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IV. Situation présente des statistiques forestières nationales relatives aux produits forestiers

4.1. Situation sur les données

Plusieurs sources d’informations sont répertoriées pour la collecte des données.

Cependant les principales données collectées sont essentiellement celles relatives aux produits importés. La production des produits forestiers autres que le bois de feu est très limitée au Niger et parfois localisée et restreinte à certaines espèces. L’exportation des produits(bois d’œuvre et de service) est quasiment nulle.

Si la Direction Générale des Douanes centralise les relevés des statistiques de toutes les données liées à l’importation des produits forestiers, aucune base de données fiable n’existe au niveau national sur les données relatives à la production des produits forestiers.

En ce qui concerne service de la douane un fichier sur tous les produits importés est tenu et les données des différentes régions sont centralisées régulièrement.

On constate cependant que des entreprises, des sociétés, des agences de transit et même des commerçants tiennent les statistiques sur des produits forestiers qu’ils consomment.

Tous les produits importés passent par la douane et sont enregistrés à ce niveau ; c’est pourquoi, lors des calculs portant sur les totaux, ces données ne seront pas reprises.

En ce qui concerne la production des formations végétales, les services centraux et décentralisés du ME/LCD ont la charge de collecter et traiter ces données. Ils sont souvent appuyés par les projets et autres ONG du domaine. On constate que des données très générales existent sur les superficies reboisées, les forêts aménagées. Ces données ne sont pas du tout fiables et exhaustives.

En définitive, on retiendra que les données sur les produits forestiers importés existent. Elles sont centralisées et traitées. En ce qui concerne les données sur la production, elles ne sont pas du tout rassemblées et/ou traitées. Aucune base de données n’existe là-dessus.

Les informations collectées se rapportent aux quantités, à la provenance, au coût, à l’espèce et à la nature du produit.

4.2. Les méthodes de collecte des données qui existent au niveau national

Les méthodes de collecte sont assez variées et dépendent de la source et de ses besoins.

Pour ce qui est de la production, seuls les rapports d’activités des services déconcentrés du Ministère de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification (ME/LCD) font état des superficies des formations végétales et des plantations. Ces données sont très secondaires puisque le Niger n’est pas un grand producteur de bois d’œuvre et de service. Elles sont le plus souvent estimées à défaut d’un inventaire ou d’une étude assez poussée des peuplements artificiels qui existent.

Cependant, dans le cadre de l’appui par certains projets forestiers, des méthodes de récoltes et de capitalisation des données sur la production de quelques espèces sont connues. C’est le cas de la production des Eucalyptus et de certaines espèces exotiques dans le cadre du Projet forestier IDA, des lattes de dans le cadre du projet PAIGLR Coopération Suisse. Ces programmes d’appui aux Services déconcentrés de l’Etat ont développé en leur temps des méthodes de suivi des productions de bois d’œuvre en irrigué ou naturel.

Jusqu’à nos jours, il n’y a jamais eu d’inventaire périodique pour voir l’état et la production de ces plantations. Il n’existe pas également un système de suivi même au niveau des services de l’Etat.

Certains données sont produites à partir des mémoires des étudiants ou élèves en formation dans les écoles professionnelles (Institut Pratique de Développement Rural de Kollo) et les Universités diverses. Ces données sont essentiellement recueillies à partir des enquêtes ou des observations sur le terrain.

Des organisations internationales comme la FAO, le CILSS et la Banque Mondiale procèdent également à des collectes de données afin d’avoir la situation nationale des produits bois d’œuvre ou dérivés de bois. Ces données sont souvent collectées et transmises par les services forestiers de l’Etat à l’organisme par voie d’un canevas qu’il a conçu lui-même.

Pour ce qui est des importations, les services de la douane, ont une clé de nomenclature à partir de laquelle les produits sont fichés et enregistrés.

Par ailleurs en terme local, le vocabulaire relatif aux produits forestiers est très pauvre ce qui traduit la non-existence des espèces ligneuses productrices de bois de service et de bois d’œuvre de valeur. La nomenclature locale classe les bois en :

la planche (bois sciés) : bois blanc ou bois rouge ;

le basting et le chevron (bois équarris) ;

les contre plaqués.

Cependant un problème se pose quant à la collecte et l’analyse des données forestières relatives aux produits d’œuvre et de services. Comme énoncé plus haut, les méthodes de collecte sont très diverses. Il n’y a pas par exemple d’harmonisation des méthodes de collecte entre les services chargés des forêts qui contrôle la production et les services des douanes qui contrôle l’exportation. D’autre part aucune étude n’a été faite pour montrer l’importance de ces données ou de promouvoir l’organisation des filières de production / commercialisation.

 

4.3. Les structures chargées de collecte

Comme nous l’avons indiqué précédemment, les principaux services chargés de la collecte sont les services de la douane pour les produits importés et les services des eaux et forêts pour les productions locales. A ces services il faut ajouter les services de la direction des statistiques nationales pour le traitement des données et des cellules spécifiques des unités de production et les autres utilisateurs des produits forestiers (usines sociétés, commerçants...)

Il n’y y a pas de service «Etatique » ou privé de centralisation, de collecte et de publication des données sur les produits dérivés de bois. Au Niger il n’y a pas d’industrie de bois.

4.4. Situation des produits forestiers (statistiques)

n Production

Tableau no. 3: Evolution prospective des superficies forestières et de leur production de 1996 à 1999.

Extrait des travaux de M.M. Laouali, décembre 1999

Années

Superficie

Production

Stères

Tonnes

M3

1996

12863600

6431800

1543632

1786611

1997

12673200

6336600

1520784

1760167

1998

12482800

6241400

1497936

1733722

1999

12292400

6146200

1475088

1707278

2000

12102000

6051000

1452240

1680833

On constate que la production de bois diminue assez régulièrement au cours de temps. Cette baisse de la production est intimement liée à la réduction des superficies forestières. Il y a lieu donc de penser à des plantations/reboisement à but de production là où cela est possible. Cependant cette production comprend l’ensemble des produits ligneux et c’est pourquoi nous n’allons pas les porter dans les tableaux synthétiques, car il n’y y a aucune base objective, qui permet de les séparer.

Importation

L’importation est en matière de commerce de bois, la partie la plus importante et donc elle représente la partie essentielle de ce travail. Comme annoncé plus haut, le Niger n’est pas un pays exportateur de produits forestiers exception faite des produits dérivés artisanaux. La production du bois est également très limitée en raison des conditions climatiques défavorables.

 

 

Tableau no. 4: Récapitulatif des quantités importées au cours des quatre dernières années

Unité en kg

1996

1997

1998

1999

IMPORTATION

Bois rond

0

254515

14408

36633

Bois de chauffage

0

5274

1025

35

Bois rond industriel

0

249241

13383

36598

Charbon de bois

0

0

0

660

Plaquettes et particules

0

2262

0

0

Sciages et traverses

0

4523090

4556734

5141842

Sciage c

0

26490

32779

365

Sciage NC

0

4496580

4522965

5135427

Autres

0

20

990

6050

Panneaux à base de bois

946731

2043023

2198207

2778888

feuilles de plaquette

0

268334

425

850

Contre-plaqué

906938

1773654

2193950

2777362

panneaux de particule

0

990

0

204

panneaux de bois

39793

45

0

463

panneaux, fibres durs

Pâte de bois

0

0

0

0

Papiers et cartons

1372810

1980665

2066236

2245375

papier journal

34042

39393

52504

61850

papier impression

292083

274951

432605

604897

autres papiers

775967

1316388

1342582

1271623

papier carbon

25074

13114

15664

1823

papier domestique

61855

98876

57646

64393

Cartons

117771

181338

145507

177070

Menuiserie

66018

56605

19728

63719

Source des données : Statistiques de la direction générale de la douane.

 

 

Tableau no. 5: Récapitulatif des valeurs importées au cours des quatre dernières années

Unité en CFA

1996

1997

1998

1999

IMPORTATION

Bois rond

0

81706654

2366347

5117086

Bois de chauffage

0

1646000

211524

17500

Bois rond industriel

0

80060654

2154823

5099586

Charbon de bois

0

0

0

11000

Plaquettes et particules

0

948000

0

6000

Sciages et traverses

0

684505166

704072215

952100739

Sciage c

0

1138600

4986600

1029500

Sciage NC

0

683302566

699054925

950000639

Autres

0

64000

30690

1070600

Panneaux à base de bois

247165578

677204448

715833017

806749366

Feuilles de plaquette

0

60853710

906500

552870

Contre-plaqué

237993398

616135738

714926517

805341496

Panneaux de particule

0

148500

0

179500

panneaux de bois

9172360

66500

0

675500

panneaux, fibres durs

Pâte de bois

0

0

0

0

Papiers et cartons

1719823290

1320926875

2798860803

647455342

Papier journal

24202884

28328763

34300300

40757636

papier impression

249555811

282529698

468821391

4827661537

autres papiers

1121076727

626868933

1595331669

1331759717

Papier carbon

21015079

28124301

31495491

6803967

papier domestique

79704246

103578297

500633718

62987707

Cartons

195233788

234113671

150873801

158739129

Menuiserie

29034755

17383212

17404433

45843727

Source des données: Statistiques de la direction générale de la douane.

Tableau no. 6 :Tableau de synthèse

Années

Quantités en kg

Valeurs EN FCFA

1996

2319541

1966988868

1997

8803555

2765291143

198

8835585

4221132382

199

10203398

2411439533

Total

3016207

1136e10

 

Commentaire: Nous constatons que les quantités importées ont considérablement augmenté au cours des quatre dernières années, passant de 2319541 kg en 1996 à 10203398, soit quatre fois plus. Pendant ce temps la valeur du bois a été multipliée par deux. Cette disproportion pourrait s’expliquer par des changements des pays d’importations (les pays d’Europe ont été substitués par des pays africains) et probablement par des importations de produits de moindre qualité.

On constate que le Niger a commencé à importer en 1999 du bois de feu, ce qui est une chose à prendre beaucoup en considération.

Exportation

Le Niger n’est pas un pays exportateur de bois mais de certains produits forestiers et artisanaux. Par rapport à l’importation elle est nettement négligeable.

Ne sont pas pris en compte des produits comme la gomme arabique et autres fruits. Dans tous les cas les statistiques n’existent pas en ce qui concerne les exportations. Les cas d’exportations qui existent sont en réalité des réexportations des produits finis.

4.5. Analyse de quelques cas de produits les plus importants

Il s’agit de d'écrire succinctement quelques espèces qui présentent un intérêt sur la quantité importée ou parce qu’elles existent au Niger ; ceci permettrait à l’avenir d’examiner des possibilités de substitution avec le produit local (extrait et adapté de Sani.A.K, in commerce extérieur du bois et produits dérivés solides au Niger).

4.5.1. Rônier : (Borassus aethiopium)

Le rônier est choisi non seulement pour ses qualités incontestables (résistance, facilités de fendaison…) mais aussi parce que le Niger possède des peuplements importants dans la région du Dallol Mauri, soit une superficie de 30763 ha. L’inventaire forestier de 1986 fait état de 154.498 pieds exploitables soit 14, 42 % du nombre total de rôniers révolution de 120 ans. Depuis l’interdiction d’exploitation en 1978, le Niger importe des lattes de rônier du Nigeria, du Bénin, du Ghana et du Burkina Faso. Nous ne saurions donner le chiffre exact des importations, ni spécifier la provenance car le produit est classé parmi le bois non dénommé. Par contre nous avons relevé à Gaya 3.905 lattes (selon les douanes) contre 8232 lattes (selon les Forêts-Faune) pour l’année1986. En 1998, les quantités de lattes importées étaient de 3300 unités contre 3800 en 1999.

L'exploitation de la rôneraie est assurée par des structures locales de gestion (SLG) sous la conduite des services forestiers. Seule l'exploitation de chablis est autorisée. Ainsi les brigadiers procèdent chaque année au recensement de chablis par canton, puis la coupe, le fendage, le gardiennage et le transport sur les 18 marchés ruraux que compte la rôneraie sont assurées par les SLG.

Le rônier fait partie de la famille des palmacées, ordre des monocotylédones, classe des Angiospermes. Avec le Doumier, elles sont les deux espèces de l’ordre dont le bois est utilisable (selon Aubreville ). C’est un grand arbre pouvant atteindre25m de haut la tige est un stipe de 30 à 40 cm de diamètre ; la feuille est palmée, atteignant 3,5 cm. La couronne peut mesurer 8 m de diamètre et 1 à 6 m de haut ; les fruits sont des drupes ovoïdes (15 x 12 cm.) groupés en régime de 40 à 50 noix. Le rônier est une essence de pleine lumière poussant dans de dépressions inondées périodiquement ou à faible nappe phréatique peu profonde. Les feuilles sont utilisées en vannerie ou en ameublement. Le bois est utilisé aussi bien en menuiserie qu’en construction (maisons, ponts, hangars etc.… ) avec une densité de 800 kg /m3. La sève sert à fabriquer du vin et du sucre. Le fruit est comestible ainsi que le bourgeon terminal et la jeune plantule.

4.5.2. Acajou d’Afrique : (Khaya ivoriensis)

Le khaya est de la famille des Méliacées. A l’image de nombreuses espèces végétales sont des arbres de savane de 15 à 20 m de haut, 35 à 45 m en forêt.

Les khaya fournissent de très bons bois (rouge et blanc) de sciage. Le bois est d’une résistance moyenne mais présente une capacité médiocre de cintrage à la vapeur. Il se travaille facilement à la main et à la machine.

4.5.3. Samba : (Triplochiton scleroxylon)

Le samba est de la famille de sterculacea est un grand arbre qui atteint 30 m de hauteur. C’est un arbre de forêts humides. Son aire s’étend de la Guinée (Conakry) au Cameroun.

Le bois de samba est un bois blanc et s’utilise en maçonnerie pour des coffrages et en menuiserie, dans la fabrication des caisses, des carrosseries, meubles et panneaux. Ses qualités de cintrage à la vapeur sont modérées.

4.5.4. Niangon : (Tarrieta utilis)

Famille des sterculacées, reparti de la Sierra Leone au Ghana, est un grand arbre (30m) environ, de fût cylindrique et régulier. Le bois est rouge et supérieur à celui du khaya quant à la dureté, la résistance au cisaillement, au fendage et à la compression. On l’utilise dans les mines pour les armatures et traverses de chemin de fer, dans l’industrie du meuble.

4.5.5. Le Teck et le Pins

Au Niger, ces deux produits sont principalement importés par la Société nigérienne d'Electricité (NIGELEC) pour ses besoins en poteaux bois. En 1994, elle a commandé 569 poteaux, 0 en 1995, 1315 en 1996, 1700 en 1997, 400 en 1998 et 256 en 1999. Pour 1998, le prix unitaire était de 86 900 F contre 84 448 F en 1999. D'une manière générale les prix varient de 75 000 F pour le teck provenant de l'Europe.

4.5.6. Les produits d’Eucalyptus et autres espèces exotiques

En ce qui concerne ces espèces, le bois exploité provient des plantations d'ombrage et d'agrément dans les rues, habitations, places publiques, les plantations en blocs (ceinture verte autour de la ville pour 2500 ha, bois des Ministères, 90 ha, bois fête de l'arbre 56,75 ha et autres 22,41 ha pour 2669,16 ha. A cela, il faut ajouter les plantations de Namardé Goungou composés uniquement d'Eucalyptus pour une superficie de 240 ha.

Pour ces espèces exotiques, il est difficile de quantifier la consommation car dans certains cas (ceinture verte) l'exploitation se fait de façon illégale.

4.5.7. Autres espèces locales

Les espèces proviennent principalement de formations naturelles des arrondissements de Say et Kollo. Au niveau des points de vente les espèces couramment rencontrées sont les combretacées (combretum nigricans, combretum micranthum, guiera senegalensis, combretum glutinosum).

 

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