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2. CONTEXTE GENERAL

2.1 Economie du pays

L’économie du Sénégal repose essentiellement sur deux secteurs distincts : le secteur traditionnel et le secteur moderne. Le premier est basé d’une part, sur les cultures vivrières, l’élevage, la foresterie et la pêche continentale pour la consommation nationale, et d’autre part, sur la production d’arachides, de coton et de fruits et légumes destinée à l’exportation. Le second, concentré à Dakar et le long du littoral, comprend la pêche maritime, les phosphates, les industries chimiques et le tourisme.

La répartition du Produit intérieur brut (PIB) traduit l’importance du secteur tertiaire (56 %), suivi par le secteur primaire (23 %) et le secteur secondaire (21 %). Au cours de la période 1991-1999, le PNB a stagné de 1990 à 1993, a augmenté de 2,0 % en 1994, et de 5 % par an entre 1995 et 1999, contre 3,5 % pour la décennie 1981-1990, et 2,5 % pour les deux décennies précédentes. Le PIB par habitant a été de l’ordre de 560 $EU en 1996. La place du secteur primaire dans l’économie (18 % pour l’agriculture et l’élevage, 4 % pour la pêche, et 1 % pour la foresterie) apparaît faible comparée à la population rurale estimée à 60 % de la population totale. Au vu du poids des activités forestières dans l’économie nationale, le niveau du secteur forestier au PIB est manifestement sous-estimé. Depuis vingt ans, le commerce extérieur est déséquilibré ; cependant le taux de couverture des importations par les exportations s’est amélioré pour atteindre 79 % en 1990. Les produits pétroliers concernent 15 % des importations et les produits alimentaires 25 %.

L’économie du pays est dépendante de l’aide extérieure avec un volume moyen d’aide publique de 607 millions de $EU par année au cours de la dernière décennie, soit 14 % du PIB et 67 % des recettes d’exportation.

2.2 Principales caractéristiques du pays

Le Sénégal, situé dans la partie la plus occidentale de l’Afrique, couvre une superficie de 196.720 km² dont 75 % sont situés à une altitude de moins de 50 mètres. Il possède un climat soudano-sahélien de type semi-aride tropical avec une seule saison des pluies s’étendant de juillet à octobre. La pluviométrie a fortement baissé au cours des 40 dernières années, variant de 200-300 mm/an dans le Nord à 1.000-1.200 mm/an dans le Sud, soit un glissement de 100 à 200 mm des isohyètes vers le sud, par rapport à la Normale 1931-60. Cependant, sa position géographique expose le pays à un régime de vents très particuliers modifiant certains paramètres du climat. Par rapport à ce que l’on observe à l’intérieur du continent à latitude égale, la décroissance de la pluviométrie est plus rapide du Sud vers le Nord, mais le déficit de saturation et les maxima de température pendant la saison sèche sont moins élevés, surtout à proximité du littoral.

Cette influence est sensible sur les peuplements forestiers répartis entre les latitudes Nord 12°30’ et 16°30’ dans les domaines guinéens, soudanien et sahélien, caractérisés par un endémisme spécifique très marqué.

La population sénégalaise, qui était voisine de 3 millions en 1960, est estimée en 1999 à environ 9 millions d’habitants. Plus de 40 % de cette population vit en milieu urbain, ce qui confère au Sénégal le taux d’urbanisation le plus fort de la sous-région sahélienne. Si la densité moyenne est de 45 hbts/km², elle varie de 7 hbts/km² à Tambacounda à plus de 140 hbts/km² à Diourbel et Thiès, en passant par 28 hbts/km² à Kolda et 64 hbts/km² à Fatick. La croissance démographique est estimée à 2,9 % par année (3,8 % en milieu urbain et 2,1 % en milieu rural).

En retenant ces taux d’accroissement, la population du pays atteindrait 12,6 millions en l’an 2010 dont 48 % en zone urbaine.

Le pays est subdivisé en six grandes zones éco-géographiques, se succédant comme suit du Nord au Sud :

zone du Delta et de la Vallée du Fleuve Sénégal,

zone Sylvo-Pastorale du Ferlo,

zone du Littoral dite des Niayes,

zone Agricole du Bassin Arachidier,

zone Agro-Sylvo-Pastorale du Sud-Est ;

zone Forestière du Sud.

Quant à l’occupation des sols, l’on estime globalement que 60 % de la superficie du pays sont couverts par des formations végétales naturelles (dont 38 % de forêts et 22 % de terres boisées), 19 % par les terres arables, 19 % par le domaine pastoral (Ferlo) et les 2 % restants par les marécages, les dunes et les zones urbaines.

Suivant la monographie de la végétation du Sénégal décrite par Trochain (1940) et reprise par Giffard (1971), les formations forestières se succèdent du Nord au Sud comme suit :

le domaine sahélien, caractérisé par des formations ouvertes dominées par Acacia senegal, A. seyal, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, Commiphora africana, et des graminées annuelles formant un tapis plus ou moins continu ;

le domaine soudanien, dont la limite Sud passe par la ligne Banjul/Kolda et dont la végétation est du type savane boisée ou forêt claire où la strate ligneuse occupe souvent deux étages : le sous-bois caractérisé par des combrétacées et la strate supérieure composée de Sterculia setigera, Cassia sieberiana, Cordyla pinnata, Daniella oliveri et Pterocarpus erinaceus ; le tapis graminéen est continu ;

le domaine guinéen, qui n’occupe qu’une faible surface de la zone forestière et dont la végétation est caractérisée par une forêt dense semi-sèche à deux étages composée de Parinari excelsa, Erytrophleum guineense, Detarium senegalense, Elaeis guineense, Khaya senegalensis, et par un sous-bois dense forme d’arbrisseaux, de lianes, de bambous et de plantes herbacées.

Entre ces divers domaines, existent bien entendu des zones de transition ; l’on peut aussi recenser des types de végétation sur des aires limitées, appartenant au domaine guinéen par les espèces présentes, mais localisées à des latitudes du domaine soudanien, par le fait de certaines conditions climatiques particulières (nappe phréatique peu profonde, humidité relative,…), notamment :

le peuplement de Khaya. senegalensis de la Série des Bois d’œuvre de la forêt classée de Bandia (région de Thiès - Zone du Bassin Arachidier),

les forêts classées de Sangako et de Patako-Sud (dépt de Foundiougne, région de Fatick).

 

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