|
GSE |
Scierie simple |
En construction |
|||
|
SEFICAM |
Scierie simple |
12000 |
En construction |
||
|
PLACAM |
Usine de déroulage |
En construction |
|||
|
CAMSAW |
Scierie simple |
12000 |
En construction |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
|||||
|
PAT. BOIS |
Scierie & séchoir |
150000 |
En construction |
||
|
Atelier de menuiserie Industrielle |
|||||
|
EBIC |
Scierie simple |
En construction |
|||
|
Atelier de parqueterie |
|||||
|
SFH-L |
Scierie simple |
54000 |
En construction |
||
|
CFC |
Scierie simple |
45000 |
En construction |
||
|
SFCS |
Scierie simple |
72000 |
En construction |
||
Sources : (1)CERNA : Monographie des industries forestières, 1999. (2) Direction des Forêts/Direction de la Promotion et de la Transformation des Produits Forestiers.
.
L’arrêt des usines pourrait essentiellement être expliqué par la faillite des entrepreneurs. Par contre le foisonnement des usines en construction serait une réponse positive à l’entrée en vigueur de la disposition du code forestier qui interdit l’exportation de certains bois sous forme de grumes. Ces usines se seraient mises en place dans la perspective d’absorber l’excédent des grumes résultant de l’application de cette disposition légale.
A coté de ces industriels, il existe près d’une soixantaine d’opérateurs actifs qui ne disposent pas d’unités de transformation, mais qui sont spécialisés dans l’exploitation des grumes qu’ils vendent soit aux opérateurs détendeurs d’unités de transformation, soit directement à l’exportation. Ces grumes proviennent essentiellement des titres d’exploitation dénommés "vente de coupe" ou "récupération".
De même, les statistiques ci-dessus ne tiennent pas compte des menuiseries artisanales spécialisées dans la deuxième transformation, notamment la fabrication des meubles. Il en existe plusieurs centaines dans le pays.