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4.  TENDANCES DU DEVELOPPEMENT AQUICOLE PAR REGION DANS LES DIFFERENTS PAYS

4.1  Introduction

La section présente décrit le taux de croissance en se servant des indicateurs de croissance de production dans les diverses régions et les différents pays. L'intégrité et la précision de ces indicateurs de croissance varient de pays en pays à cause des systémes souvent inadéquats pour la récolte des statistiques. Dans certains cas il a été nécessaire de procéder à des estimations de production et de corriger des imprécisions évidentes.

Les arguments de cette section sont fondés sur les statistiques de production et de croissance par pays exposées dans les tableaux 3.1 et 3.2 et résumées au niveau régional dans le tableau 4.1. Pour permettre une comparaison entre l'aquaculture et les autres indicateurs de production alimentaire, les taux annuels de croissance en pourcentage de tous les produits alimentaires et des pêches de capture ont été incorporés au tableau 4.1.

4.2  Analyse des tendances par régions

Le taux de développement de l'aquaculture pour la période 1975–1980 a subi des variations régionales allant de 7,63 pour cent par an en Asie à -12,83 pour cent par an en Afrique, comme le montre le tableau 4.1. On peut également y comparer les taux de développement par régions d'aprés l'augmentation de production en tonnes par an, et d'aprés l'augmentation d'apport alimentaire en grammes de produits aquicoles par habitant par an. D'après les chiffres indiquant l'augmentation de production, le progrès varie de 318 603 tonnes par an dans la région Asie-Océanie et -2 318 tonnes par an en Afrique. D'aprés l'augmentation de production par habitant, le taux de développement varie de 123 grammes par habitant par an en Asie-Océanie à -5 grammes par an par habitant en Afrique (tableau 4.1).

4.3  Analyse des tendances par pays

Les pays qui ont enregistré une production aquicole sont au moins au nombre de 21 en Asie-Océanie, 22 en Europe, 2 en Amérique du Nord, 15 en Amérique Latine-Caraïbes et 27 en Afrique (tableaux 3.1 et 3.2). Il eut été souhaitable que cette étude contienne une analyse des tendances pour chacun de ces pays. Cependant, la fiabilité des statistiques et des renseignements directs disponibles sur le degré de développement de l'aquaculture ont rendu le choix d'un certain nombre de pays à titre d'exemples nécessaire pour l'analyse de cette section.

L'analyse des tendances dans les divers pays est également compliquée par la diversité même des environnements physiques, des espéces, et de beaucoup d'autres facteurs qui seront traités dans une autre section de ce rapport. La présente section décrira les différences de taux de croissance entre les divers pays.

1.    Asie

Quelques-uns des pays asiatiques affichent des taux de croissance aquicole impressionnants pour la période 1975–1980. Dans certains pays, ces performance représentent la suite d'une aquaculture initée il y a des dizaines ou des centaines d'années, qui poursuit son expansion sur des bases relativement vastes et qui ajoutent de grandes quantités de nourriture à la production domestique, ainsi qu'à l'exportation. Ces pays commprennent la Chine (y comprise la province de Taiwan 1), le Japon, l'Inde, les Philippines, l'Indonésie, et la Thailande. Au sein de ce groupe le taux de développement aquicole varie par pays et par catégorie de produit, voir tableau 4.2.

Les comparaisons du taux de développement aquicole dans les sept zones principales 2 qui figurent au tableau 4.2 sont ventilées par: augmentation de production en pourcentage par an, tonnes supplémentaires par an, et grammes supplémentaires par habitant par an.

La production d'algues a été exclue de cette analyse car l'importance de ce produit ne concerne que la Chine, le Japon, la Korée, et les Philippines. Aussi, come les statistiques pour les algues se basent sur leur poids humide, de grandes variations de prise enregistrées ne représentent que de légers changements au niveau du produit utilisable.

1  Dans la section présente, Taiwan sera traité indépendamment de la Chine continentale car son développement est d'un caractére différent et les données de production sont présentées séparément.

2  Le mot “zone” est utilisé plutôt que pays à plusieurs reprises dans cette section pour indiquer que certaines divisions statistiques n'ont pas un caractére national.

Tableau 4.1
Production aquicole par région
RégionAfriqueAmérique Latine et les CaraïbesAsie et OcéanieEuropeAmérique du nordMonde Total
1975 Population - Million406.75321.972 374.00728.47238.704 069.89
1980 Population - Million470.16363.822 601.00749.71251.624 436.31
Croissance Annuelle - %2.942.471.840.581.061.74
1975 Production de poissons - MT23 11514 6612 152 924414 71923 4362 628 855
1980 Production de poissons - MT11 52218 2222 489 002630 66357 3853 206 794
Croissance annuelle - %-13.004.442.948.7419.614.05
1980 Production poissons      
g/hab24.5150.09956.94841.21228.06722.85
75/80 Accroissement prod.poisson t/an-2 31971267 21643 1896 790115 588
75/80 Accroissement prod.poisson g/hab-4.931.9625.8457.6126.9826.05
1975 Production de mollusques - MT22249 0151 408 209401 823101 9801 961 249
1980 Production de mollusques - MT22442 6092 627 142507 016122 7183 299 709
Croissance annuelle - %0.18-2.7613.284.763.7710.97
1980 Production mollusques      
g/hab0.48117.121 010.05676.28487.71743.80
75/80 Accroissement prod.mollusques t/an0.40-1 281243 78721 0394 148267 692
75/80 Accroissement prod.mollusques g/hab0.00-3.5293.7328.0616.4860.34
1975 Production de crustacés - MT01 14022 70685 80029 654
1980 Production de crustacés - MT05 96060 710308 31075 010
Croissance annuelle - %NA39.2121.7430.267.4620.39
1980 Production crustacés      
g/hab0.0016.3823.340.0433.0316.91
75/80 Accroissement production      
crustacés t/an09647 60145029 071
75/80 Accroissement production      
crustacés g/hab0.002.652.920.012.002.04
1975 Production totale - MT23 33764 8163 583 839816 550131 2164 619 758
1980 Production totale - MT11 74666 7915 176 8541 137 709188 4136 581 513
Croissance annuelle - %-12.830.607.636.867.507.33
1980 Prod.totale g/hab24.98183.581 990.331 517.53748.801 483.56
75/80 Accroissement prod.tot. t/an-2 318395318 60364 23211 439392 351
75/80 Accroissement prod.tot. g/hab-4.931.09122.4985.6845.4688.44
Comparaison avec d'autres indicateurs de production alimentaire   
Accroissement de la production      
alimentaire - %/an3.101.202.401.501.501.90
Accroissement de la récolte de poisson - %/an-0.6012.200.60-1.305.401.60

Tableau 4.2
Taux de croissance de la production dans sept pays asiatiques à aquaculture développée de 1975 à1980
ZoneBasé sur le poids total des mollusquesBasé sur le poids de viande des Par groupes de produits
PoissonsMollusques - Poids totalMollusques - Poids de viandeCrustacés
Δ %/ anΔ t/anΔ %/anΔ t/anΔ %/anΔ t/ang/hab/anΔ %/anΔ t/ang/hab/anΔ %/anΔt /ang/hab/anΔ %/anΔt/ang/cap/an
Chine*8.99179 7973.8737 2791.5612 1341213.84167 67217113.8425 1503---
Taiwan*11.0214 04010.5411 0819.529 34852513.293 48119513.29522320.6060834
Japon4.4521 5018.9020 58111.1120 4211750.391 14610-0.391721-2.47-66-1
Inde3.7928 8073.7928 6663.4726 0403813.40165013.4025033.572 6024
Philippines3.965 3534.015 4824.105 522112-24.33-152-3-24.33-23029.491323
Indonésie2.143 6792.143 6700.517935------19.572 88619
Thailande8.6510 932-5.31-2 071-13.22-8 127-17337.1717 73537737.172 6605724.631 32528

*   “Chine” indique la République Populaire de Chine (RPC) sans la Province de Taiwan

La production de mollusques est basée sur le poids de viande (15 pour cent du poids total)

Dans les bulletins de statistiques de la FAO les statistiques pour les mollusques tiennent compte de leur poids corporel entier bien que la part de viande comestible ne représente que 10–20 pour cent du poids total. Les statistiques disponibles donnant le poids corporel entier des mollusques ont servi de base pour cette étude. Cependant le tableau 4.2 contient des colonnes montrant les variations de production en poids de viande comestible de mollusque.

L'utilisation du poids de viande plutôt que le poids entier des mollusques a donné lieu à des changements importants dans les statistiques concernant les pays de forte production de mollusques. Sur cette base, la production totale de la Thaïlande passerait d'une augmentation de 8,65 pour cent par an à une diminution de 5,31 pour cent par an. Les chiffres de production pour la Chine seraient réduits de 8,99 pour cent à 3,87 pour cent par an, tandis que les chiffres de production du Japon augmenteraient de 4,45 à 8,90 pour cent par an.

Le découpage de la production en trois catégories de produits: poissons, mollusques et crustacés présenté aux tableaux 3.1 et 3.2 et résumé au tableau 4.2 fournit une meilleure base pour l'analyse des tendances dans ces sept zones. La production de poissons a augmenté dans tous les pays sauf la Thaïlande en ajoutant 26 040 tonnes en Inde mais en perdant 8 127 tonnes en Thaïlande. La production de mollusques sur une base de poids entier a augmenté dans quatre pays mais a diminué au Japon et aux Philippines. Cela s'est traduit par une augmentation de production allant de 167 672 tonnes par an en Chine à une légère diminution aux Philippines. En se basant sur le poids de la production des mollusques, on observe un indicateur d'augmentation de 25 150 tonnes par an en Chine, 2 660 tonnes par an en Thaïlande et des quantités moins importantes dans les autres pays.

La culture des crustacés s'étant développée dans tous les pays sauf le Japon, la production a dépassé 1 000 tonnes par an dans trois pays donnant d'importantes améliorations de revenus.

L'analyse détaillée des tendances de production dans les sept zones principales d'aquaculture en Asie ne sera pas répétée pour d'autres groupes de pays. Cette analyse est présentée ici à titre d'exemple du genre d'analyse qui sera nécessaire pour obtenir une base adéquate pour la compréhension de ces tendances sur une échelle nationale et régionale. Il est évident, d'aprés cet exemple, que les systèmes de renseignement sur la production doivent être sélectionnés soigneusement afin d'éviter les préjudices qui rendent les analyses difficiles ou qui conduisent à des conclusions erronnées. Il est également important d'établir une série de facteurs de conversion fiables pour permettre des comparaisons valables zone par zone et produit par produit.

Plusieurs autres zones asiatiques considérées dans cette étude avaient au début de la période 1975–1980 une production aquicole relativement basse par rapport au groupe pris en considération précédemment. Ces zones peuvent être séparées en deux groupes selon leur taux de développement (voir tableau 4.3).

Le taux de développement aquicole en Asie ne semble pas être fonction des catégories de produits cultivés. Parmi les principaux pays aquicoles, les catégories de produits ayant contribué à l'augmentation de la production sont les suivantes: poissons (dans quatre zones), mollusques (dans trois zones), crustacés (dans cinq zones). Parmi les pays ayant une production réduite mais un bon taux de croissance, les catégories de produits ayant contribué sensiblement à l'augmentation de la production sont les poissons (dans quatre zones) et les mollusques (dans deux zones).

Tableau 4.3
Taux de croissance de l'aquaculture dans des pays asiatiques choisis
Croissance négative de la production
ZoneTaux de développement Δ %/an Groupes de produits ayant eu des changments de production importantsTaux de développement par groupe de produits Δ%/an
Bangladesh-3.20Poissons-3.20
Israel-2.40Poissons-2.40
Singapour-7.35Poissons-6.08
  Crustacés-17.97
Croissance positive de la production
ZoneTaux de développement Δ %/an Groupes de produits ayant eu des changments de production importantsTaux de développement par groupe de produits Δ%/an
Chypre2.38Poissons2.38
Hong Kong14.12Poissons14.12
Malaisie16.39Mollusques17.79
  Poissons4.59
Nouvelle-Zélande42.54Mollusques42.53
  Poissons14.87
Sri Lanka17.49Poissons17.49

L'aquaculture est visiblement bien développée et en expansion dans l'ensemble de l'Asie comme l'indique la croissance encourageante dans douze des quinze zones citées ci-dessus. Il est donc plus utile d'examiner les points communs entre les divers pays de cette région plutôt que les différences qui les séparent. Une exploration plus approfondie sera faite dans une autre section.

2.    Europe

Six pays d'Europe possédent une production aquicole relativement forte (plus de 40 000 tonnes par an). Pour quatre d'entre eux, on observe une croissance sensible de production (voir tableau 4.4)

Tableau 4.4
Taux de croissance de l'aquaculture dans des pays Européens choisis
PaysTaux de développement Δ %/an Groupes de produits ayant eu des changments de production importantsTaux de développement par groupe de produits Δ%/an
France13.91Mollusques14.36
  Poissons11.06
Italie9.08Mollusques10.65
  Poissons6.61
Pays-Bas-0.60Mollusques-0.60
Roumanie10.57Poissons10.57
Espagne1.76Mollusques0.93
  Poissons9.00
URSS10.12Poissons10.12

La production de mollusques a augmenté sensiblement en France et en Italie. En France la production d'huîtres a été rétablie et étendue par l'introduction et la culture de l'huître du Pacifique, ou l'huître japonaise Crassostrea gigas aprés la quasi disparition de l'huître plate européenne Ostrea edulis et de l'huître portugaise Crassostrea angulata causée par des maladies. La culture des moules a légèrement augmenté en Espagne et en Italie. En revanche la culture d'huîtres et de moules a diminué aux Pays-Bas à cause de problèmes de maladie et de destruction d'habitat.

La culture de poissons a augmenté dans tous les pays sauf aux Pays-Bas.

Parmi les pays européens ayant une base relativement réduite de production aquicole, 10 sur 17 ont obtenu des taux de développement allant de 5,0 à 38,0 pour cent par an. Seule l'Allemagne (D.D.R) a enregistré une diminution de sa production.

La pisciculture prédomine dans ce groupe de pays avec, pour la plupart, une croissance de production rapide, une croissance lente en Tchécoslovaquie, Hongrie, Pologne et Yougoslavie et une dimimution en Allemagne (D.D.R).

Par contraste, la culture de mollusques, qui n'a été une activité importante que dans trois pays, a diminué en Allemagne (F.D.R) et au Royaume Uni, et a augmenté légèrement en Suède.

En résumé, la production aquicole a augmenté d'une manière générale en Europe et les raisons en sont bien connues. Là où l'aquaculture a diminué, il existe des facteurs adverses identifiables tels que les maladies d'huîtres, la destruction de l'habitat, la détérioration de la qualité des eaux, le manque d'espace et, bien sûr, l'économie de production et les considérations de marché. Ces facteurs et d'autres seront traités dans une section suivante.

3.    Amérique du Nord

La pisciculture s'est développée au Canada et aux EUA entre 1975 et 1980. Au Canada, cette expansion a touché surtout la culture des salmonides. Aux EUA la production de poissons-chats, de truites et de saumons a augmenté sensiblement.

La production de mollusques aux EUA aurait diminué d'après les chiffres de la FAO. Cependant, les statistiques de pêche des Etats Unis (1975–1980) et le “US National Fishery Plan” (1980), indiquent une augmentation de la production d'huîtres en aquaculture qui est passée de 90 900 tonnes (poids avec coquille) en 1975 à 107 750 tonnes en 1980. De même, la production des cultures de praires a augmenté pendant cette période allant de 6 000 à 11 840 tonnes (poids avec coquille). Nous avons donc révisé, dans le cadre de cette étude, les chiffres de production de mollusques aux EUA qui donnent les résultats suivants: 96 900 tonnes en 1975 deviennent 119 890 tonnes en 1980 (tableau 3.1).

Les chiffres de production de crustacés aux EUA ont également été corrigés dans le cadre de cette étude afin d'illustrer la croissance rapide de la culture d'écrevisses d'eau douce.

Au total, la production aquicole de l'Amérique du Nord a augmenté rapidement entre 1975 et 1980 avec une croissance sensible de la production de poissons, de mollusques et de crustacés.

4.    Amérique Latine et les Caraíbes

En pisciculture, dix pays sur 13 ont eu des taux de développement dépassant 5,0 pour cent par an. Deux pays ont enregistré des taux de développement négatifs pour la production de poissons.

Cinq pays seulement ont enregistré une production de mollusques. Le taux de développement enregistré pour Cuba et le Vénézuela a été positif tandis que celui du Chili et du Mexique ont été négatifs. Pour le Costa Rica, un taux de production stable a été estimé pour cette période.

L'Equateur n'a produit que des crevettes et cette production est passée de 900 à 4 600 tonnes en cinq ans. Des développements semblables ont vu le jour au Panama et au Pérou pendant la même période et la production est en train d'augmenter. Toujours dans le même temps, la production de crevettes marine et d'eau douce s'est développée au Costa-Rica.

En résumé, la pisciculture des pays d'Amérique Latine, ayant une base modeste au départ a subi une légère expansion. La production de mollusques a diminué, mais la culture de crustacés a subi une forte expansion.

En Equateur, l'expansion de la culture de crevettes, d'abord extensive, maintenant semi-intensive a fourni une source d'emploi et de revenu à la population locale bien que ce développement soit dû en grande partie à des investissements étrangers. L'expansion de la culture industrielle des crevettes au Panama, au Pérou et peut-être au Brésil pourrait produire des avantages semblables.

Bien que l'aquaculture se soit accrue dans plusieurs pays et qu'elle ait produit de la nourriture supplémentaire, la croissance par habitant demeure minime et dans certains cas négative. L'absence de tradition ancestrale d'aquaculture, les programmes gouvernementaux indadéquats, et des facteurs économiques adverses ont peut-être retardé le développement de l'aquaculture en Amérique Latine.

5.    Afrique

La production piscicole des pays africains s'est développée à partir d'une base faible en 1975 dans au moins 16 des 25 pays qui figurent au tableau 3.1. Dans trois pays, la Tanzanie, l'Uganda et le Zaíre, la production aquicole a diminué. Trois pays seulement ont enregistré une production de mollusques: la Sierra Leone avec une croissance importante, le Sénégal et la Tunisie avec une production stable mais peu élevée.

D'une manière générale, la production dans la plupart des pays africains était si petite en 1975 que les moindres augmentation ou même la présence d'une nouvelle ferme auraient pu modifier considérablement le calcul du taux annuel de développement. La plupart des pays (19) produisent des tilapias et bien que le niveau technologique soit acceptable, la croissance en tonnes par an et en grammes par habitant par an est restée peu élevée et a même été négative dans trois pays.

La croissance de l'aquaculture a varié de pays en pays. La croissance la plus élevée en tonnes par an et en grammes par habitant par an s'est produite en Côte d'Ivoire, au Libéria, en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Dans ces pays, l'aquaculture a contribué d'une manière croissante à l'apport alimentaire total. Dans certains pays la production aquicole a diminué, en général à cause de troubles civiles ou de facteurs politiques.

4.4  Méthodes d'analyse des tendances

Les tendances du développement aquicole présentées dans cette section pour les régions et pays divers fournissent une base générale qui permet de faire des prévisions de croissance de production à courte et longue échéance. L'application de méthodes de prévision dans plusieurs pays nécessitera des statistiques de production plus détaillées que celles qui ont été disponibles pour la présente étude.

Dans un premier temps, l'établissement de prévisions de croissance de production à court terme consiste à faire une analyse par séries chronologiques. La conception de cette analyse ne consiste pas à déterminer les facteurs qui influencent la croissance, mais plutôt à reconnaître que la croissance est elle-même tributaire de son propre élan - l'élan en question est représenté par ce qui a déjà été fait dans le passé. Dans la forme la plus simple de cette analyse les lignes de tendance sont tracées à l'aide des données et les prévisions se font en fonction de la projection de ces lignes. Ce processus a évolué et les méthodes se sont raffinées (l'analyse spectrale, par example), mais toutes les méthodes reposent sur l'idée que les données contiennent des fréquences et des volumes fondamentaux permettant détablir des prévisions. Le raffinement de la méthodologie dépend des fréquences et des volumes que l'on souhaite capter et de la quantité de données disponibles pour la confection de schémas (voir Anderson, 1971).

A peu d'exceptions prés, les données sur l'aquaculture sont insuffisantes pour permettre ne serait-ce que l'analyse la plus simple. Ces exceptions sont l'Israël, la Chine, l'Indonésie et les Etats-Unis pour certaines espèces (poisson-chat). Et pourtant, même dans ces pays, la série chronologique ne suffit parfois qu'à une analyse au stade primaire. De toute évidence, il est indispensable d'obtenir des statistiques détaillées par produit sur une base réguliére.

Le développement de méthodes économétriques de prévision de croissance à long terme sera présenté à la section 7 de ce rapport.


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